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Un jour est arrivé un nouveau média. Et avec lui, un nouveau modèle économique…

Tension pré-événementielleL’idée d’Internet était simple : chacun pouvait être à la fois consommateur et producteur de contenu au lieu d’être juste un récepteur passif comme avant. C’était cool, on a appelé ça l’interactivité. Idéalement, tout le monde participe à la construction du grand réseau, mais dans les faits, c’est un peu comme dans la vraie vie : tu as quelques bonnes volontés qui se lancent à fond dans le projet et tous les autres qui attendent de voir ce que ça va donner. Au final, pour un qui produit du contenu, y en a 1 000 qui lisent et 10 qui postent un commentaire. Et encore, ça, c’est vraiment quand le contenu ébouriffe le poil.
Mais surtout, pour 100 qui produisent du contenu, tu as toujours un petit malin qui se demande comment il va pouvoir transformer tout cet effort collectif en flouse pas du tout virtuel pour lui et ses potes. Dans la vraie vie, on appelle ça un profiteur, mais dans le monde merveilleux du Web, c’est un agrégateur de contenu ou un web-entrepreneur de génie.

C’est comme ça qu’un jour j’ai été contactée par Marianne2 pour de la reprise de contenu. J’étais vachement contente et très flattée. Marianne ! Le canard du mec qui avait créé L’Événement du jeudi. À l’époque, j’étais abonnée. Même que j’étais au club de l’EDJ (oui, on disait l’EDJ entre initiés avertis !) et je recevais des tas d’invitations pour des spectacles à Paris. Dommage que je vivais en province. Bref, c’était un magazine tellement bon qu’un jour je leur ai écrit et que ma lettre, ils l’ont mise directement dans le courrier des lecteurs. C’est dire si j’étais contente. Alors quand Marianne2 m’a proposé de reprendre des papiers de mon blog, j’étais super contente aussi, je me disais que ce que j’écrivais devait bien avoir un petit intérêt, quand même, puisqu’un vrai journal s’y intéressait.
Ça a bien duré un an comme ça.

Un jour, un pote m’appelle pour me dire qu’il avait été étonné et ravi de trouver un papier à moi dans Mariannne2 :

  • Ben, tu vois, qu’il m’a dit, depuis le temps qu’on te répétait que le talent finit toujours par payer.
  • Oui, ‘fin bon, faut pas exagérer, c’est juste une reprise de billets.
  • Attend, c’est bien, tu as vu tous les papiers qu’ils ont repris et toutes les lectures que tu as eues, et les commentaires, et tout ?
  • Oui, enfin, tu sais, pour moi, ça ne change pas grand-chose, au final.
  • Comment ça ? Ça y est, tu bosses pour un journal !
  • Non, non, je suis juste blogueuse associée. Même que ça m’agace un chouia quand ils réécrivent mes titres avec des accroches que je n’aime pas du tout.
  • Oui, bon, tu ne vas pas faire ta diva, tant qu’ils te paient.
  • Heu, non, ils ne me paient pas.
  • Quoi ?
  • Non, le truc c’est qu’ils donnent plus de lisibilité à mes écrits, c’est tout.
  • Comment ça ?
  • Ben, ils reprennent mes articles, ce qui fait que ça améliore ma notoriété.
  • Ha bon, ta notoriété avait besoin d’être améliorée ? Et alors, ça donne quelque chose ?
  • Ben, là, pas vraiment.
  • Ils t’ont filé un abonnement au titre papier quand même, non ?
  • Heu, non, rien.
  • Tu as plus de lecteurs, de propositions ?
  • Non… enfin si, j’ai récupéré des trolls de chez eux.
  • Tu veux que je te dise, ma pauvre Agnès, continue à te faire couillonner comme ça, mais ne viens pas te plaindre ensuite que tu es pauvre.

C’est vrai que de ce point de vue là, le nouveau modèle économique merdait un peu à sortir de la virtualité des claviers.

Un jour, un autre, j’ai reçu un mail qui m’annonçait que j’étais finaliste d’un grand concours international de blogs. J’ai benné le mail. Parce que le coup du grand gagnant de la semaine, ça faisait bien 30 ans que Daxon et La Redoute le faisaient tous les jours à ma grand-mère. Puis j’ai reçu un autre mail qui m’a informé que j’étais le meilleur blog francophone de l’année et que ce serait bien que je réponde, histoire qu’on organise mon voyage pour que j’aille recevoir mon prix. Ça aurait encore pu être un coup des 3 Suisses, mais dans le doute, j’ai vérifié l’info et il s’est avéré que c’était vrai.
Là, quand même, ça fout un pet au cœur : 90 000 péquins sur la ligne de départ et moi toute seule à l’arrivée. Ce n’est pas rien, quand même.
Du coup, j’ai appelé le correspondant de presse local :

  • Salut Roland, je voulais te le dire en premier : je suis la lauréate d’un concours international, moi, du fin fond du bled.
  • Ha, mais c’est formidable, Agnès. C’est un concours de quoi ?
  • Un concours de blogs.
  • De quoi ?

C’est normal, Roland est un peu sourd d’une oreille, mais il ne veut pas que ça se sache.

  • DE BLOGS !!! Les trucs dans lesquels tu écris sur Internet.
  • Haaa… Internet… (je l’ai entendu penser : ce repaire de podénazis!) ouais, bon tant pis.
  • Non, mais attends, c’est un truc international organisé par l’équivalent de France Télévision en Allemagne.
  • Ha, c’est chez les Fridolins, en plus !
  • Je veux dire, quelqu’un du bled qui gagne un concours international, ce n’est pas tous les jours non plus, non ?
  • Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? J’ai un championnat départemental de pétanque à couvrir, moi. Les trucs d’Internet tout le monde s’en fout. Mais bon, comme tu es une copine, je vais bien trouver le moyen de te caser sur 1/4 de page. Mais c’est bien parce que c’est toi.

C’est à ce moment que j’ai commencé à me dire que s’ils filaient un jour le prix Nobel de littérature à un blog, tout le monde dirait que les prix Nobel ne sont plus ce qu’ils étaient…

Donc ce que je faisais ne valait pas triplette, n’empêche que régulièrement, j’ai continué à recevoir des invitations chaleureuses qui me proposait de mettre ma passion de l’écriture au service d’un nouveau média pour la joie de me faire flatter le poil, des trucs comme Le Plus du Nouvel Obs ou Newsring de Frédéric Taddéï, c’est-à-dire de grosses machines de guerre avec des investisseurs de vrais sous, des journalistes salariés pas pour rigoler et des blogueurs invités dont certains seraient… dédommagés. Enfin éventuellement, et en fonction de leur notoriété… dans le vrai monde.

  • Tu comprends, c’est un service qu’on te rend, en fait, toute cette exposition !
  • Oui, mais quand même, j’ai besoin d’argent pour vivre…
  • Mais l’argent, l’argent, on ne parle pas d’argent, tu comprends, on parle de partage, on parle de passion, d’envie…
  • Oui, oui, d’accord mais c’est quand même moi qui produit la matière première du bousin, là ! Toi, tu es bien payé, non ?
  • Ne parlons pas des choses qui fâchent, veux-tu ? Ce n’est pas la même chose, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, vois-tu ! Nous, nous sommes de vrais journalistes quand même, avec la carte et tout, c’est notre expertise qui met réellement en valeur ce que tu fais, quand même. Nous faisons dans le curating, quand même. Et puis… ne sois pas vulgaire comme ça, c’est si vulgaire, ces histoires d’argent, tu es au-dessus de ça, tu es une artiste ! Ne te dévalorise pas en marchandant pour des petites contingences matérielles indignes de toi…

Du coup, je me suis dit qu’il fallait investir le vrai monde.

L’autre jour, je suis donc allée voir mon proprio :

  • Salut Ténardier, j’ai une bonne nouvelle pour toi !
  • Ha, tu comptes me payer à l’heure, ce mois-ci ?
  • Non, c’est bien mieux, je vais améliorer ta notoriété. Dorénavant, j’écrirai partout que j’habite chez toi et que c’est grâce à toi que je peux écrire tout plein de choses.
  • De quoi ? C’est quoi cette embrouille, là ?
  • Grâce à moi, tu vas devenir un gars célèbre. Et quand je partirai, tu pourras visser une plaque sur ta maison pour dire que j’y ai habité. Tu pourras la relouer plus cher. Ou alors, en faire un musée. C’est comme tu veux !
  • Mais c’est quoi ces diableries ? Je vais te coller les huissiers au cul; tu vas voir comment on va s’en occuper de ta note d’arriérés !

Ce gars a toujours été un peu obtus.

Un peu plus tard, j’ai fait le plein de la bagnole et paf, 70 € dans ma face.

  • Appelez-moi le gérant, s’il vous plaît.
  • Heu, c’est quoi ce bordel ?
  • On doit parler business. Vous comprenez, on va faire affaire : je vais coller un logo TATAL sur ma bagnole pour dire que grâce à votre carburant, je peux tous les jours rouler vers de nouvelles aventures que j’écris et en échange, vous améliorez l’image de la marque, sa notoriété.
  • Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de vos conneries ? Toutes les raffineries du pays sont à nous, on pratique les prix qu’on veut et ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à se déplacer en vélo ! Alors ton bêche-marque, tu peux te le foutre au cul et t’as intérêt à payer tout de suite avant que j’appelle les flics, connasse de bolchevique !

Peut-être que les multinationales défiscalisées aux Caïmans, c’est un peu gros pour moi. J’ai décidé de viser à la hauteur de mon talent.

  • Salut Hannibal ! On va parler un peu de ta saucisse, aujourd’hui.

Hannibal, c’est mon boucher : jeune, sympa, ouvert, avec l’œil qui frise quand mes décolletés plongent. J’y suis allée à fond.

  • Tu sais que j’ai toujours voulu parler de ma saucisse avec toi… avec un peu de Côtes de Gascogne ?
  • Voilà : l’idée, c’est que je parle de ton art dans mon blog… si, si, ne rougis pas, à ton niveau, c’est de l’art, la charcuterie ! Je vais faire de toi le Lenôtre de la viande, je vais te faire bénéficier de ma grande notoriété et tu deviendras en quelque sorte mon fournisseur officiel. C’est carrément bien, comme deal, non ?
  • En fait, je ne voyais pas vraiment les choses sous cet angle…
  • Mais si, ça s’appelle du Personal Branding et c’est le top de la communication virale !
  • Personnellement, je voyais plus du branling très personnel et pour les virus, ne t’inquiète pas, je sors toujours couvert… a-t-il ajouté en sortant un énorme boyau à boudins de dessous le comptoir.

Là, je suis devenue végétarienne et j’ai compris qu’il y avait quelque chose de définitivement poucave au royaume du Ternet.
Aussi, j’ai tout de suite répondu présente quand j’ai reçu le dernier mail :

Tu sais que le Huffington Post arrive enfin en France !
Tous les blogueurs de l’Hexagone n’en pouvaient plus d’attendre qu’on vienne leur passer la brosse à reluire sur leur notoriété virtuelle pour un bisou  et un Mars !
Et bien nous, on a tout de suite pensé à toi pour l’occasion !
Rejoins le HuffingPouf, le seul, le vrai pure player media qui va bien balancer sur tous les gros baltringues qui se font du blé en prenant les gens pour des blaireaux !
Et si on rentre des sous, on se tapera une bière tous ensemble avec, na !

67 Commentaires

  1. Excellent ! Des comparaisons "fort à propos". Bien écrit, en plus, comme d’hab quoi !
    Labiz.

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  2. Génial !
    Allez hop, prix Nobel !
    (non sincèrement, il est merveilleux ce billet, comme quoi qui dit "don" ( talent, génie), dit pas forcément gratuité pour le piétiner absolument.
    Ce billet est un chez d’oeuvre.
    (Hé, publie-le sur le Pouff, tu auras au moins une bière…)

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  3. Tellement vrai tout ça…
    J’ai adoré le blog "qui ne vaut pas triplette", bien amené, pile à propos !

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  4. Ça me rappelle un petit tuc. Oui oui sans R. Les TUC, créés en 1984, travaux d’utilité collective, c’est le truc qui a démarré le travail gratuit. Des tapées d’assos et de collectivités territoriales ont employé gratos les jardiniers.

    Et je me souviens qu’à l’époque je faisais face à une solide incompréhension quand je disais que ça n’allait pas…

    "Mmmmouais, mais tous ces jeunes sont jardiniers, pas diplômés bac + 5 alors c’est pas grave et ça va les aider." Cause toujours !!!

    Maintenant si t’as pas un bac + 5 tu peux te gratter pour obtenir un emploi non rémunéré… devenu la norme.

    http://partageux.blogspot.com/

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  5. Ben je l’aime bien cet article. Et comme ça fait un moment que je te lis gratuitement, mais pas assez pour connaître les premières chroniques, allez hop je m’achète ton livre dans la foulée.

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  6. Je suis tellement, mais tellement content de lire ça. J’adore le bénévolat, mais pas quand il rapporte du fric à d’autres.

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  7. et les capitaux vont vers ceux qui promettent des heures de gloire aux contributeurs bénévoles, de la course au clic et un peu d’info dans un océan de people. Pas vers ceux qui font du journalisme avec des journalistes payés… L’Eldorado, c’est l’infotainement, pauvre démocratie

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  8. "avec l’œil qui frise quand mes décolletés plongent."

    Cool, il te reste donc de l’espoir.

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  9. Merveilleuse Agnès !
    Merci encore.

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  10. Oups !
    Merveilleuse Anges… Agnès !

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  11. Ha, ha…. moi c’est Le Post (maintenant le Plus) qui m’avait fait ça. Le pire, c’est que non seulement, je croyais en un retour d’ascenseur un de ces jours, avec le fameux "tout ce travail payera bien un jour ou l’autre." Au final, j’ai passé des mois à chercher à me faire embaucher comme rédacteur d’un côté, tout en essayant de maintenir ma production d’article une fois par semaine, histoire d’avoir une "carte de visite".

    Au final, le Post a fermé et les archives du site vont être foutues à la poubelle. Je l’ai senti comme un double fist fucking anal.

    Sans parler que tu ne précise pas du truc, c’est que si tu fait une erreur ou si les gens n’aiment pas ce que tu as écrit, tu te retrouve à te faire traiter de "sale journaliste qu’on paye à rien foutre."

    Bon, je te laisse, j’ai écris un article pas assez élogieux sur les Anonymous sur le Plus et je dois répondre à la bande de commentateurs énervés qui me disent que je "défend ma caste [de journaliste] qui a peur du changement."

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  12. milles fois merci

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  13. Bon ben j’ai bien fait d’arrêter le blog, d’autant que j’étais trop grossier et incontrôlable pour être invité où que ce soit par les gens du Monde 😀

    Sinon beh ouais, la brosse à reluire l’égo, ça a juste le défaut de ne pas payer les factures, mais La Fontaine le disait déjà : « Sachez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ; cette leçon vaut bien un fromage, sans doute… »

    Allez, Agnès, je retourne faire la pute-de-bureau en attendant que tu passes trinquer dans le vrai monde 😉

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  14. Vous avez un joli sourire…

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  15. J’ai décidé de poursuivre la conversion du business modèle du oueb dans la vraie vie et j’ai proposé à EDF de payer ma facture en flatteries. Je pense que je vais bientôt avoir une rép

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  16. Bienvenue au HuffPouff, il n’y manquait plus que toi !

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  17. Pareil que Mad Dog (je l’ai senti moins fort que lui et pas au même endroit, lol), et je ne suis qu’un petit amateur. Mais quand on atteint 100.000 lectures pour certains articles sur feu Le Post, ça devient vite grisant et la chute est sévère. Surtout en tombant de son cockpit…

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  18. @Agnès : quand on a travaillé pour les agences de pub au début des années 80 (l’époque où Séguela commençait a secouer la branche des vieux de Publicis pour monter dans l’arbre à leur place), c’était déjà la rengaine sur laquelle tout ce beau monde s’appuyait : "travailler pour nous ça va vous faire une super pub, et on est sympa on va même pas vous la facturer. Alors, hein, c’est pas cool ?". Ce milieu a toujours été la pointe de l’épée du capitalisme sauvage. Quinze ans d’avance sur tout le monde dans l’art de saigner le prolo.

    Rien d’étonnant donc à retrouver ce "business model" étendu à l’internet, ce truc qui les énerve depuis ses débuts, à diffuser massivement du contenu libre et gratuit. Les stratégies s’adaptent, c’est tout. Le but est toujours le même : rafler la mise. Depuis les balbutiements du bidule il semble tout de même bien se dégager une constante : les fabricants de contenus "pur internet" ne gagnerons jamais leur vie avec. C’est triste, hein ?

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  19. Chère Mono, sais-tu que je vais lancer un nouveau truc sur le Oueb ?
    Et j’ai tout de suite pensé à toi ! Oui, à toi !!
    Voilà le concept : pour la symbolique somme de 150 € tu pourras publier une de tes bafouilles si bien tournées dans mes fabuleuses colonnes !
    C’est pas beau ça ? T’as juste à taper ton code de carte bleue et hop! c’est en ligne ! Super ! Pense qu’aussitôt tu seras toute auréolée du prestige de mon éblouissante publication internetique !
    Alors, merci qui ?
    PS : Pour toi, rien que pour toi, une petite promo pour démarrer notre fructueuse collaboration sous de bons auspices : 445,50€ seulement pour tes 3 premiers textes. Alors, elle est pas belle la vie ?
    rePS : Si tu veux payer par Paypal, c’est possible aussi !

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  20. roo.. ça fait du boulot, toussa.. je vais devoir retourner suer mon blog que j’avais fermé, modifier mon billet, t’y épingler.. et te ‘écrire pour que tu le saches,e t te retwitter, et te mettre sur FB également… pffff.. fatigué moi ! J’rigoooole ! un gros samac, ma bichounette ! Bien le bonjour par chez toi !

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  21. Bah, pour remettre les pendules à l’heure, même les premiers de la classe commencent à trainer de la patte. On achève bien les chevaux, même de compétition :
    http://www.lemonde.fr/education/art

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  22. On dirait que "Huffington Post" ça veut dire "la goutte qui fait déborder le vase" en Français….

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  23. Eh bien tu vois Agnes, finalement une bouffée d’optimisme et un zeste de dérision, te voilà la reine du Oueb (comme quoi certaines critiques font mouche, c’est tellement plus rafraichissant que les constats macabres).

    A mon tour je te dis merci.

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  24. Sûr qu’une exposition plus importante apporte de la visibilité au blogueur et permet au lecteur de découvrir parfois de nouvelles perles, mais lorsque cette exposition se fait au profit unique de quelque rapace (vautour?)… Beurk.

    Un agrégateur communautaire serait-il une solution? D’ailleurs, en existe-t-il?

    Quand au Post, je le parcourais -malgré le niveau souvent canivesque des commentaires-. Depuis qu’il est devenu HuffPo je l’ai viré de mes liens (non mais franchement? Sinclair? Dati?…)

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  25. Il ne faut pas se tromper : tout cela est fait avec grand cynisme en face. La presse écrite chiale chaque jour qu’elle se meurt, mais elle est en train de creuser sa tombe à force d’incompétence crasse. Leur modèle, c’est l’exploitation et pas que sur le Net. Regarde un journal comme Le Figaro (mais pour les autres, c’est pareil) qui donne la carte de presse et 9000€/mois à un Zemmour qui ne tire pas un rame, mais a un nom et une sale réputation qui leur plaît. Du coup, qui remplit le journal : une armée de stagiaires payés à coups de pieds au cul. Même constat dans la presse régionale : l’essentiel du contenu est produit par des correspondants locaux, disponibles et corvéables à souhait, sans contrat et rémunérés très largement sous le SMIC. La matière première, l’info, est considérée comme une sorte de coût à compresser. L’idée, c’est vendre du papier et des espaces de pub. Les mecs aux commandes ont un mépris souverain pour leurs lecteurs qu’ils considèrent comme bêtes à bouffer du foin, d’où le désintérêt total pour le contenu. D’où, forcément, dans une population tout de même très éduquée, une forte désaffection pour les médias traditionnels, indigents dans leurs contenus, souvent manipulateurs et manifestement vendus à leurs annonceurs et investisseurs.

    En face, une offre d’informations certes pléthorique, mais souvent à très forte valeur ajoutée : enquête, analyse et expertise réelle et non médiatiquement fabriquée.

    La seule difficulté, c’est de s’y retrouver dans le flux, trier l’info de l’intox et c’est là que les journalistes blasés et encartés ont cru pouvoir s’en sortir en validant des contenus extérieurs (et non rémunérés, donc) et en laissant penser qu’eux seuls étaient habilités à faire cette démarche : c’est ça, le modèle économique du Huff et des autres escrocs.

    Mais en fait, il ne font que reproduire les mauvaises habitudes de complaisance envers les donneurs d’ordres, de renvoies d’ascenseur entre potes, de centres d’intérêts microcosmiques dont l’épicentre n’est jamais très éloigné de leur nombril… et de leur porte-feuilles.

    Du tri de la bonne info, c’est tout les jours et sans exploitation commerciale sur le portail des copains auquel je participe depuis de longues années, même si c’est bien dommage que ce soit un dispositif totalement sans argent, même si je pense que la valeur ajoutée de l’info triée par le Rezo vaut 200 fois toute la merde autocélébrée des voleurs de talents comme le Huff et ses potes.

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  26. Oui, je souscrit au commentaire n°27 de la web maîtresse.

    Le portail "rezo" est une des portes d’entrées vers du contenu de très haute qualité.
    Qualité sur le plan de la diversité des liens proposés et qualité éditoriales des sites qui y participent.

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  27. et je l’entendais l’autre, l’autre jour sur france inter, justifier pourquoi les blogueurs ne seront pas payés… drôle, c’était drôle, vraiment.
    à part ça, le coup de la triplette pour tripette tu l’as fait exprès, sûr, après la pétanque, mais poucave pour pourave je suis moins sûr…
    courage et vois du côté de Vinci des fois qu’ils aient une maison gratos sur la cote d’azur…

    Réponse
  28. bon, le rezo effectivement c’est une bonne source

    y’a aussi le grand soir par exemple

    j’observe aussi les nouvelles news pour voir comment ce modèle là, à moitié payant, va évoluer…

    à suivre

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  29. Que Madame Anne Sinclair soit hostile au concept même de prestations rémunérées…en cherchant un peu, ça se comprend. Pour le reste, merci pour cet article et votre capacité à ridiculiser (sans insulter) les "cadres" de la toile.
    Pastouchable

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  30. salut. pour finir : poucave signifie balance et pourave pourri. à plus ladé.

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  31. Comment on dit chez les modernes, déjà ? Ah oui, mdr.

    Sinon, chez les anciens, quand un fait est avéré, il ne se révèle jamais faux …

    D’la bizz’

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  32. le partage, la passion, l’envie… les choses qui fâchent.
    mais bien sûr ! hinhinhin !
    j’adooore ! tu es vraiment la reine !

    Réponse
  33. Au fait : je te balance sur mon blog (peux pas te payer, désolé …) 🙂

    Réponse
  34. Comme disait Juppé (dans les Guignols quand même) :
    Vous avez déjà du travail, vous ne voulez pas en plus être payés !

    Réponse
  35. Excellent billet !

    –Tristan

    Réponse
  36. En fait, comme je parlais du correspondant local qui trouvait plus important de parler pétanque que de concours international sur le repaire des pédonazis, j’ai pratiqué un jeu de mollets avec triplette, au lieu de tripette… d’où le lien sur triplette, pour être certaine que ceusses qui ne connaissent pas la pétanque profitent du gag quand même…

    Désolée…

    Réponse
  37. Je n’ai pas lu tous les commentaires, aussi est-ce déjà signalé:

    Cela ne vaut pas tripette. (et non triplette=équipe de 3 à la pétanque)

    cf. http://www.cnrtl.fr/definition/trip

    Bonne continuation.

    Réponse
  38. Quand on débute dans l’écriture d’un blog, j’imagine que l’on peut initialement chercher à quémander toute forme de publicité, surtout gratuite. Peut-être qu’une fois que ce blog a pris sa vitesse de croisière, on espère avoir plus…

    Néanmoins, même sans contrepartie, être citée gratuitement dans un journal tirant à plus de 250 000 exemplaires (ou dans sa version web, qu’importe), quand on a soi-même quelque chose à vendre sur son site, que cela soit des prestations de service, un bouquin ou un programme politique, je serai tenté de dire que cela n’a quand même pas de prix !

    Par rapport à percevoir le cachet d’un journal (on pourrait espérer combien dans un cas comme ça ? 100, 200 ou 300 euros par mois ?) pouvoir influencer l’opinion et le monde (c’est ça qu’on nomme être « bloggeur influent » ?), tout en faisant connaître son fond de commerce et donc récupérer de nouveaux clients, je trouve ça plutôt classe, plutôt que d’avoir à payer de sa poche pour passer sa publicité dans un magazine.

    Moi, du coup, je suis allé voir ma boulangère il y a quelques jours :

    « Salut Corinne, je fais une exposition de peinture dans la Galerie Art Cadres le 24 février, tu en as entendu parler ? »
    — Ah non, mais si tu veux, je peux mettre l’affiche en vitrine si tu veux ?
    — Ah ouais, sympa, tiens, en voilà une. Je vais prendre ton pain du jour en plus, tu vois je suis bon client. »

    Depuis l’arrière-boutique, elle me montra ses miches que je trouvais fort appétissantes, comme d’habitude.

    Deux semaines plus tard, je suis revenu voir ma boulangère. Mon affiche y était toujours, apportant une note colorée dans sa boutique tristounette.

    « Salut ma belle, je vais prendre une baguette.
    — Tiens, voilà, ça fera 85 centimes stp… Ça a été ton expo au fait ?
    — Ouais pas mal, j’ai vendu 3 tableaux… »

    Diantre, la bougresse a eu l’outrecuidance de me faire payer ma baguette, alors que l’on a maintenant un rapport privilégié, lui ayant fait entrevoir les horizons merveilleux de la création plastique et lui ayant décoré son étal à moindre frais. Quel manque de considérations, c’est dur d’être un artiste quand même !

    Réponse
  39. Memento Somniare post41

    Ton propos est partial, tu ne viens pas exposer du pain à vendre pour ton compte dans la boutique de ta boulangère tout de même !

    Une publication dans un magazine de publication, c’est une marchandise jointe aux marchandises de celui-ci et se doit d’être traitée à l’égal dans sa rémunération.
    Encore faut-il que ce magazine rétribue ses propres chroniqueurs, car si ce principe se généralise, seul le webmaster du site sera rétribué des gains obtenus, le capital allant au proprio. Et pour les véritables maître d’œuvre du contenu, que dalle !
    Juste ?

    Réponse
  40. Les familles Nouveau et Modèle Economique ont la joie de vous annoncer la naissance du petit Merder.

    Agnès, votre humour nous rafraichit et nous éclaire – merci

    Réponse
  41. Dans les exemples que vous donnez (pour rire, tout comme je l’ai fait), vous proposez d’échanger une marchandise réelle (essence, saucisses…), contre une marchandise virtuelle, duplicable, puisqu’en reprenant des papiers de votre blog, le magazine ne vous a pas privé de la jouissance de ceux-ci pour votre propre usage.

    Il me semblait d’ailleurs que la monnaie sur internet cela n’était plus l’argent, mais la notoriété : en leur offrant votre plume, vous contribuez à consolider leur lectorat, tandis qu’en contrepartie, en vous offrant cette vitrine, cela vous a apporté sans doute de nouveaux clients, des contacts pour votre activité professionnelle.

    N’y voyez là aucune animosité de ma part, effectivement je trouve également que cela aurait été plus « correct » de leur part de vous verser un petit quelque chose, mais les temps sont ce qu’ils sont : les lecteurs veulent lire des info sans rien payer, les journaux veulent continuer à exister alors qu’ils n’ont plus grand chose à vendre (à part des espaces de pub ?), alors il faut qu’ils trouvent un nouveau modèle économique, à supposer que celui-ci puisse exister. Certains comme Le Monde font payer leurs lecteurs pour qu’ils puissent commenter ! D’ailleurs les commentateurs contribuant au buzz autour du site, et amenant d’autres lecteurs, peut-être qu’ils souhaiteraient plutôt avoir une petite rétribution ? (d’ailleurs c’est souvent qu’ils corrigent les coquilles de l’article dans les commentaires)

    Je ne connaissais pas Huffington Post, il me semble que Rue89, mediapart, slate et compagnie font des choses similaires non ?

    Réponse
  42. Monolecte pas rétribué selon son mérite ! Mais qui qu’y gagne, au final ?
    Moi, lecteur gratuit, je rigole et je m’émeus et je m’instruis, ça n’a pas de prix. Sans pub, en plus ? C’est beau et rassurant sur l’indépendance du blog (ce serait utile, pourtant, pour la baguette, la bière, le plein de gazole voire le yacht à Honolulu : merci, légendaire et incorruptible AM, de renoncer à tout ça).
    Parmi les profiteurs, je vois : l’agrégateur, le fournisseur d’accès, le vendeur de pécés, le fabricant des centrales (marémotrices?) de Google, qui se font chacun du beurre à leur niveau et selon leur talent prédateur.
    Mais le pactole ultime, c’est pour tous les donneurs d’ordres à qui ça procure de la tranquillité pour vaquer à leurs juteuses affaires dans notre dos pendant qu’on est occupés à pianoter sur nos claviers. Je sais, c’est dégueu de rabaisser vos merveilles (nobélisables?) au niveau du panem et circenses. Sûr que de dangereuses dissensions s’expriment et se répandent par le net encore libre. Mais quand même, si des sociologues ont pu pointer le délitement du lien social via le web, c’est pas seulement pour ma fille qui traîne encore à chatter au lieu de consommer familialement mon boeuf mironton : c’est aussi pour l’énergie sociale canalisée.
    Lanceur d’alerte et régulat(u)eur d’indignation, y a les deux dans ce processus. Un peu comme pour les organisations syndicales « indépendantes » et « combatives » qui finalement canalisent les velléités révolutionnaires, et évitent les émeutes… Peut-être que la fonction d’information et d’édification du web-citoyen, dangereuse pour « le système », contient aussi celle d’exutoire de revendications, pour le coup très utile à la reconduction du même système. Je pense au financement par les multinationales des forums sociaux alter : futé, non, de la part de la Fondation, d’aider les babas et donc les contrôler ? Cf, dans le genre hyper conspi, http://guerre.libreinfo.org/manipul
    Du coup le temps de cerveau (?) disponible, il serait capté autant, mine de rien, quand je m’édifie grâce au monolecte que quand je mate un porno, voire TF1.
    Seule issue pour la légende d’Agnès Maillard, qu’elle prenne la direction par exemple du Figaro : je lui offrirais volontiers au prochain plan de licenciement…
    En attendant, garde-toi du HuffProut et bon courage avec les trolls chagrins.

    Réponse
  43. Memento Somniare post 44 :
    "en reprenant des papiers de votre blog, le magazine ne vous a pas privé de la jouissance de ceux-ci pour votre propre usage."

    Mais lui a permis de récolter lui-même des fruits sonnant et trébuchant par ce recopiage !
    Encore une fois, une publication parût dans un magazine de publications devient une marchandise à l’égale des autres publications qui en sont la matière marchande.

    Que cela soit du virtuel (qui n’en a que le nom de virtuel ici, car créer un blog de la qualité de celui du Monolect comme Agnès le maintient, c’est loin d’être un ouvrage virtuel !) ou bien que ce soit une saucisse dans une charcuterie, bien que je sois végétarien, c’est du pareil homme même !

    Le recopieur reçoit son hommage avec des sous, l’auteur doit recevoir des sous et un hommage également.

    On voit en en poussant la raison que cette formule du recopiage honorifique ne l’est que dans un sens et pousse à terme l’ensemble de la profession d’auteur de nouvelles vers une non rémunération généralisée.

    Ce que cette profession subi déjà d’ailleurs, à l’instar de la profession des photographes qui se voient dévalués dans leurs travaux par la pléthore de travaux d’amateur, publiés à prix dérisoire dans des banques de donnée d’images devenues maîtresses du marché maintenant.

    Hop ! 🙂

    Réponse
  44. C’est malin, j’ai mal aux côtes à force de rire ! Moi, je n’ai pas été une « légende du web » (chui jaloux, hinhihin), juste une légende de Rue89, pour qui j’ai écrit une dizaine d’articles, mais il n’y en aura pas un onzième. Voici mon dernier post chez eux :

    //Bon, ceci est mon dernier message, je vous informe de mon départ de la Rue.
    L’envie de ce départ fut la reprise par Rue89 le mensuel de mon article sur l’Art Contemporain (n°3, p 101). Sur le coup, je fus flatté (qui ne l’aurait été). Ensuite, je me dis (et le fis savoir à la rédaction) que fournir bénévolement de quoi gagner son pain quotidien à d’autres, ça le faisait moyen. Je n’ai rien contre le bénévolat, j’en fais, mais c’est avec et pour des gens bénévoles comme moi, pas des professionnels. J’ajoutai aussi mon regret que Rue89 n’ait pas mentionné, en signature, le fait que j’étais écrivain et donc avec des livres à vendre.
    On me répondit, entre autres, que les tribunes publiées par Le Monde et Libé ne sont pas rémunérées.
    Je répondis que certes, mais au moins on fait état des titres et des travaux de leurs auteurs.
    Là-dessus : depuis 10 jours aucune réponse, même pas le regret d’avoir oublié cette mention qui n’aurait rien coûté à la Rue et m’aurait (peut-être) permis de commencer à regagner l’argent que jusqu’ici j’ai perdu, écrire un livre ça coûte cher.
    Même pas ce minimum qui m’aurait fait encaisser de bosser gratos pour le mensuel. Alors, cette goutte a fait déborder le vase.
    « L’info à trois voix » est un jeu de dupes. Nous sommes tous égaux certes, mais certains sont moins égaux que d’autres : les simples riverains.
    La gratuité du net est un leurre : il y a toujours, quelque part, au moins quelqu’un qui donne et quelqu’un qui encaisse//

    (Le mot « leurre » est gentil, j’aurais dû mettre « vol qualifié »)

    Réponse
  45. Ces gens-là (Anna Sainclair, Marianne2, le Plus) n’ont même pas besoin de passer en force, ils se bornent à utiliser l’arme la plus redoutable : la flatterie. Le renard de la fable a des très nombreux descendants.

    Arme souvent utilisée, également, par des nombreux commentateurs de blogue pour se faire bien voir de la maîcresse.

    Par exemple, je me souviens du blogue de Fontenelle quand il était ouvert aux commentaires. Qui commençaient toujours sur des "clap clap" de pingouins applaudisseurs comme (quel comble) dans les congrès du PC roumain aux temps du regrettable Ceaucescu.

    Il a fermé la fonction commentaires, et je me suis toujours demandé si c’était parce qu’accepter la contradiction n’est pas son fort ou par lassitude de ne pouvoir s’asseoir avec son pantalon enduit de salive au fond.

    Réponse
  46. Et voila, j’ai reçu Le syndrome du poisson rouge aujourd’hui !!
    5 jours dont 3 ouvrés pour un livre imprimé à la demande, que demander de mieux ? C’est vraiment rapide.
    En plus c’est un gros livre. Plus de 400 pages, on en a pour son argent !
    Je vais me le déguster petit bout par petit bout…..

    Réponse
  47. C’est le même principe que les "patrons-copains", très en voque dans les années ’70-’80. Genre Club Med: t’avais un contrat de 6h45/jour et un jour de congé par semaine, mais bon, t’es pas fonctionnaire t’vois, t’es la pour le fun! Donc le soir après le boulot tu vas en discothèque même si t’as pas envie pour mettre de l’animation, c’est pas dans le contrat mais si t’es pas d’accord tu reprends le premier vol pour Paris.
    Ou Nouvelles Frontières: ah ça, l’ambiance était vachement sympas! les mecs ils ont traversé l’Hymalaya, le continent africain, choppé le paludisme, des vrais globes-trotters certifiés routards. Evidemment maintenant qu’ils sont trop vieux, au chômage ou au RSA en attendant le minimum vieillesse sans avoir de quoi se payer un dentier, c’est nettement moins sympa.
    Le patron lui, n’est plus "copain" depuis longtemps mais pour lui ça baigne dans l’huile, ses arrières sont assurés et sa retraite aussi dans son ryad de Marrakech…

    Réponse
  48. Moi, je dis que tu devrais lancer une école de blogging, vu le nombre de nombrilistes (dont je suis) qui se lancent dans l’aventure, sans talent ni vision. Le blogging professionnel, je sais pas si c’est pas une contradiction dans les termes. Pour le reste ça ressemble à megaupload et aux uploaders.

    Réponse
  49. @ Floréale

    Vous dressez mon portrait de manière impeccable : tout y est, de A à Z. C’était dans l’Himalaya avec NF à partir de 1980… Jacques Maillot venait en Peugeot 102 au boulot, et nous on gagnait entre 50 et 120 balles par jour. Sans fiche de paye, ça va de soi.

    Sinon les concours de blogs, les pure players : je m’emmerde pas à copiner avec ces gens-là : je leur rentre dans le lard : c’est plus efficace.

    Réponse
  50. "C’était dans l’Himalaya avec NF à partir de 1980… Jacques Maillot venait en Peugeot 102 au boulot, et nous on gagnait entre 50 et 120 balles par jour. Sans fiche de paye, ça va de soi."

    Dans les années 60, adolescent en banlieue parisienne et en quête de p’tits boulots estudiantins pendant les vacances, je me suis présenté un jour dans une usine de traitement de métaux à un poste de manutentionnaire où des africains s’activaient à plonger des pièces dans une cuve de produit chimique. Le contre-maître me dit benoîtement :
    « Ah non, nous n’acceptons pas de français pour ce poste. Ici ils ont les poumons rongés par l’acide et nous les renvoyons chez eux dès qu’ils sont malades.»
    Alors les malheurs avec le patronat comme Maillot et consœur, bien que similaires, se relativisent un peu dans l’ensemble de l’œuvre du capitalisme social.

    Réponse
  51. Que ce soit les Africains jetables, les GO payés au lance-pierre ou les blogueurs auxquells on dit que ce qu’ils font ne vaut rien, mais qu’on en veut bien quand même pour alimenter des sites à fric, la logique est toujours la même : e x p l o i t a t i o n !

    Disons que celle des Africains ne s’encombrent pas de faux semblants et que celle des clavioteurs de salon a l’air bien douce, mais à l’arrivée, le résultat est le même.

    Réponse
  52. @ Cyp
    Je me disais bien en écrivant mon post que ça me faisait penser à quelqu’un, mais je ne me souvenais plus de qui! Maintenant ça me revient. Mais j’avais entendu des échos très semblables ailleurs pour d’autres destinations…

    @ smolski
    oui oui oui, mais vous vous n’y avez tout simplement jamais travaillé, ni au club Med, ni à NF, et encore moins devant les cuves chimiques avec des africains. Et depuis vous vous en êtes certainement aussi bien sorti dans votre genre qu’un "patron-copain", et vous n’êtes certainement pas au RSA ni au SMIC.
    Par contre vous êtes le genre de type qui dit à qui est au RSA ou au SMIC, "oui mais t’vois, y a des gens dans l’tiers monde qui survivent avec 2 $ par jour alors te plains pas".

    Réponse
  53. Je suis désolé que l’on se méprenne sur mon propos, juste je trouvais que l’on s’écartait du sujet de ce fil pour le paiement ou non d’une publication, sujet que j’ai relié aux banques d’images en ligne qui, en récoltant à un prix dérisoire les exécutions sans frais payé de million d’amateurs, font périr les photographes professionnels, comme les blogueurs de talent publiés sans frais payé font périr les journalistes professionnels.
    Ce n’est pas un jugement sur la valeur des productions, mais sur le principe d’un système mis en image par Agnès.
    En le rapportant à des situations personnelles particulièrement soulignées, je trouvais que cela déviait du fond.

    Maintenant, pour les propos de Floreale, je l’avoue, je vis et ai le sentiment d’avoir toujours vécu dans le bonheur. Tellement même que je le partage au quotidien et sans façon avec qui le veut bien. Encore faut-il qu’il aie lui-même le désir de s’en saisir ?

    Ça me rappelle cette (vieille) blague :
    Tous les jours, soir et matin, une personne prie son dieu :
    – S’il te plaît Ô mon dieu, s’il te plaît… Prend pitié de moi… s’il te plaît Ô mon dieu, fait-moi gagner à la loterie nationale, s’il te plaît Ô mon dieu, prend pitié !
    Ainsi pendant des années et des années…
    Un jour, son dieu lui répondit furibond :
    – Mais achète donc un billet, imbécile !

    No comment. 😉

    Réponse
  54. @ Floréale 55

    C’est vrai pour la plupart des vieux accompagnateurs sur toutes les destinations : vous avez tout à fait raison… tout comme vous avez eu bien raison de souffler dans les bronches de smolski.

    @ smolski

    Rien.

    Réponse
  55. @ Cyp
    Salut!

    @ smolski
    Je ne suis pas née de la dernière averse, voyez-vous, et je ne me méprends pas sur votre propos. Vous essayez de noyer le poisson, ce qui est peine perdue parce que par définition un poisson nage mais ne se noie pas.
    Agnès Maillard a dit très clairement ce qu’elle en pense: qu’il s’agit d’ ex-ploi-ta-tion et qu’au bout du compte le résultat est le même. Il n’était absolument pas question dans mon post de situations personnelles soulignées, mais de catégories professionnelles que je connais bien, et dont le statut et la condition n’est guère différente de ce que décrivait précisément l’article, c’est même cette ressemblance qui m’est immédiatement venue à l’esprit à avoir motivé mon post.
    Par conséquent alléguer que le sujet là, on s’en éloignait patati patata, ça ne tient pas. C’est bien dans le sujet et même en plein dedans.

    Je vous souhaite donc de continuer à nager dans votre bonheur qu’on n’a pas nécessairement davantage envie de partager que d’acheter un billet de loterie: au moins on est sûr de gagner.

    Réponse
  56. Les millionnaires représentent 5,5 % des adultes en France et 3,2 % en Italie, contre seulement 2,6 % en Allemagne et 1,9 % en Finlande. Comme les millionnaires sont plus souvent inscrits sur les listes électorales, et participent plus aux scrutins électoraux, ils peuvent représenter un douzième des votants lors des prochaines élections organisées en France. Cela ne justifie-t-il pas une politique de préservation des gros patrimoines, au détriment des finances publiques ?

    http://www.lemonde.fr/idees/article

    A part ça, la France d’après Fillon le croque mort, et l’Italie sont en faillite…

    Réponse
  57. @ Floreale
    À l’origine, je n’étais pas intervenu (post 53) sur le post 50 qui effectivement était dans le cours du fil, mais sur celui de Cyp post 52 qui en témoignait, si vous voulez bien relire.
    Ensuite, il a été de votre guise pour vous en méprendre et j’en ai fait le mea culpa devant tous précédemment.
    Enfin, dès qu’ « un fil d’Agnès » s’ouvre sur la définition du bonheur individuel, nous pourrons le suivre sans pollution.
    Ici, cela me paraît un peu hors sujet, non ?

    @ Cyp
    Dans la vraie vie, je ne me permets évidemment pas de juger des affects individuels.
    Sur un blog public, il me semble que, sans faire injure, nous pouvons proposer d’en souligner la relativité par rapport au fond d’un débat en cours ?

    Réponse
  58. En complément (réponse ?) au post59 de til

    Une citation de Bourdieu à propos de l’efficience entre les voix autorisées et celles inavouables… des autres.

    Début de la citation :
    ______________________________

    Quand on parle de l’opinion publique, on joue toujours un double jeu entre la définition avouable (l’opinion de tous) et l’opinion autorisée et efficiente qui est obtenue comme sous-ensemble restreint de l’opion publique démocratiquement définie :
    « Elle est ce sentiment sur n’importe quel sujet qui est entretenu, produit par les personnes les mieux informées, les plus intelligentes et les plus morales dans la communauté. Cette opinion est graduellement répandue et adoptée par toutes les personnes de quelque éducation et de sentiment convenable à un État civilisé. »
    La vérité des dominants devient celle de tous.
    ______________________________

    Fin de citation, source :
    Le monde diplomatique janvier 2012.

    En reliant cet aspect de l’opinion publique en démocratie au droit de vote restreint à une communauté auto-proclamée bien-pensante, que devient les voix des enfants, des prisonniers, des vieux et de tous les mal-pensants à l’unisson d’une véritable communauté en liberté, en égalité et en fraternité, tous aussi dignes pourtant que quiconque la subit ?

    Réponse
  59. "je suis une légende" , comme le roman et le film éponyme tu te bats contre des vampires !

    Réponse
  60. Hum… bien vu ! Mais décidément, il se passe quelque chose avec les 25 janvier… 😉

    Réponse
  61. Ah, ouais… un an, déjà! 🙂 Mais sinon, je trouve que ton billet est bien dans la même veine que celui-ci. Un peu comme le graphisme, où on te demande toujours de faire une petite image vite fait.

    Réponse
  62. Bonjour Agnès , parce que je crois qu’il y a une coquille sur la photo-pancarte,enfin c’est pas le sujet . Merci pour la pub que vous me faites , j’en ai bien besoin en tant que comédien seulement connu (et pas reconnu) de sa mère.Pour le reste j’aime bien le contenu et comme j’aime je me permets un petit conseil pas du tout méchant : vous avez du talent , mais peut-être qu’une aide à l’écriture serait un plus qui vous ouvrirez d’autres voies , le sketche ou autre genre , le "faux" dialogue par exemple et ce sans altérer bien sûr votre personnalité et votre fraicheur , à vous lire.
    très respectueusement vôtre

    Réponse
  63. Bonjour Tristan : vous êtes plus observateur que les organisateurs de la remise des prix des Best Of Blog’s où j’étais pratiquement la seule francophone primée. C’est cette coquille qui me fait tant rire. Et c’est un lauréat brésilien qui utilise mon appareil pour immortaliser la coquille. En tout cas de très bons souvenirs, en dehors d’une statuette qui prend la poussière dans ma bibliothèque.

    Sinon, je suppose qu’il faut faire un procès aux descendants de Victor Hugo pour la célébrité de votre patronyme, désolée.

    Après, l’écriture est aussi un sport de combat qui demande beaucoup d’entraînement, au quotidien. J’avoue avoir un peu ralenti le rythme des tractions, ces derniers temps 😉

    Réponse

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