Une fois n’est pas de coutume, je publie ici l’intégralité d’un texte que j’ai écrit pour le Petit Journal du Gers.
Parce qu’il est important de voir que cette histoire de fermeture de classe n’est pas la chronique d’un village de campagne peuplé d’irréductibles Gascons ronchons et sanguins, mais bien l’illustration de la lutte contre les fossoyeurs de l’idée même de République, une et indivisible, creuset de liberté, d’égalité et de fraternité entre tous et envers les générations futures.
Commune de Nogaro mardi 14 février 2006
Les parents en colère!
Bien qu’étant au cœur d’une zone de très grande ruralité, Nogaro s’enorgueillit depuis longtemps de la qualité de l’accueil dont peuvent bénéficier les jeunes enfants à partir de 2 ans. C’est donc avec stupeur et incrédulité que les personnels enseignants et les parents d’élèves ont appris la semaine dernière la possible fermeture d’un poste à la maternelle de Nogaro.
Très rapidement, les parents ont réagi en mettant en place une cellule de crise et sont parvenus dans la foulée à mobiliser une petite centaine de parents et élus pour manifester leur opposition au projet de fermeture de poste, ce qui entraînerait mathématiquement la fermeture d’une classe. Sur ce, il a été décidé qu’une délégation de représentants des parents iraient rencontrer l’inspecteur d’académie du Gers, monsieur Boulanger.
Monologue d’un sourd
Ce ne sont pas les arguments qui manquaient pour défendre le maintien de la classe des tous petits : qualité de l’accueil et de l’équipe pédagogique, réfection et agrandissement de la classe ces dernières années pour un espace plus adapté à la petite enfance, décloisonnement croissant avec les autres classes de la maternelle pour favoriser l’accès aux grandes classes et meilleure carrière scolaire des enfants scolarisés précocement. Sans compter que le canton de Nogaro a la satisfaction de voir ses effectifs enfantins remonter ces dernières années de façon particulièrement réjouissante.
Patrick Boulanger a approuvé tous les arguments des parents d’élèves, a reconnu la qualité particulière de l’accueil pédagogique de Nogaro et a immédiatement annoncé que sa décision était déjà prise : un poste fermera à Nogaro à la rentrée prochaine, dans le but de favoriser la ruralité.
Les chaises musicales
Cette réorganisation de la carte scolaire, qui a essentiellement pour but de réduire le nombre de postes d’enseignants pour des raisons budgétaires sans aucune autre espèce de considération, se résume pour l’essentiel à un gigantesque jeu de chaises musicales où les enfants sortent grands perdants. Le nombre de postes diminue sans cesse alors que la population augmente et que rien n’est mis en place pour palier au problème qui va rapidement devenir aigu : celui du non remplacement des enseignants qui partent à la retraite. La logique comptable s’impose frontalement à tous, niant les intérêts les plus élémentaires des générations futures, réduisant comme peau de chagrin le principe de l’éducation nationale, gratuite et ouverte à tous : beau symbole en cette année auto-proclamée année de l’égalité des chances.
Les parents de Nogaro ne s’y trompent pas et savent bien qu’au delà de leur problème local, c’est une certaine conception de l’école républicaine qui est remise en question. Entre l’abaissement de l’âge de l’apprentissage à 14 ans et l’élimination progressive des enfants de 2, voire 3 et 4 ans des classes, c’est l’école de Jules Ferry que l’on rabote consciencieusement, méticuleusement, année après année. Et c’est pour cela qu’à Nogaro, comme partout ailleurs, dans le Gers et le reste de la France, plus aucune classe ne doit fermer!
Bien dit ma grande ! Bon, j’ai envoyé l’article à plusieurs organes nationaux, maintenant y a plus qu’à attendre voir…
… le problème reste complexe : dans le principe, on est tous d’accord. Le problème, c’est le pognon. Certes, sur ce blog, il y a aura toujours plein de monde pour m’expliquer que du pognon, il y en a (et chacun a des idées pour dépenser le pognon que son voisin a gagné)… moi, je persiste à penser que l’état ne fait que prelever pour redistribuer, qu’on trouve tous qu’il preleve trop sur nous (cf. tes commentaires sur le prix de l’essence et des autoroutes) et qu’il ne nous redistribue pas assez (cf. tes commentaires sur la suppression de ton allocation chomage).
Une equation insoluble, quoi…
Poutant, l’État trouve bien du pognon pour envoyer un porte-avion se faire désamianter à l’autre bout du monde par des pauvres types dont on sait que la vie ne vaut rien, il trouve le pognon pour réduire les impôts des plus riches, pour subventionner les cours de piano et les boniches des plus aisés, pour filer du blé à des boîtes qui ramassent le grisbi sans contre-parties et s’en vont délocaliser plus loin; les exemples foisonnent!
Le débat est aussi parfois posé en ces termes : « Est-ce à l’école publique de jouer le rôle de garderie pour enfants ? »
D’où ensuite les décisions de restreindre les capacités d’accueil dans les écoles pour la petite enfance, l’enseignement ne pouvant commencer « pour de vrai » qu’à partir de 5 ou 6 ans.
Pas d’accord. Avec des professeurs des écoles correctement formés ou suffisamment expérimentés avec les tous petits, on est très loin de la garderie. Ma fille est entrée à 2 ans et demi dans cette fameuse classe en voie de fermeture, et en seulement 6 mois, les progrès sont stupéfiants : vocabulaire étendu, construction syntaxique des phrases très satisfaisante, meilleure dextérité manuelle, etc. Elle apprend des choses tous les jours : chants, histoires, techniques manuelles. Elle apprend aussi, et c’est important, la vie en société et ses contraintes. Elle mange à la cantine depuis ses 3 ans : elle a pu élargir sa palette alimentaire. Ce sont des acquis considérables, facilités par leur mise en place précoce. Et plus que tout : elle apprend à aimer l’école et à avoir envie d’apprendre.
Et là, je parle d’une gamine qui vit chez elle dans un milieu stimulant, avec une mère de formation sup. (les stats sont unanimes sur l’impact du niveau de formation de la mère sur les performances des enfants). Imaginez le bien que cela fait à des gosses qui viennent de milieu familiaux pas spécialement épanouissants!
Il se trouve que j’ai fait partie de ces enfants issus de milieux familiaux nocifs et pour moi, la scolarité précoce à 2 ans m’a littéralement sauvé la peau!
Je note… Et en reparlerai après la naissance de mon premier enfant cet été 😀
Article très intéressant. 🙂
« Poutant, l’État trouve bien du pognon pour envoyer un porte-avion se faire désamianter à l’autre bout du monde par des pauvres types dont on sait que la vie ne vaut rien, il trouve le pognon pour réduire les impôts des plus riches, pour subventionner les cours de piano et les boniches des plus aisés, pour filer du blé à des boîtes qui ramassent le grisbi sans contre-parties et s’en vont délocaliser plus loin; les exemples foisonnent! »
Bon, faut bien faire quelque chose de ce porte-avion, il paraît qu’on n’a pas le droit de le couler 🙂 Quant au grisbi, le parcours du « Métro » du jour me fait me confronter au-moins dix problèmes nationaux où l’état ne donne pas assez d’argent. Il en faut toujours plus. On pourra toujours dire que l’éducation est encore le budget numéro 1 de l’état si bien que j’ai du mal à comprendre le sens de ces économies de bout de chandelle (je parle pour la prof de maternelle délocalisée).
Ben oui, Agnès, ta réponse colle exactement avec ce dont j’avais prévenu… Il manque du pognon, c’est un fait. On trouve que le pognon dépensé à certains endroits ne sert à rien : tu m’as cité le clémenceau, mais j »imagine que tu aurais pu aussi me parler du budget de la défense ou plein d’autres sujets. La question n’est pas la: on dépense aujourd’hui plus que ce que l’on a, ceux qui décide où dépenser le pognon ont été choisi par nous tous (à 82% certaines fois :)), bref, il faut faire avec. Ceci dit, à ta place… je me battrais aussi pour tenter de garder cette classe..
Ce n’est pas pour cette classe que je me bats. C’est pour toutes les classes. C’est pour une certaine idée de la République. C’est pour le droit que doit avoir chaque enfant d’accéder à une éducation de qualité. Noous sommes dans les 10 pays les plus riches du monde et nous n’avons pas assez de fric pour éduquer nos enfants??? De qui se moque-t-on? Un pays qui refuse d’investir dans ses enfants, dans son avenir, est un pays mort!
Bonjour,
Le problème exposé dans cet article n’est pas LE problème. Je m’explique.
Depuis quelques années, et pour répondre à toujours plus de libéralisation des services publiques, notre élite n’a rien trouvé de mieux que d’initier un cercle vicieux :
– Favoriser des projets associatifs de gardes d’enfants, avec notamment les contrats « Petite enfance », pour l’accueil des 2-5ans.
– Pour rendre ces projets viables et attrayants, ils sont très majoritairement subventionnés (+ de 60% par la CAF, + la part de la commune et/ou de l’intercommunalité), avec à la clé des emplois déportés (j’y reviendrai).
– Mais par le simple fait que ces projets existent concrètement peu importe leur mode de création, leur mode de fonctionnement, les « services » fournis en échange, ils font qu’un service public est en concurrence avec un service privé. En effet, une association financée par l’état et ses diverses administrations n’est pas l’état ! Donc l’état finance un service public et met en place une pseudo-concurrence, puisqu’elle même financée indirectement par l’état. Maitenant, il arrive même à subventionner des crêches d’entreprise.
Or il existe une directive européenne (simple projet ou déjà adoptée je ne sais plus, je n’arrive pas à remettre la main dessus 🙁 ) ainsi que les discussions sur les accords AGCCS au sein de l’OMC qui stipule que dès lors qu’un service public est en concurrence, ce service doit impérativement être libéralisé !
Je vous laisse imaginer la suite…
Disparition des écoles maternelles, avec l’abaissement de l’entrée obligatoire à l’école dès 5 ans… Revenir au système de la mère au foyer, puisqu’un couple aura difficilement les moyens de payer la garde jusqu’au 5 ans de leur progéniture, donc baisse du chomage… Mais création d’emplois d’animateurs au sein des associations pour s’occuper des enfants. « ON » se plaira alors à taire les disparitions des emplois d’instituteurs (départs en retraite non compensés) et d’ATSEM… Il en résultera une diminution de la masse salariale de l’état, l’un des principaux objectifs.
De plus, comme actuellement pour notre élite, tout est économique et rien qu’économique, il est abbérant d’avoir une garde d’enfant (tout le monde sait bien que la maternelle n’est qu’une garderie !) financée par tous pour une poignée de nantis qui profite de ce service. Alors que chacun sa merde est tellement plus simple…
Ce qui me révolte profondément, c’est que tout cela se fait de manière très pernicieuse, lentement, mais sûrement, jusqu’à devenir malheureusement inéluctable… Et après on dira que les politiques ne sont pas visionnaires ! C’est vrai, contrairement aux technocrates qui installent puis suivent ce genre de procédure !
Au fait, notre bon peuple a t-il désigné, ou autorisé quelqu’un à désigner un représentant à l’OMC, pour représenter nos intérêts ?
Désolé d’être vulgaire et de ne pas prêcher en faveur des lobbyings politico-économiques.
J’essaie simplement d’être citoyen…
Laurent
PS : désolé pour les lourdeurs, imprécisions et autres, mais je me comprend ;-p. En fait il y a tellement à dire et je ne dispose que de peu de temps pour apporter ma contribution. L’essentiel est de partager, n’est ce pas ?
En contact professionnel très proche avec le milieu de l’Education Nationale, je crois pouvoir avancer que les réductions de postes et les suppressions de classes qui se multiplient, procèdent avant tout et uniquement de contraintes budgétaires imposées par l’Etat.
Discuter du bien-fondé des maintiens de postes ou de classes (pour ou contre les classes d’enfants de 2 ans, pour ou contre l’apprentissage dès 14 ans…) est vain dans la mesure où cela ne concerne pas ou plus nos interlocuteurs.
Ces restrictions budgétaires draconniennes dont on pourrait donner mille exemples, ne touchent pas que le secteur de l’Education Nationale, mais tous les services publics (hôpitaux, sécurité sociale, assedic, etc.)
Pourquoi ces restrictions budgétaires ? Non, il n’y a pas moins de « pognon », comme le dit Marzi. Le PIB (Produit Intérieur Brut) français n’a pas diminué, que je sache. C’est même tout le contraire. Ce qui a changé, par contre, c’est les modalités de répartition de ce PIB. Cela relève d’une décision politique prise par les autorités que le « peuple » a portées au pouvoir mais qui gouvernent sans le moindre contrôle démocratique.
Il faut être aveugle pour ne pas constater que ce PIB est de plus en plus détourné en toute impunité au profit de cet élite au pouvoir et de ses protégés privés (multinationales, actionnaires, fonds de pension …) J’assimile ce détournement à un acte de piratage inoui, commis à une échelle pratiquement jamais connue puisqu’il concerne la planète entière (la fameuse « mondialisation »).
Seule une action politique d’envergure me paraît pouvoir encore inverser cette dérive. Mais on peut aussi craindre que la régression infernale dans laquelle nous sommes embarqués ne débouche sur une de ces déflagrations cycliques dont les sociétés humaines sont coutumières : révolutions (presque) douces ou (carrément) dures, explosions sociales, dictature, guerre.
Bon, comment je fais maintenant, pour terminer sur une note pas trop sinistre ? Ah oui, continuez chère Agnès (et les autres) à nous illuminer avec vos saines colères, vos histoires de mouflet(te)s, et de village du Gers ou d’ailleurs.
Le Yeti> La « piraterie » dont tu parles, moi je la verrais plutot sous la forme des APL, RMI, CMU, Allocation de rentrée, Allocation d’accueil du jeune enfant, Allocation d’adoption, Aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée, Allocation de garde d’enfant à domicile, Allocation parentale d’éducation, Allocations familiales, Complément familial, Allocation de présence parentale, Allocation de logement, Aide personnalisée au logement, Prime de déménagement, Allocation de parent isolé, Allocation de soutien familial, prime de fuel, … et je m’arrete là 🙂
… je doute que « Sarkoboy » représente en effet les idées de celui dont il emprunte les 5 premières lettres du nom de famille….
Le Yeti : tu colles toi aussi à ma prédiction du « du pognon, il y en a ». Le PIB ne represente pas le pognon des caisses de l’état…
Agnès : « .. qui ne peut pas investir dans ses enfants »… en fait, la question est la: aujourd’hui, le budget de l’éducation nationale croit au moins de l’inflation… voir plus bien souvent. S’il augmentait plus que ca, ca serait mieux, on est tous d’accord. Seulement voila, on n’en a pas les moyens. Proportionnellement, ca reste un des plus important au monde : ben il faut s’organiser pour faire avec. Et arreter de croire qu’on pourra l’augmenter encore, soigner les vieux, aider les pauvres, le tout en bossant 35h et en partant en retraite à 60 ans.
L’Ecole. L’instruction pour tous. Eduquer le Peuple pour l’affranchir des tyrans. Voila quels etaient les ideaux de Hugo, de la vraie Republique, de la gauche (car Jules Ferry n’était pas de droite que je sache…). A l’epoque on parlait de conscience et pas seulement de rentabilite economobidulle. On parlait encore d’elever l’Homme.
Avoir un peuple instruit qui ne vit plus dans la peur ce n’est pas bon pour le systeme capitaliste que tu adores sarkoboy.
On peut plus transformer les gens en esclaves, quelle pitie……
Au passage c’est la droite qui a initie en France cette politique familiale que tu gerbes, l’encouragement au troisieme enfant (le pere Debre ca te dit quelque chose?) a travers les aides financieres que tu conchies.
Etre parent isole, ca ne veut rien dire pour toi? ca ne merite pas d’etre aide ? Comment tu fais quand ton gamin il a la creve ? parce que etre loge en hiver c’est un luxe quand t’as charge d’ame ? Tu crois que ta personne vaut mieux que le premier gamin venu ?
Etre parent c’est autrement plus exigeant moralement et financierement que de balbutier du discours economisant.
Mais maintenant que le PS habite rue de Solférino, le quarter le plus chic de Paris pour ceusses qui ne connaissent pas, le peuple sent desormais la friture, les accents etrangers et mauvais sous les bras.
De la droite sur l’enseignement il y a rien a attendre puisque le projet educatif republicain universaliste est directement contradictoire avec leur reve d’une population soumise et travailleuse. Ainsi, ils ont reussi a creer une universite privee payante dans le 92 (qui d’ailleurs est nulle a chier a cote de sa voisine Nanterre-PAris ). Tant qu’il restera un semblant de solidarite entre les etres, ils feront leur possible pour la detruire. Apres ils inventent des trucs comme solidarite compassionelle, ce qui veut dire en decode: pitie et charite culpabilisantes.
L’ecole pour tous est la plus prodigieuse invention. Plus il y aura de gens instruits et mieux ca sera, ne serait-ce que pour ameliorer le sort commun. Lutter contre les prejuges, les obscurantismes, les oppresseurs.
Seulement la droite n’en a rien a foutre du bien commun. La seule chose qui lui importe c’est le bien etre d’une minorite avec plein d’esclaves pour la servir. Ce qui d’ailleurs prouve leur imbecilite: les gens heureux et instruits travaillent mieux et creent davantage de richesses ( quelle bande d’idiots psychotiques….).
Allez ! Detruisons les classes d’ecole, les maternites, les aides aux faibles (les sales faibles, qu’ils crevent ces galeux), aux isoles, et bien sur aux meres seules (elles zavaient qu’a pas forniquer avec des mecs louches), laissons les parents (surtout les mal laves) se demerder avec leurs morveux. A mort les allocs! Peuvent bien crever au fond ces pauvres, il y en aura toujours pour les remplacer.
Voila c’est ca le liberalisme en action et rien d’autre.
Et alors que faisons nous ? Une fois de plus rentrer la tronche dans le guidon et attendre 2007 et très certainement sarko où holandeségolène prendront leurs fonctions. Où enfin bouger son cul (et pas derière la caméra et de son écran d’ordi.) pour que cesse ce marché de dupe à la con. Je ne reprendrai pas ce que j’ai écrit par ailleurs dans ce blog. Mais il faut une vision globale des changements néfastes qui interviennent : déréglement du contrat social, piétinement du code du travail : CPE, CNE, retraite, sécurité sociale, au turf à 14 ans, travail de nuit pour les femmes puis pour les enfants , changement des philosophies des services publiques en premier lieu de l’inspection du travail pour qu’elle cesse d’être à charge envers l’employeur, de l’esprit d’entreprise dans les écoles les hopitaux ha ha!, du démentellement continu de l’action sociale : des rustines sur la pauvreté qui ne devrait pas l’être : 60% du revenu d’un ménage avec deux enfants pour se loger !!! Il y a 20 ans : 25% !!! Des malades mentaux à la rue faute de structures; le métro devient le plus grand asile de france, vraiment super ce pays… Ca n’interroge personne ?
Eh, reste t’il des personnes sensés dans ce monde ? No sai ! Bonsoir.
Ah j’oubliais, comme sarkoboy est un simplet, doublé d’un provocateur pré-pubere voué à la connerie publicitaire telle que: « un volcan s’éteint : un être s’éveille », je lui souhaite de joyeuses années dans son UMPbisounours.
Encore une brêve, je suis en verve ce soir, dans la registre : du pognon y en a : près de chez moi ils délocalisent une usine de bracelet montre qui tavaille entre autre pour : CARTIER, Mont-Blanc J le Coultre, enfin, pas pour une montre que je porte au poignet et que je ne porterai sans doute jamais, je m’en fout. Par contre 139 emlois(370 en 2001) sont priés d’allé ce recycler au ASSEDICS, marrant quand on sait que la boite en question délocalise en : SUISSE où il est l’est vrai que les salaires sont plus bas qu’en CHINE et que les cotisations patronnales( les mots sont importants!) sont plus basses qu’en France ?! Mais c’est l’état francais qui a la charge du plan ,soit disant, social. C’est a dire nous. Mais chut ils ne savent pas.
Finalement de qui se moque t’on? La corrolaire de cette histoire : des fermetures de classes au programme, sans compter les emplois induits… C’est pas fini. Mais ca suffit!!!
Le manque de poste se fait ressentir partout, que ce soit en zone rurale ou ailleurs. Le problème est un problème d’optimisation, en gros l’état utilise pour l’administration, la politique des entreprises du privé, c’est a dire moins de poste, plus de travail. la charge étant imparti a chacun augmente, mais pas le salaire. Bref, il faut optimiser les postes jusqu’a leur limite, pour dégager des profits. C’est la politique du flux tendu, sauf que les stocks c’est nous, les brave travailleur.
Manu25> Non, l’UMP n’est pas le monde des bisounours. Le bisounours, c’est celui qui pense que « faire payer les riches pour donner au pauvre » ca peut marcher à l’infini. Je t’invite à t’interesser d’un peu plus près à notre programme. Laisse ton adresse email ici meme, et je me ferai un plaisir de t’inviter à une réunion (si tu habites près de Paris…) où nous reflechissons à ce que pourra devenir une vraie France libérale, libérée de tous ses carcans administratifs et sociaux, qui brident l’emploi et au final se retournent contre les salariés. Si tu as l’esprit aussi ouvert que tu le pretends, nul doute que tu donneras une suite positive à ma proposition
sarkoboy : « ….où nous reflechissons à ce que pourra devenir une vraie France libérale… » ben !! arrête de ramer gars, t’es sur le sable. t’es peut être le seul en france à n’avoir pas enregistrer que l’ump est au gouvernement, majoritaire au sénat et au parlement, et pas depuis hier…comme quoi, même à droite il existe de doux rêveurs idéalistes…gauchiste va !
merci à laurent pour son message n°11 qui nous rappelle à l’actualité de la libéralisation des services (hé sarkoboy, ça fait quoi d’être dans le même camp que le « socialiste » lamy ?)
« Du pognon il y en a », ça revient souvent dans le monolecte. Mais souvent les preuves avancées sont un peu comme dire « je n’ai pas d’argent mais mon voisin en a donc du pognon il y en a ». Non l’état n’a pas vraiment beaucoup d’argent vu qu’il en emprunte chaque année. Et s’il en voulait plus, ça ne sera qu’à coup de mesures coercitives et d’un flou artistique de la machinerie étatique au niveau des coupes budgétaires et des taxes/subventions.
Résultat : on supprime des postes de prof dans des villages sans faire trop de vagues tandis que Sarkoboy évoque la multiplicité ubuesques des subventions. On pourrait dire la même chose de toute l’administration. A ce titre le CPE est emblématique de cette bureaucratie vu qu’il ne résoudra sans doute pas grand chose et qu’il ne fait qu’ajouter un grand nombre d’articles à un code du travail qui n’en avait pas besoin.
Dans tout ceci, il n’y a pas vraiment d’idéologie ou de vrai politique (la preuve : certains la trouvent étatique, d’autres libérale!) si ce n’est celle de l’autruche soit une volonté de cacher les problèmes pour ne pas se faire bouler aux prochaines élections.
Manu25 : tes chiffres sur le logement sont intéressants. Où peut-on trouver une étude montrant, outre ce constat, un appauvrissement générale des classes moyennes et moins? (L’insee?)
C’est facile de simplifier les propos de la sorte, en faisant comme si tous les raisonnements ne tournaient qu’autour de cette seule notion.
Il y a un type que j’aime beaucoup et qui voyage ces jours-ci au Vénézuela. Il raconte son voyage et c’est proprement passionnant. Particulièrement le billet d’aujourd’hui.
Si économiquement, il est facile de démontrer que la répartition des richesses est beaucoup plus inégalitaire qu’il y a 20 ans ou même 10 ans, il n’est pas possible d’ignorer que nos états d’esprit ont eux aussi changé, notre langage, le langage des médias. Le « consumérisme » est passé par là, et ce qu’on lit sur le Monolecte, et ailleurs évidemment, c’est aussi une critique de tout cela. Pas que de la répartition des richesses.
J’en viens à mon voyageur là. Il explique que les gens au Vénézuela sont dans la plus totale pauvreté. Et quand on ne possède vraiment plus rien, comme cela est possible en Amérique du Sud après 30 ans d’ultra-libéralisme sans limites, on finit par perdre les réflexes de consommateur. Et on ne débite plus des aneries sur l’Etat qui est trop protecteur et qui aide trop les gens. On ne met plus en doute le fait que les richesses sont vraiment mal réparties, selon des règles (ou une absence de règles) vraiment injustes. Et finalement, quand on en est arrivé à être totalement exclus de la société de consommation, on en vient à ne plus retenir dans la vie de tous les jours que le principal : la solidarité, le respect de soi et des autres, et tout et tout… Il le dit bien mieux que moi, et je ne fais que bien mal paraphrasé ce qu’il a écrit.
Chèr(e) Aska, je te laisse te poser la question: QUI a fait en sorte que l’état n’ait plus d’argent, ou a fait exploser la dette? Les communistes de Buffet? Les trotskystes de Besancenot? Les républicains de gauche de Melenchon? Ou alors les très libéraux Balladur, Juppé, Raffarin et l’aile droite du PS?
A qui la faute s’il n’y a plus de pognon? S’il y a un problème d’organisation économique, il doit y avoir un responsable. Si vous ne pouvez pas désigner de responsable, c’est parce que vous êtes vous-même responsable. En conséquence, je vous demande de respecter ceux qui ont souffert par votre faute. Il s’agit là d’un minimum.
« Celui qui voit un problème et ne fait rien, fait partie du problème » »
Toutefois, cette question est légitime: « Où peut-on trouver une étude montrant, outre ce constat, un appauvrissement générale des classes moyennes et moins? » Voici un document technique de 2002 que je porte à ton attention: Publication de la banque de France en PDF La page 13 aborde le marché intérieur français, et montre un ralentissement de la consommation, que les chiffres sur les revenus expliquent fort bien. Toutefois, il s’agit du bilan Jospin, donc la situation n’est pas encore catastrophique. Plus récemment, France2 avait fait un reportage qui liait les chiffres de l’inflation (Augmentation des prix) et la progression des salaires, le résultat est sans appel: les salaires n’ont pas suivi l’inflation, d’où une perte nette de pouvoir d’achat de moins d’1%, mais perte quand même. En plus, ces chiffres étant ceux de l’INSEE, il y a fort à parier que la perte de pouvoir d’achat a été bien plus forte.
« Sarkoboy évoque la multiplicité ubuesques des subventions » S’il est atteint, c’est son problème. Etudiant, j’ai trouvé pratique la remise de l’APL pour mon logement (même si ce n’est pas le Pérou, dans un budget étudiant, même 30€ ça compte). Si ça l’emmerde, je peux lui proposer une formation à 100km de chez lui (n’oublions pas que Sarkozy n’est pas contre la formation tout au long de la vie), en le laissant se débrouiller pour le logement, la nourriture, etc. Il pourrait ainsi comprendre la situation qui aurait été la mienne à ce moment-là. S’il l’a expérimenté, c’est son droit de recouvrir notre pays de sa merde idéologique, sinon, je lui expliquerai que dans beaucoup de cas, ces aides ne sont pas distribuées au hasard. Et que s’il y a beaucoup d’aides particulières, c’est aussi parce qu’il y a beaucoup de cas particuliers.
« Chèr(e) Aska » –> cher 🙂 Merci pour le document.
Qui a fait en sorte l’état n’ait plus d’argent? L’état lui-même et les politiques bien sur vu que c’est eux qui le gère, il me semble que j’ai été assez clair et oui ils sont responsables de cette situation. Même si je pense qu’avoir au pouvoir des trotskystes n’arrangera pas grand chose, je ne les ai pas accusé ni même évoqué. Je ne rentrerai par ailleurs pas dans le jeu de la culpabilisation et du « c’est la faute de tout le monde et surtout des riches » parce que c’est stérile. D’autre part, je n’ai manqué de respect à « ceux qui ont souffert » dans mon post donc ne me demander rien s’il vous plait, c’est malvenu.
Oui, je trouve que les subventions sont trop nombreuses. Je ne cherche même pas à savoir si elles sont utiles ou non mais je constate simplement que leur nombre et leur complexité rendent délicat leur obtention pour ceux qui en ont droit/besoin.
Merci pour la recherche documentaire (qui s’intitule ironiquement « vers la reprise ») même s’il ne répond pas vraiment à mes questions.
Vendredi, c’était les vacances pour ma gosse. Comme pour chaques vacances, la maîtresse lui donne ses dessins des 8 semaines d’école reliés, un carnet des chansons apprises en classe et un cahier d’activités thématiques. En gros, elle connaît par coeur 3 chansons sur 4 et le cahier d’activités montre les différents apprentissages mis en oeuvre et les acquisitions que ma fille a pu faire. C’est bien là que l’on voit que la maternelle n’est pas une garderie. Il y a bien des apprentissages fondamentaux qui se mettent en place. Et ce, à un âge où la plasticité du cerveau est optimale.
Ma fille est une éponge en ce moment. On lui explique un mot, une fois, il est acquis. Elle a un ordinateur depuis Noël : elle sait le démarrer et l’éteindre proprement (alors qu’elle ne sait pas lire!) démarrer les applications de jeux ou de dessin que nous avons installé pour elle. Je lui ai fait la démo Paint 1 fois : depuis, elle se débrouille seule pour choisir ses outils, ses brosses et ses couleurs. Elle a trouvé toute seule Winap. Elle a trouver comment le faire marcher, y passer la liste de titres en mémoire dans sa bécane (Kirikou, Louxor, j’adore…) et elle a trouvé l’afficheur psychédélique pour accompagner sa musique.
Bref, moi qui a été formatrice NTIC, je suis sidérée par les capacités d’apprentissage d’un môme de cet âge dans un environnement suffisamment stimulant. Et on voudrait laisser tout cela en friche, en assimilant les petits avec des tubes digestifs?
Bande de cons!
« D’autre part, je n’ai manqué de respect à « ceux qui ont souffert » dans mon post donc ne me demander rien s’il vous plait, c’est malvenu. »
Sisi, tu ne te rends pas compte du niveau de cynisme de ce qu’implique ton discours.
« L’état lui-même et les politiques bien sur »
Nous sommes d’accord! Mais tous penchaient plus vers le libéralisme que vers autre chose, aussi… Il faut donc tirer les choses au clir: on a tort de croire que des gens marqués par cette idéologie arriveront à renouveler quoi que ce soit. Quoique, j’ai trouvé une « nouvelle » génération libérale… Il pourrait y avoir de sérieuses améliorations si ce n’est pas juste une nouvelle antenne de Madelin. J’en parlerai peut-être plus la prochaine fois.
« leur nombre et leur complexité rendent délicat leur obtention pour ceux qui en ont droit/besoin. »
Ce n’est pas mon sentiment. Il y a des tas de renseigments là-dessus, à toi de te renseigner, c’est ce que j’ai fait.
« »c’est la faute de tout le monde et surtout des riches » parce que c’est stérile. »
Sais-tu que ces gens-là se sont engouffrés dans des tas de niches fiscales? C’est parce que je voulais les voir supprimées que je fus « libéral » un temps. Libéral ne signifie pas forcément anti-étatiste. Le keynésianisme est libéral à la base. Donc en fait, le libéral croit en une société fondée sur l’économie de marché. Après bien entendu, il peut y avoir des variations.
« elle sait le démarrer et l’éteindre proprement (alors qu’elle ne sait pas lire!) démarrer les applications de jeux ou de dessin que nous avons installé pour elle. Je lui ai fait la démo Paint 1 fois : depuis, elle se débrouille seule pour choisir ses outils, ses brosses et ses couleurs. Elle a trouvé toute seule Winap. »
Intéressant, ça me rappelle une pub : Apple s’était servi d’une vidéo montrant une gamine de l’âge de la tienne allumer un macintosh et utiliser macpaint. Fait gaffe quand même à ce qu’elle ne reconfigure pas ton noyau linux 😉
Impossible, Aska, je crois qu’il lui faut le pass root pour ça
Avec Ubuntu, tu peux faire pas mal de truc avec ton mot de passe utilisateur en mode sudo. Ceci dit, on s’en fout, la naine ne sait pas encore lire et écrire…
Ceci dit, sous Windows, elle est déjà arrivé plusieurs fois au système alors qu’elle a un bureau utilisateur restreint. Ça fout les jetons, quand on y pense 2 minutes… 😉
Pour simplifier et mieux comprendre, il faut raisonner en terme de « marché » et de « profits » : quels sont les marchés qui se renouvelleront assurément ? Parmi la liste que chacun de nous peut établir il y a La mort, La naissance, La vieillesse, La maladie, L’enseignement. Beaucoup de marchés sont plus fluctuants et déjà aux mains du privé, il reste à piller l’Enseignement qui dépend de la naissance, de la vie, de l’inéluctable quoi !
Et la santé.
AGCS tjrs à l’honneur.
Le capitalisme c’est l’art de faire payer, ce qui était auparavant gratuit.
Ou de te vendre ce que tu as déjà payé…