Et voilà, ça a fini par arriver : Le Monolecte a 20 ans.
Il les a même depuis un mois, mais, franchement, on n’est plus à ça près.
20 ans, ce n’est pas rien.
20 ans, c’est une vie et c’est même plutôt la mienne. Et aussi un peu celle de mes plus fidèles lecteurs, ceux qui ont connu Le Monolecte en vert et mauve avec un bébé dessus.
Il y a 20 ans, j’étais donc une jeune mère recluse dans une maison en ruralité profonde et qui cherchait désespérément un nouveau travail décent dans une zone qui n’en a pas à offrir, et surtout pas aux jeunes mères. J’avais absolument besoin d’écrire pour ne pas décrépir de l’intérieur, pour pouvoir créer du lien et – le lectorat venant – contaminer les esprits.
20 ans plus tard, je suis une urbaine convaincue qui partage l’appartement familial avec le bébé devenu adulte1. J’ai toujours besoin d’écrire, mais j’ai nettement moins envie de le partager dans un monde où la contamination des esprits a particulièrement bien marché… sauf que c’est le camp des fachos qui a gagné (bien, bien aidé par celui des multimilliardaires en pleine éclosion despotique).
20 ans plus tard, je ne suis toujours pas de droite et je dors toujours mes 8 heures par nuit, comme quoi, on dit bien des conneries sur la maturité triomphante. Je suis surtout infiniment reconnaissante à ce blog pour la quantité (et surtout la qualité) des gens qu’il m’a permis de connaitre et qui composent aujourd’hui encore le gros de ma socialité.
Rien que pour les amis de blog2, tout cela en valait bien la peine. 💝
Après, 20 ans, c’est aussi le temps long des changements de société. À l’ombre de la chute des deux tours, on ne pressentait pas vraiment des lendemains radieux, mais il faut bien le dire, les plus pessimistes de mes projections ont été littéralement explosées par la réalité du monde.
Bonjour, je m’excuse de ne pas avoir été présent il y a vingt ans, mais je vous remercie pour toutes les suggestions de lecture que vous avez la gentillesse de partager. Et pour toutes ces pistes de réflexion, passées, présentes et à venir, je vous adresse un grand merci. Et puisque l’occasion s’y prête, je vous souhaite une bonne et grande année 2025 !
Y a 20 ans, ce n’était pas non plus la cohue, par ici. Et des tas de gens n’avaient pas encore l’âge légal pour participer.
Merci le monolecte ! J’ai découvert ce blog il y a 12 ans. J’y ai lu les textes qui ont résonné le plus en moi, découvert des concepts sur les quels je n’avais pas encore mis les mots. Ce blog fait parti de mon socle de la blogosphère. Merci et même si la formule semble vide de sens avec tout ce qui se passe, tous mes meilleurs et sincères vœux pour la nouvelle année et bonnes fêtes 🙂
Merci pour ces 20 ans!
Aux 20 suivantes.
En espérant ne jamais finir dans le caniveau de droite.
On n’est apparemment jamais à l’abri d’une mauvaise glissade !
Mais pour l’instant, je suis de + en + à gauche de la gauche de la gauche et clairement, ça ne me fait pas du tout revenir à droite (ce qui prouve bien que l’univers n’est pas courbe mais bien infini… comme la connerie humaine).
« mais il faut bien le dire, les plus pessimistes de mes projections ont été littéralement explosées par la réalité du monde. »
J’ai longtemps regardé le monde des dominants en imaginant le pire pour permettre à cette vile engeance de me surprendre positivement.
Et puis, les dominants gagnant du terrain, la réalité a aussi explosé la plus dystopique de mes imaginations.
Merci pour la qualité (le fond et la forme) des textes publiés.
Bon anniversaire.
Felicitations à toi pour cette longévité. Plus je te lis plus je sais qu’on avait raison quand on avait 18 ans. Et je suis toujours à gauche de la gauche, celle qui veut trouver une autre solution que la croissance infinie sur le dos du monde et de ceux qu’il héberge.
Hasta siempre Monolecte !
Ces derniers temps ont été des années de silence pour ma part. La santé, les emmerdes, la vie quand elle se fait moche… Écouter d’une oreille distraite une télé dans un bistrot en attendant une personne en retard et prendre la mesure du discours ambiant. Cet air du temps qui pue la charogne et n’incite guère à la gaîté.
De loin en loin un billet du Monolecte qui vient réveiller la mort des blogues devenus silencieux au profit de vidéos que j’ai toujours autant de mal à regarder.
Dire cette sympathie pour une humaine que je n’ai jamais rencontrée bien que je la lise depuis au moins 2006.
En fait, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de rencontrer les gens pour être amis. Tout le monde fait comme si les amitiés à distances étaient totalement nouvelles et incomplètes.
Pourtant, l’histoire est blindée d’amitiés épistolaires qui duraient toute une vie… Alors d’accord, toute une vie, ça faisait 10 ou 20 ans d’âge adulte et en volume, avec les contraintes de transports, une trentaine de lettres gros max.
oh mais mince oui déjà ! purée que le temps passe ! le mien aussi a 20 ans, j’ai complétement zappé !
Que de choses vécues en 20 ans, avec nos enfants et …. petits enfants qui ont bien grandi. J’en ai une qui est devenue gendarme, tu te rends compte ! 😉
La période vert et mauve est bien loin maintenant. C’est marrant j’ai aussi eu ma période vert et mauve 🙂
20 ans ! j’aime pas ce que le monde est devenu. Je vis de plus en plus isolée dans ma bulle et ça me va très bien. Aussi merci à toi d’exister, merci pour ton blog, pour tes textes, et des bises !
Bravo pour ces 20 ans ! Moi mon blog perso fait partie de ceux qui ont disparu, ça me fait d’autant plus de plaisir de lire ceux qui « tiennent » encore