Il y a six mois, j’avais serré la main du conducteur offset qui partait enfin à la retraite. Aujourd’hui, la moitié des machines a disparu, les étagères à papier sont vides, il reste le patron, l’infographiste et la typographe.
Tout vient à point à qui sait attendre, mais depuis plus d’un mois que je rongeais mon frein, j’ai bien cru ne jamais voir le bout de ma première grande aventure éditoriale.
On ne naît pas femme, on le devient, écrivait Simone de Beauvoir dans Le Deuxième sexe. En fait, l’étude de l’éthologie et la longue observation des personnes que j’ai la chance de côtoyer m’ont enseigné qu’on ne naît finalement pas grand chose, ce qui ouvre un vaste champ de possibles, de la même manière qu’on ne naît jamais seul au monde, mais avant tout dans le regard des autres.
L’épopée de Marie, petite mère courage, nous ramène une fois de plus — et sûrement pas la dernière — dans le bled-en-chef pour une énième péripétie administrative. L’épisode deux de la course d’obstacles régulièrement imposée aux précaires pour leurs miettes de droits sortira en exclu-lulu dans le numéro 43 du Fakir national, à s’arracher dans tous les bons kiosques dès samedi 28 novembre.
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