J’ai su que ça allait être une grande journée dès que je suis sortie de la douche en m’inversant le coude par la faute d’une culotte hargneuse planquée en embuscade devant le caillebotis qui me tient lieu de tapis de lavabo.
Entre les discours creux, les opérations de sape de la société, les petites phrases assassines et le blanc-seing délivré chaque jour à la médiocrité ordinaire, une obscénité chasse une saloperie et on perd le compte de nos louches de merde quotidiennes.
J’avais, en fac, un ami qui s’appelait Louis. Un gothique, comme il se définissait lui-même. C’est à dire un grand garçon pâle et mince, toujours habillé en noir, avec une petite touche de lugubre qui rendait son accent toulousain délicieusement incongru.
Il y a quelques jours, une belle boutique flambant neuve était inaugurée au bled. Événement relativement rare et d’autant plus remarquable que cette boutique a une histoire.
La ballade irlandaise qui me tient lieu de sonnerie de portable m’arrache subitement de ma sieste quotidienne : tu devrais y aller ; je n’ai jamais vu autant de flics devant le lycée ! La minute d’après, je m’engouffre en titubant dans mon carrosse de combat, la joue encore marbrée des plis de mon oreiller.
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