Dis, maman, on est demain?
Ben non, on est aujourd’hui.
Ha bon, mais Sophie a dit que demain, ce serait le carnaval.
Ha oui, elle en a parlé hier, donc c’est aujourd’hui.
Alors, on est demain?
Par rapport à hier, oui. Mais en fait, on ne peut qu’être aujourd’hui.
La naine me regarde dans un grand silence perplexe.
Mais alors, demain, c’est quand?
C’est le jour après aujourd’hui. Mais dès qu’on y arrive, ça devient aujourd’hui et aujourd’hui devient hier. En fait, on est toujours aujourd’hui.
Jusqu’à ce que ma fille me bombarde de questions, le passage du temps ne me semblait pas si complexe.
Dis maman, j’étais où avant?
Avant quoi?
Ben avant d’être dans ton ventre.
Arf! Quatre ans et déjà des angoisses métaphysiques. Après, nos connaissances nous regardent bizarrement quand on évoque le fait que la naine est suivie par un psychologue. De mon point de vue, ce serait de ne pas la faire suivre qui serait une belle boulette. On se retrouve parfois très démuni dans son job de parent. Avec la naine, j’ai l’impression que c’est souvent…
Je ne sais pas. Tu n’étais nulle part. Ailleurs. Pas là.
Être nulle part : rien de d’y penser, j’en ai la nausée. Quelle est notre emprise sur le temps? Avant moi, c’était la préhistoire. Après moi, ce sera de la science fiction. L’intervalle entre les deux, c’est la réalité palpable du temps, celle d’une existence humaine.
Et après?
Tu seras sûrement ailleurs. En fait, la seule chose qui est certaine, c’est que nous sommes ici et maintenant.
Ici et maintenant, seule réalité tangible. C’est là que nous sommes chaque seconde de notre vie. Ici et maintenant. Avant et après ne sont que pures spéculations. D’une certaine manière, l’univers entier se résume à cela : ici et maintenant. Ad vitam æternam.
Ad nauseam.
@ Plop : Peut-être pas
, mais boulot me semble très approprié. C’est un travail de titan que d’amener une crevette à l’âge adulte. Pas un rôle en tout cas : je ne me suis jamais sentie en représentation depuis que je suis devenue la mère de cette délicieuse créature 🙂@ Yves : c’est encore pire que cela. Le présent est la seule réalité tangible, pourtant il est absolument inexistant, comme tu le soulignes bien.
Elle sait déjà à 4 ans qu’elle sort de ton ventre et pas d’une cigogne ou d’une rose. C’est un bon début.
parfois je suis ici et maintenant, mais parfois je suis aussi ailleurs, dans mon passé, ou qui sait dans mon futur. Mon corps est là mais pas l’esprit.
la pensée n’est pas quelque chose de simple pour nous les zadultes alors pour une p’tite de 4 années vous zimaginez !
parfois je suis ici et maintenant, mais parfois je suis aussi ailleurs, dans mon passé, ou qui sait dans mon futur. Mon corps est là mais pas l’esprit.
la pensée n’est pas quelque chose de simple pour nous les zadultes alors pour une p’tite de 4 années vous zimaginez !
Et le futur est autour de nous.
Physiquement parlant 🙂
Et le futur est autour de nous.
Physiquement parlant 🙂
Cette histoire de temps fut l’un des drames de ma vie. Enfant, j’étais très quel jour on est, quelle heure il est. On me répondait. C’était pour moi une vérité absolue.
Et puis un jour, j’ai appris / découvert que les heures, les minutes, les jours, étaient une invention de l’homme, un code, une convention. Itou pour le pognon. Les connaissances. Etc. Tout était vrai. Et faux à la fois.
J’ai compris que comme le dit Manset dans sa fameuse chanson "Entrez dans le rêve" que la vie n’est décidément pas ce que l’on nous fait croire.
J’ai aimé ces découvertes qui sont matière à creuser sa propre personnalité, dénicher son chemin dans le fatras, expérimenter ses inspirations. Longue vie à la naine 🙂
"On se retrouve parfois très démuni dans son *job* de parent."
Fichtre ! L’American Way of Life t’a contaminée… (?) :-/
(C’est mon *rôle* de lecteur de faire ce genre de commentaire.)
Tu as oublié de lui préciser que le présent est d’épaisseur nulle, comme cela a déjà été remarqué à l’époque antique (dans le passé).
Le temps de penser au présent et celui-ci est déjà dans le passé. Il y a une seconde, une minute, un an. Quelle différence, c’est du passé.
Le présent, c’est juste la frontière entre le futur et le passé. Un point qui sépare la demi droite du passé de celle de l’avenir. Sitôt posé, sitôt intégré dans le passé.
Tu as oublié de lui préciser que le présent est d’épaisseur nulle, comme cela a déjà été remarqué à l’époque antique (dans le passé).
Le temps de penser au présent et celui-ci est déjà dans le passé. Il y a une seconde, une minute, un an. Quelle différence, c’est du passé.
Le présent, c’est juste la frontière entre le futur et le passé. Un point qui sépare la demi droite du passé de celle de l’avenir. Sitôt posé, sitôt intégré dans le passé.
@Agnès :
Quand on ne me le demande pas, je sais ce qu’est le temps; quand on me le demande, je ne le sais plus
– Saint Augustin, "Confessions", livre XI
ou Albert Einstein répondant à une femme qui lui demandait la différence entre le temps et l’éternité:
–
>
Ou
: "Ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas – et tout le reste vient du Malin" – Attribué à un certain Jésus, un gars de Nazareth.>
C’est globalement juste, à cela près qu’il est intéressant de se poser la question de savoir si le temps est une grandeur continue, ou granulaire (quantique). Si granulaire, il y a nécessairement des quanta de temps (temps de Planck ?). S’il y a des quanta de temps, qu’y a-t-il entre les quanta de temps ? ;-)) et si le temps est de nature granulaire, quantique, disjointe, comment un événement du passé peut-il influencer en quoi que ce soit un événement futur ?
Aha, dès qu’on commence à réfléchir sur le temps, on n’est pas loin de la position de Saint-Augustin…
Ou de considérations védantines ou à la Jiddu Krishnamurti (cf. Stef) : Le fait que toute sensation dont l’on prend conscience est nécessairement la conscience d’un événement passé (par le simple fait des temps de conduction nerveuse et de réaction cérébrale, incompressibles) et donc qu‘a minima, ce que l’on prend pour l’instant présent est nécessairement un passé, aussi récent soit-il… Le présent à chaque instant nous échappe… dans le futur 😉
Mais le présent est-il "insaisissable conceptuellement", comme le dit Stef ?
Pas nécessairement, si l’on considère un temps "éternellement présent" à la mode relativiste, le "présent" peut-être défini comme un point mathématique sur ce vecteur, le point où notre conscience en prend connaissance, pourrait-on dire…
Amusons-nous un peu : Quelle est la durée d’un CD de la 9ème symphonie de Beethoven ? Environ 62 minutes, me direz-vous ? Mais, quand vous l’avez dans la main, tout est là, le début comme la fin comme le milieu, il n’a aucune durée, il est entièrement présent. Il faut que quelque chose le parcoure – le laser de la tête de lecture – il faut qu’il y ait mouvement pour qu’il naisse un temps" à partir de cette étendue éternellement présente et entièrement contemporaine ».
Il n’y a pas de temps autrement que comme virtualité, dans un CD posé sur une table.
N’est-ce pas notre conscience qui crée le temps par son déplacement à la surface des choses – à la vitesse C, nous dit Monsieur Einstein ?
Sur ce je vous laisse méditer… si vous avez le temps :-}
yves à dit: "Tu as oublié de lui préciser que le présent est d’épaisseur nulle, comme cela a déjà été remarqué à l’époque antique (dans le passé).
Le temps de penser au présent et celui-ci est déjà dans le passé. "
C’est que c’est la pensée qui relève du passé.
Le présent lui, est toujours ‘présent’; qu’il soit d’épaisseur nulle ou infinie, ça ne change rien. En revanche il est insaisissable conceptuellement, d’où ta remarque.
cf Krishnamurti:
"La pensée est née de l’expérience, du savoir, inséparables du temps. Notre action est basée sur le savoir et donc sur le temps, ainsi l’homme se trouve toujours esclave du passé."
Stef
On m’a expliqué, mais je sais pas si c’est le cas là, que c’était pas tant la réponse qui comptait que le fait de poser la question.
plouf, plouf… je recommence : il parait que le plus important, c’est que le gamin pose la question et que la réponse est pas très importante. Il faut pas non plus dire n’importe quoi, mais en fait, ce qui compte, c’est que le gamin pose des questions, et qu’a priori il en pose à l’infini, c’est même tout à fait normal…
Mon fiston, qui a maintenant 11 ans me tannait régulièrement. Avec des questions sur tout, tout le temps. Pourquoi le soleil ? c’est quand l’année prochaine ? Est-ce que les télétubbies ils ont un papa ? pourquoi la voiture elle est rouge ? ça existe le jaune ? Papi, il a été petit ? c’est normal d’être noir ? y a quoi dans la feuille de papier ? les haricots verts, ils sont verts tout le temps ? les tétés des filles, ça sert à quoi ? etc….
C’était juste pour tester les limites, voir si on craque et quand… enfin, c’est ce qu’on m’a dit…
Un jour, je lui poserai plein de question, à mon grand bonhomme : pourquoi tes bonhommes, c’est des traits ? c’est quoi le r’n’b ? t’es inscris sur les listes électorales ? tu crois que je paye des impôts pour le plaisir ? pourquoi c’est dégueu le café dans les gobelets en maïs cartonné ? alors, les tétés des filles, tu sais maintenant ?… etc…
C’est bien sympa de faire une pause politique, pour regarder la vie… avec le printemps qui arrive doucement, ça rappelle un peu pourquoi on est là quoi … 🙂
Merci Agnès 😉
On m’a expliqué, mais je sais pas si c’est le cas là, que c’était pas tant la réponse qui comptait que le fait de poser la question.
plouf, plouf… je recommence : il parait que le plus important, c’est que le gamin pose la question et que la réponse est pas très importante. Il faut pas non plus dire n’importe quoi, mais en fait, ce qui compte, c’est que le gamin pose des questions, et qu’a priori il en pose à l’infini, c’est même tout à fait normal…
Mon fiston, qui a maintenant 11 ans me tannait régulièrement. Avec des questions sur tout, tout le temps. Pourquoi le soleil ? c’est quand l’année prochaine ? Est-ce que les télétubbies ils ont un papa ? pourquoi la voiture elle est rouge ? ça existe le jaune ? Papi, il a été petit ? c’est normal d’être noir ? y a quoi dans la feuille de papier ? les haricots verts, ils sont verts tout le temps ? les tétés des filles, ça sert à quoi ? etc….
C’était juste pour tester les limites, voir si on craque et quand… enfin, c’est ce qu’on m’a dit…
Un jour, je lui poserai plein de question, à mon grand bonhomme : pourquoi tes bonhommes, c’est des traits ? c’est quoi le r’n’b ? t’es inscris sur les listes électorales ? tu crois que je paye des impôts pour le plaisir ? pourquoi c’est dégueu le café dans les gobelets en maïs cartonné ? alors, les tétés des filles, tu sais maintenant ?… etc…
C’est bien sympa de faire une pause politique, pour regarder la vie… avec le printemps qui arrive doucement, ça rappelle un peu pourquoi on est là quoi … 🙂
Merci Agnès 😉
Un petit texte pour ta fille à propos du présent et de la difficulté à en parler:
Je me suis aperçu qu’un certain nombre de choses refusent d’être dites, et que plus elles sont centrales et essentielles, plus elles renâclent à être réduites à des mots. La raison de cette réticence étant, je crois, que le monde est sans cesse et partout polyphonique et qu’à ce monde, nous ne prêtons par “insuffisance centrale de l’âme”(A. Artaud) qu’une attention monodique… ou pas d’attention du tout. Quand nous lisons la partition, nous n’en lisons le plus souvent qu’une ligne.
Il existe cependant des instants éblouissants et trop brefs où nous cessons de percevoir les choses comme isolées, solitaires, autonomes, disjointes, orphelines et où les harmoniques qui régissent leur ordonnance nous parviennent dans un déferlement éperdu, heureux. Chacun de nous a connu et connaîtra encore des moments de “présence plénière” (K.White) que nous nommons “illuminations” . Dans le bouddhisme japonais, on les appelle “satori” du verbe “satoru” qu’on pourrait traduire par “recevoir conscience”, et ce sont justement ces instants qui ne se laissent pas décrire. Dans les traditions chinoises et japonaises, les poèmes composés lors de, ou juste après cet “éveil” souvent obtenu au prix d’une ascèse terrifiante, sont totalement incohérents, incongrus, éclatés, parce que le bonheur de cette brusque saisie du réel ne peut se réduire à un discours réthorique linéaire, si bon soit-il.
En voyage j’ai, par usure physique, fatigue, ou au contraire après une excellente sieste dans le trèfle, vécu quelques- unes de ces illuminations et ne suis jamais parvenu à en rendre vraiment compte. Quand je dis “en voyage”, je ne songe pas à dire que ces instants fulgurants soient le monopole de l’état nomade. Ils peuvent aussi bien survenir dans la cellule d’un moine ou dans le lit d’une femme. De même, je n’accorde aucune supériorité à la littérature pérégine sur celle des sédentaires. Il y a des écrivains qui ont besoin de géographie et d’autres de concentration: des voyageurs et des voyants.
Nicolas Bouvier (1929-1998)
Merci pour tout ce que tu écris, Agnès!
The past is frozen
The future is vapor
The moment is liquid
(Devise du surfer)
Simple surnom affectif, comme "les monstres", "les gnomes", "les gremlins", "les petites crottes". Ceci dit, elle est grande pour son âge. Pas comme ses parents. Et elle maîtrise le double boot sous Grub de sa bécane 😉
Les enfants sont de grands philosophes…mais ils ne supportent pas les explications trop longues.
Ils se rancardent par petites touches. Il leur faut parfois longtemps pour prendre la mesure d’une réponse très courte.
Lundi: "Et ta maman à toi, elle est où?" Il me faut bien lui répondre qu’elle est morte. Depuis très longtemps.
Mardi: Tu es triste que ta maman elle soit morte? Oui, bien sûr, mais (j’imagine que peut être il pense à la sienne, de maman, et j’anticipe) quand on est grand, on a moins besoin de sa maman que quand on est petit, on se débrouille.
Quelques jours après, il s’inquiète du chat gris et blanc: mort lui aussi.
Puis quand on croit qu’il a bien compris: "et maintenant, il est toujours mort, le chat gris et blanc?"
Encore quelques jours, et c’est lui qui m’explique "Quand on est mort, on peut pas plus être mort".
Pfffff! c’est dur d’être une grande personne face à un pti machin comme ça!
pourquoi tu l’appelles la naine ?
Tenter les géométries non euclidiennes à l’école maternelle ?
@Sousou (#17) :
Les dernières découvertes scientifiques dont tu fais état à l’appui de la description que tu donnes, ça s’appelle la relativité restreinte, et ça date tout de même de 1905, donc elles fêtent allègrement leurs 102 ans, tes dernières découvertes… Un poil préquantiques, un chouïa pré-supercordes, passablement anté-théorie-M, quoi…
Mais il est vrai que l’honnête homme du XXIe s. vit toujours dans un monde copernicien, newtonien, certainement pas dans un monde relativiste ou quantique… Ça lui paraît toujours autant de l’incompréhensible science-fiction… Aussi étrange que cela puisse paraître.
D’après les dernières découvertes scientifiques, le présent ne serait qu’une vision partielle de la réalité. Je m’explique: de la même façon que le fait d’être en France ne nous empêche pas de croire que la Chine existe, le fait d’être en 2007 ne devrait pas nous empêcher de croire que tous les instants, passés et futurs, existent également, et d’une façon tout aussi objective que ce qui nous appelons "présent", dans un autre "endroit" du temps. Le temps serait comme l’espace, c’est-à-dire immobile, et si nous avons l’impression qu’il s’écoule, ce n’est justement qu’une impression: nous nous déplaçons en son sein, rien de plus. Pourquoi? Aucune idée. Quand on y pense, ce genre de théorie, prise très au sérieux, a des conséquences incroyables. Réfléchissez-y, ça vaut la peine.
D’après les dernières découvertes scientifiques, le présent ne serait qu’une vision partielle de la réalité. Je m’explique: de la même façon que le fait d’être en France ne nous empêche pas de croire que la Chine existe, le fait d’être en 2007 ne devrait pas nous empêcher de croire que tous les instants, passés et futurs, existent également, et d’une façon tout aussi objective que ce qui nous appelons "présent", dans un autre "endroit" du temps. Le temps serait comme l’espace, c’est-à-dire immobile, et si nous avons l’impression qu’il s’écoule, ce n’est justement qu’une impression: nous nous déplaçons en son sein, rien de plus. Pourquoi? Aucune idée. Quand on y pense, ce genre de théorie, prise très au sérieux, a des conséquences incroyables. Réfléchissez-y, ça vaut la peine.
Le temps a beau être mesurable, il est difficilement descriptible.
Je pense que ce mot représente le fait que l’être humain a compris que l’univers évoluait. Il sait que pour un événement, il y a un avant et un après, mais c’est tout.
Nous ne pouvons pas expliquer l’éternité car nous ne pouvons l’atteindre : nous n’avons conscience que de l’instant présent et des bribes du passé.
Agnès, pour la question de ta naine "j’étais où avant d’être dans ton ventre?", je pense que le plus simple est de dire la vérité : elle n’existait pas avant cet instant.
Quel instant? Le moment où le spermatozoïde et l’ovule ont fusionné? Pour son corps, oui.
Mais pour son esprit, je pense plutôt au moment où elle a pris conscience qu’elle existait.
Le temps a beau être mesurable, il est difficilement descriptible.
Je pense que ce mot représente le fait que l’être humain a compris que l’univers évoluait. Il sait que pour un événement, il y a un avant et un après, mais c’est tout.
Nous ne pouvons pas expliquer l’éternité car nous ne pouvons l’atteindre : nous n’avons conscience que de l’instant présent et des bribes du passé.
Agnès, pour la question de ta naine "j’étais où avant d’être dans ton ventre?", je pense que le plus simple est de dire la vérité : elle n’existait pas avant cet instant.
Quel instant? Le moment où le spermatozoïde et l’ovule ont fusionné? Pour son corps, oui.
Mais pour son esprit, je pense plutôt au moment où elle a pris conscience qu’elle existait.
pourquoi penser le futur, il n’est que l’alignement des jours de gavage de la petite oie … penser le futur, c’est concevoir que le gentil fermier qui donne à manger, tous les jours pareil, n’a qu’un but … te manger …
@Sousou :
Ça va être dur en quelques mots 😉
Je pense que la description relativiste, macroscopique, du temps, est incomplète tant qu’on ne lui associe pas une description quantique, microscopique, et que la réconciliation de ces deux aspects du monde reste la quadrature du cercle. Personnellement, les aspects phiosophiques ou métaphysiques de la théorie quantique m’intéressent encore davantage que ceux de la théorie de la relativité.
Néanmoins, quid de l’idée de destin ? Celle-ci est généralement envisagée comme liée à la notion d’individu. De mon point de vue, la notion même d’individu est en grande partie illusoire. Détachée de la réalité (ultime) de l’individu, la notion de "destin" n’a plus énormément de sens… :-}
à Swâmi Petaramesh
Tu as évidemment raison, tout cela provient de la relativité restreinte. Je me permets d’ajouter que cette théorie est d’une importance capitale et que néanmoins ceux qui savent plus ou moins de quoi il retourne ne courent pas les rues, ça me paraît incroyable. Comme si on venait de découvrir que la terre est ronde et que tout le monde s’en foutait.
J’aimerais savoir ce que tu penses de l’idée de "destin" à la lumière de l’immobilité du temps, je suppose que tu y as déjà réfléchi, mais cela sort sans doute du cadre de ce forum
Encore une fois désolé pour cette grossière erreur, et merci pour la rectification.
Parce que ma fille est tricotillomane.
C’est bien mignon les enfants qui posent des tas de questions existentielles, mais ce sont aussi de petites personnes exposées à de grandes crises d’angoisse. La mienne, pour calmer son angoisse, s’arrache les cheveux. La psy, lors de la première visite, m’a expliqué que les enfants, autour de 3 ans, développaient très souvent de grandes crises d’angoisse et qu’ils surmontaient cela de diverses manières. Il y a ceux qui sont agressifs, ceux qui bégaient, ceux qui sont auto-centrés, ceux qui sont hyper actifs. Elle disait que si notre fille n’avait pas développé un symptôme aussi spectaculaire, nous ne nous serions probablement aperçus de rien… comme la plupart des parents.
Elle est donc suivie depuis 6 mois par un psychologue pour enfants qui lui apprend à gérer et exprimer ses émotions, chose sur laquelle nous ne sommes pas les plus qualifiés, nous, les parents. Elle a des phases d’apaisement et des rechutes. Mais j’ai bonne espoir qu’elle surmonte ce cap et laisse ce comportement derrière elle. En dehors de cela, c’est quelqu’un de très vif, très gai et très sociable. Avec un caractère diablement bien trempé, aussi. 🙂
Parce que ma fille est tricotillomane.
C’est bien mignon les enfants qui posent des tas de questions existentielles, mais ce sont aussi de petites personnes exposées à de grandes crises d’angoisse. La mienne, pour calmer son angoisse, s’arrache les cheveux. La psy, lors de la première visite, m’a expliqué que les enfants, autour de 3 ans, développaient très souvent de grandes crises d’angoisse et qu’ils surmontaient cela de diverses manières. Il y a ceux qui sont agressifs, ceux qui bégaient, ceux qui sont auto-centrés, ceux qui sont hyper actifs. Elle disait que si notre fille n’avait pas développé un symptôme aussi spectaculaire, nous ne nous serions probablement aperçus de rien… comme la plupart des parents.
Elle est donc suivie depuis 6 mois par un psychologue pour enfants qui lui apprend à gérer et exprimer ses émotions, chose sur laquelle nous ne sommes pas les plus qualifiés, nous, les parents. Elle a des phases d’apaisement et des rechutes. Mais j’ai bonne espoir qu’elle surmonte ce cap et laisse ce comportement derrière elle. En dehors de cela, c’est quelqu’un de très vif, très gai et très sociable. Avec un caractère diablement bien trempé, aussi. 🙂
De mon point de vue, ce serait de ne pas la faire suivre qui serait une belle boulette.
Pourquoi donc une fillette de 4 ans aurait-elle besoin de voir un psy ?
Like a rolling stone
Comment visualiser le temps? Cela fait un bon moment que je trouve le vecteur chronologique assez peu adapté. En fait, je vois mon emprise sur l’espace-temps un peu comme si j’étais un hamster dans une sphère de verre, laquelle roulerait en continu sur une sorte d’édredon : la trame spacio-temporelle.
Bon, là j’ai fait ce que j’ai pu pour modéliser le truc avec Art Of Illusion, sachant que je débute en 3D. Y a un bonhomme dans la boule, mais je ne sais pas encore glisser une image dans un objet 3D. Le présent est le point de contact entre mon espace temps personnel (le globe) et la trame générale. Mon passage sur la trame implique sa déformation. La déformation est différente selon les personnes et leur mood. Vous avez tous remarqué que selon votre humeur, le temps passe plus ou moins vite. Selon votre âge, aussi, le contexte. Pour ma gosse, encore elle, le temps s’étire indéfiniment : une seconde dure une minute, une minute une heure, une heure un jour et un jour peut être une éternité. A contrario, les vieux ne voient plus le temps passer. Comme si nous déformions différemment la trame du temps. Je pense qu’en théorie nous pourrions nous balader dans n’importe quel sens sur le plan, mais que nous sommes en fait entraînés par une sorte de force d’intertie de notre perpétuel présent, comme sur des rails gravés dans la trame.
Je pense aussi que régulièrement, nous traversons des zones de croisement à choix multiple, des nexus, et selon le choix fait à cet instant, nous parvenons à infléchir notre propre trajectoire sur notre plan d’existence.
La naissance ou la mort ne sont que des déformations extrêmes du plan (comme des trous noirs) qui conduisent à la rupture de la trame à travers laquelle nous passons. Selon toute logique, quand on traverse la trame, on doit se retrouver sur un autre plan, mais va savoir si la sphère, en se déformant, parvient à conserver son intégrité, c’est un sacré problème métaphysique.
Voilà ma brève histoire du temps! 🙂
J’aime pas la naine. La crevette, si. Moi, ma fille, c’est une poussinette (et mon fils un poussin).
On peut admettre qu’il y ait une pente (mais je pense que le sens n’a pas d’importance, pas de sens, justement), mais la vitesse est relative, forcément. Ce qui compte, c’est la déformation de la trame qui influe sur la perception relative de l’écoulement du temps. Je pense que la vitesse de la sphère, c’est nous qui l’impulsons, comme le hamster dans sa roue.
J’ai aussi eu beaucoup de questions existentialistes étant gosse, des difficultés à concevoir la mort, et d’ailleurs, ça continue. La mère d’un copain de classe de ma fille est morte l’année dernière en mettant son deuxième enfant au monde. Il y a eu une sorte de cellule de crise avec les instit’s pour aborder cette question de la mort, de la disparition. Cela a beaucoup troublé les nains. Ma fille a commencé à faire des cauchemars où des monstres se planquaient sous le lit et venaient nous bouffer, nous, les parents, la laissant seule au monde. C’est notre mort à nous qui la terrorise, pas la sienne (peut-être hors concept!). Peur de nous perdre. Elle n’a pas voulu en parler avec nous (pour éviter d’éveiller les monstres?), mais elle a finit par lâcher le morceau avec le psy. Nous pensons que c’est la source de sa tricotillomanie. C’est un rituel apaisant, rien de plus… pas un toc, en tout cas.
Les gosses sont actuellement plus stimulés, plus éveillés qu’aucune autre génération avant eux. Je pense que cela va de paire avec des troubles psychiques.
Je crois que notre vrai boulot de parents, aujourd’hui, ce n’est plus de pousser les gosses, mais de tenter, au contraire, de freiner des 4 fers, de préserver au maximum le temps de l’enfance, de leur éviter le plus longtemps possible l’ultra-compétition qui devient la règle pratiquement dès la sortie de l’utérus.
Je me souviens, pendant la première année, y a vait une sorte de concours des jeunes mères que je connaissais sur le thème du nain le plus rapide : le premier à marcher, le premier à parler, le premier gnagnagna. On me regardait bizarrement avec ma gosse qui a refusé de marcher jusqu’à 17 mois (perso, j’avais tenu jusqu’à 18 😉 ) :
De la même manière, il y a aussi la compétition du pot : sont fous furieux! Faut que le nain il quitte les couches avant la fin de la première année.
Et c’est exactement ce qui arriva!
Des fois, je me dis que cette pression forcenée sur les gosses pour qu’ils soient précoces en tout, les premiers, toujours les premiers, c’est une forme de maltraitance assez poussée.
Et rappelons-nous qu’Einstein n’a parlé qu’à 7 ans! 😉
On peut admettre qu’il y ait une pente (mais je pense que le sens n’a pas d’importance, pas de sens, justement), mais la vitesse est relative, forcément. Ce qui compte, c’est la déformation de la trame qui influe sur la perception relative de l’écoulement du temps. Je pense que la vitesse de la sphère, c’est nous qui l’impulsons, comme le hamster dans sa roue.
J’ai aussi eu beaucoup de questions existentialistes étant gosse, des difficultés à concevoir la mort, et d’ailleurs, ça continue. La mère d’un copain de classe de ma fille est morte l’année dernière en mettant son deuxième enfant au monde. Il y a eu une sorte de cellule de crise avec les instit’s pour aborder cette question de la mort, de la disparition. Cela a beaucoup troublé les nains. Ma fille a commencé à faire des cauchemars où des monstres se planquaient sous le lit et venaient nous bouffer, nous, les parents, la laissant seule au monde. C’est notre mort à nous qui la terrorise, pas la sienne (peut-être hors concept!). Peur de nous perdre. Elle n’a pas voulu en parler avec nous (pour éviter d’éveiller les monstres?), mais elle a finit par lâcher le morceau avec le psy. Nous pensons que c’est la source de sa tricotillomanie. C’est un rituel apaisant, rien de plus… pas un toc, en tout cas.
Les gosses sont actuellement plus stimulés, plus éveillés qu’aucune autre génération avant eux. Je pense que cela va de paire avec des troubles psychiques.
Je crois que notre vrai boulot de parents, aujourd’hui, ce n’est plus de pousser les gosses, mais de tenter, au contraire, de freiner des 4 fers, de préserver au maximum le temps de l’enfance, de leur éviter le plus longtemps possible l’ultra-compétition qui devient la règle pratiquement dès la sortie de l’utérus.
Je me souviens, pendant la première année, y a vait une sorte de concours des jeunes mères que je connaissais sur le thème du nain le plus rapide : le premier à marcher, le premier à parler, le premier gnagnagna. On me regardait bizarrement avec ma gosse qui a refusé de marcher jusqu’à 17 mois (perso, j’avais tenu jusqu’à 18 😉 ) :
De la même manière, il y a aussi la compétition du pot : sont fous furieux! Faut que le nain il quitte les couches avant la fin de la première année.
Et c’est exactement ce qui arriva!
Des fois, je me dis que cette pression forcenée sur les gosses pour qu’ils soient précoces en tout, les premiers, toujours les premiers, c’est une forme de maltraitance assez poussée.
Et rappelons-nous qu’Einstein n’a parlé qu’à 7 ans! 😉
j’aime beaucoup cette image !!!
(et la newtonienne de base que je suis ne peut s’empêcher de penser que la sphère prend de la vitesse en descendant (je m’aperçois que je suppose que ça descend, ce que tu ne dis pas Agnès : c’est beau les représentations spatiales !) d’où ce sentiment d’un temps "lent" quand on est enfant, et beaucoup plus rapide quand on prend de l’âge…)
pour en revenir aux questions de ta fille, je me souviens d’avoir passé un paquet d’heures nocturnes, le plus souvent, quand j’étais petite, à m’en poser de ce type, et depuis, quand je l’évoque, on me regarde souvent d’un drôle d’air, et on me fait gentiment comprendre que ce n’est pas sain de gamberger autant ! Ce témoignage me rassure…
j’aime beaucoup cette image !!!
(et la newtonienne de base que je suis ne peut s’empêcher de penser que la sphère prend de la vitesse en descendant (je m’aperçois que je suppose que ça descend, ce que tu ne dis pas Agnès : c’est beau les représentations spatiales !) d’où ce sentiment d’un temps "lent" quand on est enfant, et beaucoup plus rapide quand on prend de l’âge…)
pour en revenir aux questions de ta fille, je me souviens d’avoir passé un paquet d’heures nocturnes, le plus souvent, quand j’étais petite, à m’en poser de ce type, et depuis, quand je l’évoque, on me regarde souvent d’un drôle d’air, et on me fait gentiment comprendre que ce n’est pas sain de gamberger autant ! Ce témoignage me rassure…
Effectivement, à 7 ans, Einstein ne bredouillait encore que quelques morceaux de phrases. Mais aujourd’hui, ne nombreux chercheurs émettent la thèse qu’il était autiste…
Effectivement, à 7 ans, Einstein ne bredouillait encore que quelques morceaux de phrases. Mais aujourd’hui, ne nombreux chercheurs émettent la thèse qu’il était autiste…
Je n’aime pas non plus "la naine". Mon premier est en retard en français pour son âge, mais il grandit avec 3 langues (j’ai gagné quelque chose ?) dont aucune correctement parlée. Pas grave ça viendra.
Au sujet de la mort, comme sa grand-mère lui a dit qu’elle rapetisse un peu avec l’âge, il a élaboré une théorie comme quoi on redevient bébé avant de mourir. C’est un cycle donc. Et c’est lui qui s’occupera de moi quand je serai redevenu bébé.
Je le trouve plutôt sympa, en fait.
@Berneq :
C’est amusant ça, je crois que c’est une théorie assez fréquente chez les enfants ; et que l’on trouvait paraît-il dans la mythologie/métaphysique de je ne sais plus quelle ancienne civilisation… Au moins sous forme symbolique, puisqu’évidemment chaque adulte sait qu’on ne redevient pas physiquement un bébé, en vieillissant et en mourrant…
@Berneq :
C’est amusant ça, je crois que c’est une théorie assez fréquente chez les enfants ; et que l’on trouvait paraît-il dans la mythologie/métaphysique de je ne sais plus quelle ancienne civilisation… Au moins sous forme symbolique, puisqu’évidemment chaque adulte sait qu’on ne redevient pas physiquement un bébé, en vieillissant et en mourrant…
@Le Monolecte :
Je ne vois pas du tout les choses ainsi. Je "nous" représente, nous autres êtres humains, mais également toutes créatures vivantes (ou non vivantes, mais c’est légèrement différent) simplement comme des créatures quadridimensionnelles étalées sur 3 dimensions d’espace et une de temps (sans préjudice d’autres dimensions d’espace enroulées, hein…).
(Il me semble que ta "boule" est une forme de tentative de représentation de cette quatrième dimension dans laquelle nous avons une étendue, "notre temps", mais on ne peut pas séparer "notre temps" de "le temps", il n’y a pas "deux temps", seulement une illusion perceptive d’un qui serait objectif, et d’un autre qui serait subjectif, alors qu’il s’agit simplement de la manière dont on parcourt [ou se répand sur] une étendue intrinsèquement immobile).
De ce point de vue, nous avons tel l’oeuf de Colomb un petit bout et un gros bout – naissance et morts – mais ce ne sont simplement que nos limites temporelles, tout comme notre peau constitue notre limite dans les 3 dimensions spatiales. Nous sommes donc des créatures qui occupons un continuum spatio-temporel limité par notre peau dans les 3 dimensions d’espace et par les limites que constituent naissance et mort des deux côtés de la dimension temporelle.
Voilà ce qui sépare notre "dedans" de notre "dehors".
Dedans, nous sommes. Dehors, nous ne somme pas (là). Il n’est pas plus préoccupant de "ne pas être" dans la pièce à côté quand je suis ici, qu’il n’est préoccupant de "ne pas être" avant ma naissance ou après ma mort. Dans la pièce à côté, en cet instant, je ne suis pas. Je n’y suis pas "mort", simplement, j’en suis absent. La pièce à côté se trouve en dehors de mes limites. Il en va de même du temps, de la naissance, de la mort. On ne devrait pas beaucoup s’en préoccuper 😉
@Le Monolecte :
Je ne vois pas du tout les choses ainsi. Je "nous" représente, nous autres êtres humains, mais également toutes créatures vivantes (ou non vivantes, mais c’est légèrement différent) simplement comme des créatures quadridimensionnelles étalées sur 3 dimensions d’espace et une de temps (sans préjudice d’autres dimensions d’espace enroulées, hein…).
(Il me semble que ta "boule" est une forme de tentative de représentation de cette quatrième dimension dans laquelle nous avons une étendue, "notre temps", mais on ne peut pas séparer "notre temps" de "le temps", il n’y a pas "deux temps", seulement une illusion perceptive d’un qui serait objectif, et d’un autre qui serait subjectif, alors qu’il s’agit simplement de la manière dont on parcourt [ou se répand sur] une étendue intrinsèquement immobile).
De ce point de vue, nous avons tel l’oeuf de Colomb un petit bout et un gros bout – naissance et morts – mais ce ne sont simplement que nos limites temporelles, tout comme notre peau constitue notre limite dans les 3 dimensions spatiales. Nous sommes donc des créatures qui occupons un continuum spatio-temporel limité par notre peau dans les 3 dimensions d’espace et par les limites que constituent naissance et mort des deux côtés de la dimension temporelle.
Voilà ce qui sépare notre "dedans" de notre "dehors".
Dedans, nous sommes. Dehors, nous ne somme pas (là). Il n’est pas plus préoccupant de "ne pas être" dans la pièce à côté quand je suis ici, qu’il n’est préoccupant de "ne pas être" avant ma naissance ou après ma mort. Dans la pièce à côté, en cet instant, je ne suis pas. Je n’y suis pas "mort", simplement, j’en suis absent. La pièce à côté se trouve en dehors de mes limites. Il en va de même du temps, de la naissance, de la mort. On ne devrait pas beaucoup s’en préoccuper 😉
Quand j’étais enfant, cela m’avait surpris d’apprendre que les gens ne parlaient pas tous le français 😉
J’ai cru longtemps au père noel, plus longtemps que les autres enfants malgré l’avertissement d’un camarade de classe que je n’ai pas voulu croire je pense 🙂
réponse du mien de nain, 4 ans itou à la question "j’étais où avant?" : j’étais dans ta tête avant d’être dans ton ventre. Et toc.
Sinon, question compète de nouveaux nés, c’est vrai, ça devient portnawak. Une brave dame m’a sorti que mon môme était "arriéré" parce qu’à 4 ans il ne boutonne pas seul son jean…
Pour ce qui est des acquisitions, le mien a toujours décidé seul. Un beau jour il nous a dit "plus couche", et hop, terminé. Alors pour le reste…
J’ai raconté une histoire de gosse de 4 ans pris dans la logique de l’hyper-compétition. Je ne sais pas trop à quoi on joue en ce moment avec les gosses, mais c’est furieusement suicidaire.
Cela me rappelle les fabriques de micro-virtuoses qui a avaient fleuries dans le Japon des années 80. Dans la logique du productivisme triomphant (c’est le raccourcis par lequel le libéralisme rejoint dans ses excés ceux du stalinisme le plus absurde!), tout doit être efficace, tout de suite, même les trognons de 2 ou 4 ans, transformés en petits singes savants au détriment de toute construction personnelle. Tous ces reportages sur les nains musiciens ne montraient bien sûr pas ce qui arrivait à ceux qui ne parvenaient pas à jouer du Paganini à 3 ans, mais on le devine assez aisément : déception des parents, qui ont tant investi pour rien, blessure de l’enfant et trajectoire négative. Je ne sais pas si les Japonais se sont calmés depuis, mais je pense qu’entre la crise économique, l’atomisation de leur modèle social (même s’il ne faisait pas trop envie par ici!) et la vague de suicides de salariés trop pressurés qu’il y eut dans l’élan, ça a du se tasser. Je me demande juste ce que deviennent ces jeunes adultes qui n’ont pas eu d’enfance…
eh oui ! c’est pendant l’enfance, contrairement à ce qu’on entend dire sovent, qu’on prend le mieux et de manière la plus LUCIDE et vive, conscience de ce que c’est que le destin, et la mort et le néant…….
D’ailleurs j’ai toujours été surpris (c’est un euphémisme, je n’arrive pas à comprendre, ça me laisse pantois) qu’il n’y aie pas plus de gens qui se suicide à 12 ans (enfin, ça dépend des gens, disons à l’âge de raison). Et d’une manière générale à quel point, comme disait (-sait ….) Camus "tout le monde vive comme s’il ne savait pas…"
Déjà, pour en avoir un tout fait, l’idéal, c’est l’adoption. Et il se trouve que la majorité des adoptants veut un joli petit bébé. Si tu te positionnes d’entrée sur des 8-10 ans, tu seras le roi du pétrole, parce qu’il s’agit là d’un groupe d’enfants où les adoptables trouvent rarement preneur! 🙂 Donc, merci pour eux!
Personnellement, ce que j’ai trouvé le plus dur, ce sont les premiers mois, où le nain est une crevette pas autonome pour un rond, totalement dépendant de toi, ce qui est très exigeant en terme de disponibilité. La communication se fait, mais cela demande beaucoup d’attention et reste à un niveau primaire, assez frustrant.
Même s’il s’agit d’expliquer le temps, j’adore les conversations avec ma fille. Parce qu’elle a un point de vue très particulier et que cela me pousse à toujours remettre en question les quelques bricoles que nous avions fini par considérées comme des certitudes. Totalement stimulant!
Quant à tes soucis de filiation, sache que la nature est tout de même bien faite : même si l’instinct maternel|parental est une vaste fumisterie, il existe des mécanismes complexes et très efficaces de mise en place et de renforcement de l’attachement dès les premiers instants. Faut juste ne pas être (pré)occupé par autre chose. Ce sont les gosses qui nous transforment en parents et non pas nous qui faisons des gosses quand nous nous sentons parents : rien ne peut te préparer à cette expérience, sauf à la vivre toi-même!
Déjà, pour en avoir un tout fait, l’idéal, c’est l’adoption. Et il se trouve que la majorité des adoptants veut un joli petit bébé. Si tu te positionnes d’entrée sur des 8-10 ans, tu seras le roi du pétrole, parce qu’il s’agit là d’un groupe d’enfants où les adoptables trouvent rarement preneur! 🙂 Donc, merci pour eux!
Personnellement, ce que j’ai trouvé le plus dur, ce sont les premiers mois, où le nain est une crevette pas autonome pour un rond, totalement dépendant de toi, ce qui est très exigeant en terme de disponibilité. La communication se fait, mais cela demande beaucoup d’attention et reste à un niveau primaire, assez frustrant.
Même s’il s’agit d’expliquer le temps, j’adore les conversations avec ma fille. Parce qu’elle a un point de vue très particulier et que cela me pousse à toujours remettre en question les quelques bricoles que nous avions fini par considérées comme des certitudes. Totalement stimulant!
Quant à tes soucis de filiation, sache que la nature est tout de même bien faite : même si l’instinct maternel|parental est une vaste fumisterie, il existe des mécanismes complexes et très efficaces de mise en place et de renforcement de l’attachement dès les premiers instants. Faut juste ne pas être (pré)occupé par autre chose. Ce sont les gosses qui nous transforment en parents et non pas nous qui faisons des gosses quand nous nous sentons parents : rien ne peut te préparer à cette expérience, sauf à la vivre toi-même!
Expliquer le temps à une gosse de 4 ans?
Pfiouuuu définitivement je ne suis pas pres pour les mouflets..
On peu en acheter un de 7-8 ans directement ? Un a qui on aurait déjà tout expliqué?
Non je déconne. Merci comme d’hab pour ces petites tranches de (temps) de vie..
Expliquer le temps à une gosse de 4 ans?
Pfiouuuu définitivement je ne suis pas pres pour les mouflets..
On peu en acheter un de 7-8 ans directement ? Un a qui on aurait déjà tout expliqué?
Non je déconne. Merci comme d’hab pour ces petites tranches de (temps) de vie..
C’est vrai qu’ils nous font grandir tout autant que l’inverse. J’adore aussi ces conversations surréalistes…
C’est vrai, nos enfants -les enfants- nous éduquent (au moins) autant que nous les éduquons. Et leur tâche n’est pas toujours facile.
Heureusement, ils sont très doués.
Pas mal ta boule, ma poule… Veille surtout à ne pas la perdre ! 😀
Pas mal ta boule, ma poule… Veille surtout à ne pas la perdre ! 😀
@Hrv :
Étrange voie de raisonnement… Qui méconnaît de plus la nature des mécanismes du sommeil, et qui supposerait que l’être qui se réveille soit sans passé et non conditionné, ce qui n’est pas le cas.
Ton (1) éveille immanquablement en écho le
de Rimbaud…>
Pourquoi
? le védantin te répondra et non pas "une partie de Cela".Une autre réponse qu’on peut faire au-delà du
, c’est : :-}Une réponse aux petites curieuses :
> Dis maman, j’étais où avant?
Au choix :
– tu n’existais pas,
– tu es éternelle,
– j’sais pas.
Tout dépends de ta réponse à la question « qui suis-je? » :
1: Tu est un individu. Alors tu n’existais pas avant ta naissance et tu n’existeras plus après ta mort. Problème : si tu es ta main et que tu perds ta main, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Si tu est tu es ton cœur et que tu te subis une greffe du cœur, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Si tu es ta mémoire et que tu devient amnésique, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Ce qui peut dire « je » dans ton cerveau est le mécanisme de la conscience, mais celui-ci est absolument identique pour tous les homo sapiens. Si tu es cette conscience, alors tu n’as pas vraiment d’individualité, et tu meurs à chaque fois que tu t’endors et tu renais à chaque fois que tu te réveilles.
2: Tu es une partie de la substance de l’univers. Alors tu es éternelle. Tu n’es jamais née et tu ne mourras jamais. Ce qui est né et qui mourra, c’est l’incarnation éphémère de ta forme humaine, mais ce n’est pas vraiment toi. Tu es la substance. Nous sommes tous la substance. Rien n’existe réellement hormis la substance (et là, tu lui fais lire l’Éthique de Spinoza à la place des contes de Perrault).
3: J’sais pas. Réponse facile et pas fausse. Mais frustrante.
Une réponse aux petites curieuses :
> Dis maman, j’étais où avant?
Au choix :
– tu n’existais pas,
– tu es éternelle,
– j’sais pas.
Tout dépends de ta réponse à la question « qui suis-je? » :
1: Tu est un individu. Alors tu n’existais pas avant ta naissance et tu n’existeras plus après ta mort. Problème : si tu es ta main et que tu perds ta main, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Si tu est tu es ton cœur et que tu te subis une greffe du cœur, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Si tu es ta mémoire et que tu devient amnésique, alors tu deviendras quelqu’un d’autre. Ce qui peut dire « je » dans ton cerveau est le mécanisme de la conscience, mais celui-ci est absolument identique pour tous les homo sapiens. Si tu es cette conscience, alors tu n’as pas vraiment d’individualité, et tu meurs à chaque fois que tu t’endors et tu renais à chaque fois que tu te réveilles.
2: Tu es une partie de la substance de l’univers. Alors tu es éternelle. Tu n’es jamais née et tu ne mourras jamais. Ce qui est né et qui mourra, c’est l’incarnation éphémère de ta forme humaine, mais ce n’est pas vraiment toi. Tu es la substance. Nous sommes tous la substance. Rien n’existe réellement hormis la substance (et là, tu lui fais lire l’Éthique de Spinoza à la place des contes de Perrault).
3: J’sais pas. Réponse facile et pas fausse. Mais frustrante.
Olala, ça vole trop haut pour moi.
En regardant une photo où j’étais moi, petite fille, avec ma propre mère, ma fille m’avait demandé: et moi, j’étais où? Ma réponse rationnelle ne lui avait guère plu, ça la chiffonnait vraiment de ne pas être, elle avait trouvé autre chose:
"Ben quand t’étais petite, j’étais ta maman! "
Et pourquoi pas?
sic et nunc, ad vitam aeternam… L’homme c’est cette étincelle malodorante prise en sandwisch entre 2 couches de néant….
voilà, la référence sur le travail le dimanche… si d’aventure…. tu passes à la BNF…
Type de document Monographies
Auteur(s) Hägler, A. (Auteur)
Titre LeDimanche au point de vue hygiénique et social, deux conférences prononcées à Bâle par A. Haegler. Traduction libre de l’allemand
Langue Français
Publication Bâle, C. F. Spittler : 1879
Description In-8° , 63 p.
Exemplaire 1
BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE (BnF)
"De même qu’il ya plusieurs nuits diférentes dans l’espace,il y a plusieurs dieux sur les plages du jour.Mais ils sont si étalés qu’entre souffle et ressaut une vie s’est passée.
Les dieux ne déclinent ni ne meurent,mais par un pouvoir impérieux et cyclique,comme l’océan,se retirent.On ne les approche,parmi les trous d’eau,qu’ensevelis.
Meilleur fils du vieux disque et au plus près de sa céleste lenteur.Cette envie substantielle se répéta,se répéta,puis sa tache se perdit.
Nuit à loisir recerclée,qui nous joue?"
René Char