Samedi soir, on remet le couvert pour la grande nuit des morts, pour la troisième année consécutive. Si Halloween a perdu pas mal de terrain en France ces dernières années malgré son implantation commerciale forcenée, il y a au moins un petit quartier rural qui résiste encore et toujours au reflux mortuaire… mais c’est à la sauce gasconne.
Sincèrement, j’adore les Gascons et pas seulement parce que je suis cernée et qu’ils ont presque tous des fusils de chasse non cassés négligemment portés en bandoulière, ou parce qu’un bon gros litre de mon flux si sanguin m’a été légué par ma grand-mère gersoise ou encore parce que quand ma fille parle, mes amis natifs du coin se fendent d’un immense sourire et me balancent un aussi très chantant : ha, en voilà une qu’on comprend enfin !
Non, j’adore les Gascons parce qu’ils ont un sens de la convivialité particulièrement aigu que je n’ai jamais retrouvé ailleurs.
Déjà, le Gascon est un bon vivant. Un très bon vivant. Avec toujours une bonne raison de se taper une tartine ou de rincer un godet. Le tropisme du Gascon est purement viscéral. Si tu as besoin d’un coup de main, il suffit de le demander. Mais ça marche toujours beaucoup mieux si tu proposes une bouffe en échange. Ou un verre. Mais je pense qu’avec une bonne bouffe, ça marche toujours mieux. Le Gascon va à la tablée comme le général à la bataille : avec allant, enthousiasme et truculence. Ici, entre Les Experts sur TF1 et une bonne escargolade, y a pas photo, l’usine à cerveaux disponible est toujours perdante. C’est peut-être pour cela que le Gascon des campagnes est plus rétif à la propagande de bas étage et que les deux pieds solidement ancrés à la terre de ses ancêtres, il n’en a pas moins le cœur qui penche principalement à gauche. Socialos de père en fils, propriétaires terriens itou, mais comme on sait vivre, on n’est point aigris. On se démerde des plus mauvaises situations et on n’oublie pas de faire tourner la terrine à table.
Si tu te tiens bien au courant, tu passes toutes tes soirées de week-end dehors, dans un bled ou un autre, à d’immenses tablées de 200 ou 300 personnes qui s’enquillent des carcasses de canards, des bœufs à la broche, des fideuas — pour changer de la paëlla — des sardinades, des escargolades, des tas de trucs qui finissent par ades
et qui promettent une hécatombe de bestioles prêtes à manger et une tripotée de conversations animées et de ventres bien tendus.
Même quand il s’agit de sport, on n’est jamais trop loin du buffet !
L’autre jour, j’ai découvert qu’il y avait une foultitude de compétitions sportives qui se doublaient d’un versant gastronomique. Comme le Bike & Run de Mauvezin. Là, comme ça, ça fait acculturation américaine et muscles saillants, oints de la sueur produite par l’effort intensif. Oui, sûrement. Mais cette compétition s’appelle aussi La Ronde du foie gras. Cela rectifie quelque peu la perspective. Deux gars, un vélo, un qui pédale, l’autre qui cavale et arrêt au stand régulier pour échanger la monture et s’enfiler prestement une tartine de foie gras. Il paraît que chaque concurrent engouffre dans les 100 g de foie gras. Plus le pain. Pas un truc de fillette, donc !
Il y a une autre course dans le genre, mais dans celle-là, au stand, on se recharge à la Colombelle, un vin blanc de pays. Je crois qu’il y a aussi un autre marathon qui se conjugue à l’Armagnac. Je comprends le concept, mais je peine à imaginer comment l’on peut survivre concrètement à ce genre d’épreuve.
Et même en sachant tout cela, je ne me suis pas franchement méfiée de la troisième édition de la nuit des fripouilles de mon coin de cambrousse battue par les vents et arpentée par les sangliers en goguette. Tout commence comme d’habitude avec les mouflets déguisés en sorciers qui courent comme des dératés en plein champ pour aller racketter les maisons du coin et les parents, tous de jaune fluo revêtu, qui peinent à suivre leur énergique progéniture. On ne remerciera jamais assez la Sécurité routière de nous avoir fourni aussi abondamment ces élégants déguisements à bandes réfléchissantes qui sont si seyants au clair de lune, le long des routes de campagne !
À la deuxième maison, les hôtes nous ont vus arriver et à côté des saladiers de bonbecs, ils ont déjà dégoupillé les premiers verres d’apéro. Je ritualise ma convivialité naturelle et me jette un Get 27 derrière les mirettes. Ça rafraichit l’haleine sans trop ramoner l’œsophage. Et hop, on reprend la course dans le sillage des nains surexcités. Parce que dans notre campagne, entre chaque voisin, il y a un joli paquet de centaines de mètres, la tournée d’Halloween a vite fait de ressembler à une épreuve de demi-fond. Et paf, ça recommence ! La version gasconne d’Halloween, c’est bonbons ET apéro. Et comme il n’y a pas de Get 27, je me continue au Ricard. Et on enchaine au pas de course. Comme je m’entretiens, désormais, je ne souffre pas trop du rythme endiablé, mais quand même, avec toute cette agitation, le sang circule plus vite et l’alcool aussi. On passe le champ de brebis et un jeune repère un agneau nouveau-né avec encore le cordon ombilical qui pend. Et oui, c’est très roots, Halloween chez les Gascons, option Nature et Découvertes, mais en vrai, sans le décorum bobo de centre-ville. On finit la séquence émotion chez 30 millions d’amis avec l’agnelet et on repart au galop, vers le rectangle de lumière suivant. Et paf, un autre Ricard, mais léger, s’il vous plait. Léger ne doit pas être gascon, mon verre est jaune foncé très opaque et plein à ras-bord. Là, d’un seul coup, j’ai l’impression de jouer dans le remake de la tournée du facteur dans Bienvenue chez les Ch’tis. Et je fais super bien Kad Merad, mais avec plus de cheveux. Et on repart en courant, façon La Chasse aux trésors. Je sais maintenant pourquoi les Gascons ne sont jamais devant leur télévision : les émissions, ils se les font en live et c’est nettement plus drôle.
Deux heures à ce rythme et nous voilà, les poches de bonbons pleines – mais pas seulement – à la dernière maison. J’ai un sourire niais vissé sur les lèvres et je ne sais absolument plus où j’habite. Je me dis qu’il suffit d’attendre que quelqu’un reparte vers mon secteur, mais personne ne fait mine de bouger. Et l’apéro continue de plus belle. D’autres gens surgissent du néant, des inconnus qui me reconnaissent. On parle fort en éclusant nos verres et en dévorant des amuse-gueules de circonstance. Je tente d’avoir l’air normale en me calant contre le montant d’une balancelle, mais je ne pense pas avoir vraiment fait illusion. Manière, tout le monde s’en fout et je remarque que d’autres parents penchent dangereusement d’un seul côté. On va bientôt être mûrs pour la chasse au dahu. Certains me mettent en boîte au sujet de ma soudaine activité cycliste, fort remarquée et commentée dans le bled. Pas un qui n’ait déjà eu l’occasion de me dépasser pied au plancher sur une route secondaire, se réjouissant de me laisser pédaler en rythme dans le rétro. Demain, tu ne vas pas aller bien loin sur ton vélo, hein ?
C’est ce qu’on verra, Gascon d’importation ! Voilà maintenant plus de 20 ans que je vis sur la terre de mes ancêtres, alors, forcément, il y a maintenant en moi quelque chose de cet air bravache et de ce goût du défi.
Je suis rentrée au radar à la casbah, éclairée par la lune presque ronde et guidée par le Minilecte même pas fatigué. Et le lendemain matin, faisant fi de ma gueule de bois et d’une certaine lassitude, j’enfourchais avec panache mon fier destrier de métal et partais d’un vigoureux coup de mollet tutoyer les rondeurs assassines des vertes collines du Gers.
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Bon sang, on s’amuse bien par chez toi !
Lu et approuvé !
J’ai le souvenir de quelques virées étudiantes en compagnie de Gascons, et qui n’étaient pas tristes, con !
C’est vrai que le Ricard a certaines propriétés. médicamenteuses… 🙂
Conformisme rustique… ouais… on peut voir ça comme ça. N’empêche que je me suis bien amusée, que j’en avais vachement besoin, qu’à travers les vapeurs d’alcool, j’ai eu des conversations très intéressantes avec des tas de gens différents et passionnants et que si j’ai tourné au Ricard, c’est parce que je n’arrive vraiment pas à boire du whisky. J’aime vraiment beaucoup mes amis gascons et leur drôle de caractère, j’aime bien les moments que je peux passer parfois avec la communauté du coin et je me contrefous de passer pour une pedzouille aux yeux des autres.
Trouver qu’Halloween est une fête sympa et qu’elle est plus "authentique" à la campagne qu’à la ville, ça c’est bobo. Cultiver son paradoxe en même temps que son jardin ne l’est pas moins.
On a ça aussi par chez nous : des beaufs qui lisent Sud-Ouest, votent CPNT et marchent au Ricard.
On peu dire non au foie gras chez toi?
On peut tout de même aimer… Mais n’est-ce pas un peu surfait ce conformisme rustique?
Tous les Gascons ne sont pas ainsi et tant mieux. (Quoique par chez toi… ?) L’authenticité personnelle existe sûrement aussi heureusement ! Boire autre chose que du Ricard, ça se fait de plus en plus et ça ne gâche pas les bons moments, au contraire !
(Par contre de cette histoire de bonbons, je n’y ai rien compris !)
Que de bons souvenirs me rappelle ton récit.
Merci beaucoup, rire partagé…
Ya un permis à points pour être naturalisé gascon? Avoir lu et apprécié "Bidoche" de Fabrice Nicolino, http://bidoche-lelivre.com/ ça donne un bon (halte à la viande industrielle) ou un mauvais point (il cogne méchant sur le foie gras)?
Suis plutôt alpine, mais les Pyrénées c’est peut-être pas mal?
Oui, je sais, avec leurs conneries, dire qu’on habite un coin où il fait bon vivre et où l’on apprécie la compagnie des gens, tout de suite, ça fait Pétainiste. C’est chiant, à force.
@ jardin : ben oui… merci pour ce lien… on est quelques uns comme ça à pas voir d’un bon oeil la culture de la bouffe de viande, à la fois pour des raisons de goûts culinaires, mais aussi pour des raisons plus "écologiques" de conscience de l’impact de l’industrie productiviste autant que de l’élevage traditionnel sur les écosystèmes et à plus large échelle sur la biosphère…
sauf que voilà : ça touche de très près à la culture de la bonne chair, de la bonne vie … et que c’est très mal vu de ne pas manger de viande en général, rien que dans les relations obligatoires de restaurants collectifs au travail, avec les collègues, mais aussi avec les patrons quand on est cadre et qu’on est obligé de subir un "partenaire" d’affaire dans un restaurant…
et puis la formation du goût… souvent ça part de ce qu’on a vécu dans sa famille de viandards et d’alcooliques traditionnels bedonnants… et plus tard si justement on se met à faire de la course à pied, de l’escalade, de l’alpinisme ou de la rando… c’est souvent par rupture avec une culture parentale traditionnelle lourde…
c’est peut-être aussi une question de génération. j’ai cinquante ans. beaucoup de gens parmi mes aînés en matière d’escalade, de sport de plein air, étaient en même temps végétariens…
beaucoup aussi avaient remplacé le gros rouge de papa par le pêtard, ce qui à mon sens n’était pas très malin…
C’est de "l’identité régionale"?
Il y avait la fête de la boule urgossienne le même samedi. J’ai participé au concours l’après-midi (cela faisait plus de vingt ans que je n’avais pas joué mais je n’ai pas été ridicule et de toute façon cela n’aurait pas été grave). Le soir, repas convivial bien arrosé, 130 personnes environ, et l’armagnac… Heureusement que n’habitant pas très loin, ma compagne et moi, pouvions rentrer à pieds.
Il y avait des gosses déguisés pour Halloween.
Lundi matin, j’emmène des amis au domaine de Joy : deux têtes en citrouille trônaient à l’entrée.
A bientôt
Salut, voisin! 130 pour ton bled, c’est pas mal : ça fait pas loin de la population du village ;-). D’ailleurs, on a eu des défections à la tournée des fripouilles à cause de ce repas. Comme quoi, entre la bouffe et la gnôle, c’est toujours la bouffe qui gagne.
Ouiiiiinnnn !!!
J’veux vivre en Gascoooogne !! M’en fous de l’adsl et du dégroupage. Veux faire la ronde du foie gras. 100g sans pb, et je survivrai à l’Armagnac. Ah bon faut courir ? Tant pis je reprendrai des tartines.
Réveil. <Soupir> Bon ben c’est pas tout ça faut que j’aille au boulot et mon boulot c’est ici … <Gros Soupir>
Tu sais que finalement t’es une peau de vache Agnès 😉
la bonne bouffe est la chose la mieux partagée dans l’humanité me semble-t-il… c’est un réflexe humain de partager son humanité "animale", affective, autour du repas…
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Merci pour cet excellent billet, qui réchauffe le coeur quand on est loin de sa Gascogne natale !
Ah, les sourires pincés des moralistes de la "bonne pensée" ! Après le texte d’Agnès qui m’a tant fait rire, qui m’a tant réchauffée de simple humanité, que ces commentaires bien-pensants me plaisent !
Ici, on a tendance à organiser les championnats de monde de soupe au pistou, c’est ma pote Marie qui a gagné, ronde comme une queue de pelle, faut dire qu’elle sortait du grand concours de Boules et Gadisses, Ricard et rosé à volonté. Parfois, on tape même la farandole en pleine rue du centre-ville sans scrupules, et pêtés comme des coings.
Même parfois, on parle provencal, on joue du bendir en même temps, et on est de gauche sans être végétarien, c’est dingue, non ?
Le peuple, vraiment parfois, c’est du n’importe quoi !
Allez, j’résiste pas à quelques images : http://www.youtube.com/watch?v=VjaR…
J’ai croisé ce matin l’une des protagonistes de l’Halloween gascon et j’ai frimé en précisant que j’ai pu me faire une grande boucle en biclo le lendemain matin. Elle a plissé les yeux et m’a répondu :
Hier soir, rebelote sur la diététique de l’effort. 2h30 d’escalade, je suis enfin montée en tête (@ Alexandre : j’avais deux tuteurs à moi toute seule et ça s’est super bien passé, facile et tout, aucune erreur d’assurance, nickel, aisance et pure bonheur de la grimpe!) et j’étais tout fiérote en redescendant. Ensuite, on est passé aux choses sérieuses avec banquet jusqu’à 23h et plein de victuailles, de jaja et d’Armagnac pour faire glisser le tout.
Même un dépressif serait jovial à ce régime-là!
tiens bon la barre!!!
ca me rappelle etrangement mes premières années festives dans les Landes, avec une collegue "pompier"….que je n’arrivais pas à suivre…
C’est sûr qu’avec de telles considérations le monde va bouger façon puzzle. Un coup de rillette, un coup de pédale, un peu de moulinette, de en tête audacieux et de rappel, avec le noeud adéquat, sur le caillou histoire de doper les glandes, un coup de jaja suivit d’un coup de foie gras.
Ca promet dur. La révolution ne saurait attendre…elle se fait sur le caillou comme exutoire qu’on trouve.
Désolée de te décevoir aussi profondément, Fao : je suis aussi un être humain, avec ses hauts et ses bas et là, je suis plutôt dans un gros creux de moral. Tu ne peux pas être chaque jour de ta vie au taquet, le couteau entre les dents. Des fois, tu as juste besoin de recharger les batteries, de retrouver la chaleur des petits échanges humains, de te souvenir, en fait, de ce pour quoi tu te bats quand tu es gonflé à bloc!
La révolution? Pour en réussir une, il y faudrait beaucoup de joyeuses convictions non? Je rêve d’un bon soulèvement poétique… Je trouve qu’Agnès s’y entraîne sérieusement là! Parce que, pardonnez-moi mais, "c’est pas le cerveau qu’on suce!" Ne m’en veuillez pas Fao , je suis gasconne mais pas trop… 😉
ah tient ! un gros creux de moral ?
je me demande si ce n’est pas un peu la saison.
et si ce n’est pas aussi à cause de ça que l’on fête les morts à ce moment là, pour exorciser une angoisse latente et collective ou partagée inconsciemment…
moi dans ce genre de moment j’ai beaucoup de mal à me botter les fesses pour aller courir ou autre…
et en cette période, j’ai le ventre fébrile d’angoisse parce qu’une rentrée de plus s’ouvre sur un total vide d’emploi, aucun retour à mes diverses démarches de propositions de service, de recherche de clientèle ou d’employeur… rien, sinon partout une expression larvée d’inquiétude économique de tous les entrepreneurs que je rencontre et qui me disent ne pas savoir combien de temps ils vont tenir après plusieurs années moroses !
alors
même si je n’aime pas beaucoup les ambiances de bouffe et de fêtes populaire, je comprends bien qu’on s’y raccroche pour faire passer l’angoisse…
quant à la révolution…
je n’y ai jamais cru bien que je sois convaincu que le système économique et social dans lequel les dominants nous détruisent la vie soit radicalement mauvais !.
TIens – interessant, je ne savais pas a quel point Halloween a envahi la France. Historiquement la premiere celebration a eu lieu en 1996 a St Germain en Laye ..Ou est l’ Academie Francaise? aller directement a la source, Samhain serait plus authentique et moins "US copycat ".. Qu’en sais je ? ce que je viens de lire la: http://french.about.com/library/bl-…
En fait, Halloween floppe clairement en France, par contre, toute occasion de faire la fête est toujours la bienvenue.
Moi aussi je pense être un humain, même si je garde le couteau entre les dents et que là ou je passe on me prend pour Attila, je crame tout sur mon passage quand je ne suis pas d’accord et qu’on me prend pour un crétin, c’est atavique. Aucun blabla ne changera ça. Si je dois frapper, je frappe…
Un billet qui m’a fait rire aux éclats!!! Merci Agnès!
Tu sais ce qui m’a frappée (comme le champagne, par exemple), cher Monolecte ? Un seul slogan pour ton texte, comme un pied de nez : "À consommer sans modération !"
Et c’est une alcoolodépendante, désormais (pour aujourd’hui) abstinente, qui te le dis ! (Ou si tu préfères, une alcoolique non pratiquante.)
Quel bonheur de sortir de l’imbitable politiquement correct de nos lucarnes pour abrutis !
Merci !
Dominants-dominés, tu parles !
Cela me fait penser à ça, pensée du soir :
"""L’anarchie symbolise la libération de l’esprit humain de l’aliénation de la religion, la libération du corps humain de la domination de la propriété, la libération des chaines qui nous lient à l’oppression des gouvernements. Elle défend un ordre social fondé sur la libre association entre individus. (Emma Goldman).
Le concept était pur et simple,vrai. Il m’a inspiré. Il a allumé en moi le feu de la révolte. Mais finalement, j’ai appris la même leçon que Goldman, Proudhon, et bien d’autres, que la véritable liberté s’acquiert au prix de sacrifices et de souffrances. La plupart des hommes croient vouloir étre libres, mais la vérité est qu’ils se complaisent dans le carcan de l’ordre social, des lois rigides et du matérialisme."""
Extrait de Sons of Anarchy…
anarchy et liberté…
ben voyons…
c’est repris par les uns autant que par leurs "opposants", rivaux et valorisateurs !
les néo-libéraux aussi prônent la libre association entre individu, la libération de l’aliénation aux différents scrupules sociaux et moraux bridant l’initiative entreprenariale etc…
et à les lire, on les sens tout autant révoltés par les moralismes de toutes sortes qui fondent les sociétés traditionnelles…
et puis ça va comme ça hein les sacrifices et les souffrances au prix desquels s’acquière la "véritable" liberté ! les religions aussi tiennent ce genre de discours. c’est quoi la "véritable" liberté ?
le feu ça brûle. et une foi que vous avez brûler je ne sais quoi avec la révolte : que construisez-vous ?
Paul,
Lire avec un peu de recul nécessitant une dose de second degré : ça vous arrive jamais ?
Ce qui est drôle, c’est de voir repris ainsi du Emma Goldman pour tenter de donner un peu de fond à un style de série téloche qui habituellement n’en nécéssite point.
Pour rappel, Goldman fût déclarée la femme la plus dangereuse d’amérique par Hoover, mais à une toute autre époque, et il y a là une décontextualisation assez étonnante.
Il ne s’agit donc pas de dogmes à priori, mais de reflexions sur l’utilisation des dogmes.
non sans blague !!!
ben c’est précisément parce que j’ai pris beaucoup de recul par rapport à pas mal de choses que je suis très critique à l’égard de trucs comme l’anarchie et le fait de présenter une personne comme celle considérée à une époque donnée dans des circonstances données comme la plus dangereuse : pour moi, ça ne rend pas le truc meilleur ou plus intéressant !
oooooohh la vache (gasconne)
moi qui étais si heureuse de trouver chez cette combattante-militante un oasis de gaieté, une bonne tranche de joie de vivre !
vas-y Agnès, profite, offre toi une goulée d’air frais avec ta minote
mais bordel de nom de chépaquoi, on n’est pas tous et toutes obligés de tirer la gueule ! une bonne poilade aidée de boisson ça aide à vivre et à militer.
la révolution ? c’est pas non plus avec ces culs serrés qu’elle avancera, je vous le dis.
si tu recharges pas tes batteries entre 2 colères, t’as plus qu’à crever, vu le nb de colères qu’on peut avoir à la minute dans ce bas monde.
bande de tristes.
Ça me rappelle ma folle jeunesse dans les bar à tapas basques, où l’on se réveillait le matin dans un lit qu’on ne connaissait pas, dans une maison qu’on n’avait jamais vue.
Mais franchement, Agnès, comment peux-tu apprécier le foie gras?
Regarde là:
http://www.stopgavage.com/videos/Fo…
Et à l’occasion, va voir aussi ici:
http://www.pic-vert-moqueur.info/sp…
aya, c’est qu’il faut y vivre en Gascogne…
M’a vraiment fait rire ce billet. Ayant passé 20 ans entre bordeaux, Dax, Mauléon, Lourdes, le Lot, que de beaux souvenirs. D’origine basque ET belge y’a pas photos pour ces 2 cultures…
Merci pour ces beaux textes.