Nous pendouillons mollement après une bonne minute de lessiveuse intense. Le calme soudain me laisse une chance de suivre du regard la direction vers laquelle tend le rideau de mes cheveux, lequel indique infailliblement le retour du bas, que nous contemplons de face, le sang aux tempes.
Un irrésistible sourire me fend les joues en deux et c’est dans cette respiration que j’entends un soupir s’écouler dans mon oreille : je regrette tellement…
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Une paire de minutes plus tôt, nous étions à l’heure des choix avec la gosse.force 1, 2 ou 3 ?
La graminée qui me tient lieu de progéniture est crâneuse, impatiente, joviale et ne doute de rien : tant qu’à essayer, autant ne pas faire dans la demi-mesure !
C’est la même à présent qui gémit à ma droite, complètement au bout de sa vie. Je pars d’un gros rire irrépressible que les convulsions de l’énorme bras d’acier vont éparpiller dans le brouhaha lointain de la foule qui attend dans le hangar déchirés de hurlements.
Environnement contrôlé
Parce que tout cela n’est pas bien grave. Les tripes qui dansent la gigue, c’est l’expérience extrême qui ne dure qu’un temps circonscrit par la machine et je ne doute pas que dans les coulisse, il y a un dispositif de sécurité que l’on peut brutalement écraser du plat de la main pour que tout s’arrête immédiatement.
C’est là la magie du manège : tu sais que tu en redescendras forcément, peut-être un peu molle du genou, mais que tout cela est pensé pour n’avoir absolument aucune conséquences au-delà de l’instant présent.
Et c’est merveilleux, et c’est drôle, comme la gosse qui titube en s’éloignant vers la prochaine attraction que nous n’avons pas encore essayée.
Illustration
par @camiliero_art
Il n’en reste pas moins que s’exercer aux manèges de type « roller-coaster » prépare indubitablement à l’expérience collective qui s’en vient. 🙂