L’autre jour, sur Facebook, le réseau social où l’on a que des amis, quelqu’un faisait remarquer qu’en France, les troquets étaient plus ou moins désertés.
Bien sûr, il y a désaffection et désaffection. Il y a toujours des bistrots emblématiques plantés sur les voies de migration des touristes qui ne désemplissent pas, mais globalement, avec un petit kawa facilement à 2 € (13 balles, quand même !), il y a bien des estaminets qui dépérissent dans notre beau pays, aussi animés qu’un bureau de l’UMP un soir de régionales.
Quand j’étais gosse, le troquet était plus ou moins l’épicentre de la vie sociale et conviviale du bled ou du quartier. Quand je devais chercher mon grand-père en fin de journée, je le trouvais immanquablement attablé au Divan, en train de taper le carton dans les volutes aromatiques du tabac de ses cigarillos. C’était là son état-major, son bureau, son salon, le rendez-vous quotidien de sa bande de potes à la trogne de pruneaux et au nez de fraise. D’ailleurs, il a vraiment commencé à devenir pénible le jour où il n’a plus pu se traîner jusqu’au troquet, où la vigilance de ma grand-mère et les ordonnances du médecin ont triomphé de son tropisme naturel et irrépressible. Privé de son bistrot comme la plante de son eau, il s’est mis à dépérir et a fini par mourir.
Le troquet était une affaire d’hommes. C’était l’ennemi des femmes, de la tempérance, des heures des repas, des cordons de la bourse. Je crois que le grand-père y a éclusé une bonne partie de l’argent du ménage avec une belle indifférence quant à la manière dont la grand-mère pouvait bien se démerder pour régler les factures et garnir la table, malgré tout, chaque jour. Le troquet, c’était donc les copains, la belote, les cigares, les tournées et les courses de chevaux. Et aussi les femmes de mauvaise vie. Les poivrotes. Les traînées. Les catins. Les femmes respectables, elles restaient marner à la maison et elles fermaient leur gueule quand monsieur rentrait tard en titubant et en gesticulant. Dommage pour elles, le micro-ondes n’a fait un tabac qu’après l’heure de gloire du bistrot et ses dîners de retour à la maison, toujours tiédasses, à réchauffer comme on pouvait pour ne pas se prendre un soufflon aviné.
Parfois, j’avais le droit à une place autour du tapis vert. C’était quand le grand-père n’avait pas envie de rentrer tout de suite, quand il voulait, aussi, m’amadouer et se vanter auprès de ses camarades d’ivrognerie d’avoir une petite-fille aussi mignonne et avec une langue aussi bien pendue. J’avais alors le droit à un verre de sirop, voire, les grands jours, à la petite bouteille ronde d’un Orangina bien secoué. J’étais fière d’être admise dans le cercle des poètes déchus et j’écoutais avec délices leurs propos décousus, leurs faits d’armes, leurs histoires de cul à peine codées et les fameuses brèves de comptoirs, ces pépites de sagesse populaire, souvent drôles, parfois pathétiques, toujours sublimes dans leur apparente simplicité.
Après la disparition du vieux, je désertais les bistrots et ne retournais qu’à l’adolescence dans les bars et les brasseries. C’était le point de ralliement des pencus, ceux qui pouvaient, à partir de 15 ans et sur autorisation explicite des parents, aller respirer l’air du dehors, le mercredi après-midi, de 14 h à 18 h. J’écumais les cafés-concert et les bars à cocktails du bled-en-chef. Faute d’argent de poche d’un montant honorable, je devais surtout à mon extrême sociabilité et à un vrai talent pour rédiger les rédactions des autres avec bonne note à la clé, une ardoise quasi infinie dans tous nos repaires de délinquance juvénile. On picolait tout de même avec une bonne modération, question d’argent et de nécessité de ne pas puer la gnôle en rentrant à l’internat le soir. L’essentiel était dans la meute, glapissante et éructante, entassée dans les recoins des repaires de buveurs de bière. On discutaillait comme des escrimeurs, toujours à l’affût du coup de grâce, de la vanne qui fait mouche, qui tétanise, qui épingle la cible infortunée au tableau d’honneur, on draguait comme des pieds, tout en œillades humides et en basses manœuvres des copines qui négociaient des redditions tout en conditions. On attendait les permissions du week-end pour se biturer plus franchement, dans de longues soirées rock décadentes, où le public de la Maison de la Bière ou du Corto s’étalait dans la nuit sur le trottoir et dans la rue, la pinte à la main et la clope au bec. Le café, c’était le lieu incontournable de l’encanaillement, le point de départ des équipées sauvages qui, entre alcool, musique et gros palots, finissaient parfois connement au pied d’un arbre ou au fond d’un fossé.
Arrivée en fac à Toulouse, la tradition de l’estaminet a perduré. Il faut dire que l’offre était là, une profusion d’établissements dont l’unique vocation était d’abreuver des meutes d’étudiants plus motivés par l’esprit de la fête que par la pénétrante et subtile odeur des amphithéâtres. Il y avait des bars où l’on picolait l’alcool au mètre et d’autres où l’on achetait des heures de Grinbergen au sirop, juste pour accompagner d’interminables parties de tarot. Il y avait des cantinas où l’on pouvait se sustenter tout en éclusant, des pubs embrumés où l’on beuglait des balades irlandaises, où l’on risquait nos vies aux fléchettes et on l’on jouait à faire le tour de l’établissement en escaladant les bancs et les moulures sans jamais mettre un pied à terre. Il y avait même des karaokés où on chantait Piaf jusqu’au bout de la nuit, l’instant de solitude infinie où nous organisions des courses avec nos caisses pourries de jeunes désargentés sur la rocade désertée de la ville rose. Le troquet était pour nous ce qu’il avait été pour bien de nos ancêtres : le lieu de perdition où se noyaient dans l’alcool nos ambitions personnelles.
Paris est la ville des troquets. Je n’y ai pratiquement pas foutu les pieds pendant les huit ans que j’ai dû y passer. Paris nous bouffe, Paris nous vide de notre substance. Plongés dans le brouhaha permanent de la foule infinie, nous n’aspirions, le soir venu, qu’à regagner nos clapiers si chèrement loués. D’un appart à l’autre, la picole se fait plus intime, entre amis, sur le tapis ou la table basse. Quelquefois, nous avons tenté quelque sorties bistrotières, mais l’âpreté du service et de l’addition nous a grandement encouragés à ne plus nous y égarer. Ainsi s’est achevée l’épopée des buveurs en société.
De retour au bled, après bien des années d’exil, le pli est perdu, nos pas ont oublié le chemin du troquet. Et quand, par hasard, il nous arrive d’y échouer, c’est pour y prendre un café, trop cher et pas toujours bon, vite fait, mal fait, à peine assis sur une fesse, comme des coupables. Beaucoup des repaires que je hantais ont fermé, faute de combattants. Les autres se donnent de faux airs bourgeois, froids et artificiels. Nous vivons dans un monde d’assurances, un monde hygiénique, un monde de prévention, de vie saine, un monde de principe de précaution, surtout pour les petits plaisirs de la vie. Les gens restent chez eux, devant la boîte à cons, le dernier endroit où ils peuvent encore clopper, parfois. C’est donc le moment de résister, de réinvestir les lieux populaires, les endroits où la parole est reine.
Ça a recommencé bizarrement à Paris, l’été dernier, quand je me suis aperçu que la bande de Vendredi tenait salon dans les troquets de la capitale et que cela pouvait être agréable. Et ça a continué sur Twitter, quand, tous les soirs, @jegoun lance son cri de ralliement au bistrot. C’est étrange de penser que c’est cette chose qui a l’air totalement déconnectée du réel, l’Internet des réseaux sociaux, qui initie la reconquête des espaces communs. Depuis, je tente de recréer des rendez-vous bistrotiers réguliers, juste pour se retrouver hors du temps, hors du flux, hors des contraintes et reprendre goût à l’échange sans enjeux, aux conversations sans but. J’explore de nouveau les boissons oubliées, traquant le Cacolac par endroits ou dénichant une rarissime bouteille de bar de Ricqlès, l’autre jour. Peut-être 20 ans que je n’avais pas bu un Ricqlès en terrasse, goûtant férocement à la saveur mentholée pendant que le reste du monde coule à travers mes yeux grands ouverts, déglutition avide de la rumeur sourde de l’humanité de la rue.
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Content de t’avoir réconciliée avec les bistros ! Je ne les ai jamais déserté (mais je pourrais en faire un billet : j’ai visiblement commencé bien après toi à la fréquenter, il faut dire que la maison de mes parents était juste à côté du lycée).
Ah les petits noirs ,les demis et les converses au bistrot du coin! Un monde qui a, hélas, disparu!
Oui, ça y est, c’est corrigé!
Sinon, dans le coin, je vous assure, le bistrot est en perte de vitesse. Il y a foule à l’heure des repas pour ceux qui font brasserie à pas cher, mais sinon, les hauts lieux de la belote ou du tarot sont vides dans l’après-midi.
Oh… il doit bien y avoir encore les "travailleurs" qui y mangent encore, le midi, non ? C’est ça ou la "gamelle"… mais, la gamelle, c’est triste !
Le bistrot, c’est un univers, une société, un monde à lui tout seul… ça dépend du bistrot, du moment de la journée, etc.
Et, est-ce que ça ne serait pas le dernier endroit où on peut encore se réunir ? Est-ce que l’espace public, les lieux publics ne sont pas vide de réunions de gens, de personnes… ? Ça sera faux avec les beaux jours qui arrivent… mais ça donne à réfléchir, je trouve.
Disparu ? on m’avait pas prévenu… et j’y passe tous les jours ! dans des oùsqu’on pétune de préférence. Et les copines n’y sont pas la lie de la société – pas plus que les copains disons (mais ce fut un combat).
Et on ne fait pas qu’y boire, parler et écouter des chansons : on emprunte des perceuses, on trouve des baby-sitters, on donne des chats… on y trouve même du taf des fois.
D’ailleurs j’y retourne.
Ha oui, j’avais oublié les jeux dans les troquets. J’ai assez peu pratiqué le baby-foot, j’y reste d’ailleurs assez médiocre. Non, mon truc, c’était un jeu d’arcade de course de voiture appelé Pôle Position. J’y avais passé un été presqu’entier à m’entraîner dans un bar du Cap d’Agde au lieu d’aller chopper des mélanomes sur la plage comme tout le monde. C’est pas mal aussi, pour la drague, les jeux d’arcade. À mon retour au lycée, celui qui allait devenir Monsieur Monolecte m’invite au bistrot et là, dans la salle du fond, il y a un Pôle Position qui nous fait de l’œil. Monsieur se sent en veine et me défit au jeu en roulant des mécaniques. J’adopte un profil bas, tendance
. Évidemment , avec mon entraînement de champion de F1, je l’explose gravement au score. Ce n’est pas très malin. Il aurait été un peu plus vexatile, notre fille aurait très bien pu ne jamais naître…Joli texte qui me rappelle de nombreux souvenirs mais il me semble que vous confondez repère et repaire.
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This post was mentioned on Twitter by sameganegie: RT @Monolecte: Au bistrot – Le Monolecte http://bit.ly/dBB1ep (cc @jegoun @rosselin)…
t’as taison, le Ricqlès, c’est devenu rare d’en trouver… A se demander si ça fabrique encore…
Dans le bistrot du bled où je tiens table tous les mardi soir, je commande systématiquement un Ricqlès qui n’y est pas. Je pense que la patronne finira par en commander un pack!
Et les folles parties de baby-foot, en s’enfilant des bières et en écoutant dans le juke-box des trucs qu’on n’imagine même pas maintenant : Little Queenie des Stones, Heart Of Gold de N.Young…
Lycée Années 72 à 75, pensionnaire aussi, sacré apprentissage de la vie.
C’est simple, maintenant dès que je suis en vacances dans un petit bled, je recherche LE troquet.
Vous avez peut être connue aussi, le Goudron Scott, le Cynar, deux boissons parfaitement imbuvables, mais très efficace quand la veille l’indicateur d’alcoolémie avait explosé tout ses records précédents.
Merci pour cette madeleine magique qui m’a fait voyager dans des contrées que j’avais moi-même oubliées. J’ai suivi tes pas de lycéenne d’internat, même si à l’époque je me contentais d’un café, breuvage que je détestais mais auquel je me suis mise parce qu’il était le moins cher.
Comme toi je m’échine à réclamer du Cacolac, moins souvent du Ricqlès, mais statistiquement j’ai plus de probabilité d’en trouver au supermarché qu’au bistrot !
J’ajouterais pour ma part les terrasses de café pendant les vacances de l’enfance, où l’on a le droit de commander des boissons sucrées que l’on ne trouvera jamais à la maison, et où l’on goûte le plaisir d’un horaire décalé, un apéro qui traîne à écouter d’une oreille les copains des parents, la contemplation d’un demi, cette goutte de condensation glacée qui s’écoule lentement, la mousse si sensuelle au départ qui se déssèche sur les parois au fur et à mesure que le verre diminue.
Rien qu’à cause de cela, je crois que j’adore la bière à la pression !
À quand de l’absinthe, aussi ?
(Non, sincèrement ! C’est l’abus qui est dangereux…)
ahhhh! Me suis retrouvé dans le café du balcon (oui y avait un balcon dans mon troquet) vingt ans en arrière. A une chose près, tu jouais pas au baby-foot ni au flipper toi ?
Merci pour ce super moment de lecture !
🙂
Connivence, à vous lire, Agnès.
à cette "épopée des buveurs en société" j’ajoute cette expérience parisienne de provinciale énamourée (ah les terrasses parisiennes…)! Celle que vous me rappelez ici.
Quelques années sur ce mode-là, tous les soirs ou presque dehors, aux terrasses, puis au restau ou chez celui ou celle qui possède le moins petit des apparts… une renaissance tardive sur Paris, la plongée dans une nouvelle jeunesse en venant y changer de métier par le détour d’une formation, une vie d’étudiante nouvelle peau entourée de jeunes et de moins jeunes en goguette, nouveaux amis qui s’ajoutent à de plus anciens, célibataires hyper disponibles en recherche d’âme(s) soeur(s) et d’ami(e)s…
La vie sociale d’une buveuse en société qui continue même après avoir trouvé "son" âme soeur… puis les additions qui finissent par se faire si lourdes que… les sorties s’espacent, les bistrots deviennent des ex-copains qu’on revoit de temps en temps presque avec des regrets, avec lesquels on se promet une bouffe pour bientôt et qui retombent quasiment dans l’oubli (quasiment!)…
Soupir!
Suis consterné ! C’est écologiquement correct ce machin-là, le Ricqlès ?
@monolecte,
un petit moment de sourire vrai.
ouf.
merci!
J’aime beaucoup, dans les commentaires, le #8, où l’on découvre comment se sont rencontrés M. et Mme Monolecte. Il doit être très bien ce monsieur. 😉
"sur Facebook, le réseau social où l’on a que des amis,"
Il y aurait beaucoup à dire sur facebook (notamment que c’est une machine à faire du fric et tout ça). Mais quand même, et si c’était le genre bistrot où on peut aller rencontrer des gens de temps à autre, bon d’accord, pas en "réel" – mais des gens des fois à 700 kms de distance, et en restant chez soi, dans sa famille ?
C’est peut-être plein de choses pas bien. Mais des fois c’est aussi la preuve que les gens, ils aiment discuter, échanger, créer des liens, etc. Oui, parler d’eux, aussi. Et peut-être même surtout ! Mais qu’on vienne pas me raconter que la vantardise est née avec Internet !!!
Cela dit, et pour en revenir au sujet, les bistrots n’ont pas disparus, non loin de là. On peut encore y entendre la voix de la bonne vieille France qui regrette Vichy (et je parle pas de l’eau) – Oui, c’est malheureux et dur à entendre, mais ça vous ramène aussi à la réalité de ce que pense certains des "gens" – quand on éteint la télé.
Et aussi tout dépend de l’heure : le matin est plus réac que le soir, je dirais.
Comme vous Agnès,
Au bistrot de mon village en Périgord, j’ai appris la belote, le baby-foot, le billard. Si le flipper avait été sélectionné comme un sport olympique, je serais médaille d’or.
Je ne parle pas des innombrables cuites qui font qu’aujourd’hui encore le pastis a un arrière goût de vomi dans ma bouche.
Quand je pense a tout ce temps que j’ai perdu a ne rien faire, je ne suis pas nostalgique…
Merci pour ce retour en arrière, pas si lointain d’ailleurs, qui souligne combien il y a actuellement désagrégation de notre sociabilité. Cause en est de la "boite à con", et des autres écrans et gadgets technologiques qui nous isolent pour mieux nous enterrer tout en s’attaquant à notre intime. Et puis cette chèreté de la vie qui nous oblige de réduire à peau de chagrin nos petits plaisirs, et par de là notre désinvolture. Et ce flicage de plus en plus oppressant qui nous sclérose, nous empêche de bouger, de peur d’être dépisté positif, flashé, fiché ADN et terroriste d’une régulation mondiale bienpensante et consumériste, terreau de la perte démocratique et du gommage des différences cultuelles et culturelles.
Cette rock’N’roll attitude villageoise n’existe pratiquement plus, n’ayant d’objectif maintenant pour la jeunesse que le rêve de gloire médiatique fantasmée au travers du pouvoir de l’argent. Bien sûr pour réussir il faut savoir éliminer, dénigrer, manipuler… Putain d’aire que nous vivons, putain de futur qui nous attend à ce rythme de délitement.
Oh fête ! Bonne journée 🙂
La grande différence entre Fesse de bouc et les bistrots(du commerce ou pas!), c’est la quantité d’alcool social qu’on y ingurgite ou pas…! L’alcool social, c’est moins mauvais pour la santé que celui qu’on ingurgite devant son écran…!
Moi, dans les bistrots d’il y a fort longtemps, la mode était à la Pelforth brune-fraise…beurk…!! 😉
Oui tous ces bons souvenirs… Et puis après, bosser dans les bars, les connaître tous, être connu de tous, ceux du bled, et aussi toutes ces fêtes funèbres, celles des seuls, des malades, des moribonds, les suicides. Ouais ça eu été chouette les bars
Que dire d’autres? Je trouve extrêmement pertinent vos dernières phrases. On pourrait penser que planquer derrière nos PC, les réseaux sociaux sont les pires ennemis des troquets, mais à la réflexion, je ne les ai jamais autant fréquentés que pour "dévirtualiser" mes contacts sur le web 2.0.
La vie n’est qu’un long cycle…
Les bistrots ont disparu quand vous avez disparu…Quand vous ếtes devenu très intéressé par votre travail , votre famille, vos enfants chéris…
Vous avez disparu tout simplement . les nouveaux bistrots sont à votre image…plus pareil.
Vous avez adopté la peur…
Maintenant que boire, c’est Mal™, fumer, c’est Mal™, glander, c’est Mal™, être improductif, c’est Mal™ et que la Sainte Télé est Obligatoire, qu’est-ce que tu voudrais foutre au bistrot ?
Et baiser, c’est Mal© aussi? 😉
Baiser ?
Mais si, les boites à partouzes (le mot poli est échangiste ou libertine) explosent et faut croire que c’est pas le prix des consos qui les freinent, les coquinous…, s’emmerdent pas devant la téloche, eux. Faut dire que Dany vs Ségolène hier soir, ça fait pas bander non plus.
Autrement je sais pas dans les bleds,quoique sur la côte de chez nous, y a de bons petits café concerts. Mais sur ma ville, les cafés sont tellement pleins qu’ils font le plein dehors et pas que pour la cigarette – c’est la mode de brandir sa chope dans l’air frais d »une nuit tranquille. Faut dire que plus grand monde bosse chez les jeunes, et même les vieux finissent par revenir vers le tapis. D’autant qu’on peut y gagner quelques subsides dans ces cafés, j’ai des potes qui vendent leur peinture, d’autre la musique, moi je fais l’auteur clandestin avec mes livres porno planqué sous le manteau ; y a des nuits où le monde se refait tout seul, mais à l’envers.
Des fois, j’ai l’impression d’être réincarné en Breton haranguant les surréalistes, avec toutes ces vapeurs d’alcools et de tabac de toutes sortes.
Ça a l’air calme au bled par contre…
1 euro 10 le café à Mayenne (en plein "centre ville", pas grand monde le samedi après-midi), et 1 euro 15 à Laval, toujours au centre ville et le Sauvignon (petit verre) à 1,20 !
Il vaut mieux prendre ses désirs pour des réalités que de prendre son slip pour une tasse à café.Pierre Dac.
L’autre jour, au café, je commande un demi. J’en bois la moitié. Il ne m’en restait plus. Raymond Devos.
Joe la Banane
http://grenouillenews.free.fr
Super .
En redescendant de la montagne, on a bistrotté à Bagnère de Bigorre, et là, y avait du Ricqlès. Je crois même que j’ai eu la dernière bouteille! 😉
Et le Dubonnet ? On en trouve encore du Dubonnet ? Eh ben oui, cet été, au bar du camping, authentique ! J’en ai pris un verre le dernier soir, histoire de rigoler 😀
Le probleme comme l’indique la photo, c’est que dans ma ville aussi, l’un des bars majeurs s’appelle au bureau.
Et ca basiquement ca ne me donne pas envie d’y aller.