Tout à l’heure, elle a préféré qu’on ne l’accompagne pas dans la cour de récréation.
C’est assez logique : elle revient en territoire connu, c’est sa dernière année d’école, celle d’avant le grand saut dans l’inconnu, celle où elle fait enfin partie des grands avant de redevenir une petite nouvelle.
La rentrée, c’est toujours pareil et c’est toujours différent. Ou alors, c’est nous qui changeons et c’est cette récurrence des cycles de vie qui nous informe que la grande horloge continue de tourner inexorablement vers l’heure de la sortie.
J’ai eu mon content de petits matins de septembre frisquet, de platanes jaunissants, de cette formidable impatience de devoir tout recommencer tout en sachant que ce sera totalement différent.
J’ai toujours aimé ces derniers jours d’été, où la chaleur se fait moins mordante, mais où le ciel est d’un bleu implacable. J’ai toujours, en même temps, regretté ce moment de l’année où je remarque à de petits signes que les jours sont nettement plus courts. J’aime le rythme de l’été, ces matins à peine frais où l’on est réveillé de bonne heure par la lumière du jour et on l’on étire les soirées dans un crépuscule lent et paresseux, à l’ombre des étoiles pâles. Mais j’aimais aussi, en même temps, cette sorte de retour à la vie, à frénésie du troupeau, à la nécessité du temps, tout en rejetant formellement la dictature de l’horloge. Je crois que j’aurais voulu vivre toute l’année des journées de juillet avec les couleurs et les sons de septembre, juste pour en avoir un peu plus, un peu plus longtemps.
Quand j’étais gosse, les vacances me faisaient un peu suer. Non pas que je n’aimais pas retrouver mon père et nos amis communs ou que je n’appréciais pleinement la rupture des rythmes, le changement de décor, d’activités, de socialité et l’exquis sentiment d’étrangeté à moi-même que cela me procurait, mais en même temps, je trouvais trop long ce temps hors du temps, hors de la vraie vie, celle des copains, du quotidien parfois ennuyeux, et de l’apprentissage, de ces connaissances que l’école ne distribuait pourtant qu’avec une parcimonie mesquine.
Après le 15 aout, déjà, j’avais envie d’ombre, de papier neuf et craquant et de l’odeur follement enivrante des manuels scolaires fraichement sortis de la presse. Que je sois parachutée dans une école où je ne connaissais rien ni personne — ce qui m’est arrivé bien souvent — ou que je retourne en terrain conquis, auprès de ces amis que j’aurais tant voulu garder toute ma vie, je finissais toujours par crever d’impatience de replonger dans le carcan rigide et rassurant de l’Éducation nationale, ne serait-ce que parce que là, j’avais enfin des règles à enfreindre et d’autres à inventer.
Je ne me souviens pas d’un temps où je n’ai pas aimé profondément ce lieu où l’on détient pourtant tant d’enfants contre leur gré. Je crois que j’ai même dû aimer l’effroi du premier plongeon dans l’inconnu, de la première séparation, de cette promesse de conquête d’une nouvelle autonomie, de découverte d’un nouveau monde, de nouveaux visages, de nouvelles sensations. J’ai toujours aimé la manière dont le piaillement aigu des enfants rebondit sous le préau, les jours de crachin, le grondement rocailleux des pieds de chaises que l’on traine sur le parquet balafré par les générations, la pluie mate des semelles de basket dans les escaliers, le murmure des files d’attente dans les couloirs, les hurlements de délivrance lors de la dernière sonnerie du soir, la cacophonie indigeste et métallique de la cantine aux heures de pointe, les chuchotements sous la couette, le soir, après l’extinction des feux, le bourdonnement du silence pendant les interros, tout ce brouhaha de la vie en collectivité.
La gosse m’a l’air bien moins émotive en ce premier jour de sa dernière année d’écolière. Envie de voir les potes, certes, de raconter nos petites aventures de l’été, mais pas de réelle impatience, plutôt une sorte de volonté contrôlée de vivre le moment, juste le moment.
Elle n’avait pas besoin du rituel du premier jour, un peu comme si elle l’économisait pour le grand saut dans le monde de l’année prochaine.
Je la regarde traverser les mêmes instants que ceux par lesquels je suis passée. C’est la même chose, mais c’est définitivement différent. Chaque moment est complètement différent parce que c’est un peu comme si, aujourd’hui, je le revivais, mais de l’autre côté du miroir.
Joli instant de nostalgie…
Ils ont toujours les boules de platane qui se désagrègent en poil à gratter, mais ils n’ont plus l’odeur d’amande de la colle cléopatre.. Ils emmagasineront sans doute d’autres sensations que l’on ne connaîtra jamais..
"je finissais toujours par crever d’impatience de replonger dans le carcan rigide et rassurant de l’Éducation nationale"
Ah ben, comme inutile post2, d’aussi loin que je me souvienne je n’ai ressenti que ce carcan constant de l’Éducation nationale sans aucun "contre-balant" légitime.
Du coup, très tôt j’ai su éviter de passer volontairement trop de temps sous le joug des écoles, des collèges et des lycées carcéraux.
Heureuse période enfantine de la dissipation sur les normes et des vagabondages hasardeux du bout desquels je ne revenais fatalement aux cours qu’avec un désir plus vif encore vers la promesse des échappées nouvelles à savourer pour quand je serai grand.
Cancre scolaire j’étais et cancre social j’espère être resté en toute dignité devant mon enfance.
La colle Cleopatre, effet madeleine instantanée… Même si les évocations qui ravivent chez tout un chacun des sentiments voisins, avec des modalités différentes butent sur les souvenirs, trop nombreux, d’un ennui, mais d’un ennui !… Profond, tout au long de ma scolarité. Plutôt que perdre mon temps, de manière prématurée "à aller bosser", j’ai préféré tout de même pousser jusqu’aux limites du cursus… A y est… Je l’ai mon Doctorat inutile…
Ah oui, les vieux souvenirs, du poële que l’on allumait en arrivant, à l’encre violette de l’encrier de porcelaine, flottaient des odeurs… celle aussi de la craie récemment essuyée, et dont l’odeur sèche persistait.
Quant aux contraintes, si elles étaient acceptées, elles protégeaient des trublions qui pouvaient faire peur, parfois. Tous les enfants ne sont pas hardis et risque-tout.
L’odeur de la cire et de la térébenthine à la fin de chaque trimestre…
Je garde un mauvais souvenir de mes dix ans de goulag scolaire.
Fils de ploucs élevé en plein air, je ne comprenais pas pourquoi je devais rester là, alors qu’il faisait si beau dehors où tout m’appelait.
Quelques bons moments au primaire, où subsistait encore quelques stakhanovistes du savoir, qui vivaient leur profession comme une mission sacrée. les pauvres, combien ont vu le côté pervers de l’institution? Premier étage de la fusée à fabriquer les classes sociales et reproduire les inégalités. Malheur aux gamins qui n’ont que l’école comme référence.
L’avantage d’être un cancre, c’est que du coup, on apprend pas non plus la soumission et les règles pour le "bien commun", on ira donc les chercher,, seul, plus tard, en s’en prenant plein la gueule souvent, mais bon, on avait été prévenu!
J’étais pas à proprement parlé un cancre d’ailleurs, un insoumis plutôt, qui a fourni le service minimum, pas faire de peine aux parents et qu’on me foute la paix.
L’autre jour, je croise mon boulanger, furieux, on lui avait confié une gamine de 17 ans pour la caisse, elle ne savait ni lire, ni compter…
Comment est-ce possible? Un des mystères de notre époque…
Quelqu’un propose une pétition sur Avaaz : chacun ici sait sans doute que ce n’est qu’une filiale de la CIA, en raison de ses financements. Et que cela ne débouchera sur rien, excepté une collecte de signataires. Maintenant, à chacun de voir.
Je sais, je suis complètement hors sujet, mais voilà, je crois que ça vaut le coup de s’intéresser à ce sujet là aussi. Comme je ne sais pas comment te contacter directement, je le fais par l’intermédiaire d’un commentaire (on se débrouille comme on peut). Je viens de faire passer le texte qui suit à l’intégralité de mes contacts mails (c’est la première fois de ma vie que j’envoie autant de mails en aussi peu de temps). Tu sembles avoir pas mal de contacts dans des milieux qui ne seront pas forcément hostiles à ce genre de démarche, donc si tu peux (et si tu veux) transmettre / adapter / réécrire / t’approprier / diffuser ce message à tous ceux que tu connais que ça pourrait intéresser (en l’effaçant des commentaires, ou il n’a pas sa place, j’en conviens), ce serait assez cool. Dans le cas contraire, Ben t’auras juste à supprimer le commantaire, je serai pas vexé et je continuerai à te lire avec plaisir. Si tu veux plus de précisions sur l’affaire, normalement, tu dois pouvoir lire mon adresse mail, donc n’hésite pas à demander.
Le texte en question :
"
Une pétition à signer sur Avaaz, concernant un projet de mine en Roumanie. Le texte de la pétition est seulement en anglais, alors j’ai fait une traduction/ adaptation en français afin que chacun puisse se faire une idée. Une seule chose à rajouter au texte : la région n’est pas très éloignée de la vallée du Danube, qui se jette dans la mer noire par l’intermédiaire d’un delta unique en europe, et qui accueille une biodiversité assez hors du commun. Tout ça est potentiellement menacé par le projet en question.
Alors voilà. Si vous n’avez pas l’intention d’offrir une bague en or à votre copain/copine/mari/femme/soeur/tante/ grand-mère/fille/cousin dans les prochaines années, et que le fait qu’une société privée se fasse des milliards en détruisant toute une région ne vous fait pas baver d’envie, signez donc cette pétition. Ca ne sera peut-être pas efficace, mais ca ne peut pas faire de mal.
Merci à toutes les bonnes volontés, et n’hésitez surtout pas à transférer ce mail à toutes vos connaissances. On n’est jamais trop nombreux pour barrer la route à la bêtise et à la cupidité.
Le lien vers le site de la pétition : http://www.avaaz.org/en/petition/Do…
Pour ceux qui ne connaissent pas Avaaz, c’est un site de pétition. Signer ne vous impose que de donner votre adresse mail. Je l’ai fait il y a pas mal de temps déjà, et je ne reçois aucun spam de leur part, tout juste des alertes sur des pétitions, et 2 mails d’info par an. Ils sont super réglos là dessus.
Adaptation du texte original sur Avaaz :
Pourquoi c’est important
Le nouveau ministre de l’Environnement pourrait envisager d’annuler l’autorisation d’exploitation de la mine d’or de Rosia Montanã toxique et destructrice, mais hésite encore. Une énorme vague d’opposition de la population à ce projet mortel peut enfin influer sur la situation pour de bon, et commencer du même coup un long travail de nettoyage de la démocratie roumaine.
La valeur du géant minier canadien Gabriel Resources, initiateur du projet, a chuté depuis que l’ancien gouvernement est tombé – ils savent que l’opinion publique est de plus en plus hostile à la politique corrompue qui a approuvé l’exploitation de la mine, et leur projet est en danger. Le Ministre de l’Environnement Rovana Plumb a voté contre le projet tandis et le Premier ministre Victor Ponta, alors au parlement européen, avait jusqu’alors menacé de bloquer l’exploitation. Mais maintenant qu’ils sont au pouvoir, ils font face à de fortes pressions de lobbies d’affaires pour approuver l’exploitation – et seule une pression citoyenne importante peut contrecarrer ce lobbying.
Le projet de la compagnie canadienne Gabriel couvrira 1 258 ha, et prévoit de faire raser 4 reliefs pour les remplacer par des cratères d’environ 8 kms de diamètre et 400 m de profondeur, parce que l’or sera exploité / traité à la surface, pas en souterrain comme c’était le cas jusqu’alors en Roumanie. Les estimations prévoient l’utilisation de 15 000 tonnes of cyanure par an, sur les 15 prochaines années. Il existe des techniques d’extraction plus respectueuses de l’environnement, mais elles sont plus onéreuses, donc non envisagées.
On estime qu’ils laisseront derrière eux 215 millions de mètres cubes de cyanure.
Ce projet de mine est extrêmement polluant et n’a pas sa place dans une Roumanie moderne. Il Prévoit l’utilisation des mêmes produits chimiques toxiques (cyanure notamment) qui ont dévasté la région de Baia Mara en Roumanie dans les années 2000 (lien (en anglais) – http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/eu…). Le processus d’approbation de l’exploitation est rendu possible uniquement par la corruption et le clientélisme. Signez ma pétition pour forcer la ministre de l’Environnement à stopper ce projet !
"
Merci babelouest,
Et non, chacun ici n’a pas obligatoirement ce renseignement. 🙂
Effectivement, vous trollez avec Avaaz, alors que mon mail est très facile à trouver dans la colonne de droite.
Sinon, la rentrée, ça s’est bien passé pour vous?
Désolé, le but n’était pas de lancer une politique sur Avaaz et la CIA. De là à penser que la personne qui a lancé cette pétition par l’intermédiaire d’Avaaz (elle n’émane pas d’Avaaz, c’est expliqué en clair sur la page) est un transfuge du kgb, il n’y a pas loin.
Rentrée ? C’est hier que ma petite-fille l’a faite, en première année de maternelle. Cela s’est bien passé si j’en crois les parents. Attendons la suite…. En tout cas, vu la foule dans ces petites classes, la relève démographique est assurée !
Je vois dans quelques commentaires revenir ce qui devient un platane*, heu, un marronnier sur blogues et sites : la phobie de l’école.
J’attends, sans impatience car je sens que ce n’est pas près de venir, les articles où témoigneront d’anciens élèves disant ce qu’ils ont reçu de cette institution.
Et je pense à tous ces mômes des pays émergents (mais de quoi, au juste ?) qui marchent des heures pour y aller, avec ou sans chaussures, car ils savent que c’est leur seule chance de sortir de la mouise.
* Pensons à ceux du canal du Midi, condamnés par la maladie. Leur abattage est paradoxalement une double chance : éradication de la maladie, preuve par leur absence qu’ils étaient indispensables.
(Ma Moona, deux ans et demie, est rentrée dans la classe comme une flèche, sans un regard pour son père mon fils, autrement plus inquiet qu’elle. Va ma belle !)
PS Lien vers une pétition. Oui, je sais, c’est Avaaz.. :
https://secure.avaaz.org/fr/petitio…
Le copain qui l’a lancée est un ami, désolé (le mot est faible) de voir l’oeuvre de sa vie dénaturée par des margoulins
Et moi j’ai une pétition contre les oursins partouzeurs de Méditerranée orientale, je peux mettre un lien aussi ? 😎
Aujourd’hui, c’est simple : le prof n’aurait pas cherché à te toucher, que ce soit du plat de la main ou à travers un objet, parce qu’il peut être viré pour cela. Donc, il aurait perdu pas mal de temps à demander aux élèves d’arrêter de mettre le souk pour pouvoir faire cours. Un jour d’égarement, il aurait craqué et t’aurait filé une punition symbolique que tes parents auraient immédiatement perçu comme une attaque personnelle et une perversion. Ils auraient donc immédiatement prévenu le correspondant de presse pour un article assassin sur les profs maltraitants. Prévenu par voie de presse, l’inspection de l’académie aurait immédiatement suspendu le prof qui aurait dû penser à se prendre un avocat. Au final, le prof se serait suicidé, puis aurait été blanchi à titre posthume et toi, tu aurais continué ta pauvre carrière de patate chaude qu’on se refile d’un établissement à un autre sans savoir qu’en foutre, en attendant tes 16 ans où on pourrait te coller sur le trottoir sans aucune qualification.
bonjour,
puisqu’on en est aux souvenir de rentrée des classes et notamment celles du primaire,les odeurs d’abord,odeurs de craie,de cire,de papier,d’encre,odeur de l’arbre énorme qui trônais face à l’entrée,un diamètre dont tu ne voyais plus le bout;
Mais aussi la peur au ventre de se prendre une craie,une brosse de tableau,une punition humiliante(en l’occurrence c’était à genoux le long de sa table)en ce temps là on avaient un instituteur plutôt dictateur dans sa classe de CM1,j’était devenu le roi de l’esquive lorsque partaient différent objet en direction du coupable de chuchotement non tolérés,du coup tu étais très attentif,pas à ce que disais"staline"mais au moindre mouvement de cet adepte du lancer de matériel destiné à la pégagogie,le plus dure à échapper était la grande règle jaune graduée,il l’a jamais cassé pourtant il frappait fort le bougre;on était en 1971;
avec des potes on se fait "lanceurs d’alertes"comme on dirait maintenant vers les parents bien entendu:résultat":c’est normal,c’est pour vous instruire…"
"t’a redoublé ton CM1 c’est pas normal" et devinez quoi?je me l’es fadé une année supplémentaire, année où je me suis inscrit au rugby, faut croire que ce qu’il avait réussi à m’inculquer était plus le contact rude que la douceur d’une image à digresser;
Une autre entrée celle de sixième, je tombe sur un prof de maths du même acabit, je me dis " c’est pas possible! ils les recrutent chez les commandos! " mais là une seule et unique tentative pour lui, il avait pour habitude lorsque vous ne compreniez pas immédiatement du vous collez des petites tapes derrière la tête qui vous brouillait la vue et vous faisait mal au crâne, donc il essaie avec moi et je lui chope le poignet et lui tord légèrement;suite de la scolarité sans emcombres enfin physique car psychologiquement j’était dégoûté des études; merçi à ces deux messieurs…
j’ai une question: que ce serai-t-il passé aujourd’hui?
fraternellement
merci agnès pour la réponse;
c’est bien ce que je me disait…
Et l’odeur de feu du silex patiemment taillé en canine de loup pour dessiner nos silhouettes approximatives de mammouth laineux sur les parois de la caverne du chaman agrégé d’art pariétal…
Tout cet apprentissage pour finir piégeur de castors.
Drame du surdiplômé !
"en attendant tes 16 ans où on pourrait te coller sur le trottoir sans aucune qualification."
Finir dans la rue… Mais c’est un rêve !
Y rencontrer ces gens qui partagent sans façon tout leur savoir acquis au fil de la débrouille…
Ah il faut pas ça ?
Il faut du papier diplômé même pas apte à te torcher le derrière tellement il est parcheminée ?
Les cahiers au feu et les profs au milieu !
On parle ici d’anti-institutionnalisation, mais oui et c’est revendiqué, même !
De quel droit le savoir doit-il être la partie réservée à des élites soumises ?
De quel droit le savoir des humbles, celui des combattants journaliers à vivre dignement ne vaut pas un clou ?
Va, va donc t’accoquiner à tous ces vilipendeurs d’analphabètes ces incompétents bien notés qui du haut de leurs chaires payées par le travail sale des gens de la rue, pérorent la liberté, la fraternité, l’égalité et donnent leçon d’eux-mêmes sans comprendre combien d’abord est si précieux l’humble savoir des démunis.
Celui du partage du pain fraternel.
Celui de ceux qui rient d’eux-mêmes, tellement, tellement… Tellement haut et fort au fond de camps puants qu’on leur envoie la gendarmesque leur casser les dents, traquant une misère plus abondante d’humanité qu’en prétendent tous ces esclaves bornés de soumission, ces avatars nantis postulant aux écoles discriminatoires les canines grandes dehors et le cul serré, prout proutant d’effroi un gaz nauséabond de suffisance gastrique innenflammable.
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l’île, on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ?
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant…
Pauvre cire de cire constance, soit sage et tais-toi !
Les cahiers au feu et les profs au milieu !
Merci pour ces belles phrases, que de nostalgie… L’enfance retrouvée…
Quoiqu’à presque 50 ans j’ai trouvé le moyen de ne jamais quitter l’école, en passant simplement de l’autre côté du bureau !
32 ans de bons et loyaux services dans toutes les classes et les milieux ont eu raison de ma motivation, de ma joie d’enseigner…
Rentabilité, cases à remplir, compétences à atteindre, programmes de plus en plus étroits, hiérarchie et règlements étouffants…
Mais où est l’enfant dans tout cela ?
Alors cette fois, c’est pour être au plus près de la souffrance des enfants les plus démunis que je me place comme psy scolaire.
Je me réjouis de cette ré-orientation tardive qui me laisse entrevoir des années utiles, pleine de saines bagarres aux côtés de l’enfant…
Superbe indignation, Smolsky !
La vie est plus forte que l’école, dans les favellas de Rio ou les taudis de Calcutta ou de Mexico, dans les villes dévastées de Somalie, ou dans des banlieues oubliées…
http://www.dailymotion.com/video/xb…
http://www.dailymotion.com/video/xb…
Jamais je n’aurais cru qu’on fasse ici, en commentaires, l’éloge de la misère.
Peut-être parce qu’on en refuse la visibilité habituellement et qu’ici c’est davantage permis ?
🙂
Pareil que PMB : voir l’école, même aussi pourrie et défectueuse que divers gouvernements au service de la privatisation de la vie l’ont rendue de réformes de merde en réformes de merde, que comme un immense camp de concentration pour gosses me semble être une indignation de petits nantis. Je n’ai jamais oublié ce que ma grand-mère me disait de l’école d’Aignan qu’on appelait l’Asile : un système injuste, fait par les riches pour les riches, où les pouilleux pieds nus dans les sabots comme elle étaient régulièrement battus par le maitre, lequel n’avait que compliments à la bouche pour les gosses des gros fermiers possédants du coin, un système à deux ou trois vitesses, où elle était aussi battue si elle parlait patois ou espagnol, comme c’était le cas à la maison, un système qui ne pensait qu’à la jeter le plus vite possible dans le monde du travail, avec juste ce qu’il faut de connaissances pour être bien exploitable, le centre névralgique de la lutte des classes.
Et pourtant, pour rien au monde, elle n’aurait manqué faire les 4,5 km à pied, matin et soir pour aller au seul endroit où elle avait la chance de pouvoir apprendre quelque chose, même l’estomac vide, comme c’était souvent le cas, même avec les pieds gelés dans ses sabots garnis de paille, même si elle avait commencé la journée bien plus tôt en bossant, parce qu’à l’époque, les gosses, ça bossait dès 7 ans. Parce que même dans ces conditions de merde, pouvoir aller à l’école était une chance et une opportunité, la chance de savoir lire et écrire, pas comme ses ancêtres, la chance d’apprendre un métier un peu qualifié, même si les possibilités ont toujours été médiocres pour une femme pauvre à la campagne, juste une chance et un peu d’éducation, ma grand-mère n’en demandait pas plus !
"Deux mille et des poussières
je raye un millénaire sur le calendrier.
– Comment trouvez-vous cette vie? – Palpitante!
– Et ce siècle? – Passable.
L’éternité ne fait pas son âge, ce matin
Et moi, poète confidentiel d’une langue partout étrangère,
Je vous dis que les rues regorgent d’êtres qui n’ont jamais vécu
Et prennent néanmoins la mort en marche ainsi qu’un autobus
Pour des odyssées sans issue vers d’abstraites Sibéries ou de scabreuses Babylones.
Ceux qui n’existèrent qu’à reculons, nourris d’absence et d’avenir posthume
Savent combien il est dangereux de lancer des prières aux dieux
Ou de glisser son âme entre les grilles à portée de leurs griffes.
Serons-nous remboursés à la fin du spectacle?
Vagabond de l’entre-deux-mondes, je guette les oiseaux qui saccagent le ciel.
L’automne a mis partout des fruits qui te ressemblent."
Marc Alyn
Lisant certains commentaires, Marc Alyn revenait en surface…
On ne l’apprend pas à l’école celui-là.
"Vagabond de l’entre-deux-mondes, je guette les oiseaux qui saccagent le ciel."
🙂
@Agnes
Le savoir dispensé institutionnellement n’est pas le savoir car Il s’appuie sur la satisfaction de soi contre l’insoumission des autres.
Il n’enseigne pas, il ment.
II est essentiellement l’outil castrateur "permettant aux riches de ne pas être immédiatement assassinés par les pauvres".
Dire que de l’école surgit la solution à l’amoindrissement de sa misère, c’est faire injure à la volonté des humbles, des démunis, des traînes-savates gueulards, exclus de toutes sortes qui chaque jour s’enivrent de liberté inaccessible aux baudruches avides de saisir un peu de sa légère guenille amoureuse aux rets de leurs stériles chaînes d’or !
"libérons les initiatives et vous verrez que les capacités sont immenses"
+1 @cabes 😉
@smolski
Ah!!!que je sens de la révolte là dedans!!!c’est bon ça!!!
Regardez chers amis l’ampleur de la tâche,concaincre toujours convaincre qu’une autre voie est possible;
Toutes les institutions sont pourries,perverties par un système qui exclu le sens de ce que peut être la vie une société…
L’éducation nationale en est un cas flagrant car comprenez bien que petit à petit est inculqué à nos enfants la notion de compétitivité car selon nos experts nous ne pourrions tenir face à la mondialisation et les directives de l’académie fonctionnent à coup de manuels pédagogique et comme le signalait un intervenant, consiste à cocher des cases;
Quid de la formidable, d’abord de la capacité à un enfant d’emmagasiner foule d’informations et de les exalter, ensuite de la capacité d’un prof à inculquer la notion primordiale du libre arbitre; tu as des connaissances mais ton esprit critique doit toujours agir, il ne se peut que chaque choses soit une vérité avérée sans que tu es pu recouper ces infos;
C’est dans ce sens que l’instruction doit être pensée car si tu sait lire, écrire, compter tu sais penser, tu sait réfléchir;
Or ce qui prévaut est la réussite par le mérite n’est-ce-pas? si tu es moins intelligent qu’un autre ben tant pis pour toi, on te trouveras bien quelque chose à faire mais laisse les meilleurs s’occuper du reste;
Est-ce cela la vraie prise en compte sous le tryptique "liberté égalité fraternité"???
Le principe des notes déjà, une aberration qui coupe toute stimulation, la compétition entre les élèves mais quelle belle trouvaille!!! de ces "je sais tout" décidée sur un coin de bureau et qui à terme fait des gros dégâts coté profs mais surtout coté élève;
Un élève sur trois n’aurait pas les notions nécessaires à l’écriture, lecture et calcul en entrée en sixième, ça posent pas des questions ça??? ben non! on continue; y a t-il une personne qui a vraiment attaqué le problème? non et pourquoi? parce que ça saurait trop demander ce qu’en pense les premiers concernés c’est à dire les citoyens car que deviennent ces enfants? parce que faut les prendre en charge hein? eh bien moi je vous dit qu’ils sont sur une voie de garage; et vous croyez qu’il font quoi? ils attendent de crever là? non au fur à mesure de leurs parcours, déterminé par aucune action de pouvoir public au bout d’un moment faut bien qu’ils bouffent et vous verrez que tout est liés, la gangrène s’insinue dans toute la société ainsi la montée de la délinquance serait juste un problème d’émigrés hein? ainsi si de plus en plus de mineurs seraient inculpés pour des actes réprimés par la loi ,ça serait pour des problèmes d’intégration; foutaises que tout cela.
La vérité est que justement l’éducation nationale ne joue pas son rôle d’intégration, elle divise, classifie et exclue.
La refondation pour ce qui concerne cette institution doit se faire dans le cadre d’une constituante, un audit en quelque sorte, et où la parole doit être libérée: quels sont les véritables orientations pour une éducation égalitaire et une prise en compte de chacuns;
Vaste tâche que celle-ci mais libérons les initiatives et vous verrez que les capacités sont immenses.
fraternellement
"Le Conseil National Education Economie créé par vincent peillon en juin dernier sera présidé par jc spinetta ancien patron d’air france.
Ce machin, le CNEE est chargé de réfléchir à : « l’articulation entre le système éducatif et les besoins du monde économique ».
– Le détail qui tue :
Sur les 26 membres de conseil, 10 sont des patrons.
Un pourcentage qui traduit bien sa véritable ambition, mettre l’Education nationale à la botte des entreprises."
Source Sinemensuel
Chronique des brèves de David Ramasseul
Lisez Sinemensuel, si vous ne savez pas pourquoi, après vous le saurez ! 🙂
« Les hommes naissent ignorants et non stupides. C’est l’éducation qui les rend stupides. »
de Bertrand Russell
"odeur follement enivrante des manuels scolaires fraichement sortis de la presse"
une jolie phrase qui éveille tant de souvenirs
Russell : « Les hommes naissent ignorants et non stupides. C’est l’éducation qui les rend stupides. »
Il fut père de trois enfants.
Espérons pour eux qu’il n’a pas eu à les éduquer.
//II est essentiellement l’outil castrateur "permettant aux riches de ne pas être immédiatement assassinés par les pauvres".//
Extrait d’un livre :
Au fermier venu mendier quelque obole pour le fils qu’il voulait envoyer au collège, son nobliau de proprio répondit du haut de ses guêtres :
– Oh, Baptiste, à quoi bon l’école ? Ces petites mains-là, c’est tout ce qu’il faut pour arracher les ravenelles dans les choux !
Lui savait que les études pouvaient ouvrir des portes, débrouiller des esprits, transformer l’ancestrale résignation en fierté ou colère.
10. Le jeudi 5 septembre 2013, 08:48 par Agnès Maillard
Désolé pour le "trollage". Je n’ai posté ici que parce que je n’ai pas trouvé votre mail. Comme je l’ai précisé, il vous suffit de supprimer le post.
@PMB
Je ne conteste pas que les démunis ne peuvent acquérir de quoi vivre plus dignement via l’institution scolaire, mais que cela ne dépend pas de l’institution qu’ils y parviennent mais d’eux-mêmes.
Je crois que d’apprendre à vivre dignement via le canal d’entraide de la rue est une voie plus libre pour glaner davantage de dignité que de s’humilier et se faire humilier par le cursus institutionnel.
Ça vous démange pas le cœur la prostitution estudiantine une fois ?
Les emplois des études supérieurs menant aux responsabilités et salaires réservés aux hommes contre les femmes… en médecine par exemple ?
Les éboueurs à qui on demande aujourd’hui bac +1 pour exercer ?
Pour moi c’est l’explication flagrante du détournement de la nature de chacun par le savoir institutionnel et l’humiliation qui s’en suit, jusqu’à la déviance, la dépravation, la folie ou la mort par suicide de ses adeptes les plus envoûtés.
De plus, je vois ici un témoignage direct de l’obsolescence d’une telle éducation post 19 :
https://blog.monolecte.fr/2013/…
Qu’il est difficile de nier, non ?
@Closel
"Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes" disait Rosa Luxembourg…
Merci. LOL
//Il y a encore des clients pour ce genre d’inepties ?//
Oui, tous les gens de basse extraction comme mes parents, qui après le certif ont suivi des cours du soir (donc après leur travail à la ferme) pour ne plus être des paysans exploités. En restant paysans, bien sûr. Ma mère a fini sa vie bénévole dans une bibliothèque : l’aurait-elle pu si elle n’avait eu la passion du savoir ?
Ou comme moi, de la basse extraction sus-citée, qui ne crois pas m’être mis au service des exploiteurs en inculquant à mes élèves les règles de la soumission. J’aimais leur dire en début d’année : il y a deux catégories de gens, ceux qui restent devant les portes ferrées et ceux qui veulent les ouvrir. Moi, je suis là pour vous donner les clés. A vous de vous en servir, ou non, car c’est difficile.
Comme, googlez ces noms, Bernard Lambert, René Bourrigaud. Je n’ai pas le sentiment que ces gens ou mes parents étaient ineptes.
//L’école de la république et son catéchisme laïque n’est qu’un instrument de domination.// : je ne me permettrai pas, moi, de dire que cette affirmation définitive, de nature à clore le débat avant même qu’il ne commence, est inepte.
"Lui savait que les études pouvaient ouvrir des portes, débrouiller des esprits, transformer l’ancestrale résignation en fierté ou colère."
Il y a encore des clients pour ce genre d’inepties?
On peut encore être aveugle à ce point?
L’école de la république et son catéchisme laïque n’est qu’un instrument de domination.
Elle fait, depuis l’origine, partie du package "suffrage universel".
Avant de "nous donner" le droit d’élire nos Maîtres, ils voulaient s’assurer de la docilité des futurs électeurs. Les esprits rebelles, tôt repérés seraient brisés et éliminés, les plus dociles conduiraient le troupeau.
Le fait est, ça marche. Les classes et les privilèges sont répliqués à l’infini, les foules sont suffisamment atomisées pour ne pas représenter de menace à l’ordre barbare. On consent vaille que vaille, on inscrit nos mômes à la compétition à laquelle nul ne doit se soustraire, en espérant les voir échapper à la constante macabre…
There is not alternative.
Nous revenons petit à petit à une forme d’esclavage "volontaire", nos sociétés sont d’une prodigieuse violence à laquelle nous consentons. Et nous appelons ça "civilisation" par opposition aux sauvages, cons au point de tout ignorer du téléphone portable…
J’en arrive à comprendre les nostalgiques de l’aristocratie, au moins celle-ci était-elle supposée d’essence divine.
"Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes" disait Rosa Luxembourg…
L’école actuelle souffre de nombre de problèmes :
On préfèrera donc une société « tolérante » où tout vaut tout, le but du système scolaire étant d’adapter en permanence l’enfant à la société plutôt que de donner à l’élève les instruments permettant de la transformer ; c’est ainsi que l’on aboutit au règne de la médiocrité. Cela peut se dire plus crûment : l’approche par compétences, plus démagogique que pédagogique, est un antihumanisme qui ne dit pas son nom car il porte le masque de « l’ouverture », de la « modernité » et de la « diversité ».
http://www.mezetulle.net/article-l-…
De là l’existence de spécialistes de la pédagogie qui ne sont pas mathématiciens ou historiens etc., et qui prétendent pouvoir dire comment enseigner les mathématiques ou l’histoire. Ils sont à l’enseignement ce que les communicants sont à la politique. L’idéologie de la communication est un des plus grands maux.
http://www.mezetulle.net/article-in…
@PMB
"Ou comme moi, de la basse extraction sus-citée, qui ne crois pas m’être mis au service des exploiteurs en inculquant à mes élèves les règles de la soumission."
Encore une fois, il ne s’agit des individus mais du système institutionnel qui conduit l’éducation vers la soumission plutôt que vers la révolution.
Que vous n’y ayez participé que par le biais de vos convictions est à votre honneur et porte certainement des valeurs identiques aux détracteurs du système institutionnel, mais cela n’empêche pas que vous avez conduit des individus vers une acceptation des choses en l’Etat avec bonne volonté.
Non de vous-mêmes qui n’en pouvez, mais par l’institution que vous n’avez pu que représenter.
« Fatalement la représenter… »
Nota :
Préférez donc utiliser ixquick à google comme moteur de recherche. 😉
t ‘ as eu du pot Agnès , de trouver du bon dans cette écolerie – pour moi elle n ‘ a été que souffrance – déjà cette horreur en puissance que nous connaissons adultes – les m^mes petits et grands merdeux , merdeuses , qui sont maintenant les sarkos , les pinochets , les hollandes , les milliardaires qui nous ouvrent maintenant la gorgent d ‘ un coup de razoir bien effilé – Qu ‘ y as-tu trouvé Agnès ?
Sans doute quelque chose comme la participation à la culture de nous tous – tu as eu de la chance – Moi il m ‘ a fallu 58 ans pour le trouver , mais mon expérience de la merveilleuse école de la république ne pourra jamais me faire oublier que dans cette "culture" il y a de véritables salauds , salopes , qui seront toujours et définivement contre nous – que l "homme bon" de JJ Rousseau est une immonde connerie – Pourtant ce que j ‘ ai trouvé depuis peu , récemment , est le plus important : qu ‘ il y a des femmes et des hommes qui savent ce qui est beau , le partage – Ce sont elles et eux qui me font vivre et pour qui je vis – Pour NOUS –
Je vous aime comme je m ‘ aime – Et nous vaincrons – ( je répète , il nous faut faire sécession !!! )
LovE –
//mais cela n’empêche pas que vous avez conduit des individus vers une acceptation des choses en l’Etat avec bonne volonté.//
Visiblement, vous savez mieux que mes anciens élèves, leurs parents et moi ce que j’ai fait, je ne peux que m’incliner. Et me taire.
@PMB post 39
"mais cela n’empêche pas que vous avez conduit des individus vers une acceptation des choses en l’Etat avec bonne volonté."
Ce que je dis ici se rapporte à l’action de l’institution sur vos propres actions, quelles qu’étaient les volontés de votre part.
Afin d’éclaircir le fond de ce débat et l’écarter (un peu…) de votre sensibilité, permettez-moi de citer cette phrase rencontrée sur ce blog :
"Le langage du Pouvoir est un piège redoutable. On ne peut pas penser en ses termes et penser contre lui longtemps."
Par Martin Scriblerus
Dans le même esprit, permettez-moi d’ajouter que je trouve dommage que vos réactions soient si négatives graves aux égards de celles qu’on vous propose ici…
Peut-être même et justement pouvons-nous voir ensemble s’y dessiner la puissance d’une institution par le conditionnement du jugement personnel que nous acquérons et dispensons en son sein malgrès nous (bien sûr le "nous" nous inclus tous) !
Il ne s’agit pas de croire que sans l’école institutionnelle nous serions tous libres mais de savoir que l’institution nous transforme tous et partout hors de nos volontés propres au profit de la perpétuation d’elle-même d’abord contre la survie de ses habitants.
Par exemple sa mésentente des problèmes écologiques qui imposent un rassemblement d’idées, ce rassemblement qui lui serait fatale à elle seule en son état !
Plutôt tous disparus qu’elle-même !
Par son souci d’efficacité avant tout, ses règles sont toutes basées sur la division pour mieux régner au lieu d’être celles de l’égalité, de la fraternité et de l’égalité si chères aux frontons des groupes scolaires et des mairies mais qu’on retrouve davantage appliquées (par nécessité d’abord…) au cœur des gens de peu.
La lutte se place donc non contre les individus qui subissent cette institution et la portent contre eux-mêmes mais en proposant des éclairages salutairement contradictoires à ce qui semble absolu, y compris dans cette lutte d’ailleurs !
« L’utopie n’est pas l’irréalisable mais l’irréalisée. » T Monod
Bien à vous, Joel 🙂
@ PMB
Pierre,
Vous employez le mot « extraction », il ne m’est pas familier, j’ai donc été voir sa définition :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Extrac…
A quelle acception faites-vous référence dans ce contexte ?
En réalité, je le connais trop bien pour l’avoir souvent entendu dans mes vertes années, venant de pauvres gens qui avaient intégré le fait qu’ils ne faisaient pas partie des élus et que, quoi qu’ils fassent, ils ne devaient jamais l’oublier.
Ma mère à moi, partie de même point que la votre, a fini Dame de compagnie, ses quelques années de scolarité ne lui donnant qu’un accès très limité aux livres.
Car en plus d’être pauvre, elle était étrangère et,,, gauchère. Elle a donc essentiellement reçu des coups pour la guérir de cette infirmité qui sentait le souffre encore à l’époque. Elle a aujourd’hui 91 ans.
Je précise qu’elle était à l’école laïque, vous pourriez légitimement avoir des doutes.
Il doit être bien compliqué de rester paysan en conservant son âme aujourd’hui, agriculteur me semble encore abusif, exploitant agricole plus approprié.
C’est un noble mot « paysan », il ne doit pas être démonétisé en désignant nos chasseurs de primes.
Ceux censés nourrir leurs contemporains qui ne seraient même pas autonomes??? Ça n’a pas de sens!
Curieuse votre vision de la société défendue par des portes moyenâgeuses.
Une fois encore, seuls les élus disposant des clés (obtenues auprès du Maître des clés!) pourront les franchir. On se croirait dans un vieux jeu vidéo.
Merde, on ne peut vraiment pas penser au-delà d’un système sélectif ou chacun exprime ce qu’il est?
On est encore dans cette saloperie de langage : Il faut s’insérer, venir au monde n’est pas suffisant pour lui appartenir, il faut s’insérer, quémander sa place à ceux qui nous ont précédé.
Mirabeau disait que les hommes étaient comme les lapins, ils s’attrapaient par les oreilles, difficile de lui donner tort.
Je ne connais pas Bernard Lambert, mais bon préfacé par Rocard et Bové, ça donne pas envie…
Je lis plutôt Pierre Rabhi, Claude Bourguignon, Bernard Bertrand, Masanobu Fukuoka, j’y retrouve mes racines, la symphonie de la vie, le temps d’avant celui des hommes devenus fous.
Amicalement,
Éric
bonsoir,
je rebondis sur le titre de ce post RENTREE: pourquoi? parce que cela pour moi englobe pas mal de choses, rentrée des classes, rentrée de la télévision, rentrée politique;
Pour ma part j’ai fait ma rentrée politique, une manif contre les retraites et soyez étonnés avec moi, beaucoup de jeunes, peut être plus que les vieux…
Alors…alors… pour moi c’est encourageant….ah! espoir…espoir…
désolé Agnès d’être hors sujet.
fraternellement
je poursuis concernant le titre" rentrée" et pour infos:
il s’agit de la rentrée des activités, vous savez les activités qui nous permettent de "décrocher" un peu du quotidien, sport, musique…etc…
Je vous livre ici une info concernant la démarche qu’a fait une amie pour inscription à "faire du saxo" alors elle me dit les tarifs: Près de 5OO euros pour l’année, certes cela équivaut à à peut près 5O euros par mois et fort heureusement mon amie possède un sax mais connaissant sa situation et sachant qu’il faut régler en une fois: le projet est abandonné.
Mais la véritable info est que cette association est subventionnée par la mairie, c’est à dire les locaux plus aides financières, alors comment se fait-il que des tarifs pareils soient affichés?
La réponse,pour moi, est que si tu n’a pas le pognon, eh bien tu n’a pas accès à la culture…
Autre chiffres,pour faire du piano 900 euros…
Bienvenue au XXIème siècle
Fraternellement
Eric,
1/ J’aurais dû préciser que « basse extraction » était teinté d’ironie amère. Et, rassurez-vous, je n’ai jamais oublié que je ne faisais pas partie des élus », ce qui m’a permis de ne pas trahir mes origines, de en spa s devenir un parvenu de la richesse. Ou de la politique, ce qui va assez ensemble.
2/ Je n’arrive pas à voir où j’aurais pu dire qu’il fallait quémander quoi que ce soit. Un des hommes qui m’a marqué est celui-ci :
http://harmoniques-nuances.blogspot…
Au lycée où ce fils de pauvre réussissait, son professeur lui avait conseillé d’arrêter ses études car « vous n’êtes pas à votre place ». Conseil qu’il s’est bien gardé de suivre.
3/ Michou a préfacé le livre de Bernard Lambert en 1970, à une époque où on croyait que Rocard était d’une gauche pure et dure, une sorte de Mélenchon, quoi. Lambert est mort en 1984, ce qu’il l’a mis dans l’impossibilité matérielle de venir botter le cul de ce parvenu de Bové. Maintenant, vous faites ce que vous voulez.
Pierre-Marie (je tiens à ce prénom vieillot, qui fut celui de mon arrière-grand père et de son père, tous paysans – pas de reniement)
@ Pierre-Marie,
2/ Je réagissais à cette phrase: "je suis là pour vous donner les clés."
Tu n’ignores pas qu’il y a plus de candidats que de clés et que ton boulot d’enseignant, c’est juste de signaler à ta hiérarchie ceux qui sont dignes de figurer dans le haut du tableau en fonction des critères préétablis par l’institution.
La constante macabre est scientifiquement démontrée, l’école fabrique des déchets, c’est son rôle, et pas l’élite comme tout le monde le pense.
Que son action soit globalement positive, que la plupart des mômes récupèrent les fondamentaux, que ça ouvre des perspectives, que ça libère les parents qui bossent, j’en conviens, mais qu’on vienne pas me dire qu’elle est là pour mettre Rachid au même niveau que Jean-Hubert, et encore moins que ça fabrique des citoyens responsables acteurs conscients de leurs devenir. Et je le répète, malheur aux gamins qui n’auront que cette référence!
3/ Je me suis souvent fait enfumer par le personnel politique, mais pas par Rocard.
Par contre Mélenchon attendu comme le messie, je ne le sens pas du tout, c’est un troll ce mec, un satellite de Solferino, que Hollande siffle la fin de la récré et tu le verras courir à la gamelle le petit tribun atrabilaire!
Il viendra gauchir le discours et sauver la barcasse PS du naufrage libéral…
Ce bon Bové, on risque le voir revenir dans les campagnes, j’ai peur qu’il ne soit pas du bon côté des gendarmes ce coup-ci!
Quoi que, les mandats sont si longs et les mémoires si courtes…
Amicalement,
Éric
https://www.youtube.com/watch?v=iR7…
Je le mets là à cause du passage sur l’école qui est savoureux à mon goût, je souscris à fond à ce qu’il dit!