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La guerre des classes ne connaît pas de répits : du prétoire au boudoir, selon que tu sois riche ou pauvre, ta condition féminine sera sublime ou dérisoire.

Coïtum Triste 1La femme moderne, urbaine et accomplie n’est finalement pas très éloignée des standards sexistes du 19e siècle et de sa trilogie indépassable : une duchesse au salon, une catin dans l’alcôve et une mère exemplaire dès que les nains sont levés. À cela, elle doit aujourd’hui ajouter la réussite professionnelle, impeccable, itinéraire d’une battante méritante, capable d’en faire deux fois plus pour un salaire deux fois plus pourri que celui du plus mauvais de ses collègues masculins.

La femme moderne, urbaine et accomplie est décomplexée du cul tout comme la droite bon teint peut l’être de son racisme ordinaire, un racisme qui ne se circonscrit pas aux seuls métèques, mais aussi à toute cette masse indéfinissable et inquiétante que forme le petit peuple laborieux. Elle a donc une maîtrise es Kama Soutra, ne dédaigne jamais un petit porno entre amis, elle est extrêmement inventive et volontaire, même après ses doubles journées de 16 h, elle n’a plus ni complexes ni tabous et adore les soirées sex toys entre copines dessalées sur le modèle des très décadentes réunions Tupperware.

La femme moderne, urbaine et accomplie ne craint pas de revendiquer haut et fort son droit inaliénable à l’orgasme, assume totalement ses activités masturbatoires et est capable, à ses heures, d’user des hommes comme ceux-ci consomment les femmes habituellement. Elle affirme ses désirs, elle vocalise ses fantasmes, elle n’hésite plus à coucher dès le premier rendez-vous et ses accessoires féminins, du talon aiguille à la guêpière en passant par la culotte fendue sont aujourd’hui autant d’étendards fièrement levés à la gloire du féminisme conquérant.

La femme moderne, urbaine et accomplie est donc tout aussi prisonnière des codes sexuels en vigueur que l’étaient sa mère ou sa grand-mère d’avant les grands mouvements féministes, mais elle, elle est convaincue de dominer la situation et, d’ailleurs, elle ne s’avoue plus féministe, même pas du bout des lèvres, tant elle a peur de passer pour une vieille fille aigrie, réfugiée dans la militance pour échapper au désert affectif que lui aurait légué un physique forcément ingrat.

La femme moderne, urbaine et accomplie peut voter, mais à condition que ce soit utile, peut porter un pantalon, mais joue divinement bien du mollet pour assurer sa promotion sociale et évite soigneusement de paraître trop brillante ou vindicative en société pour ne pas griller toutes ses chances d’avoir une vie normale, c’est-à-dire une vie de famille accomplie qui n’a rien à envier au modèle des années 60.

La femme moderne, urbaine et accomplie est donc le modèle gagnant des années 2000, le stéréotype de la femme postféministe et ne ménage pas ses efforts pour rester à niveau dans une société d’ultraconcurrence érigée en modèle social ultime, où la faute de goût, le refus du conformisme faussement digressif est l’antichambre de la grosse dégringolade socio-économique au bout de laquelle il n’y a jamais de seconde chance.

Femmes en aspiration de libération des chaînes sociales

Car, à l’autre bout du spectre sociétal, il y a toutes les autres femmes. Toutes celles pour lesquelles le grand train du progrès sexuel et social est un TGV qui ne prend jamais le temps de ralentir dans les gares secondaires. Les petites nanas pour lesquelles la jupe au-dessus du genou, ça fait quand même un peu teupu ou alors bout de saucisson corse mal emballé, les petites nanas qui ne font retourner personne sur leur passage, les petites nanas ni belles ni moches, qui n’ont pas le temps d’être sexy et qui s’en foutent, tant elles ont d’autres choses à faire, comme survivre à la tête d’une famille monoparentale de trois enfants, survivre à un job de merde à salaire plancher et à horaires contraints, survivre à un proprio inquisiteur et âpre au gain, survivre tout court, malgré le handicap évident d’être des femmes ordinaires dans un monde où elles n’ont pas de place.

Bien sûr, elles lisent les mêmes magasines de merde que les autres, bien sûr, elles ont le droit aux conseils sexo-psycho-mode des wonder-coach du cul. Elles se rayent les rétines à contempler les petits ensembles qui vont bien à 1 200 € seulement ! dans les publireportages qui mettent en scène les femmes modernes qui en veulent et leurs compagnons metrosexuels des centres-villes bourgeois.

C’est juste pour rêver un peu, s’imaginer folles du cul alors qu’elles s’effondrent généralement seules devant la télé aux alentours de 22h. Et si elles ont un peu de chance, elles auront un mec, à domicile ou de passage, qui les honorera d’un missionnaire vite et bien torché quand le boulot, les gosses, le foot, les potes, le bricolage ou même juste l’envie de glander leur laissera un peu de temps libre. Et il le fera en fantasmant fermement sur les nichons rebondis et le petit cul serré de la nénette du porno sur lequel il s’est tiré la nouille la dernière fois que sa régulière est sortie avec ses copines.

On peut dire ce que l’on veut, la sexualité des ploucs et des prolos, c’est quand même vachement moins glamour que dans les pages de Elle ou de Cosmo.

Déjà, le cul dans les classes laborieuses, ça fait rarement fantasmer dans les chaumières. Une partouze dans le 16e, c’est une partie fine. La même chose dans le 9-3, c’est une tournante. On sent bien que l’imaginaire qui est à l’œuvre n’est pas le même de part et d’autre du périph’. D’un côté, il y a les femmes libérées, de l’autre, des putes et des salopes. D’un côté, il y a des phases exploratoires d’une sexualité ouverte et épanouie, de l’autre, il y a des déviances et des perversions. D’un côté, il y a Roman Polanski et de l’autre, les condamnés d’Outreau. D’un côté, le libertinage sexuel que le pouvoir et l’argent autorisent, de l’autre, un sexe sale, coupable, suspect, à contrôler forcément. Le sexe récréatif contre le sexe reproductif, ceux qui explorent contre ceux qui copulent… pour toucher des allocs. Le fait que tout le monde peut toucher des allocs n’enlève rien au fait que les familles nombreuses chez les riches naissent de l’amour des enfants alors que ce n’est que fruit de l’esprit du lucre chez les pauvres.

Le contrôle social des sexes n’est jamais aussi intense qu’envers les plus faibles, c’est à dire les femmes pauvres. Il suffit juste de réfléchir une minute à la manière dont sont attribués les trop bien nommés minima sociaux : non pas en fonction des besoins des personnes, mais des revenus du foyer. La notion de foyer. Le cercle des ayants droit. La famille mononucléaire standard : un couple et sa progéniture… et rien d’autre. Et malheur à ceux qui ne rentrent pas dans le moule. La femme seule est éminemment suspecte de fraude : le contenu de son lit intéresse au plus haut point les fonctionnaires de la CAF. Terminés, la gaudriole, l’épanouissement des corps, le sexe sans entrave et sans tabou. La femme pauvre et seule n’a pas le droit de s’envoyer en l’air ou alors, il faut que l’homme banque. La femme pauvre et seule est donc maintenue dans la dépendance : dépendance de l’aide sociale, de la suspicion, des contrôles de moralités, des dénonciations du voisinage. Dépendance de l’homme, tout simplement. Combien de fois la femme seule et pauvre a-t-elle le droit de baiser avant que la CAF la considère en concubinage notoire et la livre au bon vouloir financier de l’homme ? Peut-elle recevoir chez elle ou doit-elle toujours baiser à l’extérieur ? Est-elle condamnée à l’abstinence de fait ou peut-elle explorer un univers de rencontres érotiques et festives ?

Voilà bien des questions hautement pratiques et nécessaires que nul magazine féminin décomplexé n’abordera jamais.

Coïtum Triste 2

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55 Commentaires

  1. Excellent, as usual !
    Merci, c’est malheureusement tellement juste…

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  2. Je partage un certain nombre de choses dans ce billet, mais j’ai beaucoup de mal avec ce passage :

    "Et si elles ont un peu de chance, elles auront un mec, à domicile ou de passage, qui les honorera d’un missionnaire vite et bien torché quand le boulot, les gosses, le foot, les potes, le bricolage ou même juste l’envie de glander leur laissera un peu de temps libre. Et il le fera en fantasmant fermement sur les nichons rebondis et le petit cul serré de la nénette du porno sur lequel il s’est tiré la nouille la dernière fois que sa régulière est sortie avec ses copines."

    Je comprends pas. Tu dénonces quoi exactement ? les clichés (c’en sont) ?
    ou tu dis que le sexe chez les prolos, c’est forcément ça, ce qui s’apparenterait à du "mépris de classe" ? (dont je ne peux te soupçonner ! c’est pourquoi ce paragraphe m’interroge)

    Après, je ne peux que plussoyer, ô combien, sur le contrôle social et sexuel des femmes, qu’on fait en effet dépendre de leur entourage (le mec, donc) pour le RSA, pour les allocs, et même pour vivre, tout simplement, comme les femmes marocaines mariées à un français, qui ont le droit de venir, mais pas celui de circuler seule entre le Maroc et la France ni de travailler !!!! pendant un an…

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  3. L’Oréal sublime la femme…

    riche…

    Et hélas le flatteur qui someille en chaque homme de plume vit aux dépens de celui qui l’écoute

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  4. Tout à fait en rapport, mais en anglais, un peu d’humour noir. Je précise qu’il s’agit d’une émission satirique anglaise, pas d’une pub de l’époque.

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  5. Bien vu mais incomplet.

    Le sexe vécu dans le XVIe et celui subit en banlieu n’est pas le même.

    Ce n’est toutefois pas une spécificité féminine!!!

    Comme chacun sait le bourgeois se doit d’afficher ses conquêtes et le prolo est souvent obligé de se débrouiller seul (la honte ! 🙁
    Peine maxi pour les homos, une particularité affichée ostentatoirement dans la jet-set, une honte pour le prolo !

    Le sexe est à l’image de notre société, finalement.

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  6. La façon dont les plus jeunes sont semi-exploitées aussi, ça me répugne (en tant que mec).J’ai rencontrés plein de jeunes filles qui se font mettre le nez dans la poudre , l’alcool et le fric et qui une fois trop usées ou ravagées renvoyées à leur condition.

    Tout ce monde de la nuit hypocrite simule une grande fraternité, le temps qu’on arrive au petit matin : là tu rentres à pied, en métro et on se connait plus quand on se croise.

    Plein de gens aisés sont comme ça, apparement fêtard et sympa, jusqu’à la trentaine.

    Quand les plus modestes finissent sans étude et sans boulot ruinés par les excès, eux reprennent discrètement le droit chemin grâce à la famille et au réseau et bien sûr ne compte pas dessus pour en tirer parti, toi qui n’en est pas.

    Idem pour les pseudo milieu "alternatif/culturel", une fois passé le temps des excès (entre soi toujours ), on reproduit à peu prêt tout les codes bourgeois, quand avant on aura bien procédé à un même genre de séléction (il suffit juste de permuter quelques goûts culturels).

    Bref…

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  7. Des fois, j’ me dis qu’on vit vraiment dans une société de castes. C’est difficile à accepter, et ça ne se voit pas au premier coup d’œil… mais là, avec l’exemple du sexe, c’est assez évident.

    Que ce soit par exigence d’une autorité (CAF, ou ce que vous voulez) ou par l’incitation d’un média (de "masse" le plus souvent) … on est sollicité, quand c’est pas contraint, à une case où la totalité des aspects de notre vie a été décidée pour nous. Et bien sûr, on ne décide pas de la case qu’on va occuper… c’est à la naissance que ça va commencer : la famille dans laquelle vous allez naître, son milieu (riche ou pauvre), votre sexe, etc. Et bon courage si vous voulez changer de caste ! Et, si on vous a parlé d’un ascenseur social… c’est pas la peine de l’attendre : il est en panne (depuis… euh, en fait, personne ne l’a jamais vraiment vu fonctionner).

    Ce qui est fou c’est que, cette incitation ou cette contrainte totalement intrusive et déplacée, on ne la voit pas, on l’accepte, et on la trouve normale ! Mais ça serait dans un pays, disons majoritairement de religion musulmane, mais là… il y en aurait tous plein pour monter sur leurs grands chevaux et dire que "c’est une atteinte à la liberté", que "c’est une atteinte à la vie privée", etc. C’est fou de le voir chez les autres (chez les "étrangers") et de ne pas le voir chez soi !

    P.S. Jolie fleur de lys… C’est un lys, c’est ça ? Un lys léopard ? (J’ y connais rien en fleur…)

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  8. j’avoue avoir le même sentiment d’incompréhension de KO, sur le même passage ..

    Au cas ou , juste pour dire, j’ai connu des prolettes ( féminisation "abusive" (?) du terme prolo , nécessaire pasque on n’est pas forcément "femme de prolo" quand on est prolétaire ) qui avaient le sexe joyeux, inventif, parfois partageur, et des partenaires mâles imaginatifs et attentifs …. et j’ai connu des petites bourgeoises "de gôche" coincées du cul pire qu’une chaisiére du haut cantal , qui avaient la partouze d’un triste …

    Faut arréter de lire ce mix entre les blogs militants et la presse pour (petite) bougeoise … Faut un de ces 4 envisager de liquider le vieux fond de tabou judéo-crétin sur la sexualité , le cul, c’est gai, c’est facile et c’est , oh supréme injure au marché béni soit son saint nom, la derniére activité ludique entiérement GRATUITE !!! même pour les pauvres …même pour les "môches" … même avec le RSA … y a juste un interdit qu’il faut se poser "jamais avec les cons" …

    enfin, j’aimerai bien que la maitresse de maison lêve les ambiguités sur ses propos ….

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  9. Oui, c’est bien de ce décalage – encore que fossé serait plus adapté – dont je parle. La révolution sexuelle glamour est en marche… surtout pour ceux qui ont du temps et de l’argent à y consacrer, pour ceux qui ne sont pas enfermés dans des schémas de classe. Dans les classes populaires (dont je suis et où je reste), le cul est une affaire très privée, derrière les portes closes, quand tout le reste ne prend pas le dessus. La plupart des gens sont trop crevés le soir, entre le boulot, les gosses, la maison et le reste, pour avoir l’esprit à la gaudriole, même si, heureusement pour nous, ce n’est pas toujours le cas. Et le temps qui peut être imparti à ce genre d’activité est limité, aussi, ce qui restreint d’autant les champs exploratoires. Sans compter les questions de représentations sociales, que j’évoque brièvement dans le billet : le cul artistique des oisifs contre le cul vulgaire des besogneux!

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  10. Quand j’étais petite, je vivais en banlieue parisienne, une banlieue populaire. On lisait des magazines féminins et je sais que j’avais des copines qui étaient vraiment accros aux histoires racontées dedans, les soi-disant témoignages…Je crois que je pensais inconsciemment que c’était comme lire un roman à l’eau de rose, que c’était de la fiction.
    Puis, j’ai déménagé et je me souviens le choc d’avoir réaliser que non, il y avait bien des personnes de notre âge qui avait ce genre d’histoire avec les mecs ("lequel dois-je choisir?" ), de préoccupations (quel maquillage pour quelle occasion?). Mais surtout, il y avait réellement des personnes dont ça constituait l’essentiel des soucis dans leurs vies quotidiennes…J’ai mis vraiment du temps à le croire et ça a constitué pour moi une grande prise de conscience en terme d’inégalités: Il y avait des gens qui n’avaient pas de soucis de violences, de fric, de discrimination et dont le monde tournait autour de l’invitation à la soirée du samedi ou du dernier tee shirt de marques. J’aurais aimé que mes copines et moi bénéficiions de la même "légèreté"…

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  11. En général, elle se fait planter là par le père et elle se démerde pour faire tourner la marmite, le plus souvent sans pension alimentaire. Désolée de te contredire, mais c’est un schéma que je croise trop souvent. Manière, tu es comme trop de gens, bien planqué dans ta vie, incapable de comprendre l’âpreté de la vie de beaucoup de tes concitoyens tant que tu l’a pas pris le rouleau compresseur dans ta gueule. Perso, je suis quelqu’un d’heureux. Pas riche, mais je ne manque de rien, j’ai une vie plutôt facile et sympa, j’ai une petite famille qui marche plutôt bien, des amis adorables, des activités intéressantes, bref, je ne me plains pas de ma vie, beaucoup de gens avec plus de fric et de meilleures situations se font nettement plus chier que moi.

    Mais c’est pas parce que ça baigne pour ma gueule que je suis sourde et aveugle aux problèmes des autres. Je ne me complais pas dans la pitié bienpensante de certains, promptes à dégainer de la charité bon marché pour pouvoir mieux juger les autres. Non, même si je parle beaucoup, je passe aussi beaucoup de temps à observer et écouter les autres, à chercher à les comprendre et à tenter de sensibiliser d’autres personnes pas trop rudoyées par l’existence, qu’il y a une nécessité majeure à prendre en compte tout le monde et à ne laisser personne patauger dans la merde, le long du chemin.

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  12. Et allez, encore en train de geindre…

    Y’a que des vicitimes avec toi?

    La femme seule avec 3 enfants, elle aurait aussi pu les laisser a leur pere… Et elle galerai peut-etre tout autant a verser une pension alimentaire…

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  13. Wilhem Reich, dans "L’irruption de la morale sexuelle" montre comment la morale (sexuelle entre autres) est un outil de contrôle des masses par la classe bourgeoise.
    Après la révolution sexuelle libertaire des années 60-70 la classe dominante a repris les commandes, et de quelle manière. Finalement, ce qui est décrit dans cet article n’est ni plus ni moins que le schéma habituel adapté au monde néolibéral et post-soixante-huitard.
    Quelle est la proportion de libertaires en France? 5%? 10%? le bout de la courbe de Gauss en somme. Pour les autres, c’est le schéma classique d’une maîtrise des pauvres par la classe dominante. C’est triste mais c’est ainsi.

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  14. C’est moi qui fait mon Zola ou ce sont les bourgeois qui se font un bon gros revival XIXe siècle?

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  15. Dis donc Dame Monolecte, ton nom complet, ce serait pas Monolecte Zola ?
    Là j’étais à deux doigts de pleurer ! Je ne nie pas cette réalité, et il faut sûrement en parler, mais je trouve que tu y vas un peu fort sur le noir. Voilà l’image qui m’est venue en lisant ces lignes :
    http://www.youtube.com/watch?v=cEPE
    Quant à l’expression "se tirer la nouille", shame on you !! As-tu vu que Ioudgine propose "canonisation", c’est quand même plus chouette. http://blogs.lesinrocks.com/bouillo

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  16. @agnès

    "En général, elle se fait planter là par le père et elle se démerde pour faire tourner la marmite, le plus souvent sans pension alimentaire."

    Vi, et quand elle n’en peut plus, elle pleure, parfois étendue sur le sol ou recroquevillée dans son lit, sans que personne n’entende sa douleur ou ne veuille la comprendre quand elle essaie d’en parler.

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  17. Le sexe chez les dominés, chose que la nature décourage fortement. L’amélioration de l’espèce en dépend. Derrière domination, on peut comprendre puissant et son double sens avéré dans ce contexte.
    Merci à toi pour ce beau texte.

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  18. [cit]Le fait que tout le monde peut toucher des allocs n’enlève rien au fait que les familles nombreuses chez les riches naissent de l’amour des enfants alors que ce n’est que fruit de l’esprit du lucre chez les pauvres.[/cit]
    Juste deux petites remarques.
    Le fait que les riches n’aient pas besoin des allocs ne les empêche pas de les toucher.
    Et le fait qu’ils soient riches n’en fait pas pour autant des procréateurs pour l’amour des enfants: l’esprit du lucre se situe aussi dans la nécessaire transmission du patrimoine. Sinon, ils ne confieraient pas si facilement l’élevage de leurs gosses à des subalternes (avec, en plus, crédit d’impôts).
    Sinon… très bel article, violent et réaliste. Merci pour ces choses qui doivent être dites. Mais comme tu peux remarquer, les riches s’en foutent totalement. :-/

    Et d’accord avec Case not found sur la société de castes. C’est tout à fait évident. Ça s’appelle le déterminisme et on peut toujours lutter, mais ceux qui s’en sortent ne sont pas légion.

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  19. @ Anibé

    Castes… J’étais un peu bête et naïf, et je pensais qu’on faisait (un peu) le choix de rester dans une caste. Mais non… un peu comme dans Le Prisonnier (enfin je crois, je ne l’ai pas vu) : on nous remet plus ou moins violemment à "notre place", pour surtout qu’on continue de jouer "notre petit rôle"… avec une volonté de vouloir contrôler jusqu’à notre sexualité !

    Bien sûr, si on a la chance de ne pas être "Prisonnier", on est libre de faire ce qu’on veut. Ou aussi, on peut essayer de lutter, essayer d’échapper au contrôle…

    Mais c’est révoltant cette volonté de contrôle (qui va de la gentille incitation à la contrainte financière ou physique) de ce qui relève de la vie privée. On ne devrait même pas tolérer cela.

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  20. @Monolecte

    "Les bourgeois" d’aujourd’hui ne sont que les capos des maîtres du monde. Ils assurent l’intendance et se voient gratifier des reliefs du festin pour leurs bons et loyaux services. Leurs pouvoirs sont nuls exactement comme ceux de nos politicards qui d’ailleurs mangent à la même gamelle.
    Les maîtres du monde – les puissances financières et industrielles supra-nationales – qui fixent les règles du jeu à leur avantage exclusif sont bien plus puissants et dangereux que les bourgeois du XIX° siècle, et cela d’autant plus qu’ils sont hors de portée (je veux dire physiquement). Qui allons-nous bien pouvoir raccourcir lorsque la cocotte explosera ?

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  21. Très bon texte comme toujours, et dire que certain pensent que la femme est l’avenir de l’homme…. Il faudrait déjà lui accorder un avenir autre que celui de star du porno.

    Le sexe est devenu une obsession pour beaucoup, et les femmes n’échappent pas à la règle sans comprendre qu’il s’agit encore d’un moyen d’asservir le bon peuple.

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  22. @ Cosette

    Je pense que les pouvoirs sont divisés (comme dans la "division du travail"). La "chaîne" est composée de maillons… et, à l’échelle d’un seul maillon, le pouvoir peut effectivement sembler nul. Et aussi, le "maillon" peut avoir l’impression de ne pas être libre, mais en même temps il en empêche d’autres d’être libre. C’est un système où chacun y trouve son compte, où chacun joue un rôle… et peut parfois être remplacé.

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  23. Gnarf, excellent pamphlet…

    Néanmoins quelques précisions disons historiques s’imposent : le contrôle des CAF date de bien avant le RSA – des années 70 avec ce brave Giscard et l’allocation dite "parent isolé" qui était fatalement une femme bien sûr.

    L’affaire explosa aussi vite que la révolution sexuelle d’après 68, qui entre nous n’avait point libéré grand chose si ce n’est le monde étudiant. Non, ce sont les nouvelles promiscuités des cités HLM qui provoquèrent la moderne débauche ouvrière au grand dam des retraités (eh oui,deja ils balançaient tel de vils sarkozystes d’avant l’heure) toujours vifs pour surveiller les allées venues chez la voisine du 4eme…, vous savez celle qui n’a pas de mari, mais des enfants pas tous du même père. Enfin tout ça, c’est ma mémoire de déjà vieux con qui défaille peut-être précocement. Puis il semble qu’il y ait eu le sida et son préservatif, un truc de nature à refréner les ardeurs.

    Enfin aussi, n’oublions pas le libertinage. Hobby autrefois réservé aux bourgeois et amplement démocratisé à la classe moyenne de nos jours.

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  24. @ chris

    De plus en plus, je me rends compte de l’implication que peuvent avoir les lois, les décisions, etc.

    Même en voulant bien faire… surtout en voulant bien faire.

    Par exemple, cette allocation "parent isolé", où il va falloir automatiquement prouver, enquêter, etc. Ou aussi, introduire dans une loi (ou décision, etc.) des notions "d’ethnie", de religion, de "race", de sexe… c’est pareil, il va falloir faire la preuve, etc. Et encore aussi, les lois (etc.) qui "autorisent" (certaines choses)… automatiquement aussi elles interdisent (tout ce qui n’est pas autorisé).

    En fait, c’est dès qu’il y a des conditions (des conditions particulières) que ça ouvre la boîte de Pandore. Beaucoup de choses devraient être inconditionnelles, poser des conditions devrait être une rare exception.

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  25. @case not found

    Tu as raison, mais justifier n’est pas forcement accuser. Il est normal que la CAF ou autre organisme demande des justificatifs. Du moins tant que l’on fonctionne avec un système social ou l’argent des uns est reversé aux autres. C’est tout le problème de l’aide, il est impossible de redistribuer a tous & il y a forcement dans ce système d’aides des injustices.

    Non, je pense que la seule véritable solution est de permettre aux femme seule avec enfants d’exercer un emploi décemment. Cela suppose une politique d’accueil des enfants, des réseaux d’éducateurs et surtout une politique au sein des entreprises pour que la femme ou l’homme seul avec enfants ne soit pas systématiquement mis hors compétition car non disponible a 100%.

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  26. Sur le sexe, mais je vais développer dans un autre papier : l’homme a des besoins, la femme des devoirs conjugaux… domination d’un genre par l’autre. Le sexe peut être quelque chose d’exquis à condition de ne pas reproduire les conditions de la domination qui s’exerce sur les corps dans le champs social : le vieux croulant pété de tunes qui peut s’offrir la minette désargentée et bien roulée. On observe que la domination de genre est presque plus tenace que la domination économique, puisque l’inverse, la femme un peu décatie pétée de tunes qui s’offre un éphèbe pour adoucir ses vieux jours passe tout de même vachement moins bien dans les mentalités. Peut-être parce qu’on admet la vénalité naturelle des unes et les besoins impérieux des autres.

    Sur la domination bourgeoise : qu’elle soit devenue plus puissante, plus riche, qu’elle joue à saute-moutons d’un continent à l’autre, la classe dominante n’en reste pas moins très attachée au modèle de domination bourgeois. Effectivement, cette domination est bien plus efficace parce qu’aussi organique que la production aujourd’hui. Ce qui signifie donc forcément qu’elle souffre des mêmes faiblesses. Pour gripper la production, il suffit de bloquer l’une de ses composantes logistiques, comme les raffineries, les plates-formes d’échange routier, le réseau électrique. Couper le jus est probablement la manière la plus efficace de stopper net tout processus de production… et toute organisation de domination, la dépendance à l’énergie centralisée dans un seul réseau est le plus monstrueux talon d’Achille de notre civilisation. Un simple volcan qui crache a aussi beaucoup emmerdé les maîtres du monde…

    Sur la nature inquisitrice des prestations sociales : il est déjà évident que l’aide sociale devrait être individuelle et non attachée au foyer, notion éminemment patriarcale qui place la femme soit en état de dépendance de l’homme, soit en état de fraudeuse en puissance. Les droits des femmes en couple sont souvent inversement corrélées à ce que gagne monsieur. C’est une forme de domination économique assez insupportable qui suppose, en plus, des dispositifs de contrôle coûteux, lourds et inacceptable quant au respect de la vie privée.

    Alors oui, pourquoi pas de l’aide inconditionnelle? Et on en revient au revenu universel, c’est à dire au partage entre tous de la richesse créée collectivement.

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  27. Gnarf toujours…

    Avant la loi ""parent isolé", les femmes ne pouvaient tout simplement pas divorcer – il eut fallu un revenu- et on appelait les "allocs" des milieux dits défavorisés : l’argent braguette ! Parce que le facteur les apportaient en espèces au domicile et que seul le chef de famille pouvait signer le reçu. J’ai plus souvenir de la date exacte, mais j’ai connu cette révolution discrète dans le milieu nomade, celui d’une zone qu’on disait alors, celle qui côtoyait les grandes cités HLM, d’où l’émergence d’une génération de femmes divorcées bénéficiant d’un semblant de revenu de vie leur permettant leurs premières sorties en discothèque pour beaucoup.

    Quant au contrôle des Caf ,il visait au fond plus à maintenir un contrôle moral( et donc social), empêchant de jeunes mères de famille d’héberger des amants, qu’a être efficace en terme de fraude…, puisque c’est forcément le contraire qui se passait : le fraudeur organisant sa séparation quand la vraie célibataire ne prévoyait guère la rencontre d’un soir. Cela touchait sans nul doute le vieux précepte moral de la mère ne pouvant mener une vie dite dissolue.

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  28. bon… ben j’vais encore passer pour un sale con… mais y’a pas que les femmes qu’ont des devoirs…

    on n’en parle jamais : mais l’homme à le devoir d’être un baiseur, si non, il n’a aucune crédibilité aux yeux des autres hommes et aux yeux des femmes, et ça, dans toutes les classes sociales.

    on est obligé de se construire un discours sexuel : il faut choisir entre homosexualité, hétérosexualité voire transexualité. si non on est moins qu’une femme. que dalle. moins qu’un enfant qui lui est au moins la valorisation sociale de ses parents.

    un homme qui n’a pas de revendication de besoin sexuel : ça n’existe pas.

    l’exemple parmi d’autres révélateur de se radical mépris pour la non sexualité est la connotation profondément négative du terme puceau.

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  29. Personne n’a relevé ça :

    "Une partouze dans le 16e, c’est une partie fine. La même chose dans le 9-3, c’est une tournante."

    Je ne suis pas d’accord, une tournante c’est un viol, la fille n’est pas consentante. Rien à voir avec une partouze, donc.

    Réponse
  30. Et puis il y a des gens qui s’aiment, qui aiment les autres et qui aiment la vie.
    Si, si, ouvrez-les yeux, et peut-être que vous les verrez…

    Réponse
  31. @wiwi : si si, on voit, je vois des gens qui s’aiment, qui aiment les autres et qui aiment la vie. mais c’est rare, très rare, et y’en a beaucoup qui sont très seuls…

    @zulie : si et y’a pas que ça à relever. l’article me semble recenser les stéréotypes sur le sujet sexuel dans le système de hiérarchies sociales contemporains. donc, effectivement, c’est bourré de choses plus que débatables, voire caricaturales.
    ce que je veux dire, c’est que ces stéréotypes sont aussi faux à propos des pratiques bourgeoises que celles des populations économiquement défavorisées.

    Réponse
  32. mais c’est rare, très rare, et y’en a beaucoup qui sont très seuls…
    Et tout le monde aime la vie, si il le veut bien…

    La solitude, hummm, vaste réflexion…

    Comme le dit si joliment Isabelle Delisle :

    Chaque instant qui s’offre à nous est un nouvel apprentissage de la vie, dans ses limites comme dans ses moments de grande plénitude. Même si notre besoin de l’autre est très grand, il ne peut remplir notre vide et nous apporter la sécurité que nous recherchons. Cette sécurité, il faudra la trouver en nous-mêmes, car il est impossible de penser que nous pouvons nous trouver en quelqu’un d’autre. C’est tout le sens de l’identité personnelle qui entre en jeu. Cette identité se trouve en marchant sur notre propre chemin et en nous connaissant bien nous-mêmes. Le secret, c’est cette plongée à l’intérieur où nous irons puiser force et inspiration.

    Réponse
  33. @wiwi : non. je parlais de quelque chose de très simple et de très matérialiste.
    être seul parce qu’on aime la vie.
    et que les autres ne l’aiment pas et se détestent et se jalousent les uns les autres.
    donc pas d’amis.
    l’isolement au travail.
    etc…

    ah wouai… dans la même veine que votre autrice là… c’est pas la peine de m’expliquer que le matérialisme c’est mal hein… et toute l’histoire de la plongée en soi, la sécurité intérieure, l’identité etc… la beauté intérieure aussi pendant que vous y êtes hein… ça marche surtout très bien pour sarkozy et bruni hein…

    Réponse
  34. Les tempêtes tropicales nous privent de courant et donc d’Internet une bonne partie de la journée… d’où la lenteur à réagir. Trop de choses à dire à propos de ce billet… alors une citation de George Orwell :
    Une bonne part de ce que nous appelons « plaisir » n’est rien d’autre qu’un effort pour détruire la conscience. Et le bonheur ne peut résider dans le fait de pouvoir tout à la fois et dans un même lieu se détendre, se reposer, jouer au poker, boire et faire l’amour. L’horreur instinctive que ressent tout individu sensible devant la mécanisation progressive de la vie est une réaction pleinement justifiée. Car l’homme ne reste humain qu’en ménageant dans sa vie une large place à la simplicité, alors que la plupart des inventions modernes tendent à affaiblir sa conscience, à émousser sa curiosité et, de manière générale, à le faire régresser vers l’animalité.
    Source : http://revueagone.revues.org/109

    Réponse
  35. Lefort,

    Vous avez pas l’impression de vous contredire des fois ?
    Les inventions modernes voudraient donc nous émousser la conscience, la curiosité…et bla et bla.

    Quid aussi des inventions anciennes, le premier silex taillé,
    surement un coup d’Adam après avoir croqué la pomme.

    Comme si la vie n’avait pas elle même une grande part de mécanique.

    Bonjour les dogmes…

    Réponse
  36. @paul r 32 : bizarre que tu ne te sois pas fait incendier pour avoir écrit ça. Je me suis retenu quand j’ai lu l’article mais je te rejoins, autant l’article a le mérite de dire des choses, autant il est très caricatural sur bien des plans. Si les homos sont honnis dans les quartiers, c’est bel est bien parce que leurs habitants ont une ouverture d’esprit limitée et pas parce qu’on a une différente perception dans les quartiers "chics".

    De même, mais sur un autre plan, on pourrait aussi bien dire "tous les prolos finissent le mois à sec et tous les bourges retirent 150.000 en cash par mois pour leurs dépenses quotidiennes". Peut-être, mais tout est dans le "tous".

    Réponse
  37. @zulie

    En même temps à propos des partouzes du 16eme, et à condition qu’il y en ait, vu les mœurs en cours dans ce coin là, est-ce qu’il ne faudrait pas évoquer des viols consentis lorsqu’on considère que chez les couples libertins, c’est souvent l’homme qui est volontaire et plus souvent la femme qui ne fait que suivre les desiderata de l’homme dont elle amoureuse. Bref, excepté quelques célèbres amazones de mes connaissances se revendiquant félines – on est loin du fantasme ordinaire, mais parfois plus proche du mélodrame,voire du sordide.

    Où Agnés n’a peut -être pas tort dans sa comparaison, c’est que la tournante relève effectivement du même consentement ""obligé" où pour séduire le caïd, il faille accepter ses potes pour sceller sa place dans la bande.
    D’autant que "tournante" est un terme d’origine récente à fin de sarcler les mauvaises mœurs de banlieue, alors que les blousons noirs pratiquaient déjà. Les hippies ayant ensuite "romantisé" le truc avec  »tiens fume donc ça tu m’en diras des nouvelles"

    Réponse
  38. J’aime bien – beaucoup même, c’est très bien écrit en plus.
    J’ai juste une petite critique : ça, c’est la femme vue par les magazines de poufs, la pauvre fille vue du 8° arrondissement. Pour en faire partie ( des pauvres filles monoparentalisées gnagnagna ) et y avoir plein de copines, je dois dire que la pitié des poufs à fric ne nous échaude guère – et jamais la Caf ne m’a demandé qui dormait dans mon lit – en fait.
    … mais sinon j’aime bcp qd même, c’est une belle charge contre la nouvelle bourgeoise, qui poursuit dans son alternance mère/courtisane et c’est effectivement assez ancien !

    Réponse
  39. Comme je suis prolo, la CAF a déjà été fouiller dans les placards de monsieur du temps où nous ne vivions pas ensemble pour trouver des culottes à moi, a compté les brosses à dent dans la salle de bain et a fait une enquête de voisinage. Je n’ai jamais digéré cette inquisition!

    Réponse
  40. @speedy
    oui on est bien d’accord.
    je pense qu’il faut arrêter de simplement recenser des observations du genre de celles qui sont ici cataloguées. d’une part, on peut très vite s’apercevoir de façon rigoureuse qu’elles sont statistiquement pas vraiment représentatives de la réalité.
    Mais il y a surtout beaucoup plus intéressant en cherchant les caractéristiques des mécanismes culturels propres à chaque ensemble socioculturel, par exemple pour répondre de façon précise à la notion d’ouverture d’esprit. ça veut dire quoi ça, ouverture d’esprit ? ça induit quoi ? etc…

    plus loin chris fait une remarque elle aussi intéressante sur la réalité des moeurs de la bourgeoisie et celle des milieux défavorisés. là on est déjà plus dans la recherche de mécanismes. Et ça remarque va dans le sens de montrer comme une pratique est révélatrice de l’adaptation des individus à la domination. Le sexe est quelque chose d’imposé, comme la brutalité physique, aux hommes autant qu’aux femmes. La bourgeoise mariée à un libertin est-elle consentante ? Le gamin que l’on met à l’épreuve dans une cave en le massacrant afin de l’intégrer dans une bande, est-il consentant ?
    tout ça, se sont des mécanisme d’adaptation à la domination du plus méchant, car bien souvent, le plus méchant arrive à mettre à son profit le plus fort pysiquement etc…

    bref… je ne suis pas d’accord avec la stratégie du discours de l’article. je pense qu’il faut passer à autre chose car cette stratégie là a fait long feu. et parce qu’aussi on a mis en lumière beaucoup de choses beaucoup plus profondes dans les mécanismes sociaux.

    Réponse
  41. En fait, je crois que le centre du problème ce sont ces "conditions". Avec ces conditions qui peuvent paraître anodines (au premier abord) et qu’il va falloir contrôler, on ouvre vraiment la boîte de Pandore.

    Parce que ce sont des conditions sur des choses assez informelles, des choses où il n’y a pas de règle pour tout et n’importe quoi. Alors, comment faire ? Formaliser l’informel ? Faire des règlements pour le moindre petit détail de nos vies ? Et comment juger ce genre de choses ? Si ce n’est se baser et répéter les préjugés ? Et y enfermer un peu tout le monde dedans… des lois non-écrites, coutumières, etc. quoi.

    Réponse
  42. D’ailleurs, ça me fait penser à la tendance à choisir un procès pour "diffamation". Je crois que c’est assez clair que personne (donc, même les "bourgeois") n’aime à avoir à prouver, à soumettre au jugement public, etc. des choses qu’il trouve personnelles, qu’ils pensent relever de la vie privée, etc.

    D’ailleurs, je trouve cela un peu hypocrite de crier à la calomnie quand c’est pour "l’élite", et parler de "lutte contre la fraude" quand c’est pour les "prolos". Comme si c’était uniquement chez les "prolos" qu’il y avait de la fraude, comme s’ils avaient une tête à être des fraudeurs…

    Réponse
  43. Tu parles de nuptialité, non? Moi je parle de sexe. Y a des tas de gens, y compris dans les vieux blindés de tunes qui ne jugent pas nécessaire de se marier pour consommer de la chair fraîche 😉

    Réponse
  44. Deux petites choses qui me chiffonnent.

    1) La femme moderne, urbaine et accomplie ne craint pas de revendiquer haut et fort son droit inaliénable à l’orgasme, assume totalement ses activités masturbatoires et est capable, à ses heures, d’user des hommes comme ceux-ci consomment les femmes habituellement.

    Le «habituellement» ne serait-il pas une facilité de plume ? De manière générale, le discours "les hommes ceci" et "les femmes cela" ne serait-il pas un peu manichéen voire essentialiste ? Ce fut l’erreur de certaines féministes – erreur de jeunesse d’un mouvement qui a vieilli si vite… et si mal.

    L’histoire longue montre que le statut social a connu des hauts et des bas. Nous vivons la fin d’un cycle, qui a commencé au XIVe siècle avec le développement de la bourgeoisie commerçante et qui fut à son apogée au XIXe siècle.

    2) Sur le sexe, mais je vais développer dans un autre papier : l’homme a des besoins, la femme des devoirs conjugaux… domination d’un genre par l’autre. Le sexe peut être quelque chose d’exquis à condition de ne pas reproduire les conditions de la domination qui s’exerce sur les corps dans le champs social : le vieux croulant pété de tunes qui peut s’offrir la minette désargentée et bien roulée. On observe que la domination de genre est presque plus tenace que la domination économique, puisque l’inverse, la femme un peu décatie pétée de tunes qui s’offre un éphèbe pour adoucir ses vieux jours passe tout de même vachement moins bien dans les mentalités.

    «le vieux croulant pété de tunes qui peut s’offrir la minette désargentée et bien roulée» est une image d’Epinal un peu éculée.
    Selon les données de l’INSEE (http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de…) le phénomène est marginal :
    • H > 60 ans avec F < 20 ans = 1 cas
    • H > 60 ans avec F 20-24 ans = 24 cas soit 0,009 %
    • H > 60 ans avec F 25-29 ans = 61 cas soit 0,024 %

    «la femme un peu décatie pétée de tunes qui s’offre un éphèbe» est aussi une image d’Epinal un peu éculée.
    Selon les données de l’INSEE (http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de…) le phénomène est aussi marginal :
    • F > 60 ans avec H < 20 ans = 0 cas
    • F > 60 ans avec H 20-24 ans = 4 cas soit 0,002 %
    • F > 60 ans avec H 25-29 ans = 16 cas soit 0,006 %

    Il faudrait se demander pourquoi 43% des femmes se marient encore avec un homme plus âgé, pourquoi plus une femme se marie jeune plus elle se marie avec un homme plus âgé et inversement pourquoi plus une femme se marie tard plus elle se marie avec un homme plus jeune.

    Deux livres sur l’échange inégal entre homme et femme :
    • LEMENNICIER Bertrand, Le marché du mariage et de la famille, PUF, 1988 (voir "Le marché du sexe" http://mondeenquestion.wordpress.co…).
    • PENNACCHIONI Irène, De la guerre conjugale, Mazarine, 1996.

    Cadeau aux lecteurs curieux :
    • "Tableau croisé des données INSEE 2008" http://el.coyotito.free.fr/ARCHIVES
    • "Graphes des données INSEE 2008" http://el.coyotito.free.fr/ARCHIVES

    Réponse
  45. Oui, je parle de nuptialité parce qu’il existe des données objectives. Sur le sexe, il n’existe que des données issues de sondage… contestables sur le plan méthodologique. Ainsi, certains disent ce qu’ils ne font pas et d’autres ne disent pas ce qu’ils font.
    Je n’ai aucune donnée sur "les vieux blindés de tunes qui ne jugent pas nécessaire de se marier pour consommer de la chair fraîche", mais je pense qu’on peut légitimement extrapoler à partir des chiffres de nuptialité INSEE… Je me garderais bien d’hasarder des chiffres précis.

    Réponse
  46. Extrapolation hasardeuse tant baiser et se marier sont deux choses différentes… 🙂

    Réponse
  47. Désolé, mais je n’ai pas grand chose en magasin. Voici quand même quelques articles :

    • BOZON Michel, Les femmes et l’écart d’âge entre conjoints : une domination consentie I. Types d’union et attentes en matière d’écart d’âge http://www.persee.fr/web/revues/hom
    • BOZON Michel, Les femmes et l’écart d’âge entre conjoints. Une domination consentie. II. – Modes d’entrée dans la vie adulte et représentations du conjoint http://www.persee.fr/web/revues/hom

    • BOZON Michel et LERIDON Henri, Les constructions sociales de la sexualité http://www.persee.fr/web/revues/hom

    • BOZON Michel, Les significations sociales des actes sexuels http://www.persee.fr/web/revues/hom

    Réponse
  48. excellent Agnès, excellent !!!!

    Réponse
  49. "Extrapolation hasardeuse tant baiser et se marier sont deux choses différentes…"

    Si je puis me permettre, c’est quand même beaucoup plus simple de se marier avec une femme qu’on aime, qui vous aime, et avec qui (entre autres) vous faites l’amour aussi souvent que les deux le souhaitent. Enfin, je dis ça, je dis rien^^

    Réponse
  50. Bonjour Monolecte,

    Je viens de découvrir ton blog et le premier commentaire que j’ai envie de faire porte sur la qualité de tes articles: c’est extrêmement bien écrit et très agréable à lire. Je sens que je vais y revenir à l’avenir pour éplucher un peu plus ce blog pas comme les autres.

    Ensuite, le sujet de cet article m’a de suite interpelé car je m’intéresse beaucoup aux relations homme-femme et ta description est dans l’ensemble assez juste. Ceci dit, je ne suis pas d’accord sur un point: la qualité d’une relation sexuelle ou d’une relation amoureuse ne se mesure pas à la classe sociale à laquelle ses partenaires appartiennent ou appartiendraient (il est en effet de plus en plus difficile de « classifier » les gens dans une certaine catégorie sociale tant leur diversité s’est accrue dans les dernières années, mais ceci est un autre débat).

    Je pense pour ma part que la condition féminine et son épanouissement sexuel dépendent de deux choses : son éducation et son intelligence. Lorsque je cite cette dernière, je veux par là la différencier de l’instruction, qui est un mix d’acquis scolaires/universitaires, sociétaux et culturels, de l’intelligence qui est cette capacité à réfléchir, à discerner et à prendre du recul pour pouvoir exercer son libre arbitre. L’intelligence couplée à une instruction riche se traduit souvent par une personnalité particulièrement intéressante et possiblement aussi équilibrée. L’intelligence seule est un gâchis, quand à l’instruction isolée, elle n’aboutit qu’à un formatage de l’esprit conforme aux enseignements reçus et peut être plus dangereuse que pas d’instruction du tout.

    Autant je reconnais que quelqu’un d’intelligent et d’instruit a plus de chances de réussir professionnellement, et de ce fait avoir un revenu plus élevé que la moyenne, il n’en reste pas moins que beaucoup de gens « aisés » de nos jours sont souvent bien instruits (sur comment faire de l’argent), parfois aussi intelligents (comment rester là où on est, à faire de l’argent, en prenant en compte les autres facteurs environnementaux) mais ces gens là ne sont pas forcément équilibrés.

    Vivant à Londres depuis 5 ans j’ai eu l’occasion de rencontrer tout type de personnages en passant du banquier privé ou du consultant d’une big 5, à l’ouvrier de chantier ou le technicien travaillant de nuit. Et figure toi que bien que l’ouvrier et le banquier m’aient tous deux avoués leur penchant pour les films pornographiques, je préfère de loin la mentalité de l’ouvrier qui a une approche plus saine à la sexualité et/ou à la vie de couple, et je lui pardonne ses quelques ignorances car il n’a pas eu forcément accès à toute la bonne instruction. Surtout, il n’a pas l’arrogance et le dédain du banquier. À choisir donc, si je devais m’offrir une soirée libertine, je la ferais plutôt avec l’ouvrier qu’avec le banquier.

    Aussi, j’ai connu pas mal de bourgeois ou nouveaux riches, que je considère comme partiellement écervelés et qui n’ont d’autres priorités que de vivre au rythme du champagne, de la résidence obligée à Chelsea ou South Kensington, de leur prochaine virée à « Saint-Trop » ou je ne sais quelle autre destination digne de leur classe sociale, et de l’éventuelle ligne de coke qui va avec (et qui apparemment les émoustille fortement et manifestement, il ont bien besoin les pauvres). À en juger par les récits de leurs vies sexuelles et la qualité de leurs relations humaines, je peux t’assurer que je n’ai rien à leur envier et que pour moi, ils me font plus penser à une caricature bling bling des héros de « plus belle la vie » ou son équivalent ici « eastenders » qu’à tout ce que l’on pourrait imaginer se dérouler dans une « partie fine ».

    En conclusion, ta segmentation prolo/bobo ou autres ne reflète pas exactement la réalité humaine, du moins pas celle que j’ai expérimentée.

    Enfin et aussi, mis à part une situation extrême où on le lui impose, la femme est libre de choisir avec qui elle fait l’amour ou s’envoie en l’air. Quelle que soit sa prétendue classe sociale, un goujat reste un goujat et selon moi si les femmes aspirent à de meilleures relations sexuelles, elles devraient avant tout minutieusement sélectionner leur partenaires afin de ne pas se retrouver mère célibataire avec une série des mecs de passage, profitant de leur détresse affective pour tirer un coup, ou de façon générale, se compromettre avec des idiots qui ne pensent pas plus loin que le bout de leur queue. Maintenant, si elles veulent juste exercer leur droit de « baiser » comme tu l’écris, et bien la moindre des choses je pense est de prendre toutes les précautions nécessaires associées, et de bien s’éclater ensuite. Par exemple, la femme pauvre et seule que tu décris ferait bien de faire preuve d’esprit selon moi en tenant ses toy-boys hors de la portée de sa maison, de ses enfants, de ses voisins et donc sa CAF, car dans toutes les situations possibles, que cela concerne une mère célibataire ou autre, une histoire de fesses qu’elle quelle soit, ça devrait toujours rester discret (ce qui à mon humble avis, ajoute également du piment à la relation au passage). C’était donc la pensée du jour de Pas de Sexe in the City (que je devrais peut-être renommer Peu de sexe in the city certes, mais de qualité!)

    Au plaisir de te lire,

    Lyne

    Réponse
  51. Merci pour cet article très enrichissant.
    Ca m’a fait penser à ce reportage d’Arte (http://www.youtube.com/watch?v=iLzE…) : à l’inverse on voit que les petites bourges du 16ème ne prennent pas leur pied tant que ça finalement… je me pose la question, est-ce que le fait d’être riche apporte vraiment une vie sexuelle épanouie ?

    Réponse
  52. Merci pour cet article très enrichissant.
    Ca m’a fait penser à ce reportage d’Arte (http://www.youtube.com/watch?v=iLzE…) : à l’inverse on voit que les petites bourges du 16ème ne prennent pas leur pied tant que ça finalement… je me pose la question, est-ce que le fait d’être riche apporte vraiment une vie sexuelle épanouie ?

    Réponse
  53. Merci Agnès Maillard. Votre texte est juste, très juste — du "juste" de "justesse", non de celui de "justice". J’avais besoin de lire ça, surtout ce matin.

    Réponse
  54. Merci, Nicole. Surtout que c’est un papier pas super évident, qui attire rapidement la critique parce que pas assez consensuel.

    Réponse

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  1. Racolage humanitaire | Monde en Question - […] féminisme conquérant»… pour la bonne cause humanitaire. MAILLARD Agnès, Coïtum Triste, Le Monolecte, 06/07/2010. Lire aussi : • LEFORT…

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