Dans les journaux, dans les hôpitaux, dans les alcôves, à la télé, sur les plages, dans la rue, à la radio, dans le lit, dans l’espace public comme dans la plus stricte intimité, l’OPA sur le corps des femmes ne cesse jamais ! Et c’est encore pire quand le féminisme médiatiquement correct s’en mêle !
Chacun a pu remarquer que la palette des opinions (pourtant bien tranchées) a été largement accueillie ici suite à mon papier sur la loi antiburqa. Cela dit, il en est de la burqa comme de la muleta : agitez le bout de chiffon, cela excitera l’animal à coup sûr, l’empêchant de penser, alors que le matador s’apprête à lui asséner le coup de grâce.
Me voilà ! J’y suis. En sous-vêtements dans un bureau cossu, devant un homme que je ne connais pas. Il y a quelques mois encore, cela aurait été impensable. Me retrouver subitement contrainte d’habiter ce corps qui m’est tellement étranger. Depuis tellement longtemps, que je ne sais même pas s’il a déjà été mien.
On ne naît pas femme, on le devient, écrivait Simone de Beauvoir dans Le Deuxième sexe. En fait, l’étude de l’éthologie et la longue observation des personnes que j’ai la chance de côtoyer m’ont enseigné qu’on ne naît finalement pas grand chose, ce qui ouvre un vaste champ de possibles, de la même manière qu’on ne naît jamais seul au monde, mais avant tout dans le regard des autres.
L’épopée de Marie, petite mère courage, nous ramène une fois de plus — et sûrement pas la dernière — dans le bled-en-chef pour une énième péripétie administrative. L’épisode deux de la course d’obstacles régulièrement imposée aux précaires pour leurs miettes de droits sortira en exclu-lulu dans le numéro 43 du Fakir national, à s’arracher dans tous les bons kiosques dès samedi 28 novembre.
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