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Cabane de maintenance avec fresque décorative représentant des rouages et des ouvriers

Je n’ai jamais si bien ressenti l’essence même de Noël que sur cette colline battue par le vent où deux malheureux containers à emballages recyclables dégueulaient leurs entrailles de cartons éventrés. C’est bien là tout ce qui reste de la fameuse magie de Noël et de son consumérisme forcené et vain. Deux jours après l’avalanche de cadeaux, plus une seule benne jaune disponible à des kilomètres à la ronde où nous pouvons à notre tour déposer notre offrande de vacuité. Cela dit, c’est un peu comme les hostos qui explosent pendant les épidémies de grippe ou les universités qui doivent refuser des étudiants : des choses parfaitement prévisibles et planifiables qui font pourtant dérailler la machine.

C’est Noël, c’est l’injonction à dilapider le fric qu’on n’a pas en trucs médiocres, fabriqués dans des conditions médiocres, et dont on n’a surtout pas besoin. À l’arrivée, il n’y a plus que des monceaux de cartons aussi vides que nos rêves creux d’acheter du plaisir ou du rêve avec du fric de puent-la-sueur.

Plaisir d’offrir, joie de ramasser : notre société racontée par sa énième absurdité obscène. Recyclons les reliquats de notre gaspillage effréné. Mais qui s’en préoccupe réellement en dehors des aigris et des peine-à-jouir, je vous le demande ? Et quelle échappatoire à la frénésie collective ? Chaque pas de côté, chaque erreur de jugement, chaque faux pas, sera sanctionné précisément et férocement par l’exclusion du grand raout… en dehors duquel, il ne te reste plus qu’à crever seul, dans le caniveau, la gueule ouverte. Dedans ou nulle part. Il n’y a plus d’ailleurs, plus de dehors accueillant et fraternel. Partout autour de la planète, le marché impose sa loi absolue et donc totalitaire. Chacun à sa place, que les hasards de la naissance lui ont assignée, et mort aux contestataires et autres surnuméraires ! Tu nourris la machine, tes fluides graissent ses rouages ou alors tu ne sers à rien, tu n’es rien, tu n’as plus le droit à rien.

Alors, faisons la fête et rions à gorge déployée dans les flonflons de pacotille, des amitiés virtuelles, les méta-familles décomposées, ayons le masque du bonheur pour mieux masquer notre honte, notre laideur et notre consolation sinistre d’être encore dans la danse, plutôt qu’à gratter des allumettes sous la fenêtre du festin.

96 Commentaires

  1. Holly gâchis oli… garchie vont de pair Noël et nous fêlant

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  2. Rien à ajouter, tout est dit. Et bien comme d’habitude. Enfin, je veux dire que ça me nourrit!
    Bonne fin d’année quand même.
    En souhaitant d’ors et déjà que la prochaine soit meilleur que les précédentes!

    Allez, en vrac:
    « Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté. » Antonio Gramsci
    « La seule façon de défendre ses idées et ses principes est de les faire connaître » , Wilfrid Laurier
    http://www.economiedistributive.fr/Le-Revenu-Universel-Oui-on-peut
    « Le dernier remède contre la bêtise est assurément le plus décisif : l’humilité » Robert Musil

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  3. …ou alors, on peut vivre autre chose.

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  4. qu’il gèle ou pas à pierre fendre

    pendant des années le 25 des nuits de décembre

    le ciel et les toits j’ai très bien surveillés

    là je puis sans attendre hélas vous jurer

    que je n’ai jamais vu le père Noël cheminer !!!!

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  5. Noël, son imagerie kitsch et scintillante, son holocauste d’épicéas, ce jeu de scène auquel on va se prêter à reculons quand on ne peut pas faire autrement, parce que ça fait partie de notre culture depuis les Romains, qui célébraient le solstice par des ripailles, qu’autour il y a des mômes et que ça permet de se voir à un moment, le coeur de l’hiver, où chacun se terre dans son alvéole.
    Puis Noël dégorge ses trop-pleins dans les containers, plus loin le gogo dégueulera sa cuite du 31 et les smac de circonstance rythmeront l’atonie du premier de l’An. Le 2, tout rentrera dans l’ordre. On guettera la première facture EDF de chauffage, on se pèle depuis octobre contre l’unique radiateur à huile tandis que les convecteurs livrés avec l’appart’ prennent la poussière. La neige gelée, noircie, s’accumule le long des trottoirs que les plaques de verglas rendent incommodes. Des années qu’à mesure que les commerces ferment et que les jeunes se barrent, sauf les wesh coiffés ananas grandis ici sans espoir d’avenir, des années que le bled vit au rabais. Pas ses élus. Pas la mairesse socialo-écolo avec son panzer BM, haut sur pattes, ligne fastback, sorte de gros coupé quatre portes dessiné par un styliste sous acide. Même pas hybride. Il lui faut ça pour rentrer chez elle, pas en ville puisqu’elle crèche au village dont son jules est maire, et qu’ici, elle a un appart’ vide avec son nom sur la boîte aux lettres. Comme il n’y a pas d’opposition et que l’élite d’ici est constituée de cousins qui se partagent postes-clé et planques en or, on y trouve à redire pour la forme, et ce n’est pas le journal local, à la botte, qui va répercuter. De toute façon tout le monde le sait et c’est comme ça.
    Noël, donc. Son marché débarrassé dès le matin du 26, les cabanons empilés sur le plateau des semi-remorques, remisés jusqu’à l’an prochain. Le beau sapin arraché à sa forêt promis à la décharge. La place rendue à sa vocation de parking. Des pères Noël suicidaires accrochés aux fenêtres, certains y seront oubliés, comme les autres années, endurant les intempéries jusqu’aux premiers bourgeons. Des commerçants moroses, ce qu’il reste des petits commerçants, ceux qui n’ont pas encore mis la clé sous la porte, déploreront leur énième mauvais chiffre. Certains restaus resteront fermés le 31. Les cotillons ça se passera plus loin, ailleurs. Le 31 au soir, ici, quelques pétards, des beuglantes sporadiques. La liesse c’est pour les soirs de foot. On dépense de moins en moins pour les fêtes. C’est calme. Peu de passage pour une ville de passage.
    Le temps passant, tout s’effiloche…

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    • Il y a plus de massacres de blé pour la pain que d’holocauste de sapin pour noël.
      Si l’on prend le cas du sapin ‘familial’ (jusqu’à 2m50), ils sont cultivés, comme le blé, pour être coupés. En rotation de 3-5 ans.
      Effectivement le grand sapin des municipalités est ‘prélevé’ dans des forêts et pourrait continuer à pousser (mais pas jusqu’au ciel). Personnellement, c’est moins le sapin qui me dérange que l’orgie lumineuse qui l’accompagne et qui doit cramer en une semaine, plus que nous en un an. Les forêts en france sont en développement et pas en régression. Le soucis avec les forêts domaniales c’est qu’elle sont surexploitées parce que l’onf doit être autonome financièrement. Ainsi on ne coupe pas ce qui doit être coupé mais afin de pouvoir clôturer le budget. Le sapin de strasbourg est une publicité et un appeau à touriste.

      Cela me gène cette dénonciation en forme d’auto-accusation. Bien entendu que c’est une dépense dont on ‘pourrait’ se passer. Que cela ressemble/est une sorte de frénésie cathartique non vitale que l’on pourrait zapper pour faire autre chose. Qu’y gagnerions nous ? On regarde, la larme à l’œil, l’époque ou noêl c’était une orange et pas cette orgie de dépense. Était-ce mieux ? vraiment ?
      On glose sur le pauvre qui a hi-phone ou une télé 128cm, alors qu’il pourrait consacrer cet argent à manger bio (donc qu’il ne se plaigne pas), il choisit, il assume. C’est se déculpabiliser à bon compte.
      J’ai un peu de mal avec cette culpabilité très judéo-chrétienne. Elle est de saison, mais est-elle de raison ?

      Réponse
      • J’ai la faiblesse de tenir l’arbre pour un être vivant, j’en côtoie pas mal. J’ai été bûcheron. On coupait les arbres, pas n’importe lesquels, pour pouvoir se chauffer, non pour les jeter après usage. Cela se fonde sur un usage ancestral. L’épicéa, tu peux aussi lui assigner la noble mission d’en faire les chevilles ouvrières d’un violon. Tu lui offriras ainsi une seconde vie.
        C’est tuer pour jeter qui m’ulcère. C’est tout ce qu’on jette et qui nous tue tous à petit feu.
        Tu me diras, le blé, oui… mais il prend moins de temps à pousser.

        Réponse
      • À l’échelle géologique ou écologique les 6 mois du blé ou les 5 ans du sapin de noël, c’est un peu la même chose.

        De même pour un sapin grande taille. L’espace libéré par sa place sera utile à la croissance d’un ou plusieurs autres. Moi aussi j’ai travaillé pendant 15 ans chez un expert forestier. Le soucis n’est pas de couper des arbres, mais de couper ce qu’il faut couper et ceux qui peuvent être coupés.

        Bien entendu on peut décider de ne pas couper de sapin de noël et de garder pour en faire des violons, des violons à 5000 euros que seuls les riches pourront acheter, les pauvres achetant le violon à 1500 boules venu de chine et gaspillant 8 unités écologiques par unité produite, contre 0,2 ?? en france.

        Le rapport à la nature est complexe : est-ce que l’écologie est d’arrêter le développement à ce qu’il est ? le conduire pour qu’il soit vertueux ? revenir aux temps anciens fantasmés meilleurs ? il n’y a pas de bonnes réponses, juste des réponses individuelles (et donc politiques).

        Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une forêt ‘naturelle’ ne consomme pas de CO2. Le CO2 absorbé pendant la croissance des arbres est relâché pendant son pourrissement. Il y a une faible consommation si la forêt s’étend, mais la meilleur utilisation est de couper les arbres à maturité pour piéger le carbone dans les meubles, les panneaux, les charpentes, les livres que l’on garde, et tout ce qui permet de garder le bois ‘entier’, sans qu’il re-pourrisse et retourne à la terre. Si on le brûle dans sa cheminée, on rejette son CO2. Mais on rejette le CO2 qui a été absorbé par le bois en grandissant, donc bilan nul. Si on chauffe autrement, on rejette du CO2 qui n’a pas été absorbé par ce qui rejette. Alors le chauffage au bois est le ‘moins pire’. Une bonne isolation limite, par exemple avec des murs en paille (piège de CO2)..

        Il y a des tonnes d’idées reçues. Nombres d’entre elles ont un fond romantique mais pas du tout pragmatique. Il faut juste le savoir. Mais on peut tout à fait avoir mal au cœur de voir un beau sapin de 30 mètres coupé.

        Réponse
        • Je n’ai pas poussé le questionnement aussi loin, Hervé. Mais bon, on n’est pas tous proprios ni ancrés là où on est (en mouvement est la vie), une maison écolo cela requiert des moyens, le chauffage au bois est tout de même ce qu’il y a de plus confortable, quand on en dispose, et je préfèrerais avoir chaud avec un poéle alimenté au bois que je serais allé ramasser que me peler à dix centimètres de mon radiateur électrique à huile, avec la perspective sous dix jours d’une facture EDF qui va me gratter dans les deux cents balles + abonnement forcé.
          C’est le drame de l’écologie.
          Au moment où je t’écris, 11800 vols (traçables sur Flightradar) survolent la Terre. Dans l’hémisphère de celle-ci plongé dans la nuit, des mégapoles scintillent de tous leurs gratte-ciel. Les immenses villes du tiers-monde sont parcourues par des millions de véhicules carburant à tout ce qui fait tourner un moteur à explosion, du mazout à l’alcool de bois.
          Comparé à ça, sur quoi nous n’avons pas la moindre prise, que pèse une petite flambée ?
          Et, mélomane avant tout, un violon reste à mes oreilles un violon, quel que soit son prix, son coût. Le son qu’il rend sous l’archet de l’instrumentiste me transporte au-delà de l’espace et du temps souillés par le genre humain.

          Réponse
          • J’ai du mal m’exprimer et j’en suis désolé, mais nous sommes d’accord 😉 entièrement d’accord.

            « Si on chauffe autrement, on rejette du CO2 qui n’a pas été absorbé par ce qui rejette. Alors le chauffage au bois est le ‘moins pire’ ». je répondais par avance à ceusses qui expliquent que le feu de bois rejette du CO2.

            Ici nous nous chauffons au bois depuis 18 ans, bois acheté chez un voisin qui le fait lui même, dans le coin, pratiquement aucune énergie grise sinon la tronçonneuse. Nous avons un peu froid les jours ou la température descend bas, mais on finit par s’y faire 😉

            Nous y faisons très attention,1 stère de gagné c’est 40-50 euros.

          • Une pompe à chaleur réversible est bien plus économique et écologique que le bois ou gaz de chauffage quand la température extérieure ne descend pas sous 7°C.

          • « nous nous chauffons au bois depuis 18 ans, bois acheté chez un voisin qui le fait lui même »
            Né citadin, je vis par conviction à la campagne depuis plus de 40 ans et toujours j’ai privilégié le chauffage au bois en chauffage principal.
            Dès que j’en ai eu les moyens, j’ai opté d’installer un poêle de marque Jotul (Le modèle 8) parce que ses qualités de production et de maintien de la chaleur sont tout simplement fantastiques et très économiques. Il convient pour tout le volume d’une petite maison pourvu qu’on accepte certaines disparités selon les pièces.
            Cela demande l’apprentissage de choisir quel type d’arbre est à utiliser pour démarrer ou relancer la flambée, celui pour la maintenir sans excès, etc…

            (Heureusement, j’ai longtemps tracé ma route en vagabondage et y ai appris beaucoup dans le démarrage et l’agencement d’un feu de camp effectif pour une nuit ou sous la pluie…) 😉

            Ce type de poêle ne possède pas de cendrier, le bois se consumme totalement laissant une fine cendre à répandre sur le compost ou directement sur la terre du jardin.
            Écarter résolument les types de bois de récupération qui contiennent souvent des chimies encrassant le poêle et le conduit.

            Merci herve_02 pour l’analyse écologique que tu indiques dans l’utilisation de ce chauffage, ses détracteurs utilisent des arguments qui laissent souvent pantois pour leurs répondre intelligiblement.

          • « Une pompe à chaleur réversible est bien plus économique et écologique »

            Effectivement, cependant je crois qu’il faut la prévoir dès la situation de la construction de sa maison, non ?

            Je suis assez dubitatif pour le refroidissement (bien que les années à venir laissent deviner que cela peu devenir un problème mondial crucial en fait…), créer de l’ombre dans les pièces et provoquer des mouvements d’air entre les fenêtres (moustiquaires) sont souvent des moyens simples pour rester à vivre dans une atmosphère peu oppressante…

          • @Smolski : Le type de bois dépend de l’écosystème du coin où tu vis, sauf à l’importer d’autres régions. Ici dans le sud-est, hêtre, chêne et yeuse sont privilégiés. L’allumage est assuré par un cocktail brindilles, cagettes, pommes de pin.

          • « Le type de bois dépend de l’écosystème du coin où tu vis »

            Oui bien sûr, c’est ce qu’indique herve_02 et que j’applique dans le patelin où j’habite.
            Heureusement que nous sommes en climat tempéré, nous avons des variétés tintinabulantes pour faire son choix et régler son feu à peu près à convenance…

            Au canada, dans les forêts, j’ai utilisé le bouleau et son écorce pour lancer des feux de campement et du bois flotté ou tombé pour l’entretenir.
            C’était autrement plus délicat surtout que les épinettes environnantes ne demandaient qu’à s’enflammer ! Fallait surtout pas allumer n’importe où ni n’importe comment et ne pas hésiter à utiliser un petit butane pour chauffer un peu d’eau pour cuire quelques poignées de graines et de flocons d’avoine à manger mêlé avec du miel…

            On trouvait aussi ça et là au fond d’un pré des cabanes inhabitées de vagabond ou de chasseur, genre de celle de Charlot dans le film : « La ruée vers l’or » avec table, couverts et assiettes en place et souvent un petit poêle à bois… Trop le confort, mais ne pas s’ y éterniser en considérant que nous n’en sommes pas plus propriétaires que ceux qui accaparent les richesses de la Terre au détriment de tous.

            « Celui qui ne bouge pas ne connait pas ses chaînes. » 🙂

          • « je crois qu’il faut la prévoir dès la situation de la construction de sa maison, non ? »

            Non, ça s’installe aussi sur des anciennes maisons sans problème.

            Rajouté à un puits provençal, c’est encore plus économique.

          • Une pompe a chaleur réversible consomme de l’électricité qui consomme du CO2 qui n’est pas absorbé lors de sa construction. Plus d’électricité, plus de chauffage. C’est _peut être_ le plus économique (il faut faire le calcul avec son achat, son entretien et sa consommation). Ça marche bien lorsque la température ne descend pas en dessous de 7° (sic), donc parfait pour la riviera. Chez nous cela descend bien en dessous janvier-février en plein et novembre-décembre mars-avril en pointillé. Il n’y a aucune pièce d’usure dans un poêle à bois, aucune technologie, aucune terre rare. Il peut fonctionner pendant des générations.

            En clair, notre poêle à bois tourne surtout lorsque la pompe à chaleur n’est pas rentable et pas pour avoir 21° dans toute la maison.

            Le bois doit être du bois local, il y a toujours du bois dur qui pousse. chêne, hêtre, charme, aulne, grisard (a sécher plus longtemps), bouleau (tient peu), peuplier (brûle assez vite), tilleuls (sent bon), les résineux encrassent beaucoup mais chauffent du tonnerre. Nous brûlons même notre sapin de noël, 2 ans après. Les épines donnent un coup de chaud, les branchettes sont parfaites pour allumer feu et bbq, le tronc fournis un peu de calories aussi.

            Il ne peut rien avoir de plus écologique que le bois qui ne rejette que ce qu’il a absorbé. Les forêts ‘entretenues’ produisent en moyenne 2 M3 par hectare par an, il y a 20 millions d’hectares de forêts en france, on produit (peut produire) 40 millions de M3 de bois PAR AN. Si on peut en absorber une bonne partie dans les meubles, charpentes et autre…. en brûler une bonne partie plutôt que de le laisser pourrir sur place est un bon paris écologique sur l’avenir.

            1 m3 de bois peut produire 2 500 kwh. 40 millions de M3 sont ‘équivalents’ à 100 milliards de Kwh quelques centrales nucléaires.

          • « Une pompe a chaleur réversible consomme de l’électricité qui consomme du CO2  »

            Non, énergie hydraulique, éolienne, photovoltaïque, marée motrice, houlomotrice, courants marins avec membranes oscillantes…

          • Au rythme où nous allons, l’électricité verte est pour le troisième millénaire, s’il en existe encore un pour l’humanité ?

          • « Au rythme où nous allons, l’électricité verte est pour le troisième millénaire »

            N’importe quoi, c’est en croissance exponentielle, Allemagne, Chine, Californie, Maroc… et déjà moins cher que le nucléaire…

          • Dès que j’ai une membrane oscillante dans le ruisseau d’en face, promis je m’équipe en pompe à chaleur.

            J’ai déjà le poêle, j’ai une approvisionnement en bois. Je ne dépend de personne pour me chauffer. je peux faire le ramonage et l’entretien tout seul avec une canne qui dure des générations. Je ne céderais pas aux promesses, qui demandent en échange, de dépendre d’autres.

            L’énergie verte comme dit Smolsky ne peut pas être produite à échelle individuelle. Je peux me chauffer en ne dépendant de personne (au pire je peux couper le bois tout seul, pas comme les plaquettes, les pellets et les granulées). Le jour ou le fournisseur d’électricité (oligopole) augmente le tarif, t’es baisé.

            Je dois être un néandertalien, mais installer un truc qui coûte 10-15 000 euros qu’il faut entretenir, qui a plein de pièces, des circuits, de l’électronique, de l’électricité, branché sur le réseau, la facture d’entretien annuelle, tout cela pour éviter de mettre une bûche dans le poêle. Parce que c’est ‘mieux’, non merci…

            Il y a même, pour les plus survivalistes, des tutos pour fabriquer son propre poêle rocket-stove. ce doit être un poil plus facile à faire qu’une pac.

          • « L’énergie verte comme dit Smolsky ne peut pas être produite à échelle individuelle. »

            Ah et tu crois quoi dont tu dépends de ton échelle individuelle ? C’est l’idéologie des survivalistes d’extrême droite aux USA que la petite histoire narcissique que tu te racontes devant ton miroir en regardant ton nombril. T’as vraiment rien compris au film… Ton poêle à bois, c’est toi qui l’a fabriqué, avec quels matériaux, issus de quelles mines de métaux alliés selon quelles études et essais d’ingénierie, extraits et transportés comment ? Idem ton PC Lik, tu sais à quoi t’attendre, il est fabriqué comment selon quelle chaîne techno ? nope

          • « il est fabriqué comment selon quelle chaîne techno ? »

            C’est partiellement juste, toutefois, entre des produits de base qui resteront à servir tel quel de nombreuses années, voire des siècles et des technologies de pointe qui ne cessent de se périmer plusieurs fois dans la même année !

            C’est le boulier comparé à l’informatique en quelque sorte.

            Et pour ce dernier cas, si on choisi de sélectionner que le calcul, indiscutablement le boulier l’emporte largement en terme d’énergie positive et souvent en terme de rapidité dans le résultat, comme le chauffage au bois l’emporte indéniablement sur :
            « un truc qui coûte 10-15 000 euros qu’il faut entretenir, qui a plein de pièces, des circuits, de l’électronique, de l’électricité, branché sur le réseau, la facture d’entretien annuelle ».

            🙂

          • comme d’habitude notre néo-libéral tombe rapidement dans l’invective. extrême-droite, parfait, manque plus que le homophobe et soyons fou anti sémite.

            Ce que notre néo-libéral ne comprend pas c’est la différence entre vivre seul et choisir ses dépendances.

            Ainsi le jour ou une tempête aura mis par terre 300 km de poteaux électriques chez nous, je ne pourrais plus allumer mon ordinateur et je n’aurais plus internet (je n’ai fabriqué ni l’un ni l’autre). Mais je continuerai à être chauffé (des coupures de courant de plus de quelques heures, j’ai déjà connu.) Si pour une raison ou une autre je devais faire des économies encore plus drastiques et que je décide de me désabonner d’edf, je n’aurais pas de problèmes de chauffage.

            En été tout le monde s’en cogne, mais vivre en hiver sans chauffage n’est pas possible par chez nous. On tient ‘facilement’ jusque Décembre en mettant des pulls, janvier est moralement très compliqué (avoir froid est une torture) et février un enfer. En mars on préférerait être mort.

            Ainsi ne pas avoir fabriqué son poêle (mais on peut le faire dans une vieille bouteille de gaz, avec de grandes précautions) n’a strictement aucun rapport avec le fait d’être autonome dans son utilisation et son entretien.

            Je sais bien que nos néo-libéraux ont comme antienne de rendre tout le monde dépendant des autres, c’est tellement facile de contrôler un groupe, il suffit d’en contrôler quelques uns (et c’est ce qui se passe dans notre société de vendus).

            Je sais que nous avons une certaine inter-dépendance. Ainsi j’ai quelques poules (que je n’ai pas fabriquées), mais si je voulais je pourrais ‘fabriquer’ les suivantes avec quelques compétences qui sont encore disponibles (pour le moment) chez quelques anciens. Je sais que je suis dépendant pour le blé qui les nourrit. Car il faut une grande surface pour faire suffisamment de blé (surface que je n’ai pas). Mais connaissant mon approvisionnement en blé, je choisi cette dépendance. Et la personne chez qui j’achète PEUT (si elle veut) devenir indépendante pour le blé (cela implique des baisses de rendements et peut être des surfaces moins grandes) mais elle a la terre et le grain. Il ne faut pas beaucoup plus, le blé n’ayant pas besoin d’être arrosé.

            Je ne suis pas assez bête pour ne pas comprendre qu’une certaine dépendance existe et je m’interrogerai sur l’intelligence de la personne qui imagine que je ne puisse pas saisir la chose. Je m’interrogerai d’autant plus qu’elle ne comprends pas que l’on peut décider d’être le plus indépendant pour certaines choses et s’en foutre pour d’autre. Demain je peux me passer d’acheter de l’alimentaire (hormis quelques trucs chez mes voisins, et encore) ce sera dur car cela implique de faire une croix sur certains produits, mais on mangera à notre faim.

            Je peux décider de ne plus être raccordé à l’eau courante et puiser ou récupérer la pluie. Ce sera moins (bien moins) confortable mais réalisable. Si je veux aller à l’extrême et me dé-raccorder edf. Ce sera encore vivable, même si très très inconfortable si on veut maintenir nos habitudes de vie. Et dans cet extrémisme (pas de droite que notre néo-libéral se rassure) j’aurais encore chaud.

            J’imagine ma vie comme un ensemble de cercles concentriques. Avec moi comme centre et un ensemble de cercles de plus en plus larges. Je VEUX que tout ce qui m’est important soit sécurisé que je ne dépende que de gens en qui j’ai confiance, vraiment confiance.

            Ainsi si demain je devais construire une utopie et que j’ai un spécialiste des pac avec nous et qui m’affirme être capable de les réparer, les installer, sans avoir besoin de commander une pièce chez un unique fournisseur, qu’on peut usiner les pièces d’usure et réparer l’électronique (changer un condo qui a fait son temps) je dis banco si j’arrive à dimensionner éoliennes (DIY) et panneaux solaires (achetés) (le mieux serait de faire une petite turbine sur une retenue d’eau) de manière satisfaisante.Cela fait beaucoup de SI alors qu’une simple bûche dans un simple poêle (on trouve des petits trucs à 50 euros – des godins – sur le bon coin) fait l’affaire.

            Je sais que je ne fabrique pas mes fils électriques et je ne sais même pas comment il font (j’ai une petite idée : étirer un brin de cuivre et l’enrober dans une gaine), mais ce que je sais : lorsque j’ai acheté la bobine, je ne dépend plus de personne. je serais mille fois plus réticent à installer un truc d’une techno que je ne connais pas et ne maîtrise pas avec tout plein de pièces qui valent des bras pour un truc qui est pour le moment important.

            C’est si compliqué à comprendre ?

            J’ai fait pas mal de recherche sur l’énergie ‘verte’ ou auto-production électrique : c’est assez compliqué avec plein de pièces d’usures (les panneaux, les batteries, les convertisseurs), des perte de rendements en conversion et changement de voltage. rien n’est simple. Alors je suis raccordé pour le moment.

          • @Hervé : Aspirer à une forme d’autarcie est utopique lorsqu’on est locataire et voué à le rester. En matière de chauffage c’est le convecteur, le gaz surtaxé, le mazout, le chauffage central (plus ou moins efficace), rarement le bois. Quant aux poêles à granules, c’est l’Arlésienne : on en entend surtout parler.
            Ici où on balance entre moyenne-montagne et montagne de chez montagnes, on a des logements sociaux dans certains villages qui n’ont jamais trouvés preneurs sur le long terme à cause, justement, du chauffage électrique, par des hivers qui peuvent s’étendre sur six mois où le thermomètre va allègrement descendre à – 15° et en deçà. Dans mon bled, on a coutume de voir une première barque de déménagements après la facture EDF de janvier, une deuxième après celle de mars. Ce sont des gens arrivés là au printemps et en été et c’est lié à un contexte purement local : ville à l’écart, économie agonisante, pas d’emplois, peu de loisirs, dessertes problématiques, désert médical, on vient se poser là un temps parce que les loyers restent abordables mais la vie autour est coûteuse et à la première opportunité, on trace. C’est le lot de tous ces bleds à l’intérieur des terres qui ont longtemps vécu sur une macro-économie paysanne et qui se sont attardés dans un fonctionnement datant des années 60.
            Bref, on fait beaucoup de battage autour des passeoires énergétiques depuis une bonne décennie, avec des empilements de mesurettes fiscales à l’intention des proprios désireux de faire des travaux, mais le fait est que des doubles-vitrages ne peuvent suffire lorsque dans les vieilles baraques tu as des hauteurs de plafonds qui culminent à trois mètres et plus, des faux-plafonds en carreaux de polystyrène expansé avec rien en dessous, de la laine de pierre derrière les parois de placo en façade mais un enduit extérieur imprégné de mousses, que tu as des ponts thermiques un peu partout… et des convecteurs que tu vas brancher au minimum, quand tu ne vas pas te chauffer au kerdane ou pire, au Butagaz, avec l’humidité que ça va générer, plus les odeurs et les risques d’intox au monox.
            Les bleds que j’évoque sont peuplés depuis la fin du néolithique. Sans remonter aussi loin, on y vivait il y a un demi-siècle sans placos ni double-vitrages et les vieux en attestent, les hivers étaient plus longs et bien plus froids qu’à présent. Alors ils s’en sortaient comment ?
            Avec des poêles, des cheminées – d’ailleurs il y avait ici une industrie du bois qui a fait vivre des générations d’ouvriers, avec alentour des réserves quasi inépuisables.
            Au mazout, au charbon, plus marginal, il fallait le faire venir de loin mais à l’époque il y avait encore le chemin de fer.
            Là, on est plus ou moins bien isolés, les apparts sont labelisés, les tauliers ont allégé leurs impôts aux frais des contribuables mais d’une on se pèle, de deux le populo ne s’installe plus, ça va ça vient, il y a de plus en plus de meublés et rien que dans mon bled on dénombre entre 1500 et 2000 apparts qui restent inoccupés, pour une population qui tourne autour de 17.000 habitants dans un département qui en compte globalement autour de 110.000.
            En ville ce n’est pas mieux. L’utopie du logement sain, isolé, au chauffage économique alimenté par des énergies renouvelables n’est pas compatible avec l’idéal du taulier courant, tirer un max de pognon du minimum de surface en s’évitant un max de frais, tant pis pour les pigeons qui viendront nicher là le temps de se refaire des cartons.
            C’est un choix de société.

          • « Aspirer à une forme d’autarcie est utopique lorsqu’on est locataire et voué à le rester. »

            C’est le propre de toutes les utopies de n’exister que par elle-même.
            En fait, chaque pas qui est fait la bâtie toute entière !

            « L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisée. » – T Monod

          • Oui @Alseste tu as entièrement raison. J’ai vu dans le village de mon grand père ce genre de choses, sauf que les loyers étaient de gré à gré, pas tellement dans une vision de rentabilité et avec un climat un peu plus sympa, mais l’esprit était le même : 45 mn de la ‘grande’ ville par des routes de ‘montage’. tu restes parce que tu n’as pas les moyens d’aller ailleurs.

            Je note dans ton commentaire le ‘locataire à vie’. Je crois que c’est le point de départ du servage, devoir trouver chaque mois une somme fixe juste pour avoir le droit de ne pas être dehors. Je sais que des personnes dont Smolsky honnissent la propriété, mais de mon point de vue, c’est la première chose à acquérir : une portion de chez soi. Que ce soit une entière propriété ou soyons fou une propriété d’usage que l’on peut ‘échanger’ facilement (une utopie à l’échelle du pays). il FAUT être propriétaire (ou au moins pas locataire) si on veut commencer à être libre.

            Cela à de nombreux inconvénients : cela entrave la mobilité. Nos libéraux conchient les pauvres qui sont ‘encristés’ dans leur maison et donc moins facilement mobile pour aller prendre le travail précaire à 200 km. Mais intellectuellement, à moins d’habiter en laponie, il est fort probable que plus proche des 200 km habite une personne qui est susceptible de prendre cet emploi. Il est plutôt simple de former les gens, lorsque ta mission est le développement du territoire. Cela veut dire faire ton métier et pas empocher les subsides pour abreuver les copains avec des études bidons qui ne servent qu’à caler les armoires bancales des fonctionnaires et assimilés qui travaillent avec pratiquement rien. Avec des caisses vides, pas d’argent pour la formation, pour le développement du territoire.

            Bien entendu, il y a des transport en commun. enfin… si tu as de la chance. J’ai une histoire à raconter. Lorsque le Shéma de COhérence Territoriale des comm d’agglo de soissons et alentours. il y a 3 ‘grosses’ villes, Soissons (déprise industrielle- un temps phare dans le logiciel libre), Chateau thierry (zone champagne), saint quentin (patrie de x. bertrand). Et donc potentiellement un triangle (pas amoureux) pour initier un plan de dev. économique. Ben non, l’objectif était de faire un axe soissons-paris pour envoyer les gens travailler sur paris (220 bornes A/R), ils ont même pensé à dégager une zone de construction d’un lotissement en périphérie de soissons vers Paris (plus que 210 bornes A/R). Il y a une ligne laon-soissons-Paris-gare-du-nord qui marchouille (enfin la sncf). Pas évident mais jouable pour les jeunes et les habitués (ils ont déjà supprimé l’abonnement travail pour les gens qui ne vont pas jusque paris intra-muros). Et bien comme ils veulent faire une ligne RER paris -> aéroport-charles-de-gaulle (avec des billets qui coûtent un bras et un demi foie) et que cela va ‘saturer’ les voies actuelles, ils vont à moyen terme (3-5 ans?) supprimer la ligne soissons paris gare du nord et la dévier sur le bourget. Banlieue 93.

            Cela va foutre en l’air le modèle économique de nombre de gens qui travaillent sur paris : qu’ils crèvent. Si tu as un loyer ou un crédit tu es obligé de vendre, sinon c’est la rue. Pas moyen de réduire la voilure et rester dans ton monde tu devra aller sur les routes. Bien entendu, il va toujours y avoir un abrutis (j’ai des noms) qui va venir beugler (en insultant histoire de) qu’il faut savoir bouger. Quelle connerie ! la population est plus ou moins répartie sur le territoire il serait con (et le mot est faible pour un maux fort) de demander à un mec de limoge d’aller prendre un taff à orléans et un mec d’orléans de prendre un taff à limoges : tu désocialises 2 familles, juste pour rien, pour recommencer 10 ans après.

            Que les gens décident de changer d’air pas de soucis, qu’ils soient poussés pour la rentabilité et broyés 5 ans plus tard est ignoble. Ceusses qui donnent des leçons gardent la maison familiale et le cercle d’amis et n’ont pas de problème financier à faire les trajets régulièrement (je pense au crétin qui explique qu’il vient bien de lyon à paris). Ce n’est pas un exemple mais l’exception qui confirme la règle que la mobilité est un concept d’esclavage.

            L’utopie peut être réalisée partiellement (une utopie non parfaite). Son existence est du même ordre que ruffin à l’assemblée : porter une parole qui _peut_ peut être ouvrir des esprits et donner envie d’autre chose. L’envie d’autre chose est le point de départ du changement.

          • « Je sais que des personnes dont Smolski honnissent la propriété »

            Non, ce que j’honnis c’est l’accaparement, c’est à dire lorsque « abusivement » tu es proprio de davantage qu’il ne t’es nécessaire pour vivre sereinement.
            🙂

            Dans le propos, nous étions locataires de la maison que nous occupons actuellement. Les proprios nous ont joué un sale tour en se faisant volontairement saisir la baraque pour dettes. Elle a été vendue au feu (enchère juridique) et nous avons pu l’acquérir avec un prêt sur 25 ans qui équivalait à notre loyer mensuel et de plus dégressif (fini il y a 10 ans) !
            Lorsqu’il sera temps, nous la vendrons pour une maison isolée dans une région désertifiée par goût et conviction et y développer au possible un système quotidien autarcique plus en rapport avec nos idéaux partagées.

            À vrai dire, il me semble avoir toujours vécu ainsi, porté par l’utopie anarchiste acquise dès la petite enfance dans les rues du 93. Non que j’y réussisse à chaque fois, mais, d’aussi loin que je me souvienne, le pas est resté le même tout du long…

          • @Hervé : Devenir proprio… Question de moyens au départ et tout au long. Et puis tout dépend du schéma perso. Pour qui a une famille, une vie structurée dans les normes, OK, ce peut être un objectif. Quand tu es seul(e) et sans attaches, c’est différent. Ensuite il faut rouver son coin idéal et je le redis, disposer de thune. Là où je suis, la moindre baraque à l’écart, dotée de l’indispensable extérieur (indispensable dans un pays où on vit dehors la majeure partie de l’année, sans quoi on végète dans son cube), titre ses 200.000 euros. Compte en sus les éventuels travaux, la taxe foncière qui dans certains coins va te plomber le budget pour des mois, les charges de copro pour qui tombe dans ce piège. Donc je ne suis pas sûr que tu sois plus libre en tant que proprio qu’en qualité de locataire. Tu loues, tu te barres quand tu en as marre, que le voisinage devient lourd, que ton quartier se dégrade, que tu as fait le tour de ton bled, tu as un taf tu t’accordes une marge de trente à quarante bornes, et pour qui aime ça, dont je suis, changer de coin c’est changer de vie, évoluer vers d’autres modes de vie, d’autres gens, d’autres milieux…
            Là je reste dans un schéma provincial, étant parfaitement étranger à l’univers francilien.
            Une fois libéré du taf, tu as comme postulant proprio et comme locataire potentiel à prendre en compte certains détails importants : l’accès aux soins et à ce qui reste des services publics, l’existence ou non de transports en commun et d’un lien social, qui tient à des questions de mentalités vernaculaires.

          • « Tu loues, tu te barres quand tu en as marre »

            Tu subis la location et tu te barres pas plus si tu en as marre, surtout avec de petits revenus.

            Seul le vagabondage permet de tracer sa route.
            Ça ne veut pas dire que c’est facile, mais la plupart des charges qui te reviennent restent à ta portée.

            J’ai témoigné que j’habitais une maison achetée, je précise qu’en tant que vagabond, la propriété a été mise au nom de ma copine afin que toujours je passe la porte dans un sens ou dans l’autre d’une manière intègre, ce qui est nécessaire à ma personne, contrairement à mon amie.

            « un lien social, qui tient à des questions de mentalités vernaculaires »
            Je ne m’arrête à rien dans les rencontres que je fais. Lien Social est une fumisterie de bourgeois accompli.

          • @Smolski : Oui, je trace quand ça me chante, c’est l’un des avantages à être seul et sans attaches, je n’appelle pas ça du vagabondage mais du nomadisme. Tu trouves à peu près partout dans les gros villages et petites villes peinardes, des trucs à louer pas trop cher où te poser le temps que l’envie d’être aileurs te chatouille les orteils.
            Subir la location, ça dépend des cas. J’ai eu des tauliers qui étaient des frappes, j’en ai eu qui étaient sympas, à l’écoute. Les tauliers ne sont pas tous des gros boomers qui capitalisent sur la crise du logement. Ceux-là, quand tu es un vieux routier de la loc, tu les décèles au pemier coup d’oeil.
            Quoi que tu fasses, où que tu ailles, tu subis d’une façon ou d’une autre le système en place à quelque niveau que ce soit. Je vivrais dans un fourgon aménagé, j’aurais besoin du mécano, il y aurait le contrôle technique, l’assurance, etc. Tu es proprio, tu crois que tu es chez toi, tranquille, peinard, demain il y a un projet d’autoroute, de stade, d’aérodrome, des beaufs viennent faire construire à trois mètres de ta baraque. La tranquillité chez soi de chez chez soi, c’est une utopie bourgeoise héritée du vieux monde féodal. A moins de disposer des moyens matériels et du mental nécessaire à vivre complètement isolé au fin fond de l’Aubrac…
            Quant au lien social, appelle ça comme tu veux, c’est la capacité à « être avec »… hors des sentiers balisés de l’associatif et de la sociabilité organisée en général. C’est quelque chose qui se passe autour d’une table, dans des activités de partage autour de loisirs, de centres d’intérêt, et ça tu ne trouves pas partout des gens assez ouverts pour sortir de leur zone de confort, genre les gens d’ici, avec qui on a grandi, dont on partage le même accent, la même histoire, en excluant de fait tout ce qui ne correspond pas à ces critères plus d’autres essentiellement culturels, la chasse, la pêche, la détention d’un 4X4… et le fait d' »avoir acheté ».
            Là encore, les réminiscences féodales ont la peau dure.

          • Je serais assez intéressée par les signaux permettant de détecter le Ténardier bailleur, ayant tendance à en avoir trop souvent.

          • Aaaah, la liberté de pouvoir tout quitter , du jour au lendemain. Tracer sa route et recommencer une nouvelle vie, retrouver un travail pour survivre (pour les femmes il y a toujours le moyen de trouver un mec qui t’entretienne, jusqu’à un certain age), retrouver une vie sociale et des amis, retrouver un logement. L’éternel recommencement, la vie en tranches. Le mythe du mec qui part chercher un paquet de cigarette et qui ne revient jamais.

            Le retour au chasseur-cueilleur qui doit trouver un lieu accueillant permettant sa survie. Avant c’était eau et nourriture, maintenant c’est logement et travail. Des milliers d’années d’évolution que l’on raye d’un seul trait de plume. Le grand bond en avant.

            Plus on vieillit plus c’est difficile, à moins évidemment de professer comme les punks qu’il vaut mieux mourir jeune. Bien entendu cela veut dire pas de familles car il ne faut dépendre de personne et que personne ne dépende de soi. Une vie de solitude et d’errance. Pas certain que la majorité soit prête à s’imposer cela. Et comme on est seul, faut pas avoir d’accident de la vie, sinon tout s’effondre et on se retrouver à la rue avec la pente infernale de la dé-socialisation.

            bigre… cela fait rêver. 😉

            La vie n’est pas simple pour les pauvres.

          • « Le retour au chasseur-cueilleur qui doit trouver un lieu accueillant permettant sa survie. Avant c’était eau et nourriture, maintenant c’est logement et travail. Des milliers d’années d’évolution que l’on raye d’un seul trait de plume. Le grand bond en avant. »
            Ceci est l’état social de base pour l’homosapiens que nous sommes toujours et restons.
            Source : Où en sommes-nous ? – Une esquisse de l’histoire humaine
            Emmanuelle Todd

            J’avoue que ce type de vie m’a toujours séduit, j’ai toujours préféré être l’indien face au cow boy, le truand face au policier, bref, l’isolé du groupe ouvert à tout et à tous, non grégaire par essence d’âme.

            « Des milliers d’années d’évolution que l’on raye d’un seul trait de plume. »
            Au contraire, ainsi nous rayons des millénaires de sédentarisme sectaire, nous forgeons les leviers brisant les chaînes que les pouvoirs instaurent boucle après boucle, avilissant à leur profit jusqu’aux instincts mêmes de notre espèce commune.

            Vivre en solitaire ne veut pas dire ne pas vivre ensemble.
            Toute piste est un chemin menant des uns aux autres, comme la lecture d’un livre, l’écoute d’une musique, le charme d’un dessin… Et la Route est initialement le tout de tout ça ! Historiquement et résolument à jamais.

          • J’aimerai compléter ma réponse précédente.

            Il est indéniable que pour que la transmission et l’évolution des savoirs se fassent le mieux, il faut des systèmes stables et structurés, ainsi, tout reste en place et les nouveaux s’appuient sur les acquis des anciens.
            Parfait.

            Cependant, cette stabilité entraîne la nécessité de conquête et la structuration sociale qui va avec puisque de plus en plus de gens vivent ensemble, il faut agrandir sans cesse l’espace commun.

            Nous voilà aux portes du système fasciste.
            Le fascisme permet que tout ordre se propage directement du plus haut au plus bas de l’échelle hiérarchique. On ne discute pas cet ordre.
            C’est un système social très efficace : une volonté, un peuple.

            On voit là les dépends de cette efficacité, les guerres et tout l’toutim jusqu’à même l’extinctions définitives !
            Si nous ne pouvons être les vainqueurs, emportons le monde dans l’abîme avec nous.

            Est-ce vraiment cela que nous attendons de notre société, le meilleur de la technique au pire de la conduite pour s’y maintenir ?

            Pour ma part, je choisi de vivre selon les petits moyens dont je peux disposer. Pas de fortune, pas de marge de sécurité absolue, et de là, je trace une route déambulatoire entre toutes les possibilités qui me restent et qui me semblent aussi infini que l’espace par le bonheur et la fierté que cela me procure et que je partage librement entre tous sans limite, aucune.

          • Je réponds d’abord à Agnès à propos des tauliers.
            L’annonce, le libellé, les photos publiées te fournissent déjà quelques éléments de base. Un appart mis à louer doit être nickel-chrome, photographié volets ouverts, pas de tâche d’humidité, pas de pâtés de crasse le long des plinthes, les sanitaires comme s’ils sortaient de l’usine. Le texte est succinct, décrie et situe l’appart’ avec précision, décline loyer et charges, coordonnées de contact. Plus il y a de littérature, plus ça craint (d’après mon humble mais cependant vieille expérience).
            Il y a une typologie du proprio à embrouilles. Tu as évidemment la petite vieille pour qui louer des apparts est un business qui n’a pas évolué depuis la crise du logement d’après-guerre, qui va te louer parfois pas trop cher un truc pas trop aux normes où tu vas te peler l’hiver venu, sans espoir de travaux, et l’été ce sera envahi de cafards.
            Tu as l’Arlésienne : les darons te font visiter mais la taulière c’est fifils/fifille qui vit loin, qui est occupé(e), n’a pas le temps et qui va trancher selon l’avis de ses darons. Tu risques d’avoir à attendre le verdict le temps de trouver autre chose.
            Tu as l’annonce à piège : tu es supposée traiter direct avec le proprio mais lorsqu’il s’agit de signer, il te dit qu’il faut passer par telle agence. A fuir.
            Tu as le beauf-qu’a-hérité. Qui se pointe à la visite flanqué de sa dondon et de son troupeau de kevins « pour qu’il y ait des témoins ocazou ». Qui va ratiociner, se plaindre de ses locataires précédents qui mettaient le ouaille, ont laissé l’appart en ruines. Te poser des questions façon interrogatoire de la Tchéka. A ce stade-là, tu t’es déjà barrée.
            Tu as le bouseux-qu’a-hérité-et-qui-s’essaie-dans-l’immo, près de ses sous, procédurier, qui va te demander des tonnes de fafs pour les donner à lire à un pote évidemment gendarme, homme de loi, bref, qui s’y connaît.
            Et puis le top du top, le couple de rentiers boomers qui joue les grands bourgeois, qui va te regarder de haut, ça cocotte précieux, ça se pointe en Merco blanche, si tu traites avec ces gens-là fais une croix sur ta tranquillité, ils vont te faire des petites visites de courtoisie régulièrement, et tu es à peu près sûre qu’en cours de bail tu auras droit à un congé pour vente.
            Après tu as une flopée de sous-catégories liées au contexte où tu te trouves. Le pégreleux de terroir qui a acheté à bas prix un vieil immeuble qui n’arrivait pas à se vendre, qui a refait lui-même les travaux de mise aux normes mais à l’arrache, qui loue charges comprises mais qui va chercher à t’arnaquer sur l’eau, le gaz et l’électricité avec des justificatifs bidons, le couple bobo à look post baba mais pas cool du tout, le pas clair qui va vouloir garder un double des clés, bref c’est vaste.
            Au passage, quand tu vis déjà depuis un certain temps dans le même recoin de terre et que tu t’y es fait des relations, tu disposes de quoi déminer le terrain sous forme de listes noires que les gens se repassent. C’est le cas dans mon bled.
            Tracer le portrait du proprio cool est plus simple. Il ne va pas te demander ta collec de quittances de loyer, avec surtout les trois dernières si tu loues vide. Il ne rechigne pas à signer avec quelqu’un qui n’a pas de job fixe ou qui survit de minima sociaux, du moment qu’il est payé au début du mois, qu’il a la garantie des APL, et que le postulant locataire ne se pointe pas les pupilles éclatées une canette de 8.6 à la main. Qui va s’intéresser à toi, avec bienveillance, en tant que personne, même s’il y a dans cette attitude l’arrière-pensée de savoir ce que tu as dans le ventre. Bref, quelqu’un aux prises avec les réalités actuelles et qui a à proposer une loc dont le loyer lui permettra de préparer sa retraite ou de l’arrondir (il te le dit), contribuer aux études de ses rejetons, bref… les préoccupations de ceux qui en ont « un peu », la petite classe moyenne, disons. La signature va se faire chez lui, il va te proposer un café, la tractation va évoluer en conversation et il va même te proposer de t’aider à emménager s’il dispose du véhicule ad-hoc.

            Pour le reste, être libre et sans attaches et vivre sa vie comme un road-movie, ça peut paraître romantique vu de l’extérieur, certains parleraient de destin, je pense quant à moi que c’est la conséquence d’une histoire familale qui amènera certains d’entre nous à développer des différences et un état d’esprit qui vont les amener à évoluer hors des cadres courants, couple, famille, implantation en un lieu qui a du sens pour soi et pour les siens, etc. Il peut y avoir comme chez Smolski une option philosophique elle-même née d’un vécu comme il peut n’y avoir rien de tout ça, aucun projet autre que vivre au jour le jour, et vivre au mieux, au gré du vent et des rencontres.
            Le chasseur-cueilleur du Néolithique, versus le Sapiens sédentarisé qui a inventé la territorialité et par là, l’embryon de la civilisation, pour moi ça n’a guère de rapport. Ou on est fait pour rentrer dans les cadres bimillénaires qui sont les fondements de nos civilisations et le socle de la Société telle que nous la connaissons, ou on n’est pas fait pour ça, et chercher à s’y adapter ne mènera à rien de valable, à la limite on va jouer le jeu un temps avant de s’en lasser, et ça restera dans le faux-semblant, le jeu de rôles surjoué d’abord, mal joué ensuite. D’ailleurs, on ne peut pas dire que dans l’ensemble, ces cadres soient voués à perdurer indéfiniment. Ils explosent les uns après les autres. On le voit avec les familles monoparentales et le nombre de femmes, d’hommes qui se retrouvent à la cinquantaine, à la soixantaine, à chercher vaille que vaille à se reconstruire une vie de couple alourdie par des bagages de crise, divorces, petits revenus, retraites minimalistes, dettes à rallonges, accidents de la vie, progénitures dispersées aux quatre vents… On est là au coeur des problématiques d’une société qui n’en est plus vraiment une, puisque composée d’entités de plus en plus dissociées, hétérogènes, antagonistes voire, et face à ça, un système qui fonctionne comme si les cadres étaient restés les mêmes, qui grosso modo ne concerne que ce qu’on appelle les classes moyennes et supérieures, laissant de côté tout le reste, ou entendant le gérer par la contrainte.

          • « cela veut dire pas de familles car il ne faut dépendre de personne et que personne ne dépende de soi. Une vie de solitude et d’errance. »

            L’humain isolé de son espèce meurt.
            Donc vivre sans attache ne veut pas dire qu’on vit seul. Chaque rencontre est alors une nécessité à réussir de créer le lien, ce que faire ce peu. Et ces liens sont indéfectibles dans le temps, inusables puisque personne ne reste ensemble suffisamment longtemps pour les épuiser.

            Tu parles des punks. Ce sont des groupes humains qui ne font que se tôlérer et ne recherchent aucun lien qui ne soit pas à leur profit immédiat.
            Sinon ils meurent… faim, froid, maladies, overdose…
            Je les fréquente à l’occasion, mais je n’y vois jamais de liberté partagée, sinon celle de violer autrui d’arrogance comme on pollue une source d’eau pure.

          • « Ou on est fait pour rentrer dans les cadres bimillénaires qui sont les fondements de nos civilisations et le socle de la Société telle que nous la connaissons, ou on n’est pas fait pour ça »

            C’est un peu simple, l’éspèce humaine est telle qu’aucun humain ne survit seul, ni ne se procrée, bien sûr.
            L’amibe elle le peut puisqu’elle se reproduit par parthénogenèse, et j’ai lu dans un bouquin historique des arbres qu’eux-mêmes sont capables de se reproduire à partir de leurs racines, ce qui fait que le premier d’entre eux existent totalement dans le dernier venu.
            Dès lors que l’humain ne peut exister seul, aucun ne peut s’astreindre d’un système social lui permettant d’être cohérent.

            Comme je l’indique dans mon post précédent, être nomade ne signifie pas qu’on n’existe pas dans un système, sauf que celui-ci englobe l’Univers et partout où dans cet univers nous rencontrons une présence, nous la faisons nôtre, nous l’épousons et nous nous reconnaissons totalement en elle. On peut dire que notre empathie nous y contraint.

            Cette fonction est utilisée par les religions, les pays, les nations, les régions, la parenté, la famille afin de nous soustraire à notre nature errante, contre-productrice non à l’espèce mais à l’asservissement social lié à la peur d’être seul et d’en mourir immédiatement.

            Debout, les damnés de la Terre, debout les forçats de la faim !

            « On est là au coeur des problématiques d’une société qui n’en est plus vraiment une »

            Que nenni, chaque société de conquête est identique dans la forme à la précédente, il n’y a que la formule qui se modifie :

            Pour dieu
            Pour la patrie
            Pour l’idéal
            Pour…

            Et donc, « contre » quelque chose qui est (plus ou moins…] antinomique.

            Que des personnes s’y perdent est normal, c’est fait pour. Ce processus est en fait l’exercice du pouvoir afin d’obscurantiser les esprits de ceux dont on veut l’abandon à soi. C’est donc commencer par détruire leur soi à eux !
            Aujourd’hui, la télé le fait très bien, entre autre…

            « Je ne veux pas que vous m’obéïssiez, je veux que vous aimiez ce que je fais de vous… » Big Brother

          • @Smolski : Je passe tant de temps quelque part où je construis quelque chose qui reste là quand je repars, celles et ceux avec qui j’ai construit reprennent le canevas. Moi, j’ai appris de ce passage et à mon tour je transmettrai ce que j’ai appris, ailleurs.
            On n’est donc pas dans le solipsisme, attitude qui à mon sens, va nuire à la communication avec l’autre. Ni dans l’idée de clan, de se tenir à part et d’exprimer cette distance dans l’ostentation, telle que tu la décris chez les punks, telle qu’on peut la voir chez les wesh.
            D’ailleurs c’est comme avec les tauliers. Tu sens d’instinct avec qui tu vas pouvoir communiquer, partager, construire quelque chose. Il faut y être disposé aussi, avoir l’esprit clair, débarrassé de certains soucis (d’ordres matériel et sentimental, ne pas se sentir trop accablé non plus par un état de solitude mal vécu). La route est ouverte à qui a de bonnes chaussures. Si c’est le cas, tes chaussures, tu ne les sens pas à tes pieds. Eh bien, les gens avec qui tu as un bon feeling, c’est pareil, tout semble aller de soi, sans questions tordues, sans jugement, sans mise en balance entre leur façon de vivre et la tienne.

          • @Smolski, re : Société de conquête… la nôtre je la verrais davantage dans une optique de déclin et de dissolution des systèmes de valeurs et des idéologies qui ont présidé jusqu’alors. Reste le fric comme valeur-refuge, et ses corollaires autoritaires pensés en tant qu’oripeaux de système. Protéger ceux qu’en ont contre ceux qu’en ont pas, et maintenir les masses, grâce à la télé et les réseaux asociaux, dans un état de débilité propice à la docilité et à l’achat.
            Notre époque constitue la somme de ce qui l’a fabriquée depuis l’ère industrielle. C’est une époque de bilan plus que de conquête. On va se trouver bientôt à la croisée des chemins. Tant que le populo sera tenu par les neuroleptiques de masse déjà cités, plus le foot, les jeux, les crédits à la conso, les pouvoirs n’auront pas de souci à se faire, sauf accident majeur, de l’ordre de l’épouvantable, qu’ils ne sauront pas gérer (attentat dans une école, attentat bactériologique, tuerie de masse engendrant un conflit inter-communautaire). Mais ce qui a commencé à se déliter depuis déjà pas mal d’années va poursuivre son lent travail d’évolution, prise de conscience chez les uns que le système tel qu’il existe est une machine infernale et qu’il n’est rien à attendre de la politique, extension du désastre déjà existant dans les cités, extension de la précarité et de la grande pauvreté qui fatalement devra trouver une solution en marche forcée de la part des pouvoirs (salaire de vie) ou provoquer des débordements sporadiques.
            Je crois qu’on ne peut plus entourlouper le populo dans son sensemble, à l’heure actuelle, avec des principes et des idéologies « venues d’en haut », Dieu, la patrie, le terroir, l’identité nationale… ça va marcher chez quelques-uns, minoritaires, il y en a toujours qui resteront à la traîne, qui entendront freiner les lames de fond, attachés au passé, mais a commencé à se dissoudre va continuer à se dissoudre, s’effilocher, s’éparpiller. L’Histoire va continuer de s’écrire avec une encre non encore utilisée. C’est du moins le sentiment que j’ai.

          • « C’est une époque de bilan plus que de conquête »
            Pas faux mais ça ne change rien.

            « sauf accident majeur, de l’ordre de l’épouvantable »
            Je crois que nous y sommes, écologiquement parlant nous glissons dans un gouffre d’irresponsabilités totales !

            « Dieu, la patrie, le terroir, l’identité nationale… ça va marcher chez quelques-uns, minoritaires »
            Ce sont les valeurs refuges antédiluviennes de l’esprit humain, pourquoi cesseraient-elles ? Et ce sont bien celles qui forgentl’autodestruction de notre espèce :
            Emportons le monde avec nous dans l’abîme…

            « L’Histoire va continuer de s’écrire avec une encre non encore utilisée. »
            On ne peut dire mieux du fol espoir que la plupart d’entre les marginaux que nous sommes partageons sans doute…

          • @ Smolski :
            « C’est une époque de bilan plus que de conquête
            – Pas faux mais ça ne change rien. »
            – Si, je crois qu’on est en train de revenir de tout. Mais de TOUT.

            « sauf accident majeur, de l’ordre de l’épouvantable
            – Je crois que nous y sommes, écologiquement parlant nous glissons dans un gouffre d’irresponsabilités totales ! »
            – Absolument. Mais pour que le message passe, il faudra s’y prendre autrement qu’en levant de nouvelles taxes au nom du sauvetage de la planète. Cela lèse les plus modestes et dessert la cause écologiste. Ne pas confondre écologie et écologisme : ce qu’en font les gens comme Hulot, Royal et autres prétendant(e)s à quelque portefeuille. De toute façon, dans ce pays, dès qu’il est question d’écologie, on a toujours nagé entre deux eaux. L’écologie est incompatible avec le productivisme et le consumérisme, avec l’idéal de croissance, donc. Va faire comprendre ça aux technocrates mafieux de l’UE. Et au populo pour qui le bonheur passe par une grosse cylindrée allemande.

            « Dieu, la patrie, le terroir, l’identité nationale… ça va marcher chez quelques-uns, minoritaires »
            – Ce sont les valeurs refuges antédiluviennes de l’esprit humain, pourquoi cesseraient-elles ?
            – Elles sont fictives, abstraites et servent de substitut idéologique à quelques réacs des générations finissantes et à des beaufs décérébrés du monde rural (genre Chasse, Pêche, Nature et Traditions). La failllite des idéologies, la lassitude à l’égard du discours politique, la régression où nous a conduits le libéralisme portent ceux qui le subissent, et qui vont être de plus en plus nombreux à le subir avec toujours plus de rigueur, à revendiquer du concret, du palpable, de l’immédiat.

            « L’Histoire va continuer de s’écrire avec une encre non encore utilisée.
            – On ne peut dire mieux du fol espoir que la plupart d’entre les marginaux que nous sommes partageons sans doute… »
            – Pas que les marginaux que nous sommes, Smolski. Ce fol espoir gagne parmi la population des « inclus ». Naguère, quand tu parlais d’anarchie, on te prenait pour un poète dans son trip ou pour une espèce d’écervelé. Le problème est que beaucoup assimilent encore l’anarchie à la violence, à la guerre civile, ou à d’obscures théories écrites au XIXème siècle et chiantes à lire. Alors que l’anarchie, elle est comme la poésie, elle est partout, et lorsqu’elle est écrite ou parlée, c’est qu’elle est déjà morte.

          • « Dieu, la patrie, le terroir, l’identité nationale… […] Elles sont fictives, abstraites et servent de substitut idéologique à quelques réacs des générations finissantes et à des beaufs décérébrés du monde rural (genre Chasse, Pêche, Nature et Traditions).
            […] Ne pas confondre écologie et écologisme : ce qu’en font les gens comme Hulot, Royal et autres prétendant(e)s à quelque portefeuille. »
            Les nommer c’est les exclure, je préfère partager mes opinions que combattre celles des autres.

            « Naguère, quand tu parlais d’anarchie, on te prenait pour un poète dans son trip ou pour une espèce d’écervelé. »
            Présenter mes opinions puis mon idéal plutôt que l’inverse est le choix de mon approche auprès de tous, cela rend les conversations plus fluides.

            Je suis d’accord avec toi, l’anarchie n’a pas de principe sinon à se nier elle-même.
            🙂

          • @Smolski : L’anarchie n’a de principes que dans la tête des braves gens. Moi je n’en parle pratiquement jamais, tellement ça soulève de clichés : l’anar s’habille en noir, l’anar est un aristo décadent, l’anar est un gauchiste, l’anar a un look de baba-cool, l’anar est forcément artiste, a les cheveux longs, l’anar est un intellectuel, un activiste, un zadiste, un collectionneur de filles, un anar ça écoute du metal, des chanteurs à textes chiants, du jazz quand c’est vioque…
            Ce que je vis je le vis, c’est dans ma façon de vivre que ça se situe et ça se passe des citations continuelles de Léo Ferré qui indépendamment de ses talents de compositeur et d’écriture, a assené pas mal de truismes et de ce genre de vérités qui ne servent à rien dont Brel était aussi familier (tout en les dénonçant). Je n’en parle pas aussi parce que j’ai conscience de pouvoir me planter sur toute la ligne. D’avoir tout faux. En mouvement est l’univers, ce qui me paraît vrai aujourd’hui me paraîtra demain dérisoire. L’anarchie dite et écrite est noyée dans le formol, comme la poésie en brochure et l’oeuvre d’art enfermée dans un musée, la musique enkystée dans le copyright, tout ce que tu veux qui est voué à la fixité et aux idées reçues.
            Pour l’anecdote, un jour où je souhaitais proposer du texte (des nouvelles) au « Libertaire », du temps où on échangeait par courrier entre bipèdes, le gars en face m’a répondu, sans faire mention de ce que je lui avais adressé, en me demandant de me situer par rapport à eux…
            J’étais sensé répondre quoi ? Sa bafouille est partie direct à la poubelle.
            Plus haut, tu opposes cox-boys et indiens, ces derniers ayant tes faveurs… Ouais… Mais… Il n’y avait pas, parmi le peuple amérindien que des tribus pacifiques, y compris entre elles. Et ne confond pas les cow-boys, qui étaient (et sont toujours) ce qu’on appellerait ici des garçons de ferme ou des ouvriers agricoles, avec les chasseurs de primes popularisés par le cinéma et certaines séries télé, ceux-ci n’étant pas en nombre. Quant aux pionniers, ce n’étaient pas forcément des baroudeurs bardés de fusils et de cartouchières et jouant du colt comme ils trichaient aux cartes. Le cinoche, particulièrement les westerns spaghetti, ont sacrément déformé l’histoire des US en la concentrant sur des personnages fictifs.
            Les faits sont toujours plus complexes que ce qu’on tend à en faire, dans quelque domaine que ce soit. L’anar ne détient aucune vérité, dans la mesure où sa pensée n’appartient qu’à lui/elle et est d’abord indissociable de son vécu et du rapport au monde qui en découle.

          • « tu opposes cow-boys et indiens »

            Ma vision est celle de la transgression résolument contre la soumission à qui et à quoi que ce soit.

            Par ailleurs, et pour info, en tant que système de vie, les amérindiens pratiquaient le type de famille le plus libre qui soit, chacun s’appartenant à lui-même, sans terre ni appropriation, ni conquête, alors que les colons importaient le type de famille rigoriste anglo-saxon, c’est à dire l’appartenance à la famille, même si cette famille s’éclatait, les filles et les fils s’en écartant restait les héritages et les conquêtes nécessaires pour l’instituer et de là, par nécessité, imposer partout la représentation de ce type de société contre tout autre, religion comprise…

            Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui encore, le droit civique de posséder des armes aux USA est indéfectiblement lié à sa constitution et la porte toute entière pour ce que finalement elle est véritablement. Un abus de pouvoir.
            D’ailleurs, tromp en est aujourd’hui la représentation la plus apparente !

            Voir le livre d’Emmanuel Todd :
            Où en sommes-nous ?
            Une esquisse de l’histoire humaine.

            Je suis en plein dedans, là… 😉

          • Il ne faut pas tenter de ré-écrire l’histoire, le droit de posséder des armes est accolé aux libertés individuelles. L’objectif est de pouvoir se défendre (et surtout contre l’état). En france un flic défonce ta porte, te tape sur la gueule, tu as juste le droit de fermer ta gueule et aucun tribunal ne le condamnera. Aux us, un flic pénètre chez toi sans autorisation d’un juge, tu peux le buter sans être inquiété, car ta propriété est un droit constitutionnel fort.
            Bien entendu je ne dis pas que c’est une bonne solution, surtout avec ton regard sur la propriété comme une appropriation de l’espace public. Maintenant ce regard est à double tranchant. En prenant la ZAD, par exemple, ton regard justifie la récupération par l’état des propriétés individuelles pour réaliser un bien collectif. Il justifie toutes les expropriations.

            Je ne sais pas quelle est la bonne solution, mais chaque solution est une tentative de trouver un équilibre entre libertés individuelles et besoin de collectif. La tradition de royauté de la france (et sa composition familiale) rend inné chez certains (le plus grand nombre) de courber l’échine devant l’autorité. La polémique sur l’obligation vaccinale est la preuve la plus éclatante : Combien de crétins ne connaissant rien se permettent d’affirmer tout et n’importe quoi pour justifier cette restriction des droits individuels aux choix en terme de traitements médical ? À quand les avortements obligatoires lors d’une suspicion de mal formation ? À quand les avortements obligatoire quand l’état jugera qu’une personne n’a pas les moyens d’élever décemment l’enfant à venir ?

            Je ne dis pas qu’aux US c’est mieux : le « pouvoir » dans tous les pays tentent de contourner la constitution qui le bride. Comme en france, l’entreprise est arrivée au sommet de l’état et l’entreprise est le règne du totalitarisme. Un employeur peut décider de fermer l’entreprise même si elle gagne de l’argent et peut décider de te foutre dehors juste parce que ta tête ne lui revient pas. Ainsi arrivé au sommet de l’état il continue sur la même lancée : il se sent investi d’une mission et l’impression d’être plus intelligent que l’autre : il se sent le droit d’imposer aux autres ce qu’il pense.

            C’est pour cela que makon (et trompe) est le pire choix en terme de président.

          • « Il ne faut pas tenter de ré-écrire l’histoire »
            Le contexte familial identifie la société dans laquelle elle se situe, le biais choisi par Emmanuel Todd pour présenter un aspect de l’histoire homo sapiens ne me semble pas dénué de sens et laisse suffisamment d’espace pour que chacun puisse y apporter ses propres reflexions. Il le signale dans le bouquin.

            « le droit de posséder des armes est accolé aux libertés individuelles »
            Atta… y vendent des tanks aussi facilement qu’un canif !
            Donc en fait de liberté, c’est toujours celui qui a la plus grosse qui règne ! La plus grosse en tout, la propriété, le pognon, le carnet d’adresse, etc…

            « Aux us, un flic pénètre chez toi sans autorisation d’un juge, tu peux le buter sans être inquiété, car ta propriété est un droit constitutionnel fort. »
            Oui, c’est ce que j’indique, c’est une société de conquête totalement imperméable à toute autre système social. Comment une personne sans propriété ni arme peut se défendre d’un flic pour qui ta tête ne revient pas ?
            En fond, quel est le rôle du juge là ?
            Il est celui de maintenir la conquête en place, conquête fondée en faveur des cellules familiales de type anglo-saxonne (rigoriste) plutôt que d’en modifier les principes les plus iniques, même si ces principes portent atteintes à l’intégrité d’une personne sans que cette personne démunis de tout puisse s’en défendre.

            « En prenant la ZAD, par exemple, ton regard justifie la récupération par l’état des propriétés individuelles pour réaliser un bien collectif. Il justifie toutes les expropriations. »
            Euh… Comme à Bure, l’expropriation est faite par l’état au service des industries et des grand propriétaires, pas par ceux qui s’en révoltent et qui se réapproprient les espaces conquis iniquement. De plus, les proprétaires antécédents sont souvent plutôt en faveur des occupants résistants qu’avec le système gouvernemental qui les a lésé gravement.

            Sinon, oui, je suis pour la réappropriation des friches mises en commun par et pour les peuples !

            « un équilibre entre libertés individuelles et besoin de collectif »
            Tout faux, le besoin collectif est une fumisterie, chacun sait très bien son dû, pourvu qu’il ne soit pas perverti/soumis par le système qui, par fonction, lui nie son identité devant le tout !

            « l’entreprise est le règne du totalitarisme. »
            Voilà.
            Un état social est bien une entreprise par sa fonction de rassembler le plus de richesses possibles bien au-delà de satiété et ne peut donc qu’être l’application du totalitarisme.

            Cré vain Diou ! 🙂

    • « Il ne faut pas tenter de ré-écrire l’histoire »
      Le contexte familial identifie la société dans laquelle elle se situe, le biais choisi par Emmanuel Todd pour présenter un aspect de l’histoire homo sapiens ne me semble pas dénué de sens et laisse suffisamment d’espace pour que chacun puisse y apporter ses propres reflexions. Il le signale dans le bouquin.

      « le droit de posséder des armes est accolé aux libertés individuelles »
      Atta… y vendent des tanks aussi facilement qu’un canif !
      Donc en fait de liberté, c’est toujours celui qui a la plus grosse qui règne ! La plus grosse en tout, la propriété, le pognon, le carnet d’adresse, etc…

      « Aux us, un flic pénètre chez toi sans autorisation d’un juge, tu peux le buter sans être inquiété, car ta propriété est un droit constitutionnel fort. »
      Oui, c’est ce que j’indique, c’est une société de conquête totalement imperméable à toute autre système social. Comment une personne sans propriété ni arme peut se défendre d’un flic pour qui ta tête ne revient pas ?
      En fond, quel est le rôle du juge là ?
      Il est celui de maintenir la conquête en place, conquête fondée en faveur des cellules familiales de type anglo-saxonne (rigoriste) plutôt que d’en modifier les principes les plus iniques, même si ces principes portent atteintes à l’intégrité d’une personne sans que cette personne démunis de tout puisse s’en défendre.

      « En prenant la ZAD, par exemple, ton regard justifie la récupération par l’état des propriétés individuelles pour réaliser un bien collectif. Il justifie toutes les expropriations. »
      Euh… Comme à Bure, l’expropriation est faite par l’état au service des industries et des grand propriétaires, pas par ceux qui s’en révoltent et qui se réapproprient les espaces conquis iniquement. De plus, les proprétaires antécédents sont souvent plutôt en faveur des occupants résistants qu’avec le système gouvernemental qui les a lésé gravement.

      Sinon, oui, je suis pour la réappropriation des friches mises en commun par et pour les peuples !

      « un équilibre entre libertés individuelles et besoin de collectif »
      Tout faux, le besoin collectif est une fumisterie, chacun sait très bien son dû, pourvu qu’il ne soit pas perverti/soumis par le système qui, par fonction, lui nie son identité devant le tout !

      « l’entreprise est le règne du totalitarisme. »
      Voilà.
      Un état social est bien une entreprise par sa fonction de rassembler le plus de richesses possibles bien au-delà de satiété et ne peut donc qu’être l’application du totalitarisme.

      Cré vain Diou ! 🙂

      Réponse
      • Oups !
        Me suis gourré de fil… j’ai réécri le texte dans le bon, à effacer ici, donc.
        Avec mes excuses, Joel

        Réponse
      • Non, je vais répondre ici, ca commence à devenir ianch à lire (trop étroit).

        Non je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas une question de qui a la plus grosse, c’est un biais de perception. Ainsi oui ils vendent des tanks, mais cela ne change pas grand chose : n’importe qui dans un pays sans arme peut venir te faire chier chez toi, car rien ne garantit que personne n’a d’arme.
        Ainsi le fait que la possession d’armes ne soit pas un droit constitutionnel ne change rien au fait que quelqu’un de mal intentionné puisse venir chez toi, avec des armes, te menacer toi qui n’en a pas. parce que l’état n’est pas capable de s’assurer que PERSONNE n’a d’arme. Ainsi comme la police ne fait pas son travail et que tu PEUX être agressé avec des armes, en quoi t’interdire d’en avoir est une avancé ?

        Je ne suis pas du NRA et je ne dis pas que c’est une bonne solution, je dis juste que c’est une solution. La solution que nous avons en france n’est pas meilleure, puisque les exactions policières sont monnaie courante et restent impunies.

        D’ailleurs c’est un problème majeur, si la justice ne te défend pas avec justesse, les gens feront justice eux même. Je ne dis pas que c’est LA solution, mais que c’est un risque de plus en plus fort. Les policiers agressés sont le début du chemin. Lorsque la police est couverte par la justice et que tu n’as pas de moyen de faire respecter tes droits, tu es plus enclin à gérer toi même.

        Je ne pense pas que la violence est innée à l’homme (hors pathologies), je pense qu’il y est poussé par des circonstances.

        Réponse
      • « n’importe qui dans un pays sans arme peut venir te faire chier chez toi, car rien ne garantit que personne n’a d’arme. »
        Nous sommes d’accord, je ne vois pas ce qui te perturbe dans mon point de vue que les armes ne sont donc pas la solution à envisager.

        « tu PEUX être agressé avec des armes, en quoi t’interdire d’en avoir est une avancé ? »
        Et en quoi d’en posséder une qui soit obsolète devant celle de l’agresseur est une avancée ?

        « si la justice ne te défend pas avec justesse, les gens feront justice eux même »
        Si la justice est inéfficiente, je ne vois pas pourquoi tu la mets en comparaison puisqu’alors elle n’existe même pas !

        « Je ne pense pas que la violence est innée à l’homme (hors pathologies), je pense qu’il y est poussé par des circonstances. »
        Rien à redire à cela.

        Réponse
      • Hier soir, avec ma compagne, nous nous sommes faits le film pale rider.
        On y voit que les plus armés du début du film (je pense ne rien dévoiler du suspence en place… 😉 )deviennent ceux qui sont détruits par la bombe atomique que représente le héros, avec dynamite et toute la science des armes.

        Cette représentation de la self-défense est le symbole même des armes aux us contre toute raison.
        Il est à signaler que les deux camps possèdent de quoi anéantir l’autre avec la dynamite mais seul le camp héroïque l’applique et remporte la victoire.
        Momentanément, car il est évident qu’un autre héros peut faire tout l’inverse pour quand il veut et que le départ final du cavalier blanc indique bien que c’est lui ou un de ses semblables qui, tôt ou tard, prendra la suite à son profit inique, ou sa descendance…

        On voit là l’image moderne de « la tromp vs kim-machin » du plus gros bouton rouge sur lequel appuyer !

        Est-ce que cela assure un avenir ?
        Est-ce que pour se défendre efficacement les libertaires doivent assurer comme les fascistes « emporter le monde avec eux dans l’abîme s’ils sont vaincus » ?

        Je ne le crois pas, une telle pensée est le prolongement de ce contre quoi nous nous révoltons et nous rend de fait tout aussi esclave qu’une soumission totale aux idées absolutistes des conquérants. Qu’importe le maître !
        Pour rester dans l’image, l’idéologie qui aurait fait du héros un membre de la communauté et le partage des ressources minières entre tous la conséquence de la lutte entreprise devrait être celle de la raison la plus aboutie. Mais non, raté ! On se demande pourquoi..?

        Il me semble donc que c’est bien ‘l’idéologie de la conquête’ qu’il faut anéantir et le faire exclusivement par la raison et l’exemplarité portées par chacun d’entre nous en toute circonstance.

        No pasaran ! 🙂

        Réponse
        • Je reprends un comm rédigé ce matin, et qui semble avoir sauté.
          Chez les Amérindiens, pour répondre à Smolski, tout n’était pas Peace and Love, loin de là. Le calumet de la paix appartient désormais au folklore, ainsi que le tomahawk (devenu un missile…) et la hache de guerre. Le fait est que ces attributs, avant de devenir des témoignages folkloriques, ont bien dû servir à quelque chose. Comme nos casse-tête médiévaux, nos hallebardes, nos bombardes, nos armures. Les tribus amérindiennes se disputaient des territoires de chasse, se livraient à des guerres de clans, bien avant l’arrivée des colons, et pendant la colonisation. De toute façon, partout où l’Homme est passé, il y a eu la guerre. Les sociétés de type néolithique telles que celle, amérindienne, qui nous intéresse ici, ont évolué lentement vers la civilisation en pagayant sur des rivières de sang. Je ne crois pas une seconde à une caractéristique fondamentalement pacifique chez l’Homme. L’Histoire est là pour nous démontrer le contraire. La paix, toujours relative, est établie en marche forcée, moyennant contreparties. En ce qui concerne notre pays, on invoquera le « contrat social », les acquis sociaux nés de la Résistance, plus largement l’idée de marché, en tant que contreparties. Plus récemment, les minima sociaux comme remparts à un éventuel risque social. Nos sociétés sont fondées sur cette nécessité, pour les pouvoirs, de contenir la violence supposée des peuples par une éternelle promesse de prospérité et un système redistributif, quelle que soit la forme qu’il peut prendre. On voit aujourd’hui en Tunisie à quoi peuvent conduire trop d’inégalités. La posture pacifiste, au plan philosophique, procède d’une volonté individuelle de surmonter les affects violents inhérents à notre nature prédatrice. C’est rien moins que de l’auto-domestication.
          @Hervé : Sur le droit de détenir des armes aux US (2ème amendement), et les dérives policières en France… Ce qui s’exprime aux States au vu et au su de tous, et qui est légal en vertu d’une histoire et d’un attachement affiché aux libertés individuelles (qui s’arrêtent quand même au paquet de clopes dans un pays où des dizaines de milliers de kilomètres carrés de corn-belts sont gorgés de pesticides, où le cannabis est en passe d’être légalisé à peu près partout – un peuple déjà bien abruti par les overdoses de Bud, de foot, de base-ball et de télé-poubelle étant plus facile à manipuler encore plus abruti – , où exprimer son athéisme dans ce qui est une théocratie qui ne dit pas son nom, tient de l’hérésie et vaut pour une mise à l’index, où la question de la ségrégation raciale ne sera jamais vraiment réglée) va s’exprimer plus sournoisement dans notre vieille société française, dont le fonctionnement continue d’emprunter dans ses grandes lignes au modèle soviétique.
          La détention d’armes est certes illégale en France, mais combien d’armes de chasse s’alignent dans les arsenaux décorant les chaumières, combien de couteaux à cran d’arrêt dans les poches ? Avec un rapport à l’autorité qui me semble assez dangereux, qui oscille entre la haine pure et la crainte, qui s’explique par les déviances d’un Etat vérolé par des années d’absence de contre-pouvoir, par l’érosion d’institutions-clé d’une société que sont police et justice, cette dernière fonctionnant à la manière d’une secte, avec sa liturgie d’un autre âge, son jargon voulu hermétique au plus grand nombre, ses décisions allant de la complaisance à l’arbitraire selon l’appartenance sociale du prévenu et les options politiques des juges. Un rapport à l’autorité balançant entre crainte et haine, qui tient par ailleurs à cette incapacité pour les générations actuelles, à savoir se prendre en main sans le secours d’une idéologie d’emprunt, dans le seul dessein de faire valoir ses droits fondamentaux. Tant qu’existaient l’option marxiste et un syndicalisme activiste, on pouvait dire qu’en France la loi s’écrivait dans la rue – et nous étions enviés à ce propos. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où jamais le pays ne s’est porté aussi mal, sans réactions de populations en panne de représentation et de projet de substitution à ce qui est en place, et en l’absence de contre-pouvoirs agissant sur les deux terrains de la théorie et du réel, ce qui à mon avis peut ouvrir le champ à des perspectives danger
          Le système américain a ceci d’intéressant qu’il décline des suites de contre-exemples, de contre-modèles qui nous sont lancés à nous, l’Ancien monde, comme autant de défis à corriger le tir, à maintenir l’assiette. Or, nous continuons, du moins les dirigeants placés là où ils sont par la « vox populi », à vouloir singer ces contre-modèles. A vouloir les transposer à nos systèmes à bout de souffle parce que pris en otages par les mêmes élites autoproclamées, les transposer au travers d’une morale (la vulgate neolibérale) indissociable d’un système économique qui voudrait se substituer à ce qui relevait alors des compétences des Etats, et ce, tout en maintenant sur les individus et leurs libertés l’emprise de ces Etats, emprise bureaucratique aux arguties policières, ponctions fiscales exercées sans qu’il y ait de retour tangible (régression des services publics, voire leur faillite pure et simple, régression au niveau des infrastructures, des transports, de l’Enseignement, de l’accès aux soins et leur qualité….).
          Voilà pourquoi l’UE, eh bien, ça ne marche pas. Voilà pourquoi dans certains pays resurgissent les démons fascistes. Voilà pourquoi la France actuelle, c’est l’URSS pour les pauvres, c’est l’ultra-libéralisme promis aux riches. Cela donne des territoires délaissés (le rural, les quartiers, les communautarismes), cela donne des antagonismes, des haines de classes, sociales et d’âges, cela donne une défiance accrue à l’endroit d’une flicaille devenant peu à peu une milice étatique, d’une administration tournant à la police politique, d’une justice maniant l’arbitraire, abritée des réalités par les remparts qu’elle a érigés autour de sa Curie et âpre à protéger la tranquillité de ses prélats et de leur cour.
          Les Zadistes sont un phénomène propre à révéler les ancrages de ce malaise profond. Comme par ailleurs la question des migrants, celle soulevée par l’aide apportée à ceux-ci face à l’accroissement des sans-abris, abandonnés à la rue. Autre symptôme : les jeunes partis au Djihad. L’embrigadement de jeunes qui pour certains n’avaient aucun rapport avec l’Islam ni le monde arabe, et qui sous des oripeaux religieux sont partis s’entraîner au Moyen-Orient pour revenir sur leur terre natale noyer leurs rancoeurs dans le sang.
          Trump aux States, Macron ici, sont les ardillons d’un même furoncle… voué à percer ou à se résorber. Ce sera aux peuples d’en décider.

          Réponse
          • Je suis presque d’accord. MAIS (il y a toujours un mais)

            je pense sincèrement que l’homme est naturellement bon, les expériences qui sont faites avec les bébés montrent, en dehors des conflits liés à l’affirmation de soi (non comme guerre contre les autres) mais comme construction de son individualité propre – je suis une personne), que le bébé élevé dans des conditions normales développent nativement de l’empathie et que l’entre-aide est innée.

            En revanche dans un groupe, une communauté ou une société, ce n’est plus le cas. Il arrive au ‘pouvoir’, ou à la direction, ou au management , peut importe le nom que l’on donne, pratiquement toujours le pire individu possible. Une sorte de filtre à enfoirés, à chaque échelon le plus enfoiré grimpe d’un étage. Partant de là le groupe n’est plus ‘cool’ et pousse l’homme dans ses plus mauvais cotés.

            C’est pour cela que le tirage au sort ou l’anarchie est la meilleur solution. Statistiquement il est peu probable de tirer au sort le pire d’un groupe. Le mandat impératif pour chaque tâche est la solution pour éviter que tout soit confisqué par une clique de salopards.

            il suffit de lire le dernier billet Gavroche https://cafemusique.wordpress.com/2018/01/11/collabos-et-milices/
            pour comprendre cette dynamique

          • @Hervé : A cette nuance près qu’en démocratie élective, l’enfoiré d’élite est placé aux manettes par une supposée majorité de ses semblables. Ce qui suppose tout de même un choix, à la base, puisqu’on dispose de celui de ne pas glisser son bulletin dans l’urne.
            Le tirage au sort peut coller aux manettes quelqu’un de valable, mais déjà il faudrait s’entendre sur la notion de groupe, sélectionné par qui et selon quels critères ?
            L’anarchie… irréaliste. Dans la mesure où il est autant de modes d’anarchie qu’il est d’anarchistes, et qu’on ne peut imaginer un pouvoir dans la négation du pouvoir.
            Le bébé élevé dans des conditions normales… oui… ça me rappelle une anecdote d’Axel Kahn : « Père alcoolique, mère démente, grossesse difficile. Vous avortez ? L’ensemble des élèves hoche la tête. Et Axel Kahn de repartir : Dommage, vous nous privez de Beethoven.  »
            En fait je crois que c’est bien plus compliqué que ça. Entrent en jeu des notions de milieu et d’environnement social, de capacité ou non à évoluer dans un contexte ouvert ou discriminatoire. Un gamin élevé dans une certaine « normalité » affective, pourvu de capacités qui vont devenir un potentiel, mais qui va naître dans un milieu social défavorisé, va connaître dans un contexte discriminatoire, comme c’est le cas dans notre pays, des successions de frustrations qui vont l’amener à devoir s’affirmer autrement que par ses capacités. Soit il va développer une névrose, soit il va devenir un salaud ordinaire (ou encore, sa névrose va en faire un salaud ordinaire). Combien de criminels ont été élevés dans le coton ? Et combien de gosses malmenés ont pu, devenus adultes, se réaliser ? Les exemples connus foisonnent, on ne retiendra ici que Chaplin.
            Je pense, moi, que la violence est inhérente à notre espèce en tant qu’outillage défensif propre à toute espèce au départ soumise aux agressions potentielles de son milieu et à la nécessité de perpétuation et de survie. Elle va être raisonnée lorsque les conditions de vie sont disons paisibles, favorables au bien-être et à l’épanouissement de l’individu, elles vont adopter une expression sublimée, symbolique au travers de la compétition sportive, du jeu, mais elle va resurgir lorsque surgira une frustration qui va faire naître un stress et un ressentiment, a fortiori lorsqu’on sera confronté à un risque de nature vitale. Elle est latente.

          • On pourrait en discuter ad lib. la ‘violence’ n’est pas innée. Le circuit court de la peur (amygdale) n’a que 3 réponses : la fuite, la stupéfaction et l’attaque. Tu veux en conclure que la violence est innée. Je crois que c’est un pré-supposé (éminemment politique). La violence est autant innée que la fuite, dans le cerveau reptilien. Et nous avons évolué depuis le cerveau reptilien, il y a l’hippocampe qui permet de trier et réagir ‘humainement’.

            Bien entendu cette réaction est guidé par l’éducation (le milieu). Je n’aime pas, en terme éducation humaine (je ne parle pas d’école) séparer riches et pauvres, car nous parlons d’individus. Ainsi peut importe le milieu on peut en faire un salop (chef sanguinaire de gang chez les pauvres ou un sarko chez les riches) ou un homme bon. Ce sont les expériences et les ‘accidents’ de la vie qui vont faire le choix qui va guider. Et il peut être modifié à tout moment (plus facilement ou plus difficilement, mais cela reste ouvert)

            Bien entendu on peut se détacher de ses influences et c’est plus faciles ou plus compliqués suivant les personnes. Mais le fond est là.

            C’est une erreur de penser qu’en démocratie élective (oxymore) les gens choisissent. C’est faire la même erreur que penser que la pub n’influence pas, que le ‘facing’ en hyper n’a aucune influence.

            Les gens placent au pouvoir ceux qu’on leur dit de placer. Tant qu’on ne trouvera pas une autre solution, rien ne changera. Il est illusoire de penser que l’on pourrait changer en restant dans ce système. Il est culpabilisateur et faux d’accuser les gens d’être responsables. C’est le discours des dominants : les pauvres sont responsables d’être pauvres (faut se sortir les doigts), les électeurs sont responsables d’élire des cons. Cela occulte les seuls vrais responsables : ceux qui dirigent et ont accès aux manettes.

            Télescopage : makon réduite encore les temps de présence ‘réservés’ de l’opposition en vue des élections, il va faire passer son texte sur les faiques niouzes pour pouvoir museler les sites alternatifs. Mais les opprimés sont responsables, z’avait ka pas voter pour lui. Mais ont-il eu véritablement le choix ? la est la seule vraie question

          • « contenir la violence supposée des peuples »
            Ça, c’est l’image véhiculée par les vainqueurs et qui n’a de fondement que par eux.
            À l’inverse, si tu ôtes l’idée de vaincre, tu ôtes la violence engendrée par la domination.

          • Le choix de ne pas voter, on l’a. On nous le consent car ils savent, nos chers polytocards, que si le vote devenait obligatoire, il leur faudrait compter avec la masse des abstentionnistes, des votes blancs et nuls qui, venant s’ajouter à celle des votes-sanction, ne tarderait pas à mettre à mal leurs jolies petites ambitions.
            On a ce choix, on a le choix aussi d’accepter de tomber dans le piège, à chaque fois tendu, de la fausse alternance. On a le droit aussi d’ajouter fois au mythe de la citoyenneté, à la légende urbaine des vertus républicaines, à la religion de la démocratie. On a le droit d’être habité de la foi du charbonnier. D’aller voter pour celui « qui présente bien », qui « dit tout haut ce qu’on pense tout bas », qui est « pour les ouvriers », « pour les vieux », « contre la finance », les « étrangers » et tutti quanti. On a aussi le droit d’aller voter parce qu’on a envie que son taf d’employé municipal en CDD soit fonctionnarisé, parce que le candidat à la députaille a promis une planque au petit neveu, parce qu’on a demandé un permis de construire ou qu’on n’a pas envie d’avoir une HLM jouxtant le lotissement où on en a pris pour trente ans de crédit.
            Le maire de ma ville natale, passé à postérité suite à des successions d’affaires qui rangeraient Tibéri, Copé et Balkany dans la catégorie des enfants de choeur, envoyait des cars chercher les vieux dans les maisons de retraite pour les emmener aux bureaux de vote, avec la promesse d’un goûter au retour.
            Je me souviens des petits vieux et des petites vieilles endimanchés allant voter à la sortie de la messe, dans un village où j’ai vécu, flanqués des beaufs gavés de pastaga escortés de leur dondon, endimanchés de même. Les premiers savaient certes compter, mais tout juste lire et écrire. Les seconds lisaient surtout l’Equipe et GTI Mag’ entre deux téléréalités.
            Tant pis si je passe pour méchant en écrivant cela.
            Je revendique le droit de douter de la validité du suffrage universel, voilà je l’ai dit.
            Et le droit aussi de douter de la bonté du genre humain. De même qu’un rescapé des Camps de la mort que j’ai connu en maison de repos, il y a des années de ça, qui me montrait le numéro matricule tatoué sur son bras en scandant « il est beau, l’Homme, il est beau » !

          • @Smolski :
            « contenir la violence supposée des peuples »
            « Ça, c’est l’image véhiculée par les vainqueurs et qui n’a de fondement que par eux.
            À l’inverse, si tu ôtes l’idée de vaincre, tu ôtes la violence engendrée par la domination.  »

            Il est grand le mystère de la foi….

          • @Alceste et le retour du suffrage censitaire.

            Le truc c’est que si cela doit arriver un jour, nous serions dans le groupe de ceusses qui n’auront pas le droit, pas assez éduqués, pas assez réussis dans la vie, pas assez socialement avertis…

            Car lorsque je lis ces jugements à l’emporte-pièce sur ceux qui lisent l’équipe ou ceux qui ne savent pas lire, je me mets dans la peau d’un mec qui a fait science po l’ena et a navigué dans les sphères, il nous regarde avec encore plus de morgue que tu le fais avec les ‘abrutis’.

            On est tous le con d’un autre. A moins que tu ais écrit quelques livres, un ou deux thèses sur la dynamique de l’éducation en politique, tu(idem pour moi) ne vallons pas beaucoup mieux qu’eux.

      • « L’Histoire est là pour nous démontrer le contraire. »
        L’iHistoire est celle des vainqueurs, il faut aller un peu plus loin pour affirmer qu’un évènement sociologique historique est fondamental à l’éspèce humaine.
        Pour ma part, je ne conçois pas la survie de l’homo sapiens sans l’indispensable rassemblement des savoirs caractéristique depuis toujours à son espèce est capable de produire !
        Donc, exit le principe belliquieux.

        « Chez les Amérindiens, pour répondre à Smolski, tout n’était pas Peace and Love »
        Je ne dis pas cela mais que le principe social est l’égalitarisme. Les études sociologiques directes faites notamment sur la tribu des Iroquois nous le montre clairement.
        Je viens de lire un pasage assez intéressant sur la fondation de l’égalitarisme propre des USA. Cet égalitarisme est fondé sur le rejet de ce qui n’est pas le blanc. Autrement dit, sont égaux tous les blancs, le reste de l’humanité étant plus ou moins assimilé mais toujours à contrario de quelque chose qui n’existe pas ailleurs. Nous sommes au pays des vainqueurs, ils en font leur histoire, rien de plus, et si la démocratie inventée par les amérindiens est supérieure en garantie des libertés que celle des colons, elle n’existe donc pas. Elle ne peut exister.
        Donc :
        « Les sociétés de type néolithique telles que celle, amérindienne, qui nous intéresse ici, ont évolué lentement vers la civilisation en pagayant sur des rivières de sang. »
        Est un préjugé indémontrable.

        « La posture pacifiste »
        Autre préjugé indémontrable et je revendique l’inverse pour ma personne comme plusieurs autres de ma connaissance, proche ou lointaine et de cultures différentes.
        Le bonze qui s’est volontairement brûler vif a été un maillon de la chaîne de l’arrêt de la guerre du Viet Nam.
        Voir la doc télévisuelle : The VietNam War.

        « Et si aujourd’hui en Amérique nous apparaissons si divisés, polarisés, en colère, si peu sûrs de nous, je crois que beaucoup de ces réactions ont pris naissance dans les profondes divisions apparues chez nous durant la guerre du Vietnam. »
        Source :
        http://leblogdocumentaire.fr/ken-burns-lynn-novick-fresque-monumentale-changer-regards-guerre-vietnam/

        « en France la loi s’écrivait dans la rue – et nous étions enviés à ce propos. Ce n’est plus le cas aujourd’hui »
        Conclusion entièrement préfabriqué face au réel.
        Je discute ouvertement avec qui le veut et je peux dire que la diversité ees opinions est bien plus étendue que ce que tu laisses entendre, quant aux moyens, c’est là, et seulement là, que les regards se perdent…
        Ne pas confondre le peuple avec la masse présentée par les messages médiatiques en bombardement continue.

        « Trump aux States, Macron ici, sont les ardillons d’un même furoncle… »
        Oui, et la liste n’est pas exhaustive parmi les gouvernements mondiaux. 🙂

        Réponse
        • « L’Histoire est celle des vainqueurs »… et des vaincus aussi. L’Histoire se joue de ces antagonismes, dont découlent ses périodes, ses « ères ». Les peuplades sédentarisées du Néolithique avaient à se défendre de celles, errantes, qui prétendaient s’emparer de leur bétail, leurs récoltes. De la naissance de la territorialité (accaparement d’un périmètre cultivable pourvu en eau, construction d’habitats, d’enclos à bétail) est née la nécessité de défendre ce périmètre d’irruptions extérieures. Les castellaras du Second néolithique n’ont pas été érigés dans le but d’observer le panorama. Les matériels retrouvés lors de fouilles témoignent de la présence d’armes. Le castellaras a évolué au fil des siècles vers la forteresse. Non pour se protéger d’une hypothétique chute du ciel, mais de ses semblables.
          On ne va pas réécrire l’Histoire, disait-on plus haut. On va donc passer sur la période dite des « invasions » barbares, où les partis en présence ne s’échangeaient pas que des recettes de cuisine… jusqu’à nos jours, où à chaque époque, on a érigé plus de forteresses, d’ouvrages militaires et de prisons que d’ashrams, du moins sous nos latitudes, voués à une convivialité pacifiste et fraternelle.

          Les Iroquois… peut-être égalitaristes mais pratiquant le cannibalisme et soumettant leurs prisonniers à la torture, exhibant des scalps… Charmant !

          « « en France la loi s’écrivait dans la rue – et nous étions enviés à ce propos. Ce n’est plus le cas aujourd’hui »
          Conclusion entièrement préfabriqué face au réel.
          Je discute ouvertement avec qui le veut et je peux dire que la diversité ees opinions est bien plus étendue que ce que tu laisses entendre, quant aux moyens, c’est là, et seulement là, que les regards se perdent… »

          Et ils se perdent dans l’infini des assemblées générales, réunions, débats, divisions de belles théories, tempêtes dans des canons de gros rouge, le grand sur-moi de la parlotte à la française dont se passaient nos aînés. Du moins parlaient-ils après avoir agi. De même que les maquisards, qui ne perdaient pas leur temps en vaines palabres. Qu’il y ait diversité d’opinions, je ne le conteste pas, Smolski, et c’est bien. Sauf que ça n’aboutit à rien. Qu’on pense ceci ou cela, et qu’on soit un certain nombre à savoir qu’on pense pareil, ça ne va pas empêcher les mafieux de la finance de dormir sur leurs deux oreilles, Philippe de se taper des vols à 350.000 balles, Macron d’emmener Mémé aux sports d’hiver et des grosses boîtes de tirer parti de ses ordonnances pour virer du personnel. C’est sur le terrain que ça se passe. Nos amis tunisiens ne se posent pas tant de questions, les iraniens non plus. Ils notent des disparités, des restrictions de libertés, ils savent qu’ils risquent leur vie mais ils se jettent dans l’arène. Nous, on n’est même pas foutus de se mettre d’accord pour aller retirer chaque mois le contenu de son compte en banque, ni de s’organiser une grève de l’impôt.

          Sur la posture pacifiste, c’est affaire de personnes, d’option personnelle, de choix philosophique. Je ne reprendrai pas ton exemple du bourbier vietnamien, bien trop complexe dans la mesure où il y a ce que l’on sait et tout ce qu’on en ignore, et là je pense qu’on est dans l’image de l’iceberg, familière aux Américains à chaque fois qu’ils se trouvent en mauvaise posture.
          Je pense à Gandhi et à ses propos ambigüs sur la Shoah… Je pense à un certain bouddhisme qui sévit en Birmanie à l’encontre des Rohingyas…

          Réponse
          • « Sur la posture pacifiste, c’est affaire de personnes, d’option personnelle, de choix philosophique. »
            Le pacifisme, une posture ?
            100% de ceux qui ont un jour amélioré quelque chose dans le Monde ont d’abord crû qu’ils pouvaient le faire !
            😉

          • « Je pense à Gandhi et à ses propos ambigüs sur la Shoah… »
            Tu as la source, parce que là, en terme d’ambiguité…

            D’autre part, Gandhi était en lutte contre l’angleterre qui se comportait en nazi contre le peuple de l’inde. Mépris, pillage, assassinats collectifs à répétition, emprisonnements, etc… Donc son idée d’un rapprochement avec les ennemis de l’angleterre revêtait une possibilité pour libérer son peuple de l’asservissement anglais. Il n’y a d’ailleurs pas donné suite en raison de l’impasse que cela représentait.

            « Qu’il y ait diversité d’opinions, je ne le conteste pas, Smolski, et c’est bien. Sauf que ça n’aboutit à rien. »
            la diversité des opinions est ce qui fait la richesse de la pensée humaine, c’est par et pour cela que notre espèce se distingue particulièrement. Il faut la maintenir et l’unifier, non pas l’éteindre par opposition mais l’étendre par la compréhension de ce que chacune représente communément (rassembler ce que chacun en comprend) et non la figer sur la personne qui la présente envers tous.

            Ni dieu, ni maître, ni vote, rien que l’idée !

          • @Smolski : « Le pacifisme, une posture ?
            100% de ceux qui ont un jour amélioré quelque chose dans le Monde ont d’abord crû qu’ils pouvaient le faire ! »
            Combien ont pu effectivement le faire ?

            « « Qu’il y ait diversité d’opinions, je ne le conteste pas, Smolski, et c’est bien. Sauf que ça n’aboutit à rien. »
            la diversité des opinions est ce qui fait la richesse de la pensée humaine, c’est par et pour cela que notre espèce se distingue particulièrement. Il faut la maintenir et l’unifier, non pas l’éteindre par opposition mais l’étendre par la compréhension de ce que chacune représente communément (rassembler ce que chacun en comprend) et non la figer sur la personne qui la présente envers tous.

            Ni dieu, ni maître, ni vote, rien que l’idée ! »

            OK. Mais moi j’en reviens toujours au concret. Cela change quoi, la diversité d’opinions, à ce qui va mal ?
            Ni Dieu ni maître (sauf des maîtresses, cela va de soi !), rien que l’idée !
            Ouais, mais l’idée, elle en remplit des assiettes ? Elle donne un toit à ceux qui en sont privés ? De la thune à qui n’en pas pour s’assurer une survie ?
            Tu vas dire au zonard qui fait la manche : J’ai des idées, camarade ! Il va te répondre : Moi j’ai soif. T’as pas un euro, que je me paie une 8.6 ?

          • « OK. Mais moi j’en reviens toujours au concret. »
            Pour toi la pensée, l’imagination, l’instruction, etc… tout ça n’existe pas par rapport à la réalité ?

            « Ouais, mais l’idée, elle en remplit des assiettes ? »
            Elle y contribue :
            Si tu donnes un poisson à quelqu’un qui a faim, tu le nourris une fois. Si tu lui apprends à pêcher, tu le sauves de la faim pour toujours et avec lui, tous ceux à qui il transmettra ce savoir.

            « Tu vas dire au zonard qui fait la manche : J’ai des idées, camarade ! Il va te répondre : Moi j’ai soif. T’as pas un euro, que je me paie une 8.6 ? »
            Cliché.
            As-tu jamais parlé avec un mendiant dans la rue ?

            Un jour, j’en ai embauché un et parce qu’il avait un don dans ma profession, il a fini par créer de son côté sa modeste entreprise.
            Depuis, nous restons des frères l’un à l’autre.

            Pour voir la réalité, il faut se sortir non seulement les doigts mais la tête toute entière de tout le foutoir merdique qui nous oppriment via les médias.

          • @Smolski… La pensée, elle a son temps, son lieu, elle s’accommode mal de l’urgence. Tu sais, en 47, ceux qui maniaient la pensée à Saint-Germain-des-Prés, n’étaient pas ceux qui reconstruisaient le pays. On est là au coeur de ce qui a opposé en 68 intellectuels et ouvriers. Les premiers défendaient des idées, les seconds leur croûte, se plaignaient de conditions de travail difficiles. Tu peux envoyer tous les BHL sur tous les théâtres d’opérations de guerre, au penseur on préfèrera le panseur. Le penseur étant comme il se doit bien abrité, bien protégé, entouré de caméras. Le panseur est au contact de la boue et du sang.

            L’instruction, une liberté dont dispose qui veut l’attraper au vol indépendamment de son milieu social, elle est en vente libre, on a même des boîtes à livres à présent. On peut aussi préférer la téléréalité…
            L’imagination, elle est une graine qui demande un terreau de qualité, et de l’eau. On peut avoir toute l’imagination qu’on veut et crever la dalle dans une soupente humide, croupir dans une HLM glaireuse. J’en ai quelques-uns autour de moi, t’inquiète, plasticiens, peintres, musicos, auteurs, concepteurs de jardins verticaux, d’habitats écologiques, toutes et tous pleins d’imagination et de créativité, qui pointent au RSA. En face, des guichetiers qui veulent leur refiler des contrats merdiques et les fliquent. D’autres que j’ai connus ont plaqué l’imaginaire, la création qui les ont amené à trop longtemps tirer ceinture, pour se trouver un job qui assure leur présent et leurs lendemains. T’es en France mon pote, ou t’as les bons réseaux et ça file comme du p’tit lait, ou tu t’emmerdes dans les assos’ à perdre ton temps en vaines parlottes, t’avances pas et les factures continuent de tomber !
            La réalité c’est tout ça, pouvoir disposer d’un toit décent sur la tête et de suffisamment de liberté tarifée pour ne pas avoir à crever la dalle et à se fabriquer son cancer dans des environnements infernaux, cités, réduits pouilleux, solitude, bleds paumés, sans espoir que ça évolue. La réalité, c’est matériellement qu’elle se conçoit. La théorie s’accommode d’un certain confort, et de temps à soi… denrées pas toujours bien partagées.
            Les mecs qui font la manche et qui ont soif, oui j’en côtoie quand même quelques-uns. Ce ne sont pas des concepts philosophiques et des théories politiques-à-neu-neu qu’ils attendent des gens qui, tous les jours, passent devant leur sébile. Leurs allers-retours jusqu’à la supérette où ils vont s’approvisionner en bibine en boîte traduisent un besoin de s’entretenir un état de stupeur propre à leur masquer une réalité à dégueuler, et passablement à avoir moins froid. Beaucoup ne sont plus en état de tenir une canne à pêche. D’autres accepteraient à la rigueur un peu de black, pour arrondir. Dans le tas, tu dois bien en avoir quelques-uns qui s’en sortent, affaire de rencontres et de capacité à encore croire, espérer… la panse bien garnie, un toit sur la tête, une marge de manoeuvres qui dépasse les limites d’un quartier.

          • « La pensée, elle a son temps, son lieu, elle s’accommode mal de l’urgence. »
            Tu t’arrêtes comment de penser seulement ?
            😉

            « On est là au coeur de ce qui a opposé en 68 intellectuels et ouvriers. »
            Opposé ?
            C’est faux. Encore une manipulation des médias.
            Le mouvement intellectuel étudiant a précédé celui des ouvriers parce que pour les ouvriers, c’était les enfants de leur classe qui se faisaient tabasser, les intellectuels en place ont eux aussi rebondis concrètement sur le mouvement de libération en cours, comme Hélène Cixous créatrice de l’université libre de Vincennes :

            « En 68 encore, il n’y avait pas de femmes dans le mouvement. C’est ce qui fait que mon rôle cette année-là, quand j’ai créé l’université de Vincennes, a été nié par la suite. Sauf par mes proches, parce qu’on ne peut nier la réalité de ce que l’on voit. »

            Source : interview dans le dernier télérama de l’année 2017.

            « L’imagination, elle est une graine qui demande un terreau de qualité, et de l’eau.
            […]
            La réalité, c’est matériellement qu’elle se conçoit. La théorie s’accommode d’un certain confort, et de temps à soi… denrées pas toujours bien partagées.
            etc… »
            D’où te vient cette haine de ce qui est au plus profond de l’espèce humaine et en détermine tous les sens ?

            « Dans le tas, tu dois bien en avoir quelques-uns qui s’en sortent »
            C’est du mépris gratuit fondé sur les médias en place où il faut avoir une montre de luxe avant trente ans pour exister en tant que soi.

            Si tu t’approches d’un humain, tu touches à toi-même.
            Voilà pourquoi on parle de handicap là où il n’y a que de la différence.
            Voilà pourquoi on rejette nos responsabilités envers les migrants dont le triste sort vient pourtant directement de nous. Voilà pourquoi tout ceux qui gouvernent autrui se détruisent eux-mêmes en détruisant leur humanisme.

          • @Smolski : Encore cette obsession des médias ! Mais arrête de croire qu’à part toi, le reste du monde passe sa vie sur BFMTV et France-Intox ! Et puis c’est quand même toi qui cite le gugusse qui disait qu’à 50 balais, tu es un loser si tu n’as pas de Rolex !
            68, c’est ceux qui l’ont vécu qui m’en ont parlé, vu que j’étais gosse à l’époque ! Les ouvriers ont été les dindons de cette colossale farce qui a conduit nombre d’étudiants des beaux quartiers à devenir les cadres du néo-libéralisme et de sa propagandstaffel médiatique. Qui a construit le féminisme selon les critères des intellectuelles de la bourgeoisie parisienne converties au marxisme de salon. Qui a lentement conduit le pays à ce qu’il est devenu, grâce aux transfuges d’un maoïsme de bazar et d’un marxisme de sous-préfecture qui n’ont pas tardé de voir que leurs intérêts persos et leurs petites ambitions palatines passaient par l’allégeance aux banquiers.
            Vois ce qu’il en reste aujourd’hui, un demi-siècle après. La classe ouvrière passée à l’extrême-droite, le PC devenu un groupuscule, les trotskistes un sujet de rigolade pour ceux qui savent encore de quoi il s’agit, l’écologie aux mains de pros de la taxe. Et les survivants de l’époque glorieuse gavés de thunes, Cohn-Bendit sitôt élu maire de Francfort, première place boursière d’Allemagne, dont le premier souci a été d’en éjecter les sans-abris…
            Mais non mais non, je suis manipulé par les médias à la botte des multinationales qui réécrivent l’Histoire, je suis une victime de la Propagandstaffel, si je lisais l’Huma je penserais comme il faut penser et je nourrirais peut-être encore quelques illusions sur mes camarades de contemporains…

            « D’où te vient cette haine de ce qui est au plus profond de l’espèce humaine et en détermine tous les sens ? »
            De mon vécu, camarade baba. La foi ne m’a pas sauvé parce que par chance, je ne l’ai jamais eue. Mon vécu m’a appris à me méfier des abstractions, des promesses, des grandes vérités, des utopies, des thèses, des théories. Loin de moi l’idée de détromper quiconque à foi en quoi que ce soit. La limite de la foi c’est le contenu de ton assiette quand tu as la dalle. C’est le loyer qui tombe et qu’il te faut absolument payer. C’est ta liberté, de plus en plus brimée, d’aller là où tu veux et de t’y installer. Le reste n’est que mots.

            « Dans le tas, tu dois bien en avoir quelques-uns qui s’en sortent »
            J’en ai connu au moins un du temps où j’exerçais mes petits talents d’écrivain public auprès des SDF. Parti de chez lui suite à une rupture, il a passé trois semaines à zoner, logeant dans un refuge tenu par un prêtre, et a réussi à obtenir un billet de train pour regagner sor Nord natal avec le projet d’y créer une baraque à frites. Le mec ne s’est pas laissé aller, ne buvait pas, se douchait tous les jours.
            Un qui s’en sort sur dix qui se laissent couler, c’est une victoire. Celui-là tirait profit de son vécu qui l’avait conduit à ne pas baisser les bras. Les autres avaient eu moins de chance, de ce côté-là.

          • « 68 cette colossale farce qui a conduit nombre d’étudiants des beaux quartiers à devenir les cadres du néo-libéralisme et de sa propagandstaffel médiatique »
            Ce qui a conduit les étudiants favorisés aux cadres du néo-liberalisme c’est la propagande que les richesses sont à distribuer non pas équitablement entre tous, comme l’indique clairement le fronton des monuments républicains, mais selon les mérites de chacun ! Ce qui permet sans fond toutes les vilenies actuelles.

            « La foi ne m’a pas sauvé »
            Qui te parle de foi ?
            Je suis libre penseur, scélérat, insoumis et fier de l’être. Ni plus, ni moins.

      • « « L’Histoire est celle des vainqueurs »… et des vaincus aussi. » Ben non, puisqu’ils se retrouvent dominés et leur culture massacrée.

        « Les peuplades sédentarisées du Néolithique avaient à se défendre de celles, errantes, qui prétendaient s’emparer de leur bétail, leurs récoltes.
        […]la naissance de la territorialité (accaparement d’un périmètre cultivable pourvu en eau, construction d’habitats, d’enclos à bétail) est née la nécessité de défendre ce périmètre d’irruptions extérieures. »
        C’est l’inverse, les sédentaires ont établi un droit de conquête sur leur environnement et repoussé les nomades qui eux continuaient à prélever leurs besoins vitaux sans s’attacher aux territoires, tout comme aujourd’hui nous repoussons les migrants par exemple.
        Ce ne sont pas les migrants vers l’europe qui font la guerre, au contraire, ils la fuient et c’est l’europe qui les massacre.
        Historiquement, ce sont des nomades qui ont créer l’agriculture, sauf que celle-ci s’incorporait dans le tout de leur environnement.

        « la naissance de la territorialité (accaparement d’un périmètre cultivable pourvu en eau, construction d’habitats, d’enclos à bétail) est née la nécessité de défendre ce périmètre d’irruptions extérieures. »
        Exactement. C’est la conquête de ces ressources abusives et surtout des legs familiaux que ces richesses ont soudain représenter. De là, la mise au tabou de la sexualité féminine qui, de déesse intouchable puisque d’elles venaient la descendance, quand les agriculteur-éleveurs ont compris que c’est le sperme qui les féconde et non les dieux, cette découverte à engendré la différenciation des genres au dépend des femmes et leur accaparemment afin de préserver la lignée réglant les legs. Tout le reste des autorités sociales en découle, racisme, guerres, lois et tout l’toutim pour préserver toujours plus et sans fin tous les accaparements en accentuant par principe la différenciation entre les humains, tous les humains.

        « Les Iroquois… peut-être égalitaristes mais pratiquant le cannibalisme et soumettant leurs prisonniers à la torture, exhibant des scalps… »
        Il va falloir que tu donnes les sources, notamment pour les scalps où ce sont les occidentaux qui monnayaient ainsi la preuve du massacre des indiens.

        « Je ne reprendrai pas ton exemple du bourbier vietnamien, bien trop complexe dans la mesure où il y a ce que l’on sait et tout ce qu’on en ignore »
        Oui, sauf que dans le document que je cite, les liens et les effets y sont clairement établis.
        Non seulement cela se voit, mais cela s’entend et se démontre.

        Réponse
        • Je t’avais écrit une longue réponse, mais elle a sauté……
          C’est gavant… je reprendrai demain par le menu.

          Réponse
        • Comme je suis opiniâtre, je m’y suis remis aussitôt.
          « « L’Histoire est celle des vainqueurs »… et des vaincus aussi. » Ben non, puisqu’ils se retrouvent dominés et leur culture massacrée.
          L’Histoire en tant que science humaine est là pour témoigner aussi de ces situations de domination et d’acculturation. Quand elle va dans le même sens, celui des vainqueurs, cela s’appelle du révisionnisme.

          On commence par Gandhi et la Shoah. Ses propos ont donné lieu à foule d’interprétations, de par leur ambiguité : http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/Gandhi—l-anti-biographie-d-une-Grande-

          Le Vietnam : je n’ai pas vu la série de docus que tu évoques. Il n’est qu’à se reporter aux cas Thompson, Andreotta, Colburn, à la grâce de Calley condamné à perpétuité après le massacre de My Lai, grâcié après trois jours d’emprisonnement par Nixon et devenu une figure de l’extrême-droite américaine, pour mesurer le degré d’ambiguité des Américains au regard de leurs errements guerriers. Erreurs tactiques lors de la Seconde guerre mondiale, qui ont donné lieu à d’innombrables pertes parmi les civils, lors de bombardements restés dans les mémoires, notamment dans le Sud de la France ; la catastrophe de la Baie des Cochons ; le bourbier irakien…

          Les Iroquois : de nombreux témoignages convergent à propos de la sauvagerie de ce peuple, son inclination au cannibalisme, à la torture, à l’exhibition de scalps. Reporte-toi à l’épisode de Long Sault, au massacre de Lachine, à la terreur exercée sur les gens de Montreal. Ce sont des témoignages historiques qui datent de deux et trois siècles, où l’on peut concevoir qu’aient perduré des usages ancestraux que l’on retrouve chez d’autres tribus amérindiennes. Entretenir une vision angélique d’un peuple, parce qu’il a été colonisé et que sa culture a été foulée au pied, c’est une forme de révisionnisme, Smolski. C’est comme si on gommait les exactions de l’Inquisition de notre histoire médiévale pour n’en retenir que la majesté des cathédrales…

          Retour au Néolithique, je te cite :
          « « Les peuplades sédentarisées du Néolithique avaient à se défendre de celles, errantes, qui prétendaient s’emparer de leur bétail, leurs récoltes.
          […]la naissance de la territorialité (accaparement d’un périmètre cultivable pourvu en eau, construction d’habitats, d’enclos à bétail) est née la nécessité de défendre ce périmètre d’irruptions extérieures. »
          C’est l’inverse, les sédentaires ont établi un droit de conquête sur leur environnement et repoussé les nomades qui eux continuaient à prélever leurs besoins vitaux sans s’attacher aux territoires, tout comme aujourd’hui nous repoussons les migrants par exemple. »

          Je n’écrivais rien d’autre, certes formulé différemment.

          « Historiquement, ce sont des nomades qui ont créer l’agriculture, sauf que celle-ci s’incorporait dans le tout de leur environnement. »

          Oui et non. On pourrait évoquer plutôt une forme d’errance, plus que de nomadisme, visant à s’établir en un lieu réunissant les meilleures conditions, ensoleillement, présence d’eau, situation de retrait, pour y exercer une agriculture primitive. Je pense à la tribu des Redones, dont la toponymie se souvient partout où elle a établi ce qu’on appelait alors des camps, où des fouilles ont mis a jour habitats, sépultures et matériels divers, c’était aussi le cas de nombreuses tribus celto-ligures établies en retrait des côtes dans les régions provençales et le pays niçois (Ilonse en Tinée, où fut découverte une effigie celto-ligure, causses de Saint-Vallier, Calern et Vence où subsistent habitats, sépultures sous forme de gouffres sépulcraux et de dolmens, castellaras, murets de délimitation qui ont été réutilisés et rehaussés jusqu’à une période récente par les bergers, Val des Merveilles où les pétroglypes témoignent d’une culture agraire qui a subsisté jusqu’au haut Moyen Age). Il fallait un minimum de sédentarité pour pouvoir se livrer à une forme d’agriculture.

          « Ce ne sont pas les migrants vers l’europe qui font la guerre, au contraire, ils la fuient et c’est l’europe qui les massacre. »

          Les migrants, autre problème, non transposable au thème de réflexion qui nous préoccupait juste avant.
          Les migrants fuient une guerre pour tomber dans le piège des alibis idéologiques que leur tendent nos sociétés dites « avancées ». Autre débat voué à se décliner en une flopée de sous-débats aussi antagonistes, sans que cela apporte une once de solution concrète à cette question dont on dit qu’elle divise l’Europe… entre humanistes éclairés et xénophobes mesquins, en vertu de cette bonne vieille opposition entre bons et méchants qui arrange bien les politiciens, occupe les esprits, arme la bien-pensance contre la supposée mal-pensance, et en même temps, jette un éclairage froid sur les parts d’ombre de nos merveilleuses républiques gorgées de bons sentiments. Le fond du problème est le pourquoi d’une guerre qui est en train de se livrer ailleurs, loin, pour quels enjeux ? Avec en filigrane la question de l’Islam. Et celle des passeurs, qui par là, pose la question de l’ouverture des frontières et au-delà, celle des dévoiements du grand projet européen. Très vaste question à laquelle des cohortes d’idéologues médiatiques répondraient mieux que je ne saurais le faire, en leur qualités de philosophes, penseurs, agit’pros de l’Audimat et tutti quanti.

          La réalité du terrain, je la vois là où je vis où lesdits migrants se comptent par centaines. Ils stagnent en attendant de problématiques papiers. Ils passent leurs journées le nez sur leur portable à proximité des réseaux Wi Fi gratuits. Ils attendent le bus qui va les ramener au village de vacances naguère désaffecté, en rase campagne, où ils sont logés, nourris, habillés. Ils sont équipés de vélos et de smartphones, un bus les transporte alors que le village où se trouve leurs logement n’est ordinairement plus desservi, sauf en période scolaire, ce qui a contribué à son dépeuplement et à son classement en village-dortoir.
          Pendant que des SDF et des zonards d’origines diverses s’entassent dans des squats par -5 à -10°. Ceux du moins qui n’ont pas pu être accueillis par l’assos religieuse qui leur offre gîte et couvert pour un temps limité à trois semaines, ni par le CCAS dont le refuge leur est ouvert pour une durée d’une semaine maximum, dans l’attente de l’attribution d’un « Logement très social ».

          Je n’en pense rien personnellement. Je ne dis pas, comme d’aucuns, qu’il y a deux poids, deux mesures. Je dis seulement qu’on ne peut ni ne doit évacuer cette question.

          Le village de vacances auquel je faisais allusion était désaffecté depuis de nombreuses années pour cause de normes dépassées. En quelques jours, des tranchées ont été creusées pour le réapprovisionner en eau courante et en électricité. Je connais personnellement l’entrepreneur qui a répondu à l’appel d’offres de cette municipalité. Le chantier n’a pas pris quinze jours pour rendre à ce village de vacances hors normes à des critères d’habitabilité auxquels ne répondent même pas des logements sociaux comme privés, dévolus aux particuliers que nous sommes. C’est très bien que les migrants soient accueillis et aidés, accompagnés de cette façon. Mais je le répète, cela re-pose la question, qui demeure sans réponse, des sans-logis livrés à la rue, et dont la population s’accroît d’année en année. On voit que des solutions existent, et qu’elles sont appliquées sous certaines conditions. Certaines conditions seulement.

          Réponse
        • Le Crif pour citer ghandi comme anti-juif… Et le reste à l’avenant….

          Bien, je vois que tes références sont l’effet de ce que tu subis de la part des médias sans que tu ne te préoccupes des intérêts qui les supportent.
          On appelle cela l’information du consentement, c’est à dire l’information dirigée vers des buts qui ne sont pas les tiens sans que tu t’en préoccupes.

          Voir Chomsky et les médias…

          Du coup, je me vois obligé de débattre à côté du sujet, ce qui n’est pas convenable, ni pour toi, ni pour quiconque suit ces billets.

          En attendant plus d’ouverture à l’improbable, amitié, Joel 🙂

          Réponse
          • Bon, après la stupéfaction immédiate, je vais reprendre la citation de Gandhi faite par le crif :
            « Au lendemain de la Shoah, Gandhi écrit : « Hitler a tué cinq millions de Juifs. Mais les Juifs auraient dû s’offrir en masse au couteau du boucher. Ils auraient dû se présenter d’eux-mêmes dans la mer du haut des falaises…Cela aurait soulevé l’univers et le peuple allemand…En fait, ils ont succombé par millions d’une façon ou d’une autre ». »

            C’est le principe de la non-violence prêchée par Gandhi, non-violence inaudible à tout pouvoir établi comme l’est le crif.

            La non-violence c’est résister pour devenir apparent face à l’indifférence de tous, ce n’est pas de la soumission mais une défense active qui met le crime face à lui-même.

            On peut la contester mais certainement pas s’autoriser à déclarer anti-peuple ce combat que Gandhi a pratiqué de lui-même et tout le peuple des Indes avec lui pour la libération du fascisme britanique qui était en place.

            Ma réponse vient de la lecture de l’auto-biographie (traduit en français : « Ma vie ») que Gandhi a publié pour expliquer lui-même son point de vue de ses actes et de ses pensées.

            On peut alors comprendre la reflexion de Gandhi pour le cas du peuple juif soumis à l’extermination silencieuse de l’administration nazi sous l’égide des dignitaires juifs qui y collaboraient et que sa proposition visait à rendre apparent le massacre perpétué sans pour autant entrer dans la phase meurtrière de la lutte armée, lutte qui n’a pas le même but, même si elle part de même révolte.

            Pour le reste de tes informations, c’est pareil, retourne aux sources les plus proches, aux études les plus poussées, à la collection d’informations sur le terrain dans le même temps que les faits rapportés pour leurs donner un sens véritable.
            Pour les Iroquois par exemple, tu prends les sources des conquérants, ors des chercheurs ont vécu parmi les iroquois avant leur extermination physique et culturelle et ont rapporté des faits et des comportements qui font autorités aujourd’hui encore.
            Etudie le livre de David Graeber : « La dette – 5000 ans d’histoires » qui fait directement référence aux travaux de ces chercheurs dévoués à l’information plutôt qu’au satisfecit d’une Intelligencia absconde dont tu rapportes ici et sans le vouloir en propre l’état d’esprit conquérant et dominateur qui de tous temps les définis, eux et leurs crimes obscurantistes sans fin.

            Voir en exemple : La Controverse de Valladolid :
            « Les indiens ont-ils une âme ? »

            https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Controverse_de_Valladolid

            Amicalement, Joel 🙂

          • Le Crif ne dit pas que Gandhi était antisémite (celui-ci a d’ailleurs entretenu une longue amitié assez ambiguë avec un Juif…), l’auteur de l’article s’émeut de propos qu’il estime coupés des réalités de la Shoah.
            Bon, déjà, Smolski, je ne passe pas ma vie à compulser les médias, je n’ai pas la télé, je ne lis pratiquement pas la presse, mon trip c’est la musique et j’en écoute pas mal quand je n’en fais pas, le reste de mon temps je l’occupe à des trucs bien plus utiles matériellement, à mon entourage et à moi-même, qu’un continuel remue-méninges.
            Ce que je pense des principes non-violents de Gandhi ou d’un autre, c’est que c’est facile de prêcher la non-violence et le pacifisme du fond de son ashram quand les seules fumées qui te parviennent sont celles de bâtons d’encens. Ou des cierges quand ce sont des chrétiens et que l’ashram c’est un monastère.
            Quand les tiens sont en péril et que tu peux intervenir, tu fais quoi ? Tu vas au-devant de l’adversaire en tendant deux doigts et tu dis, Man ! Cool ! On est tous des brothers !
            Du temps de l’Occupation, mes parents, avec un groupe de copains et de copines de leur âge, ils étaient ados, ont été un jour encerclés par des Allemands en armes, sur une grande avenue de la ville où je suis né, et contraints et forcés, couchés en joue par les militaires, d’assister à la pendaison de deux maquisards communistes.
            S’il y avait eu parmi eux un ancêtre des babas-cools qui se serait tourné vers les nazillons pour leur dire : Cool Men, on est tous des brothers ! Soit il se serait morflé une balle en pleine tête, soit il aurait rejoint les deux maquisards accrochés à un lampadaire.
            Mes parents et leurs potes étaient encore des gamins. Ils ont assisté à des rafles, eu des copains plus âgés inquiétés par la Gestapo, vu des cercueils alignés après un bombardement, il ont dû gagner les abris lors des alertes.
            Et le Mahatma, là-bas, il pouvait prêcher la non-violence, même après ce qu’il avait vécu de la colonisation des Indes par l’Angleterre victorienne. Non, c’est sûr que l’homme est bon… à nuire à ses semblables au nom d’une quelconque idéologie ou de tel enjeu, sous l’égide de meneurs qui ne tombent pas par hasard dans l’Histoire en train de s’écrire. Et il y a des Torrin, des Grassi, il y a des Aubrac, des Andreotta, des Thompson, des Colburn, il y a eu et il y a des résistants armés d’autre chose que de bons sentiments fraternels, car il fallait autre chose que ça pour dynamiter des ponts, saboter des lignes stratégiques, s’opposer aux siens par les armes. L’idéologie est venue une fois les massacres perpétrés. L’éternel « plus jamais ça », jusqu’à la fois suivante.
            Les Iroquois, et les autres… Il y a des faits historiques, il y a des anecdotes, il y a le nombre, la géographie, les époques. Sur deux à trois siècles, tu peux être confronté à des centaines de témoignages contradictoires. Trop facile d’opposer systématiquement vainqueurs et vaincus, on ne procède pas comme ça quand on fait de l’Histoire, on passe en revue tout ce dont on dispose. Long Sault, c’est irréfutable, avec le dessein de commercer les fourrures avec… le colon basé à Albany. L’Histoire est faite de complexité. Les médias, ce n’est pas leur rôle de creuser le passé et les archives pour aller au plus vrai de ce qui fut. Ils sont là pour vulgariser, synthétiser, romancer. Ils savent qu’en face les attentes relèvent plus de la distraction que de l’étude.

          • « c’est facile de prêcher la non-violence et le pacifisme du fond de son ashram quand les seules fumées qui te parviennent sont celles de bâtons d’encens. »
            Tu répètes que ce que disent les médias. Peut-être pas directement puisque tu ne t’informes pas, prétends-tu… mais alors de ce que tu entends autours de toi et qui vient fatalement des médias, et apparemment à ton insu.
            La démarche de ton intervention ici est donc toute faite, c’est ce que je te disais précédemment :
            « Du coup, je me vois obligé de débattre à côté du sujet »

            Je veux bien parler de la non-violence mais sous l’enfumage que tu présentes et qui ne repose sur rien de réel, juste du on-dit dramatique.
            Les non-violents sont les premières victimes de leur idéologie. Ni confort ni rien d’autre que leur conviction propre pour exprimer par eet sur eux-mêmes tout ce que la violence a de criminel.

            « Quand les tiens sont en péril et que tu peux intervenir, tu fais quoi ? »
            Ce qu’il faut pour les aider et au mépris de moi-même si nécessaire, comme tout un chacun.

            « L’idéologie est venue une fois les massacres perpétrés. »
            Oui, la justification des vainqueurs, c’est ce que je dis depuis le début.

            « Les Iroquois, et les autres… Il y a des faits historiques, il y a des anecdotes, il y a le nombre, la géographie, les époques. Sur deux à trois siècles, tu peux être confronté à des centaines de témoignages contradictoires. »
            Cela s’appelle faire de la recherche et c’est auprès des chercheurs qu’ils faut se faire son opinion, désolé s’ils ne sont généralement accessibles que par lecture de leurs travaux, même vulgarisés nous disposons alors de sources réelles plutôt que d’opinions surannées et pouvons établir des uns aux autres des rapports de confiance et d’entraide afin de démêler les faits étudiés et non s’opposer en ergotant sur des racontards besogneux emprunts des certitudes et des préjugés communs plutôt que d’intelligences partagées.

  6. Les effarés

    Noirs dans la neige et dans la brume,
    Au grand soupirail qui s’allume,
    Leurs culs en rond,

    A genoux, cinq petits, – misère ! –
    Regardent le Boulanger faire
    Le lourd pain blond.

    Ils voient le fort bras blanc qui tourne
    La pâte grise et qui l’enfourne
    Dans un trou clair.

    Ils écoutent le bon pain cuire.
    Le Boulanger au gras sourire
    Grogne un vieil air.

    Ils sont blottis, pas un ne bouge,
    Au souffle du soupirail rouge
    Chaud comme un sein.

    Quand pour quelque médianoche,
    Façonné comme une brioche
    On sort le pain,

    Quand, sous les poutres enfumées,
    Chantent les croûtes parfumées
    Et les grillons,

    Que ce trou chaud souffle la vie,
    Ils ont leur âme si ravie
    Sous leurs haillons,

    Ils se ressentent si bien vivre,
    Les pauvres Jésus pleins de givre,
    Qu’ils sont là tous,

    Collant leurs petits museaux roses
    Au treillage, grognant des choses
    Entre les trous,

    Tout bêtes, faisant leurs prières
    Et repliés vers ces lumières
    Du ciel rouvert,

    Si fort qu’ils crèvent leur culotte
    Et que leur chemise tremblote
    Au vent d’hiver.

    Arthur Rimbaud

    Réponse
  7. « On approchait de la détestable période des fêtes de noël. Lumières, dorures, clochettes, musique vomitive et le grand sourire autoritaire des marchandises.
    … Période hivernale, marchande, énervée. Rues grouillantes, trottoirs encombrés de gens emmitouflés, eux-mêmes encombrés de paquets, l’inévitable agitation des acheteurs somnambules ». (Pierre Péju – La petite chartreuse)
    Nous sommes libres de choisir de participer ou non à cette gabegie obscène.

    Réponse
    • La pression sociale et familiale est là, surtout celle des enfants dont tu sais déjà que les petits camarades les soupçonnent fortement de ne pas du tout être élevés comme eux… et eux, on leur a appris à haïr les différences…

      Réponse
      •  » eux, on leur a appris à haïr les différences… »

        This is the end …..In a desperate land the end….

        Réponse
      • « on leur a appris à haïr les différences… »

        Et aux enfants libres, on leur apprend les exigences de cette liberté devant tous.
        Sinon, à quoi bon ?
        😉

        Réponse
        • « on leur apprend les exigences de cette liberté… »

          « Tout engagement à une facture » – Kamel Daout

          Bonne année à tous ! 🙂

          Réponse
      • Quiconque n’aime pas Noël, les fêtes, les cadeaux et toutes ces conneries de fin d’année est suspect.
        « J’ai pas envie de faire comme tout le monde
        Mais faut bien que je paye mon loyer
        Je suis comme un néon éteint
        Ma vie ne me ressemble pas »
        Grosses bises Agnès.

        Réponse
      • Moi, ça fait des années que j’ai fait comprendre à ma famille que je ne veux pas que pour Noël ou mon anniversaire on me fasse des cadeaux, comme ça j’en fait aucun moi non plus. Souvent les cadeaux ne correspondent pas à ce que souhaite celui qui les reçoit, c’est du gaspillage.

        Un bon repas ensemble auquel chacun contribue suffit bien assez.

        Réponse
        • Pour moi il n’y a pas de jour, de prétexte ni de saison pour offrir des cadeaux, ni pour faire un bon repas.

          Réponse
  8. S’il n’y avait pas Noël, cette période où il fait encore nuit quand on arrive au boulot et déjà nuit quand on en repart nous serait-elle supportable ? Quand à l’année nouvelle, en complément à Noël ce sera un renouveau… Au moins vers plus de lumière.
    Nous pourrions nous en passer bien sûr, surtout des vœux du petit-con-qui-plaît-aux-vieilles, mais bon « c’est la tradition».

    Réponse
    • Elle remonte aux rites païens associés à la célébration du solstice d’hiver, saturnales romaines, cultes mazdéens antiques, ensuite christianisés. Scansion qui a perdu son sens primitif, sa valeur de symbole à nos époques dénaturées où l’humain est rendu orphelin de son histoire.

      Réponse
  9. Décidément La Grande Forme !!!
    Et si c’était tout simplement le moment de recommencer autre chose
    de simple de mesuré et à sa portée avec ses talents petits ou grands.
    La Vérité est ailleurs n’est-ce pas
    Bonne Année Madame Agnès Maillard à vous et à ceux qui vous sont chers

    Réponse
  10. Noël n’est pas seulement le marqueur d’une tradition cultuelle.
    Plus profondément en chaque être vivant, c’est la date annuelle du renouveau perceptible de la longueur des jours à venir et de là, en interne, l’appel de la Vie à elle-même, comme la naissance des enfants l’est pour le poète Kalil Gibran…

    « Ne vous résignez jamais ! »

    Réponse
  11. L’autre face des choses…(clin d’œil)
    je reviens vers vous, confronté comme vous à cette hideuse société
    de consommation ou il faut non seulement payer un « packaging » mais aussi
    pourvoir à son élimination. Je décidai il y a quelques jours de participer à ce grand élan
    collectif et récurrent. Un conteneur s’offrait à moi, l’orifice débordant d’un panache
    de littérature multicolore alternant fruits du marketing ou de la pensée
    journalistique. Quelques pas me permirent de faire le tour de l’édicule (d’ailleurs je
    me demande toujours combien peut coûter un tel machin) et de découvrir qu’il possédait
    un autre orifice lui parfaitement dégagé et une perspective d’accomplir ma mission planétaire
    avec un espace libre d’environ la moitié du volume de l’engin et ceci sans bourrage intempestif.
    Étrange affaire, dommage que je possède pas votre talent d’écrivaine, j’aurai pu en faire quelque
    chose de plus élaboré.

    Dans l’attente de lire votre prochain billet.

    Réponse
  12. Soirée du 31 décembre festive avec des très proches, famille vraie et famille partagée.
    Rien que des bonnes choses locales et cuisinées sur place par des gens de la tribu qui savent faire, très bien faire. Un pote caviste m’avait choisi des vins de réels artisans viticulteurs.
    Résultat : on a la peau du ventre bien tendue, merci la petite tribu.
    On papote un peu avec un rhum arrangé par le neveu antillais, minuit arrive, la bise, re papote, re rhum et au lit.
    À 4 heures du matin, elle s’est levée, m’a réveillée en se cognant dans le fauteuil au pied du lit.
    — Y a quoi ?
    — Je fais une infection urinaire et je n’ai plus de médoc.
    Puis Carmen, la tempête du nouvel an, est arrivée, des rafales à plus de 130 km/h sur la côte et guère moins à 30 km dans les terres.
    À 9 heures, après un habillage sommaire, je suis allé chercher du pain frais pour ma smala, pieds nus dans mes « escarpins ».
    Néon blafard à la boulangerie, la pluie n’était pas loin de l’horizontale et surtout très fraîche.
    Le jour est comme mes invités, il peine à se lever.
    Passage à la pharmacie pour voir celle qui était de garde, ouh là, 20 km à faire au fin fond du bocage, petites routes boueuses, haies, pluies et fêtards en excès de vitesse, très peu pour moi. Je prends le numéro du serveur téléphonique pour me rabattre sur la grande ville. Plus d’un quart d’heure à quelques dizaines de centimes la minute à jouer avec les touches dièse, chiffres, validation et dièse (encore), tant pis pour la dépense, c’est pour ma bonne cause.
    Carmen hurle de plus en plus fort.
    Thé, tartine, brioche, confitures maison, douche chaude, rhabillage complet (y compris des chaussettes propres), café avec ceux qui nous quittent déjà pour une autre tribu. J’y vais ! 25 km de bonne route.
    Carmen se fâche et me balance un orage grêleux sur tout le long de la route.
    Le GPS cafouille mais me trouve le bon endroit, quartier excentré. Je me gare sous la croix verte qui est sur le bord du trottoir.
    Fatale erreur, l’officine est à 150 m au fin fond du centre commercial et cette foutue Carmen tonne encore. Un semblant d’accalmie m’éjecte de la voiture.
    Autre erreur de débutant, je suis accueilli par un mur de grêlons, je glisse et me rattrape in extremis à un conteneur poubelle d’une propreté douteuse. Pas de souci, je suis vite rincé… à l’eau froide, très froide.
    La fort jolie et sympathique pharmacienne me sert avec un grand sourire et me chambre un peu devant ma tête de vieux chien mouillé.
    Au retour, j’ai traversé la ville au ralenti vu la visibilité réduite, les énormes flaques d’eau et la buée malgré le chauffage à fond.
    Dès la sortie, je mets la radio, France Culture, Edgar Morin qui parle d’un livre de jeunesse juste édité, L’Île de Luna. C’est un récit sur la perte de sa mère à ses 6 ou 7 ans, deuil caché par sa famille, ta mère est partie en voyage, etc. Joyeux !
    On passe au livre suivant : L’Homme et la mort… Trop rigolo, je baigne dans l’hilarité.
    Carmen s’acharne à me secouer, je me cramponne au volant sans changer de radio.
    À l’arrivée, au chaud dans ma cuisine, elle prend les médocs et m’embrasse.
    Bonne année 2018.

    Réponse
    • Très beau ton texte, Serge. Merci.

      Réponse
      • Merci.
        Rien que du vrai réel qui a existé.
        Huit jours de crève.

        Réponse
        • Du réel bien écrit.
          J’espère que ça va mieux !

          Réponse

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