Ce n’est pas parce que c’est le mois d’août qu’il faut bronzer idiot. Je profite donc d’un (bref?) rétablissement de ma ligne téléphonique pour poster une petite carte postale pour donner envie de voyager, ne serait-ce qu’avec sa tête.
J’ai la chance immense d’habiter dans ce genre d’endroits pour lequel des tas de gens triment comme des fous pendant 11 mois de l’année pour pouvoir se payer le privilège de venir le mois restant. Et comme beaucoup de mes concitoyens, je n’en profite pas souvent.
L’autre jour, cela m’est apparu comme évidence : je suis passionnée de photos et je n’ai jamais mis les pieds à l’Été photographique de Lectoure, une petite heure de route à travers les paysages sublimes de la petite Toscane du Gers! Me voilà donc lancée sur les routes sinueuses du Gers, dans la torpeur estivale de la campagne écrasée de cagnard.
Au bout du chemin, de belles rencontres photographiques qui nourrissent ma vision du monde et un petit crochet très instructif dans l’atelier de teinture du célèbre Bleu de Lectoure.
Voilà comment j’ai appris que le bleu du pastel de Lectoure est obtenu par un processus long et complexe qui nécessite, entre autre, de l’ammoniaque, et comment, avide de cet ammoniaque, l’atelier de teinture de Lectoure inventa le très intéressant métier de pisseur. Effectivement, l’ammoniaque est issu de l’oxydation de l’urée, laquelle est concentrée en grande quantité dans l’urine des hommes bourrés. L’idée, modeste et géniale, était de payer des hommes du coin pour qu’ils picolent à s’en faire péter la vessie. Et tout ça pour quoi? Pour produire ce bleu unique et magnifique, emblème et privilège de la royauté!
Finalement, le bleu du pastel fut définitivement détrôné par le bleu de l’indigo, celui-là même qui colore nos jean’s, parce que moins coûteux et difficile à extraire, sans compter le passage de la Révolution française, pas très tendre avec les symboles de la royauté déchue…
Par ailleurs, je profite de ce court intermède estival pour vous rappeler que si vous appréciez Le Monolecte, vous pouvez contribuer à la survie financière de sa propriétaire en cliquant sur le bouton de don, en haut, à droite.
Merci d’avance et bonnes vacances à tous, y compris et surtout à ceux qui ne vont nulle part et que j’encourage à aller à l’aventure autour de chez eux.
Si je comprends bien, on a échappé à certaines effluves grâce au bleu indigo…
Ne cherche pas : la teinture pue!
le contrepet, c’est volontaire? 😉
Super cette recette ! Si je comprends bien, avec l’obole de Sarko on aura peut-être du "bleu roi" mais avec celle de Charasse on obtiendra à coup sûr du "bleu d’Auvergne" ! 😉
Bravo pour le billet, Quid du bleu charron ?
je n’ai pas pu le rêver, le mot monolecte a été prononcé hier sur france-info… mais je somnolais… alors ??
Suis-je le seul ?
(si oui, effacer le com)
Bleu charron:
Les charrettes étaient peintes avec cette couleur végétale parce que ça éloignait les insectes, les mouches en particulier, très envahissantes quand elles étaient tirées par des chevaux.
Même motif pour les volets bleus des fermes.
Dame point Areuh…
J’ai bien ouïté le commentaire fort approbateur du Sieur Rosselin…
http://www.france-info.fr/spip.php?…
Et bien joli commentaire d’un blog malheureusement mis de côté par suites de coupures intempestives de ma ligne…
Grrrrr…
En tous cas, j’ose le clavier pour dire : merci Agnès !!
J’ai la chance immense d’habiter dans ce genre d’endroits pour lequel des tas de gens triment comme des fous pendant 11 mois de l’année pour pouvoir se payer le privilège de venir le mois restant.
T’as pas un ego surmultiplié par hasard ?
Le mot monolecte n’a pas été prononcé que sur France Info, mais il a fait l’objet d’une large rediffusion sur Europe 1 dans le best-of de Ruquier…
Merci Michel, je n’étais pas du tout au courant. Suffit que je me barre quelques jours tous les 10 ans pour que tout arrive. C’était sympa ou vachard?
Agnès : « J’ai la chance immense d’habiter dans ce genre d’endroits pour lequel des tas de gens triment comme des fous pendant 11 mois de l’année pour pouvoir se payer le privilège de venir le mois restant. »
Je me disais que je ne comprenais pas la phrase, venir où ?, mais oui, c’est : « …le privilège d’y venir le mois restant. » qui est la formulation que je comprends mieux !
Merci pour votre blog et pour ces magnifiques photos "pisse and love", je rigole, c’est vrai, cela ne m’empêche pas de tomber amoureux de ce beau bleu de Lectoure. D’amour pour le bleu de Lectoure, Agnès, mes yeux vous remercient.
Je vais me reconvertir… On envoie où son CV ?
Beaucoup apprécié le reportage hier soir dans l’émission « des racines et des ailes » sur la 3.
Ce bleu m’interpelle énormément en ma qualité d’artiste peintre fou de bleu. Félicitations pour votre travail !
Merci. Le bleu pastel est vraiment très beau et on obtient tout un camaïeu de teintes en variant les concentrations et les temps d’exposition.