Ne jamais perdre de vue que la construction européenne actuelle se fait essentiellement sur ce socle, c’est à dire sur l’idée que la concurrence libre et non faussée est le modèle grâce auquel nous allons cavaler cheveux au vent vers un avenir radieux sur fond de soleil levant.
C’est tellement vrai que la Cour européenne de Justice vient, dans la plus parfaite indifférence générale, de décider que le prima de la libre concurrence pouvait s’asseoir sur des peccadilles sans importance comme le droit de grève ou le respect des conventions collectives en vigueur. Du coup, on comprend mieux l’urgence qu’il y a à faire adopter, de gré ou de force un traité de Lisbonne roulé sous les aisselles, copie carbonne du fameux TCE que nous avons consciencieusement rejeté, en partie parce qu’il gravait dans le marbre la suprématie de la concurrence libre et non faussée sur toute autre considération.
C’est pour cela que passant outre à l’expression de la volonté du peuple, les députés s’apprêtent à entériner le bouzin, validant au passage le concept de démocratie limitée du brave pote Friedrich von Hayek. Et c’est pour cela aussi que des citoyens intelligents et éclairés vont tenter de faire entendre la voix du peuple à laquelle on fait rendre gorge, en allant battre le pavé, le 4 février 2008, à Versailles.
La concurrence, c’est bon, mangez-en!
Tout ça pour quoi?
De vaines promesses qui n’engagent que ceux qui y croient : la concurrence améliore les services, elle fait baisser les prix, elle optimise l’intérêt général en additionnant les intérêts particuliers.
La concurrence libre et non faussée aurait dû rester ce qu’elle est : à savoir un modèle théorique à l’usage des étudiants en économie. Dans la réalité, la mise en concurrence non régulée et non encadrée aboutit à la concentration des pouvoirs, à cause de la recherche permanente de l’avantage concurrentiel. Autrement dit, tous les acteurs du Marché sont d’accord pour le principe de concurrence parfaite, à condition que chacun d’entre eux soit en position de force sur les autres. D’où le grand jeu de Monopoly du petit poisson qui se fait bouffer par les gros, eux-mêmes pourchassés par les requins. Quand on laisse le marché se réguler tout seul en faisant la danse du ventre devant, au final, l’aquarium est vide, avec un énorme poiscaille bedonnant au milieu qui flotte, repu, entre deux eaux.
Pour reprendre l’excellente construction de l’intrigant film Le prestige, la concurrence, c’est comme un tour de magie, cela se déroule en trois actes :
- La promesse : laissez-nous les coudées franches et vous verrez que grâce à la dérégulation, vous aurez un choix à profusion avec des prix très attractifs.
- Le tour : c’est donc le moment où l’on fait disparaître les vilaines contraintes pas belles et que des tas d’aventuriers se jettent dans l’arène et rameutent le chaland à coup de bonnes grosses promos dont on devine déjà qu’elles sont surtout destinées à abattre les adversaires.
- Le prestige : le clou du spectacle, le moment où le magicien réapparaît, où le rideau tombe, où est dévoilé le Climax du tour, où aboutit le roulement de tambour, où on te fait TADAAAAAAM en roulant des yeux! C’est à dire quand le marché apparaît dans toute sa splendeur, bien nettoyé du menu fretin et que deux ou trois mastodontes restent en scène et s’entendent entre eux pour que le principe de concurrence ne leur fasse pas trop mal au profit…
Au final, on a substitué un oligopole privé à un monopole commun…
À votre avis, quelle formule est la meilleure pour notre poil de prolos?
C’est ainsi que j’ai choisi la SG comme banque parce que je ne voulais pas de la BNP… mais que je finirais quand même à la BNP, laquelle finira sûrement un jour par se faire gober par le Crédit Agricole que dont j’apprécie encore moins les sévices.
De la même manière, quand les trois grands opérateurs de téléphonie mobile s’étaient fait chopper le bras dans le pot de confiture de l’entente illégale, la réponse à ce défaut caractérisé de concurrence, en dehors d’une amende bien modeste au regard des profits réellement générés par la manœuvre, avait été de réintroduire de la concurrence en ouvrant le marché aux opérateurs virtuels. Mécontente des services des 3 grands, j’avais donc eu le choix d’aller ailleurs… et de revenir, maintenant que mon petit opérateur qui avait développé des tarifs spéciaux pour les chômistes vient de se faire rebouffer par l’un des trois gros… lesquels vont de nouveau pouvoir se partager le très très gros gâteau, dès qu’ils auront fini de faire le ménage dans le banc de harengs!
Et c’est comme cela qu’on a la même tomate dégueue dans les enseignes des 7 gros machins du pays (pour l’instant!) ou que la très très grande majorité des utilisateurs d’informatique rame avec le même OS pas terrible et très cher sur toutes les bécanes, lequel OS vient de coller 45 milliards de dollars sur la table pour bouffer son ex-allié, car il espère de la manœuvre qu’elle lui permettra de coller au mur son meilleur concurrent du moment et de régner enfin sans partage sur le Net.
Et quand je pense qu’ils ont ouvert à la concurrence le marché de l’énergie et qu’ils veulent en faire autant avec la santé ou l’éducation…
TADAAAAAAM!
Chère Agnès, je ne peux que clap-claper,(j’aime pas "plussoyer"!) à ce billet bling-bling, juste pour dire que c’est brillant! Et je n’ai pas grand-chose à rajouter! Si ce n’est, peut-être au sujet de la tomate dégueue,(ça s’accorde !?).
Il se trouve que je connais plutôt bien le président de Kokopelli, Dominique Guillet, dont je sais qu’il est loin d’être un philanthrope, mais tout le monde évolue! Plutôt brillant sur le plan théorique, bon orateur un peu baba, j’espère que depuis le temps il a trouvé ses marques avec le social! Bon, Pierre Rhabbi, le vice-prés, s’est quand même grave fourvoyé, avec le Hulot des savanes, qui devrait prendre des vacances!
Bon, qu’est-ce que ça prouve!? Rien, sans doute, sauf que les combats les plus vertueux sont trop souvent parés des plumes du paon et que leurs initiateurs ne sont que de simples mortels. A plus.
vieil anar
Sur le vote de la constitution européenne par le parlement, je vous invite à regarder cette vidéo qui montre Nicolas Dupont Aignan parlant de l’ignominie antidémocratique en cours, face à une assemblé quasiment vide (ils travaillent beaucoup nos députés).
http://www.dailymotion.com/video/x4…
On peut parler de coup d’état sans aucune exagération puisque le peuple français n’a plus son mot à dire dans son propre destin. La tendance oligarchique des sociétés occidentales n’est plus une hypothèse pessimiste mais une tristes réalité qui s’étale sous nos yeux. Il est temps que les démocrate qu’il soit de gauche ou de droite se réveille ou nous allons vers de graves problèmes.
La concurrence c’est bon pour le peuple parce que les politicards eux, ont créé leurs emplois d’improductifs. Oui à l’Europe mais pas à cette daube qui va nous rendre pires que les Etats Unis
Ca va faire plus de 100 ans que les économistes libéraux se sont détachés de la concurrence pure et parfaite comme modèle théorique. Mais bon, les néomarxistes n’ont pas tellement lu depuis la mort du prophète.
La concentration inexorable est un mythe qui n’a jamais été soutenu par les faits. Et c’est bien al concurrence qui pousse de son piedestal IBM ou General Mortors
Et oui la concurrence est une trés bonne chose, y compris pour les salariés. Leurs salaires sont supérieurs au smic justement grace à la concurrence.
Quand aux consommateurs, c’est fou comme l’on regrette encore le temps de france télécom et de son monopole.
Daniel T
Je rappelle, et/ou révèle :), que le constructeur informatique Dell est le premier à proposer des ordinateurs livrés avec Ubuntu, une distribution Linux prête à l’emploi, et donc accessible au commun des mortels peu ou prou ignares en programmation et autres lignes de codes.
Il suffit de taper "Dell et Ubuntu" dans un moteur de recherche, pour accéder à la page ad hoc.
Par ailleurs, je signale qu’une plainte est actuellement déposée auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, pour tenter de faire barrage à ce passage en force du TCE.
Que les citoyens en colère et conscients, qui refusent ce véritable "Déni de Démocratie", rejoignent donc cette cohorte d’internautes en éveil en se rendant sur le site :
http://29mai.eu/
Après tout,
Qui ne risque rien,
N’a rien.
Haut les coeurs !!!!!!
Que dire après ce nouvel aveu de l’esprit totalitaire de l’économie néolibérale, sinon que son bras armé européen vient de démontrer:
1. La démocratie n’existe plus car il n’ y a plus de rapport de forces équilibré entre les riches et les ( beaucoup ) moins riches cela étant arrivé avec la disparition du diable néolibéral, les pays de l’Est Européen.
Maintenant, pourquoi se gêner ? A nous tous les pouvoirs et tous le abus se disent les classes les plus favorisées.
Ce n’est qu’un début !
Le vote de la populace n’est plus qu’un édulcorant de la démocratie. ( relire "Globalia" de Ruffin ), il faudra peut-être ressortir la "Veuve" et l’assumer pour recréer l’équilibre.
2. La concurrence n’existe pas et n’a jamais existé ! Du moins dans les grandes entreprises en réseau ( eau, electricité, transport, télécommunications etc … ). Colbert ( pourtant pas un communistaire sanguinaire !!! ) l’avait bien compris en inventant le concept.
3. La seule conclusion positive est que ce système crêvera de ses contradictions, de sa fuite en avant dans un monde fini. Ou alors ce sera Mad Max. Moi j’ai espoir de voir le tournant historique ( les changements climatiques et la fin du pétrole y seront pour beaucoup ). En attendant, cela risque d’être très, très dur !
à Vieil Anar qui a écrit : « Pierre Rhabbi, le vice-prés, s’est quand même grave fourvoyé, avec le Hulot des savanes, qui devrait prendre des vacances!» Je répond :
– Ne juge pas trop vite ! En fait tout est corrompu et "tout" c’est nous comprit dedans !
Je pense pour ma part que nous avons tous nos parts d’ombre et de lumière. La lumière vient de ce que nous pouvons maîtriser lorsque nous voulons bien faire et l’ombre des influences trompeuses ou des mauvais calculs , Hulot comprit et c’est bien le problème !
Ceci dit il y a un forum sur lequel on peut s’exprimer et ne t’en prives pas ! (J’y suis moi-même inscrit)
http://forum.pacte-ecologique-2007….
à Daniel T qui a écrit : «Mais bon, les néomarxistes n’ont pas tellement lu depuis la mort du prophète.»
– TOUT à FAIT ! Mais je crains que tu ne soit encore plus loin des réalités qu’eux.
Pour ma part, oui, je regrette l’époque du coup de fil à une unité quelle que soit sa durée et aussi de devoir payer la liaison ADSL car techniquement elle est transparente donc la faire payer en plus de l’abonnnement, c’est du vol! (Le progrès serait pareillement présent avec le monopole public que sans lui aujourd’hui.)
Christian
http://croa33.blogspot.com/2008/01/…
A Daniel T,
Il me semble que le débutant ce soit toi et au royaume des sophistes, tu serais dans la première partie…
Lorsque F.T. était seule, elle pratiquait le tarif qu’elle voulait avec la complicité des gouvernements vils (y compris ceux qui se disaient de gauche : j’te passe du fric pour que tu les prennes…). Il n’y avait pas concurrence, mais il n’y avait pas exploitation de l’homme comme cela existe dans les boîtes qui se font une concurrence par l’intermédiaire des salaires les plus bas, les rythmes et les horaires de travail plus abjects, des promotions encores plus rares, des primes de résultats absentes ou plus basses, des menaces de délocalisations…
Il ne faut pas avoir beaucoup rouler sa bosse et s’être interroger en ouvrant les yeux pour ne pas savoir cela.
Va étudier les tous récents arrêts Viking et Laval de la Cour de justice européenne et on en repalera.
Enfoncé le p’tit plombier polonais. Et ce n’est qu’un début : la délocalisation interne, c’est pour demain matin.
Et alors là, je voudrais être une petite souris pour vérifier si tu auras toujours de ta superbe !
Je me considère comme un être humain avant d’être un consommateur (mauvais) et notamment -par nécessité seulement- un salarié qui n’a pas le choix.
Tu aimes la "main invisible", c’est ton droit. Moi je ne suis pas croyant et je ne suis pas d’accord pour qu’on m’impose la pensée de Smith, de Bastiat…
Va lire aussi l’interview (unique) de la principale conseillère du psychopathe de l’Elysée et tu verras que ce qui aurait disparu depuis 100 ans… n’est jamais parti.
R.L.
@ Vieux Révolté
"il faudra peut-être ressortir la "Veuve" et l’assumer pour recréer l’équilibre."
Enfin une proposition sérieuse qui tortille pas du c.. pour chier droit!! Palsambleu!!!
C’est bien plus sophistiqué le délirium de la concurrence, quelques exemples.
1 – L’histoire naturel de l’Etat l’amenant au Nazisme ou au communisme, il faut que le marché guide l’action de l’Etat (les ordo-libéraux allemands, créateurs de la notion d’économie sociale de marché). C’est ce qu’on appelle la phobie de l’Etat.
2 – Une entreprise en position de monopole naturellement le jeu de la concurrence car c’est comme ça, et réduira les prix de ce qu’elle offre. (Von Mises)
3 – Les acteurs ne doivent pas vouloir faire le bien dans la concurrence, il faut qu’ils suivent leur intérêt égoïste pour que cela devienne une main invisible virtueuse. (Smith)
Je reprends ici en le réduisant à une carricature le propos de Foucault. Et le bougre avait bien raison, il faut connaître le mieux possible les constructions idéologiques du néolibéralisme. Par contre, il y a fort à parier que les libéraux, les plus anciens, seraient d’accord avec ton billet. Eux réfléchissaient à donner veritablement plus de liberté aux petits commercants et artisans face aux grandes entreprises et à l’Etat, et c’est un sérieux paradoxe que les néolibéraux veulent absolument cacher aujourd’hui.
Quand à la concurrence pure et parfaite, si elle a 100 ans, c’est sûrement que le néolibéralisme de Chicago et autrichien (Popper, qui fut prof de Soros par ex, Hayek…) est bien plus ancien que tout le monde le dit.
Maintenant, il reste un sacré nom qui n’est pas évoqué ici : John Mayard Keynes, qui avait grosso modo dit : on sépare quasiment la spéculation de la sphère productive, car cela permet de réduire les effets nocifs de la première sur la seconde. Et les néolibéraux ne contredisent pas ces arguments, ils ne veulent pas y répondre (voir par exemple la comission Atila)
Oui, Agnès, la manif des sans-culottes qui vont battre le pavé, c’est demain, lundi 4, à Versailles.
Et pour ce qui est de la pitoyable branlette d’hier, j’en cause chez moi…
"Pierre Rhabbi, le vice-prés, s’est quand même grave fourvoyé":
Vieil anar, et tous les autres, faut qu’on perde cette détestable manie de se pourrir les uns les autres. Tout ne me convient pas dans ce que dit et fait Pierre Rahbi, mais il a apporté et continue d’apporter des trucs magnifiques et indispensables. Même Hulot, est loin d’être inutile, je parie qu’il y a des gens qui sont passés par Hulot pour sortir de leur ignorance.
Faut vraiment qu’on remplace, et d’urgence, l’anathème par l’analyse (merci à Agnès qui fait ça très bien). Faut prendre exemple. Sinon, on va finir, comme Georges le Tueur de Wolinski, tout seul sur sa falaise en train de s’emmerder devant le coucher de soleil
@ mc,(scuses!, cult ton jard, c’est trop long, même en abrégé!), je connais un peu le Rhabbi, être honnête et droit, conférencier sincère et candide!; il a le malheur ou le bonheur de se jeter dans les bras du 1er pseudo écolo venu, genre Hulot, (qui émarge chez TF1, sans vergogne! et a sa propre fondation!); je préfèrerais d’ailleurs ne pas parler de cet usurpateur qui ne fait en rien avancer le débat, si ce n’est à coups de taxes! Même Bové, dans ses mauvais jours, n’est pas si brillant !! Je préfère, comme tu le dis si bien, finir tout seul, sur ma falaise en train de ne pas m’emmerder devant le coucher du soleil! Ah si seulement, j’avais une falaise! A plus.
vieil anar
A quand un article couillu sur ce qu’il faudrait faire pour une vraie Europe ?
Y interdire toute concurrence en réduisant, par exemple, le nombre de Taxis pour que les taximan s’en mettent plein les fouilles ? Pour qu’enfin ils arrivent à se payer leur licence de 300 000 Euros alors qu’aujourd’hui, si on les écoute, ils n’y arrivent pas ? Ou en renforçant le monopole de La Poste pour que nous attendions encore plus aux guichets ?
Mme Maillard confond "concurrence" et "renforcer les positions de ses copains", ce que font la plupart des gouvernements. Une fois de plus, elle se trompe de cible malgré ses bons sentiments.
Mr Ben, il semblerait que vous fussiez plutôt néo-libéral, tendance Modem ou Madelin, on ne sait plus! Qu’entendez-vous par "concurrence" en système libéral néo-protectionniste ? Il y a une expression qui me fait marrer, c’est "article couillu"!! Bien sur qu’une femme comme Agnès ne peut pondre qu’un article au mieux vaginesque! les articles couillus,(en vente libre dans les grandes surfaces!) c’est pour les mecs, les vrais! Au déplaisir, mon cher Ben! A plus.
vieil anar
Excellent témoignage/analyse, mon Swâmi! Je convies chaleureusement tout le monde à aller le lire chez toi plutôt que de continuer à se couper les cheveux en quatre ici avec l’arbrisseau (les taxis) qui cache la forêt (la fin de notion de service public, de bien ou d’intérêt commun, de solidarité, d’égalité républicaine entre tous les citoyens, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, bref, de tout ce qui fait quand même l’intérêt de vivre en société plutôt que dans la jungle!)!
Merci Aniery pour cette citation fort à propos.
C’est un peu la conclusion à laquelle je suis un peu forcée d’arriver. Monsieur Monolecte ne compte pas voter en mars, pour la première fois de sa vie, il ne veut plus cautionner ce monstrueux foutage de gueule.
Je suis moi-même fervente démocrate et j’hésite entre voter blanc et arrêter là complètement les frais. L’écœurement est à son comble (encore que je sens, malheureusement, que je vais me trouver des ressources insoupçonnées dans ce domaine) et effectivement, le retour à l’ancien régime me fait gerber!
""Nous sommes dans une société néo-féodale, où une caste dominante s’octroie des privilèges exorbitants et impose sa loi tout en enrobant d’un verbiage pseudo-démocratique une politique marquée par le culte inconditionnel et décomplexé de l’Argent, le pouvoir arrogant des riches, la dévotion au Patronat, la crainte haineuse de "la rue", c’est-à-dire des mobilisations populaires, le dégoût pour les parias et les exclus, le mépris pour le plébéien et le collectif. Une société où la démocratie n’est plus que faux-semblants et communication, façade bavarde et tartufarde pour masquer la violence meurtrière des rapports de domination."
Alain Accardo, "La Décroissance", n°46, Février 2008.
@ agnès, tu dis que Mr Monolecte, pour la 1ère fois ne veut plus voter pour cautionner ce monstrueux foutage de gueule, !! Bienvenue au club, Mr Monolecte, moi j’ai eu le malheur de voter pour la 1ère fois de ma vie, l’an dernier pour Bové et je regrette de m’être fait piéger! Bon, j’étais consentant, mais quand-même!
La chose publique n’existe plus, elle s’est noyée! A plus.
vieil anar
Je suis aussi face à ce dilemme; voter blanc ou cautionner cette farce politique! Le maire de "gauche" de ma ville cumule son mandat d’édile municipal avec celui de député depuis plus de vingt-cinq ans. Comment peut-on gérer une ville de plus de 100 000 habitants et être assidu à l’assemblée nationale?
Le cumul des mandats et le non-renouvellement du personnel politique est un tare congénital chez les politiciens français. La professionnalisation transforme le personnel politique en caste avec des pratiques incestueuses proches de la maffia où tous les partis s’entendent pour partager les dividendes de la "démocratie" comme larrons en foire!
Les militants intéressés par la chose publique sont écoeurés et ne veulent pas s’impliquer dans des responsabilités politiques où la cogestion prime sur le dissensus cher à Jacques Rancière et Pierre Bourdieu.
« Au final, on a substitué un oligopole privé à un monopole commun…
À votre avis, quelle formule est la meilleure pour notre poil de prolos? »
AMHA aucun des deux ! Le "communisme" (centralisme bureaucratique) ça ne marche pas mieux que le "libéralisme" (bureaucratisme centralisé). Que l’on se fasse arnaquer par des privés ou par l’État, le problème reste le même : le citoyen n’a aucun recours face à des entités beaucoup plus fortes que sa simple personne. En revanche, il y a bien deux domaines où il faut agir pour plus d’égalité démocratique :
– Le droit du consommateur
– Le droit du travailleur (et du chomeur)
Quand on aura 100 fois plus d’inspecteurs du travail, que ceux-ci pourront faire fermer des entreprises hors-la-loi, quand on pourra porter plainte facilement (= gratuitement) contre les escroqueries géantes (internet, téléphonie, banque…) et faire mettre en taule les responsables, alors là, le privé (comme le public) ne sera plus un problème.
Je n’adhère pas du tout à cette opposition oligopole privé / monopole commun : que la racaille soit à la tête d’une multinationale ou d’un État (cf. le communisme mafieux de Cuba), cela ne change rien. Dans les deux cas elle dépouillera le citoyen. Il faut protéger l’individu. Et ça, ça ne se fait pas à coup de vagues mots d’ordre comme communisme/libéralisme/anarchisme, mais à coup de révoltes (toujours au pluriel !) visant à faire instaurer de nouvelles lois.
@ Swami
Ça va faire mal…
Très mal, quand les français se rendront compte, après-coup malheureusement, que la majorité de leurs parlementaires viennent de les désavouer.
Vraiment, j’espère encore qu’on peut éviter ça. Dommage que dans cette campagne, certains ont cru devoir à nouveau faire passer l’essentiel (le respect de la souveraineté populaire) après leur petite, toute petite campagne consistant à tenter de démontrer que tous les parlementaires sans exception sont des pourris.
Bien sûr qu’il faut manifester demain :
http://pcf.fr/spip.php?article2315
Mais ce n’était pas une raison pour dézinguer le rassemblement d’hier. S’il vous plaît, retournez votre lorgnette, c’est par l’autre bout qu’il faut regarder.
@ Agnès,
Merci pour les explications sur le fond du problème.
à Ben & Vieil Anar,
Moi, l’expression "article couillu" ne me fait pas marrer!
C’est, typiquement du Zocato et autres populismes chasse, pêche et traditions ! De ceux qui font l’apologie des combats gratuits et stupides caractérisques des "vrais" males généralement très au dessus des problèmes de société ici exposés.
Ce soir, sur TF1, il y avait un reportage sur l’homme simple qu’est Franck Provost… Il rachète toutes les marques de salons de coiffure… Il semble finalement qu’il ne reste que 3 ou 4 groupes indépendants… Là aussi le monopole de la concurrence libre et non-faussée est en marche… … …
Et aucune prise de distance.
Juste auparavant, ils évoquaient les affrontements au Kenya… et là aussi, aucune prise de distance pour évoquer l’affaiblissement dramatique de l’état (et de ses fonctions régaliennes), la pauvreté généralisée… et le fait que les jeunes… ça leur va bien de pouvoir détrousser tout le monde… et là, ils causaient des athlètes et ancien athlètes kenyans… qui se font détrousser… et tuer en général… mais là encore, on oublie de nous rappeler que ces gens sont des millionnaires dans leurs pays. Et que donc, forcément, ils se font tuer en priorité… pas à cause de leur ethnie… mais à cause de leur richesse relative. J’imagine. Mais on ne pourra pas être éclairé. Comme d’habitude, que du pathos… de l’évocation des machettes et des corps découpés. Pas de prise de distance. Soupirs.
rien d’autre à dire que : très bonne explication de la libre concurrence "pour les nuls".
Merci Agnès !
`Merci Agnès. Cependant, n’y aurait-il pas une très petite confusion entre la notion de "concurrence libre et non faussée" et celle de "concurrence pure et parfaite" ? Il me semble que ce n’est pas tout à fait la même chose, sans vouloir couper les cheveux en quatre.
D’autre part, le principe de concurrence libre et non faussée a été repris dans un autre texte européen (sans que personne s’en émeuve) et… ne figure pas dans le "traité simplifié de Lisbonne
J’ai toujours du mal à comprendre comment le capitalisme productiviste monopoliste d’Etat servant une classe de seigneurs (la nomenclatura) a pu se faire appeler communisme…Bref que les dominants exploitent les dominés par la propriété privée ou la structure étatique le résultat est le meme. La force du capitalisme privé a été de réussir à se parer de libéralisme, laissant apparaitre une classe moyenne tampon qui bien qu’exploitée elle meme, se console en exploitant les concitoyens de rang inférieur,ceux d’autres pays, ou la nature tout cela pour la plus grande joie des dirigeants et des possédants. A quand le systéme ou ne sera permis de faire que ce qui ne nuit pas à autrui, à la nature ou qui sert la collectivité, y compris celle qui n’est pas née. Il suffit de remplacer publicité par propagande, chomage par goulag et on comprends mieux qu’on est dans le meme systéme avec un peu plus de matériel La vie ce n’est pas que la compétition, la production et la consommation.
RL
:> Lorsque F.T. était seule, elle pratiquait le tarif qu’elle voulait avec la complicité des >gouvernements vils (y compris ceux qui se disaient de gauche : j’te passe du fric pour >que tu les prennes…). Il n’y avait pas concurrence, mais il n’y avait pas exploitation de >l’homme comme cela existe dans les boîtes qui se font une concurrence par >l’intermédiaire des salaires les plus bas, les rythmes et les horaires de travail plus >abjects, des promotions encores plus rares, des primes de résultats absentes ou plus >basses, des menaces de délocalisations…
Ben si avec FT il y avait exploitation de l’homme par l’homme. Tous contribuables/usagers obligés de payer un service de mauvaise qualité trop cher. Le tout avec l’appui de gens en uniforme de l’Etat si tu ne voulais pas utiliser FT.
La concurrence n’empêche pas le droit du travail, les syndicats, les conventions collectives et le respect des contrats.
Le travail n’est pas une ressource rare, sauf pénurie artificielle créé par l’Etat comme chez nous. (ou pas l’absence totale d’Etat d’ailleurs).
> Enfoncé le p’tit plombier polonais. Et ce n’est qu’un début : la délocalisation interne, >c’est pour demain matin.
A le vilain plombier polonais. Pendant ce temps, trouver un artisan compétent à Paris est une quête incroyable.
> Et alors là, je voudrais être une petite souris pour vérifier si tu auras toujours de ta >superbe !
En gros moi aussi. donc ?
> Tu aimes la "main invisible", c’est ton droit. Moi je ne suis pas croyant et je ne suis pas >d’accord pour qu’on m’impose la pensée de Smith, de Bastiat…
J’aime bien la liberté. La mienne et celle des autres. Et je lui fait plus confiance qu’un ordre organisé par un collectif s’autoproclamant defenseur du bien public (ou un dictateur).
Et surtout, surtout, je ne veux rien t’imposer. Consomme en tenant compte de tes critères éthiques. Créer une société en en tenant compte de tes critères éthiques. C’est trés bien. J’ai aussi les miens qui valent bien les tiens.
Mais le fait est, que ce sont les Etatistes -pas les libéraux- qui veulent imposer en permanence leurs ‘auteurs’ préférés en instrumentalisant la force de l’Etat.
Daniel T
""Nous sommes dans une société néo-féodale, où une caste dominante s’octroie des privilèges exorbitants et impose sa loi tout en enrobant d’un verbiage pseudo-démocratique une politique marquée par le culte inconditionnel et décomplexé de l’Argent, le pouvoir arrogant des riches, la dévotion au Patronat, la crainte haineuse de "la rue", c’est-à-dire des mobilisations populaires, le dégoût pour les parias et les exclus, le mépris pour le plébéien et le collectif. Une société où la démocratie n’est plus que faux-semblants et communication, façade bavarde et tartufarde pour masquer la violence meurtrière des rapports de domination."
Dans une société libérale, personne n’est forcé d’étre dégouté des exclus..ni de vouer un culte aux richesses matérielles..et rien n’interdit de s’associer librement. (collectif.)
Ce n’est pas ça qui dérange l’auteur de cette citation.
Ce qui le dérange ce qu’il ne peut pas forcer les autres à ne pas être dégouté des exclus, il ne peut pas forcer les autres à s’associer sous ses ordres, il ne peut pas forcer les autres à adorer ses valeurs.
C’est d’ailleurs le non dit de 90% des livres alter.
Le problème n’est pas que les gens biens (selon la vision alter, mais autres aussi) ne puissent pas se conduire bien. Le problème est qu’ils ne puissent pas imposer autant qu’ils le voudraient leur valeur, leur mode de pensée aux autres en utilisant la violence de l’Etat. (ou leur violence directement d’ailleurs..)
Tant mieux.
"Je préfère, comme tu le dis si bien, finir tout seul, sur ma falaise en train de ne pas m’emmerder devant le coucher du soleil! " Vieil Anar, 13:
T’as pas compris, vieil anar, que c’est peut-être pas TOI qui finira tout seul sur une falaise en train de t’emmerder (ou pas) devant le coucher de soleil, mais un autre de ces gauchistes sectaires que chacun d’entre nous est un peu tenté d’être.
Déjà, t’es mal barré, si t’as pas de falaise.
On devrait pas appliquer entre nous les principes de la concurrence libre et sauvage. Je répète que même Hulot a permis à certains de commencer à réfléchir. Je suis bien placée pour dire ça, je me suis éveillée à la politique en écoutant un certain Jean Nocher à la radio, un type puant l’extrême droite sous un vague habillage humanitaire, ruse lamentable que j’étais trop jeune et trop naïve pour percer à jour.
Si j’avis eu des relations plus saines avec mon père, il m’aurait aidée à comprendre la manoeuvre au lieu de ricaner et de me prendre pour une petite conne, ce qui lui faisait bien plaisir. Va comprendre, j’imagine mal que ça puisse me faire plaisir de trouver mes gosses cons…
Les manoeuvres de récupération, comme celle de Hulot, sont à double tranchant pour ceux qui les utilisent: elles propagent des idées justes pour attirer le gogo, mais en les pervertissant pour le fourvoyer. Profiter de la pub donnée à ces idées pour aider ceux qui s’éveillent en politique à faire le tri nécessite une pédagogie respectueuse. Et de renoncer à la jouissance d’être le seul intelligent dans un monde de cons.
"Le problème n’est pas que les gens biens (selon la vision alter, mais autres aussi) ne puissent pas se conduire bien. Le problème est qu’ils ne puissent pas imposer autant qu’ils le voudraient leur valeur, leur mode de pensée aux autres en utilisant la violence de l’Etat. (ou leur violence directement d’ailleurs..)" 29:
C’est marrant, cette accusation récurrente de se préparer à user de la violence pour contraindre à la vertu, venant de ceux qui prônent une société dont la violence est la base. Car, très clairement, le libéralisme, c’est la loi du plus fort. La loi du plus fort implique que chacun essaie de devenir le plus fort, puis fasse tout pour le rester.
Ce qui peut, certes, donner l’impression d’une société totalement pacifique, quand la domination est tellement indiscutable que personne n’imagine s’y opposer. Mais dans ce cas, la violence souterraine d’oppression et la violence potentielle de réaction sont l’une et l’autre incommensurables.
Ce que nous voulons, nous les "alters", ce n’est pas contraindre quiconque à la vertu. C’est participer à la construction d’un monde où la vertu ne serait pas sanctionnée par la marginalisation, et où la réussite sociale ne serait pas réservée aux cyniques.
Et nous espérons y arriver avant que l’insupportable et croissante inégalité créée par cette société libérale finisse par nous exploser à la gueule, à tous, winners comme loosers. Sur le Titanic, les manteaux de vison n’ont sauvé personne.
""Mais entre accepter les concessions inévitables inhérentes à notre condition dominée et imposées par un légitime désir de survivre, et puis épouser la logique du système au point de faire corps et âme avec lui, "en rajouter" comme font tant de petits-bourgeois d’aujourd’hui, tant de sous-vizirs et d’aspirants mamamouchis qui jouent radicalement au calife et se prêtent à tant d’avilissantes mascarades en croyant faire la preuve de leur excellence ou de leur distinction, il y a, on en conviendra, une marge considérable, qu’il appartient à chacun de respecter, à force d’intelligence et de volonté.
Mais si Gulliver veut vraiment se remettre debout, quelques soubresauts désordonnés n’y suffiront pas. Il lui faut réfléchir sur la façon dont il est ligoté et s’aviser que parmi les liens très fins qui l’immobilisent, il y a ses propres cheveux. Les Lilliputiens le tiennent en leur pouvoir en se servant de son propre corps et, puisqu’il accepte de se tenir tranquille, ils le récompensent en le nourrissant de gigots minuscules, "plus petits que des ailes d’alouette". Quelle parabole pourrait, mieux que celle de Swift, résumer la condition actuelle des classes moyennes dans les démocraties bourgeoises?""
Alain Accardo, "Le petit-bourgeois gentilhomme. La moyennisation de la société." Editions Labor / Editions Espace de Libertés
La concurrence est présentée soit comme un maux qui fait peur (car elle ‘tire’ les salaires vers le bas) soit comme un mot porteur de salut car elle permet le développement harmonieux avec le marché comme grand régulateur.
Elle est ces 2 choses en même temps, puisque généralement chaque concept porte son contraire et il est du devoir de chacun, de tous, (de l’état ?) de contenir l’affreux mister Hide qui sommeille dans ce brave Docteur Jekill. Ainsi il n’est pas faux de dire qu’avoir 3 vendeurs de légumes permet de payer sa salade plus proche du juste prix que s’il y a juste un seul vendeur pour tout le département. MAIS seulement si les 3 vendeurs ne s’entendent pas sur le prix. Ainsi même dans le cas de la libre concurrence, il y a obligatoirement un état qui fait son travail et qui fait respecter les ‘loi minimales’. Ainsi les amendes pour ententes illégales doivent être tellement élevées que de se faire prendre la main dans le sac (comme nos trois magouilleurs télécom) mange le bénéfice pour les 10 prochaines années, en plus du remboursement aux clients de l’argent qui a été détourné avec, pourquoi pas, des peines de prisons fermes pour toute la hiérarchie responsable de cette entente.
Mais ce n’est jamais le cas et les politiques au pouvoir s’entendent toujours avec les grands groupes qui les aident à parvenir aux hautes fonctions en leur fournissant des soutiens logistiques amoraux s’ils ne sont illégales.
Les cas les plus flagrants de cette concurrence "réservée aux membres du clubs" se trouvent dans tous les secteurs qui drainent de l’argent. Pourquoi n’a-t-on pas le droit d’importer du carburant, le choisissant alors dans un pays dont l’état (par le jeu de la concurrence) permet d’avoir un prix de marché plus faible ? Ceux qui commence à défendre que cela va détruire la force de l’état et lui faire abandonner ses missions régaliennes non marchande (éducation, santé, ….) peuvent me montrer actuellement quelles sont les réussites de cet état actuellement et/ou depuis 1980. Je ne parle même pas du marché des cigarettes, je ne parle même pas du marché des cd-dvd (on ne peut pas légalement importer en france des dvd US), des jeux de consoles verrouillés sur des consoles par groupe de pays, des drm sur les musiques/films verrouillés sur des applications, des médicaments ou pseudo médicaments verrouillés chez les pharmaciens etc….
Il y a un semblant d’ouverture au marché de l’électricité, mais edf-gdf-areva-truc-chose (tous ensemble) garde le monopole du transport, puisque les lignes sont les leurs (on peut comprendre) alors qu’elles ont été payés en grande partie avec les impôts (on peut moins le comprendre) et/ou avec les abonnements des clients.
Sur le marché du rail, on coupe l’entretien (que des dépenses) des rails avec RFF de son exploitation (que des recettes) afin d’ouvrir à la concurrence en donnant aux copains la bonne partie (les recettes) et en faisant payer par la masse (nous les pov’ pommes) l’entretien du réseau.
La gestion des autoroutes est encore plus intéressante à regarder. Il y a une concession pendant un certain nombre d’années, puis cette concession peut être reconduite en cas de travaux pour amélioration/entretien etc… Que cela ne tienne, les sociétés d’autoroutes sont vendus aux sociétés BTP, comme cela je vire l’argent de mon compte A à mon compte B et je garde ma concession.
Toutes ses situations anecdotiques sont le reflet des disfonctionnements, non du marché, mais bien des états qui soi-disant gèrent. C’est le disfonctionnement des gouvernements (de tous les pays) qui empêche une forme de régulation ‘saine’. Effectivement il est important que les entreprises soient libre d’agir (encore que ce soit surtout les grandes entreprises copinage-copinage qui sont libres), mais cela implique une législation du travail forte. Il y a une abîme entre concurrence libre et déréglementation. Par ailleurs, il suffit de remonter dans l’arbre des capitaux pour trouver au coeur de ce système mafieux les quelques même entreprises, même lorsqu’elles changent souvent de nom pour abandonner cette réputation déplorable qu’elles se forgent.
Oui à la concurrence, mais NON à la déréglementation. Toutefois, je ne me fais plus aucune espèce d’illusion, il est dorénavant impossible de changer l’ordre des choses par un combat politique. La seule solution qui reste est la violence. Cela commence déjà dans les ‘cités’ et cela va gagner petit à petit toute la société par capillarité. Le défit majeur est d’éviter que la violence soit tournée vers son voisin mais qu’elle soit tournée vers les instigateurs de ce délabrement sociétal. Que ce ne soit pas la voiture du pôvre smicard qui crame, mais bien les fourgonnettes des maréchaussées. (cela fera moins de contrôle de vitesse). Ce ne doit pas être le gréviste sncf qui soit conspué mais bien le connard de politicard qui vient faire sa campagne de visibilité juste avant le scrutin pour disparaître ensuite pendant toute la durée de son mandat. Lorsqu’ils ne pourront plus sortir sans se faire huer et canarder aux légumes pourris, lorsque ce métier sera enfin considéré comme ce qu’il est actuellement : un métier de pute, il pourra enfin se lever une nouvelle génération d’élus qui viennent pour servir et non plus pour gouverner, pour aider les autres et plus pour s’enrichir.
Merci Agnès, c’est toujours aussi agréable à lire.
@ Daniel T.
J’aimerais savoir ce que vous répondez aux études menées par des associations de consommateurs sur, par exemple, la distribution d’eau, qui démontrent que partout où les communes ont gardé le monopole de cette distribution (comme dans la ville où je vis, par exemple), le mêtre cube est 3 à 15 fois moins cher et l’eau de meilleure qualité que dans les communes qui ont "ouvert à la concurrence", se retrouvant sous contrat avec des géants comme la (célèbre!) lyonnaise des eaux ou vinci?
ou ce que vous répondez aux enquêtes menées par des journalistes spécialisés dans l’automibile sur les résultats de la privatisation un an après?
cette enquête montrait que le service (dont, notamment la sécurité) avait souffert, pendant que les prix augmentaient. augmentations au sujet desquelles la cour des comptes a tiré la sonnette d’alarme, parce qu’elles étaient "peu transparentes" (en fait, ils n’ont pas augmenté les prix des tronçons peu fréquentés, et ont multiplié ceux des tronçons fréquentés, afin d’arriver à la moyenne autorisée par les contrats).
les services autoroutiers étaient ils si mauvais avant qu’il faille absolument privatiser (je dis privatiser, mais à 11 milliards, on pourrait dire brader…)
ou bien, encore sur les études menées à propos de la privatisation des renseignements téléphoniques (pour en revenir à FT) qui montrent que les prix ont augmenté (parfois de façon hallucinante!!!) , sans que le service soit de meilleure qualité?
ou encore, j’aimerais savoir comment vous comptez défendre le futur projet de privatisation des chemins de fer, au moment où, après 20 ans d’ouverture à la concurrence, les anglais font marche arrière, après des centaines de morts dus à un mépris total des investissements sur la sécurité (le maitre mot à la SNCF)?
voilà une liste loin d’être exhaustive de cas où la concurrence a coûté cher, en termes d’argent, de service, et parfois de vies humaines.
et il se trouve encore des gens pour penser que la mise en concurrence est toujours la meilleure solution…
et bientôt la santé et l’éducation… chouette, on pourra avoir des diplômes Mac Donalds, comme en angleterre!
Le soupçon me vient que bien des gens qui ont voté « non » en 2005 l’ont fait sur la base d’une confusion entre deux notions: celle de « concurrence libre et non faussée » (si vigoureusement dénoncée par les leaders nonistes), et celle de « concurrence pure et parfaite ». Or ça n’a pas grand chose à voir, en dépit des apparences.
La concurrence pure et parfaite est une notion purement théorique, utile au raisonnement des économistes théoriciens, qui sert (plus ou moins efficacement) dans le domaine des modèles théoriques, mais dont personne, à part les ultra-libéraux les plus extrémistes, n’a jamais cru qu’elle pouvait servir à décrire la réalité de la vie économique. C’est un peu comme (je suppose, car je n’y connais rien) la notion de mouvement sans frottement pour les spécialistes de mécanique). Au contraire, les économistes, même très « libéraux », s’attachent à étudier comment dans l’économie de marché la concurrence est soumise à des mouvements qui la contrarient et forment avec elle l’économie concrète.
Je n’ai pas du tout l’intention de critiquer ici ce « joli mythe » (en effet c’en est un, et il existe comme tous les mythes et remplit comme eux sa fonction sociale de mythe). Mais la concurrence libre et non faussée, c’est une toute autre chose, un principe de gouvernance économique, qui n’a rien à voir, et qui suppose au contraire l’intervention active des pouvoirs publics.
Mais non, abonvi, l’argent n’a pas sauvé TOUS les riches, même si, très probablement, les pauvres avaient beaucoup moins de chances de s’en sortir, voire aucune.
La concurrence libre et non faussée est ce qu’on appelle un oxymore, c’est à dire une contradiction dans les termes.
Se donner tant de mal pour la garantir et pour l’imposer, c’est bien le signe de son caractère artificiel, non?
@ cultive ton jardin
ben, si justement sur le Titanic, l’argent a sauvé les riches, et oui le monde est injuste… et c’est triste.
@ le libéral DT
Bravo, tu assumes ton envie féroce de concurrence, bravo encore tu assumes ton libéralisme. mais, tu vois parfois sur les forums on se noie dans le bavardage: je veux dire qu’à un moment on a envie de savoir à qui on a affaire dans le vrai. Moi, la concurrence je la subie tous les jours, (architecte en solo). Alors vois-tu , des fois il me vient cette brillante idée à la terminator d’une semaine de vrai libéralisme par an, de vraie concurrence, tu vois sans un flic pour t’empêcher de régler tes comptes tranquille, pas d’état du tout pour une semaine, Ah la belle concurrence, là on pourrait vraiment discuter avec tous les adeptes de la concurrence, tu le vois le jeu ?, ah moi je le sens bien comme ça, juste une semaine parce que je crois qu’à certains il leur faut la merde sous le nez pour la sentir, c’est dommage mais voilà à un moment les arguments et la mauvaise fois et les "de toutes façons je peux dire ce que je veux, je risque rien" ça agace. Une semaine sans flic, toi tu imagines Mad Max, la merde et la barbarie et moi je pense lutte sociale pour la justice, simplement la justice.
@abonvi
Je vous rassure votre semaine existe deja ,bon architecte peut etre pas encore ……dans d’autres secteur oui et pas qu’une semaine …
La police appelle ca pudiquement les litiges commerciaux !!!!!
ET c’est pas qu’une question de hauteur de grisbi ……sur un simple marche forain ,les fourgons prennent feu tres facilement …….la loi dans la loi ,les voleurs dans la loi qu’ont dit …
Bon si ca vous interesse ,j’ai une liste de secteur marchand ou vaut mieux etre bien assuré ,hein ….
Bref vous en reviez ,mais ca existait deja …..
J’aimerais bien savoir ce que vous ressentez tous après la privatisation aujourd’hui des derniers maigres pouvoirs qu’il nous restaient …
Ca va pas m’encourager à voter, ça …
Reste plus qu’à sortir battre le pavé…
À Cultive (38)
"La concurrence libre et non faussée est ce qu’on appelle un oxymore, c’est à dire une contradiction dans les termes."
Tu as le droit de te complaire à le penser. Peut-être pourrais tu admettre que d’autres soient d’un avis différent.
Il est vrai (selon moi, mais les « libéraux » sont d’une autre opinion) que la concurrence a tendance, livrée à elle-même, à s’autodétruire: ententes, concentrations, monopoles; il faut donc une intervention des pouvoirs publics pour garantir les conditions de son exercice: libre parce que non aliénée par les acteurs les plus forts qui abuseraient de leur position dominante, et en particulier par le capital financier, non faussée parce que non perturbée par les ententes et concentrations (en cas de monopole elle n’existe simplement plus) ou les interventions de l’Etat dont le but ne serait pas de la garantir.
L’économie est comme un jardin: soit tu laisses tout à l’abandon (marché sauvage) soit tu remplaces les végétaux par des « plantes » en plastique (suppression du marché) soit (marché domestiqué)… tu cultives ton jardin.
Vous voulez savoir comment le liberalisme se torche avec les lois? Parcourez ce site:
http://entoutefranchise.free.fr/
Mot clef: CDEC.
Je suis sûr que ca dit quelque chose à Chris 😉
Un peu que ca me dit quelque chose ….entre GMS et franchise ,vaste sujet …
Dans les chiffres des fameux dit assites du RMI , on passe gaiment a la trappe de la dite libre entreprise tout les licencies qui se croyant malins ,c’est a dire liberaux ……se sont rues dans la franchise ….
Parfait guet apens la plupart du temps orchestre par les acteurs de la GMS eux memes ….
Un rip deal d’envergure qui renvoie nos artistes de l’est au rang de petits artisans ,des milliers d’ex salaries qui pour echapper au chomage se sont fait detrousser de leurs economies et de leur toit ….
A cote des salaries eux aussi qui officient pour ces groupes de la GMS predateurs ….""it" s a free world de Loach est un amuse gueule …
Le pire c’est que ces gens ,les victimes aujourd’hui au RMI pour la plupart ,ceux qui ne se sont pas suicides toujours ……ont tellement honte de s’etre ainsi fait avoir ,la sante ruinée aussi parfois …..qu’on ne les verra jamais battre le pave !!!
Mouep ,le liberalisme ne cree pas que de la richesse ,n’en deplaise …
Le libéralisme c’est la liberté d’opprimer plus faible que soit, de faire chier son voisin avec son bruit, de faire caca sur la table, de tuer qui on veut. Finalement le mieux c’est quand meme une économie de marché planifiée
"Peut-être pourrais tu admettre que d’autres soient d’un avis différent." Melchior, 41:
Je vois pas ce qui te permet d’en douter, j’admets, je souhaite seulement exprimer mon désaccord, je peux?
Quant au jardin, je laisse bien volontiers toute latitude à quiconque de cultiver le sien comme il lui plaît. Pourvu qu’il n’arrose pas le mien de pesticides, par exemple (ça m’est arrivé, mes petits pois faisaient la gueule). Et qu’il n’envoie pas son chien chier dans mes semis, plus malléables que sa pelouse, en prétendant que son chéri ne ferait jamais ça. .
J’accepte même de domestiquer un peu mes herbes sauvages si mon voisin pâtit de la prolifération de leurs graines. Ya une vieille loi, d’ailleurs, qui punit d’amende celui qui laisse grainer les chardons.
Marché domestiqué (ouais dubitatif), mais domestiqué par qui? C’est un monde, cette manie de supprimer les acteurs et les objets, comme si les choses se faisaient toutes seules, au bénéfice de personne et aux dépens de personne.
"Gagnant/gagnant", hein?
@Melchior griset labuche
" confusion entre deux notions: celle de « concurrence libre et non faussée » (si vigoureusement dénoncée par les leaders nonistes), et celle de « concurrence pure et parfaite ». Or ça n’a pas grand chose à voir, en dépit des apparences."
je ne suis pas d’accord, ce n’est pas qu’une question d’apparence.
à quoi pourrait-il bien servir de chercher à ne pas "fausser" la concurrence, ou la laisser "libre" , si ce n’est pour qu’elle se rapproche de l’état de "pureté et de perfection"?
la concurrene peut-elle être "parfaite" sans être "non-faussée"?
peut-elle être "pure" sans être "libre"?
je ne sais pas si la concurrence "pure et parfaite" pourrait être une bonne chose, je ne sais pas si elle pourrait être source de progrès dans l’intérêt général.
admettons, pourquoi pas…
mais qu’importe, puis que, comme vous le dites, la concurrence "pure et parfaite" n’est qu’un concept, une théorie inaplicable (comme le mouvement sans le frottement…)
je crois que c’est tout le thème du paradoxe de Lipsey Lancaster : la concurrence DOIT être pure et parfaite ou ne peut pas être.
c’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites qu’il y a une différence ente "libre et non faussée" et "pure et parfaite" : "libre et non faussée" est simplement un artifice langagier pour détourner l’attention de l’impossibilité théorique du "pure et parfait".
Pour qu’une grande surface s’implante quelque part si elle dépasse une certaine superficie (je crois que c’est 300 m²)
elle doit avoir l’autorisation d’une commission départementale d’équipement commercial (CDEC).
Mais les propriétaires parfois demandent un permis de construire, l’obtiennent, et font construire et ouvrent leur commerce même quand la CDEC leur a donné une réponse négative.
Et devant le chantage à l’emploi, rien n’est fait rien pour faire respecter la loi.
Les transnationales font ce qu’elles veulent., elles sont omniprésentes et au dessus des Etats.
à propos de libéralisme, je vous suggère (une fois n’est pas coutume!) d’aller faire un petit tour sur le site du figaro, à cette page :
http://www.lefigaro.fr/societes-fra…
de de lire les réactions des lecteurs, ça vaut son pesant de cacahuète!
à Krondstadt (46)
Vous confirmrz ce que je disais, il y a au moins une personne (vous) qui a été trompée sur ce point par les leaders du non. J’espère que les électeurs irlandais ne vont pas tomber dans le piège.
Entièrement d’accord avec ce qui est dit sur la réalité de la concurrence. Pas d’accord avec ce qui est dit au niveau européen : les seules attaques contre les oligopoles, ces dix dernières années, c’est de l’UE qu’elles viennent, pas de la France dont les grandes entreprises sont dirigées par la même caste que la haute fonction publique (50% des entreprises du CAC40 sont dirigées par des énarques).
Au niveau de l’extension de la concurrence à des domaines anciennement publics : c’est absolument exact. Au niveau européen cela provient pour l’essentiel des DG Commerce, Marché intérieur et Entreprise, en application des accords de l’OMC. Tous les pays signataires de ces saletés sont concernés par le phénomène, et la France l’aurait signé si elle n’avait pas délégué cette politique à l’UE. Je me permets de penser qu’au cours des 5 prochaines années de berlusconisme à la française, les français vont peut-être un peu mieux apprécier l’Union Européenne : ce sera la seule à pouvoir endiguer les conneries de l’omniprésident… à moins, comme d’habitude, que celui-ci ne s’attribue tous les succès et mette les échecs sur le dos de "Bruxelles".
Il reste le débat de fond : où fixer la limite entre monopole public et oligopole privé? Si les conséquences et les circonstances d’apparition du second sont évidentes, le premier ne vaut pas toujours grand-chose dès qu’il sort de sa zone "naturelle" (voir la définition de "monopole naturel"). Le pouvoir aussi, ça se concentre… Il y a beaucoup à inventer en la matière, placer de vraies protections là où elles sont nécessaires (je pense à une taxe carbone pour nous protéger du dumping environnemental et social, ou une taxe sur le transport de certaines marchandises pour relocaliser les économies), organiser la séparation des pouvoirs, une vraie! Y compris dans le domaine économique : les USA ont eu des lois antitrust très efficaces pendant presque 75 ans, pourquoi pas l’UE? C’est en tout cas ce qu’elle revendique. Il y a des élections européennes bientôt, qui vont élire un Parlement aux pouvoirs renforcés grâce à Lisbonne (je sens que je vais me faire démonter là :-)), c’est l’occasion…
@melchior (50)
oh lààà, comme vous y allez, mon petit monsieur!
qu’est-ce qui vous permet de croire que vous savez qui, ou ce qui m’influence, ou bien pour qui je vote, et pourquoi?
ayez, s’il vous plaît, l’obligeance de répondre à ce que je dis plutôt que de noyer le poisson en vous lançant dans des élucubrations sur les raisons pour lesquelles les gens pensent ce qu’ils pensent.
d’autant que ma remarque n’a rien, mais alors rien à voir avec le traité européen, je parlais de théories économiques, et en l’occurrence, je soulignais l’hypocrisie qui consiste à prétendre que "concurrence libre et non faussée" et "concurrence libre et parfaîte" n’ont "pas grand chose à voir", pour vous citer.
si les buts à atteindre et les moyens mis en oeuvre pour les atteindre n’ont , dans votre esprit, aucun rapport entre eux, vous m’en voyez désolé, mais, encore une fois, je vous prie de garder pour vous vos supputations, et par la même occasion, si vous souhaitez être pris au sérieux nonobstant le fait que vous répondiez à côté de la question, ayez, encore une fois l’obligeance de montrer un peu plus de circonspection dans vos affirmations : si vous pensez détenir une quelconque vérité qui vous permettrait, à vous, d’éviter les pièges dans lesquels tombent les autres cons, c’est votre problème, mais de grâce, épargnez nous ces poses, ou alors argumentez!
à Krondstadt
Ne vous énervez pas, ce n’est pas bon pour la santé. Chacun de nous deux est bien libre de penser ce qu’il pense, et la terre ne s’arrêtera pas de tourner quoi qu’il advienne de nos débats ou absence de débats. Incidemment, c’est "pure et parfaite", et, au fond, ça n’a rien à voir avec la liberté. Mais bon, c’est vous qui voyez…
à Krondstadt (53)
Bien le bonjour chez vous…
"Chacun de nous deux est bien libre de penser ce qu’il pense"
c’est bien de le dire, merci, il conviendra donc de ne pas préjuger de qui s’est fait embobiner par des discours.
quant à la remarque sur le fait que je n’ai pas relu avant de poster, elle confirme bel et bien ce que je disais un peu plus haut à propos des poissons…
je suivrai donc les recommendations de la maitresse de céans.
don’t feed the troll.
Comme quoi, y a pas que le mono’ qui se pose des questions :
Trouvé sur Cafebabel
Je ne vois pas bien le rapport dans votre billet entre votre opinion sur le rôle de la concurrence dans l’économie et celle sur le Traité de Lisbonne…
Le principe de la concurrence, dans la construction européenne, est présent dans le Traité de Rome, depuis 1957. Ce n’est pas une invention du traité de Lisbonne, dans lequel, d’ailleurs, ce mot n’apparaît pas une seule fois.
Votre introduction est donc inexacte: "la construction européenne actuelle se fait essentiellement sur ce socle, c’est à dire sur l’idée que la concurrence libre et non faussée est le modèle".
Ce n’est pas la construction "actuelle", c’est la construction depuis l’origine ! Le TCE n’a représenté aucun tournant quelconque en la matière, comme votre formulation pourrait le laisser penser.
Le traité de Lisbonne ne change rien à cette situation. Exactement comme le TCE ne changeait rien du tout sur ce point non plus. Il se bornait à rappeler le texte de 1957 au sujet de la concurrence.
Voilà ce qui fait dire à Giscard que le texte de Lisbonne est le même que le TCE: le traité de Lisbonne reprend les dispositions nouvelles du TCE, et uniquement elles. Donc le traité de Lisbonne ne reprend aucune des mesures de nature économique qui figuraient dans le TCE, car aucune d’elles n’étaient nouvelles. Il ne s’agissaient que de rappels des traités antérieurs, dont certains ont été ratifiés par référendum.
Puisque votre opposition au TCE était basée sur votre sentiment qu’il "gravait dans le marbre" le modèle économique libéral (ce qui n’était nullement le cas à mon avis, comme je viens de le dire : la faute n’était pas à lui, mais elle était bien plus ancienne), la disparition de toutes ces références économiques au traités passés dans celui de Lisbonne devrait, en toute logique, vous satisfaire sur ce sujet… Sinon, je ne comprends plus rien à la logique…
Cordialement,
ouais, Guy, dans les traités précédents y’avait déjà des trucs contestables, mais on m’a pas demandé mon avis pour signer le traité de Rome, ni celui de Nice.
Tandis que le TCE, ben si.
Pour ce qui est des références économiques aux traités passés dans le traité de Lisbonne… Y’en n’a pas? ah bon…
@ guy76
Deux différences entre les premiers traités (1957, dis-tu?) et le texte pour lequel on nous a, comme le fait fort justement remarquer Saxo, demandé notre avis pour le bafouer aussitôt après:
Un: on commence à s’apercevoir clairement sur le terrain que notre situation se dégrade et que le libre marché n’y est pas pour rien.
Deux: comme les coups de pieds au cul font avancer, on a lu, discuté, épluché ce texte, ce qu’on s’était bien gardés de faire pour Maastricht où, je l’avoue honteusement, j’ai voté oui à l’Europe sans me demander "Quelle Europe?"