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Il existe un lieu où les chômeurs ne sont plus seuls, plus soumis à la vindicte des nantis, plus abandonnés aux dérives d’une administration instrumentalisée par ceux qui aiment tant désigner des coupables, élaborer des boucs-émissaires pour endosser leur propre impuissance.

Ce lieu est virtuel, il est gratuit et accessible à tous. C’est un lieu convivial, fondé sur l’échange et le respect. C’est même, à ma connaissance, l’un des rares endroits où chômeurs, précaires et salariés, en butte aux absurdités administratives, à la lassitude, à la spirale de l’échec et du désespoir, peuvent trouver écoute et conseils avisés.

C’est un lieu où je suis fière de contribuer à la mesure de mes petits moyens et c’est un lieu aujourd’hui menacé de la plus lâche des manières : par l’arme juridique!

Rappel des faits

Fin janvier 2006, un conseiller ANPE, qui a le tord certain d’être syndicaliste, s’épanche, un peu écoeuré, sur les nouvelles modalités du flicage des chômeurs et dans l’élan, avec une ironie grinçante et une maladresse certaine, invitent les brûleurs d’ANPE qui sévissent à ce moment à venir finir le boulot chez lui. Cela se passe un soir, veille de WE, sur les forums d’Actuchomage, dont je suis une assidue. La suite appartient à l’histoire.

Les mois passent, et Actuchomage continue son action auprès des chômeurs et des précaires, à savoir : solidarité, conseils, écoute, informations et décryptages. Régulièrement, aussi, l’association APNÉE, qui gère le site, monte des actions collectives, comme des plaintes auprès de la HALDE pour discrimination à l’embauche, ou rencontre des responsables politiques pour parler du chômage ouvertement.

Une aide irremplaçable

A travers ses forums, Actuchomage a créé une communauté d’entraide sans égal face aux turpitudes administratives auxquels les chômeurs et précaires doivent faire face plus souvent qu’à leur tour : radiations abusives sont pratiquement chaque jour au menu, ainsi que les moyens à mettre en oeuvre pour ne pas se laisser faire, mais aussi veille juridique des annonces autour du chômage qui oublient bien trop souvent de se concrétiser par un décrêt d’application.
C’est ainsi, et grâce aux membres de l’association, que j’ai pu me battre contre les Assedic qui m’avaient refusé l’ASS il y a un an, alors que je remplissais toutes les conditions pour l’avoir. Cette décision arbitraire et qui se répète, hélas, bien trop souvent, m’avait plongé dans des difficultés importantes et avait porté atteinte à mon moral au moment délicat où je lançais mon entreprise.

Grâce au soutien réel des actuchomistes, à leurs connaissances approfondies des procédures et des administrations concernées[1], j’ai repris mon dossier à zéro et j’ai maintenu la pression sur les Assedic pendant plus de 2 mois, malgré les pièces qui disparaissaient sans cesse et les dossiers qui s’érodaient par la seule force de l’entropie. Je me suis acharnée comme un roquet enragé et au final, sans un mot d’excuse, bien sûr, les Assedic ont fini par reconnaître leur erreur et à me réintégrer dans mes droits initiaux.
Ensuite, il m’a fallu remettre le couvert avec la CAF, toujours plus prompte à couper les subsides et demander immédiatement des trop-perçus, plutôt que tenter de comprendre les situations, parfois terribles, de ceux qu’elle aussi est sensé aider.

Bref, à Actuchômage, j’ai appris la solidarité, la lutte, et surtout, l’opiniâtreté.

C’est pour cela que la nouvelle de la prochaine comparution du président de l’association qui gère actuchômage, Yves Barraud, m’a profondément mise en colère.

Qu’un responsable de site Internet soit tenu pour responsable juridiquement parlant de ses propos me semble tout à fait normal et acceptable. Mais que l’on cherche des poux sur la tête de ceux qui font honnêtement ce boulot bénévole qu’est le partage de l’information pour tous, c’est tout autre chose. Déjà, concernant l’auteur des écrits concernés, je trouve que le dossier est plus plat qu’une limande, ou alors, faut s’apprêter à faire des rafles massives de mauvais coucheurs autour des zinc des cafés du commerce de France et de Navarre. Mais tenter de coincer les empêcheurs de stigmatiser en rond par ce procédé-là, laisse voir l’état réel de notre société.

Actuchômage[2] appelle aux dons pour pouvoir se payer un avocat.

Pour ma part, j’appelle aux bonnes volontés du barreau, pour trouver un avocat sensé et citoyen capable de plaider dans cette affaire, qui, somme toute, ne fait qu’illustrer l’instrumentalisation de la justice dans le processus de répression des mouvements sociaux et syndicaux dans ce pays!

Faites passer!

Notes

[1] expérience hélas due à de trop nombreuses confrontations avec les organismes pourtant sensés nous aider à nous remettre en selle!

[2] l’association est composée uniquement de bénévoles et ne touchant aucune subvention de l’État, tourne uniquement sur l’argent des cotisations des adhérents : et vu notre niveau de vie moyen, ça ne fait pas lourd, c’est moi qui vous le dit!

8 Commentaires

  1. Tu aurais du intituler ton article Chomdugunya, c’eut été plus juste pour qualifier l’époque que nous vivons. Je te remercie pour m’avoir fait connaître cette association dont j’ignorais jusqu’à présent l’existence malgré ma pratique du chômage par intermittence. Je ne sais quel soutien leur apporter, je vais aller faire un tour sur leur site.

    Réponse
  2. Il était mignon ton site (celui des origines) avant alors que celui-là ça va pas du tout ! Je continuerai à te lire, mais dans les conditions actuelles, il me faudra faire un effort désormais !

    Bises

    Réponse
  3. de mémoire une association à le droit à l’aide juridiquetionnelle… donc pas besoin de payer un avocat l’important c’est d’en trouver un bon… là ça cours pas les rues! ^^

    Réponse
  4. Il suffit d’aller faire un tour chez Eolas pour savoir ce que vaut l’aide juridictionnelle : même si l’avocat est bon, ce qui est possible, mais pas garanti, les 3/4 du temps, il a eu connaissance du dossier 5 minutes avant la comparution. De puis le début, cette affaire sent le coup politique. On a vraiment besoin d’autre chose que d’un jeunot commis d’office pour éviter, par exemple, la fermeture du site.

    Réponse
  5. Tu n’est pas obligé d’avoir un avocat commis d’office. Tu peux en choisir un et celui ci fait les démarches en ton nom pour que le "client" bénéficie de l’aide.

    Le probléme c’est trouver un avocat et un bon qui ne se fasse pas acheter… là aussi ça c’est déjà vu! ^^

    Réponse
  6. Message d’Actuchomage

    il nous faut un avocat

    J’ai appelé ce matin la Maison de la Justice et du Droit de mon secteur : un conseiller m’a dit qu’il fallait ABSOLUMENT qu’on ait un avocat, vu qu’on est attaqués par l’Etat et que c’est jugé au Pénal avec mise en examen à la clé. L’affaire est sérieuse, et Yves risque bien au pire une peine de prison avec sursis, et au meilleur une amende conséquente qui nous anéantirait.

    Il m’a proposé l’avocat d’office, mais c’est un vrai bazar : vu que c’est à St Nazaire, il faut donc le réserver au barreau de St Nazaire. Je crois qu’il vaut mieux qu’on trouve quelqu’un ici…

    3615 code Quinenveut ?

    Sur les forums

    Réponse
  7. Me Redor Claire 22 r Racine 44000 NANTES tel: 02 51 84 00 17 fax : 02 51 84 19 00

    Trés bien; compétente et reconnu sur la place de Nantes

    Réponse
  8. Le probléme c’est trouver un avocat

    Réponse

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