Décembre 2006 : assemblée générale au bled du gros semencier de la région. Avec ma tête de brave fille et mon air pas dangereux pour un rond, c’est la deuxième année que je décroche un strapontin à la réunion de la crème du dessus du panier des paysans de notre beau pays.
Quand j’étais gosse, comme beaucoup de gosses, d’ailleurs, j’aimais les lancés de ballons rouges avec des cartes postales attachées dessous. J’aimais l’idée d’envoyer un message à un autre gamin du bout du monde, à tisser un lien fragile entre les peuples, même si, en vérité, mes mots ont surtout dû ensemencer le champ du voisin.
D’un côté il y a le futur Grenelle de l’environnement qui, juré, craché, va sérieusement se pencher sur les questions des OGM, du climat et tout ça.
De l’autre, il y la bataille de chiffre autour du pouvoir d’achat des Français et de la courbe de la croissance qui bande mou.
Et au milieu, il y a nous, les pauvres cloches à qui l’on promet tout dans un monde de joyeux Bisounours.
À l’heure où il est de bon ton de couiner sur la France qui tombe et de vilipender les Français en des termes à peine moins méprisants que ceux qui sont utilisés pour qualifier habituellement nos chômeurs, deux films et une émission de télé me laissent penser que la vérité est peut-être ailleurs.
Commentaires récents