J’ai commencé à empiler mes petites courses de fin de semaine sur le long tapis quand je les vois arriver derrière moi, un couple de gens pratiquement aussi petits que moi et avec juste quelques articles dans les bras. Je suis loin d’avoir rempli le caddie, mais bon, y a pas photo, pour eux, ce sera l’affaire d’une minute, alors je recule ce que j’ai déjà déposé sur le tapis et je leur propose de passer avant moi. À moi, ça ne me coute pas grand-chose, quelques petites minutes de mon temps qui n’est pas si précieux que cela, mais pour les gens que je laisse passer, j’aime à penser que c’est le genre de petit geste qui surprend, qui fait plaisir un peu, quelque chose comme une petite éclaircie de rien dans une journée maussade.
Ils acceptent tranquillement et je vais pour recommencer à organiser mes affaires dans le sens croissant de la fragilité quand je vois un homme un peu plus vieux — mais pas tant que ça ! — que moi qui arrive avec trois bricoles dans les mains.
J’ai tendance à pratiquer la courtoisie alternative dans l’espace public. Par exemple, si je suis coincée dans un ralentissement et que des gens sont encore plus bloqués que moi à un stop sur ma droite, j’en laisse passer un avant de continuer, comptant sur celui qui me suit pour appliquer la même règle tacite d’un sur deux. Donc, j’ai déjà fait ma BA du jour avec mon petit couple et j’aurais tendance à me dire que j’ai fait ma part. D’un autre côté, c’est complètement con comme raisonnement. Le type, il a juste de quoi se taper un diner bien frugal dans les pattes et ce ne serait pas super juste de le laisser poireauter derrière moi. Oui, pourquoi les autres et pas lui ? Comme si ces deux minutes de plus allaient me manquer ne serait-ce que ce soir.
Le gars est un peu plus étonné que les gens d’avant, me répond que je ne suis pas obligée. Je suis d’accord avec lui, mais d’un autre côté, ce n’est pas important, je n’ai pas un rendez-vous urgent dans la seconde, mais c’est comme il veut… Je décale mon tas et là, arrive une femme de mon âge avec deux baguettes à la main. Elle sourit, parce qu’elle m’a vue laisser passer les deux précédents et qu’elle pense que j’ai explosé mon quota, un truc dans le genre.
« D’accord, c’est mon soir : tout le monde n’avait qu’une bricole à acheter… et que voulez-vous que je fasse ? Sinon, c’est la punition du dernier arrivé : il n’a rien fait de particulier, il est juste arrivé après tous les autres. C’est bon, allez-y ! Je ne suis pas à 5 minutes de mon temps. D’ailleurs, quelqu’un qui en est à 5 minutes de son temps, c’est un peu triste pour lui, non ?
— Ah, mais si cela avait été hier soir, j’avais un caddie plein. Mais j’oublie toujours de prendre quelque chose ! »
J’ai donc laissé passer 4 personnes devant moi et quelque part, je me trouve d’une très grande générosité. Je raconte à la dernière arrivée que j’espère que la suivante aura un caddie conséquent, parce que sinon, je ne réponds plus de rien, histoire de blaguer sur l’affaire quand je remarque du coin de l’œil que contrairement à mes prévisions, notre file n’avance plus du tout.
Le petit couple semble en grande conversation avec le caissier et je me rends compte à ce moment qu’ils sont en train de négocier ce qu’ils doivent laisser au magasin. Sur la caisse voisine, ils ont déjà lâché le PQ, le pain, mais manifestement, ce n’est pas suffisant et ils doivent arbitrer entre la bouteille d’huile et le café.
Et là, brutalement, je me sens comme une merde avec mes problématiques de file d’attente et mes vannes à 3 cents d’euros sur les petites courses et les gros caddies. Parce que même si je ne roule pas sur l’or, même si j’ai de belles années de galère au compteur — mais de plus fastes aussi ! —, j’avais eu la morgue de la petite bourgeoise en oubliant que pour de plus en plus de mes concitoyens, les courses d’appoint, ce n’est pas quand on a oublié un truc, c’est juste la manière dont on tente de survivre un jour de plus. J’ai oublié que le 2 du mois, les allocations diverses ne sont toujours pas tombées et que toutes les réserves sont au plus bas. Je fais attention, je compte, mais je ne suis pas étranglée au collet jour après jour, sans aucun espoir d’une amélioration, voire d’une simple pause dans l’extrême précarité de la vie.
Et là, je m’en veux, mais je m’en veux d’une force ! C’est sympa de distribuer des sourires dans les files d’attente, de parler aux gens, mais sans déconner, quelque part, c’est presque pire que rien. Tout le monde regarde ailleurs avec pudeur, avec honte, avec embarras aussi. Comme j’ai arrêté de faire du bruit avec ma bouche, on n’entend plus que la musique sirupeuse qui dégouline mochement du plafond et la voix du caissier qui explique qu’on ne peut reposer que certaines catégories de produits et pas d’autres et je vois qu’en plus de ne pas avoir de fric, ils risquent de repartir avec des trucs qui, ensemble, ne leur serviront à rien.
Là, je me dis que je pourrais allonger les 5 € qui leur manquent pour repartir avec ce qu’ils jugeaient indispensable, je pourrais vraiment, mais en même temps, je me dis que ça risque de leur rendre tout ça encore plus insupportable. Genre : on n’est pas des mendiants, merde, mêle-toi de tes ognons !
L’autre jour, je me disais que je devrais me glisser un billet de 5 € dans la poche, justement pour ce genre de situation. Ce n’est pas la première fois que je vois des gens manquer d’argent à la caisse et quelque part, si tu fais semblant de voir un truc qui est tombé par terre derrière eux, que tu te penches et que tu leur files le billet, ça pourrait passer.
Ou alors, c’est encore pire.
Je n’en sais rien. Je n’ai pas planqué d’argent de secours dans ma poche arrière et je n’ai pas ouvert ma gueule pendant qu’ils triaient leurs pauvres courses devant nous. Ils ont fini par partir en laissant plus de la moitié de leurs affaires derrière eux. Une femme avec un gros caddie s’est finalement glissée derrière moi. Le type tout seul est passé sans que je le remarque et la femme de mon âge a payé ses deux baguettes avec de toutes petites pièces jaunes et rouges qu’elle comptait méticuleusement. Du coup, je me suis demandé si elle était vraiment passée la veille avec un gros caddie et si elle n’avait pas caché son exaspération devant mon babillage d’andouille lénifiante et bienheureuse sous le masque de son sourire.
« Là, je me dis que je pourrais allonger les 5 € qui leur manquent pour repartir avec ce qu’ils jugeaient indispensable »
Eh bien non, quand tu n’as plus de sous, tout ce qui vient en aide est de l’entraide.
La monnaie dénature le sens de nos vies, reprenons ce qui nous appartient de conviction comme un dû reçu et partagé sans le mesurer autrement que par notre disponibilité.
« De celui qui possède à celui qui demande. »
C’est nul comme commentaire mais bon : malgré la tentative de la masquer, on voit très bien la plaque d’immatriculation.
Non, c’est important, comme commentaire!
Merci.
euh… C’est une blague ou Agnès, t’as repassé une couche après l’intervention de boogie… (parce que j’ai beau essayer de la déchiffrer, j’y arrive pô!)
Je vois que tu ne comprends pas : boogie ne te répond pas, il ne parle pas de toi, aucun lien avec toi.
Il s’excuse en intro de poster un commentaire qu’il considère comme nul, à savoir que j’ai mal dissimulé le numéro minéralogique sur la photo. Et donc, je lui confirme que ce n’est pas un commentaire nul, c’est important, au contraire → donc, j’ai passé la photo dans un autre outil pour correctement masquer l’immatriculation.
super merci Agnès 😉 .
Si, si j’avais compris. T’as donc bien repassé une couche après. Et c’est normal que j’arrive pas à déchiffrer la plaque. Comme j’avais pas vu la photo avant, je n’étais pas sûr!
Coucou, moi je m’en fiche que t’aies loupé Janvier (bonne année quand même ! 🙂 )
Trouver ton article dans ma boîte aux lettres a été une super bonne petite surprise, du genre de celles qui émeuvent et en effet, font réfléchir. Je me trouve un peu dans le même cas que toi je crois, ne roulant pas sur l’or, faisant très attention, mais pas au point que … Ca remet les compteurs à jour de lire ça, et j’aborde ma journée avec gratitude pour ce que j’ai. Bonne idée, le coup des 5 euros okazou.
Et puis, bon sang, comme c’est bien écrit ! Des bises ? Oui, alors des bises,
Christine
Christine a raison,
« moi je m’en fiche que t’aies loupé Janvier (bonne année quand même ! »
Merci, Agnès
Boogie :
« C’est nul comme commentaire »
Désolé, je n’ai jamais senti l’entraide que l’on m’apporte et que j’offre comme une besogne, c’est juste un besoin naturel acquis à ma première respiration.
😉
Vivre est un droit inaliénable donné à toutes espèces vivantes.
Ce droit n’est donc pas assujeti à une morale ou une idéologie, il est fondamental pour tous sinon à tous nous perdre en l’oubliant.
Juste pour info, Boogie critiquait son propre commentaire, pas le votre.
Le coup du billet tombé par terre derrière des gens dans la merde au moment de passer à la caisse, j’y ai déjà pensé plusieurs fois parce que c’est une situation pas si rare que ça. Mais comme toi, j’ai jamais osé. Peur de blesser encore plus et peur aussi de passer pour un gros blaireau qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Comment faire ? Une fois, j’ai même eu envie de dire discrètement à la caissière « c’est bon, mettez tout sur ma note ». Y’en avait vraiment pas pour une fortune, mais non, encore pas osé, la petite voix qui dit « non, fais pas ça ! ». Je ne suis pas riche mais je ne manque de rien, et ces scènes me heurtent profondément, surtout qu’on pense immédiatement à l’autre con pour qui la politique sociale coûte un « pognon de dingue »™.
Emma Nuelmakron :
« Peur de blesser encore plus »
Ben si on le fait par souci d’entraide, il suffit de sourire sans rien dire, et ça l’ fait bien.
Nous nous trouvons dans une situation où la méritocratie nous distingue plus que tout autre considération, du coup, nous la subissons sans y réfléchir d’avantage.
La révolution ne se fait dans la tête des autres mais d’abord dans sa tête.
Felix :
« Juste pour info, Boogie critiquait son propre commentaire, pas le votre. »
Oups ! 🙂
Mais bon, ça permet d’ajouter des idées, c’est le principe des blogs en fond.
La courtoisie n’a rien d’une bonne conscience petite bourgeoise.
Sourire aux gens, les laisser passer, plaisanter sur des broutilles – ou pas, c’est nécessaire, c’est crucial. Le jour où t’arrêtes et où tu fais la gueule, tu perds un des sens profonds de la vie. Tu le fais autant pour toi que pour ceux qui t’entourent.
Je saisis pas vraiment pourquoi t’as culpabilisé…
En arrêtant de parler, en laissant la musique de supermarché se déverser crûment sur la scène que tu décris, tu donnes à ces gens qui galéraient devant toi une forme de douche froide, un coup projecteur sur leur misère affichée…
Je sais pas.
Moi, ça m’est arrivé de filer l’euro qui manquait, comme ça sans rien dire sans rien demander.
Et tant pis Joël si filer de l’argent, ça veut rien dire. Égoïstement, ça m’a permis de passer plus vite à la caisse (si c’est pas un bon prétexte, ça, plutôt que le mensonge du billet tombé par terre 😉 ?).
Ca m’est aussi arrivé d’aborder une petite mamie dans un supermarché, parce que rien qu’à son regard j’avais deviné qu’elle venait de perdre son époux, et on avait discuté une demi heure de tout et de rien… Ca a l’air de rien, mais ça lui avait fait du bien.
Dans ton cas, t’as la possibilité de filer les 5 euros qui manquent à la dame aux baguettes (juste devant toi, puisque avec ton charriot plein t’as pas le temps de le faire), qu’elle rachète ce qu’ils ont laissé et qu’elle courre dehors leur filer à l’abri du regard, histoire qu’ils soient pas humiliés.
Ou tu fais rien, mais te sentir toute conne, parce que tu plaisantais l’instant d’avant en ayant l’impression de faire une bonne action en les laissant passer, c’est triste. Profite au contraire, dans ces cas là, de ta bonne disposition d’esprit pour réagir en les aidant. Sourire et garder ta bonne humeur sera surement bien plus efficace que partager leur mélancolie…
saxo :
« Et tant pis Joël si filer de l’argent, ça veut rien dire. »
Tu es là au cœur du sujet de ce fil, l’argent est un outil spéculatif, ce que n’est pas l’entraide. D’où la confusion où nous nous trouvons pour offrir simplement de l’argent en entraide sans pour autant créer de dette en retour, ce qui communément, semble impossible !
« La solidarité, ça coûte un pognon de dingue sans pour autant qu’il y ait moins de pauvres ! »
C’est ce que j’ai nommé précédemment le principe de la méritocratie dans ses œuvres.
😉
« offrir simplement de l’argent en entraide sans pour autant créer de dette en retour »
Bah, à mon souvenir, la fois où j’ai sorti une (ou deux, je sais plus) pièce(s) pour régler le petit peu qu’il manquait au client précédent, la question ne s’est pas posée. Je l’ai pas joué grand prince, j’ai pas demandé de merci, ç’a plutôt été – il manque combien, ok, tiens, j’ai ça sous la main, et hop, le tour est joué, à mon tour maintenant.
Pas besoin nécessairement de se poser dix mille questions sur les finances des gens, sur le don et le contre-don etc… les centimes alourdissent mon porte monnaie, cool, ça me déleste un peu, pis si t’en veux pas tant pis pour toi.
Pareil, « tiens, bouge pas j’ai l’appoint »
(bonhomme, je tutoie à l’aise; ainsi qql réciproque?)
Sans polémique sur ce qu’il vaut mieux faire, le fait de partager plutôt que d’offrir de sa monnaie avec ceux qui n’en ont pas assez est une manière de créer de l’entraide réciproque.
On peut croire que cet aspect est neutre, toutefois, il arrive que cela soit le moteur d’un cycle qui se déroule ailleurs autant qu’en soi…
C’est en fond une forme d’acquis à la liberté de vivre et au laisser vivre sans entrave.
Joël,
Je te parle pas d’un idéal, d’une façon de faire à généraliser, à institutionnaliser (le principe de charité me révulse). Je te parle simplement d’une réaction spontanée face à une situation donnée (et dans une certaine urgence).
saxo :
« Je te parle pas d’un idéal »
Comment fonder nos vies communes sans idéaux acquis et partagés auxquels on se réfère ensemble ?
« Je te parle simplement d’une réaction spontanée »
Comme un nouveau né ?
Cette innocence-là est un leurre, une mystification instituée.
Celui qui ne bouge pas ne connait pas ses chaînes.
« Comme un nouveau né ? »
Non, comme quelqu’un à une caisse précédé de quelqu’un d’autre à qui il manque ce que j’ai précisément dans la main à ce moment là.
« Comment fonder… »
Si chaque seconde de ta vie est régie par un idéal, tant mieux (et bravo). Moi, le simple fait d’être rentré dans un supermarché (de m’être retrouvé à cette caisse – et d’avoir en main des pièces de monnaie) prouve que j’étais déjà sévèrement corrompu, alors… 😉 .
saxo : « chaque seconde de ta vie est régie par un idéal »
Je ne vois pas ce qu’il y a de retord à cela ?
« Penser » est le ressort type de notre espèce et lui donne un sens particulièrement singulier.
Bien sûr que si on se bigotise, qu’on se radicalise, qu’on se fanatise ce n’est plus un idéal pour soi mais le contraire : une idée fixe contre tous !
😀
Il n’y a rien de retors…
N’oublie pas la deuxième partie de ma phrase. (il y avait peut-être un brin d’ironie dans ma formulation, mais pas une réelle critique, le « bravo » était sincère 😉 ).
Nous nageons dans la contradiction avec nous même dès lors que nous intégrons la société.
Puisque la société dans laquelle nous vivons est structurellement incompatible avec ton (peut-être notre) « idéal ».
Et pourtant, la notion de « société » est fondamentale, nous ne pouvons la récuser sauf à choisir de vivre en ermite (ce qui me semble incompatible avec les valeurs d’amour et d’égalité qui me fondent).
Dans l’exemple précédemment cité, filer l’appoint à la personne qui précède peut parfaitement être critiqué idéologiquement (ce que tu fais, et je le comprends parfaitement).
D’une certaine manière, je m’en balance, je n’attribue pas (à ce moment là) à l’argent d’autre valeur qu’une solution à un problème immédiat que j’ai la possibilité de débloquer.
Après, libre à chacun d’y voir ce qu’il veut. Pour moi, ça s’arrête là.
Pour ce qui est de « l’idéal »… C’est un vaste débat qui dépasse largement cet exemple.
Parenthèse très personnelle, je ne pense pas qu’un idéal transcendant tout les autres existe. Si c’était le cas, il serait un point d’équilibre vers lequel on devrait tendre naturellement. L’Histoire (et l’actualité) ont plutôt tendance à m’enseigner que c’est loin d’être le cas…
Si je peux me permettre, en parlant de ma pratique, je propose un prêt dépannage de 5 euros en de demandant expressément à la personne de les rendre à l’occasion à une autre démunie. Je l’ai vécu, et bien, j’aime aussi imaginer ce billet qui ne fait que passer de mains en mains sans les blesser.
« demandant expressément à la personne de les rendre à l’occasion à une autre démunie. »
@Marie : C’est un truc que j’avais utilisé un temps, malheureusement, il m’a parût encore trop conditionnel en fond, un peu moins libre des deux côtés en quelque sorte.
Je peux vous assurer que je suis et reste très confiante lorsque je prête un billet, il suffit que je me souvienne de mon bonheur quand une jeune femme m’en a tendu un alors que j’étais coincée sans un radis. Les entrailles vides ont de la mémoire !
Marie :
« je suis et reste très confiante lorsque je prête un billet »
Oui bien sûr, je ne fais que proposer un point de vue, le mieux reste d’être et rester solidaire entre tous.
Tu dis vraiment des choses que je ressens, Agnès.
Cela dit, je ne pense pas qu’on doive opposer la courtoisie et l’aide plus matérielle. Les deux sont importantes et tu as coché une case sur deux, c’est déjà bien. Pour l’aide matérielle, tu seras davantage prête la prochaine fois et tu pourras agir.
Comme indiqué plus haut, si la personne hésite à recevoir, on peut suggérer de rembourser en dépannant une autre personne plus tard.
Autre possibilité : dire « c’est pour débloquer la file » ou « je l’ai trouvé par terre ce matin, il ne me manquera pas » (je l’ai déjà fait avec un billet de 10… et il faut dire que c’était vrai)
ah, je vous ai retrouvée !!!
je fais comme vous, mais pour une autre raison : je laisse passer les « petites courses » parce que je suis très lente et maladroite et que je n’aime pas sentir quelqu’un piaffer derrière moi. Bon, pas tous, car dans mon épicerie-petite-grande-surface, ils sont très nombreux. Souvent de l’alcool, malheureusement, surtout après 6 heures du soir.