Petite crise existentialiste au lendemain de la visite dominicale à ma grand-mère…
Parfois, quand je reviens de chez ma grand-mère, je repense à la phrase de mon pote sur l’amour, les chats et les grands-mères que j’avais mise en exergue d’un post sur la proxémie et le sentiment d’appartenance à la communauté humaine. Parce que, parfois, j’ai du mal à surmonter mes propres contradictions ou à assumer bien franchement certaines de mes dispositions d’esprit.
Cette fois, ça a été une petite phrase qu’elle a lâchée sans que je lui demande rien : Et l’autre, elle se fait toujours sauter par ses nègres?
La seconde d’avant, c’était juste la séance paranoïa avec les cantinières de la maison de retraite qu’elle accuse toujours de voler la nourriture des vieux et de piquer dans la caisse.
Comme à chaque fois, cette sorte de petite réplique, toujours balancée d’une voix sifflante d’entre des lèvres étroites et tendues comme des élastiques, plissées d’une moue haineuse et hautement rébarbative, m’a disloquée, comme une décharge de clôture à vaches, juste avant que de la glace en fusion ne fasse crisser mes veines tout en congelant ma colonne vertébrale de haut en bas. J’ai toujours eu une réponse physiologique à ce genre de saillie. Je pense même que si l’on gratte un peu, on découvrira que mon antiracisme primaire est totalement épidermique, pure décalcomanie de la xénophobie à la hache de ma grand-mère. Toute petite déjà, j’avais en horreur la manière dont elle crachait certains mots, dont cela déformait son visage et durcissait son regard. Avant même de savoir ce qu’était le racisme ou d’avoir la moindre conscience politique à ce sujet, je suffoquais de dégoût quand je l’entendais parler des bougnoules
, de bicots
, de youpins
, de ritals
, de pieds-noirs
, avec toujours le petit noyau de haine compact derrière chaque claquement de langue.
J’ai déjà eu des colères terribles contre elle à cause de cela. Des explosions aussi incontrôlables que ses éruptions mauvaises. À chaque fois, je me suis retrouvée bourrelée de remords et d’indignation à la fois. Et pas plus qu’elle ne parvient à reffreiner très longtemps sa haine des autres, pas plus je ne parviens à empêcher mon cortex de s’embraser à ces moments-là. Rien n’y fait : elle exècre tout ce qui n’est pas comme elle, son racisme fait tout simplement parti d’elle, une sorte de symbiote avec une sale gueule, dont on ne peut faire abstraction, tant il prend de la place.
Hier soir, je me suis contentée de laisser retomber la vapeur et j’ai juste dit, d’une voix aussi tendue que la sienne : si c’est pour entendre ce genre de conneries, je préfère encore me casser
. C’est déjà mieux que de beugler, mais tout juste.
Du coup, ça me fait chier d’aller la voir. J’y vais toujours un peu à reculons. Et c’est dégueulasse, parce que je parle quand même de la femme qui m’a élevée quand j’étais gosse, de celle qui a toujours été là pour moi, qui a toujours fait de son mieux pour m’aider dans la vie. Je pense même qu’elle m’aime sincèrement, malgré tout, ne serait-ce que parce que je suis à peu près tout ce qui lui reste, mais de cela non plus, je n’aurai jamais de certitude, parce qu’elle vient d’un monde où l’on ne parle pas de sentiments, où l’on ne dit jamais que l’on s’aime, seulement qui on déteste. À moins que ce ne soit qu’une question de devoir. Les gens de son époque et de son milieu avaient un sens très aigu du devoir. C’est même ce qui lui a permis de rester plus de 40 ans avec un homme qu’elle n’aimait pas. Parce que le divorce ne se faisait pas, parce qu’elle avait des gosses et le devoir de s’en occuper.
Quelque part, c’était assez sain cette manière de gérer les rapports intrafamiliaux : le devoir avant les sentiments. Même dans le décalogue, la distinction est subtile et pourtant très évocatrice : Tu honoreras ton père et ta mère
, ce qui est fondamentalement très différent du devoir d’amour qui est un peu la règle aujourd’hui. Les Anciens avaient de savoir que l’impératif de l’amour n’est pas sans engendrer bien des dissonances cognitives dans la totalité des familles.
Du coup, je repense à l’autre grand-mère, encore et toujours clouée sur son lit de mort dans lequel elle continue de fondre, de se dissoudre jour après jour, avec ce raffinement de cruauté bien pensante dont notre médecine moderne a le secret. J’ai l’intime conviction qu’elle a coulé une bielle parce qu’elle n’arrivait pas à surmonter ses propres dilemmes internes. Au moment où elle commençait à plonger dans une de ces énormes dépressions que seuls les vieux peuvent avoir (dites-leur donc pour voir qu’après la pluie viendra le beau temps alors qu’ils savent pertinemment que leur vie est derrière eux!), elle m’avait raconté cette masse dantesque de regrets qu’une vie entière tricote comme une camisole de force pour les vieux jours. En filigrane de toute cette douleur qui s’abattait sur elle avec une telle violence, il y avait la figure figée de sa mère, une espèce de vipère rongée par une jalousie maladive qui avait détruit la vie de sa fille avec un acharnement systématique et remarquable. Et Odette ne pouvait concevoir que l’emprise de sa mère et son œuvre destructrice sur son existence entière tenait pour beaucoup de l’injonction d’amour qu’elle avait pour elle, de l’incapacité totale qu’elle avait d’accepter que sa propre mère était un cancer psychique dont elle devait se débarrasser. Elle continuait d’aimer sa tortionnaire jusqu’à la fin de sa vie, au-delà de la mort qui l’avait pourtant libérée de sa férule.
Aime-t-on les autres avec ou malgré leurs défauts?
L’amour est-il un dû ou un don?
L’autre jour, ma fille, gavée par une punition qu’elle savait pourtant juste et méritée, me lança l’habituelle déclaration boudeuse des gens de son âge :
Manière, je ne t’aime plus!
Petit chantage aux sentiments. Mais pas pire que celui que bien des parents utilisent quotidiennement sans penser à mal.
Si tu aimes ta maman, tu feras ceci ou cela…
J’ai déjà expliqué à ma fille qu’elle n’était obligée d’aimer personne, même pas nous, surtout pas nous, que l’amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu’on ne peut le retenir quand il s’en va.
J’ai parfois l’impression que les parents tiennent des comptabilités d’amour. Leur amour comme une chaîne, un prêté pour un rendu. Parce qu’ils aiment, ils ne conçoivent pas qu’ils puissent ne pas être aimés en retour. Certains appellent peut-être cela la reconnaissance du ventre. À moins qu’ils aient tellement une piètre opinion d’eux-mêmes qu’il leur faille user de chantage pour espérer quelques miettes d’affection. La parentalité comme ultime assurance affective, investissement à long terme.
Des fois, j’aimerais être un chien. Un bon gros clebs. Un de ces cabots capables d’un amour total et inconditionnel pour son maître, même s’il est mauvais, même s’il lui colle plus de taloches que de caresses. Sans contradictions. Sans restrictions.
Se méfier de ceux qui disent préférer leur chien au reste de l’humanité. Toujours.
Agnès, j’en ai des frissons
ma grand-mère ressemblait à la tienne, avec cette incapacité à exprimer son amour, ces jugements secs et violents sur qui ne rentrait pas dans ses normes.
étroites les normes, très étroites.
et mes colères face à son intolérance, à son mépris, surtout des femmes, peu trouvaient grâce à ses yeux.
et aussi : "Tu me tues, me disait ma mère, à cause de toi je mourrai plus tôt"
pour rien, une mauvaise note à l’école, un sourire à un garçon.
"Que vont penser les voisins?" ajoutait mon père.
notre société est loin d’être parfaite mais il me semble quand même que beaucoup de parents sont désormais capables de dire à leurs enfants qu’ils les aiment.
nous sommes sortis du silence
c’est un progrès.
beaucoup d’entre nous ont cassé la chaine des névroses familiales, ne reproduisant pas le modèle d’éducation qu’ils avaient subi, à base de remontrances, de discipline incompréhensible, de vexations, de coups.
l’amour s’est libéré.
pour moi élever mes enfants a été leur permettre d’accéder à la l’autonomie, à la liberté.
trouver leur chemin, être qui ils sont.
je les ai toujours respectés.
aujourd’hui je vois peu mes ainés, mais nous sommes liés, étroitement, nous sommes complices et chaque rencontre est une source de joie partagée.
ça n’a jamais été comme ça avec ma grand-mère;
quant à mes parents, j’ai choisi de ne plus penser au mal qu’ils m’ont fait.
pas pardonner (je n’aime pas l’idée du pardon)
pas oublier
vivre avec sans en souffrir, sans y penser.
Merci pour cette tranche de vie et d’amour.
Un billet qui sèche, qui fait monter les larmes aux yeux et fait réfléchir…
O miroir !
En écrivant «Se méfier de ceux qui disent préférer leur chien au reste de l’humanité. Toujours.» quel message laisse tu sinon celui du conformisme social ?
Ce genre de message appelle un démenti au contraire. Le paranoïaque craignant les humains, surtout adultes et de même sexe, retrouve l’amour exclusivement en son chien, c’est bien connu. Mais le paranoïaque n’a aussi rien à attendre des proches qui, en cercle vicieu, se conforment à son l’attente.
(Mais cette phrase est tout le contraire du reste. Peut-être donnes-tu un sens inhabituel à ce lieu-commun ?)
"J’ai déjà expliqué à ma fille qu’elle n’était obligée d’aimer personne, même pas nous, surtout pas nous, que l’amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu’on ne peut le retenir quand il s’en va."
J’ai parfois le sentiment que c’est le manque d’amour de soi, des autres, que ce soit devenus un effort, que se soit si peut naturel, que se puisse être une "obligation" qui me prouve que l’humanité est arrivée a une extrémités de sont histoire et qu’au fond de moi un Amour Naturel et inconditionnel scintille et n’ose pas sortir de peur d’être incompris
Merci pour vos textes qui ouvre la porte a l’humain dans toute sa complexité
Oh, non ! … Mais, je croyais que le bac philo, c’était fini ! 😉
C’est le philosophe Pascal, je crois, qui dit qu’on aime pas les gens, mais qu’on aime des qualités.
Ce que tu décris, c’est très clairement l’obligation morale de ne pas rejeter ses proches, ceux qu’on a pas choisi et qu’on est tenu d’aimer, parce que c’est comme ça et pas autrement, bref, le devoir.
On ne peut pas aimer par obligation. On respecte, au mieux, on se soumet au carcan familial, au pire.
On peut s’estimer redevable de quelque chose : son éducation, d’avoir eu le gîte et le couvert, mais je pense qu’à un moment, il faut savoir discerner. La reconnaissance, ce n’est pas de l’amour.
Enfin, il y a quelque chose qui doit être de l’ordre du phénomène de société dans ce qu’on vécu nos grand-parents et surtout les femmes de l ‘après-guerre. Aucune n’a vraiment eu le droit au bonheur : pas de vie sociale sans passer par un mariage, pas de divorce possible ou bien en assumant l’opprobre qui en découle, pas de contraception, pas de diplôme, pas d’école… de quoi devenir jalouse après 1968… (oui, c’est une simplification, mais en gros, c’est comme ça que mes propres grand-mère m’ont transmis leur propre expérience…) Elles ont vu passer sous leurs yeux des jeunes filles, parfois leurs propres filles, devenir femmes en maîtrisant une plus grande partie de leur destin, y a sûrement de quoi devenir jalouse ou haineuse.
L’important, c’est d’aimer…
Ce soir, je voulait pondre un post cinglant, un petit brûlot qui aurai laissé des traces, donné des idées, ouvert la discussion. Puis je suis allé lire le dernier billet du Monolecte. Ici. Alors je range mes deux-trois idées dans ma bes……
Agnès !
Fonce chez le Yéti, il y a …
une nouvelle, disons …
😉
Ah mon humble avis, si c’était moi, etc. Moi, je n’irais plus la voir … Ça n’engage que moi, et uniquement moi (et encore, c’est pas sûr). Non, la vie est trop courte.
Dans ces cas là, je crois que ce genre de personnes seraient plus heureuses avec un Jean-Marie L. qui serait toujours d’accord avec elles. "Vous avez raison, madame, les nègres ne passent leur temps qu’a forniquer", "et oui, ils nous arrachent le pain de la bouche" et "ils piquent dans la caisse". Je crois que pour ce genre de personnes, ce n’est plus le moment de changer d’avis, et, de se rendre compte qu’elles se sont trompées. Je crois qu’elles seraient plus heureuses à croire qu’elles ne se sont pas trompées de toute leur vie, qu’elles ont toujours eu raison…
Moi je veux un chien un p’tit clébard
Je me fous de la marque
Disait le papy soudain cossu comme un monarque
Un chien abandonné par des gens sans cervelle
Et que la Spa aurait pris sous son aile
Je veux un chien un p’tit bâtard sans estampille
Qui serait en somme comme qui dirait toute ma famille
Surtout ne pensez pas que je me méfie des hommes
Mais d’amitié les clèbards sont moins économes
Pierre Perret – Un p’tit clébard -1983
"L’amour est narcissique" comme disait l’autre.
Sinon, ca fait bien plus plaisir de lire ce genre de texte que des blogs à la c** genre Loic Le Meur et ses amis ricains. Merci!
"L’amour est plus froid que la mort"
?
Agnès,
est-ce que tu as vu le film "je ne suis pas là pour être aimé" ?
Je ne peux que te le conseiller. Tu y retrouveras beaucoup de ce que tu décris dans ce beau billet.
@Commentaire N° 8: "Ah mon humble avis, si c’était moi, etc. Moi, je n’irais plus la voir … "
Ah mon humble avis, si c’était moi, etc. Moi, j’irais la voir … Je m’inspire du grand philosophe franco-africain Kirikou (http://fr.wikipedia.org/wiki/Kiriko…): il faut toujours se demander pourquoi la sorcière est méchante parce qu’ainsi on saura peut être comment éviter que ne se forment de nouvelles générations de sorcières….
Je sais, je suis naïf…
D’un autre côté, quelqu’un qui n’aime ni les chiens ni les enfants ne peut être tout à fait mauvais, hein ? 😉
Tu as bien raison, Hady, ma Karaba personnelle est rongée par l’amertume d’une vie difficile où elle n’a fait que des mauvais choix. Bien sûr, il y a eu tous les choix qui ont été fait pour elle : naître fille aînée de 8 marmots dans une famille de très pauvres métayers, travailler dès 7 ans, quitter l’école tôt, ne pas manger à sa faim pendant que l’on grandit, ne pas connaître la vie alors qu’on est "placée" chez les autres, s’y faire engrosser par le patron, devenir une fille-mère, être séparer de son batard, épouser un joueur-buveur-coureur-de-jupons parce qu’il va reconnaître ton gosse. Mais il y a aussi tous les choix qu’elle n’a pas fait ou pas su faire : se barrer du bled pendant qu’il en était encore temps (avant de se faire bannir), refuser de devenir la maîtresse attitrée (et riche) du père de son gosse, céder à la pression sociale et ressasser ensuite sans fin sa rancœur.
Je pense qu’elle doit aussi me haïr, parfois, parce que j’ai eu plus souvent le choix qu’elle, parce que j’ai eu accès à plus de possibilités qu’elle. Bref, les choses sont souvent très compliquées, surtout quand tu as près d’un siècle de souvenirs pas forcément très sympa à gérer.
Cela dit, je n’arrive pas à surmonter son racisme sordide et sa passion malsaine pour les ragots.
Bon! Mais, finalement, l’autre, elle s’fait sauter par ses nègres? On aimerait savoir…
Ta grand-mère est comme toutes les grand-mères, un peu nazillonne sur les bords. Faut dire qu’elles ont des comptes à régler avec cette chienlit de société. Alors tapons sur le plus étrange, le plus étranger, le plus éloigné.
Toute manière, moi, si j’étais fille, j’crois bien que je préfèrerais me faire sauter par des nègres que de me faire en…fumer par un blanc.
Un recours: ta grand-mère, attache la à un arbre avant de partir en vacances. Ah bon, tu l’as déjà fourguée à un mourroir? Bon, c’est un peu la même chose.
Prends un chien! Quand t’en as marre, tu peux au moins le faire piquer.
@agnès commentaire 16
Quand une vie dit qu’une personne n’a jamais été vraiment aimée, cette personne perd confiance en soi, redoute les autres à cause de la trahison potentielle qu’ils peuvent exercer sur elle. La confiance est un objet qui traduit certaines émotions qui ne recherchaient qu’un havre de paix et, finalement, cela ne s’est jamais produit alors que telle était cette espérance secrète non dite.
Renier l’autre est une conséquence de ces relations décrites qui ont renié une personne. En reniant l’autre, elle ne dit pas autre chose : "j’ai moi-même été reniée".
Que faire alors ? Personne ne le sait vraiment sinon il n’y aurait pas de mauvais choix. Parfois, pour certaines personnes, c’est plus qu’une simple vie qu’il faudrait pour comprendre et apprendre un peu.
Mais c’est aussi le sort social des pauvres dont on exploite la misère sans vergogne. Il est très difficile de se battre sur deux terrains qui se mélangent à la fois : l’environnement social qui pousse à certains comportements tant de la part du statut social que des capacité même personnes à gérer ceux-là. Les choix qui n’ont jamais été fait ne sont que le reflet de ce manque de complétude cherché dans l’autre dans une sorte de chute infinie qui recherche toujours l’autre sans jamais le trouver vraiment.
Si nous étions dans une "société normale" dont le but est placer les individus comme des objets plus ou moins utiles selon des statuts sociaux, il y aurait peut-être moins de vies brisées mais en sommes-nous vraiment certains ?
@Agnès :
J’ai donc bien raison de me méfier de ma belle-doche 😀
@Jean Claude Goujat :
Ça c’est vraiment un sommet de crétinerie. Il est normal qu’un enfant s’étonne de ce qu’il n’a pas coutume de voir, et il n’y a de la part de l’enfant aucun racisme à montrer les premiers Noirs qu’il voit à sa grande surprise.
Le racisme est au contraire dans le fait de prétendre ne pas voir qu’un Noir est noir, donc de faire comme si on ne le voyait pas, comme s’il était blanc. En faisant cela, on montre qu’on refuse (et qu’on trahit) la réalité de l’autre, celui qui est noir, et qu’en refusant de le "voir noir" au soi-disant motif d’anti-racisme on avoue inconsciemment placer une échelle de valeur entre noir et blanc.
Ne pas être raciste, c’est voir qu’un Noir est noir, et ne pas trouver la moindre incidence de valeur dans le fait de le voir pleinement et consciemment noir, vert ou bleu.
Coller une baffe à un gosse qui n’a fait que montrer le fait qu’il avait vu que le Noir était noir – à sa grande surprise – ce n’est que lui coller dans le crâne le fait qu’il ne faut pas voir, et encore moins avouer, qu’un Noir est noir.
Et ça, ça craint, comme tout ce qui déforme la réalité.
En ce qui concerne Ma Sainteté, j’ai plutôt fait à notre (charmaaaaaante) baby-sitteuse la remarque qu’elle était vraiment d’une très belle couleur de noir 😉 ce qui est parfaitement exact, et les enfants s’accordent à la trouver très belle et très noire.
Grand père grand mère anarcho syndicalistes,mère et père cocos j’ai échappé à ça,je me souviens même de la maitresse baffe pour avoir montré du doigt un noir parce qu’il …était noir.
Rien ne justifie rien,Agnès tu n’a pas écoutés les idées noires.
Personne ne peut se chercher de mauvaises excuses,le malheur ne peut excuser de souhaiter le malheur pour les autres sauf s’ils sont PDG,UMPistes,tortionnaires et je dois en oublier!
@Tourterelle : j’ai bien rigolé sur le bac de philo 🙂
@Agnès : Peut-être un peu à côté du sujet, mais ton questionnement sur l’obligation ou pas d’aimer nos proches m’a fait penser à cette vidéo de Zizek. A partir de la minute 4’48.
Pourquoi la sorcière Karaba est-elle … méchante?
Eh oui, c’est l’interrogation lancinante de Kirikou. Il a raison, Kirikou, et il a raison de chercher, au péril de sa vie, à résoudre cette énigme qui le turlupine. Pour la seule raison qu’il en a l’envie. Parce que, déjà, il aime Karaba.
Je suppose que si tu continues, Agnès, à aller voir ta grand mère, c’est que tu en as envie. Par quel mystère, élevée par elle, as-tu résisté à ses obsessions? Les enfants ont de ces ressources, mais aussi, il fallait bien qu’elle ait en elle autre chose que ça, non?
Il m’est arrivé le contraire. Un oncle, peu sympathique, hautain, égoïste, facilement méprisant, est devenu en vieillissant (et en perdant un peu la carte) , chaleureux, amical et sympathique. Il avait ça en lui, aussi, faut croire?
Evidement, j’ai oublié le lien pffff :
http://www.youtube.com/watch?v=PPgw…
Ta grand-mère me fait penser à la mienne : une sorte de boule haine. Elle, je crois que sa vie s’était arrêtée à 17 ans, à la mort d’un grand-frère qu’elle vénérait.
Mon père, c’est…personne. Et ma mère est sa complice en désamour. J’ai rompu les amarres avec eux sans forcer quoi que ce soit, comme ça, je ne me souviens plus quand.
Et je regarde mes enfants quitter le foyer, avec un léger sentiment, une plume de sentiment, de quelque chose d’inachevé, suspendu. Un peu de cette langueur d’amour que donne la distance.
Et je me crame le neurone a m’imaginer grand-père demain, que ça à l’air drôlement bien vu de chez le Yéti :o))
En même temps… On n’est pas pressés 😉
Nous avons aussi notre petit racisme anti-grand-mère idéale.- non? – ..est-ce contre le ( souvent ) " pseudo-racisme" des grands-mères, que la "réaction-électrique" se déclenche ?…ou contre cette chose incompréhensible: – cette vieille femme qui porte mon sang n’a pas renoncé à la haine, n’est pas devenue sage, ne s’est pas laissée envahir par la générosité de la vie: ma grand-mère, c’est CE NAUFRAGE, qui agite des idées dont j’ai honte (et que j’ai peut-être tort de prendre au premier degré, dont nos "grands chevaux" profitent un peu à bon compte, se prenant au passage en photo vertucolor, pour la postérité mentale)…Certains commentaires évoquent des contes: Amadou Hampâté Bâ en a écrit une kyrielle, où il est souvent questions de grand-mères sorcières; ces contes si habiles et prenants, nous les montrent elles-même victimes de leurs processus intérieurs, et une fois démasquées, et neutralisée, si pitoyables, vulnérables, démunies…Qu’on se met à les aimer…
Nous n’aimons pas avoir l’image minable de ce que l’humanité a de plus minable sous les yeux..Votre révolte, face à cette grand-mère, est peut-être juste une façon de vous réassurer: "je ne suis pas comme ma grand-mère, mes pensées sont plus belles, et n’ont rien à voir avec le racisme, avec lequel – j’en suis certaine!!! – TOUT mon être est totalement au clair!
Je vous comprend: ma propre grand-mère, de façon bien plus détournée, et sans vilain mot, distillait parfois, et sans prévenir, de ce même poison; de la part de quelqu’un qui a beaucoup ri, jusqu’au bout ( 95 ans), et savait être légère, ces saillies me glaçaient…Et j’y allais de mes phrases si faciles et indignées.., un peu dégouté de ce…"linge douteux".
Mais "ça", c’était AUSSI ma grand-mère…!!!
cordialement.
Pardon! mon post semble vouloir sortir du "cadre", et s’allonger, s’allonger..
excusez-moi, ce n’était pas prévu !!!
un peu de provoc!……aimez les vos g.m vous les regrèterez quand elles ne seront plus là pour vous mettre en colère…..
Je te lis parfois, mais c’est la première fois que j’écris. OK pour ce que j’ai déjà lu, tu devrais retravailler tes textes pour éditer (la traditionnelle "substantifique moelle"), mais surtout aujourd’hui touché par l’humanisme direct (parce que souvent je te trouve assez prévisible, confite quoi) autrement dit le sentiment, le vrai et seul truc quoi (si tu vois la nuance avec le sentiment(alisme?) forcé qui me fatigue à la longue) qui dans le fond n’a rien de nuancé, ou dualiste (comme dirait Bush, s’il connait le mot… -il dit souvent Bien/Mal) ou pire, de vérité connue (même si -et là tu vas commencer à admirer l’art de la contradiction interne), je la partage souvent. Grosso modo, je me résume: du sentiment et moins de leçons et j’adorerais, surtout que ceux qui te lisent (comme moi) sont déjà OK sur l’esprit, donc trouve la lettre. Je veux pas t’embêter. A bientôt de te lire.
PS: J’ai pas lu avant les autres commentaires, peut-être déjà dit, alors pardon. Biz.
Accueillir le présent, le réel, c’est la moindre des politesses entre les humains !
Ne pas supporter les os dans la mémoire de nos prédécesseurs c’est renier le processus d’évolution, tout en jouant la naiveté des ados attardés qui engendrent et pourtant ne seront jamais matures .
Je me demande… Si jamais je suis grand père… que vont détester chez moi mes petits-enfants ?
Qu’est-il de bon ton de détester aujourd’hui et qui hérissera dans 50 ans ?
Pardon! : mon commentaire précédent n’a pas du avoir grand sens, pour ceux qui l’auront lu, car j’ai commis un lapsus, qui le rend contradictoire: (sic)
"-Nous avons aussi notre petit racisme anti-grand-mère idéale.- non?"
Je voulais écrire: NON-idéale, bien-sur!
Mais vous aurez peut-être rectifié de vous même, participants sagaces!
le petit racisme anti grand-mère non-idéale, le scandale de ces visages que le temps n’a pas bonifié…Je crois que cela choque l’enfant que nous sommes restés, ces grands-mères pleines de haine, elles sentent un peu la sorcière de conte, comme l’a très bien évoqué la personne qui parle de kirikou; cela nous heurte au plus profond,
cette vieille mère qui n’accueille pas TOUS ses enfants, de quelque race qu’ils soient.
vous ne trouvez pas ?
Je constate que nous avons eu tous la même grand-mère (mes autres grands parents étaient déja mort avant mes dix ans 🙁 )
La grand-mère d’Agnès a sans doute peu de temps qui lui reste pour débiter des horreurs racistes, c’est cela qui doit être pris en compte de mon point de vue.
On ne peut pas changer les gens même ceux qu’on aime et on ne peut que les accepter pour ce qu’ils sont ou les fuir.
@Greg-Je me demande… Si jamais je suis grand père… que vont détester chez moi mes petits-enfants ?
Qu’est-il de bon ton de détester aujourd’hui et qui hérissera dans 50 ans ?
Détester des humains?
y a pas de oui mais à l’époque,
y a pas d’excuses….
Petaramesh,il faut éviter de juger les méthodes d’éducation de 1950 à celle de 2008.
Et cette baffe ne m’a pas fait regarder ailleurs,ni nier les faits.
Quant au "sommet de crétinerie",mon dab l’a payé assez cher de son travail,pour ne pas avoir voulu céder à l’ambiance raciste et maintenu le cap contre vents et marée noire!
Je n’ai jamais entendu dans sa bouche,ni blanche neige,ni blanchette,ni quoi que ce soit soi de ce genre pourtant courants à l’époque.
Bon sur ce je retourne dans ma maison de retraite dont je ne dois pas sortir!
Nos grands parents dans les campagnes étaient plus ou moins racistes, mais ils ont et elles ont des circonstances atténuantes, des noir-res et ses arabes ils n’en voyaient qu’en photo et quand ils en entendaient parler ce n’était pas en bien. Les colonisateurs étaient persuadés de leur supériorité. Ils étaient convaincu d’apporter aux colonisé-es le progrés, les lumières, la civilisation. Les anti racistes devaient être rares.
Cela n’a pas empéché nos grands parents de faire leur devoir et d’avoir été pour la plupart de bon pères et de bonnes mère de famille.
Mais l’important c’est d’aimer. Voir le message numéro 80 du "livre d’or des chômeurs heureux"
http://www.swisstools.net/guestbook…
.
Moi, j’ai fui.
Ma mère (80 ans) est comme ta grand-mère : raciste, bête, mesquine, radine (ah, son sacré fric !), hypocrite et menteuse. Pourtant, elle vote communiste. Elle est jalouse et pleine de haine, mais c’est toujours de la faute des autres, c’est les autres qui sont méchants avec elle.
Je n’ai jamais pu engager de dialogue : impossible de l’aider à s’apaiser. Elle entend ce qu’on lui dit, mais elle n’écoute pas. Elle ne pense pas, ne réfléchit pas. Bref : elle sert à rien !!! Et pourtant, c’est ma mère. Quand j’y pense, je me sens rescapée de quelque chose quand je vois d’où je sors…
Alors oui, Karaba a des circonstances atténuantes : enfance très pauvre, pas d’éducation, pas d’amour, la guerre, elle s’en est sortie par le travail (enfin, elle s’est fait durement exploiter mais elle en est fière, la "valeur travail" je sais ce que c’est), un mariage désastreux, une condition féminine déplorable. Mais elle n’a jamais rien surmonté, elle n’a jamais pris un seul train en marche alors qu’il y en a eu quelques-uns.
Aujourd’hui elle est pleine aux as, en bonne santé, mon père est décédé depuis longtemps et elle a la paix, elle peut vivre comme elle l’entend mais non : elle vit dans un passé qu’elle ressasse, et elle se plaint sans cesse. Même une psychanalyse pour lui tirer l’épine du dos et lui donner envie de s’aimer elle-même ne servirait à rien car cette Karaba n’écoute pas et ne réfléchit pas, elle est incapable intellectuellement d’aspirer à quoi que ce soit, c’est dramatique !
J’ai fait de grands efforts pour aller la voir régulièrement, discuter avec elle. Je me sentais redevable parce qu’elle m’aidait financièrement mais au bout d’un moment, rien à faire : ça clashe. Il faut qu’elle foute la zizanie avec ma sœur ou qu’elle m’accuse de lui avoir volé 50 € en faisant ses courses, par exemple. Et pour moi, c’est trop lourd. C’est une obligation, un calvaire qui me ramène à mon enfance (c’était pas la joie du tout avec mes parents, j’ai beaucoup morflé) et aujourd’hui j’ai mes problèmes (chômage…) : me farcir ses tourments alors qu’elle a tout pour être enfin heureuse, c’est trop ! Cette femme me déprime doublement alors que je n’ai vraiment pas besoin de ça. Il en va de ma survie mentale.
C’est ma mère et je ne l’aime pas. On m’a souvent reproché ces propos : il est obligatoire d’aimer ses parents parce qu’ils vous ont mis au monde. Mais s’ils se sont mariés pour faire comme tout le monde, vous ont mis au monde pour être dans la norme, s’ils ne vous ont pas donné d’amour ni fait confiance, s’ils se sont toujours comportés comme des censeurs, s’ils ont pris plaisir à vous humilier parce qu’on les humiliait eux-mêmes mais qu’ils n’osaient pas se défendre, doit-on quand même les aimer ?
L’amour n’est pas un devoir, il demande un minimum d’échange et elle n’a que son fric à proposer, sous forme de chantage. Alors une fois de plus j’ai cessé de la voir et j’attends qu’elle passe l’arme à gauche pour empocher sa thune.
On ne choisit pas sa famille. Ça fait longtemps que je me suis constituée la mienne : je suis devenue mère et grand-mère (on s’aime tendrement), et j’ai des amis chers avec qui j’ai de vrais échanges, très riches. Ma mère ne rentre pas dans ce cadre et il y a longtemps que je me considère orpheline.
Alors oui, j’ai pitié d’elle et je lui pardonne. Mais il ne faut pas m’en demander plus.
L’amour, s’il exige parfois des sacrifices, n’est certainement pas un sacerdoce : le trip judéo-chrétien sur ce plan me fait vomir. L’amour n’est pas un asservissement. Et pour être aimé, même avec ses défauts, il faut d’abord être un minimum aimable.
Bien@vous
C’est vrai, on a souvent à peine le choix de ses propres désamoures…
"Détester des humains?
y a pas de oui mais à l’époque,
y a pas d’excuses…."
Et excuser des choses inacceptables de certaines personnes parce qu’elles sont âgées, parce qu’elles ont vécu des choses difficiles me semblent être une forme de mépris leur enlevant leur part de responsabilité et de réflexion.
Continuer à voir des personnes à opinion inacceptable parce qu’elles sont de notre famille et que c’est une forme de devoir, peut-être. Parce qu’on ne sait pas toujours couper les ponts, mais au moins leur laisser la responsabilité de leurs opinions haineuses.
On a le droit d’avoir de bons souvenirs de ses grands parents ? oui!? 🙂 . Tant mieux parce que moi, j’ai un souvenir assez extraordinaire d’un grand-père droit et raide comme la justice, mais d’une sagesse incroyable et d’une grand-mère délicieusement foldingue!
Je ne sais pas s’ils étaient racistes ou antisémites, je n’ai jamais rien entendu de pareil venant d’eux, mais peut-être étais-je trop jeune, quand ils ont disparu!
Les autres grands parents je ne les ai jamais rencontré, fâchés avec ma mère, dès son mariage…! Je ne suis pas sur qu’ils m’auraient beaucoup plu…:-)
"J’ai déjà expliqué à ma fille qu’elle n’était obligée d’aimer personne, même pas nous, surtout pas nous, que l’amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu’on ne peut le retenir quand il s’en va."
Ça, c’est de la grande éducation, une qui demande d’avoir surmonté ses propres angoisses et la tendance des jeunes parents à l’infantilisme. Vous avez toute mon admiration.
Par ailleurs, ça se rapproche d’une maxime de La Rochefoucault : "On n’est pas plus libre d’aimer toujours qu’on ne l’est de ne pas aimer" (de mémoire).
Bonne continuation!
Chère Christine, à moins que de faire de l’angélisme à la ponce Pilate, ce peut être aussi reconnaitre à autrui son "droit à la haine", et à une certaine forme, en effet , d’irresponsabilité ; nous ne sommes pas responsables (Dieu merci), de TOUTES les pensées qui nous traversent, quelqu’illusion que nous nous fassions sur le sujet ! ( itou pour les réves, ce dont se félicitait Saint augustin )…De plus, les personnes ne sont pas des monoblocs, et certaines de leurs opinions, que NOUS décrètons "inacceptables", ne les constituent pas toute entières… je me méfie assez, quant à moi, de ces jolies petites ailes blanches et si vertueuses que nous nous fabriquons avec les plumes d’ombre d’autrui…
Si "les ponts ne sont pas coupés", c’est qu’il s’y mêle parfois plus de complexité, d’affectif, et de réalisme, qu’une attitude abstraite (et parfois un peu confite dans son quant-à-soi bien pensant) ne le prévoit; Il est peut-être un peu question, aussi, de compassion : rien à voir avec le "mépris" que vous évoquez…
Et vive maitre Vergès…
Il ne reste plus qu’à esperer qu’une telle "explicitation" ne soit pas comprise, par l’enfant, comme : "ma mère et mon père s’en foutent, que je les aime ou pas… mon amour n’a aucune valeur, on ne s’en s’inquiète même pas !" Je n’ai aucune certitude ne la matière, mais il n’est pas impossible que le simple fait de ne pas exiger l’amour (en parole, et en acte) suffit…D’autant que, que je sache, rares, rarissimes, sont les enfants qui peuvent s’empêcher d’aimer leurs parents, quelque tyrans qu’ils s’avèrent : c’est la nature enfantine qui les y oblige…et son caractère naturellement absolutiste. (même si cet amour se mêle de haine). leur faire croire qu’on leur en offre le CHOIX, n’est ce pas terriblement troublant, pour un enfant ? Je n’ai pas la réponse, mais je me pose VRAIMENT la question… what do you think ???
L’essentiel, c’est de parler.
Je ne me contente pas de balancer ce genre de phrase à ma fille et de tourner les talons, toute boursoufflée de ma grandeur… On en parle, beaucoup. Je lui dis de temps à autre que je l’aime et je lui explique pourquoi il y a des gens qui n’arrivent pas à dire cela à leurs proches. Il y a aussi tous ceux qui pensent que c’est tellement évident qu’il n’y a pas besoin de le dire… Je lui apprends donc qu’il n’y a rien de très évident dans les sentiments et que bien des douleurs aussi viennent des non-dits… mais aussi des trop dits. Bref, je l’éduque.
@ Tom:
Qu’ils aiment leurs parents, c’est en effet assez général. Les enfants maltraités encore plus que les autres. Mais l’important c’est de leur dire qu’ils en sont libres. Parce qu’une culpabilité écrasante s’abat sur un enfant quand il lui semble ne pas aimer, ne plus aimer, voire détester ses parents.
Je cois qu’il faut aussi les aider à faire la différence, dans leur petit intérieur passionné, entre "ne plus aimer quelqu’un" et "être en colère contre lui". Parce que ça leur fait très peur, que ça vienne d’eux ou de l’autre.
Merci de vos échos…
l’amour est un sentiment fondamental et la plupart du temps mal compris. On l’identifie a la relation parent-enfant. Puis on le confond avec le désir de l’autre.
Mais au fond, s’il y a un véritable amour, c’est l’amour universel. C’est la capacité à dépasser nos petits égos, nos orgueils, notre peur des autres pour aller chercher ce qu’il y a chez l’autre de commun avec nous. C’est l’essence même de ce qui nous permet de communiquer.
L’amour, ce n’est pas un dû, ce n’est pas une nécessité, ce n’est pas un don… C’est une quête, c’est peut-être même la quête de l’existence. Celle qui permet de dépasser nos douleurs nos angoisses et notre impuissance face à l’inéluctabilité de la mort.
aimer, c’est savoir donner et savoir recevoir sans rien attendre. C’est un sentiment de liberté et d’émerveillement perpétuel face aux autres, face au monde. C’est refuser de condamner, de juger, mais comprendre et aider à comprendre, le tout dans un dénuement total d’agressivité.
finalement, la cellule familiale c’est l’apprentissage de l’existence de l’amour. Les enfants reçoivent sans avoir a donner, et c’est normal, ils n’ont rien au départ. Dès lors qu’on en prend conscience, on peut généraliser et donner à tous… et commencer à aimer vraiment.
l’important c’est comment on aime….
si ce n’est déjà fait, tu devrais lire "la foire aux serpents" d’Harry Crews … bôaf celui là parce que je viens de le terminer mais tous les livres de crews regorgent d’amour …
l’important c’est comment on aime …..
Euh,.J’ai la berlue, ou mon dernier commentaire a été éliminé ???
saxo > "aimer, c’est savoir donner et savoir recevoir sans rien attendre. C’est un sentiment de liberté et d’émerveillement perpétuel face aux autres, face au monde."
je ne suis pas d’accord avec toi (vous?), toi, j’vais faire comme ça.
C’est une vision très judéo-chrétienne de l’amour, pourquoi pas mais je pense que l’amour est bien plus complexe que ça, qu’il est l’interaction de mille choses et pas que des trucs jolis.
Le livre dont je parle plus haut met bien ça en évidence.
A mon avis ce n’est même pas une utopie de parler d’amour sans réserve mais c’est nier ce qu’est la vie, son fonctionnement et sa richesse. Ce qui est primordial dans l’amour c’est de tendre à concientiser sa violence, ses rancoeur etc etc et sa oui, je suis d’accord avec toi, c’est une sorte de quête, disons un travail.
Bon, comme on ne me répond pas, Et que je ne vois pas trop pourquoi
on aurait supprimé mon commentaire, (une mienne erreur technique ?), je vais le reécrire de mémoire; cela allait tout à fait dans le sens emprunté par leny…Je l’y ai précédédonc, je réitère!
Entre belles paroles senties, profondes, ET prêchi-prêcha, la nuance est ténue!
j’en ai lu et entendu des tonnes, des phrases comme les votres, sur "l’amour universel"!
(sic): "…aller chercher ce qu’il y a chez l’autre de commun avec nous."
Ce propos sous-entend, si l’on cherche la petite bête, qu’il n’est pas question d’aimer l’altérité pour elle-même!
vous parlez plus d’empathie que d’amour, à mon sens!
je ne sais pas s’il existe beaucoup de personnes lucides, et honnêtes, pour
ressentir cet "amour universel" dont vous vous faites le chantre, à peu de frais…
En tout cas, MOI, je ne le saurais; on morffle trop à se raconter des histoires sur nos ombres, à chercher à la nier, pour que je me sente d’endosser cette attitude angélique. je rejoins (et vice-versa) tout à fait Leny sur cette affaire !
Ce que vous proposez, Saxo, me semble un peu de l’ordre du prêt-à-penser, prêt-à-aimer…Irréaliste, sauf pour quelques exceptions humaines: des êtres miraculeusement unifiés, et qui ont fait subir à leur égo un sérieux essorage dont peu sont capables, et qui ont été douées de vertus bien particulières. Et encore! Mère (j’oublie son nom, vous savez, l’Egypte, tout ça) a moultement "avoué" avoir plus d’une fois ressenti qu’Elle jugeait, voire, prise de la tentation du mépris, par moment,
envers les chers frères et soeurs dont elle s’était "chargée" (dans le sens fort). Tendre vers cet horizon idéal, pourquoi pas; mais s’en revendiquer le fait ? Ce peut être très malsain de s’en croire l’apanage, et induire plutôt le contraire du but avoué: un ego totalement enflé!
Cordialement.
(désolé pour le découpage aléatoire de mon texte, je n’ai pas encore compris comment faire pour ne pasdépasser en largeur, alors je redécoupe "au jugé", et ça donne ça…
@ lény
désolé d’avoir fait court. C’est pas pour donner une vision de plein de trucs jolis que j’ai écrit ces quelques lignes… C’est qu’un début d’explication, une ouverture vers les autres un peu plus grande que la vision à laquelle souvent on se restreint quand on dit "je t’aime".
J’ai eu une période euphorique il y a quelques années. Période durant laquelle tous les gens que je croisais me semblaient accessibles… par empathie… par amour finalement. La seule vraie condition pour entrer en communication réelle c’était de mettre totalement mon égo de côté et d’observer les autres avec un regard "amoureux" (homme, femme,de gauche, de droite, raciste, abruti par la vie, peu importe).
Y’avait pas grand chose de judéo-chrétien dans ma démarche.C’est un état dans lequel j’ai été après avoir beaucoup travaillé sur moi, un peu contraint par les circonstances, et j’ai réellement eu l’impression de communiquer, d’avoir accès aux autres en profondeur de manière quasi animale, sans plus passer par l’analyse et la réflexion.
Maintenant, je ne te décrirai pas cette période en trois ligne sur le blog d’Agnes, mais c’est pour ça que j’ai écrit la ligne sur laquelle tu m’as repris. Aujourd’hui, ma vie a avancé, et même si je conserve de cette période une marque indélébile, je sais que cet état d’amour demande un travail de tous les instants sur le corps et l’esprit. C’est une lutte contre tous nos sentiments douloureux. Une lutte agréable d’ailleurs, car à chaque fois qu’il en apparait un, c’est un bonheur de s’y attaquer pour en découvrir les racines et ainsi, au moins temporairement, le dépasser (ça rejoint ce que tu dis "c’est de tendre à concientiser sa violence, ses rancoeur etc etc ". En ce sens c’est une quête.
Plutôt que judéo-chrétien, je dirais que j’ai une approche bouddhiste de l’amour, mais ça je l’ai découvert au fil de discussions…
L’amour, c’est comme le respect : en est-on digne ? Souvent, on y aspire plus qu’on ne l’inspire.
Cher Tom,
Entièrement d’accord.
Ne pas prendre ce que je dis pour ce que je suis 😉 …
Non, je ne pense pas qu’on puisse accéder de manière définitive à l’état d’amour universel.
Par contre (pour ce qui me concerne), à chaque décision que je prends, à chaque action à laquelle je participe, j’essaie d’en cerner la part d’universel (qui ne nuit a personne)et la part qui ne l’est pas.En avoir une conscience à tous les instants dans une société comme la notre (il me suffit de sortir un billet de ma poche dans une boutique pour être en contradiction avec moi-même) relève de la schizophrénie. Mais j’essaye.
Maintenant, sur le chapitre empathie-amour, là encore, je suis d’accord. L’empathie est pour moi le premier moyen d’accéder à l’autre et donc de commencer à l’aimer. Ensuite l’empathie n’empêche pas la haine… L’amour a ceci de plus qu’il s’affranchit des sentiments douloureux.
Les amours douloureux (et c’est bien de là que je suis parti dans ma construction propre) sont narcissiques. la douleur, c’est la blessure de l’égo. Si on a foi en son être (et non pas en son existence), l’ego n’a plus besoin de souffrir et il est a l’entière disposition des autres.
Enfin, bon… on pourrait développer des heures, je ne tiens pas à prêcher quoi que ce soit, précisément parce que je pense que ce que je dis ou des formes approchées, chacun doit travailler sur lui pour aller les chercher en lui. Et que lorsqu’elles sont assénées comme des dogmes, elles perdent toute leur valeur (évidemment).
Sur le coup, je vous "reçois" à cent pour cent, Saxo.
Je me demande si l’amour universel n’est pas celui des origines, celui du foetus qui grandit. Et que nous recherchons dans l’avenir puisqu’il n’est pas possible de revenir au passé. Le pti père Freud pensait que ça prenait naissance dans la bouffe et la reconnaissance du ventre. Ce fut contesté, et la notion d’attachement prit la place.
Pour se développer, un enfant n’a pas seulement besoin de nourriture, il a besoin de compter pour quelqu’un, de retrouver dans le contact chaleureux avec l’autre, et dans son regard, l’approbation de son existence. Il se blottit instinctivement pour retrouver le contact qui l’enveloppait avant de sortir, ce faisant il éveille l’émotion en retour de celui contre lequel il se blottit. Les premiers échanges de regards entre un nouveau né et son entourage sont la continuation de ce premier lien.
Tout part de là, sans doute, et ne pouvant en aucun cas vivre sans l’autre, l’humain apprend à concilier ses désirs propres et les besoins de son entourage. J’ai vu de très jeunes enfants négocier avec un copain pour pouvoir continuer à jouer avec lui sans trop y laisser de plumes…
La quête de l’amour universel… c’est comme s’orienter sur les étoiles. Fou qui espère les atteindre, mais elles font pourtant un excellent guide.
Conseils techniques à Tom: quand tu as fait "prévisualiser", tu peux revenir à ton commentaire originel pour y modifier ce qui cloche. Parfois, un intervalle mis sans le vouloir au début d’une ligne produit un changement non recherché.
Et ne pas oublier de cliquer, en fin de parcours, sur "envoyer", c’est probablement la raison pour laquelle ton commentaire, après avoir été affiché, s’est envolé. Tu dois voir apparaître la mention "votre commentaire a été publié".
merci beaucoup pour le conseil technique, Jardin bien cultivé: c’est bien ce que je fais, mais entre mes rectifications et ce qui apparait au final, même si je prévisualise plusieurs fois (une rectif en appelle une autre, c’est tout un sport!), le résultat n’est jamais ce que j’attends: mais je finirais par y parvenir…en m’orientant sur les étoiles! (humour !)
j’aime beaucoup votre texte, et la fin évite qu’on s’arrête à ce qu’il pourrait évoquer d’un peu réducteur au début. Ce qui reste étonnant, je trouve, c’est cette aspiration intérieure et vitale, à "l’amour": le fait que son besoin ai été frustré dans l’enfance (voir durant la période foetale (non-pensées d’amour maternel) n’empêche pas qu’il reste une aspiration fondamentale; idem pour les personnes qui ont en joui à profusion, et dont certaines natures généreuses, loin de s’en faire un simple
petit nid de confort, essaiment,
ouvrent sur le monde, bâtissent leur vie, portées par lui.
Il arrive aussi que le simple cadre "humain" semble trop étroit à
son expansion naturelle, et qu’on y sente palpiter un "plus que" assez mysrérieux;. Le fait de supposer que cela ne "soit que" la survivance du sentiment océanique-foetal, n’en réduit pas, à mes yeux, le mystère de sa nature profonde, de son essence… (l’oeuf, la poule, tout ça…).
cordialement.
@ Tom:
Je ne parlais pas du tout de sentiment océanique foetal. Cette notion est trop empreinte de mysticisme pour mon goût. Et l’idée qu’on pourrait vouloir le retrouver me semble aussi absurde que de supposer qu’une plante ne rêve que de rentrer dans sa racine…
Il est aussi, je crois, très naïf de croire qu’un foetus serait parfaitement heureux, il y a des hauts et des bas dans toute grossesse, et des expériences douloureuses ne sont pas rares. Je parlais plus concrètement du fait que le foetus est entouré de tous côtés, et nourri en continu. Un foetus qui ne le serait pas ne survivrait pas.
De même, un enfant dont personne ne prendrait soin à la naissance est voué à la mort. Ainsi, tout humain a fait, si peu que ce soit, l’expérience du caractère vital de la relation à autrui. Que ce soit la mère ou une autre personne ne modifie pas ce point fondamental.
L’amour maternel est important, mais ne serait-il pas un peu surévalué? Des tas de gens survivent et deviennent des humains très sympas sans en avoir vraiment bénéficié.
Dont acte…
"Je me demande si l’amour universel n’est pas celui des origines, celui du foetus qui grandit. Et que nous recherchons dans l’avenir…"
lire "cas de conscience" puis "la tentation du pire"cela fait froid jusqu’au bout des arpions.car j’imagine aisément que cette gd-mere pourrait etre ma petite fille dans qq décennies.Déja que la vie de m…. que l’on nous impose demande de gros efforts pour ne pas devenir tout simplement trop con, penser que si cela continue notre si belle sarkosociété produira ce que le dixneuvième a produit d’inculture,de haine et de barbaries,dans la suite logique des siècles précedants.brrr!
Aujourd’hui je reviens vers ce blog, que je viens de classer dans le groupe "Préférés" de mon Vienna, pour faire un tri dans les 40 zillions d’abonnements que j’ai accumulés…
et je ne le regrette pas :-)))
de l’inculture du dix-neuvième siècle ?
votre assertion me laisse perplexe, Marxime !
(le romantisme, l’impressionnisme, etc etc, etc…, tout ça, à la trappe ?)
je parle bien sur du peuple,mon cher tom,qui se souciait plus du comment faire pour que les gosses mangent que de romantisme.On parle parfois (trop souvent) de déplacement de population lors de conflits locaux mais le dixneuvième a connu la plus formidable migration intra état que la france ait connue.c’est ainsi que paris est devenu la megapole que l’on connait aujourd’hui sans que les parisiens y soient pour grand chose.le romantisme et l’impressionnisme magnifieraient-ils la misère?
le "peuple" du dix-septième, ou du dix-huitième siècle avait-il des soucis, et des choix différents ?
Mais je pense que nous éloignons des grands-mères indignes, là !
exact.désolé de cette digression!
Bonjour et merci pour ce billet qui me fait me sentir moins seule, alors que je ne parviens plus à éprouver de lien affectif pour ma mère depuis qu’elle m’a déclaré à plusieurs reprise "Dis à tes enfants de ne jamais épouser d’étrangers" (ce qui était doublement odieux : un parent n’a pas à choisir les épousailles de ses enfants, + la xénophobie de cette déclaration). Depuis et en faisant un immense effort, je ne suis plus capable que d’un minimum syndical dans nos relations et ne sais plus rien lui dire de personnel. Toute confiance a disparu, d’autant qu’à cette déclaration s’ajoutait une dose de sale surprise (mon père était un étranger, et ma mère m’avait toujours semblé non-raciste).
Probablement qu’elle ne comprend pas la cause de ma distance (j’avais été capable de protester mais pas de dire le mal que ça me faisait).
On ne peut pas retenir l’amour quand il s’en va, tu as tant raison, ni non plus l’affection quand elle fuit pour cause de valeurs divergentes (ou de leur absence).
Gilda….Ne m’en veuillez pas de m’en mêler un peu, mais de l’exterieur, tel que vous la livrez, cette histoire de "racisme" me semble être une erreur d’interpretation!
Pourquoi, tout de suite, ces termes de racisme et de xénophobie, quand il ne s’agirt , peut-être
que d’une souffrance personnelle, et d’une réaction: peut-être votre mère a t’elle vécu cette union
avec son mari (étranger) avec difficultés, et pense t’elle simplement que les ecarts, la distance, et les incompréhensions que cela peut induire lui semblent insurmontables…
Cela me met toujours mal à l’aise quand les gens se précipitent de façon un peu pavlovienne sur les étiquettes, au lieu que de considérer ce qu’il y a d’individuel
sous les mots et l’expérience! Les grands mots, les grands chevaux, ce ne sont souvent que nos oeillères rigides, ce prêt à penser un peu facile et étroit!
<pourquoi serait-elle tout ce que vous projetez sur elle, alors qu’ ELLE a épousé un étranger ? vous sentez-vous touchée, car VOUS êtes la fille de cet """étranger""",
(donc, de la même nature, et rejetée par cela même par votre mère ?)
pardon s’il vous semble que je fais de la psycho à deux balles, c’est tout à fait possible!
ce sont juste quelques pensées que votre post m’évoque…
j’ai vu, hier: "conte de Noêl", ce film, si dérangeant, qui patauge dans la joyeuse détestation familiale tous azimuts, et décompléxée: tout à fait le sujet ouvert par Agnès!
cordialité .
Pour que vive l’Amour, il faut au départ de bonnes conditions.
La société n’en donne que de mauvaises.
Changeons la société…, pour vivre bien et pour savoir comment : http://www.critiqueduliberalisme.co…
@Jim, de Nazareth ?
Ben merdalors, ça ferais plus de 2000 ans que l’on aurait la solution à porter de main, sans le savoir :-p
Enfin :
http://tous-ensemble.dyndns.org/
J’ai lu avec attention la pétition de http://tous-ensemble.dyndns.org/
OUI, Bravo, je suis d’accord pour agir
Le seul «affrontement » qui vaille est celui, réaliste, que nous pouvons mener face aux lobbies de l’Argent qui veulent accroître leurs privilèges et dont font partie TOUS les actuels députés (qui font les lois), de droite comme de gauche.
Il n’y a pas 36 façons de faire,
– 1/ il faut avoir une proposition Economique concrète à mettre en place. Celle de l’Inoppression Active du site http://www.critiqueduliberalisme.co… est la meilleure que je connaisse
– 2/ il faut la mettre en place nous-mêmes, c’est-à-dire qu’il nous faut des députés dans un nouveau groupe à constituer.
J’ai trouvé intelligent (sur critiqueduliberalisme.com) de tous nous inscrire dans toutes les circonscriptions de France et de prendre comme candidat député celle ou celui tiré au sort qui s’engage à mettre en œuvre le programme de l’Inoppression Active.
Comme cela, il n’y aura plus de carriéristes d’ignares ni de malhonnêtes comme c’est le cas actuellement.
PS : sur la pétition que je signe, vous oubliez pas la vieillesse qui, délaissée sera demain notre lot commun et individuel. Je pense qu’aucun altruiste n’est à exclure, fut-il vieux ou boiteux malade ou en pleine forme, travailleur comme inactif…
"""J’ai déjà expliqué à ma fille qu’elle n’était obligée d’aimer personne, même pas nous, surtout pas nous, que l’amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu’on ne peut le retenir quand il s’en va."""
Quelle belle formule. Je suis papa débutant (1 mois). J’ai récemment reçu un petit livret de la part de la CAF. Ca s’appelle : "Livret de paternité". En page 9, il est écrit :
"Les droits de l’enfant : être aimé, respecté, éduqué, protégé".
Si "être aimé" est un DROIT de l’enfant, alors "aimer son enfant" un DEVOIR des parents. Heuuuu, pardon ?
Ca ne se passera pas comme ça, c’est moi qui vous le dit. Je vais aller voir le tétard et je vais lui dire : "Ecoute le nain, dans ce livret de merde il est marqué que je suis obligé de t’aimer. Mais j’en ai rien à battre, je lis le blog Le Monolecte, et la dame a dit que l’amour ça ne se commande pas. Donc si tu penses que c’est du tout cuit, tu peux toujours te brosser, pigé coco ?".
Et allez, j’en vois qui sont déjà entrain de contacter la DASS en leur communiquant mon adresse IP. Comme disait l’autre, pas de doute, la France est un pays de flics : en comptant la police nationale, la police municipale, les CRS, les douanes, la gendarmerie, les agents de sécurité, les concierges peu avares de détails, les indics planqués dans tous les coins, et tous ceux qui sont prêts à faire du zèle, on peut compter qu’en cas de crise environ la moitié des français pourront devenir des flics ou assimilés… et l’autre moitié l’est déjà.
Ben vous avez drôlement raison, d’aller quand même voir votre grand mère qui a vécu de devoir, mais se rattrape sur le vocabulaire ;
elle a le racisme incisif, quasi poétique: ça doit être une nature, la grand’mère, en plus que malgré son grand âge, elle parle toujours comme elle ne devrait pas – vous me direz, l’expression est banale, mais vous faites bien entendre le sifflement de haine, et puis le contraste, entre une vie dévouée, toute d’abnégation, construite, et pfiouh !
Il me semble qu’il y a toute une étude à faire sur la compensation du racisme dans la vie de votre grand’mère : qu’a-t-elle voulu évacuer avec ces autres, sans compter la fascination pour elle, qui baise avec ses nègres (au fait, oui, j’aime bien la question de comme ça : alors, et elle ? elle se fait toujours, oui, ou non ? parce qu’elle n’a jamais su la réponse, non plus, Grand’Mère…) ;
or elle devait bien savoir, elle doit vous connaître, que ce n’était pas la façon de demander efficace : haine réflexe, sénilité, ou pure provoc ? votre Céline en jupon me passionne ; en fait, peut-être qu’elle s’en foutait, d’elle, la grand’mère ; ne vous trouvait-elle pas un peu trop lisse, ce jour-là ? un peu absente mentalement ? un peu lointaine ? un peu trop douce pour être vraie ?
et le résultat remarquable, l’anti-raciste épidermique. Vous êtes un duo super, oui !!!
Mais je me permets de continuer sur votre grand’mèrer;
vous dites plus loin qu’elle n’a pas fait les bons choix;
placée à 7 ans, se barrer du bled, pour aller où ? dans l’inconnu total ? l’inimaginé ?
devenir la maîtresse riche de celui qui lui avait fait un gosse : l’aimait-elle ? était-elle d’accord, la première fois ??? vous lui proposez quoi ? un confort de pute ? elle a placé son honneur avant, honneur de villageoise, ça va avec le devoir; c’est peut-être pas ce qu’il y a de plus efficace pour l’épanouissement personnel, ça n’a pas la cote actuellement, mais elle n’avait guère le choix des valeurs, elle a choisi celles qu’elle a vu de plus hautes, avec le devoir, et vous a élevée, comme vous le dites, et comme vous lui en êtes reconnaissante, le résultat est plutôt positif – sans compter votre haine du racisme ;-))). En plus, elle ne s’est jamais trompée, elle a appelé devoir le devoir, pas amour ou n’importe quoi: elle a fait ce qu’elle devait, point.
Globalement, elle me paraît super, votre grand’mère.
Pardonnez-moi, je suis idiote de parler d’elle, vous la comprenez beaucoup mieux que moi, mais là, il me semble, à travers votre description, que je lis à livre ouvert en elle.
Si elle vous aime ? comme le poisson aime l’eau de son bocal, et le statuaire sa statue.
Quant aux ragots, si vous n’êtes pas lasse de me lire, c’est sa culture – la fameuse oralité. Elle doit être drôlement intelligente et l’esprit en éveil, votre grand’mère, et elle s’est toujours intéressée au monde extérieur ; il me semble que je connais quelqu’un qui lui ressemble fichtrement. Bonne visite !
(Pardonnez-moi, c’est pas d’heure, hors du temps, d’habitude je me tais). Portez-vous bien !
Je relis ce billet, et tout le fil qui suit…
Merci pour ça, Isa, mais aussi pour ton commentaire qui enrichit encore une discussion déjà très riche. J’en ressors toute rêveuse… aimer, haïr, supporter, se résigner, pardonner, rejeter, se protéger (ou pas).
Et aussi, la question des choix… d’autres choix que ceux que nous faisons sont toujours possibles… mais comment savoir s’ils n’auraient pas été pires? Et ces gens que nous renions (ou voudrions renier) dans notre entourage, comment faire le compte de ce dont, quand même, ils nous ont enrichis?
Ah, c’est un ancien billet… j’y tombe parce que vous avez mis un lien pointant ici depuis un de vos articles plus récents.
Je ne sais pas si cela sert à quelque chose de commenter un ancien billet ??
Je me permettais de faire remarquer : « l’amour, ça vient comme ça, ça ne se commande pas. Pas plus qu’on ne peut le retenir quand il s’en va. » – ça dépend de quel amour on parle (alerte lieu commun, « on a un seul mot en français pour l’amour là où les grecs en avaient plusieurs », etc…).
Le sentiment, ce qu’on ressent, on n’y peut rien.
Mais (bon après je dis peut-être ça de mon point de vue croyant / catholique ?) ce dont vous parlez, « tu honoreras ton père et ta mère », continuer de s’occuper de quelqu’un et d’avoir de la considération pour telle personne, même sans ressentir de sentiments très agréables à son égard,
mais volontairement ne pas transformer le ressentiment en haine ni la colère en rejet,
et bien, c’est aimer.
Et cet amour là est volontaire.
Et vous écrivez bien, aussi, je trouve.
Si, si, ça sert à quelque chose, de commenter un vieil article. 🙂
Ce n’est pas comme si j’écrivais de l’actu.