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Drôle d’ambiance en Macronie

Par Agnès Maillard
Panneau attention sol glissant
25 septembre 2017

Panneau attention sol glissant

C’est un été un peu bizarre qui vient de passer. Enfin, surtout dans notre cas, assignés à résidence comme nous le sommes par la dépression massive de monsieur Monolecte. Difficile de se sentir en phase avec le reste du monde quand il faut gérer au quotidien cette maladie qui fait semblant de ne pas en être une.

Du coup, j’ai attribué mon regard sombre sur les évènements de notre monde à une sorte de contamination diffuse et j’ai décidé de ne pas en tenir compte.

Aussi, j’ai été assez surprise, l’autre jour, quand la réceptionniste de l’hypermarché du coin, tout en me saluant avec le plus grand professionnalisme, me sort brutalement quelque chose de l’ordre du pourvu que ça pète, parce qu’il commence à y en avoir marre de tout ça !.
Puis, je suis retournée à ma routine.

Diffuseur d’ambiance

À moment donné, il faudra que je parle de la dépression et de la manière dont elle s’impose aux gens et à leur entourage, mais ce n’est pas mon propos aujourd’hui. Non, aujourd’hui, c’était plutôt panique à bord, parce que le dernier rouleau de PQ vient de nous tirer sa petite langue pointue en carton.

Me voilà donc au supermarché du bled, avec un petit panier de rustines consuméristes prestement étalées sur le tapis roulant de la caisse, à questionner la caissière :

— Mais où sont les gens ?

— Il n’y a eu quasiment personne depuis le début de la journée. Mais c’est la fin du mois, on ne devrait pas en voir plus de si tôt…

— Ah, oui, les fins de mois qui commencent le 5

— En fait, pour que ça aille mieux faudrait payer aussi les gens le 15.

— Ah oui, mon père avait des avances de son patron quand j’étais petite, pour arriver à la fin du mois, justement.

— Non, mais pas pour la moitié du salaire : il nous faudrait le même salaire, mais tous les 15 jours !

C’est vrai que j’oublie parfois que les caissières ont beau être plus souvent en CDI, elles arrivent rarement à 30 heures par semaine… ce qui fait des mois à la fois très longs et très petits… surtout niveau paie. Son visage se barre d’un sourire déterminé !

— Espérons que cette fois, les barrages vont bien tout coincer et que ça va durer bien longtemps !

Puis elle a re-sombré dans son apathie, attendant des clients qui ne viendront pas.

Grève parentale

J’enchaine chez le marchand de journaux où je suis régulièrement coincée entre un gratteur compulsif de Keno et une fumeuse à la voix rocailleuse qui décide de régler ses clous de cercueil en pièces de 5 cents. Là, ce n’est pas un boulevard que j’ai, c’est une autoroute. Pas un chat, un vioque ou un glaviot, rien…

— C’est marrant — je lance — je viens du supermarché, il n’y avait personne non plus, ni dans la rue,  ni nulle part… Il y a eu un attentat nucléaire pendant que je faisais mes courses ou bien ?

— Non, pas à ma connaissance… mais il devrait y avoir un peu de monde avec la sortie des classes…

— Ou pas. S’il faut, il y a une grève-surprise des parents.

— Ah oui, ce serait rigolo, ça, on arrête tout, on laisse tout tomber…

L’idée a l’air de manifestement plaire à la buraliste. Je sors mon téléphone portable pour en rajouter une couche.

— Bougez pas : je vais appeler ma fille pour lui dire que ce soir, elle dort au collège !

Elle sourit, puis elle rajoute, nettement plus sérieusement :

— En tout cas, j’espère que les routiers, cette fois, ils vont tenir bon…

 

 

85 Commentaires

  1. C’est sûr qu’en travaillant à temps partiel, il faut plus d’un seul salaire pour boucler les fins de mois.

    « — Ah oui, ce serait rigolo, ça, on arrête tout, on laisse tout tomber… »
    Ça s’appelle une grève générale mais il paraît que ça ne se décrète pas. Faudra-t-il que la flicaille fasse des morts sur les barrages, dans les manifs, sur les ZAD (enfin, ça, c’est fait) pour que la révolte submerge les chefs politiques de tout poil et les dirigeants des centrales syndicales ? Pour que ce gouvernement honni et illégitime tombe comme un fruit pourri ?

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  2. Des fois, la révolution nait de trois fois rien. Une étincelle, et hop !
    Et finalement, la Macronie offre un boulevard de possibilités.
    Courage en tous cas, à toute la famille Monolecte !

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  3. Le truc de malade, en parlant de dépression, c’est que je suis intimement persuadé qu’une bonne partie des dépressions est exogène : elle vient de la désespérance que la société distille tranquille mimile et qu’elle s’insinue en nous, en nous bouchant tout espoir d’aller mieux, tout espoir de voir le bout du tunnel. C’est dingue le tour de passe passe qui remplace notre bien être endogène (la vie, la famille, les amis, les amours) par des diktats exogènes (le fric, la boulot, la réussite pro, la survie sociale….)

    Moi aussi je ressens ces effluves d’insurrection. Le truc, si cela commence, c’est de ne pas faire petit joueur et juste brûler la voiture du voisins qui gagne 300 euros de plus que nous et laisser debout le système et ses kapos (préfectures, conseils régio, collectivités locales, pole emploie, cpam, AN, sénat….) quitte à se frotter sérieusement à la flicaille qui défendrait coûte que coûte nos esclavagistes

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  4. Ou alors, il faut indexer les charges et autres coûts de nourriture, habillement, etc sur les revenus!..Ah zut, les pauvres propriétaires (entre autre) de logements loués (je mets au pluriel volontairement) vont râler! Déjà que leur idole leur demande de répercuter la baisse des APL (bon, viendra bien un moment oû le véritable prix d’un logement apparaîtra! Mais après combien d’expulsions et quel nombre de sans domicile)…Et les super marchés, ils vont frôler la faillite…
    Ce billet me renvoie à l’article de la page 23 du dernier n° de Fakir intitulé « Les révoltes qui n’ont pas lieu »…

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  5. Marrant, je viens d’avoir le même genre de discussion avec la poissonnière de Géant (je sais, faut pas y aller, mais je voulais du poisson). Elle a 35 ans de maison, est à peine au-dessus du smic, disait-elle. Elle ne tapait pas sur plus petit qu’elle, chômistes ou rsastes. On a parlé actionnariat, tranquille, au-dessus des daurades. Je lui ai expliqué que, quand je refuse la carte de fidélité à la caisse, je motive par « quand ils profiteront de leurs bénéfices monstrueux pour vous augmenter au-delà du smic , j’y repenserai ». ça l’a fait marrer. Le hic, c’est que, après avoir pris congé de la poissonnière, arrivée à la caisse, quand j’ai sorti ma phrase habituelle, la petite caissière a répondu « je pas compris, je pas française, c’est quoi smic ? » (Je vous jure)
    Et le coup de massue après l’explication : « je stagiaire »….

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  6. Laisser tout tomber et faire un pas de côté…
    L’An 01, livre de Gébé en 1972 et un film de Doillon en 73.
    L’ambiance paraissait moins morose que maintenant peut-être tout bêtement parce qu’on était jeune.
    Nostalgie à proscrire !

    Réponse
  7. SergeS : « L’ambiance paraissait moins morose que maintenant peut-être tout bêtement parce qu’on était jeune. »

    Oui, 68 ne fut pas morose et son résultat immédiat encore moins.
    Et pas que pour les jeunes, les ouvriers ont débordé les syndicats qui les contraignaient aussi.

    Ne jamais baisser les bras.
    Aujourd’hui un multimillionnaire au jeu de boules s’exclame en voyant passer sur l’avenue du bourg deux agents d’entretiens dans leur petite machine de balayage :

    « – Ah ! Voyez passer ces fainéants, qui nous dérobent nos impôts locaux ! »
    Repris grassement (et servilement…) par quelques partenaires ouvriers.

    Bon, je me suis pas fait d’amis en rappelant vertement que les criminels financiers c’étaient les multi-milliardaires qui dérobaient 80 milliards d’impôts annuel en fraude fiscale, qu’il y avait une guerre de classe en cours et que ces deux travailleurs étaient mes frères de classe, justement.

    Mes partenaires m’ont fait la gueule et le millionnaire a rangé ses boules sans finir la partie dis donc.

    No pasaran !

    Réponse
    • « Une telle masse humaine ne se concentre pas sans de puissantes raisons et sans une ardente volonté. Tant de joie, sourires, clameurs de chaleureuses salutations au fil du cortège ne peuvent venir que du plus profond de ce qui nous réunit comme peuple. Au demeurant, la haine de nos adversaires a aussitôt grimpé à des altitudes qui signalent l’intensité de la peur que l’événement leur a fait ressentir. »

      J’y remets une couche pour le plaisir :
      « Au demeurant, la haine de nos adversaires a aussitôt grimpé à des altitudes qui signalent l’intensité de la peur que l’événement leur a fait ressentir. »

      blog de meluch’ :
      http://melenchon.fr/2017/09/25/apres-la-marche-la-demarche/

      Réponse
      • ouai, avec une réserve le mouvement des insoumis, qui rassemble plutôt de belles énergies ds le pays est à la file de meluche. qui lui rêve de technologie, de croissance ( comme tous les candidats passés à la présidentielle ), alors bon , un jour ça serait bien de voir cela en face.

        je veux dire le thème de la croissance eco indéfinie et son bras armé ( euphémisme, la technoscience ayant pour fonction essentielle la guerre ) et la technologie.

        Réponse
      • « le mouvement des insoumis, qui rassemble plutôt de belles énergies dans le pays est à la file de meluche »

        Le système propose une vision politique du leadership, cela implique que meluch’ apparaisse comme tel. Il s’en défend bien mais ne peut que le subir.
        S’il y faut se retrouver quelque part, dans ce mouvement fédérateur sans encartage, c’est pas pire, non ?

        « rêve de technologie, de croissance »

        Ce n’est pas ce qui ressort des options du mouvement, la technologie proposée est axée sur l’énergie dénuclarisée, ce qui va à l’encontre de « la technoscience ayant pour fonction essentielle la guerre » et plutôt au possible vers des techniques novatrices pacifiques.

        Ce ne sont pas les Sciences qui posent problème, c’est ce qu’on en fait.

        Réponse
        • « le mouvement des insoumis, qui rassemble plutôt de belles énergies ds le pays est à la file de meluche »

          Il y a autre chose que je voudrai ajouter sur cette intervention :
          – arrêtez d’accuser les personnes et débattez de leurs idées sinon à se mettre aussi bas que les presses capitalisées qui en ont vocation depuis le fond des chiottes d’où elles viennent, jusqu’où elles y retournent.

          Réponse
    • Smolski ? Baissez les bras ? Mais tu rigoles !
      Il n’en ai absolument pas question même si les courbatures arrivent plus vite qu’avant !
      Mais je n’ai pas envie que mes propos soient taxables de nostalgie ou quelques horreurs du genre « Avant c’était mieux ». Non c’était pas mieux mais alors pas mieux du tout et les quelques acquis gagnés à ce moment-là l’ont été avec des luttes, dans la rue, rien n’est tombés tout cuit. Les puissants, politiques et grand patronat, avaient les mêmes discours que maintenant et il y a vite eu une « crise » qui a commencé à grignoter ce qui avait été obtenu.
      Et la crise dure encore et toujours, disent-ils.
      Sans parler du reste du monde où les guerres coloniales ne manquaient pas et continuent.
      Bref, je bouge encore et je me réjouis de vous lire, brasser des idées, vous écharper pour des commentaires…
      Mais, depuis que je bouge, j’ai toujours eu en tête ce que disait Octave Mirbeau : Les révolutions ne servent qu’à déplacer le centre de gravité des privilèges.
      C’est pas d’un optimisme forcené mais il me semble que cela à le mérite de la lucidité.

      Réponse
  8. Je compatis pour la dépression… J’ai vécu ça avec Madame il y’a quelques années et il peut y avoir rechute.

    Étrange ce pays qui porte ses espoirs sur les routiers pour faire grève par procuration,…ou demande à croire en Jupiter. Les positions n’ont jamais été si opposées mais l’étincelle n’est pas encore là.

    Réponse
    • « Étrange ce pays qui porte ses espoirs sur les routiers pour faire grève par procuration,…ou demande à croire en Jupiter. Les positions n’ont jamais été si opposées mais l’étincelle n’est pas encore là. »

      La rue n’est pas une corporation autonome, il y faut des points d’appui pour qu’elle s’éveille coup après coup. Le vide idéologique creusé devant elle au contraire l’aspire d’autant aux gouffres évangéliques : religions et fascisme…

      Il semble que le mouvement de la france insoumise propose un terreau sur lequel fleurir les coquelicots, les gentils coquelicots de la révolte populaire. Fasse que les marchands de canon n’y trouvent pas leurs acheteurs et victimes de tout bord à la fois !

      Réponse
      • Je trouve que Méluche raconte trop de conneries sur Poutine, le Venezuela, la Syrie… à ce niveau là, ça en devient gênant.

        https://www.youtube.com/watch?v=qQZdP3FbuE8

        Macron c’est un peu du grand nawak pour le moment…

        Réponse
        • « Je trouve que Méluche raconte trop de conneries sur Poutine, le Venezuela, la Syrie… à ce niveau là, ça en devient gênant. »

          Des conneries ?
          Pour le Venezuela par exemple, lire le monde diplo dernier :

          Journalisme d’autopsie – Renaud Lambert :
          « L’intérêt des médias pour le Venezuela se manifeste davantage lorsque l’horizon s’assombrit pour les progressistes. Entre 1999 et 2010, la proportion de pauvres est passée de 49,4 % à 27,8 % dans le pays caribéen, devenu le moins inégalitaire de la région. Les dépenses sociales ont bondi d’environ 60 %, et le nombre de personnes percevant une pension de retraite a quadruplé. Mais, lorsqu’il est question de la gauche au pouvoir, les analyses que les médias préfèrent sont les autopsies. »

          Réponse
          • Ah oui, ça baigne au Venezuela…

          • Que faire contre les attaques économiques que subi le gouvernement ?
            De plus, l’ensemble des manifestants ne proposent rien, juste le départ du gouvernement en place, et qui prendra le relais alors ?
            Ah le silence qui suit cette question est tonitruant sur les médias ?
            Une droite extrême nourrie du capitalisme le plus sauvage et dégradant qui soit.

            Tu a une solution qui ne soit pas le retour au dictature d’extrême droite ?

            Nous savons aujourd’hui que la présidente du Brésil fut destituée à tort, tout n’était que mensonge et frelaterie relayées par les medias internationaux.

          • Quelles attaques économiques ? C’est ce gouvernement et le précédent qui ont fait n’importe quoi en misant tout sur le pétrole et la corruption.

          • « Quelles attaques économiques ? »

            Les attaques concertés des premières fortunes du monde ne désirent pas que s’émancipe un pays si riche en ressources pétrolières sans qu’ils en tirent tous les profits pour eux-mêmes. Et puis, pfff… redistribuer de la mane pétrolière au gens du peuple… Mais où irait le Monde financier avec ça ?
            Les états qui entourent le Vénézuela ne désirent pas plus que cet exemple fasse école dans leur républiques bananières et font obstacle aux échanges commerciaux avec le Vénézuela.

          • Le Monde Diplo septembre 2017 :
            Les deux visages de la crise vénézuélienne
            par Renaud Lambert

            les choses seraient en réalité d’une simplicité aveuglante : 1) le Venezuela détient les plus importantes réserves pétrolières du monde ; 2) les États-Unis entendent contrôler les ressources énergétiques planétaires ; donc 3) Washington manœuvre pour remplacer M. Maduro par un pantin plus sensible à ses intérêts.

            Difficile de surestimer le poids de l’interventionnisme américain dans son arrière-cour. Et pourtant, le Venezuela de 2017 vit-il réellement une réédition de l’opération ayant conduit au renversement de Salvador Allende au Chili en 1973, comme tente de le démontrer l’ancienne vice-ministre Pasqualina Curcio (7) ? Peut-on raisonnablement comparer la situation d’Allende deux ans après son élection et celle de M. Maduro après une vingtaine d’années de chavisme ? Caracas est-il aussi fragile que Santiago face aux manœuvres du secteur privé, alors qu’il contrôle la quasi-totalité de la circulation de devises ? Au cours de l’été 2017, le débat fait rage, les uns soulignant la filiation qui relie M. Maduro à Chávez, les autres insistant sur la nécessité de sauver l’héritage du second menacé par la dérive du premier…

            Et puis, le 11 août, M. Donald Trump prend la parole.
            « Plusieurs options s’offrent à nous concernant le Venezuela. Et je tiens à dire que je n’exclus pas une intervention militaire », clame le président américain lors d’une conférence de presse.

          • « C’est ce gouvernement et le précédent qui ont fait n’importe quoi en misant tout sur le pétrole et la corruption.rnement et le précédent qui ont fait n’importe quoi en misant tout sur le pétrole et la corruption. »

            Je suis d’accord avec le premier point, le pétrole est à la base de l’esprit du Chavisme, c’est à dire moins de rétributions aux plus riches et plus de moyens pour vivre dignement aux plus démunis.
            Tu trouves cela injustifiable ?

            Pour la corruption, c’est endémique dans les pays du monde parce que ce monde financier ne parie que sur la corruption pour survivre aux injustices qu’ils commettent.

            Et puis c’est quoi être riche aujourd’hui ?
            « On ne peut pas faire plus de trois repas par jours. » répondait marcel dassault.
            Aujourd’hui, nous avons le complément de la réponse, le but du riche n’est plus seulement d’accaprer mais surtout de créer partout la pauvreté la plus absolue dans une guerre économique perpétuelle, un assassinat mondialisé où les riches ont toutes les munitions et les pauvres les corps de leur simple vie pour y répondre.

            Le numérique à modifié ces choses, non pas seulement virtuellement, mais dans sa mise en pratique.

            Dans un article du Monde Diplo d’octobre 2017, on peut lire cette analyse à laquelle je souscris pleinement :

            Et si l’on refondait le droit du travail…
            par Alain Supiot

            « Il faudrait être aveugle pour disconvenir de la nécessité d’une profonde réforme du droit du travail. Toujours, dans l’histoire de l’humanité, les mutations techniques ont entraîné une refonte des institutions. Ce fut le cas des précédentes révolutions industrielles, qui, après avoir bouleversé l’ordre ancien du monde en ouvrant les vannes de la prolétarisation, de la colonisation et de l’industrialisation de la guerre et des massacres, entraînèrent la refonte des institutions internationales et l’invention de l’État social. La période de paix intérieure et de prospérité qu’ont connue les pays européens après guerre est à mettre au crédit de cette nouvelle figure de l’État et des trois piliers sur lesquels il reposait : des services publics intègres et efficaces, une Sécurité sociale étendue à toute la population et un droit du travail attachant à l’emploi un statut garantissant aux salariés un minimum de protection.

            Nées de la seconde révolution industrielle, ces institutions sont aujourd’hui déstabilisées et remises en cause. Elles le sont par les politiques néolibérales, qui entretiennent une course internationale au moins-disant social, fiscal et écologique. Elles le sont aussi par la révolution informatique, qui fait passer le monde du travail de l’âge de la main-d’œuvre à celui du « cerveau d’œuvre (1) », c’est-à-dire du travailleur « branché » : on n’attend plus qu’il obéisse mécaniquement à des ordres, mais on exige qu’il réalise les objectifs assignés en réagissant en temps réel aux signaux qui lui parviennent. Ces facteurs politiques et techniques se conjuguent en pratique. Il ne faut cependant pas les confondre, car le néolibéralisme est un choix politique réversible tandis que la révolution informatique est un fait irréversible, susceptible de servir des fins politiques différentes. »

            Je souligne :
            la révolution informatique, qui fait passer le monde du travail de l’âge de la main-d’œuvre à celui du « cerveau d’œuvre (1) »

          • « Difficile de surestimer le poids de l’interventionnisme américain dans son arrière-cour. »

            Maduro a financé la campagne électorale de Trump…

            Les pays pétroliers sont quasiment tous des dictatures, Russie, Arabie, Venezuela… C’est la malédiction de la rente pétrolière.

          • La guerre économique des plus riches contre les plus pauvres.
            Un exemple :

            « jusqu’en 2013, on dénombrait environ 100 000 foyers subissant chaque année des coupures d’eau en raison de factures impayées. À cette date, une loi est entrée en vigueur pour interdire cette pratique. Pourtant, les distributeurs d’eau n’ont pas cessé de couper l’eau, en toute illégalité. Ainsi, la fondation Danielle Mitterrand, engagée sur ces sujets, a recensé, après la promulgation de la loi, plus de 1200 témoignages de familles ayant eu à subir de telles coupures.

            Pour que le droit s’applique, il faut bien souvent que les usagers victimes de ces abus attaquent en justice les distributeurs. 13 actions en justice ont été intentées et gagnées par la Fondation Danielle Mitterrand. Une décision du Conseil constitutionnel est intervenue dans le même sens. Mais les géants du secteur semblent toujours décidés à ne pas appliquer la loi. Cela s’explique bien sûr par la faiblesse des montants des amendes qui sont infligées. Il faut en effet comparer leur montant avec le chiffre d’affaire d’une entreprise comme Véolia qui est de 25 milliards d’euros ! Ou même avec le salaire annuel de son PDG, Antoine Frérot, de 1,3 millions d’euros. La Fondation Danielle Mitterrand rapporte cette phrase d’un représentant du service client d’une entreprise de distribution d’eau à une personne victime de coupures d’eau : « nous imposons notre propre loi ». »

            Source le blog de meluch’ :
            http://melenchon.fr/2017/10/09/ne-jamais-lacher-le-fil-de-leau/

          • « Les pays pétroliers sont quasiment tous des dictatures, Russie, Arabie, Venezuela… C’est la malédiction de la rente pétrolière. »

            Une malédiction ?
            La rente pétrolière ne va pas aux états sinon la partie liée à la corruption. Seule la finance bénéficie pleinement des retours d’exploitations des énergies fossiles. Voir les panama papers par exemple.

            D’où tiens-tu que maduro a financé la campagne de trump ?
            Et surtout, quelles en auraient été les conditions réciproques ?

          • Parfait, merci pour le lien où je note cette phrase :
            « Cet argent a été donné « par Citgo Petroleum, la filiale américaine du groupe pétrolier public Petróleos de Venezuela (PDVSA)». »

            C’est la filiale américaine, aux états unis donc, qui a contribué au financement de la campagne de tromp et non le gouvernement vénézuélien ni maduro en personne.

            Ça me scie que des journalistes énoncent des faits sans fond accompagnés de déductions éhontées. Juste du battage médiatique comme tous les gouvernements peu ou prou de gauche du monde le subissent sans cesse de la part des financiers qui nous enfument.

            Et quand il pisse maduro, s’il mouille le bas de son pantalon, ça veut dire qu’il en a une petite ?
            C’est du même niveau. 😀

            Qui possède ces médias auto-proclamés jounalisticoles ?
            Ici, c’est le groupe louis dreyfus…
            Voilà ce qu’il faut se demander avant d’avaler tout et n’importe quoi.

    • Oui, c’est ce que je me disais déjà la fois d’avant : les gens veulent que ça change, mais attendent que d’autres fassent le boulot à leur place. Un peu comme si la mythologie de l’homme providentiel, du super héros avait fini par nous faire intérioriser l’idée de notre impuissance.

      Des fois, j’ai l’impression qu’ils ne sont juste pas contents de la situation tout en ayant peur que quelque chose de nouveau soit encore pire…

      Réponse
      • Le problème de ‘faire soi même’, est la notion de masse critique. Même de l’uranium enrichi ne pourra produire de réaction en chaîne si la masse critique n’est pas atteinte et s’il n’y a pas d’explosion initiale. Or, le soucis, c’est que le syndicalisme est ramené à sa portion congrue, avec bien souvent, dans les grandes entreprises (ou le nombre de syndiqués est « important » en nombre) le dévoiement de la fonction syndicale en autre chose que la défense de la classe ouvrière au sein de l’entreprise. En clair, il y a peu de division mobilisable et surtout une assez grande inertie de la société.

        Alors, à moins de réussir à faire bouger le mammouth tout seul avec ta pauv’ pancarte et ta grève tout seul (hautement improbable), il faut que de grosses corporations ayant des moyens de nuisances importants entre sur la piste.

        Même si 80% des employés privés faisait la grève, cela changerait peu, des pme et tpe se casseraient la gueule, remplacées par des auto entrepreneurs (les seuils ont augmentés), des gens se retrouveraient à la rue avec des soucis financiers inextricables dans l’indifférence générale et rien ne bougerait.

        Pour que cela bouge, il faut que des grosses fédérations a haut pouvoir de nuisances bougent : les routiers, les agriculteurs, les cheminots, les profs (je doute), les fonctionnaires et pas pour manifester derrière un drapeau cdft, mais pour bloquer (par exemple free-péages, free-trains…, pas de courrier, pas de relevés de compteurs,) Les ‘particuliers’ se joindraient à eux en ordre dispersé au fur et à mesure de la prise de conscience du changement qui vient.

        Lorsque je lis ‘-veulent qu’on-fasse le boulot à leur place’, cela m’évoque la même chose que lorsqu’on dit à un chômeur, à un ‘acculturé des cités’, à un déprimé, de se ‘sortir les doigts du cul’ et que ‘quand on veut on peut’.

        Réponse
        • @ hervé_02 : Je crois que la donne a changé depuis 1995, et le Plan Juppé qui avait mis le feu aux poudres. Et qui en même temps a collé les yeux en face des trous à ceux qui croyaient encore à l’époque que le PS était un parti de Gauche et la CFDT un syndicat au service des intérêts des classes populaires (https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_de_1995_en_France).

          Les corporations ne se bougent que lorsque leurs intérêts sont directement menacés. Et encore, on voit que les mouvements sont de moins en moins suivis, les cartes étant brouillées par le passif collabo des syndicats officiels et la faible représentation des syndicats encore subversifs, à quoi les experts ajouteront, sans doute avec raison, la désaffection grandissante à l’égard du politique. D’autres éléments entrent en jeu, dans ce brouillage des cartes, qui jouent contre une solidarité inter-classes et rendent par là illusoire la perspective d’une grève générale. La masse des précaires n’a jamais été vraiment représentée par des syndicats dont la clientèle, l’Administration, est quand même le plus gros pourvoyeur de contrats éjectables. Il y a en outre une réelle cassure au sein des corporations relevant de l’Etat et du Territorial, entre salariés se réclament de la classe moyenne et « chevilles ouvrières », elles-mêmes se distinguant de par leur statut « protégé », du lumpenproletariat des précaires. On ne défend pas la même croûte au sein d’une même corporation.
          On peut imaginer éventuellement un mouvement étudiant d’ampleur, ou un mouvement initié par les retraités, mais là encore, entre la masse désabusée des « jeunes » retraités à moins de 1000 € et les retraités de la classe moyenne, possédants et héritiers de carrière issus de la génération des boomers, on ne va pas parler le même langage… ni glisser le même bulletin dans l’urne.
          La lutte des classes n’a jamais été si évidente qu’à ce jour, dans l’Histoire contemporaine. Et les entités sociales n’ont jamais été si scindées. Je pense que c’est là une explication possible à l’inertie.

          Réponse
      • Les gens craignent le pire en comparant leur situation au reste du monde. Hervé Kempf documente cet état dans « L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie », chapitre « Pourquoi se rebelle-t-on pas? » (L’obscure solidarité avec les maitres): « L’évidence de l’inégalité planétaire finit par s’imposer au regard de tous, et les habitants des sociétés occidentales, même grugés par l’oligarchie, se savent des privilégiés, ce qui crée une solidarité paradoxale avec la classe dirigeante qui profite cyniquement de la fragilité générale. »

        Réponse
        • Très juste : même en étant dans les 10% les plus pauvres de mon pays, je suis dans les 10% les plus riches du monde…
          Difficile de se représenter le niveau d’inégalités qui se cache derrière ces deux simples chiffres sans avoir un vertige encore pire qu’à imaginer l’infini…

          Réponse
      • « en ayant peur que quelque chose de nouveau soit encore pire… »

        Oui, c’est le produit de l’écrasement des masses populaires dirigés par les classes dominantes via l’ensemble des outils sociaux en vigueur.
        Comment en réchapper, seul ?

        Réponse
        • Oui. La manipulation des consciences, c’est pas nouveau (lire Chomsky). D’un coté on vante le « vivre-ensemble » tout en favorisant l’ndividualisme; en ce moment sortent des bouquins sur la soft culture suédoise; la positive attitude est à la mode dans le langage, la presse, la publicité, l’éducation (la colère contestatrice c’est ringard). De l’autre « on habitue le citoyen a être surveillé »; dans l’ouvrage que je cite plus haut, Kempf re-écrit un vieil adage: « Si tu veux l’obéissance, prépare la guerre »: pas seulement au terrorisme et à la criminalité en général, le mot « guerre » est aussi associé au « décrochage scolaire », aux « sans papiers » et toutes à les formes de déviances…

          Réponse
      • Agnès, ce que vous pointez là est vieux comme l’humain. Les religions en sont nées, voyez les anges, les messies, les chevaliers blancs, puis les leaders révolutionnaires charismatiques (au passé pas toujours très propre, et pas avares de compromissions), puis les super-héros de fiction qui sont les déclinaisons des dieux et demi-dieux et autres archanges, puis les poètes et figures littéraires libertaires auxquelles on va s’identifier. C’est une constante chez l’humain d’attendre sauvetage et délivrance de l’extérieur, face à une oppression qui elle-même, est une constante de l’Histoire humaine. Ce qui est aujourd’hui a toujours été, à différents degrés, mais nous vivons aujourd’hui, dans le bref laps de temps d’une vie humaine, nous nous focalisons sur ce que nous percevons dans l’ici et le maintenant, la modalité présente de l’oppression.
        Nous cherchons des solutions. Combien sommes-nous dans ce cas ? Non que les autres aient baissé les bras, ils sont pris dans le cheminement du quotidien, de plus tous n’ont pas le bagage nécessaire à avoir conscience, déjà, de la marche du monde et de l’échec des thèses alternatives à cette marche du monde, d’autres ont acquis ce bagage mais ne croient guère en la possibilité que cela puisse changer parce qu’il y a l’inertie, les faux-semblants, le lourd passif des structures syndicales qui depuis quarante ans font de la figuration, l’absence de réels contre-pouvoirs, l’instrumentalisation de la misère, désignée comme une menace, un contre-exemple et non une conséquence. Dans quelques semaines, on va nous reservir comme chaque année la litanie des sans-logis et des quêtes pour les Restos. Ensuite on va passer au Téléthon puis à l’élection de miss France puis les medias vont nous survendre les fêtes de fin d’année. On ne reparlera plus guère des sans-logis et des Restos d’ici les froidures suivantes.
        Comme cette misère banalisée, désignée comme une fatalité qui va frapper certains individus plutôt que d’autres (les « assistés », ceux qui ne se prennent pas en main, qui ne cherchent pas de travail, ne cherchent pas à se former, sujets à des addictions, etc..), sert d’instrument de propagande,
        il est normal que certains craignent d’être précipités dans ces marges, si quelque chose survenait qui les priverait de leurs maigres moyens de subsistance.
        Là encore, on se situe, au plan symbolique, dans un continuum qui renvoie à l’idée de châtiment promis à ceux qui ne suivraient pas le « bon » chemin. On retrouve la malédiction paulinienne relative au travail : « Celui qui ne travaille pas ne mange pas ». Ou Parménide, qui coupait les jambes, ou les étirait, de ceux dont la taille ne s’inscrivait pas précisément dans les dimensions des lits qu’il avait à offrir à ses hôtes. Joue le jeu, ou tu seras sacrifié. Comme nous avons quand même un peu évolué depuis Paul de Tarse, nos puissants daignent consentir quelques boîtes de conserves à leurs pauvres, quand quelques siècles plus tôt, ils leurs conseillaient, quand ils clamaient leur faim, de manger des brioches…
        Non pour prétendre que la révolte est vaine. Il n’en faut pas attendre de globale. Seulement des sporadiques, qui n’auront d’impact que sporadique, je pense aux Zadistes et plus avant, aux occupations de la rue du Dragon. Elles marquent le souvenir parce qu’elles sont posées en actes. Les Nuit Debout se contentaient de parler, et de ça, le parler, nous en crevons tous et les thuriféraires du Capital, ils s’en frottent les mains. C’est le meilleur des services à leur rendre, parler, débattre, tenir des réunions. Aucun discours révolutionnaire ne tient la route au regard de l’occupation d’une Préfecture, de la mise à sac d’une antenne administrative, de l’investissement de locaux laissés vides pour y loger des sans-abri. Il y a une juste violence, pour répliquer à la violence symbolique de l’Etat, quand l’Etat se fait oppresseur.

        Réponse
        • Procuste, coupait les jambes de ses hôte ou les étirait, et non Parménide. Avec mes excuses.

          Réponse
        • « Il y a une juste violence, pour répliquer à la violence symbolique de l’Etat, quand l’Etat se fait oppresseur. »
          Ce sont des mots, la réalité de la violence, juste ou pas, c’est de la pisse, de la merde, des larmes et du sang.

          Pour faire image, il y a cette occupation d’une église parisienne finie dans la brutalité policière la plus outriancière qu’il soit possible de produire avant l’assassinat au vu et su de tous :
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_sans-papiers_%C3%A0_Paris_en_1996

          Réponse
          • Alors tu proposes quoi ? Des réunions, des débats ? Attendre les prochaines élections ?
            Ils l’ont abattu comment, le Mur, en 1989 ? Ils s’en sont débarrassés comment de Mussolini, puis de Ceaucescu ?
            On n’en est pas là, heureusement.
            Mais tôt ou tard la question ne manquera pas de se poser. Activisme ou soumission à un ordre des choses imposé ? Pour le moment, Méluche est là pour tenir les troupes, détendre l’atmosphère, distraire l’attention, contenir la colère dans le champ du politiquement correct.

        • « Ils l’ont abattu comment, le Mur, en 1989 ? Ils s’en sont débarrassés comment de Mussolini, puis de Ceaucescu ? »

          Tu envies donc les résultats d’hier donnant des poutine, des berlusconi et tout ce qui se passe en roumanie contre les gitans et les immigrants de syrie ?

          Je ne vois pas de la révolution se faire encore une fois par la conquête sans finir par singer le monde précédent qui en provenait déjà.

          Aujourd’hui, il y a des outils différents pour faire progresser l’idée de liberté dans le peuple et par le peuple. Le succès du mouvement france insoumise le montre et peut le porter, mais pas sans chacun de ceux qui le désirent et s’en mêlent.
          Et s’il échoue, qu’importe, il sera la première marche offerte pour les prochaines aspirations qui le prolongeront.

          Réponse
          • Bah, à tout prendre, Berlusconi était quand même moins nocif que Mussolini ! Quant aux tziganes, ils étaient aussi persécutés du temps de Ceaucescu. Ils étaient déjà persécutés au Moyen Age. Ils restent persécutés y compris dans ntre pays de libertés (sous caution).
            Si tu penses que l’URSS était un modèle de société enviable… il reste la Corée du Nord et Cuba pour l’expérimenter.
            Fascisme de gauche ou fascisme de droite, ça reste du fascisme. On n’évoluera pas en empruntant à des recettes qui ont foiré. Qui partaient de théories généreuses pour devenir des dictatures.
            De nouveaux outils pour conquérir la liberté par le peuple pour le peuple, ça supposerait une transversalité, sur le terrain, qui dans les faits n’existe pas. On peut faire ce qu’on veut avec les réseaux sociaux. C’est sur le terrain que tout se joue. Nos parents et grands-parents écrivaient la loi dans la rue. Aujourd’hui on se paie de mots. Chacun y va de sa belle profession de foi, et rien ne change. On secoue du vent, c’est tout.
            Les gamins qui partent au Djihad, c’est l’effet boomerang. Si longtemps niés, humiliés, mis à l’écart. On voit ce que ça donne.
            Demain ce sera quoi ? Tu crois, toi, que le populo se contentera longtemps de déclarations d’intention et d’échanges sur Twitteure et FB ? Tu crois qu’en nous recyclant les vieux rossignols d’avant l’Union de la gogauche, ça va suffire ? On n’en est plus là. Le discours reste le discours. C’est ce qui tombe à la fin du mois qui importe.

          • « Berlusconi était quand même moins nocif que Mussolini ! »

            Un degré dans l’abjection ?
            Il est le représentant de la mafia dans le gouvernement italien et sera réélu sur cette même base.

            Si la justice italienne le condamne, elle va se trouver à condamner l’ensemble de la classe politique italienne pour les mêmes faits de corruptions.
            Les assassinats des juges en plus.
            C’est juste ça le moins nocif, que tu dis, non d’un point de vue moral seulement, mais pour tout le peuple italien qu’il tient sous sa coupe avec ses séïdes.
            Que la population s’en accomode est naturel de la part des moins nantis.

          • « Le discours reste le discours. C’est ce qui tombe à la fin du mois qui importe. »

            En quoi s’autorise-t’on de juger de ce qu’est et pense le peuple d’après soi ?
            Petite vue de la petite bourgeoisie qui ne colle pas avec tes interventions.

            De là, il n’y a pas non plus que les réseaux pour s’interpeller entre gens du peuple, j’ai témoigné ici de ce qui s’était passé dernièrement au jeu de boule de mon coin, depuis, beaucoup de joueurs approuvent mon intervention et en sont solidaires.
            https://blog.monolecte.fr/2017/09/25/drole-dambiance-macronie/#comment-448160

            Le témoignage d’Agnès dans les supermarché montre aussi qu’il n’y a de troupeau bêlant que dans l’esprit étroit des bourgeois et des canailles.

            Abandonnons aujourd’ui les schémas rapetissant à l’envie l’individualité extraordinaire formant les peuples du Monde car les peuples gagnent en mâturité d’esprit de manière beaucoup plus avancée qu’avant, à l’aide d’internet notamment, comme les riches s’enrichissent de monnaie toujours davantage par la même voie.
            Les comptes se font ainsi aussi bons de part et d’autre, et les profits finissent par s’égaliser.
            Voir les communes autonomes du chiappas :

            Le Monde Diplomatique juin 2017
            « Au Chiapas, la révolution s’obstine – François Cusset

            Au début des années 1990, le soulèvement zapatiste incarnait une option stratégique : changer le monde sans prendre le pouvoir. L’arrivée au gouvernement de forces de gauche en Amérique latine, quelques années plus tard, sembla lui donner tort. Mais, du Venezuela au Brésil, les difficultés des régimes progressistes soulèvent une question : où en est, de son côté, le Chiapas ?

            « Ils ont peur que nous découvrions que nous pouvons nous gouverner nous-mêmes », lance la maestra Eloisa. Elle le disait déjà en août 2013 aux centaines de sympathisants venus de Mexico ou de l’étranger pour apprendre de l’expérience zapatiste, le temps d’une active semaine en immersion. Baptisée ironiquement « Escuelita » (petite école), cette initiative visait à inverser le syndrome de l’évangélisateur, à « retourner la tortilla », comme y invitait jadis l’anthropologue André Aubry : s’instruire au contact des centaines de paysans mayas qui pratiquent, jour après jour, l’autogouvernement. Inaugurant par ces mots l’Escuelita de 2013, Eloisa rappelait alors l’essentiel, qui laisse certains observateurs incrédules : modeste et non prosélyte, l’expérience zapatiste n’en rompt pas moins depuis vingt-trois ans avec les principes séculaires, et aujourd’hui en crise, de la représentation politique, de la délégation de pouvoir et de la séparation entre gouvernants et gouvernés, qui sont au fondement de l’État et de la démocratie modernes.

            Elle a lieu à une échelle non négligeable. Cette région de forêts et de montagnes de 28000 kilomètres carrés (environ la taille de la Belgique) couvre plus d’un tiers de l’État du Chiapas. Si aucun chiffre sûr n’est disponible, on estime que 100 000 à 250 000 personnes selon les comptages (1) — 15 à 35 % de la population — y forment les bases de soutien du zapatisme, c’est-à-dire les femmes et les hommes qui s’en réclament et qui y participent. Tel est le fait majeur, que feraient presque oublier la vision folklorique des fameux passe-montagnes ou les ruses éloquentes de l’ex-sous-commandant Marcos (qui s’est rebaptisé Galeano, en hommage à un compañero assassiné) : à cette échelle et sur cette durée, l’aventure zapatiste est la plus importante expérience d’autogouvernement collectif de l’histoire moderne. Plus longue que les soviets ouvriers et paysans nés à la faveur de la révolution russe de 1917 (avant le transfert de leur pouvoir vers l’exécutif bolchevique) ; plus que les clubs et les conseils de la Commune de Paris, écrasés en mai 1871 après deux mois d’effervescence ; plus que les conseils mis en place en Hongrie et en Ukraine après les insurrections de 1919 ; plus que la démocratie directe des paysans d’Aragon et de Catalogne entre 1936 et 1939 ; et plus que les autonomies politiques ponctuelles, ou moins complètes, expérimentées dans des quartiers urbains, à Copenhague après 1971 ou à Athènes aujourd’hui.

            Alors que ces expériences ont toutes été réprimées ou récupérées, et pendant que les gouvernements de gauche du reste de l’Amérique latine décevaient une partie des mouvements populaires qui les avaient portés au pouvoir (au Brésil, au Venezuela, en Bolivie, en Équateur…), le zapatisme a tenu bon. Il a peu à peu rompu avec l’État, solidifié ses bases et échafaudé une autonomie politique inédite, portée aujourd’hui par la première génération née après l’insurrection de 1994. Moyennant l’abandon progressif, et pragmatique, de la croyance dans l’État et de l’avant-gardisme léniniste du début : « Quand on est arrivés, on était carrés, comme des professionnels de la politique, et les communauté indiennes, qui sont rondes, nous ont limé les angles », répète drôlement Galeano. L’enjeu : changer la nature du pouvoir politique, faute de le prendre à plus vaste échelle. Le résultat est là : « Le mouvement est plus fort, plus déterminé encore aujourd’hui. Les enfants de 1994 sont désormais les cadres du zapatisme, sans récupération ni trahison », reconnaît le sociologue Arturo Anguiano, qui, loin d’être un compagnon de route naturel du Chiapas, fut le cofondateur du parti révolutionnaire des travailleurs-euses (PRT), d’obédience trotskiste. En témoigne, aujourd’hui, la vie ordinaire des communautés zapatistes. »

          • Berlusconi, il a beau collectionner les liftings, il a 80 balais, donc ne te fais pas de souci, Smolski, son avenir politique, il se tient dans le mausolée qu’il s’est fait ériger. La Mafia, elle fait partie intégrante du contexte italien, avec quelques débordements sur notre territoire. C’est un fait sociologique, comme la combinazione fait partie des us et des coutumes en Italie, et ça explique en partie pourquoi tu ne vois pas autant de mendiants dans les rues que chez nous. La Mafia et ses dérivés sont le produit de la culture de la combinazione comme la combinazione procède des pratiques mafieuses. On est là dans un contexte assez peu compréhensible chez nous, qui englobe à peu près tout en Italie, qui là-bas fait partie de la vie comme chez nous, le débat perpétuel fait partie de la vie. C’est culturel. Rassure-toi, je ne cautionne pas, je constate.

            Sur ce qui tombe à la fin du mois… Il ne s’agit pas de la vision étroite, « petite-bourgeoise », relative à un train de vie, mais plutôt de logique de survie. On ne peut pas s’aveugler à ça. Juger de ce que pense le peuple, ben non ! le peuple ce n’est pas une masse homogène, c’étaient les communistes qui aimaient employer le terme de masses, populaires, laborieuses, qui se prétendaient les porte-paroles de celles-ci. Lénine et sa Rolls-Royce de 1905, il fut l’un des premiers clients de la marque… Staline petit père des peuples, huit millions de morts. J’étais triste, jeunot, pour ceux qui y croyaient comme pour ceux qui croyaient en Dieu et qui ne savaient pas grand chose de l’Inquisition, du massacre des Cathares, de Pie XII, entre autres…
            Ce qui tombe à la fin du mois détermine la survie de ce que Sansot appelait « les gens de peu », et que Maqueron appelle les « gens de rien ». On peut se priver de pas mal de besoins créés de toutes pièces, trouver des plans pour manger, s’habiller. Mais on est pris au collet pour avoir un toit, de l’eau, se chauffer, faire cuire sa nourriture. Et même, se priver d’aller chez le toubib, se priver de vacances, se priver de projets, c’est quand même une sacrée régression. Donc c’est important ce qui tombe à la fin du mois. Et je ne crois pas qu’en-dessous de ce qui autorise une survie relativement digne, l’approche d’un confort, les belles théories et la rhétorique revancharde fassent le poids.

            Après, penses-tu que le mouvement zapatiste puisse être transposable sous nos latitudes ? Tu parles de pays émergents, dont le mode de vie n’a pas grand chose de comparable avec les nôtres, en Europe. Ils ont connu ou connaissent encore la dictature, la corruption y est installée, la notion de survie tient de l’habitude, la religion y joue un rôle encore important et cela joue sur l’esprit de solidarité, il y a dans ces pays plusieurs cultures qui cohabitent, dont certaines sont millénaires, c’est quand même assez peu comparable.
            On est un pays qui a perdu tous les repères qui longtemps, l’ont maintenu à flot. Un pays où sévit une forme de guerre civile inter-classes larvée. Un pays dont le peuple a été maintes fois trahi par ceux à qui il avait accordé sa confiance. Mais un pays où le libéralisme ne prend pas. Où l’on ne considère pas les banquiers et les assureurs comme tenant un fonds de commerce comme les autres, mais comme des profiteurs, des voleurs. Où tout ce qui pue le fric est mal vu. Où on ne vise qu’à estamper son proprio, où l’on méprise le patron, où l’on dégueule continuellement sur les flics (sauf sous le choc d’attentats imprévisibles), dont majoritairement la justice est considérée comme une espèce de secte pourrie maniant l’arbitraire.
            Au fond, à part quelques boomers bientôt enterrés et leurs héritiers, à part la voyoucratie du Cac 40, à part les nantis de carrière et la poignée de bourges et de parvenus et de bobos qui accordent leur voix aux polytocards qui se repassent les rènes des pouvoirs, et les larbins et les laquais et les pistonnés de ceux-ci, on est un peuple qui ne s’en laisse pas compter – sauf par le désespoir qui le paralyse.
            Ce désespoir, c’est le fond du problème.

            Il y a quelques années, je ne sais plus qui parlait de réenchantement. Mais ceux – c’est juste mon avis – qui pensent que ce réenchentement passe par des promesses qui s’ajoutent à des promesses qui s’ajoutent à des promesses, ils se collent le doigt dans l’oeil jusqu’à l’étiquette de leur calcif.
            Méluche, s’il veut progresser, rester crédible, s’il veut faire oublier son statut de milliardaire et son passé de ministre socialiste, il va avoir tout intérêt à donner dans la désobéissance civile. Sans quoi quelqu’un d’autre donnera le signal et ce sera le début des hostilités.
            Moi je suis comme toi, je voudrais qu’il se passe quelque chose et que ça se passe bien. La violence ne mène à rien. Mais tu vois comme moi ce qu’il est en train de se passer en Allemagne. On peut l’imputer à ce qu’on veut, les analysateurs z’agréés de BFMTV s’en chargeront très bien. On peut voir ça aussi comme un retour de boomerang. Le plan Hartz III dont veulent s’inspirer nos polytocards à nous, il a créé des rancoeurs. Le lumpenproletariat n’existait plus du temps de Schmidt. Ou en ex-RDA. Il est de retour. Et les vieux démons avec. Heureusement que notre extrême-droite à nous est composée de clowns aussi nullards que leurs homologues pseudo-républicains. Nullards pour le dessus du panier. Car ce qui remue en-dessous sent aussi mauvais que la clique de l’AFD.

          • « Méluche, s’il veut progresser, rester crédible, s’il veut faire oublier son statut de milliardaire »

            Non, il ne l’est pas, il est millionnaire notamment par un appartement à paris qu’il a acquis il y a longtemps et qui a augmenté de valeur de manière exponentielle en peu d’années.

            Ceci dit, il se considère bien comme un nanti et ne manque pas de probité à ce sujet.
            Aime-t’on moins les spectacles de coluche si l’on considére qu’il était millionnaire ?

          • @smolski : Ouais bon, il a profité de la bubulle immo, Méluche. C’est cool pour lui. A part ça, reconnais qu’il n’a pas eu trop à se fouler dans la vie. L’usine, connais pas, le chantier, pas davantage. Pion, des crobards dans une revue, quelques piges, puis l’entrée en politique, payante dès que tu as les bons réseaux, l’encartement au PS, revenus assurés à vie, il intègre la F.°. M.°., ce qui faisait partie des stratégies à l’époque, la suite on la connaît.
            J’aille qu’il aille au-delà des mots, qu’il sait bien manier, mais ça ne suffit pas. Qu’il aille, par exemple, investir un immeuble de bureaux resté vide, flanqué de sans-logis à sac-à-dos, les bras chargés de leur duvet, que son service d’ordre et ses militants protègeront des CRS. Qu’il dirige une marche sur l’Elysée des chômeurs, des précaires et des cocus de l’Uberisation.
            Tu vas me dire : Et toi, tu fais quoi ?
            Eh bien déjà, quand j’essaie d’ouvrir les yeux des gens de mon bled sur les écarts de la municipalité en place (sur lesquels je ne m’étendrai pas ici, ce n’est pas le lieu), et que je leur propose d’aller en délégation voir la mairesse pour lui dire ce qu’on pense d’elle, ben y’a personne.
            Puisqu’on parle de Coluche, tu connais cette scène de « Deux heures moins le quart avant JC » ? : https://youtu.be/KV1_uApdbus

            Dans la foulée, comme quoi on n’a rien inventé, je suggère à qui a envie de se marrer de visionner ce film prophétique : https://youtu.be/33UFRcLd50c

            Et pour finir, ce morceau d’anthologie, savamment disséqué : https://youtu.be/zFZafZ0JqFU
            Nous étions en 1984. Tout ce que nous connaissons a pris sa source à cette époque déjà lointaine .

            Et voilà qu’aujourd’hui, on en est là où on en est.

          • « reconnais qu’il n’a pas eu trop à se fouler dans la vie »

            Kropotkine était prince… 😉

            Bon, j’ suis pas plus méluchard que ça mais, à défaut, j’apprécie ce mouvement et c’est ce que je souligne ici.
            De plus, de tous temps les anars se sont faufilés parmi les mouvements sociaux, non pour adhérer mais pour y soutenir ce qui leur paraît soutenable et se joindre à ceux des plus avancés dans leurs idées de l’ensemble…

            Historiquement aussi, les partis socialistes/progressistes sont nés de l’anarchie, on peut donc s’y montrer fraternel sans rien renier de ses idéaux.

          • @smolski : ça je suis d’accord avec toi, même si au bout du compte il n’en reste pas grand chose ! Que reste t-il des anarcho-syndicalistes au sein de la CGT, cet appareil fossile, brassant plus de fric que de revendic’ (il n’y a qu’à voir leur building http://aful-cgt.org/img/content/900/acces_venir.jpg et se souvenir des primes de Lepaon, de la Porsche blindée de Thibault…)… sans parler de ce qu’est devenue la CFDT depuis… son tournant libéral, ça remonte déjà à quarante ans ! Passons sur le PCF et le hiatus insondable entre l’appareil du Parti, la clique qui le dirigeait, les intellectuels et artistes qui s’en réclamaient (les ancêtres de nos bobos, les rares fois où ils voyaient une usine, ces gens-là, c’était à la jumelle, tu n’en voyais pas beaucoup s’installer à Sarcelles) et ce qu’étaient ses adhérents et militants, sa base dans les années 70, les rapports de terrain que ceux-ci entretenaient dans les quartiers ouvriers avec les jeunes, les travailleurs immigrés, ce lien social qui existait à travers eux, au-delà du prosélytisme, et qui lorsqu’il y avait un problème se traduisait en actes, l’élu du coin n’hésitant pas à « mouiller sa chemise » comme ils disaient. La solidarité n’était pas alors un organigramme. Mais c’était triste de les voir se revendiquer d’un appareil qui leur était aussi étranger, de thèses qui au-delà du Mur, avaient conduit tant de dissidents dans des camps.
            Mais c’est certain que les racines du Front Pop’, du CNR, de 68, plus tard de l’altermondialisme se coloraient d’anarchisme.
            Le point de vue de l’anar (j’entends au sens d’angle de vue libertaire, de rapport lucide au monde et à ce qui agit la nature humaine) lui donne à relativiser, voire à tourner en dérision cet esprit de troupeau prêt à voir son porte-parole en un seul et même individu, un même drapeau, un même slogan. Le recul, en ce sens, est meurtrier. Qui veut bien regarder verra, qui veut savoir saura.
            Cela dit, quand tu scrutes cette histoire passée d’un regard critique, tu fais la part des choses. Pour ne prendre qu’un seul exemple historique, Smolski, on va prendre celui de Lech Walesa, l’important est ce qui s’est passé à Gdansk, les risques qui ont été pris, la Pologne était alors une dictature de modèle soviétique, et même si le système était à bout de souffle, on ne plaisantait pas avec les actes de dissidence, l’insoumission, les libertés prises avec leur vision très particulières des droits de l’Homme. L’important c’est ce qu’ont réalisé à cette époque-là Walesa et les gens de Solidarnosc, pas ce qu’a été Walesa en tant que président de la Pologne après la chute du Mur, ses fraques automobiles, son autoritarisme catholicard.
            On peut imaginer que des têtes inattendues émergent du mouvement initié par Méluche et renvoient celui-ci à sa petite mégalo, ses hologrammes et son passif, pour prendre le relais, le laisser à ses belles paroles et poser des actes, prendre les risques inhérents à ce qu’est la lutte : le rapport brut au terrain, la confrontation mano al mano à l’autorité en place. Et la mise en oeuvre d’expériences alternatives, prototypes de modes de vie à venir. On peut imaginer ça ou au contraire, songer que les temps ont changé, se souvenir de la posture de soumission des Grecs face aux technocrates de Bruxelles, à ce qu’il est advenu des printemps maghrebins, autant de luttes tuées dans l’oeuf par des adversaires éprouvés…
            Perso, je me dis que l’état de profond délabrement de ce pays, ce désespoir qui poisse et laisse libre cours aux fantaisies d’un pouvoir politique dont le président a été élu par défaut, tout cela va nécessairement déboucher sur quelque chose dont on n’a pas aujourd’hui la moindre idée, mais que cela s’inscrit dans un processus logique, au plan humain et à celui de l’Histoire. Je me trompe peut-être. L’avenir nous le dira.

          • « On peut imaginer que des têtes inattendues émergent du mouvement initié par Méluche et renvoient celui-ci à sa petite mégalo »

            Je ne vois pas le changement si on compte sur des têtes nouvelles pour remplacer les têtes actuelles. 🙂

            La megalo de meluch’ est un effet de média. Ruffin par exemple garde largement sa personnalité tout en participant activement au mouvement. Pourquoi la plupart ne feraient pas de même ?
            Il n’y aura pas la suppression de l’Ordre social sans préalablement le changement individuel qui le permette. Ce mouvement participe à ce type d’élan, dans le contexte actuel ça me semble juste et concret de l’accompagner.

  9. Vingt ans au moins que j’entends espérer que ça pète. Vingt ans au moins que j’entends parler de débâcle. Et rien n’arrive. A chaque élection, la même comédie se joue, avec certes quelques variantes, mais au final ce sont les mêmes qui gagnent. Attendre que ça pète est devenu un modus vivendi. On ne se pose guère la question de savoir à quoi substituer le « système » en place, comment et avec qui. On dit qu’il faut faire la révolution. Qu’on ne fait pas. Au cas où on la ferait, on fait quoi ensuite ?
    J’habite une de ces petites « villes mortes » dont parle Olivier Razemon, et j’ai chaque jour le genre de conversation que vous rapportez dans votre article. Bled paumé loin de tout où plusieurs mondes se côtoient à défaut de cohabiter sereinement. Plusieurs mondes qui ne parlent pas la même langue. Vieux pauvres, souvent seuls et en mauvaises santé, vieux aisés cantonnés dans les lotissement en périphérie, qui se retrouvent dans l’entre-soi rassurant des assos’ de « seniors ». Fonctionnaires travaillant en ville et résidant dans les villages alentour. Petits commerçants qui s’accrochent, qui sont plus ici dans une notion de service public que de bénéf’. Les wesh, auxquels ne se mélangent pas les jeunes du coin, qui guignent le moment de gagner la grande ville. Les babas organisés en petites assos’ de jardinage populaire et l’immense troupaille des pauvres issus d’univers aussi parallèles qu’inaptes à communiquer entre eux et à défendre les mêmes intérêts. Les diplômés, les artistes, les familles, les solitaires, les esseulé(e)s, les abonné(e)s aux contrats pourris, les chômeurs ayant passé la quarantaine, ceux des HLM et ceux qui préfèreraient être à la rue que vivre en HLM, les débrouillards qui cumulent les plans, les paumés qui tournent en rond leur bière à la main, ceux qui font la manche et ceux qui donnent le change, les femmes voilées transfuges d’Afrique du Nord et de pays de l’Est qu’on situe mal sur la carte, les migrants de pays en guerre qui passent leurs journées à consulter leur smartphone connecté au réseau wifi de la mairie… L’incommunication ici n’a pas à voir avec la tour de Babel, c’est une question de culture et de revenus. Il est d’ailleurs difficile ici d’envisager une vie sociale. L’autochtone est peu communicatif par nature, les autres sont là parce qu’il faut bien être quelque part, en espérant vivement s’en arracher au plus vite.
    Cette brève esquisse ne saurait être représentative de ce qu’est notre pays. Mais pour l’avoir un peu parcouru, notre pays, ce n’est pas très différent ailleurs, du moins dès qu’on s’éloigne des villes balnéaires du littoral et des grandes villes bourgeoises. Le constat est celui d’une régression, palpable, tangible, spectaculaire à bien des égards. L’on vivait mieux il y a quarante ans qu’aujourd’hui. Et on n’est jamais si seul qu’aujourd’hui, quand on est seul.
    Pour que ça pète, et pour que ça pète sur la durée, il faut qu’il y ait une cohésion au sein d’une population, il faut qu’il y ait un objectif clairement identifiable par et pour tous, correspondant à des besoins et à des attentes clairement définis, il faut un leader charismatique, ce qui est toujours dangereux, et surtout, qu’il y ait un espoir collectivement partagé.
    On est à des années-lumière d’une telle logique.
    L’ennemi c’est le libéralisme, OK. Il nous a conduits à la régression historique que nous connaissons, OK.
    Ceci étant, que proposer en échange ? Le marxisme ? Chez nous, il n’a concerné qu’une intelligentsia aisée et quelques grenouilles de cellules, et il n’a jamais été question dans aucun programme de gauche, dans les années 70, d’abolir la propriété privée.
    Or, quel est le problème en France, dont résultent tous les autres ? Le logement. La liberté laissée aux propriétaires de fixer librement le prix des loyers, interdit de fait à quiconque ne dispose pas des revenus afférents de s’installer là où il le souhaite, où il y aurait du travail, où il lui serait loisible de s’épanouir, de vivre une vie sociale à la hauteur de ses attentes, etc.
    Notre révolutionnaire de service, celui qui secoue beaucoup de vent et que l’on présente comme la seule opposition à la Maquereaunie, n’évoque jamais cette question. On ne l’entend pas émettre l’idée de pénaliser les marchands de sommeil, ces individus qui ont tronçonné en studettes invivables de 9 à 15 m² de grands appartements dont ils ont hérités, studettes louées deux à trois fois le loyer d’un T2 dans un bled paumé tel que le mien.
    Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
    Des idées il y en aurait, non pour se refaire la Commune (je ne vois pas les Français actuels coller des tronches de technocrates sur des piques), mais pour simplement évoluer. Pas proposer un changement de paradigme sur des bases idéologiques de toutes façons éculées, et qui ferait l’objet d’interminables débats qui comme on en a l’habitude en France, n’amèneraient rien de concret (le débat étant là pour alimenter le débat, et à l’infini…), mais des idées simples à mettre en place, tel le salaire de vie, qui existe ailleurs, ou plus compliqué mais restant envisageable, l’habitat rétribué qui viendrait sortir de la désertification des régions rurales à la dérive et permettre le maintien de classes et de services publics… et au-delà, mais cela supposerait une réforme constitutionnelle de fond, le mandat unique, le referendum de mi-mandat, les grandes décisions portant sur le bien public soumises à referenda… etc…
    Mais la Révolution… elle s’arrête malheureusement à l’heure du feuilleton et à la crainte inspirée par la bureaucratie sur le peu que l’on a à sauver. Elle n’est donc pas pour demain. Même ceux qui n’ont rien ayant encore à y perdre.

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    • Bien vu… j’ai presque l’impression qu’on vit dans le même bled…

      Réponse
    • « On (méluch’) ne l’entend pas émettre l’idée de pénaliser les marchands de sommeil »

      Je ne fais pas une grande recherche mais il me semble que si, ici :

      « Ces droits nouveaux des travailleurs, le droit de veto, le droit de préemption sur la propriété du capital à la portée des travailleurs qui se constitueraient en coopérative ouvrière, le droit de réquisition par la Patrie lorsqu’un bien est réputé commun. C’est nous qui inscrirons ce droit nouveau qu’il y a une propriété collective humaine des biens de base, tels que l’eau et l’énergie. »

      http://melenchon.fr/2012/03/18/discours-place-de-la-bastille-le-18-mars-2012/

      Réponse
      • « Nous sommes le cri du peuple, celui de l’enfant qui n’a pas de toit »

        Même lien.

        Réponse
      • @smolski : là il parle plutôt d’appropriation des moyens de production aux fins d’autogestion, vieux serpent de mer que d’autres (en Irlande, si je me souviens bien, ou au pays de Galles) ont mis en oeuvre, et qu’ici on se contente d’évoquer depuis 68, lorsqu’il s’agit de s’allier les faveurs de ce qu’il reste de la classe ouvrière assumée.
        Pardonne-moi mais je suis un peu sceptique quant à l’imagerie déployée par Méluche, qui me semble empruntée à des temps révolus. Elle manque de radicalité et surtout, d’audace. De la belle rhétorique. Avant lui, on a eu Bové, bien assagi depuis.
        Il y a un grand coup à porter à la dictature des tauliers, qui sape les bases même de la Société.
        Lui ne le portera pas plus que d’autres « subversifs », du moins ayant droit de cité.

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        • Alceste : « là il parle plutôt d’appropriation des moyens de production aux fins d’autogestion »
          L’autogestion est au prolongement des droits à acquérir une vie digne et responsable pour chacun. On peut partager ce concept sans crier au loup !

          « Elle manque de radicalité et surtout, d’audace. De la belle rhétorique. Avant lui, on a eu Bové, bien assagi depuis. »

          Le droit du toit pour chaque enfant est une illustration du droit à vivre sereinement ensemble. En quoi ce droit est-il acté sous une autogestion des moyens de production et en quoi dissimule-t’il une réthorique de nanti ?

          Le scepticisme est une vertu dans le débat d’idée, l’enthousiasme tout autant et quitte à chavirer sur l’un ou l’autre, sans retenue ma préférence court au second.

          No pasaran épicétou !

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          • Des mots, des mots. Il y a des immeubles vides à Paris et ailleurs. Que lui et ses insoumis s’en emparent. Le froid ne va pas tarder. A rhétorique subversive, actes subversifs.
            L’autogestion, pas question de crier au loup ! J’adore les loups, d’ailleurs. Mais ce serait bien qu’on passe de la théorie à la pratique, là aussi.

    • Description parfaite de ma ville et de ses habitants.

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  10. « Je suis un signe des temps nouveaux. J’étais pauvre et invisible. Vous avez fait que l’on me regarde, pendant des décennies. Il y a longtemps, c’était facile de résoudre le problème de la misère. Qu’avez-vous fait ? Rien. Maintenant, nous sommes riches, grâce à la multinationale de la drogue. Et vous, vous crevez de peur. Nous sommes le début tardif de votre conscience sociale. Vous voyez ? Je suis cultivé. Je lis Dante en prison.
    Quelle est la solution ? Il n’y a pas de solution, mon frère… L’idée même d’une solution, c’est déjà une erreur. Tu as vu la taille des 560 favelas de Rio ? Tu as survolé en hélicoptère la périphérie de São Paulo ? […] Tu as vu : c’est impossible. Il n’y a pas de solution : c’est vous qui avez peur de mourir, pas moi. Ici, dans la prison, vous ne pouvez pas entrer et me tuer mais moi je peux ordonner que l’on vous tue depuis l’extérieur. Nous sommes des hommes-bombes. Dans les favelas, nous avons des centaines de milliers d’hommes-bombes. Nous sommes au centre même de ce qui est insoluble. Vous du côté du bien et moi du côté du mal et, au milieu, la frontière de la mort, la seule frontière. Nous sommes une espèce nouvelle, différente de la vôtre. La mort, pour vous, c’est un drame chrétien dans un lit, une crise cardiaque. Pour nous, c’est un cadavre tous les jours, jeté dans un fossé. Vous, les intellectuels, ne parliez-vous pas de lutte des classes, ne disiez-vous pas « soyez marginal, soyez un héros » ? Et bien, nous voilà ! C’est nous ! Vous n’attendiez pas ces guerriers de la drogue, n’est-ce pas ? Un nouveau langage est apparu… C’est une autre langue. Nous sommes face à une sorte de post-misère. Une post-misère qui génère une nouvelle culture assassine […]. C’est la drogue avec des chips et des mégabits. Mes soldats sont une mutation de l’espèce sociale. Les moisissures d’une grande et sale erreur. »
    (Marcola, chef du PCC brésilien « Premier Commando de la Capitale », de l’écrivain carioca Arnaldo Jabor).

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    • « Mes soldats sont une mutation de l’espèce sociale. Les moisissures d’une grande et sale erreur. »

      Encore un pauvre type qui frime sa race.

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      • Ce texte me fait penser à du Dantec.

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  11. « Vous, les intellectuels, ne parliez-vous pas de lutte des classes, ne disiez-vous pas « soyez marginal, soyez un héros » ? »

    Bien sûr, les intellectuels…
    Comme si les Misérables ne possédaient pas de culture propre !
    Il faut être bien sourd à cette culture faites de murmures et d’insoumission pour évoquer le monde nouveau des plus démunis ainsi :
    La drogue et la mort perpétuelles entre tous.

    C’est en fait la promesse qui défini l’essence même du fascisme :

    « Si nous ne pouvons être les vainqueurs, entraînons le Monde dans l’abîme avec nous. »

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    • Moua, J’aimerais dire que, à saint Barthélémy, ils ont dit :  » nous, on paie pas d’impôts et on se débrouille tout seul.  »

      Et ils l’ont fait !

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  12. Oui, on en rêve du grand soir. Le problème, c’est qu’il y a cent ans, certains en rêvaient déjà. Et même sûrement avant encore…
    Et puis quoi ? Rien, on en est toujours là aujourd’hui.
    Ça ne tourne pas rond c’est une évidence, mais on sent bien qu’on a guère que des couteaux en plastique pour attaquer le mammouth du capitalisme mondialisé.
    Et puis, même si elle était possible une révolution genre 1789, par qui serait-elle récupérée cette fois-ci ? Sûr que le peuple se ferait encore baiser.
    Certains comme Chouard font le pari de l’intelligence, mais j’ai du mal à y croire. Ou alors je vis dans un coin où la TV et les grands médias ont fait des ravages exceptionnels, mais autour de moi, je ne vois guère que des inconscients, ou des soumis, ou des brisés, des sans aucune illusion qui se feront rincer jusqu’à la fin sans bouger le petit doigt. Par ici, la masse critique c’est pas pour demain. Leur parler de Friot et de son salaire à vie, juste comme ça pour amorcer le débat…pfff, c’est tellement moins drôle que la dernière connerie d’Hanouna. Le pari de l’intelligence, franchement, c’est pas gagné. Parfois j’en arrive à me dire que finalement, ils ont ce qu’ils méritent, une vie de merde dans un monde de merde. Mais quel gâchis… Non, à part un hivers nucléaire, je ne vois pas trop ce qui pourrait bousculer ce merdier.
    Bon, ok, je reconnais que je ne suis pas super positif ce soir. Je vais sortir mon 12 ans d’âge !!

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    • Du pain et des jeux, la recette est millénaire, elle marche toujours.
      Chouard est un idéaliste. Comme beaucoup d’idéalistes, il gagnerait à se frotter de temps en temps à la réalité d’un bureau de tabac, le dimanche matin, où des gens qui ont tout juste de quoi survivre vont dévaliser les gratte-gratte ; à celle d’une supérette le vendredi, où de pauvres hères vont faire provision de ces « bières de clochard » suralcoolisées à un euro la boîte, pour tenir le week-end dans un coltar qui va les distraire d’une solitude abyssale ; ou côtoyer de ces couples de prolétaires qui vont bosser à six heures du mat’ en CDD et qui assument leur vote FN pour protester contre les wesh massés à l’entrée de leur bloc HLM, dont les « soirées » les empêchent de dormir, et les flics qui ne viennent pas quand on les appelle, etc ; ou de ces « petits vieux » prématurés qui survivent avec 900 € après quarante ans de trime, ou pire, le minimum alloué aux vieux recalculable selon les revenus du conjoint, s’ils ont encore quelqu’un dans leur vie et qu’ils auraient l’outrecuidance de prétendre vivre sous le même toit.
      Le pari de l’intelligence, moi je veux bien, depuis une salle de conférence devant un public acquis, ou dans le secret d’un bureau d’écrivain. C’est de la théorie qui fait fi du feuilleton qui va meubler l’heure de rien avant le téléfilm ou le talk-show braillard, de l’insondable vacuité des dimanches dans un petit bled provincial où tout est fermé sauf un ou deux bistrots et où il n’y a pas de bus pour aller s’emm… dans le bled voisin à l’identique, la menace en continu des factures EDF les mois d’hiver, bref, le désespoir et ce qu’on trouve pour le colmater tant bien que mal.
      La confrontation au réel de ce que sont la pauvreté et la misère non seulement matérielles mais relationelle, le vide, la désocialisation, l’isolement, les administrations vues comme des ennemies, les gueulards de la télé dont on n’est pas plus dupe que du reste, cela ajouterait un peu de crédibilité aux belles théories de nos intellos à la mode.
      Bref, à Chouard je préfère désespérément Bourdieu.

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  13. « Le pari de l’intelligence, franchement, c’est pas gagné. »

    L’intelligence n’est pas un produit ni une entité. Elle est une constante qui fait chaque être en soi indépendamment du tout. Donc oui, à la fin, c’est l’intelligence qui gagne, ou à tous en mourir.

    Donc, un hiver nucléaire ou écologique, pourquoi pas ?

    « Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
    Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
    Non ! non ! c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !
    – Qu’est-ce que c’est que tous ceux-là ? – Vous êtes mille ?
    Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
    Le Mensonge ? Tiens, tiens ! – Ha ! ha ! les Compromis,
    Les Préjugés, les Lâchetés !… Que je pactise ?
    Jamais, jamais ! – Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
    – Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;
    N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats ! »

    Cyrano de Bergerac – Edmond Rostand

    Réponse
  14. Selon Kemfp: « Ainsi se dessine le cadre des choix politiques qui se présentent aux sociétés occidentales. On pourrait le décrire sous forme de trois scénarios : oligarchique, de gauche productiviste, écologiste. »…chacun avec ses dérapages possibles.
    https://reporterre.net/Les-trois-scenarios
    https://reporterre.net/L-oligarchie-ca-suffit-vive-la-democratie
    D’un autre coté, selon le philosophe Jean Zin, il faut rester humble, la matérialité de notre univers « casse » les mythes et en premier celui de la « Démocratie »:
    « Il vaudrait mieux adapter notre action à ces réalités et différents niveaux que de rêver à une « véritable démocratie » qui règlerait tous nos problèmes comme si tout le monde pensait comme nous et que le réel n’existait pas sur lequel on se cogne. On est dans des rapports de force, la coalition de différents groupes ou partis, pas dans l’expression du véritable peuple fantasmé qui balaie tout sur son passage. »
    http://jeanzin.fr/2017/09/22/qu-est-ce-que-la-democratie/

    Réponse
    • « pas dans l’expression du véritable peuple fantasmé qui balaie tout sur son passage. »

      Et pourtant, c’est bien là la seule voie possible pour vivre en peuple libre…
      Ne sommes-nous pas trop impatient pour ne pas en percevoir les étapes à suivre pour y parvenir ?

      Réponse
      • Ne pas s’aveugler aux distorsions quant aux communautés d’intérêts. Penser le peuple en terme de diversité d’individualités. Le penser comme une entité homogène. c’est refaire les erreurs des marxistes-léninistes, et des fascistes. Admettre qu’il est autant d’attentes et de besoins qu’il est d’individus, qu’envisager des modes de société alternatifs sans tenir compte des aléas de la nature humaine (voir l’échec à terme, des communautés alternatives des années 70) cela permet de rester lucide.
        Je ne crois pas en la perspective d’une lame de fond qui balaierait le système en place, mais la possibilité de mise en oeuvre de micro-sociétés alternatives de type communauraire, prenant appui sur les exemples et contre-exemples du passé, me semble viable. Des expériences de ce type existent ailleurs, je ne peux pas en fournir ici de références (ce sont des reportages vus sur Arte 7, puisés sur YT et émanant de télés étrangères, je n’ai pas la télé), elles se fondent sur des bases aussi diverses que l’agriculture bio, l’artisanat, le high-tech…. En France, il y a une telle emprise de la bureaucratie sur la vie des gens, que toute initiative alternative s’en trouve sapée à la base. C’est sur ce terrain là en particulier que l’on achoppe. Le système français est particulièrement verrouillé. Sa bureaucratie est totalitaire.

        Réponse
        • « Le système français est particulièrement verrouillé. Sa bureaucratie est totalitaire. »

          Seulement en france ?
          La bureaucratie est la déconsidération du genre humain, c’est l’expression même de la guerre des gouvernements établis faites contre les peuples qu’ils soumettent.

          Réponse
          • Disons qu’ici on est particulièrement obsédé par le flicage des individus au travers de leur infantilisation. La névrose du risque zéro, la parano de la fraude, ça va jusqu’au viol de la vie privée, mais les chantres des droits de l’Homme ne voient rien, n’entendent rien, on est au pays des libertés donc tout va bien.

  15. Ci-joint la conclusion d’un billet de Daniel Schneidermann sur Arrêt sur images à propos du dernier Cash Investigation.
    « […] Dommage que l’émission n’ait pas été programmée une semaine plus tôt. Elle aurait peut-être grossi les rangs des manifs.
    Je dis bien peut-être. Parce que la toile de fond de cet enfer moderne des entrepôts et des call centers, c’est la course aux pris bas. Lucet a montré aux clients de Lidl, aux abonnés de Free, les coulisses sordides de leurs prix ultra-compétitifs, imbattables. Plus aucun ne pourra dire qu’il ne savait pas. Mais un seul client de Lidl va-t-il boycotter les magasins ? Un seul abonné de Free va-t-il se désabonner, après cette émission ? Il serait tellement confortable de le croire. »
    Ça s’appelle tout bêtement du boycott.
    L’intérêt du patronat est de mettre la majorité des gens dans un tel niveau de pauvretés financières et intellectuelles de façon qu’ils ne puissent plus avoir la possibilité du boycott. J’oublie pas que c’est une action citoyenne pas si simple que ça et que ça demande du temps et de l’énergie mais il faut savoir ce qu’on veut. Ça demande parfois aussi quelques euros, hélas d’où l’intérêt d’avoir un lumpenprolétariat sous la main.
    Vu l’état des « institutions » largement gangrénées par la finance coutermiste et comme je ne crois pas à la révolution (voir plus haut), je ne vois possible que ce genre d’action au portefeuille. Peut-on encore appeler ça de la désobéissance civile ?
    Il va bien y avoir des pisse-froids qui vont me dire que j’ai pas l’air con, moi tout seul, en refusant Amazon, etc.
    Qu’ils la ferment !
    Ce soir je ne suis pas d’humeur à entendre les râleurs immobiles !

    Réponse
    • Le premier des boycotts serait de se passer de Free et de Lidl. Se servir des bornes wifi publiques pour aller sur le web quand on a à y faire et non considérer le web comme indispensable à sa vie (on faisait comment avant le web ?), (ré)apprendre à cuisiner à partir de ce qu’on va aller acheter au marché produit par les paysans du coin, faire la part des choses entre besoins réels et besoins conditionnés, plaisirs choisis et plaisirs « suggérés » par la pub… virer sa télé, refuser de payer par prélèvements ce qu’on a à payer, etc. Se déconditionner à un mode de vie artificiel et penser par soi-même. C’est comme réapprendre à marcher après une fracture, ça prend du temps, un pas après l’autre, ensuite ça devient une seconde nature.

      Le boycott est toujours possible dans une société relativement homogène. La nôtre est trop éclatée. Les pouvoirs en place jouent sur ces fractures, ils ne tiennent que par elles.

      On sait depuis longtemps quelles sont les conditions de travail dans la grande distribution, ce qu’il en est des tenants et des aboutissants du low-cost. Sur les FAI, les quatre mahousses qui subsistent (les autres leurs rachètent des unités, des « paquets ») sont aussi respectueux des conditions de travail que Free (combien de suicides chez Orange, ex-France-Télécom ?), qui surfe encore sur son image libertaire des tous débuts de l’internet français. C’est une illusion pour gamins boutonneux. Xavier Niel n’a de libertaire que sa tignasse en bataille. C’est la dixième fortune de France. Free casse les prix par les moyens décrits dans l’émission, sans pour autant produire d’effets sur la concurrence.

      Réponse
      • « Se déconditionner à un mode de vie artificiel et penser par soi-même. »

        C’est pas faux, mais socialement impossible car tout est « machiné » pour que nous en passions par olà, qu’on le veuille ou non.
        À moins d’être un nanti, bien sûr…

        Le partage des ressources vitales doit précéder ces faits.

        Réponse
        • « Le partage des ressources vitales doit précéder ces faits. »
          D’accord mais là, on est obligés de s’en remettre à une autorité en principe « élue démocratiquement ». Au politique. Tu m’as compris.

          Pour le reste, on peut s’organiser pour vivre sans carte bleue, sans portable, sans télé, sans bagnole… sans pousser jusqu’à l’autarcie, qui je te l’accorde, suppose des moyens.

          Parenthèse à ce propos : je me marre quand on j’entends parler des conseils éclairés de Pierre Rahbi et quand on sait ce que coûte un lopin de terre… qui dans ma logique à moi, devrait échoir à qui en manifeste le besoin. On n’en sera jamais là, faut pas se bercer d’illusions. Mais je trouve amusant ces invitations à adopter un style de vie bucolique, cultiver bio, vivre dans une yourte détaché de tout, comme si la terre était à tout le monde et que l’on pouvait faire tout ce qu’on veut n’importe où et vivre à l’écart sans avoir à envisager de contingences. Tu te déplaces par téléportation ? Tu fumes ta viande pour la conserver ? Non, c’est vrai, t’es vegan ! Tu fumes que tes joints et pour rejoindre ton coin de hameau à 45 kilomètres du bled le plus proche où il y a un docteur, sans ton 4X4 tu es marron ! Comme ça te coûte des sous, tu fais comme le bouseux du coin, tu l’alimentes en mazout, c’est moins cher, et tu pries Bouddha pour que les gendarmes soient enrhumés. Je ne brode pas, là, Smolski, je te raconte du réel…

          Se passer de carte bleue, de forfait portable, de bagnole, c’est un choix et ce n’est pas un choix : en-dessous d’un certain seuil de revenu, tu es
          contraint de limiter les déperditions d’argent. Après, à chacun de négocier avec l’isolement que suppose le fait de se passer de ce que les autres jugent indispensable. Il est clair que dès qu’on ne vit pas comme les autres, ou on trouve des gens qui ont adopté un mode de vie, mais ce n’est pas dit qu’il y aura entente, ou on cherche à mener une vie sociale faute de supporter la solitude, et on s’expose à l’incompréhension du quidam et à des jugements oiseux dont on peut aisément te passer.

          Réponse
          • « dès qu’on ne vit pas comme les autres »

            Oui, c’est bien ce que je revendique :
            « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins »

            Et pas besoin de théoriser davantage, notamment sur les effets de groupe. Nous sommes là aux bases qui perpétuent l’anarchie et le contexte révolutionnaire qu’elle propose. Tous les mouvements sociaux qui ont suivi en découlent s’y pervertissent par l’effet de groupe que tu soulignes justement.

            Et alors, est-ce suffisant pour s’en écarter ?
            Ne pouvons-nous bâtir une révolution de mœurs là-dessus ?
            Il ne faut pas cloisonner les faits à l’échelle du temps qui passe, le temps n’est pas une réalité, il est un magma composé à l’envie de chacun et fonctionne par l’abdication du sens des parts qui nous reviennent, et de nos moyens, et de nos besoins, abdication qui fonde le monde bourgeois anti-libertaire.

  16. Source :
    Crise écologique : notre cerveau n’est pas programmé pour se la représenter !
    https://alaingrandjean.fr/2017/10/13/ecologie-tragedie-exponentielle/

    « Explorons, de 1970 à 2070, un siècle de conscience écologique.

    Pour les besoins de notre démonstration, nous proposons d’imaginer un quelconque territoire découpé en 1024 unités de surfaces équivalentes, qui pourrait être par exemple la mer Méditerranée ou bien la planète entière. Pour simplifier, nous considèrerons que le système qui a organisé l’exploitation de ce lieu, n’a dégradé jusqu’en 1970 aucune de ces 1024 petites surfaces.
    Minime anicroche en 1970 : 1 seule unité de surface est dégradée.

    Ce peut-être quelques fonds marins et quelques espèces de poissons si l’on a considéré comme territoire la mer Méditerranée, ou l’assèchement de la mer d’Aral si l’on a considéré la planète. Le millième de la surface s’est dégradé, mais qui s’en aperçoit ? Les habitants qui côtoient cette dégradation, sont les oubliés du jeu gagnant-gagnant de la mondialisation des échanges. Seuls 7 hurluberlus, scientifiques de haute volée, certains du Massachusetts Institute of Technology (MIT), mandatés par le « Club de Rome » en 1970, posent la question du nombre d’unités qui seront à ce rythme dégradées en 2050. Ils modélisent des dynamiques qui se révèlent être des exponentielles qui interagissent, en s’appuyant sur diverses données mondiales comme la production, la pollution, la population, etc. Les résultats sont choquants : si le business continue sans inflexion, les dégâts irréversibles entraineront une chute de population dès 2030. Ils écrivent un best-seller sur les limites de la croissance.
    […]
    Face à la catastrophe perceptible aux yeux de chacun, maintenant que 6% du territoire est détérioré, le cerveau humain reconnait le danger de la tendance exponentielle. Pour freiner la dégradation de 6% de plus, promise à la fin de la décennie, deux options émergent.
    L’option de répartir égalitairement les consommations sans dépasser ce que notre planète fournit chaque année soit une division par 4 de l’ordinaire des habitants des pays riches et par 2000 des trains de vie des plus riches.

    L’option de laisser disparaitre en dix ans les 20% de la population qui consomment 6% de la production mondiale. Soit 1,5 milliard d’humains. Empêcheront-elles qu’en 2040, 128 unités soient dégradées ? En 2050, les 256 unités dégradées représenteront 25% de l’espace encore disponible. En 2060, l’humanité se partagera 50% de l’espace vivable. En 2070, la dégradation exponentielle aura couvert la totalité du territoire. »

    Réponse
  17. Incompétents, arrogants, violents, bref la macronie

    Réponse
  18. « L’option de laisser disparaitre en dix ans les 20% de la population qui consomment 6% de la production mondiale. Soit 1,5 milliard d’humains. Empêcheront-elles qu’en 2040, 128 unités soient dégradées ? »

    « Laisser disparaître une population… » peut être effectuer une dénatalité voloontaire mondiale, genre un enfant par couple et le partage des ressources à égalité entre tous, sinon ça le vaut pas bien sûr.

    C’est un début qui laisserait certainement plus de possibilités aux générations pour leur survie sur la planète…

    Mieux qu’une guerre mondiale climatique, non ?

    Réponse
    • L’objectif est au moins de l’ordre de 80%… et encore, c’était il y a une bonne vingtaine d’année. Depuis, je pense qu’ils revu à la hausse, tant ils sous-estimaient déjà leur propre impact…

      Réponse
    • Au début de son développement, notre espèce comptait environ 60 millions d’humains répartis sur l’ensemble de la Terre pour y puiser toutes les ressources nécessaires.
      Nous sommes à présent près de 8 milliards et donc forcés à sur-exploiter la même planète…

      Les jeunes demandent aujourd’hui aux adultes d’envisager leur avenir. L’utilité de l’extrait est de démontrer que pour survivre il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup moins d’humains vivants sur cette planète.

      Pour l’instant il semble que ce soit l’option des guerres nucléaires locales qui soit engagée. Autrement, au lieu d’être guerrière, la bataille planétaire doit être socialement profonde et acceptable par tous. La dénatalité est une option dont nous pouvons dès maintenant maîtriser les difficultés, qu’elles soient techniques et/ou morales.

      Je vois donc dans la dénatalité immédiate le début d’un plan un tout petit peu mieux pour réussir à la fin, tous survivre ensembles.

      Réponse
      • Le problème n’est pas et ne sera jamais le nombre, mais le mode de vie.

        Avec le modèle actuel, même à 60 millions, ça ne marcherait pas…

        Réponse
        • « Le problème n’est pas et ne sera jamais le nombre, mais le mode de vie »
          Je veux bien, Agnès, que le mode de vie soit central au problème. Mais avec un raisonnement pareil, on ne fera jamais rien… Si le nombre n’est pas (et ne sera jamais) le problème, alors laissons les politiques natalistes s’exprimer, finalement…
          Sur le fond, je suis d’accord avec Joël.
          Oui, il faut changer notre mode de vie, mais, la dénatalité fait partie intégrante de l’équation.

          Réponse
  19. « Le problème n’est pas et ne sera jamais le nombre, mais le mode de vie. »

    Les deux sont liés, moins nombreux, l’espace écologiquement nécessaire à chaque individu est plus restreint et donc la planète moins exploitée.
    De plus, moins nombreux, le cycle des entraides est plus simple à mettre en place, et sans entraide, il n’y a pas de solution pour l’humanité.

    « L’écologie est la mesure de la capacité de charge.

    La capacité de charge est le nombre maximum d’animaux qu’un territoire donné peut tôlérer sans que la ressource végétale et le sol ne subissent de dégradations irrémédiables.
    C’est ce cadre-là que nous avons repoussé, c’est celui de la capacité de charge des ecosystèmes dans lesquels nous vivons.

    Il y a dix mille ans, nous étions à peine plus de cinq à six millions d’êtres humains sur toute la planète.
    En l’an un, nous étions deux cents millions.
    Au 16ème cinq cents millions
    Au 19ème un milliard.
    Il y a bientôt huit milliards d’humains sur Terre.

    Ce que nous avons fait, c’est d’augmenter artificiellement la capacité de charge de la biosphère pour notre intérêt, et nous l’avons fait en capturant de l’énergie et des ressources en particulier grâce à l’agriculture.

    L’énergie est le point central à garder en tête.

    L’énergie ce n’est pas un objet, c’est une unité de mesure de la capacité de transformation d’un système, c’est ce qui permet les transformations. De l’énergie il y en a en fait absolument partout, partout avec le même potentiel de transformation dans un système. »

    Réponse
  20. Un texte essai concernant le vote en faveur de trump qu’on peut facilement appliquer au macronisme ambiant…
    C’est pas du hasard si ces deux-là s’entendent si bien, ainsi que d’autres présidents actuellement élus dans le monde, bresil, pologne, russie, etc…

    « La solution apparemment évidente serait d’essayer d’atteindre ces gens par des publicités politiques, des opinions d’experts et des arguments logiques qui éduquent avec des faits. Sauf que rien de tout cela ne semble influencer les partisans de Trump de son côté, malgré de grands efforts pour leur fournir cette information directement.

    L’effet Dunning-Kruger explique que le problème n’est pas seulement qu’ils sont mal informés ; c’est qu’ils ignorent complètement qu’ils sont mal informés. Cela crée un double fardeau.

    Des études ont montré que les personnes qui manquent d’expertise dans un domaine de connaissances ont souvent un biais cognitif qui les empêche de se rendre compte qu’elles manquent d’expertise. Comme le dit le psychologue David Dunning dans un éditorial pour Politico :  » Les connaissances et l’intelligence nécessaires pour être bon dans une tâche sont souvent les mêmes qualités nécessaires pour reconnaître qu’on n’est pas bon dans cette tâche – et si on manque de telles connaissances et intelligence, on reste ignorant qu’on est mauvais dans cette tâche. Cela inclut le jugement politique. » Essentiellement, ils ne sont pas assez intelligents pour réaliser qu’ils sont idiots.

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    Et si l’on a l’illusion d’avoir des connaissances suffisantes ou même supérieures, on n’a aucune raison de s’en remettre au jugement des autres. Cela explique pourquoi même des experts non partisans – comme les généraux militaires et l’ancien maire indépendant de New York/le milliardaire PDG Michael Bloomberg – ainsi que certains politiciens républicains respectés, ne semblent pas être capables de dire quoi que ce soit qui puisse changer l’esprit des fidèles partisans de Trump.

    Par frustration, certains d’entre nous peuvent ressentir le besoin de secouer un partisan de Trump et de dire, « Hé ! Tu ne réalises pas que c’est un idiot ?! » Non. Ils ne le font pas. C’est peut-être difficile à comprendre, mais c’est la nature de l’effet Dunning-Kruger – l’ignorance est complètement invisible pour eux.

    Hypersensibilité à la menace
    La science a montré sans équivoque que le cerveau conservateur a une réaction de peur exagérée face à des stimuli qui peuvent être perçus comme menaçants. Une étude classique de la revue Science a montré que les conservateurs réagissent plus fortement aux bruits étonnants et aux images graphiques que les libéraux. Une étude d’imagerie cérébrale publiée dans Current Biology a révélé que ceux qui se penchent politiquement à droite ont tendance à avoir une amygdale plus grande – une structure qui est électriquement active pendant les états de peur et d’anxiété. Et une étude IRMf de 2014 a révélé qu’il est possible de prédire si une personne est libérale ou conservatrice simplement en regardant son activité cérébrale pendant qu’elle regarde des images menaçantes ou dégoûtantes, comme des corps mutilés. Plus précisément, le cerveau des conservateurs auto-identifiés a généré plus d’activité dans l’ensemble en réponse aux images troublantes.

    En quoi cela explique-t-il la loyauté débridée des partisans de Trump ? Ces réponses cérébrales sont automatiques et ne sont pas influencées par la logique ou la raison. Tant et aussi longtemps que Trump continuera à entretenir sa peur en dépeignant constamment les musulmans et les immigrants mexicains comme des dangers imminents, de nombreux cerveaux conservateurs s’allumeront involontairement comme des ampoules électriques contrôlées par un interrupteur. La peur maintient ses disciples énergisés et concentrés sur la sécurité. Et quand vous pensez avoir trouvé votre protecteur, vous vous préoccupez moins des remarques qui seraient normalement considérées comme très offensantes.

    Théorie de la gestion du terrorisme
    Une théorie bien étayée de la psychologie sociale, appelée Théorie de la gestion de la terreur, explique pourquoi la peur de Trump est doublement efficace.

    La théorie est basée sur le fait que les humains ont une conscience unique de leur propre mortalité. L’inévitable de la mort crée la terreur existentielle et l’anxiété qui réside toujours sous la surface. Pour gérer cette terreur, les humains adoptent des visions du monde culturelles – comme les religions, les idéologies politiques et les identités nationales – qui servent de tampon en inculquant à la vie un sens et une valeur.

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    La théorie de la gestion de la terreur prédit que lorsqu’on rappelle aux gens leur propre mortalité, ce qui se produit lorsque la peur s’installe, ils défendront plus fermement ceux qui partagent leur vision du monde et leur identité nationale ou ethnique, et agiront de façon plus agressive envers ceux qui ne le font pas. Des centaines d’études ont confirmé cette hypothèse, et certaines ont spécifiquement montré que le fait de déclencher des pensées de mort tend à déplacer les gens vers la droite.

    Non seulement les rappels à la mort accroissent le nationalisme, mais ils influencent les habitudes électorales réelles en faveur de candidats plus conservateurs à la présidence. Et, ce qui est plus troublant encore, dans une étude menée auprès d’étudiants américains, les scientifiques ont constaté que l’augmentation de l’appui à des interventions militaires extrêmes des forces américaines, qui pourraient tuer des milliers de civils à l’étranger, était de nature à accroître la mortalité. Il est intéressant de noter que l’effet n’était présent que chez les conservateurs, ce qui peut probablement être attribué à leur réaction de peur accrue.

    En mettant constamment l’accent sur la menace existentielle, Trump crée un état psychologique qui fait que le cerveau réagit positivement plutôt que négativement aux déclarations sectaires et aux divisions.

    Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator « 

    Réponse

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