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La fin du salariat ou le renouveau de l’exploitation

Par Agnès Maillard
Robot de secours ramassant des blessés à Tokyo et servant d'allégorie à la machine broyeuse d'humains.
16 mars 2017

Robot de secours ramassant des blessés à Tokyo et servant d'allégorie à la machine broyeuse d'humains.Pendant que tout le monde fait mine de s’esbaudir devant les habits neufs de l’empereur, la vie politique se vide de toute substance et se limite au seul combat des chefs, spectacle non seulement fort peu intéressant, mais également manœuvre de diversion qui nous écarte de tout questionnement sociétal, de toute réflexion quant à la société actuelle, son fonctionnement, les forces qui la travaillent et ce vers quoi nous aspirons réellement à aller.

Dans la série reparlons un peu de politique, si vous le voulez bien, notons que les questions fondamentales du travail, de l’emploi, de l’activité et du revenu forment actuellement un gros tas de poussière sous le tapis, alors même que dans une société aussi marchandisée que la nôtre, elles sont au centre de l’existence de chacun d’entre nous.

La déconstruction de l’emploi

Le travail n’avait pas été aussi malmené dans ses différentes composantes que lors de la mandature qui s’achève. Ne revenons pas sur la triste loi Travaille! qui — en termes de déconstruction de la protection des salariés — a tout d’une loi de droite quand bien même elle a été imposée au forceps du 49.3 par un gouvernement de gauche dont le président s’était présenté devant les citoyens comme ennemi de la finance… voilà qui est tristement cocasse.

Mais parallèlement à cette volonté délibérée de mettre à bas la forteresse salariale et ses insupportables garanties sociales, ces cinq dernières années ont vu exploser et se confirmer toute une nébuleuse de formes d’activités présentées comme nouvelles et émergentes, mais qui ont toutes comme point commun remarquable d’accélérer le mouvement de précarisation et de paupérisation de pans de plus en plus conséquents de la population active.

« La fin du salariat est inéluctable », explique régulièrement Nathalie Kosciusko-Morizet. Dans les actes, la loi a récemment conforté le statut d’auto-entrepreneur. De son côté, le vice-président du Medef Thibault Lanxade, observe « une parcellisation de l’activité qui fait que de plus en plus d’acteurs participent à la vie de l’entreprise sans être dans une relation de salarié ». « Personne ne sera épargné », renchérit l’économiste Pierre-Jean Benghozi. Transport, immobilier, livraison, traduction, pompes funèbres, bâtiment… le phénomène de l’ubérisation, terme inventé par le publicitaire Maurice Levy pour désigner la naissance d’échanges économiques dérogeant aux règles du salariat, touche de nombreux secteurs.

Source : Le salariat n’est pas mort, il bouge encore (1/4) : La fin du salariat, décryptage d’un mythe

L’ubérisation du travail, son morcèlement, son éclatement, l’emprise numérique, la robotisation des processus, toute cette pseudo modernité est en fait le masque complaisant qui dissimule le gigantesque bond en arrière que nous vivons dans la condition laborieuse, jusqu’au retour du travail à la tâche pourtant si magnifiquement et tragiquement dépeint dans son application et ses conséquences par de grands écrivains du XIXe siècle comme Zola ou Dickens.

Sauf que l’urbanisation du monde, la disparition des communs, l’asservissement du biotope et l’appropriation du vivant nous coupent précisément de tout retour en arrière, tant plus personne ne peut prétendre échapper au totalitarisme industriel et à son bras armé, la marchandisation de nos besoins vitaux.
Dit plus simplement : ce n’est pas parce que la société capitaliste n’a plus besoin de toi pour son autoreproduction que tu peux espérer satisfaire tes besoins vitaux sans l’argent qu’elle redistribue si parcimonieusement envers le plus grand nombre.

L’avènement de la société de l’inutile

Produire plus, plus vite, moins cher et avec moins de gens est la feuille de route actuelle : celle de l’enrichissement prodigieux et indécent de quelques-uns au détriment de tous les autres.

En ne posant jamais la question des besoins et en se focalisant uniquement sur la politique de l’offre, on vide de sens et de conscience toute la machine industrielle et, à travers elle, chacun des membres de la société. Or, si l’être humain est essentiellement industrieux — l’Homo faber décrit par Hannah Arendt — il ne peut se satisfaire de l’activité pour l’activité, du travail pour le seul revenu… et ce d’autant plus que le revenu se fait de plus en plus ladre.

Finalement, les problèmes dans tous les corps de métiers étaient similaires sur quantité de points : dans l’entreprise le mobilier, le produit ou le temps/profit attribué à un service ont plus d’importance que l’humain qui est une ressource qui n’est pas considérée, pas entretenue, qui est jetables et martyrisable. En conséquence notre catégorie « dévalorisation » s’est enflée de façon épouvantable.

Pourquoi ? À cause du contexte économique, où le chômage est massif, l’humain est devenu une ressource si abondante que la bonne santé d’une pizza est plus importante que celle du chauffeur qui la livre. Ce n’est pas une métaphore illustrative, je fais là référence au témoignage d’un livreur dont le manager s’est enquis de l’état de la pizza avant l’état de son employé, et il y aurait des milliers d’autres exemples de la sorte, comme ceux on l’on prive d’aller aux toilettes, de boire de l’eau, de soins médicaux âpres un accident du travail. Les droits humains sont ici bafoués sans complexe et je comprends parfaitement que les employés, les ouvriers, les agents, les chômeurs et même les cadres (qui n’échappent pas non plus au harcèlement) ne répliquent pas, semble en apparence se « laisser faire » : la « guerre » syndicale prend du temps, de l’énergie, met parfois en danger l’employé (qui se fait harceler) ; l’appel à l’inspection du travail reste parfois sans voix, car eux aussi sont surmenés, et lorsque la bataille juridique se met en œuvre, cela prend parfois des années. Quant à « ouvrir sa gueule », taper du poing sur la table, hé bien c’est risqué de perdre son emploi, et les gens ont légitimement peur d’avoir faim. Pire encore, les sans-emplois sont stigmatisés, d’horribles préjugés courent sur cette population chaque année plus massive, poussant les gens à repousser pourtant une lettre de démission ou un licenciement qui sauverait pourtant leur vie.

Source : J’ai travaillé à OnVautMieuxQueca

Voilà ce que l’histoire des emplois fictifs des uns et des autres camoufle. Une structure sociale impensée, qui n’a été l’objet d’aucune réflexion collective, d’aucune construction commune, d’aucun projet politique, si ce n’est de maintenir et de conforter les privilèges de quelques-uns. Pendant que l’on nous abreuve de ce que la corruption a pu distordre dans la conscience même des élites qui ne visent plus qu’à leur reproduction, nous ne voyons pas le schéma d’ensemble — et la complémentarité — de la machine à broyer les humains pour en faire cracher un peu de plus de fric encore.

Qui parle de la dégradation continue des conditions de travail du plus grand nombre? Qui parle de l’atomisation du salariat? Qui parle de la violence au travail, endémique? Qui parle du sentiment d’abandon, voire de stigmatisation des plus précaires, des plus fragiles? Qui parle de l’objectif concret de toute cette production? Qui parle des déprédations qui se font sur les corps, les esprits, mais aussi sur l’environnement? Qui parle de l’absurdité même de l’organisation du travail actuelle, des inégalités qu’elle crée et amplifie? Qui parle des surnuméraires du monde comme machine à produire?

Le revenu de vie

Non, quand le travail s’invite à la table des décideurs, c’est juste pour le sacraliser, pour en faire un but désirable en lui, la rédemption, l’accomplissement de l’homme moderne, avec en contrepoint et comme une menace bien concrète, le sale sort qui est fait à ceux qui n’ont pas de travail pour survivre, le spectre du chômage, l’ultime infamie de l’humain moderne industrieux, la punition de celui se complet dans la paresse, le visage de celui que l’on construit comme ennemi, comme profiteur, comme serpillère où s’essuyer les pieds, comme le contrexemple, le banni, le pestiféré. Le bâton pour faire avancer l’âne producteur, maintenant que la carotte a été bouffée jusqu’aux fanes.

Les gens ne sont pas des feignasses, ils veulent vivre avec sens, joie, ils veulent être utile et franchement on est plus utile auprès d’un proche malade qu’a empilé des cartons 8heures par jour. L’humain n’aime se prélasser sur un canapé devant la télévision que lorsqu’on est totalement ruiné par la fatigue, les problèmes ou la dépression ; la fainéantise est la conséquence de conditions trop dures, de problèmes. Regardez les gamins heureux, jamais ils ne s’arrêtent de créer, d’inventer, ils ne sont fainéants que lorsqu’ils sont parfaitement épuisés. Nous serions ainsi, pleins d’énergie et d’enthousiasme, si nous avions un peu de sécurité mentale, suffisamment pour avoir l’énergie de rêver, réfléchir, puis œuvrer. Et nous serions prêts à vivre des aventures dans des métiers pénibles, s’ils pouvaient nous permettre de vraiment gagner plus monétairement, si on pouvait être libre de s’en détacher sans craindre de crever de faim.

Un vrai revenu inconditionnel, universel serait une solution. À tous les témoignages que j’ai lus, j’ai imaginé ce qui aurait pu se passer si la personne avait cette sécurité financière. Bon nombre de témoignages auraient pu être résolus par cette question, ou auraient permis de donner du pouvoir à la personne pour sa lutte pour améliorer l’entreprise, contre les harceleurs ou les systèmes écrasants.

Source : J’ai travaillé à OnVautMieuxQueca

 Jacques Attali a donné le ton de ce qui sous-tend la pensée du travail chez ceux qui n’ont besoin que de celui des autres pour être encore plus riches et ivres de leur puissance : Seule l’élite sera salariée.

Elle seule aura le droit à la sécurité, la formation, la santé, le logement, le temps long, les projets, les loisirs, le repos et une fin de vie décente. Pour les autres, tous les autres, ce seront les miettes du festin, à genoux, sous la table. Une vision forcément séduisante pour les convives, mais nettement moins pour le plus grand nombre. Bien sûr, chacun se croit, en son fors intérieur, meilleur que tous les autres, et donc peut adhérer à cette fausse méritocratie qui oublie toujours de dire qu’elle se réserve à son usage exclusif les outils nécessaires à la trajectoire de la réussite, afin de mieux contrôler tous les autres par le désir et l’illusion de l’ascension sociale.

138 Commentaires

  1. Excellent numéro spécial du non moins excellent « mensuel de réflexion socio économique vers la démocratie d’une économie distributive », « La Grande Relève » du mois de mars : « le revenu universel? Oui, on peut! » que l’on peut trouver là: http://www.economiedistributive.fr

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  2. Le salariat n’a pas de fin si on considère que les privés d’emplois et les retraités sont des salariés qui perçoivent ( ou devraient percevoir) un salaire socialisé.

    La norme d’emploi « typique », c’est un contrat de travail à durée indéterminée et à temps plein qui créé un lien de subordination à un employeur.

    On ne va quand même pas faire le parti des animaux pour ceux qui se laissent exploiter .
    Le travail est une activité de l’homme. Merde à fin.

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  3. Quand on voit la bêtise, la lâcheté, la passivité, l’ignorance, le manque de niaque et d’esprit de résistance de la plupart des salariés, alors on a du mal à se dire qu’ils ne méritent pas un peu ce qu’ils subissent.

    Les esclaves se rebellaient quitte à perdre une oreille ou la vie, les salariés ne pensent qu’à leur fin de mois, leur mariage, leur bagnole, leur iphone, leur petit confort avec pavillon acheté en guise de Nirvana.

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    • La plupart des salariés vivent dans un état de peur et de sidération qui ne doit rien ni au hasard ni à leur configuration personnelle. C’est un long travail de sape et de déconstruction qui a permis de tenir le salariat sous emprise, quelque part comme la femme battue est sous l’emprise de son bourreau.
      L’éclatement des horaires de travail, des postes, la mise en concurrence de tous contre tous, le maltraitement perpétuel et dégueulasse des chômeurs (pour bien de te faire comprendre vers quel enfer tu vas glisser si jamais tu ne te soumets pas!), le harcèlement érigé comme modèle de management, tout cela a détruit sciemment les solidarités, l’esprit collectif et, à travers eux, tous les contrepouvoirs du monde du travail.

      Atomisés par l’organisation agressive, militaire et hiérarchique du travail, les salariés sont maintenant attaqués par les lois et les politiques qui les pondent selon la feuille de route du MEDEF (c’est parfois répugnant de copié/collé). Ce mouvement est accompagné par une propagande éhontée des médias mainstream qui présentent le précariat délibéré du sous-statut de l’AE et ses petits clones de travailleurs à la microtâche comme des évolutions à la fois inéluctables et enviables, voire émancipatrices. La seule chose dont ces sous-statuts te libèrent, c’est de la possibilité de contrôler ta vie au-delà de la minute suivante.
      Ce qui fait de toi, très concrètement, un esclave jetable dont l’entretien de la force de travail (autrement dit ta survie) n’est absolument plus nécessaire ou à prendre en compte.

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      • Le salariat est exactement la mise en place de la structure militaire dans le travail, c’est exactement le sens de sa mise en place, on ne peut pas jouer la surprise.
        Et le chômage, c’est l’emploi : avant, quand le travail était « libre » (si on veut, évidemment c’est plus compliqué que ça) le chômage n’existait pas.

        L’automatisation de ces micro-tâches, le fait de donner à des machines du travail de machine plutôt que de traiter des humains comme des machines, doit être mesuré comme une chance. Ça ne règle rien en soi, évidemment, mais c’est une chance quand-même.

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        • Dans la mesure où le revenu des machines n’est pas réparti entre les humains, on a un foutu gros problème.

          Et d’ailleurs, à aucun moment je ne défends le salariat en tant que tel : c’est juste que ce qui est détruit n’est pas le salariat mais les protections et la solidarité qui avaient été conquises avec le temps. Le problème, c’est le précariat comme nouveau modèle et le fait que c’est massivement un facteur de paupérisation et donc de moins bonnes conditions de vies.

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          • Les machines ne créent pas de valeur !
            C’est du Marx élémentaire. Alors on peut bien sûr traiter Marx de vieux con et l’affaire est réglée. Sauf que force est de constater qu’elle ne l’est pas du tout, concrètement…

            Une piste quand même pour justifier. Supposez qu’on automatise tout. Vous aurez d’un côté des propriétaires de machines donc de ce qu’elles produisent et en face ? Personne pour acheter…

          • Non, pas tout à fait personne : il y aura les propriétaires des machines et ceux qui leur sont encore indispensable. Voici l’enjeu : la décroissance à la sauce des riches ou comment évacuer les surnuméraires du tableau, c’est à dire ceux qui leur servent à rien mais qui prétendent encore assister au banquet.

            Je connais la théorie de la valeur de Marx et clairement, ceux qui tentent de sortir un maximum de gens du schéma aussi. Mais Marx n’avait pas tout prévu, comme les externalités, quand la création de valeur (qui est de la transformation de la matière première naturelle en matière culturelle, humaine) détruit le substrat.
            L’important, de toute manière, c’est pas de mettre des machines partout, mais de limiter drastiquement la population des surnuméraires. Nous avons, collectivement, la même attitude envers pas mal d’autres pays du monde où nous trouvons « normal » que la population soit limitée par le manque d’hygiène, d’éducation, de nourriture, d’eau potable, de chiottes, de soin. Il semblerait que cette logique s’étende.

      • Le lynchage médiatique des syndicats (je songe davantage à la Belgique où ils étaient très puissants, je connais moins la situation française), le dénigrement de toute grève et de toute manifestation sont aussi des motifs de l’affaiblissement des rapports de force.

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    • Non, les esclaves ne se sont pas tous rebellés. Certains ont défendu coûte-que-coûte leur système en considérant que c’était mieux que si c’était pire, dénonçant d’ailleurs les tentatives de mutinerie. Certains trouvaient sincèrement que les maîtres étaient réellement supérieurs ou en tous cas avaient toutes les bonnes raisons de leur côté et qu’eux-même n’étaient pas si mal traité s’ils respectaient les règles des maîtres. Certains trouvaient que le seul combat valable était de revendiquer un traitement plus humain de la part de leurs maîtres, et qu’il fallait s’inquiéter des la perte des valeurs traditionnelles chez les maîtres des nouvelles génération.
      Il n’est évidemment pas question de les accuser, mais seulement de ne pas tomber dans le même piège : ne pas défendre nos maîtres, ne pas protéger nos chaînes ; nous en serions responsables.

      Réponse
    • Lik,
      Objectivement chacun vise par son travail à satisfaire ses besoins sociaux d’aujourd’hui.
      Et quand le salarié a déduit de son revenu ce que ça lui coûte, il doit pouvoir dire ce qui lui reste à la fin du mois pour satisfaire les autres besoins sociaux.
      C’est donc essentiel qu’un salarié ne pense qu’à sa fin de mois. Dépenses/recettes.
      Non mais franchement parfois t’es une journée intempérie à toi tout seul !

      Réponse
    • lik : Quand on voit la bêtise, la lâcheté, la passivité, l’ignorance, le manque de niaque et d’esprit de résistance de la plupart des salariés

      De la plupart dont tu juges ne pas faire parti toi-même sur aucun de ces points ?

      Parce que ce tu balbuties là, c’est un cliché, une raisonnance véhiculée par une élite, élite bien sûr qui ne peut s’associer à de tels êtres. Des êtres par nature sans foi ni droit.
      Pouah les vilains !

      Et ça, c’est du poulet camarade juge prétendant au trône suprême de la suprématie de classe :

      Debouts, les damnés de la Terre,
      Debout les forçats de la faim !

      Réponse
      • Et j’ajouterai pour ta gouverne, lik, que le peuple que tu décris est d’autant moins con qu’il est constaté que 61% des travailleurs bêtes et méchants ont tout bien compris d’eux-même au système puisqu’ils ont carrément cessé de participer aux votes pré-institués.

        Ô Lumière des ténèbres que tu haies.

        Réponse
        • Le Diplo Mars 2017 : Majorité sociale, minorité politique :
          Les chiffres de l’enquête électorale française de 2012 du Centre d’études européennes (CEE-Sciences Po) montrent qu’une minorité des ouvriers (45 %) approuvait alors les partis de gauche (du PS à l’extrême gauche), alors qu’ils étaient 60 % à le faire en 1978. Les personnels de service, qui votaient à 46 % pour la gauche en 1978, n’étaient plus que 35 % à faire ce choix en 2012. En revanche, le soutien des classes diplômées (cadres du privé comme de la fonction publique) avait fortement augmenté : les dirigeants et cadres de direction, qui étaient 18 % à soutenir les partis de gauche en 1978, votaient pour ces derniers à 43 % en 2012 ; de même, si 29 % des cadres d’entreprise votaient à gauche en 1978, la proportion montait à 45 % en 2012. Par ailleurs, la désaffection des classes populaires à l’égard de la « gauche de gouvernement » a davantage alimenté le niveau d’abstention que les scores de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, d’après l’enquête Ipsos sur les élections régionales de 2015, le fort vote ouvrier pour le Front national (43 %) doit être relativisé par la prise en compte de l’abstention massive de ce groupe (61 %).

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        • Attaque personnelle sans intérêt

          J’ai assez roulé ma bosse pour voir comme les gens sont globalement peu combatifs, voire anesthésiés, quitte à adorer leurs maîtres moyennant quelques trahisons de bas étage qui ne leur rapportent même pas de la monnaie, mais simplement d’être fiers d’avoir léché le cul de leur adjudant.

          Eh oui, c’est souvent pas beau l’humain, même quand il n’est ni riche ni puissant.

          Réponse
        • C’est le propre d’internet que de permettre des partages à travers des écrits, je te lis et je réponds à ce que je lis et quand tu proposes une société de classe, je lis que tu proposes une société de classe où la tienne serait plusss’ mieux que d’autres, ce que je conteste parce que je conteste toutes les sociétés de classe.

          Je te le dis et c’est tout, pas de jugement sur ta personne mais sur tes écrits.

          Réponse
          • Bouch a y pani dimanche
            Il parle sans s’arrêter
            ( proverbe créole )

          • Où donc je parle d’une société de classe, faut lever le pied sur la moquette fumée, abruti !

          • Lik,
            Tu es sourd comme une bécasse.
            Pour les lèche culs et les faux jetons, il y a un autre proverbe créole :
            Tout koyon mo saint pye
            Tous les couillons sont morts à saint pierre en 1902 (car ils n’avaient pas cru aux signes précurseurs de l’éruption du volcan)

      • Pour ma part, je n’en fais pas partie en effet. Mais le chantage à la « mama » monnaie est telle, couplée au papa fouettard de la dette (quasi obligatoire) que la majorité des gens se trouve pieds et points liés ! L’effet de sujétion est bien plus sournoise encore qui distille le poison subtile de l’ego. Bref, identifier les vrais ennemis, c’est déjà les expédier en substance dans leurs lieux d’élection privilégié, c’est-à-dire ad patres.

        Ah ! jacquattali ! L’image même du,parfait crétin qui passe pour un génie visionnaire ! Le salariât de l’élite comme nouvelle image du devenir de l’homme ! Nietzsche n’a pas fini de se retourner dans sa tombe ! Je crois qu’il n’est pas le seul, Marx lui aussi sans doute !

        Pourtant, seule la Révolution et pour le coup, une Révolution nationale peut être un préalable au changement radical qui s’impose. Seulement, aucune Révolution authentique ne s’est jusqu’ici faite dans l’économie des larmes et du sang. Soit le confort somatique, soit la prise de risque d’assumer sa Liberté !

        Quand les forces de l’ordre (en réalité du désordre qui se veut, dans son opacité même, parfaitement organisée) auront enfin compris qu’ils ne sont que les milices patronales d’un état totalement vidé de sa subsistance, le jeu pourra enfin commencer !

        Prendre les armes, neutraliser les parasites et les éliminer. Sans pitié, ni état d’âme.

        On peut toujours rêver. Le cauchemar des lamento continuels est tellement plus confortable…

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        • sympa : aucune Révolution authentique ne s’est jusqu’ici faite dans l’économie des larmes et du sang

          Des mots qui couvrent des viols, de la pisse et de la merde partout répandues, beaucoup moins romantique, n’est-ce pas ?

          Réponse
          • Certains ont fait le choix de l’esclavage, qu’ils l’assument sans se plaindre.

          • Ce qui caractérise l’esclavage, c’est précisément le manque de choix de celui qui le subit.

          • C’est un peu simple non, risquons même simplet. Disons pour faire bref, que ce sont les mêmes qui ont le mot « Liberté » chevillé au corps comme un hochet sacré, expression parfaite de la pensée magique actuelle.

            L’esclavage consentie est devenue la norme et de grâce, n’allez pas éclairer la piétaille sur sa condition, elle ne vous le pardonnera pas ! Si sûr qu’elle est d’être libre ! On naît Charlie ou on ne l’est pas.

            Je suis un fasciste sympa… même (et surtout) avec les anarchistes, les vrais.

            Je sais que j’ai affaire à une personne intelligente. Je sais aussi qu’elle saura apprécier la portée de ce texte et en mesurer le décalage outrancier par rapport aux faux débats d’aujourd’hui…

            Ce texte date de 1973 !!! Quel fossé abyssal, nous en éloigne en matière d’exigences sociales et de préoccupations « sociétales » (quel vilain attribut !)

            http://partage-le.com/2017/03/le-travail-par-roger-belbeoch/

          • sympa : le mot « Liberté » chevillé au corps
            Mais où tu le mets, toi, ce mot, tu l’écris en épitaphe sur tous les autres pour ne pas l’oublier de toi-même, peut-être ?

          • « Certains ont fait le choix de l’esclavage qu’ils l’assument sans se plaindre »

            Longtemps après l’abolition de l’esclavage, les esclaves ne parlaient pas de l’esclavage car ils en avaient honte. Il a fallu du temps pour que ça s’exprime, genre 150 ans.
            Donc faut pas être pressé comme tu l’es. Nope, pas d’agression perso

  4. Moi j’aime bien vous lire.

    Réponse
  5. Personne ne s’est jamais battu pour le salariat, il n’y a jamais eu de lutte sociale que contre celui-ci. Sa mise en place a nécessité de grandes violences de la part des entreprises avec le concours des états. Zola grand défenseur du salariat contre l’uberisation ? heu… ça marche pas au niveau des dates : si en lisant Zola on sent une attaque quelconque, c’est celle du salariat.
    Si jamais le salariat devait avoir encore un long avenir, ça ne pourrait être qu’une mauvaise nouvelle. On a tellement peur de l’incertitude qu’on en viendrait à défendre tout ce qu’il y a de pire… pourquoi pas l’esclavage ?
    Evidemment la fin du salariat peut être l’occasion de mettre en place des règles permettant toujours plus d’exploitation (ce qu’a été par exemple… ben le salariat, donc, rappelons-le, please), mais si on ne saisit aucune opportunité d’émancipation on peut être à peu près certain qu’elles ne se saisirons pas d’elles-mêmes. Ce n’est pas en défendant toujours les intérêts de nos maîtres que ceux-ci vont penser à notre bien-être.

    Après… Attali… c’est un vieux monsieur, il est un exemple parfait du retournement des élites qui est en cours. Il ne s’agit pourtant que d’un phénomène temporaire : les élites ont les moyens de s’adapter très vite et de changer de paradigme pour s’assurer la continuité de leur domination. Pour autant un changement de paradigme ne peut être entrepris que le plus tard possible au regard de ce qu’il y a à perdre, c’est pourquoi les élites peuvent être prises de vitesse. Encore faut-il avoir une idée progressiste du progrès… si le progrès c’est tenir coûte-que-coûte aux outils d’aliénation du passé, en se disant que des gens se sont battus pour ça, dans la confusion la plus totale… c’est mal barré.

    Si il était question de liberté de travail, de pouvoir choisir soi-même son propre niveau d’implication relativement à un revenu qu’on pourrait choisir soi-même si il est suffisant ou non… cet article défend l’indéfendable. Toutes les manifestations autour du travail se sont faites pour essayer de récupérer, morceau par morceau, la liberté du travailleur qui lui a été retirée par le salariat. Le confort supposé qu’il apporte est un miroir aux alouettes tendu par les capitalistes (Marx crypto-capitaliste peut-être ?).

    Bon… je m’énerve, il est tard… mais enfin ce réflexe conservateur sur le salariat, j’avoue, ça m’inquiète.

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  6. La gueule du salariat actuel… c’est à dire le glissement vers le précariat et son corollaire : la paupérisation.

    La France compte 2,9 millions de chômeurs selon les données 2015 de l’Insee, soit un dixième de la population dite « active » (celle qui a un emploi ou en cherche un). Ce chiffre, à lui seul, reflète bien mal la situation du marché du travail. A côté des chômeurs, un grand nombre de personnes sont en situation de « mal-emploi » : elles occupent des morceaux d’emplois ou décrochent du marché du travail. Selon nos calculs, on peut estimer le nombre de personnes fragilisées face à l’emploi à 7,7 millions au total en 2015.

    En plus de ses 2,9 millions de chômeurs, la France compte 3,4 millions de précaires : principalement des personnes en intérim ou en contrats à durée déterminée, que ce soit dans le secteur privé comme dans celui du public, très friand lui aussi de précarité. On compte aussi 1,4 million de découragés qui ne recherchent plus activement un travail tant la situation est dégradée. Ils ne sont donc plus comptés comme « actifs » mais quand l’Insee les interroge, répondent qu’ils souhaiteraient travailler. Parmi eux, des femmes qui n’ont aucun mode de garde pour leurs enfants, des adultes très peu qualifiés qui baissent les bras devant le type d’emploi et les rémunérations qu’on leur propose.

    Source : Emploi : 7,7 millions de personnes fragilisées

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  7. Affirmer, comme tu le sous-entends que le salariat est un cadre de la libération du travail me semble quelque peu hasardeux. Le salarié est lié à son employeur par un lien de subordination. Il est sous le joug de son patron.

    Réponse
    • Je ne sous-entends rien de tel : ce qui importe, c’est que même avec 93 % de la population active en salariat, près du tiers vit dans une forme de précarité plus ou moins aigüe. Bien sûr que la subordination du salariat est profondément stupide et non désirable, mais les nouvelles formes du travail indépendant augmentent de fait la subordination au donneur d’ordre (tout en prétendant fallacieusement le contraire), tout en transformant le travailleur en un ultra précaire qui, dans des secteurs qui sont construits délibérément comme ultra concurrentiels (écouter l’émission de France Culture que je cite, où Uber sait combien il lui faut recruter de chauffeurs indépendants pour être rentable, c’est à dire pour que le volume concurrentiel fasse suffisamment baisser les prix par rapport aux autres acteurs du marché, sans toucher aux marges bénéficiaires… sauf des chauffeurs, bien sûr!), n’a aucun levier pour obtenir une juste et suffisante rémunération de son travail. C’est le retour concret du travail à la tâche, gigantesque vecteur de misère humaine au XIXe, mais avec, en plus, les outils technologiques modernes de surveillance, de traçage et de décompte à la seconde, ce qui annihile toute liberté d’action de pensée et, pour l’essentiel, de contestation.
      Il n’y a aucune négociation dans ce type de relation de travail, la soumission est totale.

      Réponse
      • Je suis Travailleur Non Salarié depuis 1995 et je ne vois pas en quoi la relation avec mes clients serait constitutive d’un lien de subordination.

        Réponse
  8. T’as raison Denis. Tu cherches trop longtemps ton aspirateur que tu reçois une lettre recommandée de ton patron.
    C’est pour ça que le chant de l’Internationale est un air entraînant mais pas méchant.
    Disons à bas les patrons !
    ( paske faut pas être en retard si on pouvait le tuer le patron, on le ferait )

    Réponse
    • Désolé, mais je ne comprends pas.

      Réponse
  9. Des universitaires ont réécrit un code du travail allégé, mais plus protecteur – EURACTIV.fr

    http://www.euractiv.fr/section/justice-affaires-interieures/news/des-universitaires-ont-reecrit-un-code-du-travail-allege-mais-plus-protecteur/
    Code du travail

    ❝L’émergence de l’économie des plateformes a révélé les écueils du code du travail à l’ère du numérique. À l’heure de l’ubérisation, certains travailleurs indépendants sont en réalité dépendants, selon le GR-Pact, et le droit ne protège pas ce sous-salariat qui est en train de se constituer.

    Aujourd’hui, « le contrat de travail laisse de côté ceux qui sont dépendants de la volonté d’autrui », explique Julien Icard, professeur de droit à l’université de Valenciennes. L’idée est alors de réintégrer dans le champ du code du travail ceux qui en étaient exclus, en créant deux nouvelles catégories : les salariés autonomes et les salariés externalisés.

    Ainsi, les chauffeurs Uber par exemple seraient des « salariés autonomes » en ce sens qu’ils garderaient la liberté de leur emploi du temps et bénéficieraient en même temps de protections minimales garanties par le code du travail, à savoir : un salaire minimum et le droit à un revenu de remplacement en cas de non-activité (une indemnité chômage en quelque sorte).❞

    Réponse
    • OK mais pour que le statut au travail ne soit pas marqué par la subordination à l’employeur, il faut un autre statut du travail salarié.
      Tout salarié doit pouvoir faire une carrière professionnelle avec un socle renforcé de droits transférables d’une boîte à l’autre.
      Comme ça les flics viendront pas dire qu’ils n’ont plus les étudiants qu’ils avaient en 68.

      Réponse
  10. Il est intéressant de voir que l’on discute du travail alors que ce sujet n’est absolument pas à l’ordre du jour politique dominant. Les politiques (et les syndicats) parlent de l’emploi ! Les politiques parlent de l’emploi à sauvegarder, etc. L’emploi est l’ennemi du travail. La lutte politique, idéologique commence par l’imposition de la notion de travail contre l’emploi, contre l’activité. Donc de défendre le salariat tel qu’il a été transformé par les luttes sociales de plus d’un siècle et non de discuter de l’emploi.

    Réponse
  11. @ Jean-Claude D – Je ne comprends pas ce que tu soulignes entre emploi et travail…

    Réponse
    • La femme qui reste à la maison pour s’occuper des gosses, de la maison, du vieux qu’on ne peut pas mettre à la maison de retraite parce que c’est trop cher, elle travaille beaucoup, mais elle n’a pas d’emploi. Elle n’a pas de revenu, de statut, de prise en charge sociale. L’emploi, c’est le statut, le revenu, la socialisation et parfois même du travail.
      On note qu’on peut parler d’emploi fictif et non pas de travail fictif…

      Réponse
      • Pourquoi la femme?

        Chez moi, c’est l’inverse 😉 .

        Et en parallèle un boulot à la maison à tenir (payé à la tâche d’ailleurs) par contre, il ne me viendrait pas à l’idée de m’en plaindre…
        ça me permet et me laisse encore le temps de vivre et d’être créatif (et heureux)…
        (sans grands moyens, mais au fond je m’en fiche, avec des moyens biens suffisants quand je vois ce à quoi à droit 99% de l’humanité)…

        Réponse
        • Vous êtes en couple ou en binôme pour contrer la flexi sécurité ?

          Réponse
    • Subtil, effectivement…
      Merci. 🙂

      Réponse
      • Notons au passage qu’ avec le système de gestion capitaliste européen, chaque vache européenne reçoit par jour deux fois plus d’aide des pays européens que ne reçoivent deux africains pendant 1 an.

        Réponse
          • Da : mes fiches syndicales

            sinon cela n’aurait pas été dit aussi clairement.

            Ça suppose de comparer en prenant en compte le revenu par hab en Afrique sub, après avoir divisé le montant des sub européennes pour les produits laitiers par le nombre de vaches.

          • @Alain : C’est dommage que tu ne partages pas tes données, ça pourrait faire un si joli (et explicite) petit schéma!

          • C’est pas que je les partage pas, c’est que pour faire un stage syndical, faut se crever la paillasse un minimum.
            Sans nous, les stages ne peuvent avoir lieu, faut pas l’oublier.
            Ce que je savoure le plus c’est la partie sur l’elaboration des revendications, études des cas à l’appui. Un bon entraînement ça.
            On me reproche parfois d’être jusqu’au boutiste mais c’est pas vrai car je ne participe pas à l’apéritif dinatoire de fin de stage.

          • Le nous de majesté, bien entendu.
            Si vous arrivez à un stage syndical dans l’optique d’être en binôme avec quelqu’un qui a décidé de ne pas laisser tomber et d’aller aux prud’hommes , qu’en plus votre binôme permet d’avoir l’effectif suffisant pour occasionner le stage pour lequel le syndicat va débloquer la tune, permettre l’achat éventuel d’une photocopieuse qui permettra de fournir la doc à chacun.
            Les stages peuvent se dérouler sur le lieu de travail ou le syndicat peut prêter une salle à la bourse du travail.
            C’est trop con de laisser fermer des boîtes et après d’entrer dans une secte parce qu’on le supporte pas comme c’est déjà arrivé à certains.

        • Sauf que c’est ni du capitalisme, ni du libéralisme Je ne comprends pas très bien pourquoi tu finis toujours par partir en vrille. C’est dommage, quand même, ce penchant pour l’insulte et l’invective

          Réponse
          • Explications par Nasser Mansouri Guilani, le coût du capital
            ( vidéo YouTube )

          • Un grand merci smolski.

            J’attendais tranquillement que tu le fasses en écoutant les mains d’or de Bernard Lavilliers.
            Quelle belle chanson, c’est celle là qu’il veut dire mansouri car lui aussi dans son genre se moque bien des experts.

          • Pour te remercier smolski, je t’ai sélectionné vu que le droit de préemption en coopérative on s’en bat les roui, une citation de Mélenchon samedi dernier :
            On ne doit plus supporter qu’il soit possible d’édicter un code du travail par entreprise sous la menace du chômage, pas davantage qu’on imaginerait un code de la route par rue ( et non paru ) sous la dictée des chauffards.

            Yes !

          • @Alain – Effectivement, méluch’ est un sacré orateur, j’avais aussi remarqué cette saillie, mais bon, elle est anecdotique sur l’ensemble du programme qu’il nous a présenté.

            La question reste : « pourra-t-il réaliser l’ensemble de ces propositions aussi confortablement qu’il nous les présente ? »

            J’ai un doute sur le bonhomme, bien que les autres programmes soient plus floues encore dans leurs applications réelles, les haineux compris. Pourquoi refuser absolument l’union avec hamon puisqu’ hamon s’y refuse et pour quel avenir le décide-t-il, le sien propre ou le nôtre à tous ?

            En refusant de s’effacer aujourd’hui, n’est-ce pas au fond, tout son programme chaloupé à la République qui prend l’eau d’un coup ?
            N’est-ce pas encore que du verbiage de sa part, sans lendemain… comme les zôtres ?

          • Hello smolski,
            Cette formule de Mélenchon doit à peine déranger ceux qui n’ont lutté pour rien dans leur vie, je te le concède.
            Mais qu’au moins tous les trous de balles soient interpellés, ça suffit à me réjouir.
            Pour moi, c’est une espèce d’instant russe.

            Si je ne t’ai rien envoyé de la part de Harmon à son meeting, c’est que c’était trop vulgaire à mon goût.

  12. Plus de 20.000 décès liés au travail en 15 ans!

    Ni les industriels ni les autres corporations qui sont à leur botte (comme les ordres professionnels des soignants, à commencer par le pire d’entre eux: l’Ordre des médecins) n’agiront de leur propre chef pour faire connaître et améliorer les conditions difficiles de travail des salariés. Et ce ne sont pas les siestes en entreprise – ou d’autres gadgets mis en place pour augmenter la durée de présence et la productivité – qui vont changer quoi que ce soit.

    Cela vaut tout autant pour les start-up et d’autres qui s’en inspirent et demandent toujours plus de sacrifices, sur le modèle des GAFA, vanté médiatiquement à coups de reportages sur des salariés « heureux » au point de passer toute leur journée en entreprise, puisque tout y est fourni… La médiatisation de ces trouvailles marketing, bien tournées, il faut le reconnaître, a entraîné encore plus de pressions exercées sur les salariés, au nom du dévouement à des patrons qui se mettent en quatre pour les salariés, quitte à prendre même leur santé en main, en leur offrant des objets connectés qui les contrôlent, ou alors par des séances de sport et l’appel à des coachs et autres « thérapeutes », sans dire un mot sur le fait que cela relève du dévoiement de toutes les lois et de tous les principes qui séparent la vie privée de la vie au travail, entraînant une violation du secret médical et la transformation progressive de l’entreprise en une institution totalitaire, selon le modèle décrit par le sociologue Erving Goffman pour l’armée ou les asiles…

    C’est certainement par philanthropie que les patrons envahissent ainsi la vie des salarié.e.s, allant même jusqu’à décider des étapes de leur vie, comme lorsqu’ils poussent les femmes à la cryoconservation de leurs ovocytes… La « violence douce » du message – ne faites pas d’enfants maintenant, ça n’arrange pas nos affaires… – peut avoir des conséquences très violentes sur l’ensemble de l’existence d’un.e salarié.e et de sa vie de couple.

    Catherine Abou El Khair a publié le 16 septembre 2016 un article édifiant dans Le Monde sur l’envers du décor des start-up: Le côté obscur des start-up. La vie personnelle passe à la trappe, les droits des salariés ne sont pas respectés au nom d’une souplesse nécessaire dans une boîte qui fait ses débuts sur un marché très concurrentiel, au nom aussi d’une endurance à acquérir, d’une polyvalence vue unilatéralement comme une chance et d’une « culture du dépassement de soi qui, en fait, se traduit surtout par du dépassement d’heures supplémentaires ». Celles-ci passent à la trappe quant il s’agit de les payer, parce que la jeune boîte doit rester compétitive, et ainsi de suite dans le cercle vicieux qui use les salariés jusqu’à l’épuisement, et n’en a cure, puisqu’il y a une armée de jeunes prêts à accepter ces jobs « de rêve ».


    Source : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2017/03/18/en-15-ans-plus-de-20-000-deces-lies-au-travail-les-interets-935385.html

    Réponse
  13. Merci à Jean-Claude D. 17 mars 2017 de rappeler la différence en travail et emploi. Et, bien sûr, à Agnès pour sa réponse.
    Puisque la version papier de l’article dont je parlais précédemment a été mise en ligne voici le lien: http://www.economiedistributive.fr/3568
    Un peu long peut-être pour certain, tout y est abordé. Bonne lecture.

    Réponse
    • En effet, long comme un tour de France à pied avec un béret .

      Réponse
  14. ah… vaste problème…

    Ce n’est pas faux que le salariat est une relation de dépendance, mais cette relation est à double sens, le salarié doit faire ce qui est prévu à son contrat de travail tandis que l’employeur doit lui verser sa rémunération directe et indirecte De même l’employeur s’engage à assurer au salarié un salaire fixe pendant la durée de son contrat et il n’est pas si facile de rompre un contrat de travail, en tout cas plus difficile que lorsque la travail se fait à la tache et chaque matin c’est l’embauche (ou pas) pour la journée.

    Dès lors c’est un ‘progrès’ par rapport à ce qui se passait avant, ou un progrès par rapport à ce qui se passe encore dans de nombreux pays ou on tente chaque matin de se faire embaucher pour une journée de travail. D’ailleurs si le ‘patronat’ s’attaque au code du travail pour supprimer le socle ‘contractuel’ global/légal/sociétal c’est qu’il sent bien qu’il est aussi engagé envers son esclave et qu’il aimerait bien qu’il n’y ait plus d’engagement.

    La fin de l’engagement dans le travail est un phénomène plus global : fin de la famille traditionnelle, fin du travail à vie, fin du ‘mariage’ qui dure une vie, fin du produit que l’on garde 30 ans… en résumé fin de la stabilité (pour la populace hein, le cac et les dividendes sont plutôt stables pour le moment) nous revenons des milliers d’année en arrière à l’époque du chasseur-cueilleur qui déménage à la recherche de sa subsistance (le travail) sans pouvoir construire de lien social, de stabilité, d’avenir, de bien être individuel (et donc encore moins collectif). C’est la fin de cette civilisation.

    De mon point de vue, c’est excessivement grave et le pouvoir politique qui laisse faire ce délitement sociétal est suicidaire. Le rempart de la violence aveugle de trouve dans le lien social de l’individu (qui veut risquer de perdre ce qu’il a – femmes, enfants, amis, travail – pour faire ‘sa justice’ alors qu’il peut se consoler dans une vie individuelle assez satisfaisante) et dans le contrat sociétal (j’accepte des contraintes parce qu’en échange j’ai des avantages : je suis protégé de la violence des autres, on m’assure un cadre de développement individuel satisfaisant…).

    La précarisation c’est la suppression de ces 2 barrières : je ne peux pas créer de lien social par manque de stabilité (et d’argent) – le lien social coûte de l’argent (il faut sortir et dépenser), et la société ne me protège pas des violences des employeurs. C’est créer le terreau des violences. Il y a toujours la ‘morale’ pour empêcher de passer à l’acte (violenter ou tuer l’employeur maltraitant) mais la morale se nourrit d’exemples qui disparaissent. La venu au pouvoir d’un parti ‘type’ fn serait un moindre mal par rapport à l’explosion potentielle de violences individuelles.

    En aparté, ceux qui pensent que les salariés sont fainéants, abrutis, lâches et autres mots gentils : on a l’équipe qu’on mérite. Celui qui pense ça des autres ne doit pas être agréable à fréquenter ce qui doit (circularité) accroître sa propre amertume…

    Pour smolsky : effectivement la ‘révolte’ c’est des morts, des viols (pourquoi des viols? ton fantasme ?) de la pisse et de la merde partout. Sors de chez toi, la pisse et la merde elle est déjà partout, on trouve des bidonvilles en bord de périfs, sous les ponts et dans les angles morts de l’urbanisme et le retour des maladies de la pauvreté – tuberculose par exemple. Il y a des suicides par centaines, des infanticides, des flics qui tuent en toute impunité. C’est déjà assez croquignolet. L’avantage avec la ‘révolte’ c’est que tout le monde prend, pas seulement les pauvres.

    Et ce n’est pas le semblant de démocratie qui va empêcher l’effondrement. Le travail est juste un baromètre, il est une température de la société, qui dépend non de la croissance ou autre billevesées, mais d’un choix de société. Cette société de chômage de masse est un choix politique. Tous les choix se paient un jour.

    Réponse
    • Herve_02 : Pour smolsky : effectivement la ‘révolte’ c’est des morts, des viols (pourquoi des viols? ton fantasme ?) de la pisse et de la merde partout. Sors de chez toi, la pisse et la merde elle est déjà partout

      Pourquoi des viols ?
      Mais j’entends par « viols » beaucoup plus que ce que tu sembles y mettre dans : « fantasme ».
      Par exemple les enfants soldats sont des viols, et aussi ce type de témoignage qui est beaucoup plus qu’une rencontre horrible au coin d’une rue mais bien un système guerrier établi :

      Hadjira – La ferme ameziane et au-delà (Guerre révolutionnaire d’indépendance pour l’algérie) :
      Des monstres, ils étaient des monstres… Armés jusqu’aux dents. Nous leur faisions face, allongées à même le sol… Quelques femmes, quelques jeunes filles. À leur merci. Rien n’est comparable à la visite de ces monstres, de ces paras, de ces bêtes immondes… Que la conscience de ceux qui vivent encore les interpelle à chaque instant… Que les autres brûlent en enfer.
      Source CQFD N° 152 – mars 2017

      Et l’actualité dans les pays en guerre révolutionnaire nous montre, s’il est possible, encore plus d’ignominies dans ces viols, les étendant dans leurs réalisations quotidiennes jusqu’aux enfants, même.
      Alors oui, je me préoccupe d’autant plus de tous les types de viols que suscite une guerre, révolutionnaire et autres, que celui de nos sœurs et de nos enfants vient toujours en premier les illustrer, toujours, toujours et encore toujours…
      Cette préoccupation fraternelle, est-ce un déni de l’acte révolutionnaire ?
      Ou le rappel concret des conséquences inévitables qu’une guerre entraîne aujourd’hui en conscience.

      Je crois comme toi que les révolutions sont nécessaires, mais qu’elles suivent alors la nécessité d’être empathique entre tous et pas s’ourdir sous d’impulsives révolutions de classe, sociales et hiérarchiques, révolutions qui ont toujours prévalues jusqu’alors.

      Oui, des révolutions forcément hiérarchisées sous la violence qu’elles suscitent, comment l’éviter alors ?
      L’Histoire du POUM le montre, ils se sont pliés aux hiérarchismes et s’en sont trouvés rapidement et dramatiquement « confondus » en un et en deux mots autant.

      No pasarán

      Réponse
      • Effectivement, le viol est une arme de guerre. Dès que la société civile s’effondre, les femmes redeviennent massivement des proies, des trophées, ce qu’elles ne cessent jamais d’être, mais de manière plus contenue en temps de paix.
        Je continue à penser que nous devrions éduquer nos filles au combat, afin qu’elles ne soient plus considérées comme des proies faciles par défaut.

        Réponse
      • Je ne sais pas comment éviter ces dérives violentes aveugles. Sache que j’en suis triste car je sais par avance que des ‘innocents’ prendront, des pauvres comme les autres qui auront le malheur d’être un peu moins pauvres, d’être ceux que le pouvoir aura dénoncés pendant des décennies alors que ce ne sont aussi que des esclaves.

        Mais comment faire ? peut-on accepter que le système perdure en l’état ? peut-on accepter que le système fasse tout (de modification électorale, en modification des cartes des circonscription, en modification des modalités de campagnes électorales) pour qu’absolument personne ne puisse arriver s’il n’est pas profondément pour le système ?

        D’ailleurs peut-on même arriver à une position où on est capable de faire changer le système sans être devenu, par proximité, un peu comme lui, sans avoir intégré le ‘pragmatisme’ que nous infuseraient tous les jours les rencontres que nous ferions ? Les arrangements que nous devrions faire pour arriver ne changerait-ils pas profondément et insidieusement notre vision de ce qui nous semble juste ? Je le pense de plus en plus et c’est la force principale de ce système: avoir la capacité à dénaturer les gens, à les circonvenir sans force, mais avec patiente et argent.

        Je lisais un article parlant de monsanto et du glyphosate (enfin des sels de glyphosate). Ils avaient confié à un ponte de l’endocrinologie une recherche sur le potentiel néfaste de leur produit phare, ponte ayant statué qu’il faut faire plus de recherche car cela lui semble dangereux à ce stade de ses recherches. Bien entendu ce ne fut pas fait et des documents internes expliquent que ce ponte n’est pas la personne qu’il faut, qu’il faudrait beaucoup de temps et d’argent (d’études) pour le transformer en la personne qu’il faut. Brillante démonstration.

        Le secret, bien entendu, est l’éducation, mais lol. L’école de la république est devenue une impasse, elle a pour seul objectif de reproduire le système en inculquant aux élèves l’indépassabilité de l’état actuel ou alors avec juste quelques ajustements cosmétiques qui ne changent rien. Comment sortir de cette dystopie ? bonne question, moi je m’en retire.

        Mais je ne serais pas surpris que certains, peut être plus fragiles ou plus lucides ou plus soucieux du bien commun, ou tout simplement plus désespérés décident de passer à l’acte et deviennent violents. Il y a de fortes chance, malheureusement, que cela tombe sur un fonctionnaire qui ne fait qu’appliquer ce que le chef lui a imposé (et le pouvoir politique et économique s’en fout car cela tombe bien loin de lui). Même pendant les guerres ce sont toujours les pauvres qui tombent, les zélites restant bien à l’arrière et continuant le commerce avec l’ennemi une fois que le sacrifice cathartique de millions de morts est fini. D’ailleurs, notre champion européen de la chimie bayer en est l’exemple parfait : ils ont pu paufiner pendant la guerre sur les juifs dans les camps pas mal de spécialités qu’ils doivent nous vendre actuellement, creusant au profit de la même allemagne, un déficit commercial, imposant de réduire les services publiques. La boucle est bouclée.

        Réponse
      • Agnès : Je continue à penser que nous devrions éduquer nos filles au combat
        Exactement, former autant des guerrières que des guerriers pour combattre toutes les impostures hiérarchiques imposées par la société de conquête qui ne fabrique que de la soumission via la culture de la hiérarchisation, hiérarchisation qui sous-tend la violence et nous ploie sous son joug.

        Hervé_02 : c’est la force principale de ce système: avoir la capacité à dénaturer les gens, à les circonvenir
        Oui. Raison de plus pour créer de nouveaux outils de transformation sociale, des outils parallèles dans le sens du réalisme et de l’adaptatif mais bifurquant dans le but en les appuyant sur la personne plutôt que sur le tout où la conquête noie tous les individus.

        Encore une fois, je ramène ici la révolution sur l’empathie qui me semble l’outil le plus précieux et infiniement disponible dans le temps pour la créer et la perpétuer telle.

        Réponse
  15. Il y a un bouclier juridique qui empêche et empêchera – tant qu’il sera là – nos gouvernants, au hasard, de faire du CDD le contrat de droit commun, de revenir sur la 5ème semaine de congés, de donner à celui qui rachète une entreprise de faire le tri dans le personnel, de dissoudre les principes de sécurité, de discriminer de manière arbitraire les jeunes, les vieux ou d’autres… on pourrait continuer la liste, une très longue liste.
    Ce bouclier s’appelle le droit européen, ce truc dont il faut absolument sortir d’après nos valeureux démagogues.

    Réponse
    • Je ne suis pas du tout persuadé que le droit européen sacralise les 5 semaines de congés payés ou le CDI. Comme ce n’est pas commun à tous les pays de l’europe, il n’y a AUCUNE chance que l’europe empêche la france de mettre fin au cdi ou à la 5ème semaine de congé payés.

      Il est impossible de marquer ‘made in france’ sur un produit parce que c’est discriminant, il est impossible d’interdire l’importation de produits fait dans des conditions sociales dégradantes parce que c’est discriminant, il est interdit d’empêcher d’importer de l’ouvrier logé dans des bidonvilles et payés une misère sans protection sociale, mais il est fortement recommandé de revenir sur tous les acquis sociaux pour opérer un nivellement par le bas fiscal et juridique.

      Oui l’europe protège un peu dès qu’aucun enjeu financier n’est impacté, mais c’est bien maigre. Cela n’empêche pas qu’elle nous protège effectivement des velléités liberticides de nos gouvernants successifs (droite et gauche confondues). C’est dire ou nous en sommes rendus. Un dictateur financier qui nous protège d’un autre dictateur politique.

      Smolsky : oui les oasis des colibris sont une possibilités.

      Réponse
    • Hohoho
      Il y a le ciel, le soleil et la mer
      À l’image du patronat de merde français il y a
      Fillon qui est encore pire que Sarkozy, et plus dangereux que
      Lepen .
      Lepen qui propose qu’il reste quand même un petit kekchose pour les pauvres.
      Macron qui est un Hollande bis .

      Réponse
  16. Hervé_02 : oui les oasis des colibris sont une possibilités.

    Dans la fable de Rami, le Colibri est un guerrier de son propre choix. Mais pour être soldat, caporal ou général il est nécessaire de s’affranchir de soi, de ce qu’on est réellement, de ce que l’on pense vraiment et de s’incorporer ainsi les uns aux autres.
    Sinon, ça marche pas.
    Au pas camarade au pas camarade, au pas au pas au pas…

    Et comment l’éviter en faisant réellement la guerre ?

    Réponse
    • @Smolsky

      Non, je ne pense pas que l’on doit s’affranchir de soi, bien au contraire, il faut approfondir ce que l’on est. Si l’on naît différents c’est qu’il y a une bonne raison. la reproduction sexué, en mélangeant hasardeusement les gênes donne à chaque individu la chance d’être unique et la chance d’apporter possiblement une innovation biologique majeure (même si elle n’est pas perceptible). C’est pour cela que je pense que chaque vie est importante dès lors qu’elle ne nuit pas aux autres.

      Ainsi si chacun est différent et travaille sa différence, le groupe sera plus fort, aura plus d’idées, aura plus de discussions (et de la discussion jaillit la lumière). Je refuse de voir une société de décérébrés interchangeables ou chacun a refusé son soi pour être comme ses frères dans une sorte d’unité molle. Que personne ne devienne hégémonique, certes, mais cela ne veut pas dire refuser son soi, cela veut dire accepter les autres. ce qui est bien différents. 🙂

      Réponse
      •  » l’école de la république est devenue une impasse « h2

        Oh oui chest bien trichte ton tract FN. Procès d’intention et agression

        Réponse
        • @Alain
          j’ai juste la flemme de trouver une extension firefox qui masque la totalité de tes commentaires. Ils n’apportent strictement rien, montrent que tu lis en diagonale sans trop comprendre et laissent penser que tu devrais travailler sur ton amertume, c’est toi qu’elle bouffe de l’intérieur. Bon, j’avoue le html de wordpress, compliqué et emberlificoté n’aide pas à écrire la règle de masquage instantanée.

          Il faudrait juste plutôt que de mollarder me montrer en quoi c’est un tract fn. Mais comme les bas du front qui circulent sur interne en période d’élection, il est tellement simple d’accuser l’autre d’un truc en isme, plutôt que de réfléchir et dialoguer. Il manque plus que la photo à 2 balles jlm2017 et la boucle est bouclée.

          Tu penses que pour transformer la société vers plus de bienveillance envers l’autre l’école de la république est la solution ? c’est bien une pensé de gauche (aujourd’hui ce serait extrême gauche) aveuglée par un fantasme de lendemain qui chantent conspuant les parents qui ne savent pas faire. En attendant l’EN est de plus en plus inégalitaire en cours fournis, creuse de plus en plus les inégalités sociales, arrivent de moins en moins à inculquer le minimum à une classe d’age (pour rappel 30% des jeunes de 17ans on des soucis de lecture). Que ce ne soit pas la faute des profs, je veux bien le croire, mais imaginer que le renouveau viendra du ministère de l’embrigadement est juste un aveuglement coupable.

          Réponse
          • Ça fait deux fois que tu dis  » la boucle est bouclée  »

            Est-ce-que ça apporte quelque chose ? Est-ce-que tu parles de tes cheveux ou alors tu as passé la nuit dans ta voiture ?

            Voici que tu utilises maintenant le mot « bienveillance ».
            Est-ce pour t’opposer à la répression syndicale , cette femme tyrannique ?
            Même pas !

            Quant à tes propos sur l’institution de l’éducation nationale, tu inventes un ministère de l’embrigadement .
            dénigrement personnel en désaccord avec la charte du blog

          • Tu n’as toujours pas pris en considération la répression syndicale.

            Tu es face à ta machine toute la nuit, machine qui ne sert qu’à buter des secrétaires. Comme tu l’a déclaré quelques jours auparavant, t’es ni de droite ni de gauche, c’est-à-dire de droite.

            Cheminement logique.
            Cheminement qui se résume en un titre :
            La fin du salariat ou le renouveau de l’exploitation

          • Ce  » ou » traduit bien entendu un choix politique de classe .
            La droite revendique et négocie au nom et pour tous les salariés.
            Les adhérents de droite ont donc beau jeu d’être les seuls bénéficiaires d’un tel accord qui est la trame fondamentale de l’ordre public social republicain.

            Après tout, c’est peut-être eux qui ont raison.
            M’enfin quand on reconnaît qu’on est con, c’est qu’on l’est à moitié.

    • Herve_02 : Non, je ne pense pas que l’on doit s’affranchir de soi, bien au contraire, il faut approfondir ce que l’on est.

      La description que tu fais ici est celle qui forme des guerrières et des guerriers, pas des soldats.
      Pour faire la guerre révolutionnaire que tu proposes précédemment, ce sont bien des soldats qu’il faut et les soldats sont d’abord des embrigadés, des oublieux d’eux-mêmes, de leur destinée individuelle si tu préfères.

      Encore une fois, je ramène la discussion sur l’exemple du POUM de la guerre révolutionnaire espagnol.
      L’embrigadement y fut un exemple de perdition pour tous, mené à l’opposé du fonctionnement des communs agricoles pleinement anarchistes qu’ils défendaient.
      Ce ne sont ni les anarchistes, ni le peuple qui faisait la guerre révolutionnaire, mais des soldats, que des soldats, rien que des soldats, même si par ailleurs ils partageaient dans leurs rangs des idéaux anarchistes sans les employer pourtant, notamment la désignation de chefs et donc une hiérarchisation qui ne pouvait devenir qu’ambivalente à terme.

      Le même échec par la hiérarchisation à suivi la création du mouvement Greenpeace qui s’y perd maintenant hors de toutes leurs idéologies fondatrices.
      (Source : Une doc sur l’historique de Greenpeace diffusée sur Arte dernièrement).

      Le Che aussi à montré quelque chose d’hybride de ce que pouvait être une révolution anarchiste, mais dans un contexte populaire et culturel où elle ne trouvait plus de racine, la Bolivie, elle ne pouvait que se désavouer et échouer dans ses intentions jusque dans ses rangs.
      La personnalisation de son idéal avec la photo de son cadavre le montre plus que tout alors que celle attachée à son image prise inopinément pendant la célébration de la victoire révolutionnaire cubaine est et reste bien plus haute pour tous, malgrès et justement parce qu’il n’en a pas été le vainqueur déclaré mais le hérault au service de cette révolution populaire armée.

      Réponse
      • @Alain

        Tu es une personne particulièrement désagréable. Tes propos ne sont qu’invectives. tu ne connais rien de moi et donc tu te fantasmes un ennemi que tu peux tacler pour te sentir important, supérieur. Je serais toi, je consulterais, cela te fera du bien. Retourne ta haine contre le système plutôt que contre ton voisin que tu ne juges pas digne de je ne sais quoi. Si tu passes ton temps à te faire des ennemis, pas étonnant que tu t’aigrisse de plus en plus.

        Si tu es aigri parce que tes luttes syndicales n’apportent rien de concret au général, ce n’est pas de ma faute. J’en ai rencontré quelques-un(e)s de syndiqués lorsque je fréquentais les nuits debout, je n’en garde pas un bon souvenir pour la plupart . Et dans le monde de l’entreprise que j’ai connu ce n’était pas forcement reluisant non plus.

        @Agnes

        Comment peut-on accepter une personne dont la présence ici n’apporte qu’invectives, insultes. Si ce sont des nouvelles limites qui reculent la bienséance, je peux m’adapter et m’accorder à ce niveau de discussion, mais je trouve cela très désagréable.
        J’applique la charte du blog et je taille dans tout ce qui la transgresse.

        @Smolsky

        Tu te trompes ou alors tu ne me comprends pas. Approfondir ce que l’on est ne fait pas de nous des guerriers au sens de guerre violente, mais fait (peut faire) de nous des porteurs d’espoir. Ce que nous sommes à la naissance est juste de l’amour. Réussir à rejeter l’embrigadement social en revenant à ce que nous sommes, en approfondissant notre soi, revient à cette ’empathie’ dont tu parles régulièrement en y ajoutant toutes nos compétences propres que l’on peut partager.

        Je ne cherche pas la guerre de société, je me demande juste si on peut changer de système sans cela. De toi à moi je m’en cogne fortement de ce que fait ou de ce qu’est le système car j’ai lâché l’affaire. Tu penses que j’ai envie de me battre pour des gens comme lik (qui est parfaitement heureux dans ce système et trouve tout le monde un peu con) ou des gens comme Alain (qui passe son temps à insulter) ? même pas en rêve, qu’ils restent dans le système qu’ils aiment comme il est.

        C’est comme pour le libre, avant je faisait des install gratos pour du debian (parce que c’est ce que je maîtrise) ou du ubuntu pour éviter que les gens achètent une nouvelle machine en redonnant vie à l’actuelle mais en fait c’est une connerie. Si les gens viennent te voir ok mais si tu proposes c’est voué à l’échec.Ils ont vécu avec une machine qui se farcissait des virus tous les 3 mois, qui plantait régulièrement qui les bloquait dans un système proprio mais dès que le linux laguait 5 secondes tu en entends parler des semaines. Il faut montrer l’exemple mais laisser le peu intéressé venir te chercher.

        Les gens ne veulent pas de liberté, c’est trop compliqué, faut faire des choix, c’est contraignant, ils veulent être dans le troupeau des moutons, c’est hyper rassurant : qu’ils y restent et se démerdent, moi je préserve ma famille les autre… inch allah

        Réponse
        • Hervé_02 : Je ne cherche pas la guerre de société, je me demande juste si on peut changer de système sans cela.

          Ok, nous voici sur le même tempo alors.

          Tout part de ce post :
          https://blog.monolecte.fr/2017/03/16/la-fin-du-salariat-ou-le-renouveau-de-lexploitation/comment-page-1#comment-436330

          Auquel j’ai répondu en suivant :
          ~~~~~~~~~~~~~~
          sympa : aucune Révolution authentique ne s’est jusqu’ici faite dans l’économie des larmes et du sang

          Des mots qui couvrent des viols, de la pisse et de la merde partout répandues
          ~~~~~~~~~~~~~~

          À mon sens, une telle révolution est une révolution de guerre et la guerre ne peut être réaliser que par de la soldatesque sans conscience parce que hiérarchisée.

          Au contraire, une révolution populaire demande des guerrières et des guerriers pleinement conscients d’eux-mêmes, de ce qu’ils sont et des blessures que cela va leur procurer pour vaincre l’apathie des peuples régie par les dominants.

          « La lucidité est la blessure la plus proche du soleil. » – René Char

          Réponse
  17. bon, comme j’étais un poil chafouin de la tournure des évènements et que je ne veux pas perdre du temps à lire ou à répondre à des commentaires déplacés, j’ai fini par faire mon script greasemonkey qui permet de masquer automatiquement les commentaires de certains.

    Je le partage pour ceux qui le désirent (et en prime cela peut masquer les miens pour ceux que cela dérange. Il fonctionne 😉


    // ==UserScript==
    // @name supr_alain_mono
    // @namespace herve_02
    // @description supprimer les commentaires de Alain
    // @include https://blog.monolecte.fr/*
    // @version 1
    // @grant none
    // ==/UserScript==
    var allarticles,thisarticle,pseudo;
    allarticles = document.getElementsByTagName("article");
    for (var i = 0; i < allarticles.length; i++){
    thisart = allarticles[i];
    pseudo=thisart.getElementsByTagName("b");
    for (var j = 0; j < pseudo.length; j++){
    if (pseudo[j].textContent=='Alain') thisart.style.display = "none";
    }
    }

    Réponse
    • Merci

      Réponse
    • Après un peu de réflexion et une journée moins éreintante, j’ai apporté une amélioration pour gagner un peu de rapidité et soulager le processeur en ayant un parcours du DOM plus respectueux de l’environnement et des cycles CPU.

      // ==UserScript==
      // @name supr_alain_mono
      // @namespace herve_02
      // @description supprimer les commentaires de Alain
      // @include https://blog.monolecte.fr/*
      // @version 1
      // @grant none
      // ==/UserScript==

      var allarticles;
      allarticles = document.getElementsByTagName(« b »);

      for (var i = 0; i < allarticles.length; i++){
      if (allarticles[i].textContent=='Alain') {
      allarticles[i].parentElement.parentElement.parentElement.style.display = "none"; }
      }

      Réponse
  18. Ce script, c’est pas du tout dans l’intérêt des salariés . on le voit bien.

    Réponse
  19. Script greasemonkey

    C’est pas une révolution populaire,
    Mes Herveu et bonne année 2017 !

    Réponse
  20. «Qui parle de la dégradation continue des conditions de travail du plus grand nombre? Qui parle de l’atomisation du salariat? Qui parle de la violence au travail, endémique? Qui parle du sentiment d’abandon, voire de stigmatisation des plus précaires, des plus fragiles? Qui parle de l’objectif concret de toute cette production? Qui parle des déprédations qui se font sur les corps, les esprits, mais aussi sur l’environnement? Qui parle de l’absurdité même de l’organisation du travail actuelle, des inégalités qu’elle crée et amplifie? Qui parle des surnuméraires du monde comme machine à produire?»
    – Jean-Luc MÉLENCHON ! (et pas seulement de ça bien sûr.)
    Vidéo I.Diallo de 11 mn seulement sur le pourquoi du 18 mars et Jean-luc Mélenchon : https://www.facebook.com/JLM2017/videos/419806668371592/

    Réponse
    • Croa : Qui parle de […]
      Plutôt qu’aux dénonciation d’effet, j’attends des propositions pour les résoudre, et là, Meluch’ et les autres, c’est le grand n’importe quoi. Y sont bien tous d’accord pour augmenter la police, l’armée et le commerce des armes, au dépend de quoi, du social. au profit de qui ? Du capital.

      M’ enfin, comment tu sors du nucléaire si tu es pour la dissuasion nucléaire en même temps ? Parce que, pour faire des bombes atomiques, y faut aussi à la base de la production nucléaire, y’a pas à tiger.
      Je voterai meluch’ mais pas pour ce qu’il propose, pour le rassemblement du peuple de gauche, c’est tout.

      Réponse
      • moi ce qui me fait peur, c’est que dès que l’on ose émettre un avis contraire à ce que le mélenchon propose, on se fait défoncer par ses aficionados, limite traité de facho… Cela ne m’inspire pas tellement, ces insoumis qui ressemblent (de ceux que j’ai pu rencontrer ou croiser sur les rézos) à une sorte de police politique.

        Enfin, le truc le plus rigolo avec cette candidature, c’est que le mec propose, dès le lendemain de son élection, de faire une constituante tirée au sort puis il se casse et, en même temps, il prépare un programme pour 5 ans. Donc soit il y a une constituante et donc de nouvelles institutions (pas forcément avec lui) et donc un programme décidé par le peuple, soit il y a son programme, mais les 2 sont un peu incompatibles.

        Ce que j’en pense. Enfin avoir reporter sur hollande en 2012, laisse rêveur et me le fait classer dans no-way.

        Réponse
      • Mélenchon…
        En dehors de l’idée de constituante et de sa verve bien à gauche, il est sur le terrain de la relance keynésienne… Les grands emprunts, les investissements, la relance de la croissance par l’investissement d’Etat..

        Moi j’y crois pas. Faut sortir du mythe de la croissance. Du mythe de l’argent et du cycle production consommation.
        Si je vote pour lui (et c’est pas dit) c’est à peu près dans le même sens que Joël.
        Le pire, en votant Mélenchon, j’aurais l’impression de voter utile ;).

        L’idée phare de la VIe république me donne quand même envie d’aller voter pour lui… (mais c’est pas le seul dans le programme duquel je trouve des idées intéressantes).

        Réponse
        • Justement « la règle verte » de la France Insoumise (Ø) n’est pas compatible avec la croissance à l’infinie.
          Donc avec JL Mélenchon et la Ø la croissance c’est fini 🙂

          Réponse
      • Mélenchon va rassembler le peuple, pas seulement «le peuple de gauche». La VIe République c’est ça, rétablir la démocratie qui nous a été confisquée.
        *
        Par ailleurs les périls n’ont jamais été aussi forts depuis la Libération. Le contraste entre JL Mélenchon et la plupart des autres candidats, notamment Hamon, est saisissant ! (Pour ces gens Monsieur Poutine est un diable mais moi je crois que c’est eux les fous !)

        Réponse
        • Croa : Poutine est un diable mais moi je crois que c’est eux les fousL’assassinat de son opposition directe ne désigne pas une personnalité au pouvoir comme saine de corps et d’esprit.

          La personnalisation que pratique meluch’ ne plaide pas non plus en faveur de ses intentions déclarées :
          Mélenchon va rassembler le peuple, pas seulement «le peuple de gauche».

          Le fait que les autres prétendants ne fassent pas mieux ne le dédouane en rien.

          Réponse
          • Les Poussy Riot sont des activistes financées par Soros

          • Croa : Les Poussy Riot sont des activistes financées par Soros

            Croa : Les Femens c’est le même genre d’activistes. Combien sont-elles ? Tu ne trouves pas bizarre que des groupuscules aussi insignifiants fassent la une des médias ?

            Ce qui est bizarre c’est le déni machiste dans lequel tu te contrains !

        • poutine et meluch’ , les meilleurs dans la même folie :

          http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/presidentielle-russe/20120305.OBS2938/russie-les-activistes-de-femen-en-prison-une-decision-politique.html

          Le groupe féministe ukrainien Femen a organisé dimanche 4 mars un happening anti-Poutine, lors du scrutin présidentiel. Un « acte symbolique » qui a valu aux trois activistes un envoi direct en prison, sans même la possibilité de recevoir des vêtements de l’extérieur.
          […]
          « A travers cette action nous voulions tester la démocratie de ce pays. Le monde entier peut voir qu’elle est inopérante. Femen appelle la communauté internationale à ne pas reconnaitre le nouveau gouvernement Russe. »

          Charlie Hebdo – N° 1287 – 22 mars 2017.
          Article : « Les religions ont un sérieux problème avec les femmes. »
          Parution des Femen : Anatomie de l’oppression (seuil).

          Femen : Si nous sommes isolés, c’est parce que les idées universalistes que nous défendons le sont. Nous nous retrouvons dans une situation étrange où même ceux qu’on supposerait être nos alliés tournent le dos à l’idée des droits universels pour épouser des idées communautaristes.
          […]
          une femme libre est une violence pour une société patriarcale, sexiste.

          Ok, je vote meluch’ par identification de classe ouvrière, mais je n’accompagne pas aveuglément son baratin (tchatche, parlote, verbiage, jactance).

          Réponse
          • Les Femens c’est le même genre d’activistes. Combien sont-elles ? Tu ne trouves pas bizarre que des groupuscules aussi insignifiants fassent la une des médias ?

  21. De Filip, sur mediapart
    Pourquoi Mélenchon a toutes ses chances de gagner l’élection présidentielle ?

    Bonne chance aux pauvres, aux Arabes, aux femmes, aux gays mariés ou pas, aux poètes, aux zadistes, aux communistes, aux syndicalistes, aux malades, aux animaux, aux taulards, aux ouvriers, aux cancéreux, aux femmes enceintes, aux délocalisés, aux lycéens politisés.

    Réponse
    • Parce que c’est le meilleur !

      À moins que les français continuent à se laisser manipuler par les médias et les sondages auquel cas le beau Macron sera président, ou peut-être Madame Le Pen comme prévu ? Mais je crois que les temps ont changés donc ce sera Mélenchon 🙂

      Réponse
      • On va tous crever :
        La théorie du gouvernement des hommes a infesté les rapports sociaux.
        Exemple :
        La loi travail dans son article premier stipule que les droits humains peuvent être limités par  » la bonne marche de l’entreprise « 

        Réponse
        • Je viens de regarder l’article premier de la loi travail et ce n’est pas ce qui est écrit, puisque cet article concerne le fonctionnement de la commission d’évaluation de la loi pendant les deux ans qui suivent sa promulgation, dans les limites de l’article 34 de la Constitution (celui qui précise les droits humains, précisément).

          Réponse
          • N’empêche que ça fait partie des « principes » néocons :

            C’était écrit dans préambule article 1
             » les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise »

  22. Poutine est un dictateur…. j’ai un peu peur que le méluch soit de la même veine. Et avec les dérives des institutions, il aurait, au pouvoir, un boulevard pour faire ce qu’il veut, et le peuple n’aurait qu’à fermer sa gueule.

    En un sens, on serait en plein matérialisme historique, ce serait une leçon d’histoire intéressante, bien que douloureuse.

    Réponse
    • Que voulez-vous dire ?
      Il est évident que ce serait une catastrophe si 35 millions d’Africains s’installaient en Europe. Mais pour l’instant, ça va.

      Réponse
    • «Poutine est un dictateur» C’est l’opinion officielle au PS et dans nos médias en effet…. Sauf que les russes l’adorent. On échangerait bien 2 Hollande contre un Poutine !

      – Effectivement les institutions de la Ve République font du Président français un véritable monarque. Monsieur Mélenchon a tellement envie de pouvoirs qu’il propose au peuple une nouvelle république. Il est couillon, non ? 😉

      Réponse
      • Croa : Mélenchon a tellement envie de pouvoirs qu’il propose au peuple une nouvelle république. Il est couillon, non ?

        Le fait qu’il préconise un rapprochement avec la dictature russe est couillon de sa part, je partage ton avis sur ce point, donc.

        Croa : Sauf que les russes l’adorent poutin.

        Ceux qui sont morts assassinés au coin d’un pont ?
        Ceux qui sont déportés dans des camps de la mort ?
        Ceux qui sont bastonnés dans les commissariats à la suite des manifs non autorisées ?
        Ceux qui subissent le dopage sportif institué ?
        Ceux qui sont…

        Alors oui, à part ceux-là, il y a des russes qui aiment poutin, j’en conviens avec toi.

        Réponse
  23. L’arrosoir : Il est évident que ce serait une catastrophe si 35 millions d’Africains s’installaient en Europe.

    Tu peux étayer ta remarque ?
    Une cata pour qui ?

    Réponse
    • Un déplacement de population de 35 millions d’individus serait une catastrophe humanitaire dans n’importe quels sens, moment, circonstances.

      Réponse
    • Non, je me suis assez fais chier à lire le journal les échos pour répondre à Agnès Maillard au sujet de la loi travail.

      Réponse
    • Ok l’arroseur, c’est la méthode réac bien connue que de procéder par une accusation sans en répondre ensuite.

      Je vais pour ma part étayer mon opinion résistante.

      Je pense que l’humain est un nomade, que la sédentarisation le déséquilibre, lui et les sociétés qu’il crée et dont il perd toutes les clés.
      Fatalement… toutes.

      Les migrations des peuples sont une source, un enrichissement permanent pour la modification en profondeur de nos civilisations et non un asservissement sous la conquête.
      Pour ces déplacements, les qualités humaines nécessaires sont énormes et sur tes propos surtout aujourd’hui depuis l’afrique, l’afrique que notre civilisation européenne étrangle encore et encore sans partage.
      Aaaaaah… L’afrique et « la marche de l’Histoire », n’est-ce pas ?

      L’arrosage, as-tu seulement une fois voyagé assez longuement hors de tes frontières sans aucune sécurité pour ta personne, c’est à dire en étant dépendant du bon vouloir des peuples que tu visitais pour pouvoir aujourd’hui estimer un péril là où il n’y a que la normalité du partage ?
      Ne répond pas, la réponse est dans la question, j’en conviens.

      Agnès : Un déplacement de population de 35 millions d’individus serait une catastrophe humanitaire dans n’importe quels sens, moment, circonstances.
      Je ne suis pas d’accord avec toi. Tu parles non de ce que tu entrevois depuis tes idéaux mais de ce qu’on t’inculque d’entrevoir par-dessus les idéaux qui sont les tiens.
      Monétairement donc.

      Y faut brûler tout’ la monnaie épicétou.

      Réponse
      • Non smolsky, l’humain n’est nativement pas un nomade, preuve en est qu’il ne reste pas beaucoup de civilisation nomade bien vivante, pour la bonne et simple raison qu’on ne construit rien, on vit au jour le jour et il suffit d’un couac pour disparaître.

        Au début l’homme était forcément nomade puisque incapable de construire une subsistance pérenne, il devait donc bouger au rythme de l’épuisement du stock sur pied de nourriture. Et il suffisait qu’à un moment il ne trouve pas un stock de nourriture et c’était la faim et la fin.

        Je ne suis pas très calé en bio/svt/whatelse, mais j’ai l’impression que dans le monde animal la majorité des espèces ont un territoire (ou 2 s’il y a migration) et que les sans territoire (les nomades) sont un peu les parias, ceux que l’on a rejeté.

        Bien entendu il y a l’imaginaire new-age, le gobe trotteur qui visite le monde en nomade et qui vit de la ‘bonté de ceux qu’il croise’ (qui eux sont sédentaires et qui doivent assurer pour lui assurer sa subsistance de nomade, un peu à la mode cigale et fourmis). La civilisation s’est construite dès que l’homme s’est sédentarisé.

        Le point tragique actuellement, c’est que l’on ‘force’ à la mobilité les gens pour cause de travail (tiens tu es muté à 500 bornes de chez toi, dans l’usine tartempion). Ce retour en arrière détruit la cellule familiale et l’environnement social de l’individu, cela détruit les liens sociaux des gens et désagrège la société. Il est impossible de s’organiser si tu es tout le temps en mouvement, impossible de construire, impossible de se projeter dans l’avenir.

        Alors c’est achement fun lorsque tu as 20 ans, tu vois du pays, de la civilisation, de la culture, mais lorsque tu arrives à 60, sans chez toi, sans ressources propres, sans ‘matelas’ qui t’assure tes lendemains (potager, famille, amis…) c’est déjà moins fun et bigaré et tu finis par crever tout seul dans ton coin toujours à la recherche d’un nouvel endroit ou te reposer sur ton éternelle route.

        Réponse
        • Hervé : l’humain n’est nativement pas un nomade
          Je ne crois pas qu’à la naissance de notre espèce, genre avant Lucie, il y ait eu une société sédentarisée qui ait assuré la pérénnité de l’espèce. Au contraire, les ADN intercontinentaux prouvent que l’espèce humaine s’est essaimée depuis le centre de l’afrique sur tous les continents, coupant et recoupant d’autres humanoïdes au passage.
          L’ont-ils fait par épuisement des ressources locales ?
          Tu le prétends, mais rien n’est moins sûr lorsqu’on constate les peuples encore un peu nomades qui au contraire se chargent de protéger l’environnement qu’ils traversent dans un souci d’équité avec l’ensemble de ce qu’ils perçoivent d’eux-mêmes et du Monde.

          Hervé : dans le monde animal la majorité des espèces ont un territoire (ou 2 s’il y a migration) et que les sans territoire (les nomades) sont un peu les parias
          Oui, notre espèce est le conquérant des espaces terrestres, du coup, les animaux doivent suivre le mouvement de la sédentarisation avec les conséquences apparentes du parasitisme de celles et de ceux qui choisissent ou subissent le système errant.

          Hervé : il y a l’imaginaire new-age, le gobe trotteur qui visite le monde en nomade et qui vit de la ‘bonté de ceux qu’il croise’
          Essaie un peu, et tu verras la bonté des sédentaires en action lors de ta venue dans ces conditions. 😉

          Hervé : qui eux sont sédentaires et qui doivent assurer pour lui assurer sa subsistance de nomade
          Là aussi, détrompe-toi, les peuples errants et libres tirent leurs justes subsistances d’eux-mêmes, sans piller les ressources de tous par profits comme le pratique les sédentaires, et leur fameux matelas.

          Hervé : tu finis par crever tout seul dans ton coin toujours à la recherche d’un nouvel endroit ou te reposer sur ton éternelle route.
          Crever seul ou à plusieurs, c’est la même chose. 😛

          Se reposer d’une éternelle route ?
          Mais la route est la paix, pas besoin d’attendre un repos éternel pour la savourer !
          Le nomadisme, c’est juste un choix entre la liberté de soi ou le poids des chaînes qu’on ne peut remuer sans douleur.

          « Le pouvoir n’existe que tant qu’on ne remue pas ses chaînes. »

          Réponse
        • Dis Joël, ce que tu dis est très beau… Mais je rejoins Agnès sur un point précis quand elle te demande si tu visualises 35 millions de personnes migrant.
          Avec ta façon de voir, c’est 6 milliards et quelques d’êtres humains qu’il faudrait lâcher sur les routes pour les libérer..
          C’est simplement écologiquement intenable.
          Et pire c’est injuste à l’envers, seulement certains ont droit ce privilège… (en allant jusqu’au bourt du raisonnement) 🙂 .

          Le nomadisme ne peut être l’avenir de l’homme, même si effectivement, je trouve hervé un peu radical dans l’autre sens aussi.

          – enfin on s’éloigne du sujet initial 😉 – quoique, quel meilleur exemple, pour une fin du salariat que le nomadisme généralisé –

          Réponse
        • saxo : Dis Joël, ce que tu dis est très beau…
          Il me semble exprimer ici la majorité de ce qu’exprime le peuple lorsqu’il est seul avec lui-même et non en groupuscules aléatoires.

          saxo : Avec ta façon de voir, c’est 6 milliards et quelques d’êtres humains qu’il faudrait lâcher sur les routes pour les libérer..
          Mais oui, c’est exactement ce à quoi j’aspire pour la pérénité de notre espèce et de toutes celles qui nous accompagnent sur cette planète.

          saxo : C’est simplement écologiquement intenable.
          Oui, c’est intenable de supposer le nomadisme à l’intérieur d’une société de conquête qui prône l’inverse.
          La question est : « Désirons-nous suffisamment changer de société pour s’engager à la modifier en conséquence et à tout prix avant qu’elle ne nous extermine tous ? »
          Toi tu y as répondu.
          Moi aussi… 😉

          saxo : Et pire c’est injuste à l’envers, seulement certains ont droit ce privilège… (en allant jusqu’au bout du raisonnement)
          Aller au bout de mon raisonnement c’est aller à dire que nous n’avons pas le choix pour passer au nomadisme dans son principe dès maintenant.
          « Nous empruntons la Terre aux enfants. »

          saxo : Le nomadisme ne peut être l’avenir de l’homme
          Parce que la mondialisation économique monétaire fondée sur la sédentarisation est un avenir crédible…
          Est-ce juste ça devant l’abîme où nous sommes tous invités prochainement ! 😀

          Enfin, je trouve cette position de confort d’anti-nomadisme mondiale révoltante dans les faits qu’elle suscite aujourd’hui et dans l’esprit inique qu’elle infuse sur le net.

          Réponse
        • Joël :
          « Parce que la mondialisation économique monétaire fondée sur la sédentarisation est un avenir crédible (?)… »

          Qui te parle de ça?
          La sédentarisation n’est pas nécessairement synonyme de « mondialisation économique monétaire… ».

          Les indiens d’Amérique (par exemple), du moins une partie d’entre eux, ont vécu du nomadisme. D’autres étaient sédentaires et construisaient des maisons à plusieurs étages et tout ce petit monde cohabitait, pas toujours pacifiquement.
          L’exemple est intéressant, mais s’ils avaient les ressources nécessaires pour épuiser un secteur avant de se déplacer dans un autre pour ce que la nature pouvait leur apporter, c’est parce qu’il étaient mille fois moins nombreux que ce que nous sommes aujourd’hui.
          Tu fais ça aujourd’hui, peu survivront et la nature sera vite épuisée (y’a déjà pas besoin de ça pour l’épuiser alors…)

          La sédentarisation apporte, au travers de l’agriculture par exemple, des gains de productivité qu’il ne faut pas assimiler a un gain monétaire supérieur, mais à la possibilité de nourrir tout le monde.
          Mais pas que l’agriculture. C’est vrai en matière de santé, d’énergie et de pas mal de trucs.
          Tu vas un peu vite à tout jeter pour prôner un mode de vie qui n’est pas généralisable à l’humanité actuelle.

          Note, j’aime bien ton point de vue, hein? mais il nécessiterait, pour être viable, d’éliminer les 9 dixièmes de la population mondiale… Du moins il me semble.

          Réponse
        • saxo : La sédentarisation n’est pas nécessairement synonyme de « mondialisation économique monétaire… ».
          Mais si, la sédentarisation s’est la privatisation des ressources en surplus et donc l’échange et donc l’armée et la police et donc la monnaie et donc… mac do.
          À quoi sert la monnaie sinon à signifier la propriété personnelle instituée par les forces armées et les tribunaux contre le bien commun ?

          saxo :La sédentarisation apporte, au travers de l’agriculture par exemple, des gains de productivité qu’il ne faut pas assimiler a un gain monétaire supérieur, mais à la possibilité de nourrir tout le monde.
          Le nomadisme permet une meilleure régulation des ressources entre tous, on n’emporte pas son champs avec soi, donc on ne l’extermine pas, surtout s’il est en commun, ce qui est le propre du nomadisme en fait, le commun, bien que cela ne se nomme pas ainsi pour eux puisque dans ce mode de société, il n’existe pas le sens de la propriété institué contre autrui mais juste le sens du nécessaire, puisqu’en errance, on ne peut rien emporter du superflu, contrairement à la sédentarisation qui l’accumule et le recherche même, ce superflu, comme tu l’indiques.

          Il ne faut pas appliquer les conséquences du sédentarisme institué au nomadisme libertaire, comme la nécessité de la descendance puisqu’il n’y a pas d’acquis à transmettre, donc une contraception réfléchie plus effective puisqu’elle va dans le même sens.
          Donc une population mondiale en régression par le nombre et en confort par la redistribution raisonnée des ressources, notamment sans la monnaie, puisqu’il n’est plus nécessaire de les thésauriser, de fait, les nécessités sont en partage partout où nous nous trouvons.

          L’agro-alimentaire n’est plus le même, des jardins communs suffisent à des communautés en transit, toujours pas d’accumulation de produits superflus.

          Ah… La transmission et l’évolution des Sciences humaines… Ben en situation libre, cela se partage et se répand partout également et si ce n’est par le net tel que nous le pratiquons actuellement par le matériel électronique, pourquoi pas par une autre technologie, une autre façon plus économique en ressources vitales ?
          Faut’il pour tous et pour tout la puissance développée dans les pc comme actuellement pour le grand public ?

          ~~~

          Ok, tout ça est du préjugé de ma part, c’est certain au regard d’aujourd’hui.

          Et depuis celui de demain ? 🙂

          Réponse
          • Sédentarisation = privatisation des ressources?

            Non, la sédentarisation, c’est avoir un toit solide au dessus de la tête.
            La sédentarisation, c’est choisir de vivre à un endroit plutôt que de bouger perpétuellement.
            Pour monter un orchestre comme le mien, une certaine forme de sédentarisation est nécessaire, parce que la progression de l’ensemble est due à l’investissement de chacun sur la durée (des années, voire des dizaines d’années) et non sur le passage éphémère des uns et des autres…

            J’ai été en Inde, la première fois avec très peu (j’étais étudiant et j’ai claqué presque tout ce que j’avais dans un billet d’avion). J’ai du tenir un mois en stop, sans grand chose.
            Oui, j’ai aimé ce voyage, j’ai bien galéré, j’ai fait des rencontres et il m’a beaucoup apporté.
            J’y suis retourné. Pas riche, non, mais pas dans le besoin non plus. Bah, je me suis demandé ce que je foutais là. Comment, Nanti de mes devises européennes qui valait 50 fois plus que la roupie, je pouvais prétendre à un quelconque échange… Je me suis dit que ma place n’était pas là… et ça m’a fait relativiser le fantasme du voyage… (j’y ai aussi rencontré des gens et échangé des trucs, j’ai laissé un mélodica pour rien sachant qu’il m’avait coûté une grosse centaine d’euros et que là bas, ce bout de plastique représentait plusieurs années d’économies, et qu’en plus, vu le côté bricolo démerdard des gars, ils étaient bien foutus de le démonter pour analyser le fonctionnement et de s’en construire d’autres avec des matériaux locaux).

            J’ai beaucoup plus à apporter autour de « chez moi » qu’à l’autre bout du monde.

            Tu dis : « il n’y a pas d’acquis à transmettre » si tu considères que les acquis sont les possessions, bah d’accord, mais un acquis, c’est bien autre chose que trois trucs matériels cumulés.
            Les acquis (philosophiques, artistiques ou mêmes technologiques) , on les transmets depuis la nuit des temps, et ce sont eux qui font de nous ce que nous sommes.

            Note, je n’ai rien contre le nomadisme. Mais je ne le prône pas de façon généralisée. S’il convient à certains, il ne convient pas à tous. Il a autant de potentiel que de carences et vouloir le généraliser à tous me semble d’un autoritarisme nuisible, et non constructif.

            Après, il est évident que les nomades, les migrants et autres colporteurs ont contribué de façon fondamentale à nous enrichir (au sens noble), mais encore une fois, ce n’est pas selon moi, une forme de vie à généraliser.

          • Donc, pour essayer de comprendre : tout le monde bouge tout le temps et tout le monde fait un potager multiple : tu es en hiver à un endroit et tu prépares la terre en espérant qu’au moment de planter d’autres nomades seront au même endroit et planteront les légumes du moment et eux espérerons que d’autres nomades seront là pour biner et arroser qui espérerons que d’autres nomades seront là pour récolter et chaque groupe de nomades arrivant dans des ‘potagers communs’ au moment de faire les travaux nécessaires et arriveront dans les potagers communs pour avoir leur part de récolte.

            Même si c’était envisageable (et mon coté réac cérébral à du mal), il faut que les groupes de nomades soit de même nombre. Un groupe de 10 personnes ne peut pas préparer un potager pour 100 personnes. Et un groupe de 100 personnes arrivant au moment de la récolte dans un potager prévu pour 10, ça va être croquignolet le partage de la famine.

            Maintenant, si on imagine ces potagers communs, est-ce vraiment du nomadisme que de permuter d’endroit pour retrouver un semblant de confort plus ou moins identique ailleurs ? Si le but, même pas caché, derrière tout cela est de refuser la notion de propriété cela me semble être un caterpillar pour enfoncer une punaise.

            Tu assimiles la sédentarisation à la financiarisation. Nous sommes sédentaires parce que la monnaie (banque/gtouvernants…) nous impose de travailler et donc nous cloue sur place. De mon point de vue c’est justement faire fausse route. ce serait même plutôt l’inverse : être sédentaire, implique de créer de l’activité à l’endroit ou sont les gens. tu ne peux pas créer une usine dans un désert démographique puisque tu n’auras pas d’ouvrier. De la même raison, les centres d’appels se développent dans les territoires industriels dévastés parce que la main d’œuvre y est abondante et que le turn-over important impose d’avoir un réservoir de personnels, et lorsqu’il devient plus compliqué de recruter (le vivier de demandeur s’épuise) le centre déménage pour d’autres lieux.

            Actuellement, la propriété est accumulée dans peu de mains et on demande à la population d’être le plus mobile possible, preuve s’il en est que le ‘nomadisme’ de la population ne résous en rien l’accaparement des ressources. Ou alors il faut imposer à tout le monde d’être nomade. Avec comme le disait saxo un recul en arrière de 2000 ans en terme de santé publique : compliqué de faire et élever des enfants sur les routes, cela impose donc un réduction de population par mortalité infantile importante et par baisse de l’espérance de vie. Je ne sais pas si c’est un lendemain qui chante.

            Si l’objectif est d’interdire la propriété privé illimité des moyens de production et limiter la propriété à la propriété d’usage autant faire comme cela plutôt que d’imposer un mode de vie qui ne permet que la subsistance et est donc par nature très précaire. Nous nous battons contre la précarisation et ton objectif ultime est de faire de l’ensemble de la population des précaires.

            Cela me perturbe beaucoup.

          • Pour ma part, tout ce que dit smolski me fait penser à ce que les solidaires appellent un espace commun des mouvements sociaux.
            Son nous c’est nous, mouvements sociaux,
            Nos droits contre leurs privilèges.
            http://www.nos droits.org

            Il doit être possible de passer sa vie sans jamais être une seule fois dans la merde et pis c’est tout.

          • Je ne prétend pas rendre la nomadisation obligatoire, juste de la favoriser en utilisant entre autre le principe des communs plutôt que celui de la propriété individuelle, comme l’indique l’arrosoire et en éradiquant celui de la monnaie.

            Il y a quand même un truc à constater dans notre société sclérosée par la sédentarisation, ce sont les grandes migrations vacancières tout de même ! Preuve que le nomadisme répond bien à quelque chose d’enfoui en chacun de nous.

            Après, toutes conditions et prévisions à faire dans ce cas-là sont à créer, on ne peut rien en présager réellement, contrairement à la situation précaire où nous maintient actuellement la privatisation des ressources.

            PS : je suis crevé ce soir, je vous répondrai plus en détail demain matin les amis.

          • « Les grands migrations vacancières. »
            Oui et qu’est ce qu’on entend alors, ça :
            Donnez leur l’indépendance , ils coûtent trop cher !
            Ou
            Un mois de vacances, c’est bien ( pour des ouvriers )

            Bon dimanche smolki, on t’aime.
            Tu es d’une sensibilité rare.

          • saxo : La sédentarisation, c’est choisir de vivre à un endroit plutôt que de bouger perpétuellement.
            Choisir… est-ce un choix que de s’engager contractuellement sur de multiples années d’un coup ?

            Le nomadisme n’engage que le moment.
            C’est au moment où le nomade juge qu’il faut se sédentariser qu’il le fait tout comme ce sera le moment choisi pour aller en pélerinage qu’il le fera de lui-même avec les acquis de l’une et l’autre des conduites sans empiéter sur aucune.

            Le nomadisme combine les deux avantages sans en dégrader aucun.
            Ta vision en inde par rapport à la monnaie est symptomatique du point de vue du nomade que tu étais alors parmi les sédentarisés que tu cotoyais.

            Ce que tu rapportes des indes, je le rapporte de l’amérique du nord où j’étais l’errant sans les ressources pour vivre et combien les sédentaires m’ont alors inscrits dans leurs communautés, offert de partager le labeur de leurs travaux et d’en partager les avantages et en m’interrogeant sur ma migration choisie s’en nourrissant abondamment autour de réunions festives.

          • Hervé : chaque groupe de nomades arrivant dans des ‘potagers communs’ au moment de faire les travaux nécessaires et arriveront dans les potagers communs pour avoir leur part de récolte.
            Pourquoi considérer les nomades comme incapable de sédentarisation le temps qui leur paraît nécessaire à l’endroit et au moment qu’occasionnellement ils se choisissent ?
            Un nomade n’est pas une sauterelle dévorante. Là où il s’inscrit, il participe tout autant à la création et à la divulgation des ressources qu’un sédentaire accompli.

            Prôner le nomadisme n’est pas l’imposer, c’est ouvrir à toutes les façons de vivre ensemble et en partage de toutes les ressources disponibles là où elles sont et non là où on les déporte.

            Hervé : Actuellement, la propriété est accumulée dans peu de mains et on demande à la population d’être le plus mobile possible, preuve s’il en est que le ‘nomadisme’ de la population ne résous en rien l’accaparement des ressources.
            L’accaparemment des ressources est le problème du sédentaire parce que les ressources sont fixées par des accapareurs. Comment les accapareurs pourraient-ils engranger quoique ce soit sans se sédentariser eux-mêmes ainsi que leurs sources de profits ?

            La culture du nomadisme n’est pas une culture contre la culture de la sédentarisation. Sédentaire et nomade, les deux cultures s’ajoutent, chacune protégeant l’autre pour fonctionner au mieux par le partage qu’elles suscitent ensemble.

            Pour faire image, prenons ce site comme étant un lieu de sédentarisation.
            Chacun des intervenants y apparaît en tant que nomade puisqu’il y vient aléatoirement et sous aucune pression. Eh bien, c’est à notre nomadisme couplé au sédentarisme du blog qui nous enrichit tant chacun et y revenir.

            Pour ce qui est de la spécification industrielle, elle est essentiellement consécutive à l’enrichissement personnelle, c’est à dire sans partage (sans équité = sans partage).
            Le productivisme, c’est :
            « Produire toujours plus pour s’enrichir toujours davantage aux dépends d’autrui. »

            Enlevons le productivisme acharné, nous demanderons alors bien moins de spécificités aux industries et offrirons beaucoup plus de possibilités pour s’accomplir individuellement tout en y maintenant une gestion éco-responsable fondée sur l’équilibre de tous et donc sur tout ce qu’elles réalisent.

            Brûler la monnaie c’est d’abord la perdre en point de vue personnel. 😉

          • @Smolsky

            Je crois qu’on ne se comprends pas parce que l’on ne parle pas de la même chose : tu parles au niveau macro-économie (les grands groupes) tandis que je parle au niveau micro-économique (l’individu). Les 2 ne sont pas antithétiques, mais les objectifs des uns s’imbriquent dans les objectifs des autres. Tout dépend de qui décide des objectifs premiers qui vont s’imposer aux autres.

            Ainsi ta conception du nomadisme est une conception un peu bâtarde, qui est une sorte de sédentarisation précaire dont le seul objectif est l’empêchement de l’appropriation de quoi que ce soit. Ainsi si l’on bouge, on ne peut pas emporter son lopin de terre avec soi, ni sa maison (que l’on ne construit pas). Mais dans ce nomadisme particulier, on reste tout de même au même endroit pour cultiver son jardin, mais sans pouvoir faire de provision car impossible à emporter avec soi. Je suppose que l’on ne peut pas avoir un, ou des, animaux car c’est déjà de l’appropriation et donc on ne peut emporter que ce que l’on peut porter soi même.

            Autant te dire que c’est chaud patate. il faut à chaque fois recommencer depuis le début : défricher, labourer, préparer, semer, biner,arroser (et donc creuser un puit à chaque fois) récolter, manger, récupérer les graines et bouger recommencer ailleurs. si on reste plus de 2 années, on s’approprie, on construit une grange, on engrange des légumes pour la mauvaise saison on se sédentarise. Jusqu’à ce qu’un autre groupe arrive et nous fasse remarquer que nous nous sommes appropriés un truc commun et que le potager que nous avions fait pour notre groupe de 10, nous allons le partager avec les 30 qui arrivent. On ne peut pas refuser de se priver pour partager car ce serait ignoblement capitaliste et on ne peut pas demander aux autres de travailler pour mériter pitance car se serait la résurgence du donneur d’ordre qui possède le fruit de son labeur contre celui qui doit travailler pour gagner sa subsistance.

            Je comprends l’idée derrière, c’est une manière de lutter contre la propriété privée par sérendipité : en clair CEUX QUI VEULENT peuvent ne pas avoir de propriété et vivre de la providence divine en espérant que le lendemain apportera suivant nos besoins.

            Ainsi je pense que tu cristallises autour de ton expérience d’errance et des rencontres que tu as faites. Comme je le disais plus haut, c’est une expérience parfaite lorsque tu es jeune et qui te fais maturer par découverte de plusieurs façons d’aborder le monde, mais est-ce un objectif réaliste pour une vie ? Est-tu encore nomade ? Résides-tu dans une maison pérenne avec une famille pérenne inséré plus ou moins socialement dans un groupe stable ?

            J’ai un pote qui vit seul dans une roulotte, sur les routes. Il est parfaitement nomade et vit de ce qu’il arrive à travailler de droite et de gauche. Il n’est pas très vieux (dans la 35aine) et est déjà aigri et pense que 95% des gens sont des cons. Je ne sais pas s’il est très épanoui dans cette vie d’errance.

            C’est une forme d’utopie, un brin masochiste : je ne vois pas en quoi être nomade va empêcher ceux qui ne le sont pas d’accaparer.

          • Coucou Joël, et Hervé au passage.

            Tu dis « Je ne prétend pas rendre la nomadisation obligatoire, juste de la favoriser en utilisant entre autre le principe des communs »

            Bon, ok c’est déjà un peu moins totalitaire comme vision.
            Pourquoi pas…

            Maintenant à ta question : « est-ce un choix que de s’engager contractuellement sur de multiples années d’un coup ? »

            Il suffit de savoir de quoi on parle. Oui c’est un choix. Un choix à assumer. Comme celui d’élever des enfants, de les aimer sur une durée quasi infinie à l’échelle de ta vie. On ne parle pas de faire un serment et de se mettre la corde au cou si jamais on ne suit pas à la lettre ce dans quoi on s’est engagé.

            Je réfute le terme « contractuellement ».
            Quand je me lance dans l’aventure musicale, je le fais avec un groupe d’une trentaine de personnes. Parmi elles, certaines vont partir, d’autres mourir, d’autres arriver et faire vivre l’aventure. Mais la qualité de l’aventure humaine et musicale qu’on mène tient essentiellement à la stabilité du groupe sur de longues périodes.
            C’est d’ailleurs assez rare comme expérience, et assez épanouissant.
            J’aimerais pouvoir te dire que l’aventure est indépendante des individus, que tout le monde est interchangeable et que le noyau peut se renouveler, et évoluer à l’infini.
            Mais ce serait faux. En tant que « leader artistique », si je me barre, l’aventure s’achèvera (même si j’aimerais qu’il en soit autrement – c’est pas moi qui le dis). La progression de l’ensemble, et de chaque individu au sein de l’ensemble est aussi à prendre en compte, et l’évolution de l’exigence aussi.
            L’assiduité des membres et l’investissement de chacun sur de longues périodes est nécessaire à la construction de ce que nous construisons.
            Personne ne signe de papier pour s’engager à quoique ce soit lorsqu’il nous rejoint, note, mais curieusement, on a un taux de présence à chaque répète (hebdomadaire) qui frôle les 90% depuis quinze ans, trois stages entiers d’un w.e. par an, et on ignore les vacances. Et certains qui avaient prévu de se barrer ailleurs sont même restés dans la région, grâce (ou à cause) de cette aventure.
            Pourtant le groupe est composé de gens de niveaux hétéroclites et de milieux sociaux biens différents.
            C’est une micro société très sédentaire qui répond à une certaine auto-discipline (favorisée par la responsabilisation à niveau égal de tous ses membres) et qui permet un épanouissement complètement différent de celui du nomadisme.
            Alors, oui, cet engagement sur la durée est un choix. Un choix assumé et heureux. 😉 .

          • Hervé : Ainsi ta conception du nomadisme est une conception un peu bâtarde, qui est une sorte de sédentarisation précaire dont le seul objectif est l’empêchement de l’appropriation de quoi que ce soit.
            Tu me lis partiellement, je parle de la richesse acquise par le nomadisme au même titre de la richesse acquise lorsque l’on se sédentarise.
            Les deux étant effectués conjointement. Tu sédentarises là où tu le peux et tu nomadises quand tu le veux. En fait, tu cumules les avantages des deux sans rien attenter à personne.

            Mais dans ce nomadisme particulier, on reste tout de même au même endroit pour cultiver son jardin, mais sans pouvoir faire de provision car impossible à emporter avec soi. Je suppose que l’on ne peut pas avoir un, ou des, animaux car c’est déjà de l’appropriation et donc on ne peut emporter que ce que l’on peut porter soi même.
            Le nomade depuis toujours porte avec lui les ressources vitales qui lui sont nécessaires ainsi que ce qu’il faut pour nomader avec.
            Je me suis servi de mon expérience extrême pour montrer ce qu’il en est du nomadisme même sous le plus grand dénuement, mais ce n’est pas une façon de vivre perpétuelle pour la plupart d’entre nous, bien sûr.
            Les p’ tits zozios du bon dieu y z’ ont bien dos sous ce fardeau libidineux de sournoiserie capitaliste.

            il faut à chaque fois recommencer depuis le début
            Pourquoi ?
            Des bras de plus pour préparer comme pour récolter ce qui a été préparé ne sont pas de trop si tes motivations ne sont pas l’accumulation des ressources vitales d’autrui.

            Encore une vision de la cigale et de la fourmi, fable à l’opposé de mes propositions puisqu’elle établi des classes dominantes.

            J’ai un pote qui vit seul dans une roulotte, sur les routes. Il est parfaitement nomade et vit de ce qu’il arrive à travailler de droite et de gauche.
            Effectivement, je vis ainsi pendant mes campagnes et le hors saison de mes travaux artisanaux. Cela ne m’empêche pas de retrouver la sédentarité d’un foyer fixe auprès d’une compagne qui en apprécie tout autant la singularité, jusqu’à ce jour encore…
            Juste je préviens par téléphone du jour précis de mes rentrées, on ne sait jamais. 😉
            Je suis né en 52, pour être précis.

            je ne vois pas en quoi être nomade va empêcher ceux qui ne le sont pas d’accaparer.
            Ni le contraire, pourquoi le ferait-il dans un monde, sinon d’abondance, de suffisance pour tous ?
            C’est là aussi une culture sociale et il y a peu pour qu’elle s’applique rapidement, notamment dans un monde (prochain) agonisant sous un cataclysme écologique devanant plus que probable journellement.

            95% des gens sont des cons
            Sans rollex et fier de, j’en suis de ces 95% de cons, pourquoi le reprocherai-je à autrui de l’être avec moi ? 🙂

          • smolski : est-ce un choix que de s’engager contractuellement sur de multiples années d’un coup ?
            Ce que je souligne c’est que dans cette société là, on n’a pas le choix de nomadiser, on perd son identité sociale et tout ce qui va avec de reconnaissance en le faisant, même à très court terme.

            Ton exemple musical renforce ce que je propose, on n’impose pas le nomadisme comme on n’impose pas le sédentarisme, pourvu que ce soit de la richesse acquise et partagée dans les deux cas.

      • Tu visualises 35 millions de personnes? Il faut au grand minimum 20 litres d’eau par jour et par personne pour juste garantir les besoins vitaux. Et on est loin du bien-être, du confort : juste boire et se laver. On produit aussi 200g de merde par jour, à évacuer et traiter. 72 calories par seconde pour alimenter le corps…
        Et ça, c’est de la survie. Logement, vêtements, relations, activités, loisirs, repos… bref, toutes les dimensions de la vie humaine. Si tu as 35 millions de gus qui débarquent d’un coup quelque part, y a juste aucun écosystème capable d’absorber le choc. Disons, qu’à ce jeu, les pays riches seraient théoriquement les moins mauvais : notre emprise dépasse de très loin les capacités de l’écosystème dans lequel nous sommes implantés : nous monopolisons les ressources d’autres écosystèmes… et en particuliers, ceux des pays pauvres…

        Réponse
        • Agnès : Tu visualises 35 millions de personnes ?
          35 millions de migrants ne viennent pas dans la seconde mais par flux.
          Nous parlons de l’Europe dans sa totalité et de la petite quantité d’européens qui l’habitent en comparaison de sa surface habitable disponible.
          De plus, les européens migrent aussi, je n’ai pas les chiffres, mais bon…

          Tu considères donc que les migrants ne participent pas et qu’ils sont juste parasitaires.
          C’est tout le contraire. Ce pourrait même être la chance de modifier les systèmes en place dans une révolution non plus de confort mais par la nécessité apparente à égalité entre tous !

          Réponse
      • « L’arrosage as tu seulement voyagé assez longuement hors de tes frontières etc…

        Bien sûr que si et d’ailleurs
        Ils le disent bien qu’il faut se distinguer, c’est pourquoi sur mes CV je mets toujours ma photo de l’école maternelle où que je suis déguisé en indien d’Amérique.

        Réponse
  24. Je vois pas le rapport avec les 35 millions d’Africains (pourquoi les africains et pas les cubains ou les slovaques ?)

    Peut être que je m’exprime mal, mais dans quelle partie de mon commentaire, je laisse supposer de tels propos ?

    Réponse
    • J’allions le dire Hervé…
      Dans le genre hors sujet, ça tombait comme un cheveux sur la soupe.
      Après, ça a le mérite d’avoir fait réagir…

      Réponse
    • Vous avez certainement voulu dire que, en Guyane, manifestants et élus se font gazer. Un naze a affirmé sur mediapart que ça ne se produirait jamais en France métropolitaine alors que c’est déjà le cas depuis belle lurette pour les petits élus voire les personnes âgées, le gazage facile quoi.

      Réponse
  25. Il y a de drôles de types qui traînent sur ce forum (Des copains à Fabius ?)
    *
    Désolé Agnès ! 🙁

    Réponse
    • Que nenni, c’est des jeunes issus de la classe ouvrière de période soviet tardive et je suis leur idole.

      Réponse
  26. Suite au post d’Agnès du 17 mars :

    31 mars Nanterre, colloque de lancement de la proposition de nouveau code du travail.
    ( vu sur le site internet de la nvo, ex VO )

    Pour inscrire en grand la question du « travail » dans le débat démocratique !

    Réponse
  27. Ok, ok, ok. Nous sommes quelques-un à nous interroger, à avoir l’audace même, de nous montrer un peu critiques… Mais qu’est-ce que nous faisons maintenant ? Continuer à subir ? Étant donné le rapport de force complètement disproportionné et l’urgence d’un changement total de paradigme, il est probablement important que nous tous nous interrogeons sur ce que nous voulons vraiment ( la révolution, ou que que ce soit d’autre…) et sur ce que nous sommes en mesure de faire pour l’obtenir…Bref… Je n’ai rien dit…

    Réponse
  28. J’ai aussi trouvé cet article très intéressant. La réflexion sur le productivisme et sur l’inutilité des finalités d’une grande part de ce qui est produit à l’occasion du travail est très intéressante.
    Ce qui est en cause dans ce système, ce n’est pas le travail en lui-même parce que le travail est une composante intrinsèque à l’être humain en tant qu’être social. C’est par le travail que l’être humain s’inscrit dans la société dans laquelle il vit, se rend utile à cette société. Il suffit par exemple d’écouter et de lire ce que Christophe Dejours dit du travail vivant pour s’en convaincre. Christophe Dejours est chercheur en psychodynamique du travail au CNAM.
    Ce qui est en cause, c’est au contraire le cadre dans lequel s’inscrit le travail humain. Ce cadre, c’est le capitalisme, et particulièrement le capitalisme sous sa forme néolibérale et mondialisée. Dans le capitalisme, le travail s’inscrit de façon extrêmement majoritaire dans l’emploi, le marché de l’emploi étant une des institutions principales du capitalisme par laquelle le travail est subordonné, soumis à la logique du capital. C’est le capital qui impose ses propres finalités au travail. Dans la logique capitaliste, ne sont considérées comme travail que les activités humaines qui s’inscrivent dans un emploi et qui, par là, valorisent du capital. Voilà pourquoi, par exemple, le discours dominant prétend que les fonctionnaires ne produisent rien, ne travaillent pas. En effet, le travail des fonctionnaires s’effectue en dehors de l’emploi, ce qui subvertit la logique du capital.

    La question n’est donc pas de se demander comment sortir l’humanité du travail, mais comment sortir le travail humain de la logique capitaliste, donc de l’emploi. Dans ce domaine, la question du revenu de base universel peut paraître séduisante au premier abord. Mais quand on regarde le revenu de base tel qu’il est conçu par ses défenseurs, il ne remet absolument pas l’emploi en cause et ne se propose absolument pas d’émanciper le travail humain de la logique de l’emploi. Le montant de ce revenu de base est identique pour tout le monde et n’est absolument pas suffisant pour vivre. Qui souhaite vivre décemment doit donc en passer par l’emploi, et donc par le dictat du capital, pour pourvoir à sa survie matérielle.
    Le sytème du revenu de base a d’ailleurs déjà été expérimenté dans l’histoire : en Angleterre à la fin du XIXième siècle, au travers du système Speenhamland. C’est l’anthropologue hongrois Karl (Károly) Polányi qui a analysé ce système : il montre que celui-ci s’est soldé par une baisse généralisée des salaires. En effet, dans un tel système, dans lequel tout le monde perçoit déjà un revenu financé par l’État (donc par l’impôt), les employeurs estiment qu’ils n’ont plus qu’à verser un complément à ce revenu, complément qui permet aux travailleurs d’atteindre un revenu égal au SMIC. Les salaires baissent donc de ce fait. Et dans le système actuel, le revenu de base accompagne parfaitement son évolution vers une ubérisation intégrale du travail. L’ubérisation du travail transfert celui-ci du marché de l’emploi vers le marché des biens et services, ce marché étant beaucoup plus précaire et aléatoire pour les travailleurs que le marché de l’emploi. C’est effectivement le retour au travail à la tâche. Dans ce cas-ci, le revenu de base conviendrait parfaitement pour pallier à l’extrême pauvreté induite par le travail à la tâche. Mais avec ce revenu de base, on ne sort absolument pas de la soumission du travail à la logique du capital et ce système jette les travailleurs dans une très grande précarité.
    Il faudrait d’ailleurs se poser la question de la différence entre les termes « revenu » et « salaire ». Le mot « revenu » pose la personne qui en bénéficie comme un être de besoins, comme un consommateur, à qui ont octroie de l’argent de poche, le revenu, pour subvenir à ses besoins de consommation. N’est-ce pas infantilisant et humiliant que d’être considéré uniquement comme un consommateur à qui on donne généreusement de l’argent de poche pour consommer ? Le salaire, au contraire, pose le travailleur comme un être producteur de valeur, de richesse, dont celui-ci tire le fruit.

    En revanche, le système du salaire à vie, porté par Bernard Friot et le Réseau Salariat, est, lui, très émancipateur pour le travail puisqu’il se propose d’extraire le travail humain de la logique de l’emploi et du capital.
    La puissance du salaire à vie réside dans le fait qu’il repose sur des institutions qui existent déjà et qui subvertissent l’emploi et le capitalisme. Ces institutions sont les suivantes : le régime général de sécurité sociale (financé par la cotisation sociale), les retraites par répartition (financées par la cotisation), la qualification personnelle et le statut de la fonction publique. La cotisation sociale finance le salaire des personnels hospitaliers, la continuation du salaire des malades, le salaire des indépendants de santé conventionnés, et les investissements hospitaliers. La cotisation retraite finance la continuation du salaire, pour les retraités qui ont une pension proche de leur dernier salaire. Une partie de l’impôt finance le salaire des fonctionnaires d’État. Le salaire des fonctionnaires d’État est d’ailleurs rattaché à leur personne et à leur qualification personnelle, contrairement aux salariés du privé dont le salaire est rattaché au poste de travail.
    Les personnels hospitaliers, les retraités percevant une pension proche de leur dernier salaire et les fonctionnaires travaillent en dehors de l’emploi ; leur salaire peut être considéré comme du salaire à vie. Si ces institutions sont attaquées de façon tellement acharnée par les politiques néolibérales depuis maintenant une trentaine d’années, c’est bien parce qu’elles subvertissent la logique capitaliste.
    La salaire à vie se propose de généraliser le fonctionnement de ces institutions à l’ensemble de la vie économique et du travail. Il s’agit donc d’assumer que les travailleurs sont les seuls producteurs de valeur économique et de richesse. A ce titre, ils sont les seuls à devoir en bénéficier à travers les salaires et les investissements. Le système du salaire à vie se propose de conférer aux travailleurs l’intégralité de la maîtrise de la richesse produite par le travail. Ce n’est que comme ça que les travailleurs pourront reprendre la maîtrise sur leur travail, sur le sens qu’ils donnent à leur travail, sur les orientations données à la production, etc. Il s’agit donc aussi, par ce système, d’élargir le champ de la démocratie au monde du travail. Dans un régime politique qui se prétend démocratique, il est quand même étonnant qu’on tolère que le monde du travail fonctionne de façon totalement anti-démocratique et autoritaire. Et les gens passent quand même une très grande partie de leur vie au travail. Dans ce système, enfin, les travailleurs seraient co-propriétaires d’usage de leurs moyens de production.

    Pour connaître en détail le fonctionnement de ce système, je renvoie à toutes les vidéos de Bernard Friot disponibles en ligne, à tous les articles et à tous les livres dont on peut trouver les références sur le site du Réseau Salariat.

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  1. Petites mains et gros mépris - Le Monolecte - […] une nouvelle réforme du Code du travail est dans les tuyaux. Une réforme portée par le mépris de classe…

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