Mon père devient dépendant.
C’est normal, me direz-vous : il doit être vieux, à son âge, il a du mal à arquer, il n’est plus aussi vif
, ce genre de choses. Sauf qu’il est encore très autonome : il s’occupe de ses problèmes domestiques tout seul depuis pratiquement ma naissance, il continue à aller tous les matins prendre son petit café sur le port, il va voir ses copains, il gère ses affaires, il se débrouille toujours très bien tout seul. Certes, les jours de tempête, il évite de sortir de chez lui, le vent peut être violent sur le front de mer et, comme il me le disait assez récemment, quand il y a beaucoup de vent, j’ai tendance à perdre l’équilibre
… comme nous tous. Certes, il entend un peu moins bien, mais il garde bon pied bon œil, et jusqu’à présent, c’était nettement suffisant.
Non, mon père va plutôt très bien pour ses 85 ans, c’est juste que l’emprise numérique sur notre société est en train de le marginaliser sans aucun ménagement.
Selon une étude menée en bureau de poste début 2017 par le groupe, un client sur deux qui se déplace dans une agence de La Banque Postale n’est pas autonome sur le numérique et, parmi ces clients, 26 % n’ont soit aucune compétence numérique soit très peu de compétences. Une situation qui contribue parfois à aggraver les difficultés financières des clients. « Certains privilégient les mandats cash coûteux pour régler des factures, au détriment des virements ou prélèvements gratuits », explique Hawa Koné, directrice de secteur à La Banque Postale. Et cette précarité numérique complique aussi la transformation numérique de La Banque Postale qui, comme les autres banques, cherche à réduire le coût de son réseau. Pour changer la donne, La Banque Postale a décidé de faire elle-même la pédagogie de ses outils numériques car, à mesure que les systèmes se digitalisent, la question devient de plus en plus brûlante. Engagée par sa « mission d’accessibilité bancaire » dont l’a investie l’Etat, La Banque Postale compte, parmi ses 10,7 millions de clients, 2 millions de clients qui utilisent le Livret A comme un moyen de paiement au quotidien.
Source : La Banque Postale met le numérique au service de ses clients fragiles
De la simplification administrative à la désintégration des services
Soyons clairs : personne n’aime vraiment les démarches, la paperasse, les formulaires, les procédures et toutes ces petites contrariétés normées qui sont sécrétées par une société organique extrêmement structurée, hiérarchisée et régulée. En gros, on n’aime pas trop la loi de la jungle, mais on n’aime pas plus les contraintes qui permettent d’échapper à l’arbitraire et à la loi du plus fort.
D’ailleurs, se moquer de l’administration française est resté longtemps un sport national
Du coup, il a été assez facile de nous vendre l’efficience présupposée des entreprises privées plutôt que la lourdeur bureaucratique des services publics, avec l’idée qu’ensuite, ce serait plus rapide, plus efficace, moins cher et plus accessible. Puis, dans l’élan, de nous fourguer la dématérialisation des services, des démarches et même des relations comme simplificatrice de la vie quotidienne.
En fait, ce n’est pas compliqué, la numérisation de notre société, c’est le nouvel eldorado, le saint Graal et le mini Mir réunis.
Ce qui est grandement exagéré.
Déjà, basculer en mode informatique des démarches qui sont sous-tendues par une complexité juridique et règlementaire croissante, ne change que le support et ne résout pas la question même de la complexité. Certes, cela rend service à ceux qui maîtrisent relativement bien et l’outil informatique et le langage administratif, mais pour tous les autres, je suis assez dubitative sur le gain réel de productivité.
Mais le pire est à venir quand cette «simplification» de la démarche s’accompagne en réalité d’un objectif très concret de réduction des couts et donc des personnels chargés de gérer ses processus. Parce qu’aux deux bouts de la chaine numérique, il reste toujours des humains.
Et que tous ces humains — tant s’en faut — ne sont pas des familiers voire même vaguement à l’aise avec la chose informatique ou la chose administrative.
Et que du coup, au moindre petit grain de sable dans l’engrenage, c’est toute la machine qui se grippe, maintenant qu’elle n’est plus ointe du liant humain.
L’Homo numericus ne peut que croiser les doigts pour que tout se passe selon le scénario de la machine, car ne pas entrer dans une seule de ses cases peut déclencher une catastrophe en chaine que nul Bruce Willis du numérique ne pourra plus juguler.
Informatique partout, liberté nulle part
Pour en revenir à mon père, il est juste un pur incompétent numérique. Il est arrivé à grand-peine à dompter l’interface du Cube de Canal+, il a fini par se résigner à utiliser une carte bancaire — lui qui a passé toute sa vie à compter l’argent en briques —, mais c’est bien là le maximum d’effort qu’il veut bien concéder à la machine.
Et je le comprends. À son âge, il n’a plus rien à prouver et si ses capacités intellectuelles sont intactes, il n’a aucune culture numérique et le bond cognitif que cela représente est bien trop de fatigue pour un vieillard.
Mais voilà, la société numérique est totalitaire et ne lui laisse aucun choix, aucun espace, aucune dérogation. L’important, vous l’aurez bien compris, n’est pas tant de nous faciliter la vie, que d’économiser à tout prix sur la masse salariale, dégraisser tout, tout le temps et n’importe comment, comme si Skynet avait déjà pris le pouvoir.
En gros, la digitalisation de la vie quotidienne ne serait pas quelque chose de grave si elle n’était pas imposée à tous, au mépris le plus absolu de ceux qui n’ont pas accès à cette technologie, que ce soit par manque de moyens ou d’envies. C’est ainsi qu’est pourtant créée une nouvelle catégorie de sous-citoyens :
Les exclus numériques
Ça a commencé à la Poste, quand mon père n’a plus pu acheter de timbres : La dame au guichet m’a dit qu’elle ne pouvait plus m’en vendre, qu’il fallait aller à l’automate. Là, il y avait un jeune qui montrait comment ça marchait, je n’ai rien compris. Puis le jeune n’a plus été là. J’ai dû essayer tout seul, mais tu comprends, le temps que je lise tout, l’écran s’est effacé. Et même s’il n’y a personne qui attend au guichet, on refuse de m’en vendre normalement
.
Je me demande si les cons qui ont pensé cette nouvelle procédure avaient assez de neurones pour imaginer la frustration et la détresse de ceux qui, soudainement, sont interdits d’accès à quelque chose dont ils ont besoin et dont ils savent qu’on pourrait assez facilement les satisfaire, comme avant.
Il y a 15 jours, sa ligne fixe a cessé de fonctionner. Contacter Orange pour obtenir un dépannage s’avère à présent être pire qu’un parcours du combattant y compris pour les gens très à l’aise avec le numérique comme moi. Pas de numéro direct, pas d’accès au SAV, des formulaires automatisés partout qui ne répondent à rien, ne renseignent en rien, des robots téléphoniques qui renvoient pendant des heures à d’autres robots téléphoniques… pour rien. Tout cela transpire la très mauvaise volonté et un réel désir de ne pas prendre en charge les problèmes. Cela m’a fait très rapidement pensé à La Maison qui rend fou.
Toute cette technologie pour se retrouver exactement au même point qu’avant…
Mon père de 85 ans n’a toujours pas le téléphone et il n’y a pas l’ombre d’une solution en vue.
Je lui ai parlé de la possibilité de lui prendre un mobile chez Free. Bien sûr, pour s’abonner, il me faudrait faire les démarches en ligne, à sa place, sur mon compte, mais bon il lui suffirait de me faire un virement tous les mois pour l’abonnement et il n’aurait pas à s’en occuper.
- C’est que tu vois, ma fille, je ne peux plus faire de virement.
- Comment ça, je ne comprends pas?
- Depuis quelques temps, à la banque, les gens au guichet n’ont plus le droit d’exécuter de virements à ma place. Il faut que j’aille à l’automate dans le hall. Donc je fais des chèques…
D’ici deux ans, mon père devra déclarer ses impôts en ligne et ça l’angoisse déjà.
Je ne sais pas pour vous, mais franchement, je lui trouve une sale gueule au progrès, maintenant qu’il est en marche… inexorable et indifférent.
Le mien, de dabe, à 82 ans, et vient de se coller à Linux, parce que Microsoft, hein, c’est pour les nuls. Bon, il a toujours eu un peu de peine avec les mots anglais, son côté nationaliste sans doute, mais pour le reste, il apprend vite, surtout lorsqu’il s’agit de moderniser ses cours de danse; un roi de la vidéo.
Le numerique, il commence à nous emmerder tous, pour laisser ça à ses enfants et à ses petits enfants, faut vraiment être timbrés.
« Le progrès sans le peuple », traduction parue l’année dernière d’un bouquin de David Noble sorti initialement en 1995… et qui n’a pas pris une ride. Une lecture qui m’a fai beaucoup de bien l’an dernier.
Il raconte entre autre comment l’idéologie du progrès s’est imposé partout dans les forces de gauche (partis, centrales syndicales) contre le vécu et les pratiques de la base et qui a rendu intenable toute révolte contre la mécanisation et l’automatisation du travail…
J’ai oublié : c’est paru chez Agone, et traduit par Célia Izoard.
http://agone.org/contrefeux/leprogressanslepeuple/
mon fils de 18 ans vient de me passer une vidéo d’histoire. en anglais. j ‘avoue c ‘est super bien monté et drôle . tenez c’est ça : https://www.youtube.com/watch?v=xuCn8ux2gbs. mais …je n’ai pas le niveau d’anglais, pourtant on me disait « fluent » à une époque….et je n ‘ai même pas , non plus, le niveau en histoire, on me disait pourtant « 15 » au bac. à cette époque je me croyais parvenue à une presque compréhension du monde. pourtant force est de constater qu’à 18 ans, comme lui aujourd’hui, j’en savais, et comprenais, beaucoup moins que lui. je crois que je suis de cette génération restreinte des gens qui ont assisté à la naissance d’internet, « migrants de l’ère numérique » qui sont des « dinosaures » du net, les premier utilisateurs de voila.fr (les vrais savent) et des chats (les vrais savent aussi)…et qui sont des parents de « natifs de l’ère numérique »…nos enfants démarrent, à 18 ans, de là où nous sommes péniblement et à grand renfort de veille et de remise à niveau, PARVENUS. c’est déjà énorme comme fossé. je découvre à 40 ans c e que mon fils découvre à 18 ans. j’ai du, pour découvrir ça, maintenir des capacités, et développer des tas d’autres. pour lui, c’est l’enfance de l’art. mon point d’arrivée est son point de départ. c’est bien, ça me fait plaisir, je n’ai pas perdu mon temps,mais je n’avais pas une seconde, il me faut l’avouer, conscience de ce qu’il serait au moment précis où je l’ai conçu. je n’avais pas conscience que je me ferais rattraper en 18 ans, que je serais l’apprenant si tôt que ça…on croit être leur parent et ils nous en apprennent tellement vite…bien sûr que la génération au dessus de nous est paumée. ce serait ignoble de les juger. de les laisser dépourvus et de leur dire « démerde toi ». nous mêmes, leurs enfants, sommes déjà nuls au regard de nos enfants à nous. il y a ici un devoir de solidarité. nous devons aider nos anciens, leur perdition dans le numérique vaut bien la nôtre face à nos enfants.
merci pour votre témoignage qui montre que dans votre famille, il y a du progrès mais pas d’évolution.
Ça vous aura permis de vous bouger le cul pour rien, même pas pour le carnet de chèques gratos que ces fumiers de banquiers voulaient faire payer à l’origine.
C’est ça que vous appelez la solidarité ?
Ici en pays basque (il paraît qu’à Paris aussi) ils ont inventé la torture suprême pour les personnes dépendantes vivant en logement autonome… pour bénéficier (entre guillemets car ce n’est pas gratuit) d’une aide ménagère il faut le demander CHAQUE SEMAINE par ordinateur… pas question même d’utiliser une tablette, plus facile à manier pour une personne âgée car le css n’est pas adapté… donc des personnes seules isolées doivent se coltiner un gros machin et apprendre le maniement de la souris si elles veulent pouvoir avoir à manger et des soins de toilettes…
Vala, on arrête pas le progrès
Ce sont vraiment des abrutis, ceux qui ont pondu cette idée. Ils veulent les faire claquer plus vite ou bien?
Comment peuvent-ils à ce point ignorer les besoins et les possibilités des gens dont ils sont censés prendre soin?
« il veulent les faire claquer plus vite ou quoi ? »
La question se pose, sérieusement. D’un point de vue de l’économie libérale, ça aurait du sens…
Le harcèlement moral est tellement efficace à cet age …
🙁
Il est efficace à tous points de vue sur les personnes fragiles et il fragilise les autres. Et les harceleurs jouissent encore d’une très belle impunité, quand ils ne reçoivent pas carrément les félicitations de la direction et une promotion…
(à dis-tu) ..ni personne pour (me) donner un coup de main,
Dans un monde idéal, c’est à dire qui n’aurait pas le cerveau en forme de graphique Excel, le numérique viendrait en plus du reste. On pourrait donc aller au distributeur automatique, si on le souhaite. On pourrait passer à la caisse automatique, si on le souhaite. On pourrait avoir son billet de train sur son téléphone, si on le souhaite. On pourrait gérer ses impôts par internet, si on le souhaite.
Et, pour les gens, pas doués, pas équipés, pas riches, pas terrorisés à l’idée de devoir parler à un de leur semblable, on aurait toujours le bon vieux mode de fonctionnement à base d’humains qui échangent.
Je sais, je rêve tout haut. Ça coûte bien trop cher tout ça.
La preuve ? Même ce blog n’est pas disponible sur papier. 😉
Pendant longtemps, le numérique a très bien cohabité avec l’analogique et n’imposait pas sa dictature à tous : donc, c’est parfaitement possible de ne pas faire chier les gens qui ne veulent ou ne peuvent pas.
Ensuite, mon blog est sur papier : http://www.lulu.com/shop/agn%C3%A8s-maillard/les-chroniques-du-monolecte-le-syndrome-du-poisson-rouge/paperback/product-6058676.html
Et toc!
Même constat pour ma belle-mère de 93 ans qui a toute sa tête mais qui refuse de se mettre à l’informatique en plus de tout ce qu’elle gère déjà. Elle se plaint aussi que sur ce qui reste de formulaires papier les caractères sont de plus en plus petit, ce qui la rend dépendante alors qu’elle pourrait les remplir seule si c’était un peu plus gros (quand on le fait avec elle, elle nous dit ce qu’il faut remplir).
Par contre, la dernière fois que j’ai été au bureau de poste, j’ai vu la guichetière quitter volontiers son établi pour faire les manipulations sur l’automate pour les clients, et avec le sourire. Quelque part, c’était équivalent à une vente de timbre (temps passé, lien social). Mais je suis consciente que c’était parce que la dame était de bonne volonté et que c’est très aléatoire.
« tout fout l’camp » ..plus vite !
La génération « nos-enfants », ..plus subtile que la précédente, c’est plutôt rassurant.
Le web: un nid de puits (!) de culture-connaissance phénoménal ! mon avis, ..celui d’une bille,
un peu moins -ni certain! que mes beaux-parents, 85 ans, adorables et alsaciens ! qui vivent bien sans (pc) ou alors ils ne s’en plaignent pas -encore ? (papounet est déjà parti)
Vrai, depuis que mon pc est revenu tout nettoyé (10 jours) me v’là tout tourmenté.. j’ôte l’option de l’aprèm: mon mob Tout-effacé ! rab, accès qu’aux pompiers! (Google misère’s ?)
Mais qui n’a pas ses emmerdes /ça existe ?
Aussi ma déprime n’a pas la force de vous mettre à l’épreuve, ..ni de taquiner! mais pas celle de solliciter un coup de doigt, aussi qql aptitude qui m’échappe (prévu)
Voilà: qu’est-ce « le jeton CSRF » est invalide ..gnâgnâ.. ??! Qué formulaire ?! à remplir..
Et empêche de copiner aux blogs camarades (Deblog-notes, JF ne sait pas, ou Géhèm.. si qql’un l’utilise, inusable! aussi zéro contact -pas sot, lui glisser un message (en attendant; qql enterrement) « ti suisse n’est pas boudeur ! », Cheers,
Juste avant d’aller rejoindre Morphée (qui est un homme , si ça c’est pas sexiste ! 😉 )
Je ne pense pas que ce soit un complot contre les vieux ou les pauvres ou les ‘inadaptés’ : c’est pire, c’est qu’ils n’en ont tout simplement rien à foutre des gens. Les décisions sont prise pour l’économie et pas pour la population, par une élite qui a oublié les fondamentaux : tout est censé tourner autour de l’homme.
Le cours de la bourse, les résultats, la croissance, les balances ne sont que des chiffres désincarnés, une pure abstraction mathématique qui n’a aucune réalité. Nous pourrions, demain, doubler les soldes bancaires des 80% de la population la moins riche sans que cela change quoi que ce soit.
Nous pourrions, demain, verser 2500 euros par mois au 50% les moins riches en créditant leur comptes bancaires (sans débiter ailleurs) et il ne se passerait rien, pas de catastrophe, pas de paradoxe temporel, pas d’explosion de matière noire, pas d’implosion du cosmos. Mais on continue à s’acharner à réduire la population à des esclaves abêtis, on complique les choses qui étaient simples, on broie de l’humain à tous les étages, juste gratuitement parce que les sociopathes qui nous gouvernent (et ce n’est pas les politiques qui ne font plus rien que passer les plats) prennent leur pied à ces petits jeux.
Ils ne comprennent pas la désespérance qui augmentent : il peux y avoir des attentas, des scores du FN proche de l’accession au pouvoir, ils ne comprennent pas ou font semblant de ne pas comprendre. C’est un jeu dangereux : on ne terreaurise pas la société avec de la désespérance car rien ne bon ne va germer ou plus exactement ce qui va germer va être très toxique. Le breuvage qui les attend sera bien amer.
voila pour moi un article pas si bien articulé…
Le souci ne devrait pas être de discuter de l’exclusion numérique…
Parler de l’exclusion numérique, c’est exclure toute les autre exclusion, alors quelles sont de la même nature, découle des même mécanique qui ont court actuellement.
Et puis, parler de l’exclusion numérique, c’est penser qu’il n’y a qu’un seul numérique, c’est a mon avis méconnaître ce qu’est véritablement le numérique, qui, comme son nom l’indique, est « numérique »… Il n’y a pas le numérique, il y a des numériques très différents. la techno-logique n’a pas attendu le numérique pour exclure, prendre de vitesse, grillé des feux rouges, martyriser, terroriser, contraindre et coercifier. Il suffit d’aller faire un petit tour du coté de jacques Ellul, l’association technologos pour aller muscler un peu sa critique radical de ce coté la. D’un autre coté, il y a des courants minoritaire au sein de la « technologie » qui ont une odeur et une intention salvatrice qui est urgent de prendre en considération, je veux parler du mouvement du logiciel libre, de l’open source, l’open hardware, l’open design, l’open data,… et la philosophie qui découle de ces mondes-ci. Courant qui ne se comprend pas toujours comme tel, et qui aurait quelque peu besoin de renfort pour d’affirmé et d’affiné. Dont j’y voit nettement une envie d’agir pour le mieux, sans exclure, avec une vigilance accru, un honnêteté challengé par des gardes fous nécessaire.
« Muscler un peu sa critique radicale »
Nan, pas question : l’enfer, c’est le muscle.
Essayez, vous, de vous mettre en phase avec l’article au lieu de vous en dispenser.
Vous parlez d’un sujet traité dans le film de Ken loach : Moi Daniel Blake, il veulent les faire crever ou devenir fous, mon père idem commence à s’inquiéter quand il n’aura plus le choix et faire sa déclaration en ligne. 83 ans…
Oui, je sais…
J’ai 58 ans.
Je suis informaticien depuis vingt-cinq ans, aujourd’hui au chômage, bien entendu.
Je regrette profondément l’époque du téléphone fixe – d’avant internet et les mobiles. Certes, on l’attendait quelques jours, parfois quelques semaines. Mais ensuite, on disposait d’un appareil increvable, dont on connaissait avec précision le coût, et surtout, au mode d’emploi ultra-simple.
Je veux bien consacrer une heure dans ma vie à lire et comprendre une notice technique, si cela doit servir pour le reste de mes jours. Je n’ai aucun goût à me fader, année après année, des modes d’emploi rédigés par des dingues, traduits au lance-flamme et qui vous demandent de mémoriser une centaine d’icônes, de menus et de sous-menus pour accéder aux fonctions d’un appareil. Toutes les enquêtes montrent par ailleurs que l’utilisateur lambda ne se sert au mieux que de 10% des fonctions proposées.
Le culte de la technologie nous asphyxie.
si on regarde de très près les possibilités offertes de gérer son compte sur internet, ça nous limite car faut pas dépasser telle somme, respecter tel délai, on est quitte à devoir le faire de manière classique quand le montant est trop élevé si on veut pas rater la date .
Donc les riches ça les asphyxie pas d’après moi.
Qu’en pensez vous ?
Didier : « Je regrette profondément l’époque du téléphone fixe »
Ben il ne tient qu’à chacun de garder son mobile fermé.
C’est ce que je fais depuis toujours et conseille à mes clients d’utiliser le telephone fixe ou le mail lorsqu’ils me demandent mon numéro, c’est ce qui est indiqué sur mes cartes de visite.
Je leur dis que mon portable n’est pas pour le travail et cela est très bien entendu.
Seuls mes parents et amis ont mon numéro de portable.
Pourquoi alors l’achat d’un mobile ?
C’est parce qu’en déplacement professionnel, il me sert en privé pour donner de mes nouvelles car je pars facilement plusieurs jours un peu partout en france et en europe.
Je crains que vous n’ayez pas pleinement saisi le sens de mon message.
Le téléphone fixe d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui auquel je faisais allusion. Il impose a) une connexion internet et b) une box, en sus du téléphone lui-même. Pour la même fonctionnalité (passer un coup de fil), la complexité a été démultipliée. Sans compter que le combiné (qu’on vous vend généralement par paires, histoire de vous faire acheter de l’inutile) a lui-même son propre mode d’emploi, qui n’est ni standardisé d’un constructeur à l’autre, ni forcément compatible avec l’offre de votre FAI… Et a évidemment une obsolescence programmée bien plus courte que celle des « vieux » postes des PTT – qu’on conservait souvent toute la vie. Il nécessite en outre une alimentation par piles ou batterie, ce qui n’était pas le cas de ces vieux postes.
Par ailleurs, même en privilégiant le fixe, vous êtes QUAND MÊME obligé d’avoir un portable, parce que la plupart des confirmations d’opération sur internet s’effectuent par envoi de SMS… impossibles à récupérer avec un fixe.
Au final, on se retrouve donc avec trois appareils au lieu d’un, chacun évidemment doté de son propre mode d’emploi, bien évidemment non standardisé. Et je n’évoque même pas les heures abrutissantes passées à essayer de tirer au clair le délire des offres marketing de chaque intervenant dans le processus. Ce n’est pas un hasard si les plaintes concernant les FAI et la téléphonie représentent l’un des plus gros volumes des dossiers traités par la DGCCRF…
Yop Didier,
Après des années passées à acheter des téléphones fixes sur support (j’en suis au moins à ma 5e paire), je viens de réinstaller un téléphone filaire basique (que j’avais à Paris il y a 25 ans quand j’étais étudiant).
Le seul qui n’a pas besoin de piles/accus pour fonctionner. Donc on peut appeler même en cas de panne d’électricité (pour appeler l’électricien, par exemple). Et surtout, tous les autres sont tombés en panne.
Il n’a qu’un inconvénient. La sonnerie fait mal aux oreilles. Pour le reste, je confirme, en matière de téléphonie, sous prétexte d’évolution, on est en pleine régression…
Pour ce qui est du portable… je m’en passerais bien (d’autant que bossant chez moi, je reste joignable la plupart du temps) s’il n’était devenu indispensable. Initialement, plus pour pouvoir appeler d’autres portables, l’appel depuis un fixe coûtant bonbon.
Mais le téléphone portable est aujourd’hui bien plus qu’un téléphone.
Pour un musicien (comme moi) il fait aussi bien accordeur, métronome, enregistreur, playback et tout un tas d’autres fonctionnalités qui à elles seules coûtent le même prix pour un seul appareil… Aussi, je suis moins sévère à ce niveau. D’autant que si on ne s’en sert pas de palet de hockey, le smartphone a une durée de vie supérieure à celle des « faux fixes » qu’on peut trouver actuellement.
Stop « digitalisation de la vie » -> la vie se déplace dans nos doigts ?
De mon point de vue, la déclaration fiscale sur internet me va bien.
Avant, il fallait se cogner des remplissages de cases à reporter dans d’autres cases et faire des calculs, tourner des pages de papier à la con etc…
Maintenant, en quelques clics et remplissages de cases de base, tout se fait simplement.
Par conséquent, c’est fait pour dégoûter de ce qui se faisait auparavant.
Merci pour ce témoignage.
lik : « Maintenant, en quelques clics et remplissages de cases de base »
C’est toujours de distinguer les cases des unes des autres qui est angoissant, et de là nous rendre maladroits, et comme c’est en direct, cela ne fait qu’augmenter l’incompréhension liée à l’appréhension et non aux facultés intellectuelles des personnes de petits moyens de vie.
Libre à toi de considérer la présence d’un asservissement là où je considère qu’il y a un allègement des contraintes.
Ce n’est pas une question de liberté. Autre exemple :
Doit-on être le chômeur qui passe à la caisse sans caissière quand il va faire des courses au supermarché ?
Est-ce que c’est un taf ?
Faut arrêter le délire. Quand je fais parfois mes courses au super marché, j’achète 3 fois rien et je passe moi même mes articles au scanner code barre. C’est plus rapide, simple, et j’emmerde personne.
C’est même pas de la robotisation, car c’est moi avec mes petites mains qui passe les articles sous le scanner, comme c’est moi qui fait le plein de ma bagnole à la pompe à essence, je n’ai besoin d’aucun domestique-esclave mal traité pour faire le job à ma place.
Oui, c’est bien pour toi.
L’autre jour, j’ai observé des gens à la caisse autonome. C’était assez marrant de voir les gens qui tiraient le foutu code-barre dans tous les sens pour que ça fasse bip. En gros, ils vont deux fois moins vite et se font pas mal chier, mais pas de soucis, tant que c’est leur choix.
À l’autre bout du spectre, il y a la caissière qui n’est pas toujours très bien traitée ou payée, certes. Qui fait un boulot très dévalorisé, c’est vrai… Mais quand le management machiniste lui lâche la grappe, elle est aussi celle qui échange trois mots avec les petits vieux qui ne voient plus grand monde dans leurs grandes journées bien longues, celle qui salue les copines, complimente le petit dernier qui a bien grandi. Dans mon coin, il y a encore ce genre de convivialité. On prend des nouvelles, on se salue.
Et accessoirement, les caissières se sont aussi des femmes (et parfois des hommes, tout arrive!) qui rentrent un salaire régulier plutôt que des allocations chômage et le mépris qui va avec, ce sont donc des chômeurs en moins, ce sont parfois le complément de salaire qui permet de payer la cantine et les vacances des gosses, c’est parfois aussi, le seul revenu de la maison.
Le fait est que ce genre de boulot a tout de même permis à pas mal de monde de vivre. À souhaiter la disparition de tous ces boulots, on espère quoi, à la fin? On fait quoi de ces gens?
Par contre, ce serait bien de réfléchir à la pénibilité et à la manière d’améliorer les conditions de travail de tous et de ne pas seulement courir après l’intensification, source de bien des problèmes.
@ lik
Je suis participant à un site d’entraide du libre orienté débutants qui débutent avec le libre et les questions concernant l’utilisation de l’informatique sont souvent extrêmement basiques.
Le fait vient du média plus que des connaissances personnelles, connaissances que l’on peut acquérir facilement dans le wiki adjoint au forum.
Il y a donc une certaine déperdition des moyens face à cet outil beaucoup moins humain qu’il n’y paraît, ce qui ajoute au stress pour effectuer des démarches administrative via internet.
Je ne nie pas l’allégement que procure le traitement en ligne mais il faut aussi en souligner une contrainte mentale indiscernable une fois que l’on est plus averti.
Quoique même plus averti..? 😉
Moi, je trouve que le web permet des démarches administratives plus simples, ne contraignant pas à faire des bornes de déplacement en bagnole, à pied ou en transport en commun, puis faire la queue derrière un guichet.
Sinon, je reconnais qu’il faut faire un petit effort pour apprendre comment faire avec l’outil numérique. Dans la vie, et c’est pas d’aujourd’hui, il faut faire quelques petits efforts, apprendre à parler, tailler des silex, lire, compter, planter et arroser des plantes… et cela depuis des lustres.
Ce n’est tout de même pas insurmontable !
Dans l’absolu, tu as raison : souvent, les changements se font par petites touches, on apprend au fur et à mesure, on intègre les nouveaux codes, les nouvelles pratiques au fil de l’eau.
Le truc, c’est que certains ne sont pas immergés dans le flux des changements et ce n’est pas par mauvaise volonté : les retraités sont des gens qui comme leur nom l’indiquent très bien, sont retirés des affaires courantes. Bien sûr, les situations sont diverses entre un jeune retraité d’aujourd’hui, qui a été formé et connecté pendant une grande partie de sa carrière et qui a aujourd’hui une bonne retraite et une bonne santé qui lui permettent de reste très actif et équipé, et un retraité plus ancien, qui n’a pas été informatisé dans sa vie professionnelle, qui n’en a donc pas acquis les codes (pense au nombre d’icônes qui ornent ton espace de travail : comme on est dedans depuis des années, c’est simple et intuitif, ces petits dessins, mais imagine que tu ne connais aucun de ces codes graphiques, croix pour fermer, trois barres horizontales pour ouvrir un menu ou même le très perturbant et antilogique «menu démarrer» pour éteindre). Ça revient à lui imposer un bond cognitif de 20 ans, au moment même où sa vivacité d’esprit, son compréhension du monde, sa vitesse qu’acquisition, son envie de se faire chier des heures sur des trucs totalement nouveaux ou même tout simplement sa santé générale sont très loin d’être au top.
Il faut déjà faire l’effort de rattraper des décennies d’un univers logique qui ne l’est pas tant que ça quand on part de 0, mais on occulte bien trop facilement à mon goût le fait, qu’en plus, ça tombe en panne. Pour le néophyte, le plantage, c’est un peu la fin du monde.
Bref, je trouve ça super le web, j’ai changé de banque pour une 100% en ligne, mon activité est dématérialisée depuis des années, je commence à peine maintenant à ne plus être la seule « folasse » qui demande à payer la cantine par virement plutôt que par chèque… mais, je suis parfaitement consciente du fait que pour un certain nombre de nos concitoyens, c’est totalement imbitable et insurmontable et mon confort personnel ne pâtirait en rien qu’on leur laisse un peu d’espace pour continuer à vivre à l’ère du papier. Bien au contraire.
« les retraités sont des gens qui comme leur nom l’indiquent très bien, sont retirés des affaires courantes. »
Ah ben non, ils touchent une retraite, et consomment, que je me fait chier à payer par mon boulot où je dois sans arrêt m’adapter pour continuer à pouvoir payer leurs retraites parfois très confortables.
Même passé 65 balais, il faut faire des efforts d’apprentissage et pas se contenter de téter le biberon des allocations retraite.
Que ces vieux aillent dans des centres d’apprentissage pour apprendre à se servir du numérique qui n’est franchement pas si compliqué que cela, bien moins compliqué que les théories de Bergson, Einstein, Planck, Marx, Hegel, Heidegger…
Comme je l’ai écrit, il y a une grande diversité de situations et j’ai fréquenté assez de vieux (j’ai été élevée par mes grands-parents, entre autres, et donc leur socialité de vieux), j’en assiste certains d’ailleurs encore aujourd’hui dans leurs démarches et autres électroniqueries pour savoir à quel point, être vieux, ça peut vraiment être handicapant pour des tas d’actions de la vie quotidienne, y compris la cognition. Pour dire les choses crûment, la machine ne fonctionne plus aussi bien qu’avant…
Lik
Imaginons que tu gères une copropriété, tu dirais aussi que tout va bien car tout le monde paie ses charges, il pourrait y avoir des rats, des blattes, des odeurs d’égouts, des bidons d’essence, t’en aurais rien à foutre pourvu que la gestion est saine.
Super le wouaibe, on a pas fini de se marrer.
Non, mais l’administration c’est autre chose, et quand je te lis je me dis, oh la la, des fonctionnaires, heureusement qu’il y en a.
Allez, ciao, pantin.
Mes vieux parents, que j’adore en même temps que je les hais, sont en fait très alertes d’esprit, moins de corps, mais ils n’ont aucune patience avec les claviers ou autres souris, alors que l’on pourrait espérer que la vieillesse soit un acquis de patience.
Il y aurait des jobs à créer pour leur apprendre à naviguer sur le web, et résoudre une partie du problème du chômage par la même occasion.
Il n’y a aucune propension à payer pour ce genre de besoin… et comme d’hab’, ceux qui en ont le plus besoin sont les moins aptes à payer.
« ceux qui en ont le plus besoin sont les moins aptes à payer. »
C’est faux, mes parents ont une allocation retraite de 4000 euros mensuels et sont propriétaires de leur maison, ce qui représente un revenu implicite de au moins 1000 euros supplémentaire et ils n’arrêtent pas de se plaindre.
L’informatique n’est pas un truc simple acquis une fois pour toute, pareil pour les sites et leurs évolutions. De plus, pour une démarche administrative annuelle, il n’y a aucun apprentissage de possible, non seulement il n’y a pas d’équivalent entre les sites, mais cela évolue aussi d’une année sur l’autre.
On ne peut demander plus de compréhension qu’il n’est possible aux gens d’en offrir selon leur parcours social. Essaie d’enseigner l’usage du clavier sur la souris seulement et tu verras les peines qui en découlent pour les néophytes autant que pour les plus avertis, alors pour une démarche humaine vers une robotique de bazar, c’est complètement aliénant. Oui, « alien », le jeu de mot n’est pas fortuit, nous ne vivons plus tous ensembles sur la même planète par la numéralisation forcée de nos rapports humains.
Le droit n’est pas un truc simple non plus et il conditionne nos vies, alors on supprime le droit ?
4000 euros de retraite à deux ça fait 2000 euros
Et une maison.
Bon ben pourquoi ils devraient payer des impôts ?
C’est dégueulasse.
Parce que quand même…
Ah mais ils payent leurs impôts et font aussi des dons caritatifs, ils sont catholiques pratiquants. Il faut reconnaitre aussi qu’ils ont des frais de santé qui augmentent avec l’âge et ont besoin d’une aide pour le ménage, repassage…
Niveau numérique, ils ne sont pas à l’aise, alors je leur ai dit de faire appel à professionnel du domaine quand ils butent sur un problème. Personne ne peut être champion du monde dans tous les domaines…
Ce qui manque, ce sont des droits sociaux à assistance numérique pour ceux qui ont des difficultés dans ce domaine, ça créerait des emplois et faciliterait la vie à tout le monde.
lik : « Le droit n’est pas un truc simple non plus et il conditionne nos vies, alors on supprime le droit ? »
Dans mes bras mon frère !
C’est exactement ce à quoi j’aspire aussi.
Plus de monnaie = plus de droit.
Plus de droit c’est la suppression des gouvernements, des polices, des prisons et des iniquités insurmontables qui leurs sont attribuées au dépend des plus opprimés.
Trop cool, man… 🙂
« Plus de monnaie = plus de droit. »
Je veux bien, mais j’ai des doutes sérieux concernant l’issue heureuse d’une telle conception. Je pense au contraire que le droit est nécessaire pour protéger le plus faible, sinon c’est la loi de la jungle, type massacre au Ruanda.
On manifeste pour des nouveaux droits donc pas de problème,
Je suis OK pour aller manifester en juin avec les catholiques intégristes pour droits sociaux à assistance numérique pour personnes qui en ont besoin.
Et encore une fois la bataille continue, et Lénine est si jeune et le jeune octobre est encore à venir.
Alors que faire ? comme disait Lénine auquel je ressemble physiquement, calvitie, pommettes hautes et yeux slaves, mis à part la barbe que je ne porte pas.
lik : « Je pense au contraire que le droit est nécessaire pour protéger le plus faible, sinon c’est la loi de la jungle, type massacre au Ruanda. »
Le droit des nations n’a pas empêché le massacre au Rwanda comme il n’a pas empêché les massacres serbes en europe, bien au contraire, il les a provoqués, tous, sans exception.
Ce type de droit n’est pas un droit, c’est une tyrannie qui produit ce qu’elle prétend préserver : l’assassinat des populations et la prévarication des ressources vitales mondiales au seul profit des plus hautes bourgeoisies dominantes.
Dit, c’est qui la jungle, là ?
Pour l’humain, la loi du vivant ne peut être pour l’humain qu’une loi humaniste, fonctionnant de droit dans l’équilibre de l’environnement et des espèces qui y vivent.
Honnêtement, nous en sommes loin et plus proches de ce que tu sous-entends avec : « loi de la jungle » !
Non ? 🙂
Nous ne sommes pas les propriétaires de la planète, nous l’empruntons à nos enfants.
À l’inverse même, la Loi des nations fait le contraire de ce que tu lui attribues, elle dilapide et assassine sans vergogne avec son droit porté par sa police, ses armées et ses gouvernants.
« Théo et Adama te rappellent pourquoi Zyed et Bouna couraient… »
Je reste toujours sur ta première proposition, plus de droit donc… 😉
lik : « Alors que faire ? »
Eh oui, se poser la question n’est pas anodin dans ce monde où la gestion numérique des populations est une main mise sur tous les citoyens de la planète.
Je propose ici de passer au logiciel libre, si ce n’est professionnellement, du moins, le faire en privé, car :
« Ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_code_:_Linux
En agissant ainsi et par conviction, le reste suit devant la machinerie totalitaire qui nous englobe et nous terrorise, redevenant alors au possible des individus conscients et respectueux des valeurs humanistes qui nous dessinent chacun.
Linux inabordale ?
Ne vous en faites accroire (tromper, berner) davantage par la bourgeoisie en place.
« J’aime tout ce qui vous fait peur,
La douleur et la nuit… »
Renaud
🙂
« Le droit des nations n’a pas empêché le massacre au Rwanda »
Il n’a tout simplement pas été appliqué, un droit inappliqué est un droit inexistant.
https://www.mediapart.fr/journal/international/070414/rwanda-le-deshonneur-de-la-france?onglet=full
lik : « un droit inappliqué est un droit inexistant. »
Le fait même que le droit des nations ne s’applique pas occasionnellement est un choix porté par ce droit. Seul un droit régalien permet de s’appliquer ou pas.
C’est celui des tyrans !
Le droit humaniste, sans juge ni police, ni armée, en est tout l’inverse.
Il intervient justement partout où sa nécessité apparaît, venant de quiconque le porte à la connaissance et à l’action, et toujours à l’avantage des victimes.
Qui quelle soit.
Où quelle soit.
Toujours !
« Notre drapeau rouge est noir,
Notre sang bleu est noir,
Notr’ étoile jaune est noir,
Notr’ vie en ros’ est noire…
Black Bloc ! »
http://musictonic.com/music/Black+Bloc+Achab#v=lJpGHukH01M
Affirmer que le droit protège est juste et faux en même temps. Un iconoclaste disait : » le code pénal empêche que vous tuiez les riches , le code civil permet qu’ils vous volent. »
Effectivement avec une vraie justice aveugle (comme une copie sans les noms) et avec des avocats tirés au sort pour chaque justiciable, oui elle protégerait peut être (nonobstant la part d’humanité du juge, son histoire et ses humeurs) mais là, clairement, la justice est une justice de classe. Il n’y a jamais un riche emprisonné à tord (mais les pauvres c’est à la pelle), il n’y a jamais une justice expéditive pour les riches (emballé en moins de 2), mais pour le pauvre c’est le normal.
Même dans les tribunaux de police (le truc le plus simple à juger : griller un feu rouge y’a pas trop à tortiller de la moule) les cadres, pour une même infraction, sont bien moins punis que les ouvriers.
Oui la justice protège…. le « riche », c’est tout. Il suffit de regarder, par exemple, le pôle santé qui est juste une vaste blague, une sorte de gorafi de la justice au service des labos et des politiques. La justice est au service des politiques (cela s’appelle la politique pénale) d’ailleurs ce n’est pas un pouvoir, la justice, mais une autorité, qui ce qui veut tout dire. De là à affirmer que nous ne sommes plus en démocratie il y a un pas qu’il est facile de franchir si tu es militant écolo pendant la cop 21, si tu es interdit de déplacement dans une région parce que tu es remuant pour le pouvoir. Nous vivons une démocratie des riches (et ceux qui veulent le devenir) intégrés et en phase avec le pouvoir en place.
« Même dans les tribunaux de police (le truc le plus simple à juger : griller un feu rouge y’a pas trop à tortiller de la moule) les cadres, pour une même infraction, sont bien moins punis que les ouvriers. »
Faut arrêter de dire n’importe, cadre ou pas cadre, une infraction au code de la route c’est le même tarif pour le monde, voire même plus cher dans certains pays pour les revenus plus élevés.
Tapie, tout friqué qu’il est, vient d’être condamné à rembourser 400 millions d’Euros à l’état.
Qu’il y ait encore des injustices ou inégalités, d’accord, mais faut pas non plus délirer complètement.
@lik
Le truc c’est qu’affirmer qu’il faut « arrêter de dire n’importe quoi » n’invalide pas la chose. Et NON ce n’est pas n’importe quoi.
» Bien que surreprésentés, les prévenus favorisés bénéficient d’une certaine clémence. À coût humain et circonstances aggravantes équivalents, les ouvriers et les employés écopent de jugements « négatifs » — c’est-à-dire supérieurs à la peine médiane, soit dix mois d’emprisonnement ferme dans le tribunal étudié — deux fois plus fréquemment que les cadres, professions intellectuelles et professions intermédiaires : 59,3 % pour les premiers, contre 31 % pour les seconds. »
http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/GROSSETETE/56078
C’est m’avantage quand on porte des œillères, on vit dans un monde ou il est simple d’accuser l’autre d’être responsable, mais en fait ça marche pas dans la vraie vie. Comme quoi celui qui dit n’importe quoi n’est pas celui qu’on pense. et TOC.
lik : « une infraction au code de la route c’est le même tarif pour le monde »
Et non.
En pourcentage de revenu et donc de classe social, la même somme, ni la même punition ne sont pas égales pour tous.
Non, en Finlande, Suisse, Allemagne… le tarif est fonction des revenus.
De toute façon il ne faut pas perdre de vue que brûler un feu , c’est enfreindre une règle du code de la route qui peut coûter la vie à autrui.
Si en Finlande, suisse, Allemagne c’est comme tu dis, c’est qu’ils ne savent plus quoi faire pour se bouffer, ça me ferait trop chier de vivre dans ces petits pays de merde.
lik : « Non, en Finlande, Suisse, Allemagne… le tarif est fonction des revenus. »
En pourcentage ?
De plus, les revenus déclarés ne sont pas exacts, évasion fiscale oblige.
Enfin, je ne crois pas que dans une société de classes les individus sont égaux devant les lois.
Jamais vu ça.
Nul part.
Jamais.
🙂
Tu racontes n’importe quoi, le juge te demande une feuille de paye pour fixer l’amende, c’est incontournable, il n’y a aucune fiscale possible dans ce cadre juridique. Tu es complètement parano, c’est grave et dangereux des types comme toi !
Non smolski n’est pas un pgd, il est juste contre le pantouflage.
lik : « le juge te demande une feuille de paye pour fixer l’amende, c’est incontournable »
Incontournable ?
Oui les riches ne pratiquent pas l’évasion fiscale de leurs revenus, j’invente les panama papers et cahuzac est innocent.
La très très grande part de l’évasion fiscale concerne les entreprises multinationales, via les prix de transferts et autres portefeuilles de brevets en havre fiscal, beaucoup moins les riches particuliers qui ont de toutes façons des niches fiscales franchouilles en France, tout ce qu’il y a de légal et déclaré au fisc. Faut un peu te renseigner au lieu de traiter tout à l’emporte pièce sans rien comprendre au film, façon Marine Le Pen.
lik : « beaucoup moins les riches particuliers qui ont de toutes façons des niches fiscales »
Légales ou pas, c’est un avantage sur les pauvres.
Pour l’évasion fiscale, j’imagine que les propositions des banques ne manquent pas à tous les niveaux des richesses personnelles, mais bon, si cette société inégalitaire peut convenir à quelqu’un, il n’y a pas à la nier, c’est un fait avéré.
Je ne saurais trop recommander l’édifiante lecture de Tentative d’évasion (fiscale) des Pinçon-Charlot qui poursuivent leur œuvre de démystification du pillage des riches. Là, on parle des (très) riches particuliers, justement, qui se font draguer par les banques pour optimiser leur fortune en soustrayant leur juste part de l’effort collectif.
« Je ne saurais trop recommander l’édifiante lecture de Tentative d’évasion (fiscale) des Pinçon-Charlot »
Ça c’est vraiment du chewing-gum à la con de sociologue gentil fonctionnaire qui n’a jamais porté des coups sérieux aux connards de l' »élite » bouseuse de l’aristocratie franchouille.
Taper dans la merde immonde du patronat, c’est un coup droit du tibia dans le fémur pour claquer des muscles et tendons en mode Penchak Silat. Ce que j’ai fait pour un montant global judiciaire de plus de 100 000 euros face à une boite, et j’ai gagné une part de cette somme.
L’outil juridique permet de péter la gueule à pas mal de trous de balles inconséquents, cadres et patrons. Ça a un coût, mais c’est efficace et rentable finalement de se redresser l’échine et pas se faire marcher sur les pieds par des inconséquents qui ont toujours et inévitablement des failles cognitives où il est indispensable, sanitaire, de les assommer de coups dans la gueule en rafales infernales financieres/juridiques.
Quand c’est la guerre, alors c’est la guerre.
Face à cette « élite », il faut latter les tibias, là où ils ne s’y attendent pas.
Référence suivante :
Odette hardy-hemery
Fusillé vivant
Collection témoins, Gallimard.
lik : « L’outil juridique permet de péter la gueule à pas mal de trous de balles inconséquents, cadres et patrons. »
Cet outil, en plus d’être inefficace, n’est pas abordable par le commun, il est justement fait pour !
Et même si tu y parviens, on peut en voir la limite et l’iniquité sociale par les impôts dont se désaisissent, entre autres « maîtres des forges » modernes, les gafa…
Pas plus tard qu’aujourd’hui, je vais à la poste pour envoyer une LRAR vers un pays de l’UE. Longue queue, j’anticipe et je trouve dans une boite le formulaire de LRAR que je remplis, les cases et tout ça, je reviens dans la queue interminable puis la nana me dit enfin que pour l’international c’est un autre formulaire( 2 en fait ). Je lui réponds qu’une boite formulaire international aurait pu se trouver à côté de celle du formulaire pour la France où ce n’est même pas spécifié que c’est que pour la France, elle me réponds séchement » vous avez qu’à dmander », à qui donc qui était là pour m’indiquer.
Pendant ce temps là, le gars du guichet courrait dans tous les sens comme pour aller chercher des timbres à l’autre bout de la salle pour affranchir 3 lettres d’une cliente via une sorte de machine infernale et la queue s’allongeait…
Après avoir rempli mes 2 formulaires LRAR internationale et refait la queue, un peu agacé par tout ce foutoir, je dis au gars » bon ben maintenant vous pouvez envoyer ma LRAR » et le gars me réponds » non, parlez moi autrement » et il refuse de m’envoyer ma LRAR, ce con.
Je me suis barré de ce bordel kafkaien et ai envoyé ma LRAR internationale par un site internet privé, tout clair, pas cher et rapide.
Le totalitarisme du numérique, tu parles, c’est le totalitarisme des administrations publiques sur papier et numérique qui se foutent du monde par leur organisation complètement foutraque, pas une once de bon sens comme mettre à minima des timbres papiers au guichet des envois pour affranchir des lettres, au lieu de courir dans tous les sens.
Ma déclaration numérique d’impôts, en revanche s’est faite bien plus simplement qu’avec le papier où il faut reporter les mêmes montants dans différentes cases et faire toutes sortes de calcul.
Pôle Emploi : impossible d’uploader sur leur site mes justificatifs en pdf qui sont toujours trop gros, même 2 pages pdf, du coup il a fallu que je trouve une astuce pour les compresser.
Le totalitarisme, ce sont les incompétents incapables de penser un minimum leurs organisations papier ou numériques. Y a qu’à voir les bides complets des systèmes publics comme ceux de la paye informatisée des bidasses.
Rien que le site SNCF a longtemps été une calamité comparé à ce qu’on trouve dans d’autres pays.
L’incompétence à la poste n’est donc pas au guichet mais là où l’on décide de mettre des guichets ou des sites dans des situations insolvables.
Jamais je ne m’adresse agressivement à un employé qui subi un patron, même si celui-ci use de son poste pour agresser autrui.
Il n’y a que les flics et affiliés qui, lorsqu’ils utilisent leurs prérogatives me font péter les plombs, mais bon, les traiter de con demande une grande finesse d’esprit.
Il y a des améliorations qui ne relèvent pas que des cadres, désolé de te décevoir, le ton et le contenu des réponses du guichetier à mon égard relève de sa propre responsabilité. pas de jugement de valeur.
Si tu subis un environnement malveillant à longueur de vie professionnelle, tu ne peux être totalement responsable de ton humeur au travail.
Bien sur, ce n’est pas correct mais parfaitement compréhensible en tant qu’être humain pas toujours en état de s’améliorer alors.
La situation des cadres est à l’identique, je ne pose pas un procès hiérarchique déterminé, juste je sais combien le petit défaut posé de plus haut sur les plus bas est pénible à tous, d’où l’idée que l’anarchie est bien une résolution sociale parfaitement compatible avec l’aide de chacun, et que c’est souvent ce qui se pratique par-dessus les règles pour que le système hiérarchique déclarée fonctionne vraiment en fait.
Dans cette optique, l’IA (intelligence artificielle) à bien du mourron à se faire pour s’améliorer…
La fin de l’histoire, c’est que je les ai envoyés chier en jetant par terre les formulaires de merde qu’ils m’avaient contraint de remplir à plusieurs reprises. La super conne chef de son service de merde a dit à ses collègues « gardez les papiers, on a son nom ».
Cette raclure digne d’un kapo envisageait dans l’instant de me poursuivre en justice. J’attends l’assignation, car elle va s’en prendre plein son grade si elle engage une poursuite.
Ces gens sont aussi nuls que ceux qui les dominent dont ils se plaignent.
Et aujourd’hui, je rencontre le facteur sur son scooter électrique, ils sont sympas, eux ! Distribuent le courrier, qu’il vente, pleuve, neige… Je lui explique ma mésaventure avec le bureau de poste, il me confirme que c’est le souk complet avec les élections, ils l’emmerdent en permanence pour des détails insignifiants et reconnait que dans un tel contexte ce seront des boites privées qui feront le job, et bien mieux.
Le totalitarisme, ce n’est pas le numérique, pas plus que l’alphabétisation n’était un totalitarisme, malgré le handicap des analphabètes.
Le totalitarisme, c’est la connerie humaine, qui n’a pas attendu le numérique pour faire du nawak partout, c’est l’incompétence crassouille, la bêtise brute de décoffrage, et particulièrement des cadres français qui sont la plupart du temps des abrutis imbéciles enflés de leur petite personne juchés sur leur petit pouvoir toxique, méchant, improductif et destructeur.
Allez bosser à l’étranger, et vous verrez la différence entre la merde française et des cadres non français polis, ouverts, à l’écoute, consensuels au meilleur sens du terme.
À la sécurité sociale, il y a des machines pour la carte vitale, mais sans code à 4 chiffres, pas d’accès au services.
Les bureaux n’étant ouvert que 3 jours par semaine, demain matin, j’y retournerai avec Yolande, 87 ans, qui veut une carte européenne pour aller en Espagne en septembre.
J’adore les personnes motivées.
Fin de l’histoire, on y est allé à 8 h30 et il n’y avait pas foule. Une dame a donné le code et a même montré comment utiliser la borne. La carte sera envoyée dans une dizaine de jours.
Ensuite j’ai eu le choix entre un café en terrasse, un billet de 20 euros et deux chocolats Suchard.
j’ai pris les deux chocolats .
Soutenez Achab.
Au Japon, il y a des humains partout pour vous aider. Bien entendu, ils ont des automates (c’est le Japon, tout de même), mais si vous avez un problème, une question, il y a TOUJOURS quelqu’un de souriant et de disponible pour vous.
Peu de gens le savent, mais ce pays, connu pour être à la pointe de la technologie, a compris depuis longtemps l’intérêt social qu’il y a à conserver des humains dans les rouages.
Retraites « On transforme des ayants droit en une armée d’assistés »
Tout cela alors que l’on a de cesse de vilipender ceux qui ne trouvent pas de travail : on ne crée par les emplois dont on a besoin, on continue même à les détruire et on fait semblant de croire que l’informatique va faire le job, alors même que l’on sait qu’elle exclue massivement les gens.