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D’aucuns prétendent que Macron et son administration n’aiment pas les pauvres.
C’est totalement faux !
J’en tiens pour preuve la constance avec laquelle l’équipe gouvernementale n’a eu de cesse d’en créer toujours plus, n’épargnant aucun effort pour agrandir au pas de charge le bataillon de surnuméraires sommés de passer d’une vie modeste à un mode survie précaire perpétuelle et sans espoir d’amélioration aucune.

Scène de lutte au contact entre CRS et manifestants

Acte 42 des Gilets jaunes, 31 aout 2019, par Serge D’Ignazio

La fabrique de la pauvreté

Et cette politique inlassable a enfin commencé à porter ses fruits.

En 2018, 14,7 % des Français — c’est-à-dire 9,3 millions de personnes — vivaient sous le seuil de pauvreté, soit quasiment le même niveau qu’en 2011. Ils étaient 14,1 % en 2017. Sous l’effet de la crise, le taux de pauvreté monétaire avait bondi à 13,2 % en 2008, puis à 14,6 % en 2011, pour redescendre et se stabiliser ensuite autour de 14 %.

Ces ménages vivent avec des revenus inférieurs à 60 % du niveau de vie médian, c’est-à-dire avec moins de 1 050 euros par mois et par unité de consommation. Ce niveau de vie est calculé sur l’ensemble des revenus de la famille après impôts et prestations sociales et divisé par le nombre d’unités de consommation du foyer – une unité pour le premier adulte, 0,5 pour le deuxième adulte ou enfant de plus de 14 ans et 0,3 par enfant de moins de 14 ans. Ainsi, un couple avec deux enfants en bas âge est considéré comme pauvre si ses ressources sont inférieures à 1 050 euros multipliés par 2,1, soit 2 205 euros par mois.

Cette montée de la pauvreté en 2018 est due en grande partie à la baisse des allocations logement (APL) subie par les locataires du parc HLM (en moyenne, 60 euros par ménage et par mois).

En 2018, les pauvres ont été plus nombreux en France, Le Monde, 16 octobre 2019.

Ne doutons pas qu’il s’agit là essentiellement des premiers frémissements des effets observables de la politique très cohérente de l’administration Macron qui n’a jamais fait autre chose que le Robin des bois à l’envers, à savoir : prendre aux pauvres pour donner aux riches. Car les dernières mesures en date ne donneront leurs pleins effets que dans plusieurs mois, voire plusieurs années, comme, par exemple, la réforme de l’assurance chômage qui va énergiquement peupler les rangs de ceux qui vont gratter à la porte du RSA pour tenter de survivre surnager ne pas couler trop vite dans la misère.

C’est bien connu : les pauvres n’ont pas grand-chose, mais ils sont très nombreux ! Cette maxime au cynisme consommé semble avoir inspiré le gouvernement d’Édouard Philippe pour concocter sa réforme de l’assurance-chômage, destinée à faire près de trois-milliards et demi d’euros d’économies. Dévoilée le 18 juin dernier, ses principales mesures devraient s’appliquer le 1er novembre prochain puis le 1er avril 2020 : durcissement dans l’ouverture du droit à l’indemnisation et réduction du montant de l’allocation pour les plus précaires. Son public cible : les abonnés au CDD, à l’intérim, au temps partiel subi. C’est-à-dire les plus jeunes, les moins qualifiés, les femmes et tous ceux qui s’ingénient à trouver de multiples arrangements pour ne pas perdre leur vie à la gagner.

Au total 1,2 million de personnes sur 2,6 millions de chômeurs indemnisés (avec une allocation médiane qui plafonne à 950 €) auront à souffrir d’un ou de plusieurs effets de la réforme. C’est l’Unédic, l’organisme paritaire gestionnaire de l’assurance-chômage, qui le dit : « Moins de demandeurs d’emploi ouvriront un droit ; pour certains allocataires la durée du droit sera plus courte  ; l’allocation journalière sera plus faible pour les personnes ayant travaillé de manière discontinue. »

En finir avec les chômeurs ?, CQFD, 23 septembre 2019.

Cela dit, le gaillard est modeste et ne souhaite pas que ses mérites dans cette politique de valorisation de la pauvreté s’éventent trop tôt et que son rôle reconnu dans cette inflation de l’impécuniosité lui amène trop de louanges précoces qui blesseraient sa profonde humilité.

Guerre aux pauvres 3

Quelques jours à peine après la « journée mondiale de lutte contre la pauvreté » célébrée chaque année le 17 octobre, le gouvernement envisage de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes). Un tel symbole ne pouvait passer inaperçu.

Pourquoi supprimer l’Observatoire national de la pauvreté ?, Libération, 21 octobre 2019

Il est d’autant plus urgent de casser le thermomètre que la réforme de l’assurance chômage qui va entrer en vigueur dans quelques jours va rapidement monter en puissance et transférer un nombre toujours plus important de travailleurs précaires vers les ultimes filets de la solidarité, c’est-à-dire en situation de pauvreté de plus en plus intense et chronique, même en travaillant. De la même manière, les attaques successives contre le régime des retraites n’ont pas tant pour objectif de faire travailler les gens plus longtemps1, mais bien de réduire drastiquement le montant des pensions à servir, ce qui laisse entrevoir une explosion prochaine de la pauvreté des personnes âgées.

Pauvreté du plan

La pauvreté est au centre des préoccupations de l’administration Macron. Comme je l’avais rapporté ici, dès le printemps 2018, le gouvernement organisait un gigantesque apéro d’opinions de comptoir sur la question. Et dès l’automne, prestement, il nous pondait la solution.

Taxé de « président des riches » par l’opposition depuis le début de son quinquennat et perçu comme tel par une partie de l’opinion, Emmanuel Macron a dévoilé le 13 septembre 2018 sa stratégie de lutte contre la pauvreté. Trois mois après la polémique suscitée par ses propos sur « le pognon de dingue » que couteraient les aides sociales sans permettre de sortir ses bénéficiaires de la pauvreté, le chef de l’État a mis l’accent sur la petite enfance, l’accompagnement des jeunes et la simplification du système social.

Tour d’horizon des principales mesures de ce plan, chiffré à 8,5 milliards d’euros sur quatre ans.

Plan pauvreté : les principales mesures, Les Échos, 5 juin 2019

Lancer une grosse somme en l’air pour la laisser faire des ronds dans l’eau en retombant fait assurément toujours son petit effet. Sortir la calculette replace généralement les chiffres dans leur juste perspective. 8,5 milliards d’euros sur 4 ans, cela fait 2 ,125 mds par an dont il serait facile de trouver qu’une grosse partie vient probablement de fonds déjà engagés auparavant sur ce budget, car il n’y a jamais d’argent magique pour les pauvres. À titre de comparaison2, la baisse des allocations logement3 a économisé pour 2019… 800 millions d’euros et que les nouvelles règles de calcul devraient dégager dès l’année prochaine un peu plus de 2 mds d’euros ! Mais quelle coïncidence !

Mais l’on peut aussi s’interroger sur l’affectation réelle et concrète de ces crédits, arrachés aux pauvres pour aider les pauvres, sachant que pour l’instant, le gouvernement a essentiellement aggravé le problème et cassé le thermomètre qui permettait de s’en apercevoir. Parce que l’argent du plan divisé par le nouveau nombre de pauvres, cela fait 228,50 €… par an et par pauvre, soit 19 €/mois. Comparaison n’est pas raison, mais la suppression de l’ISF a rapporté 6500 €/an en moyenne aux plus riches, avec un cout pour les finances publiques de 4,5 mds d’euros par an… pour l’instant.

Et selon le (déjà) bon vieux modèle du « en même temps » des marcheurs aux manettes, alors que l’on confisque d’une main aux pauvres ce que l’on fait mine de leur donner de l’autre, en même temps, donc, que l’on fabrique des pauvres en alourdissant encore le poids exorbitant du logement sur leur budget contraint, on se dépêche d’aider les nantis… en insistant avec une profonde indécence sur l’inflation immobilière dans les logements de fonction.

Les députés qui louent un appartement à Paris toucheront à partir du 1er novembre au maximum 1 200 euros, contre 900 euros actuellement, a-t-on appris mardi 15 octobre de source parlementaire.

Le bureau de l’Assemblée, plus haute instance collégiale, a acté mercredi dernier cette hausse, « pour tenir compte du niveau élevé des loyers parisiens », peut-on lire dans le rapport des questeurs qui a été validé et qu’a pu consulter l’AFP.

Quelque 240 députés disposent d’une possibilité de couchage dans leur bureau, 51 chambres sont en outre disponibles dans une résidence. Pour les députés restants, les nuitées d’hôtel peuvent être prises en charge partiellement ou bien, si un pied-à-terre est loué, ces frais peuvent être pris en charge sur justificatifs, via la dotation d’hébergement, devenue insuffisante.

Assemblée nationale : les frais d’hébergement des députés à Paris passent de 900 à 1 200 euros par mois, Boursorama, 7 octobre 2019

La chasse aux pauvres est ouverte toute l’année

19 balles d’euros, ça parait un peu court pour sortir qui que ce soit de la pauvreté. Mais comme pour la plupart des innombrables plans qui se succèdent depuis des décennies pour soi-disant aider les populations démunies ou les quartiers abandonnés de tous, l’argent si chichement distribué depuis le sommet de la pyramide4 s’évapore mystérieusement bien avant d’avoir pu ruisseler ne serait-ce que sous forme de rosée matinale.

Il serait donc pertinent d’accéder au détail de la manière dont ces 19 €, ce pognon de dingue, vont être affectés à la lutte contre la pauvreté. Prenons donc les plus pauvres, les plus fragiles, ceux qui se retrouvent dans le cul de basse-fosse du RSA5. Le plan pauvreté leur réserve un joli strapontin de 1,04 milliards d’euros… sur 4 ans, soit la somme exubérante de 11,52 €/mois et par personne6, qui n’ira bien sûr pas dans leur poche, mais dans celle des départements sur les budgets desquels est ponctionnée cette solidarité de moins en moins nationale.

Il faut changer l’idée reçue selon laquelle certains concitoyens sont considérés comme « inemployables ». La stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté se concentrera sur la simplification du parcours d’insertion professionnelle des allocataires du RSA.

Plan pauvreté | Investir pour l’accompagnement de tous les allocataires du RSA vers l’emploi, ministère du Travail, 17 octobre 2018.

Faire du travail la seule sortie du RSA ne manque pas d’ironie, alors que dans les files d’attente de plus en plus interminables du sacrosaint emploi salvateur qui protègerait de tout, sauf, justement, de la pauvreté comme en témoigne le succès grandissant de la Prime d’activité, poireautent déjà 6 millions de chômeurs7, sans compter la masse en voie de densification des vieillards chenus qui vont quand même avoir besoin d’arrondir des fins de mois indignes.

On se demande donc à quel genre d’accompagnement vont bien avoir le droit les naufragés de la grande compétition permanente de tous contre tous. L’idée centrale du dispositif à 10 balles d’euros pour les RSAstes repose sur un accompagnement renforcé8 et la signature d’un pompeux Contrat d’engagements réciproques (CER) dont la réciprocité semble — à l’épreuve des faits — particulièrement relative.

Sa référente RSA (une assistante sociale du service social départemental) lui a menti en lui affirmant que rien n’était possible concernant sa dette locative de 300 euros. Pourtant elle a repris le paiement du loyer et remplit les critères de ressources du Fonds de Solidarité Logement (FSL) qui pourrait contribuer au financement de la dette…

Pour toute réponse, la référente RSA lui a proposé de bénéficier des prestations d’une épicerie sociale, ce qui ne correspond en rien aux besoins de Mlle O. Elle n’a pas pris en compte plusieurs demandes et problèmes exprimés, restant évasive quant à la possibilité d’intégrer une structure de l’IAE (insertion par l’activité économique) ou d’effectuer une formation.

Parcours fléché, parcours fléchi

Par contre, des mesures d’insertion ont été imposés à Mlle O. qui enchaîne plusieurs stages prescrits au titre du RSA : tout d’abord un stage d’aide à la recherche d’emploi chez Euridice Partner (qui a lui-même sous-traité ce suivi à Manpower), puis un stage de thérapie comportementale et un autre de mise en situation de recherche d’emploi (par simulations).

En fait, le contrat d’engagement RSA a été rédigé d’autorité par sa référente RSA, sans aucune explication ni discussion.

Insertion, l’unilatéral « contrat d’engagement réciproque » du RSA, CIP-IDF, 20 septembre 2019

En fait, les contrats, dans la start-up nation, c’est un peu comme les promesses, les discours, les slogans, les publicités ou les éléments de langage gouvernementaux : ils n’engagent que les couillons qui ont la faiblesse d’y croire. Et la loi, elle est surtout du côté de ceux qui l’écrivent, l’imposent et la contournent à discrétion, comme en témoigne cette édifiante histoire de détournement du CER par un département en pilote automatique.

Plusieurs Conseils départementaux en France agissent comme s’ils avaient le pouvoir d’imposer unilatéralement des « contrats d’engagements réciproques ».
Or, légalement, ce contrat doit être « librement débattu ».

Plusieurs Conseils départementaux en France agissent comme s’ils avaient le pouvoir d’évaluer forfaitairement et arbitrairement les revenus professionnels d’un artiste-auteur pour servir de base au calcul du montant du RSA versé par la CAF.
Or la prise en compte d’un revenu forfaitaire non perçu pour calculer à la baisse le montant du RSA versé par la CAF est illégale. Le mode de calcul applicable est prévu nationalement par décret et dépend du régime d’imposition de l’artiste-auteur.

Ces pratiques illégales mettent aujourd’hui nombre d’artistes-auteurs dans des situations intenables.

RSA & artistes-auteurs : pour certains départements, soucieux de faire des économies, de la « lutte contre la pauvreté » à la lutte contre les pauvres, il n’y qu’un pas, vite franchi !, CAAP, 13 octobre 2019

 

Le plan pauvreté de l’administration Macron a le mérite de la sincérité qui émane de la sècheresse de son intitulé : il s’agit bien là d’un plan d’extension et d’intensification de la pauvreté en France et plus particulièrement de la pauvreté laborieuse si chère au patronat. D’ailleurs, depuis son accession au pouvoir, l’administration Macron a été essentiellement occupée à transférer les ressources des classes moyennes et populaires pour les redistribuer sans aucune espèce de conditionnalité à ceux qui ont déjà trop, mais n’en ont jamais assez.

Avec un peu de recul, on pourrait même dire que la feuille de route de l’administration Macron se limite à la mise en place et à l’intensification d’une phase d’accumulation primitive du capital et rien d’autre.

Pour comprendre ce que fait notre gouvernement, il suffit de regarder autour de nous et de se souvenir plus particulièrement du plan Hartz IV et de la manière dont il a permis à l’Allemagne de se doter d’une arme de compétitivité massive sur le marché globalisé, tout simplement en se créant un tiers-monde laborieux à domicile, d’une armée de l’ombre de travailleurs miséreux et pratiquement sans aucun autre droit que celui de trimer au sifflet pour un coup de pied au cul et un héroïque euro de l’heure supplémentaire, le véritable prix du travail selon les aspirations patronales, les seuls qui ont eu le droit de citer dans notre pays depuis que les laquais du Medef ont réussi à berner l’électorat.

Le ruissèlement fonctionne très bien dans ce pays (et les autres), c’est juste que personne n’avait précisé que l’argent a tendance à remonter le courant capitaliste comme le saumon à l’heure de la reproduction.

Notes

  1. dans un pays où l’on peine à planquer sous le tapis les 6 millions de personnes en sous-emploi chronique, l’idée de faire bosser des vieillards est parfaitement ridicule !
  2. et aussi pour se faire une petite idée de la provenance des fonds du plan pauvreté
  3. qui — comme nous l’avons rappelé un peu plus haut — a fortement contribué à l’augmentation de la pauvreté en France et donc à la fabrique de la pauvreté !
  4. Encore que ce soit le plus souvent du circuit court, l’argent prétendument distribué étant le plus souvent économisé sur les mêmes, par d’autres voies !
  5. Pour info, le montant du RSA annoncé partout est le montant maximum. Actuellement, c’est 559,74 €/mois pour une personne seule (pour donner une petite idée, c’est équivalent à une quille de pinard pour un menu homard & champagne chez un membre du gouvernement, en frais professionnels…), mais comme il ne faut pas que le pauvre s’encroute dans l’assistanat, il ne palpe pratiquement jamais cette grasse rétribution, presque toujours amputée du forfait logement, actuellement de 67,17 € (le forfait logement est appliqué si vous touchez une allocation logement ou si vous n’avez pas de charge le logement — genre, squatteur ou SDF, bande de gros nantis !), ce qui nous ramène le RSA à la très indécente somme de 492,57 €/mois !
  6. Calcul sur la base d’un effectif des maléficiaires du RSA de 1,88 millions de personnes.
  7. souvent en emploi réduit ou employables immédiatement, bien formés et sans problèmes particuliers, si ce n’est que de subir la loi du nombre
  8. vers la sortie ?

69 Commentaires

  1. Ça me remet en mémoire la réplique d’un film (lequel ??) :

    « Un de ces jours, on va leur z’y péter leurs gueules !!’

    Et effectivement, je ne vois pas comment ça pourrait finir autrement.

    Même Lordon chez Hors-Série ( https://youtu.be/HSeHjpAI4ko ) arrive à cette conclusion.

    Réponse
  2. Toujours autant de plaisir à vous lire (même s’il manque quelques mots ici et là)
    Je vais probablement subir tout cela très prochainement mais je ne me coucherai pas (bon, j’ai la chance d’avoir une famille). Mais 500€ de moins ça va se sentir même si cela fait longtemps que je me suis habitué à peu.
    Bon courage à tous.
    P.S.: tant qu’il n’y aura pas des têtes qui tomberont, je crains fort que rien ne change , ou plutôt que tout se détériore.

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    • Il faut me le dire, quand il y a des fautes!

      Réponse
  3. C’est particulièrement impressionnant quand on voit ici accumulé les différentes « mesures » mises en place.

    Et effectivement, à terme, ça ne peut que tourner violemment… tellement leur politique sociale est hyperviolente. Les lendemains vont crier.

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    • Mais il n’y a pas tout! Pas les suppressions de postes dans tous les services publics, pas la longue agonie par strangulation de notre système de santé, ni le tonneau sans fond du CICE qui gave sans contre-partie, ni les ventes du patrimoine public le plus rentable pour une bouchée de pain aux copains et coquins, non, je ne fais qu’effleurer la gigantesque curée actuellement à l’œuvre, ce pillage sans vergogne exécuté avec le mépris caractéristique des petites frappes et des voyous de bas étage, et tout cela en tentant de durer le plus longtemps possible en tabassant et mutilant les râleurs et en excitant la foule sur des boucs émissaires soigneusement préparés de longue date à cet usage de diversion.

      Réponse
  4. C’est très pertinent tout ce que tu relèves et que t’écris Agnès (peut-être plus engagé et moins poétique que parfois).
    Mais qu’est-ce que t’attends de l’Etat?
    Sans offense, hein? 😉 .

    Réponse
    • L’État est censé être nous. Le liant social et le garant des droits fondamentaux, le truc qui nous sépare de la loi du plus fort, donc, du règne des brutes… sauf quand les brutes prennent le contrôle de l’appareil d’État. Et j’aime bien aussi l’idée de mutualisation, de solidarité. De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.

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      • Bah on est d’accord… (cf mon post un peu plus loin – ma réponse à paul).

        Pour ce qui concerne  » l’idée de mutualisation, de solidarité. « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » « …
        C’est une nécessité fondamentale. Sûrement la pierre angulaire d’une société humaine (au sens humaniste).
        Mais je pense que c’est loin d’être insuffisant pour bâtir une société… (cf discussion dans le bocal à mouche avec Joël). Et l’Etat comme régulateur a montré ses limites…

        Réponse
      • oups « loin d’être suffisant », je voulais dire 😉

        Réponse
  5. ben voilà, et il me semble que ça peut répondre à la question de savoir ce qu’on « attend » de l’état, parce que ça ramène à l’origine de la nécessité de « l’état », de la régulation dans tout groupe humain d’une régulation des dominations par « l’individu » sur « les autres »… je sais plus comment dire, tant ce refus de « l’état » me semble être de l’ordre de penser que c’est un impensé masqué par divers idéaux…
    dans la réponse précédente d’Agnes il y a ceci : « …ce pillage sans vergogne exécuté avec le mépris caractéristique des petites frappes et des voyous de bas étage, et tout cela en tentant de durer le plus longtemps possible en tabassant et mutilant les râleurs et en excitant la foule sur des boucs émissaires soigneusement préparés de longue date à cet usage de diversion. »
    le mépris caractéristique des voyoux… et les bouc-émissaires…
    ben, l’état, « normalement » ça sert à « foutre des baffes » aux petites frappes avant qu’ils ne le remplacent, qu’ils « ne tuent le père », avant de s’entretuer les uns les autres et après avoir pousser les « gens » à s’entre-tuer en n’étant pas d’accord sur quoi et qui râler…
    ça rejoint la métaphore des sadiques et de leur bocal à mouches.
    na !
    pfff…

    Réponse
    • Agnès : « ce pillage sans vergogne exécuté avec le mépris caractéristique des petites frappes et des voyous de bas étage »

      Mais paul, ces voyous sont ceux qui ont le pouvoir, ceux qui construisent, dirigent et gèrent les états et les commerces de la planète !
      Et visiblement, ce ne sont pas des constructeurs d’avenir, tel que tu le laisses entendre dans ton intervention, mais la pègre la plus cupide [et stupide] qu’il n’en a jamais existé depuis le développement de notre civilisation.

      N’inverse pas les responsabilités, s’il te plaît.
      🙂

      Réponse
      • Je ne dis pas autre chose : les brutes sont aux manettes. Depuis combien de temps est la question. Là, ils n’en ont juste plus rien à foutre que ça se voit et cet état d’esprit devrait bigrement nous inquiéter.

        Réponse
    • « ce refus de « l’état » me semble être de l’ordre de penser que c’est un impensé masqué par divers idéaux… »

      Pas dans mon cas, du moins, je m’en défends…

      D’ailleurs, je n’ai pas dit que je refusais l’Etat (à titre personnel). J’observe simplement son dévoiement constant. Son incapacité à répondre à la mission que tu lui attribues (et qui reconnaissons le devrait être une des siennes). Pire, j’observe, à l’usage, qu’il joue le rôle inverse, en maintenant en place les grilleurs de mouche et le mouches… Simplement parce qu’il est mû par le désir de se maintenir en place et qu’il n’a pas trouvé d’autre moyen pour y arriver sans se montrer ouvertement fascisant…

      Non, moi je crois en la possibilité de l’Etat, peut-être même en sa nécessité. Mais pas l’Etat comme une toute puissance qui écrase ses citoyens. L’Etat, comme disait mon grand père, au sens de « L’Etat, c’est nous ».
      Ce qui est loin d’être le cas actuellement.
      Et donc actuellement, j’attend beaucoup plus de « nous » que de l’Etat. 😉

      Réponse
  6. Cette débacle sociale mise en place pied à pied n’est [peut-être pas] si éloignée de l’extinction de notre espèce prévue dans pas loin d’ici.
    Le bocal et les mouches prises dedans en quelque sorte…

    Il y a [peut-être] dans cette cascade vindicative un détournement d’attention dans le comportement des élites sociales, invisibilisant ainsi leurs responsabilités directes.
    Ce serait en quelque sorte des flagrences répétées juste histoire de refroidir moins la planète que les peuples qui y crèvent !

    Greta dit : « Je ne veux et ne peux pas fournir le plan du sauvetage qu’il vous faut entreprendre pour nous sauver tous, car il appartient à vous les adultes aux pouvoirs aujourd’hui de le mesurer et l’accomplir sans berguigner sur qui que quoi sinon que sur vous-mêmes ! »

    C’est une demande d’oter le(s) masque(s) du capital en tant que société inégalitariste, ni plus, ni moins.

    Réponse
    • Il ne s’agit pas d’extinction de l’espèce, mais bien de l’abandon programmé de ceux qui sont jugés surnuméraires pour la continuité.

      Réponse
      • La continuité…
        Comme je ne crois pas à la main invisible du marché, je ne crois pas à un plan économique con certé qui se divertirait à bon compte du sort de la planète. Par contre, utiliser ce fait pour susciter encore plus de profits, ça, ça me semble bien réaliste.

        Actuellement, la mesure scitifique du bilan en rejet carbone planétaire est de 1 contre 10, ce qui fait qu’on en a encore pour 10 ans puis nous basculerons dans l’irrémédiable.
        Tous les critères de calcul scientifiques indiquent qu’il n’y aura pas de survivants possibles, non pas d’un coup au bout de ces 10 ans, mais du fait que le dérèglement climatique avancera alors de lui-même, sans autre cause donc, jusqu’à l’extinction de toutes les espèces planétaires.

        Désolé, je ne vois pas d’autre calcul ou intention à prendre en considération.

        Réponse
      •  » le dérèglement climatique avancera alors de lui-même, sans autre cause donc, jusqu’à l’extinction de toutes les espèces planétaires. »

        Les prophéties de ce genre ne sont que des prophéties.

        On n’est pas à l’abri d’une ère glacière pour le millénaire à venir…
        Ni d’une extinction massive, puis d’une autre ère géologique avec des organismes différents et adaptés…
        De rien en fait.
        Que l’humain doive réagir avant de s’être autodétruit en bousillant l’environnement qui lui est vital, c’est une certitude, mais des tirades à la Nostradamus comme tu nous pond là, c’est bon.
        Laissons l’Apocalypse à ceux qui ont envie d’y croire et à ceux qui ont besoin de peur pour se conformer au troupeau.
        Très peu pour moi (et je dis pas ça pour critiquer les scientifiques, hein? Mais celui qui prétend savoir à quoi ressemblera la Terre dans 200 ans restera un illuminé à mes yeux mécréants).

        Réponse
        • « Les prophéties de ce genre ne sont que des prophéties. »

          Où lis-tu que ce sont de simples prophéties ?

          Dès les années soixantes le principe du réchauffement climatique induit par les activités industrielles humaines est modélisé.

          Around Tazieff lui-même qui était plus que sceptique sur ce modèle a retourné son point de vue en le constatant dans les données climatiques dont il a eu connaissance.

          Ce modèle s’est vérifié d’année en année.
          1+1 font 2.
          Rien de plus, rien de moins.

          Ah oui, il faut laisser des portes d’espoir…
          Eh ben non, il faut que la révolte contre l’inégalitariste développé par le capitalisme soit total, dès maintenant, c’est tout.

          Nous le devons aux enfants de maintenant.

          Réponse
      • « ceux qui sont jugés surnuméraires pour la continuité »
        oui, tout à fait.
        et cette idée est répandue ailleurs que chez les grands capitalistes qui depuis longtemps cherchent par tous les moyens à éliminer la variable du travail salarié de leur comptabilité, et ne s’en cachent même pas…
        quand on cherche du travail, et qu’on est au « bas de l’échelle » du fait de n’avoir pas d’emploi, on frappe aux portes accessibles : on rencontre donc des gens comme soi-même, mais qui ont un emploi… et on se prend dans la gueule un tas d’expression de mépris de sa condition de non-employé non-employable. la continuité on l’apprend alors en « écoutant » à quoi elle correspond chez ces gens comme soi-même : le familialisme en particulier. on est surnuméraire parce qu’on ne s’inscrit pas dans la continuation des représentations et identifications sociales de « l’autre », parce que, le gâteau « salaire »/ »travail » devenant difficile à partager, on le partage d’abord avec ceux qui suivent le même chemin que soi (je fais allusion à la chanson de brassens, la mauvaise réputation)…
        et ça, c’est pas du tout programmé : c’est réactionnel.
        en revanche, on peut soupçonner que ce soit utilisé par ou dans le programme d’abandon de la variable salariale par les propriétaires des ressources… gnagnagna… et tout autant utilisé par les petites frappes placées au spectacle du « pouvoir » ayant remplacé déjà à plusieurs reprises « l’état » depuis la grêce antique…
        donc, on nous divise, on nous indique ou nous facilite le ciblage de bouc-émissaires, on nous donne des cibles d’indignations aussi…

        Réponse
        • Paul « les surnuméraires pour la continuité »

          D’où ça sort ce genre de propos sinon de ceux qui nous précipitent avec eux dans la destruction totale ? 🙂

          Le problème n’est pas les gens, il est celui de l’énergie déployée qui ne sera plus accessible sinon à la surmultiplication du dérèglement climatique, ce ne sera jamais suffisant pour parler de continuité.

          C’est un discours pénible à entendre et plus encore à devoir en évaluer le principe !
          Mais bon, ce n’est qu’ainsi, par le pari d’inverser le système inégalitaire de conquête en un système égalitaire de partage, et plus rapidement nous nous y mettrons tous que tous nous gagnerons un peu de moins pire, d’économie énergétique en économie énergétique conquise ensemble.

          Il ne peut pas y avoir deux mondes en ce domaine, ceux qui épuisent les ressources et ceux qui n’en ont pas, car tous deux seront alors perdus.

          Réponse
  7. Guerre aux pauvres…. En fait, la pauvreté généralisée est organisée par la création de la dette.

    Un extrait d’une interview de David Graeber à ce propos :

    « Alors, DG, cette fameuse dette, 5000 ans d’histoire, qui, je résume trivialement votre livre, pardonnez-moi, veut dire qu’on nous ment depuis 300-400 ans sur la nécessaire dette qui construit notre économie, qui permet nos équilibres, qui va même jusqu’à notre sens moral jusqu’à justifier la démocratie !
    Ça veut dire que quelques antropologues, quelques économistes nous ont raconté des cracks ?

    DG : Je crois que le véritable message de ce livre c’est une tentative d’explorer la question de savoir quel est le pouvoir extraordinaire de ce mot : « dette ».
    C’est ce que j’ai véritablement tenté de comprendre.
    Je l’ai écrit en tant que militant.
    Je suis contre la libéralisation à l’extrême.
    Le problème des dettes du tiers monde aussi.
    Plus on parle de dettes, plus les gens tentent de justifier de choses !
    Des choses qu’on pourrait jamais justifier dans un autre contexte.
    Par exemple des politiques qui mènent à la mort des milliers d’enfants, des bébés, en disant :
    « Oui mais les gens doivent payer leur dette.
    on peut pas imaginer ça !
    On peut pas imaginer de payer des dettes au prix de la vie d’enfants !
    Eh bien, par cette tendance à attribuer une morale qui soit supérieure aux autres formes de morales on justifie des tas de choses qui sont injustifiables.
    C’est ce que j’ai essayé d’explorer dans ce livre.
    Pas tellement les côtés particulier du financement de la dette, non, c’est pas ça, mais cette tradition morale d’utiliser la morale pour justifier les relations de violence qui existent au sein des sociétés.

    Journaliste : Parce que vous dites que le troc originel ne serait qu’un seul mythe, n’en déplaise à adam smith.

    DG : Oui, c’est très important parce que c’est une manière, cette histoire racontée par adam smith sur le fondement de la planète, c’est le mythe fondateur de l’économie et les antropologues, ils ont du s’opposer pendant des siècles.
    On a vraiment en cheville tous les endroits du monde et on a essayé de trouver où il y a des gens qui agissent comme les économistes le disaient, en terme de troc ! Eh ben, on n’en a pas trouvé !

    Personne ne fait du troc comme les économistes en parlent.
    Et si on y réfléchit, ça a du sens, parce que ce que les économistes disent c’est que 2 personnes d’un petit village vont faire ce que les économistes appellent du marché sur place :
    – « Et bon, ceci j’te l’échange contre dix poulets, allez ! »
    Et si je n’ai rien de ce que mon voisin désire, il faut que j’invente quelque chose, il faut que j’invente la monnaie pour pouvoir faire des échanges.
    Je veux la vache de quelqu’un, j’ai rien a donner mais faut que je donne quelque chose tout de suite…
    C’est absurde ! Parce que les gens sont voisins, que ça arrive souvent que les voisins se prêtent des choses et ce qui se produit, c’est une sorte de crédit.
    Les gens prêtent des choses :
    – « Donne-moi ceci et toi tu me donneras ça plus tard… »
    C’est exactement ce que nous trouvons, nous antroplogues, le crédit arrive avant la dette.
    Le crédit est arrivé avant la monnaie. »

    Voir le livre :
    La dette, 5000 ans d’histoire

    Réponse
    • tiens, c’est typique
      tu cites un gars qui dit pas exactement ce que tu voudrais ici et ailleurs nous présenter…
      il parle du pouvoir du mot dette : qu’est-ce qu’on fait de ce « pouvoir » ? une fascination moralisatrice
      puis il parle d’un truc qui contredit la légende du troc et mieux que ça, il parle du « crédit » qui vient avant la dette au sens économique…
      et ça t’échappe complètement…
      bon, il se trouve que j’ai travaillé y compris en psychanalyse sur cette question du « crédit », à peu près tel que le présente Graber là… il indique qu’il faut inventer l monnaie, parce qu’on n’a pas forcément ce que le voisin désire échanger quand on a besoin de ce que lui peut offrir. donc on invente, là il pourrait dire parallèlement à la monnaie dont là on a des traces archéologique… finbon, on invente l comptabilité débit crédit… et pas la dette… donc ça change pas mal de choses, notamment en terme de contrat de confiance non-dit, mais pratiqué dans les faits
      et le crédit ça a le pouvoir pas moral du tout mais d’identification de soi à l’autre, on se fait mutuellement crédit, on se croit les uns les autres quant au devenir, à l’avenir, à la continuation de la nécessité d’être là, les uns pour les autres…
      le crédit, comme le débit, c’est un peu comme les mythes du stade du miroir, le « non », et l’apprentissage de la propreté, apprendre à la fois à retenir et à évacuer, aux bons moments…
      psychologiquement, ça n’a rien de cet oeil sur-moïque et tyranique, moralisateur, de la dette…
      l’intérêt de cette citation de graber c’est pas d’asseoir la criminalité de la dette
      son intérêt, c’est de dire comment un système économique viable fonctionne anthropologiquement…
      et d’indiquer que c’est par l’invention d’un quelque chose qui « temporise » les échanges, à la fois en terme de quantification des valeurs de productions échangeables, et en terme de temporalité, de chronologie, de durée, de présences…

      Réponse
    • Paul : « il [Graeber] indique qu’il faut inventer la monnaie, parce qu’on n’a pas forcément ce que le voisin désire échanger quand on a besoin de ce que lui peut offrir. »

      Graeber indique simplement que le partage n’est pas une dette mais un lien social qui s’élargit sans discontinuer car il n’y a rien à rompre.

      Peut-être qu’en terme de psy cela est vu autrement, je ne sais pas, mais certainement pas en terme d’économie monétaire et autres systèmes inégalitaristes où c’est l’inverse qui se passe.

      Avec la monnaie qui est l’arme de l’inégalitarisme absolue, le remboursement ou le paiement de ce qui est devenue une dette délient les gens entre eux.
      Plus de dette, plus de lien. C’est ok ? 🙂

      Sans la monnaie, un partage au contraire s’exerce indéfiniement, il n’y a aucune contrepartie, il est et demeure un lien indéfectible. On ne brise pas l’entr’aide, on l’accompagne et elle nous reste acquise, quoiqu’il arrive.

      Réponse
      • non
        n’échange pas un terme pour un autre de sorte de nous convertir…

        Réponse
      • Paul : « n’échange pas un terme pour un autre »
        Je suppose que tu parles de : échange / partage ?
        Tu as raison, chacun de ces mots indique une option sociale très différente, c’est justement le sujet du livre de Graeber cité.
        L’échange est un don qui implique un contre don, qu’il soit physique, moral ou les deux.
        Un partage est une relation sociale établie qui n’implique aucune contrepartie.
        🙂

        Réponse
  8. Je me permet d’ajouter ici un extrait de l’intervention de Greta à l’ONU :
    « Tout cela ne va pas.
    Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. Et pourtant vous venez nous demander à nous les jeunes, de l’espoir.

    Comment osez-vous ?

    Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Et encore, je fais parti des chanceux.

    Des gens souffrent, des gens meurent.
    Des ecosystèmes entiers s’effondrent.

    Nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent et du conte de fée d’une croissance économique éternelle.

    Comment osez-vous ?

    Depuis plus de trente ans, la science est parfaitement claire comme du cristal.
    Comment osez-vous encore regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez alors que les politiques et actions nécessaires ne sont nulle part en vue.

    Comment osez-vous ?

    Vous dites que vous nous écoutez et que vous comprenez l’urgence mais peu importe que je sois triste ou en colère, je ne veux pas croire à cela, parce que si vous compreniez vraiment la situation tout en continuant d’échouer à agir, alors vous êtes mauvais et je refuse de croire que vous l’êtes.

    L’idée répandue de diviser par deux nos émissions en dix ans ne nous laisse qu’une chance sur deux de rester sous 1,5 degré d’augmentation et d’éviter des réactions en chaîne irréversibles, hors du contrôle humain.

    Une chance sur deux, cela peut vous sembler acceptable. Mais ces chiffres n’intègrent pas les points de bascule, les boucles de rétroaction, le réchauffement supplémentaire caché par la pollution atmosphérique ou les aspects de justice et d’équité.
    Ils comptent également sur ma génération pour extraire des centaines de milliards de tonnes de CO2 de l’air grâce à des technologies presque inexistantes.

    Un risque de 50% n’est tout simplement pas acceptable pour nous, nous qui devront en supporter les conséquences.

    Pour avoir 67% de chance de rester sous 1,5 degré Celsius d’élevation de la température mondiale, les meilleures prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il restait 420 gigatonnes de dioxyde de carbone à émettre le 1er janvier 2018. Aujourd’hui, ce chiffre est déjà de moins de 350 gigatonnes…

    Comment pouvez-vous prétendre que cela puisse être résolu avec les solutions habituelles et certaines solutions techniques ?

    Avec les niveaux d’émission actuelles, le budget du CO2 restant aura entièrement disparu dans moins de huit ans et demi.

    Vous n’aurez pas de solutions ou de projets à la hauteur de ces chiffres aujourd’hui. Parce que ces chiffres vous sont trop inconfortables. Et vous n’êtes toujours assez mature pour les exprimer.

    Vous nous délaissez ! »

    Libre à chacun de croire que ces chiffres sont une ineptie.
    De devenir alors des trumps de pacotille, restent qu’ils ne sont contestés par personne de crédible du fait qu’ils viennent de la création de modèles climatiques développés et améliorés depuis les années 60 et vérifiés point par point dans la constance de leur aggravement jusqu’à aujourd’hui !

    De mon point de vue, cette situation est inextricable sans un mouvement de lutte sociale mondialisée, et il semble que ce mouvement se construit pied à pied via les informations partagées sur les réseaux sociaux libres de la planète.

    C’est le sens de mes interventions répétées ici (et ailleurs) sur le sujet.
    Ne plus subir ni participer à la trumperie planétaire me semble le mieux dès maintenant. 🙂

    Réponse
    • Re-coucou Joël,
      Je suis pas d’accord avec ta pote Greta. Pour moi c’est une grande prêtresse.

      Sur la « certitude scientifique » du modèle… Toi qui étais partie avec ferveur en croisade contre la modélisation (dans notre discussion précédente) d’un coup les modèles pondus sur le réchauffement climatique – ceux autorisés, attention , parce des contre-modèles, il en existe aussi une palanquée qui n’ont que peu droit de cité au GIEC et que les scientifiques ne proposent pas de peur de voir leurs publications refusées et de passer pour des bouffons, vu la tendance actuelle à basher les « non-alarmistes » – sont parole d’évangile…

      Or les modèles sur le climat, c’est exactement comme les modèles économiques. Des simulations faites sur des projections, des hypothèses, des statistiques, des données, autrement dit, des machins très incomplets.

      Quand tu fais un peu d’épistémologie, tu te rends compte que la science, c’est précisément la capacité à dire le contraire de ce qu’elle prétendait tous les trente ans… Non qu’elle fasse fausse route d’ailleurs, c’est sa manière de fonctionner et d’avancer.
      L’étude du climat n’a pas 30 ans.
      La météorologie (qui existe depuis bien plus longtemps) nous apprend tous les jours que si elle est capable de s’améliorer, elle n’en reste pas moins très aléatoire.

      Que la température augmente sur la planète et que ce soit corrélé à l’activité humaine semble être acquis (et encore). Semble, hein? parce que ça ne l’est même pas à probabilité de 100%, en se fiant à la tribu des alarmistes, hein? Et ce sont les mêmes (pour te faire rager un peu) qui prétendent à la nécessité de la monnaie comme un acquis (et là à 100%) – ne t’y trompe pas. Pourtant, là, tu pars en croisade contre eux et leurs certitudes… comme quoi…

      Ca c’est à horizon de ce qu’on observe aujourd’hui…
      Qui te dit que de nouveaux modèles ne vont pas prévoir – je sais pas moi – une évaporation des océans, la formation d’une épaisse couche nuageuse dans l’atmosphère un refroidissement dû à la forte diminution du rayonnement solaire suivi d’une nouvelle ère glacière? (c’est le pur fruit de mon imagination, mais pour moi tout est possible) Bref une réaction de la Terre à l’agression qu’elle subit, d’une certaine manière. Et encore, les possibilités étant infinies, mon imagination ne peut suffire à recouvrir l’ensemble des scénarios possibles…

      Nous on a le nez dans le guidon.

      Non, le catastrophisme ambiant est très proche des évangiles et de la peur de l’Apocalypse. Faut arrêter, agir du mieux qu’on peut et surtout pas par peur.
      La seule chose que va produire la peur c’est des comportements encore pires que ceux qu’on observe aujourd’hui, de l’ordre de  » profitons en un max et après moi le déluge » ne laissant encore que moins de chance à nos successeurs.
      Elle a beau jeu, Greta, d’accuser les générations précédentes… Elle en est le produit tout comme nous. C’est très bien qu’elle gueule, il faut des gueuleurs – c’est pour ça que je viens chez Agnès, qui est pas mal dans le genre écorchée vive – mais à titre personnel j’y vois une grande prêtresse, une Jeanne d’Arc des temps modernes. Sûrement pas la voix de la raison.
      Au final, pas sûr qu’elle n’ait pas l’effet inverse du but recherché en crispant les positions… Mais bon, la ferveur de la jeunesse, ça a quelque chose de beau, non? 😉 .

      En apparté, tout ça n’a aucun rapport avec le sujet développé par Agnès. Transformer un plaidoyer dénonçant la politique anti-pauvres du gouvernement, en tribune sur le réchauffement climatique… Franchement Joël, tu ne recules devant rien 🙂 .

      Réponse
      • ben oui saxo : « Quand tu fais un peu d’épistémologie, tu te rends compte que la science, c’est précisément la capacité à dire le contraire de ce qu’elle prétendait tous les trente ans… Non qu’elle fasse fausse route d’ailleurs, c’est sa manière de fonctionner et d’avancer. »
        il n’y a pas que Joel à ne pas tenir compte de ce truc essentiel… et à ne pas comprendre non plus que cette confusion tient à son entretien par des mécanismes sociaux culturels ordinaires tout à fait récupérés par les « stratèges » des manipulations de masse.
        on lui a, déjà dans nos échanges précédents, montré de façon simple et directe en quoi son emploi, d’arguments catastrophistes, d’arguments de prospectives d’avenir, d’argument de modélisations, mais aussi de citations de « modèles » voire de « héros »… n’avait non seulement pas été très convaincants, mais pour ma part entretiennent pour moi le discrédit qui s’est construit dans mon esprit depuis les années soixante à l’égard de termes idéologiques comme ceux auxquels joel se référe (lui et beaucoup d’autre, mas forcément anarchistes… parfois même ultra-libéraux)…
        donc je lâche l’affaire quant à lui expliquer grand chose.

        Réponse
      • Yep Paul,
        Perso, j’ai toujours un peu de mal à lâcher l’affaire sur des sujets qui me tiennent à coeur (et le pire, c’est que tous les sujets peuvent me tenir à coeur 😉 ).
        Et puis je prends cette discussion, sur le blog d’Agnès, plus comme une discussion publique, faisant valoir des points de vue à ceux qui ont envie de lire/participer ou simplement s’enrichir de la pensée d’autrui, que comme un challenge pour vouloir faire entendre raison à Joël (ou qui que ce soit).
        Sinon, je suis mal barré!
        Bon, faut bien reconnaître aussi qu’il y a sûrement une forme de jouissance narcissique à expliciter sa pensée. J’aime bien penser et écrire alors… (et désolé vis à vis de ceux qui y verraient une monopolisation du crachoir… /-: )
        Pis si ça peut faire réfléchir un peu et contrebalancer certaines outrances qu’il me semble déceler ici ou là, bah tant mieux!

        Réponse
        • oui saxo, je me doute un peu de ta position. c’est naturel à tous points de vues.
          je lâche l’affaire aussi dans le sens où, par expérience des débats écrits et/ou publiques directs, l’économie d’énergie, commence par soi-même… et éventuellement, mais c’est rare, laisse aux « autres » le temps de cheminer… bon, y’en a, ils cheminent surtout en capitalisant des ressources consolidant la fixité de leur positionnement… ok… et là, je lâche l’affaire, parce que je vais pas faire comme don quichotte…

          Réponse
        • oui saxo : « Pis si ça peut faire réfléchir un peu et contrebalancer certaines outrances qu’il me semble déceler ici ou là, bah tant mieux! »
          je te rejoints là dessus.
          à force, ça m’agasse tellement, que je finis quand même par répondre quelque chose, un peu dans cette optique là.

          Réponse
  9. saxo : « Or les modèles sur le climat, c’est exactement comme les modèles économiques. Des simulations faites sur des projections »
    Le problème que tu évites est que les projections des années 60 correspondent toutes à la réalité de 2019. 🙂

    « le catastrophisme ambiant est très proche des évangiles et de la peur de l’Apocalypse »
    Oui, et alors ?
    Que des alarmistes s’attachent au dérèglement climatique ne fait pas que ce dérèglement mesuré physiquement n’existe pas.

    « La seule chose que va produire la peur c’est des comportements encore pires que ceux qu’on observe aujourd’hui, de l’ordre de » profitons en un max et après moi le déluge » ne laissant encore que moins de chance à nos successeurs. »
    Moins de chance.. C’est à dire que le dérèglement ne t’est plus improbable ? 😉
    Puisque ce dérèglement n’existe pas en tant que tel, ‘est à dire d’une manière catastrophique, pourquoi se soucier de la part de personnes raisonnant à contrario de celui-ci dans leurs agissements ?

    « Elle a beau jeu, Greta, d’accuser les générations précédentes… Elle en est le produit tout comme nous. »
    Oui, sauf Greta intervient pour que cela change, justement, comme tu le signales.

    « tout ça n’a aucun rapport avec le sujet développé par Agnès »
    Je ne le pense pas.
    Agnès parle d’une guerre, c’est à dire d’extermination d’une masse laborieuse au profit d’une élite injurieuse, pourquoi l’extermination planétaire ne serait pas de la partie ?

    Dans tous les cas, une conversation sur un blog se doit d’être polémique, juste conserver assez de recul pour ne pas personnaliser abusivement les arguments de chaque intervenant est le mieux.
    😉

    Réponse
  10.  » les projections des années 60 correspondent toutes à la réalité de 2019. »
    Là, tu vas beaucoup trop vite. C’est faux.
    Que dans toutes les perspectives développées dans les années 60, certaines aient tapé assez juste, sûrement, et pas étonnant. Pour ce qui est du « toutes » permets moi de sourire…

    « Que des alarmistes s’attachent au dérèglement climatique ne fait pas que ce dérèglement mesuré physiquement n’existe pas. »
    Je n’ai jamais dit le contraire.

    « C’est à dire que le dérèglement ne t’est plus improbable ? »
    Ai-je jamais dit qu’il m’étais improbable?

    Le point qui me fait bondir dans ton discours :  » le dérèglement climatique avancera alors de lui-même, sans autre cause donc, jusqu’à l’extinction de toutes les espèces planétaires. »
    i.e. cette affirmation en forme de « Je connais l’avenir!  »

    « Que des alarmistes s’attachent au dérèglement climatique ne fait pas que ce dérèglement mesuré physiquement n’existe pas. »
    Non, mais les « alarmistes » me gonflent, comme les « fin du mondistes » en 1999…

    « Puisque ce dérèglement n’existe pas en tant que tel… »
    Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Relativiser n’est pas nier.
    « pourquoi se soucier… »
    Bah, t’as qu’à regarder la réaction des climato-sceptiques… Face à une outrance, la leur devient de plus en plus audible. La raison, l’intelligence et la bonne gestion de crise y perdent…

    « Oui, sauf Greta intervient pour que cela change, justement, comme tu le signales. »
    En effet, je le signale.
    Je lui reproche de s’essuyer les pieds sur tout le monde alors que tout le monde est à son image, héritier du monde qui précède avec son inertie et les erreurs des ainés… Et ce sur des générations. C’est se défausser que de désigner des coupables générationnels. Sa génération va hériter du même problème et il faut qu’on coopère ensemble plutôt que de balancer du « Vous » êtes les méchants et « Nous » n’y sommes pour rien. Chose que je balançais gamin dont j’ai fini par comprendre la futilité en prenant de l’âge.

    « Je ne le pense pas. »
    Moi, je le pense. Tout est lié, peut-être, mais là, Agnès était assez précise sur ce qu’elle dénonçait, et ses préoccupations sont loin du réchauffement climatique.

     » ne pas personnaliser abusivement les arguments »
    C’est un peu le sens de ma réponse à Paul. 😉

    Réponse
  11. « C’est se défausser que de désigner des coupables générationnels. »
    Greta dit à l’ONU que les pouvoirs en place, politique et financier, sont coupables de ce que le réchauffement climatique se poursuit sans prise de responsabilité de leur part.
    Elle ne se défausse pas des siennes pour autant, n’est-elle pas là en tant que représentante portée par la jeunesse au lieu de se consacrer à ses études ?

    Réponse
    • « Greta dit à l’ONU que les pouvoirs en place, politique et financier, sont coupables de ce que le réchauffement climatique se poursuit sans prise de responsabilité de leur part. »

      Bon, on peut admirer le culot voire le courage de la demoiselle. La conviction aussi. Après, elle procède d’un ressort qui m’empêche de lui accorder toute ma sympathie.
      i.e. « Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas! » soit un ressort alarmiste, moralisateur et culpabilisateur.
      Ce faisant, elle alimente le marketing écolo et certainement pas la réelle prise de conscience. Et donc elle se mets à dos les conservateurs de tout poil et les climato-sceptiques qui face à de telles accusations se crispent sur leurs positions plutôt que de considérer la situation sous un nouvel angle. Ni sur sa gravité réelle ou supposée…
      La défense du climat devient une opération de marketing à l’image du « consommer bio » ou du « utilisons des énergies renouvelables », subventionnons le solaire et l’éolien » sans réfléchir à l’impact écologique réel de ces technologies… (la production de panneaux solaires, c’est des tonnes d’hydrocarbures – jusqu’à il n’y a pas longtemps, il fallait fournir plus d’énergie pour construire une éolienne que ce qu’elle produisait sur sa durée de vie… Aujourd’hui je sais pas)…
      Je ne sais pas si ce sera efficace ou si ce sera contre-productif, à vrai dire. Espérons qu’elle (enfin elle et les activistes qui l’entourent, je ne crois pas en une personne providentielle) fasse bouger les lignes, et dans le bon sens d’ailleurs… Rien n’est moins sûr.
      Moi, le couteau sous la gorge pour me faire avaler un point de vue (réagissez ou c’est la fin du monde) ça me rend plus méfiant qu’autre chose…

      Réponse
    • saxo : « La défense du climat devient une opération de marketing à l’image du « consommer bio » ou du « utilisons des énergies renouvelables » »
      Je suis d’accord, mais ces opérations massives discréditantes viennent-elles directement des lanceurs d’alerte ?
      Ou de ceux à qui ce dicrédit profite vraiment ?

      « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère… »
      La Fontaine – Le loup et l’agneau…

      Réponse
  12. euh…
    les gars…
    au départ, le sujet de l’article, c’est le constat de programmation de destruction des moyens de vie de la population…
    et là, vous vous chamaillez sur la question d’un changement de la dynamique de l’atmosphère…
    or, ça correspond aussi à un truc observé depuis pas mal de temps par des tas de stratèges y compris militaires comme sun tzeu, de détourner l’attention de l’ennemi ou d’une population pendant qu’on leur prépare un sale coup.
    Agnes l’indique aussi dans son article…
    et on l’a déjà fait remarquer… et on a aussi remarquer que malgré les remarques, ben le sujet atmosphérique est justifié comme étant en lien causal avec n’importe quel sujet traité par quelque article que ce soit… on a beau faire remarquer quelques précautions aristotélicienne en matière de distinction de domaine de pertinence scientifique et de risque de « faute » scientifique en terme de causalisme construit sur un manque de rigueur…
    nan hein…
    les quatre cavaliers de l’apocalypse sont en grand écran aux yeux de certains spectaculateurs…
    pfff, j’vais aller chercher des séries amerloc avec un casting féminin/masculin dynamique et athlétique et sexy pour me changer les idées tiens…

    Réponse
    • 😉
      bah tiens Paul. Tu vois, tu lâches pas l’affaire… Quoi que les séries amerloc dynamiques et sexy… 🙂

      Réponse
  13. Saxo : « Que dans toutes les perspectives développées dans les années 60, certaines aient tapé assez juste, sûrement, et pas étonnant. Pour ce qui est du « toutes » permets moi de sourire… »

    Je parle là de la modélisation la plus concensuelle de ces années-là et qui n’a cessée de se conforter jusqu’à maintenant.
    Qu’importe qu’il y ait eu des « zygomatiques » à l’œuvre à cette époque, l’essentiel est qu’il existe un modèle prédictif commun qui soit déterminé, comme 1 plus 1 détermine deux.

    Pour ce qui est du sujet du post, j’ai déjà marqué que l’ensemble des abus contre les classes pauvres étaient aussi un paravent sur l’abus ultime que repésente l’extinction de l’espèce humaine du fait de l’usurpation et le gaspillage des ressources énergétiques disponibles par le profit.

    Réponse
    • Ouaip, ouaip…
      Moi, j’ai appris, dans les années 80 (20 ans après, donc) qu’on n’en savait rien, mais que y’avait quand même de fortes chances qu’on se dirige tout droit vers une nouvelle ère glacière… C’était d’actualité à l’époque.
      Comme quoi, le modèle le plus consensuel des années 60…

      Tout ce que je dis c’est pas que c’est vrai ni que c’est faux. C’est qu’il faut arrêter la religion. Un peu comme Paul, d’ailleurs.
      On fera au mieux, mais sans perdre de vue tout le reste. Et le reste c’est aussi le quotidiens de ceux qui sont foulés au pied au motif qu’il y a une cause à défendre plus grande que leur survie…

      Je sais pas à qui profite le crime, mais je sais à qui il profite pas. (Pour reprendre ton loup et l’agneau)

      Réponse
  14. l’obsession pour l’extinction de « l’espèce humaine », plus souvent signée par les mots moins hypocrites quant aux noyaux de représentations sociales populaires de « race humaine », est un truc couramment à la base de bon nombre de scénari de films et de séries americains. et dans la plus part des cas, on y voit la grande majorité des « survivants » piller ce qui reste « d’avant la bombe ou l’épidémie », on y voit apparaître en arrière fond puis en menace des petits groupes présentés comme « gentils », solidaires, toujours combatifs et viriles même les nanas hein, des groupes mystérieux et sur-équipés avec une technologie fantastique, prétendant faire ça pour sauver…on sait plus vraiment qui hein… ni quoi…
    finbon…
    moi, j’aime bien regarder pour m’endormir devant l’écran ce genre de scénars, uniquement s’il y a quelques personnages plastiquement bienfoutus… après… pfff, je relève directe que c’est les mêmes règles que dans les cours de récréation d’école, de lycée, de fac, où les seuls endroits endroits où j’arrive à être « serein » sont les waters quand ils ne sont pas dégueulassés par des graphitis de queutars, et les bibliothèques…
    c’est marrant, mais à chaque fois, ça me fait faire le parallèle avec les grands thèmes évoqués dans le spectacle politique : on nous présente comme hyper urgent le phénomène qui fait super-peur parce que dépassant les échelles quotidiennes, de la nécessité de « croûter », donc, du travail salarié et pas bénévole, de la mutualisation étatisés des transports, des ressources énergétiques et minières, des services médicaux et de recherches scientifiques, bon, je vais pas faire la liste… finbon, ce qui avait été par exemple le truc cubain hein… nana parce que y’a quelques années, on parlait quand même plus de ça en direct, et là, depuis une dizaine d’années, crac, nan, quand on tente d’en parlé comme avant, nan hein, c’est plus du tout d’actualité, et puis on nous rappelle que l’urss c’était « le mal », cuba aussi hein, genre « ben vas-y si ici ça te plait pas… », et que nan mais tu vois pas que la forêt amazonienne brûle, que les glaciers fondent, que les ours polaires se noient en trouvant plus d’iceberg, que y’a des villes qui vont être englouties, (on vous parle jamais de venise pour ce truc là d’ailleurs hein…)…
    bref
    les contestataires me semblent super bien intégrer et s’identifier aux cibles spectaculaires qu’on leur présente…
    on dirait même qu’ils zont qu’un rêve, celui de reconstruire comme dans the walkingdead, un monde de tribus autonomes où il y a plus que des familles… genre comme dans les histoires médiévales…
    nan mais on a bien compris hein…
    si on est pas d’accord avec le spectacle d’actualité, on est un « réactionnaire », stalinien nostalgique, voire un anti-nataliste forcément eugéniste, un climato-sceptique pro-monsanto… finbon…

    c’était plus connu chanté par joan baez
    https://www.youtube.com/watch?v=6lFPIIdud9o

    Réponse
  15. Effectivement, les iliens du pacifiques qui demandent secours parce que leurs îles sont submerger par la montée des océans, les pôles et le permafrost qui se dégèlent, les nouvelles routes maritimes polaires tout ça, c’est un truc qui va prendre des millénaires pour s’effectuer.

    Sauf que… Non, tout cela survient dans un temps très court par rapport aux précédents évènements semblables mesurés dans les échantillons prélevés !

    Réponse
    • bon, alors, quant à la rapidité du truc… ben y’a des exemples comme par exemple l’effondrement de cités comme sumer…
      mais bon…
      le truc, c’est qu’en rapport au sujet de l’article d’Agnes, la fabrique des pauvres auxquels on va tricoter des puls en serpillières, ou plus probablement, qu’on va parquer dans des camps avec miradors et barbelés…
      c’est qu’on ne résoud toujours pas la question du cynisme sadique des gouvernements, orchestrant les lois permettant de ne plus rémunérer le travail, de ne plus mutualiser les ressources primaires secondaires et tertiaires nécessaires, vitales, aux populations, qu’elles soient autochtones ou migrantes… en orchestrant le spectacle de technologies « magiques », dont les pièces mécaniques sont fabriquées par des esclaves à l’autre bout de la planète de sorte que l’utilisateur final n’ait aucun scrupule à s’y fasciner pour partager des indignations toutes aussi spectaculairement orchestrées par les « lois » et « démocraties », voire, les peurs « classiques » en mythologie : l’atlantide, le déluge… avec des héros sauveurs comme héracles aux écuries d’orgias par exemple…
      alors bon, greta, moi j’aime bien le personnage et j’suis pas très critique quant à son discours.
      là où ça va pas, c’est que ça aussi c’est du spectacle. y’en a plein d’autres comme elle qui ont fait des « performances » de ce genre. et puis, hop, ça dure pas, et on nous balance une autre truc.
      en attendant, dans chaque pays, autour de chez nous hein, du coup on peut le voir chez nous, on voit qu’il y a de plus en plus de gens débarquant par exemple dans les « points H », racontant aux psychologues « stagiaires » (avant de deviendir chômistes comme les autres), leurs voyages atroces, pour arriver dans un bled où, ils ne peuvent pas mieux se loger et encore moins travailler qu’ailleurs : vivre quoi hein.
      tout ça parce que, l’économie, il n’y en a plus…
      en revanche, on a la démocratie, les élections, la gauche, la droite, les écolos, des manifestations et des manifestants et les flics pour leur massacrer la gueule et prouver ainsi leur engagement courageux et déterminant pour l’avenir…
      euh…
      y’a aussi brigitte bardot et mieux encore, y’a Pamella Anderson pour défendre les animaux et Julien Assange !!!

      Réponse
  16. Pour nourrir le post plus directement, voici l’extrait d’un artichle du monde diplo d’octobre que je viens de lire :

    « Les contrats à impact social s’enracinent en France

    Solidarité à but hautement lucratif
    Le gouvernement français souhaite donner un second souffle aux contrats à impact social, introduits en France en 2016, lorsque M. Emmanuel Macron était ministre de l’économie. L’astuce de ce dispositif consiste à transférer le risque de l’action sociale, normalement assurée par l’état, à des investisseurs privés. En principe, tout le monde serait gagnant…
    […]
    La rhétorique de l’innovation permet de justifier l’apparent transfert du risque… et sa rémunération. La puissance publique ne devrait plus investir dans des programmes sociaux qui n’auraient pas encore fait leurs preuves. « Cette petite musique selon laquelle l’État ne serait plus là pour prendre des “risques” a une force de récit extrêmement puissante », note Mme Nicole Alix, présidente de La Coop des communs. Au point d’avoir atteint la plus haute marche de l’Élysée : « Financer ce qui est efficace me semble quand même logique. A fortiori si c’est du denier public », assume pleinement M. Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, après avoir participé à l’élaboration du programme présidentiel de M. Macron. « L’expérimentation des CIS en France repose sur deux enjeux : tester un mode de financement pour entraîner un changement de politique publique tourné sur la prévention, mais surtout diffuser la culture de l’impact au sein des administrations territoriales et d’État », poursuit-il. En réalité, le recours aux CIS semble encourager des programmes, ou des structures, qui ont déjà démontré leur utilité, le principal élément novateur résidant davantage dans le mode de financement que dans les projets.

    Les concepts et méthodes du management des entreprises privées gagnent les administrations publiques, qui évaluent désormais la performance des actions sociales en termes d’« impact ». Au Royaume-Uni, le cabinet de conseil New Economy a ainsi créé une base de données des « coûts sociaux » en collaboration avec le gouvernement. On y découvre, par exemple, que le coût de chaque élève exclu définitivement du système scolaire atteignait annuellement 13 450 euros en 2006 ; celui d’un sans-domicile-fixe (SDF) « longue durée » s’élevait à 9 200 euros pour l’autorité locale responsable en 2011 ; un adulte souffrant de troubles mentaux coûtait 2 544 euros au système de santé anglais en 2008, etc. À l’inverse, la mise sur le marché du travail d’un demandeur d’asile aurait rapporté 9 275 euros par an en 2013. « J’ai toujours été un geek ! », sourit M. Marsland en pianotant pour rechercher les données des personnes sans abri suivies à Brent. Le chef du programme d’aide aux SDF londoniens — et de quatre autres CIS dans le pays — incarne ce nouveau management à la frontière du public et du privé »

    Ce n’est qu’une partie, tout l’article vaut son pesant de cacahuètes du même tonneau.

    Banzai !

    Réponse
  17. C’est une véritable machine à fabriquer de la pauvreté qui va se mettre en branle à partir du 1er novembre. Même les agents du Pôle emploi en prennent le vertige. « Je n’ai jamais vu ça, un tel durcissement, aussi violent, lâche Aurélie, agente dans l’ouest de la France depuis dix ans. On touche les gens au portefeuille, on ne leur laisse plus de solutions. » L’objectif annoncé de la réforme : économiser 3,4 milliards d’ici fin 2021. Tout en mettant au passage un énorme coup de pression sur les demandeurs d’emploi, une nouvelle fois rendus responsables de leur situation.

    Ces économies drastiques seront entièrement financées par les demandeurs, et plus particulièrement par les plus précaires d’entre eux – en intérim ou en CDD. La première étape démarre ce 1er novembre, avec un durcissement des conditions qui permettent d’ouvrir ses droits à l’assurance-chômage. La seconde débutera le 1er avril 2020, avec une chute brutale du montant des indemnisations.

    Au total, la moitié des personnes indemnisées – principalement celles qui n’ont pas pu travailler à temps plein pendant au moins un an – verront leurs droits réduits, voire supprimés. Soit 1,3 million de personnes parmi les 2,7 millions qui bénéficient actuellement d’une indemnisation – sur, au total, 6 millions de personnes inscrites au Pôle emploi.
    « Je n’ai jamais vu ça, un durcissement aussi violent » : des agents de Pôle emploi « horrifiés » par la réforme, Bastamag, le 31 octobre 2019

    Réponse
  18. Tant que les français continueront, très, très majoritairement, de voter comme s’ils étaient des milliardaires les choses n’évolueront pas en France non seulement dans le sens des plus pauvres mais également dans le sens de la classe moyenne. Comme vous le démontrez vous-même, très justement, le fameux ruissellement défie la loi newtonienne de la gravitation.
    Dormez bien braves gens devant TF1, LCI, BFM, A2 , FR3…………

    Réponse
    • Oui, c’est bien là toute la force du marketing politique que de parvenir à faire trembler de colère la moitié de la population qui ne gagne pas assez pour être imposable à l’annonce des frais du succession ou de l’ISF.

      Réponse
  19. Vous aviez détesté Sarko ?
    Vous aviez exécré Hollande ?
    Vous allez haïr Macron.
    Nous allons manquer de mots…

    Réponse
      • Effectivement, partout dans le monde, les gens se révoltent contre les mêmes mesures injustes : la preuve que le problème est bien plus global que les deux pantins entre lesquels nous sommes sommés de choisir tous les 5 ans.

        Réponse
    • Oui, cela fait des années que j’écris que chaque président nous fait regretter son prédécesseur…

      Réponse
  20. Je réagis tardivement et seulement à cette phrase (récupérée du Monde) :Ces ménages vivent avec des revenus inférieurs à 60 % du niveau de vie médian, c’est-à-dire avec moins de 1 050 euros par mois et par unité de consommation. Ce niveau de vie est calculé sur l’ensemble des revenus de la famille après impôts et prestations sociales et divisé par le nombre d’unités de consommation du foyer – une unité pour le premier adulte, 0,5 pour le deuxième adulte ou enfant de plus de 14 ans et 0,3 par enfant de moins de 14 ans. Ainsi, un couple avec deux enfants en bas âge est considéré comme pauvre si ses ressources sont inférieures à 1 050 euros multipliés par 2,1, soit 2 205 euros par mois. »
    Je me souviens que Thomas Piketty dans son premier livre sur les impots ne pouvait parerl que des riches qui apparaissent depuis 1910 dans les statistiques fiscales. Il disait donc : l’étalage vers le haut des salaires monte courrament au maximum à 8X le salaire médian. Cela parait encore raisonnable. Mais si on le met en perspective avec les pauvres (et Piketty n’a pas pu avoir une vue historique sur ces catégories), on a 50 % des gens qui gagnent jusque 1500 euros (dont 15% de pauvres à moins de 1050 euros), et 50 % qui gagnent de 1500 jusqu’à 12.000 euros par mois. Mais sans doute 40 % entre 1500 et 3000 euros et 10 % entre 3000 et 12000. Et cela concerne rien que le revenu salarial. Ensuite, explique Piketty, viennent les revenus combinant salaire et revenu d’activité indépendante puis salaire ou activité indépendante et revenu financier ou immobilier, et les 1% les plus riches sont évidemment dans cette dernière catégorie.
    Puis il faudrait ajouter que les principales taxes de l’Etat sont la TVA et le foncier, qui frappent proportionnellement surtout les petits revenus. Et on nous parle d’impôt salarial redistributif… (le dernier papier de Bercy accompagnant votre déclaration était spécilament manipulateur ! et n’a pas été commenté !)

    Réponse
    • Chabian : « Mais si on le met en perspective avec les pauvres (et Piketty n’a pas pu avoir une vue historique sur ces catégories) »

      Depuis est sorti l’aspect historique de cette inégalité ancienne jusqu’à nos jours avec :
      « Capital et idéologie » (Qui se présente comme la suite du premier.) 😉

      Comment aujourd’hui nous héritons des principes propriétaristes royalistes/religieux/tiers état malgrès la Révolution française de 1789 où une société différente, responsable et (donc) éligatariste a pointé le bout de son nez, tout de suite stoppé par l’élite des nouveaux enrichis en place.
      Ainsi, pour la propriété, juste les mots changent, pas l’effet.
      Le corvéage ancien devient une taxe par exemple. 😉

      Pub :
      Comme dit un journaliste aux infos médiocratique qui décriptait…pardon présentait la couverture du second bouquin en le dégommant et en finissant par :
      – « 1200 pages à lire et il croit qu’on va se les cogner ?
      On a tout de même autre chose à faire !!! »

      J’ai enregistré la scène, on pourrait croire que j’exagère… 😉

      J’en suis à la 200 ème page (annotée perso) et, avec un peu d’attention, c’est un roman historique de l’inégalitarisme appliqué (comparativement depuis l’antique jusqu’à nos jours), écrit dans un language du quotidien tout à fait accessible sans dictionnaire.

      « Thomas Piketty dans son premier livre sur les impots… »
      Tu parles du précédent bouquin de Piketty sur le Capital ?

      Réponse
  21. Agnès, tu aurais vraiment fait une très redoutable politicienne…Tu n’as jamais essayé ?

    Réponse
      • et ? du coup, est-ce que ça donne de l’élan pour recommencer ou poursuivre ?

        Réponse
        • Le système est structurellement pourri. Donc non:

          Réponse
          • ok. pourtant, il semble que le simple fait de ce blog, de l’endurance de votre expression, exprime qu’il y ait encore un désir de quelque chose… qui ne soit pas de l’ordre de réponses violentes, comme semble le laisser supposer certains types de réponses à cette violence, à ce thanatos du système, autant que de ce que vous relevez dans vos rencontres avec les gens de votre commune lors de vos dépôts de tracts par exemple…
            moi-même je constate tous ces défauts de mécaniques psycho-sociales et politiques. pourtant, je reviens là participer à des échanges à distance à la suite de vos articles par exemple…
            malgré nos constats trop souvent qualifiés de dépressifs, et que je considère comme simple lucidité à l’égard du « monde », lucidité dépréciant « le système », autant que certains idéalismes, il me semble que nous cherchons un « comment » faire autre chose que d’entretenir la valorisation « narcissique » du système en nous offrant incidieusement comme contestant, donc, lui offrant là une preuve de sa valeur « combative », de son essence viriliste, thanatique… et sysiphienne…

    • Agnès : « Le système est structurellement pourri. »

      Et ça ne date pas d’hier !
      Depuis le début du propriétarisme, c’est à dire qu’une personne a planté 4 pieux sur une parcelle de terre et a déclaré que :
      – « de là à là jusqu’ici, » c’était à lui.

      Il relève donc aujourd’hui que la modification sociale la plus concrète possible à opérer est d’oblitérer le système des propriétaires par un systéme où le sens de la propriété ne soit défini par rien.

      Thomas Piketty – Capital et idéologie :
      « Le discours méritocratique et entrepreneurial apparaît bien souvent comme une façon
      commode pour les gagnants du système actuel de justifier n’importe quel niveau
      d’inégalité sans même avoir à les examiner, et de stigmatiser les perdants pour
      leur manque de mérite, de vertu et de diligence. Cette stigmatisation des plus
      pauvres n’existait pas, ou tout du moins pas avec la même ampleur dans les
      systèmes précédents, qui insistaient davantage sur la complémentarité
      fonctionnelle entre les différents groupes sociaux.

      C’est le combat pour l’égalité et l’éducation qui a permis le développement
      économique et le progrès humain, et non pas la sacralisation de la propriété, de
      la stabilité et de l’inégalité. »

      Réponse
  22. Piketty me semble trop sympa avec les bourgeois triomphants des 2 siecles précédents. « Les gagnants du système actuels » sont comme leurs prédécesseurs, de redoutables prédateurs que l’historien Peter Gay a décrit sévèrement dans « La Culture de la haine. Hypocrisie et fantasmes de la bourgeoisie. » Face à cette classe, seules les luttes armées ou de grandes grèves ont ouvertes des voies vers l’émancipation.

    Réponse
    • Robert Spire : « Face à cette classe, seules les luttes armées ou de grandes grèves ont ouvertes des voies vers l’émancipation. »

      Le travail de Piketty est un travail mémoriel sur d’où nous vient cette saleté de société inégalitariste et de là, par quel moyen ou défense il nous devient possible de ne pas la reproduire.

      Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une guerre d’information permanente où le net joue le rôle de terrain d’affrontement général.
      Par exemple, hier, dans une émission de radio à propos du combat des femmes homosexuelles, une intervenante signalait que :
      « L’inégalitarisme sociale est né de l’hétérosexualité. »

      Ainsi, on a commencé à distinguer les êtres humains entre eux, créé le patriarcat et amorcé les fondements de la propriété d’abord par l’esclavage du féminin (source de richesse via la procréation) au profit du masculin.

      Partir au combat direct sans les armes contre cette situation et l’imagination de ce qu’il faut réaliser c’est courir à la continuation de l’inégalitarisme, faute de sens, faute de réalisme, faute d’ententes mutuelles…

      Piketty montre dans son livre que lors des révolutions populaires qui animent l’histoire l’égalitarisme aurait pu triompher plusieurs fois, qu’il s’en est fallu de très très peu que cela se réalise, mais à chaque fois l’égalitarisme a toujours échoué faute de repère, d’imagination, d’animation dans la volonté de créer une société différente, dissemblable en tout et de tout ce qui est institutionnel.

      Ce livre n’est pas un combat, je te l’accorde, il est juste une lame à pourfendre l’inertie des consciences.

      Réponse
      • Oui, le travail de Piketty est essentiel pour faire évoluer les mentalités comme celui de Richard Wilkinson et d’autres.
        Si l’égalitarisme a échoué, ce n’est pas faute d’imagination ou de volonté mais d’un rapport de force défavorable à chaque crise politique où le pouvoir exécutif (sous fortes influences des financiers, gros propriétaires…) a réussi à supplanter le pouvoir législatif (au motif de sauver la Patrie).
        Le premier cas s’est déroulé du 23 au 26 juin 1793 (vote de la Constitution) quand Jacques Roux, Hebert, etc…les radicaux ont essayé d’ajouter un article limitant la propriété.

        Réponse
      • Robert Spire : « mais d’un rapport de force défavorable à chaque crise politique »

        Il y a un autre aspect concomitants aux échecs de l’égalitarisme, à cette époque comme à la nôtre, c’est la part du vide laissé par la des-appropriation qu’inspire l’égalitarisme. Et nous en avons des exemples multiples sur tous les réseaux où ce nouveau système est débattu.
        😉

        Piketty : « l’argument formulé par l’idéologie propriétariste : [avec l’égalitarisme] ne risque-t-on pas de ne pas savoir où arrêter ce dangereux processus ? Ne risque-t-on pas d’aller tout droit vers l’instabilité politique et le chaos permanent, ce qui finira par se retourner contre les plus modestes ?
        […]
        La sacralisation de la propriété est d’une certaine façon une réponse à la fin de la religion comme idéologie politique explicite. »
        🙂

        Réponse
      • Piketty est une burne aligné sur tous les économistes libéraux qui pensent que le pib ne peut que croitre indéfiniment. Si l’égalitarisme a échoué, c’est simplement la fin des énergies bon marché qui ne le permettent plus et ce n’est qu’un début car comme le dit Jean Marc Jancovici, il est tout a fait possible dans un contexte de décroissance subie, que l’esclavage puisse réapparaitre !

        Réponse
        • Héressa : « Piketty est une burne aligné sur tous les économistes libéraux »

          Au contraire, Piketty propose dans ses derniers livres la nature et l’historique de l’illégalitarisme social des libéraux et autres sectaires économistes et politiques. Ses études dénoncent notamment l’inégalitarisme social de notre civilisation fondée historiquement sur la propriété et l’esclavage qui lui est attaché, ce qu’indique la citation précédente issue de son dernier livre : L’idéologie du capitalisme.
          Il y met aussi en apparence tous les instants où cet illégalitarisme régnant a parfois chancellé dans le monde, apportant ainsi la possibilité de le faire tomber définitivement par la compréhension de sa nature au prochain vent de révolte mondiale à venir.
          🙂

          Réponse
  23. En régime capitaliste, toute liberté aboutit au même point : l’obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance. Comment décrocher le wagon « propriétés » (des êtres et des choses) de cette puissante locomotive ?

    Réponse
    • Robert Spire : « Comment décrocher le wagon « propriétés » »

      Avec l’épuisement prochain des ressources de la planète, la propriété n’existera plus en tant que tel. Pour qu’alors chacun survive un peu plus et un peu moins mal, le partage seul le permettra.
      Reste qu’il faudra pas mal de lucidité pour en arriver là.

      « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. » René Char

      Pas mieux… 😀

      Réponse
  24. « L’inégalité de la propriété est avant tout une inégalité de pouvoir

    l’inégalité maximale qui est matériellement possible d’atteindre croît avec le niveau de vie moyen d’une société.

    Autrement dit, s’il est effectivement difficile pour une société extrêmement pauvre de développer un régime inégalitaire fortement hiérarchisé, une société n’a pas besoin d’être très riche pour pouvoir atteindre une inégalité très élevée.

    L’inégalité est avant tout déterminée par des considérations idéologiques et politiques, et non par l’effet d’une contrainte économique ou technologique. »

    Piketty – Capital et idéologie

    Réponse

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