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Portrait de chat sur fond noir avec la partie droite de la tête qui se disperse par effet numérique
19 avril 2017

L’autre jour, je discutaillais au téléphone avec Frédéric et nous nous faisions la remarque de notre inévitable dispersion sur les réseaux sociaux, cette espèce de malström à idées. Bien sûr, le constat connexe et inévitable était que plus nous nous adonnions à la discussion en ligne et moins nous étions créateurs d’un contenu construit, utile et pérenne.
Bon, peut-être pas utile.

Le fait est qu’on blogue moins. Enfin, surtout moi. Mais les autres aussi. Et que les communautés qui s’étaient édifiées patiemment autour d’une construction intellectuelle sont maintenant des agrégats fluides dont la durée de vie excède fort peu le temps d’une Battle Tweet.

Dans l’absolu, ce n’est pas très grave cela : on passe d’un média à l’autre, mais on ne continue pas moins de penser, d’écrire, d’échanger et d’évoluer.
À moins que…

Marshall McLuhan, philosophe des médias canadien, avait une théorie : « Le média est le message ». Chaque média possède ses propres caractéristiques et induit donc un usage, qui devient le message. Par exemple, un livre fait plusieurs centaines de pages là où un tweet se contente de 140 caractères espaces comprises : on ne peut donc pas y articuler sa pensée de la même manière, ni avec la même efficacité. En schématisant un peu, cela veut dire que pour un même sujet, les utilisateurs de Twitter auront plus facilement recours à l’usage de « punchlines » (des phrases-choc, des blagues percutantes) que celles et ceux qui écriront un livre. Cela favorisera ou pénalisera certaines pratiques ou certains sentiments : comme il n’est pas possible de se faire bien comprendre en 140 caractères et d’exprimer une pensée nuancée, on va plus facilement se tourner vers la colère, l’insulte, le cynisme et l’ironie. Le média a un impact direct sur le message.

Source : Le média, c’est le message : comment Mastodon peut (peut-être) réussir là où Twitter a échoué…

Le média est le message

Je n’écris pas de la même manière ici, sur Facebook, sur Seenthis, sur Twitter et maintenant sur Mastodon. D’abord parce que les formats sont contraignants. La contrainte n’est pas mauvaise, en soi, tous mes profs de lettres ont toujours prêché pour une écriture contrainte, pour des règles, des usages, des limitations… tout en étant absolument excités chaque fois qu’un auteur transgresse les fameuses règles. Ce qui me laisse dubitative en dernier ressort.

Il n’y a pas grand-chose de commun entre mes épanchements présents et le claquement sec du fouet d’une sentence en 140 caractères. Comme cela a déjà été plusieurs fois évoqué par des chercheurs ou même des écrivains, non seulement l’outil induit la forme de l’écrit, mais il en modèle aussi la pensée sous-jacente. Comment l’esprit pourrait-il prendre ses aises dans une foire d’empoigne où le slogan est roi ou se laisser aller à une froide lucidité dans un espace où circule le gros de mon voisinage réel et quotidien ?

Plusieurs mastonautes faisaient remarquer que le nouveau réseau était nettement plus pacifié que Twitter dont il est une sorte de fork pour libristes. Est-ce dû aux contraintes mêmes du média, sachant qu’il est plus facile de préciser sa pensée en 500 caractères qu’en 140 ? N’est-ce pas plutôt la caractéristique commune des réseaux émergents et encore relativement confidentiels, c’est-à-dire avant l’arrivée en masse des haters et autres trolls ? Ou est-ce la conséquence sociologique d’un espace pour l’instant très attirant pour les développeurs et utilisateurs du libre ?

L’expérience de Seenthis laisse penser que la forme induit le fond et que si cette forme est sous-tendue par une intention, celle-ci se traduit par des usages et des usagers particuliers.

les référencements négatifs

D’accord, ce n’est pas une « fonctionnalité », mais c’est encore une caractéristique fondamentale de Seenthis : Seenthis est un outil qui permet et favorise le référencement d’articles pour en dire du mal de manière argumentée. Dans une logique similaire, l’outil est également conçu pour pouvoir référencer un article pas tellement bon, mais permettant d’expliciter un point positif qu’on en a tiré qui justifie le référencement.

Ce n’est pas une conséquence de la forme de Seenthis, c’est au contraire un élément qui a déterminé la forme de Seenthis de manière centrale…

Ça semble évident, mais pourtant les autres outils ne sont vraiment pas pratiques pour ça. Sur Twitter, 140 caractères ne permettent pas d’expliquer un référencement négatif, on ne peut que s’indigner d’un article évidemment navrant. Sur Facebook, le milieu et la forme (et le principe initial de « Like », d’ailleurs) ne favorisent pas non plus les référencements négatifs au-delà de l’indignation évidente. Et Delicious ne me semblait franchement pas le bon outil non plus. Et, pour l’outil qu’on avait alors à notre disposition : Rezo.net ne le permet pas non plus, en dehors de l’évidente parodie (« l’édito à 2 balles »).

Or c’est un besoin incontournable. […]

Au final, ce sont ces besoins de référencement critique qui ont orienté les principales fonctionnalités de Seenthis :
– des messages structurés autour d’un lien hypertexte, avec un extrait mis en évidence pour faire ressortir le point à critiquer, ou au contraire le point intéressant, et un commentaire tout aussi important pour expliquer le pourquoi du référencement (négatif, ou parce qu’un détail est intéressant),
– et, comme dans un échange de messages internes à Rezo, des forums « à égalité » avec le message initial pour que différents points de vue se répondent.

Source : Les fonctionnalités de Seenthis, un échange collaboratif autour de son créateur.

La dispersion

Les réseaux sociaux ont amplifié la fonctionnalité d’échange qui a tellement contribué au succès des blogs. Alors que le journaliste devait attendre le courrier des lecteurs pour avoir un retour sur son travail, alors que l’écrivain était dépendant des critiques et n’avait que très occasionnellement l’occasion d’échanger avec un petit échantillon de gens férus de littérature, voilà le blogueur qui reçoit immédiatement la sanction du public… au point que certains d’entre eux ont fini par fermer les commentaires.

Le fait d’écrire pratiquement en temps réel est également quelque chose qui modifie fondamentalement le rapport même à l’écriture, mais aussi aux processus cognitifs en amont. Sans cesse sollicitée et amendée par l’interaction continue avec les lecteurs, la pensée de la blogueuse évolue plus vite, est plus plastique, plus dynamique : on ne s’enferre pas dans l’erreur pendant des mois ou des années, la correction se fait pratiquement en temps réel.

Cette instantanéité, tellement séduisante dans les blogs, est devenue encore plus exigeante sur les réseaux sociaux où même les plus grands adeptes de la tour d’ivoire ont dû se compromettre pour continuer d’exister.

https://twitter.com/Clyde_Barrow_/status/852929798557102081

Le problème inhérent à la multiplication des plateformes de discussion et de leurs incessantes sollicitations, c’est l’éparpillement des arguments, sujets, réactions qui s’en suivent. Comment construire une cohérence de la pensée et du discours, si l’on est en permanence écartelé entre une multitude de sujets, discussions, intervention.

Pire encore, quelle fiabilité accorder à des espaces qui se caractérisent par leur totale absence de mémoire ?

La faible traine de l’info

Lorsque l’on recherche une citation, un évènement ou une déclaration précise, il n’est plus rare à présent de n’en plus vraiment trouver la trace. Beaucoup de choses deviennent invisibles dans le bruit de fond et aucun de moteur de recherche n’arrive plus à les exhumer de leur sarcophage numérique.

J’ai beaucoup écrit de trucs très référencés et je me rends compte que beaucoup des références que j’ai pourtant correctement liées disparaissent au bout de quelques années. La radio en ligne efface généralement les émissions au bout de 1000 jours, des sites changent de CMS et donc tous les articles d’URL, encore plus disparaissent, des sites de presse reconnus planquent des références qui étaient publiques derrière des Paywall…

C’est très problématique, tout cela.

Depuis quelque temps, je conserve des copies d’articles originaux directement sur mon disque dur pour tenter de pallier ce phénomène de faible traine de l’information (j’utilise Zotero, pour ceux qui ça intéresse et aussi LifeOGraph pour journaliser), mais le problème secondaire est celui de la pertinence décroissante de l’info sélectionnée.
En gros, au moment où tu extrais une info du flux pour la conserver, elle te semble particulièrement significative, mais 5 ans plus tard, c’est du truc insignifiant à côté que tu avais zappé qui est vraiment important…

Enfin, en attirant les débats chez eux, les réseaux sociaux les dispersent et les font disparaitre : vous avez déjà tenté de remonter des références de Facebook ou de Twitter ?

Du coup, j’en reviens à me dire que j’ai bien tort de ne pas considérer mon blog comme le pivot central de ma vie numérique. J’écris moins ici parce que j’écris trop ailleurs, alimentant des bases de données dont la priorité n’est pas le partage et la conservation de l’information. J’utilise les réseaux sociaux pour le débat, pour affiner une pensée que j’exige à présent achevée avant de rédiger ici…

Ce qui est une grossière erreur : la pensée n’est jamais achevée, tout au moins jusqu’au jour où un interne vaguement post pubère m’attachera une étiquette au gros orteil.

20 Commentaires

  1. Eh Oui, Agnès…
    Les 140 caractères m’ont dès le départ rebuté d’aller voir ce à quoi ressemblait Twitter…
    Comment expliciter un point de vue en une phrase… C’est simplement absurde. Constater que c’est la méthode de communication du président US, c’est assez flippant même si ce n’est pas si étonnant.

    Et Niveau dispersion, à titre personnel, je ne fréquente presque que le blog du Monolecte ;).

    Chez toi, on trouve une pensée critique étayée, une mémoire de blog, des « habitués » intéressants, (étranges, d’ailleurs, que ces rencontres virtuelles)… Et des discussions critiques qui suivent tes articles souvent riches et argumentées, et qui donnent envie de prendre part aux discussions.
    Les rencontres que j’ai faites ici m’ont amené à changer mes angles de vue sur pas mal de sujets (comme tu dis, la pensée n’est jamais achevée).

    En tout cas, merci de tenir ce petit espace sur le net, qui au lieu d’être un espace de dispersion, me semble plutôt être un lieu de rassemblement, un pôle d’une certaine stabilité (dédié aux agitateurs du vide).

    Réponse
  2. En français, on ne dit pas « les réseaux sociaux », mais « les réseaux «sociaux» »…

    Réponse
  3. « Du coup, j’en reviens à me dire que j’ai bien tort de ne pas considérer mon blog comme le pivot central de ma vie numérique »
    Eh oui, Agnès, et en plus c’est réellement chez toi, ça t’appartient, et tu ne peux être rayée de la carte d’un coup de stratégie débile, sans même parler d’être monétisée par des tiers.
    C’est un patrimoine à conserver précieusement, idem pour les « contributions »… Tu es un peu la gardienne d’un temple, le tien.
    À l’heure où les blogs disparaissent de plus en plus, pour différentes raisons, il est important de résister et de s’y accrocher.
    Et « Le Monolecte », ça a un sens, en plus d’avoir du vrai contenu 😉

    Réponse
  4. Bonjour!
    « Depuis quelque temps, je conserve des copies d’articles originaux directement sur mon disque dur pour tenter de pallier ce phénomène de faible traine de l’information »
    je fait de même depuis longtemps!
    « …mais le problème secondaire est celui de la pertinence décroissante de l’info sélectionnée. » Peu importe, ce pourra être intéressant de ressortir certains articles dans quelques années. Et, face à l’enregistrement que nous en faisons dans nos ordi.
    D’accord avec les commentateurs précédents.

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  5. Je ne vais qu’une solution à cela: une bonne cure proposée par le docteur Cymes.
    – Désinscription des réseaux en commençant par les moins utilisés
    – Lecture, marche, famille, vrais amis…
    Le reste suit… Et on peut même radoter sur un sujet sur un blog pour bien en faire le tour. Comme par exemple l’intérêt des reseaux dits « sociaux » 😛

    Réponse
  6. Salult Agnès,

    Parce que tu as su rassembler un ensemble de personnes en une sorte de tribu de nomades indécrottables, ton blog n’est pas ton blog, il est l’arc tendu à projeter chacune des flèches que nous envoyons librement, plus ou moins justement vers les cibles que tu proposes.

    Je reste dubitatif quant aux référencements absolus avec l’immédiateté propre au net. La Pensée comme la Vie se renouvelle sans cesse pour ne pas finir en bouillie de salmigondis !

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  7. Bon travail !
    Bonne veillée d’armes…

    Droit de regard sur les licenciements, pouvoir d’achat, retraites.

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  8. Encore un article auquel je ne peux que souscrire ! Merci !! 😀 Bloguant depuis maintenant 14 ans (pfiouuuu), je vois à quel point les news disparaissent alors qu’on pense que le web est une grande mémoire immanente. Et en cela, les blogs (quand ils perdurent) sont très précieux. 😉

    Réponse
  9. Oui, les rézosocio sont la mort de la pensée. Chaque nouvel outils ‘grand public’ se distingue du précédent par encore moins de place au développement argumenté, ce qui forme les gens à ne plus être capable de lire plus de 3 lignes ou pour les plus assidus les pousser à sortir 2 mots du contexte pour faire une réponse qui occulte le reste du message.

    J’avais lu, il y a longtemps un article d’un opposant (dans un pays du moyen orient) qui avait passé 10 ans en prison et qui, sortant, avait pris en pleine face le remplacement du blog et des articles de 2 pages par des post facebook de 5 lignes. Il faisait le même constat que la cheffe d’ici : perte de la pensé et dilution des communautés. Et même intra-rézosocio une publication avec une blague nulle remporte plus de succès qu’un argumentaire construit. La mauvaise monnaie chasse la bonne. La mauvaise comm chasse la bonne.

    Idiocratie était un documentaire alors qu’idiots que nous sommes nous l’avions pris pour un film de science fiction.

    Réponse
  10. Je remarque d’ailleurs que tu viens de changer tes URLs, tous tes articles apparaissent donc comme « non lus » dans mon agrégateur.

    Pour ma part, je n’ai jamais accroché aux Facebook et autres Twitter (comment ? tu n’es pas sur Facebook !?), du coup je vois les blogs qui se dépeuplent. J’ai l’impression d’être resté bloqué dans la décennie 2002-2012.

    Réponse
  11. Salut, Agnès !
    Il y a aussi le phénomène des « kakonomics » : la tendance naturelle à rechercher et produire des contenus de faible valeur ; ceci est vérifiable sur les réseaux sociaux, en particulier.

    Réponse
  12. Eh bien, je pense qu’il y a une prise de conscience générale… En tout cas, trois indices sans les avoir cherché.
    – Ici.
    – Bilger a regretté son twet déplorable et semble se rendre compte que twetter pousse à la faute. Comme le disait un commentateur il devrait tout faire pour le blog, abandonner twitter.
    – Miss Glouglou se reprochait à la radio… de ne pas avoir alimenté son blog depuis un an ! Et déplorait qu’on se déplace de la critique constructive sur les vins à des polémiques, sur faceboock, je crois.

    Réponse
  13. Les réseaux « sociaux » sont à l’image du monde d’aujourd’hui, basé sur la vitesse, l’intantantanéité et donc l’éphémère et la superficialité. Ce monde binaire – dans tous les sens du terme – ne saurait s’encombrer de notions de nuances et de complexité.
    Lire à ce sujet l’essai de Hartmut Rosa, « Accélération. Une critique sociale du temps ».
    Personnellement j’ai fermé mon compte FB en me demandant même pourquoi je l’avais ouvert (bel exemple de pression sociale sur quelqu’un qui s’imaginerait libre s’esprit…). Critiquer FB n’est pas suffisant. Il faut le boycotter et je m’agace toujours de ces progressistes qui s’offusquent des censures de FB tout en l’utilisant sans recul et contribuant ainsi à sa popularité et à sa perpétuation. Alors ? peut-être Diaspora et Mastodon en substitution ? Si leur succés s’accroît réellement je suis prêt à parier sur une dérive commerciale et idéologique.

    Réponse
    • Zlotzky : Les réseaux “sociaux” sont à l’image du monde d’aujourd’hui, basé sur la vitesse, l’intantantanéité et donc l’éphémère et la superficialité.Les réseaux “sociaux” sont à l’image du monde d’aujourd’hui, basé sur la vitesse, l’intantantanéité et donc l’éphémère et la superficialité.
      Ce ne sont pas les outils qui sont en cause mais la façon immodérée dont nous les utilisons et dans quel but.

      ZlotzkyCritiquer FB n’est pas suffisant. Il faut le boycotter
      Je partage cette opinion et pour le tweet tout autant, et les gafa en prime quand on peut les éviter.

      Pourquoi nourrisons-nous tant ceux qui nous dévorent ?

      Réponse
  14. Le fait d’écrire pratiquement en temps réel est également quelque chose qui modifie fondamentalement le rapport même à l’écriture, mais aussi aux processus cognitifs en amont. Sans cesse sollicitée et amendée par l’interaction continue avec les lecteurs, la pensée de la blogueuse évolue plus vite, est plus plastique, plus dynamique : on ne s’enferre pas dans l’erreur pendant des mois ou des années, la correction se fait pratiquement en temps réel.

    Correction, ou simplement passage d’une erreur à une autre, plus à la mode ? Ce qui est supposé ici est que a) sans Internet on arrêterait de lire et réfléchir dès qu’on penserait la vérité établie, et que b) la multitude construit par elle-même une vérité. Or, ce qui empêche de progresser dans a) c’est l’absence générale d’autocritique, de recherche de la contradiction (processus qui quant à lui ne peut être immédiat, justement), et ce qui est illusoire dans b) c’est de penser que la multitude en tant que telle échapperait à toute influence globale, que la diversité des individus empêcherait par elle-même la formation d’une communauté de pensée avec ses orientations bien déterminées. En ligne, les gens me paraissent quand même plus occupés à s’influencer les uns les autres, à appuyer telle ou telle cause flot d’information contre flot d’information, qu’à bâtir une pensée (le microblogage et les réseaux sociaux n’étant que l’aboutissement formel, mieux adapté à sa fin, de cette tendance). Et si effectivement on a accès à une quantité de ressources incroyable (proprement inintégrable) il me semble que globalement on y cherche la confirmation plutôt que la contradiction autre que marginale. Je crois d’ailleurs me souvenir qu’ici il y a eu un billet un peu désabusé sur la « gauchosphère », tournant en rond dans sa bulle entre gens tous d’accord.

    Bref, je ne suis pas sûr qu’on soit tellement plus avancé, c’est juste qu’à bouffer des pages et des pages d’articles, de microblog, de forums, etc. on finit par se sentir validé par le fait même d’être complètement gavé alors qu’en réalité on devrait percevoir l’absence de synthèse possible (compréhension et dépassement des thèses et antithèses) comme un gros signal d’alerte (c’est d’ailleurs l’avantage des livres, qui condensent et structurent la pensée sous forme globalement beaucoup plus digeste). À se demander si, pour ce qui est du domaine intellectuel, le rôle d’Internet ne devrait pas en définitive être idéalement de nous apprendre à mieux lire hors-ligne et à être plus exigeant lorsqu’on prend son clavier.

    Réponse
    • La «gauchospère» ne sort pas plus grandie que les autres de cette éprouvante course de fond qui nous sert de campagne. Le militantisme en général se meurt dans une très ennuyeuse guerre des tranchées… c’est un peu à cause de cela que je prends grand soin de ne pas «épurer» mes listes de contacts des gens qui ne pensent pas comme moi, histoire de ne pas tourner en rond avec mes seuls potes de bocal.
      Et de sortir du bocal, aussi…

      Réponse
      • En train de lire :
        Une vie de gérard en occident.

        Réponse
  15. Bonjour,

    je n’ai pas lu tout les commentaires et peut-être que ma remarque a déjà été exprimer.

    Pour moi Macron est le candidat des média et des réseaux sociaux (une fois de plus un terme détourner de sa signification, car de social il n’y a qu’un clavier, désespérant…..)
    il a un programme de 140 caractères et nous explique vous verrez c’est super structurer derrière mais je m’adapte à mon environnement, je suis hype comme vous………

    les réseaux sociaux ne sont pas la vie sociale qui est notre ADN d’humain….

    Réponse
    • Tu n’as qu’à lire Antoine de saint – Exupéry et apprendre à le connaitre.

      Réponse
  16. Que la pensée existe  » en soi  » ou pas , n ‘ est pas vraiment intéressant .
    Que le référencement soit important , sans-doute ( encore qu ‘ il ne faille pas en abuser ) et qu ‘ il soit objet de censures , vraisemblablement –
    Que des réflexions , individuelles ou collectives , passent à la trappe n ‘ est pas vraiment une surprise – Quand ça arrive , c ‘ est sans-doute qu ‘ on a négligé ou refusé de voir des niveaux basiques – par exemple :
    – que veut dire le mot socialisme ?
    – qu ‘ est ce que la démocratie ?
    – pour quoi travaillons-nous ?
    – quelle est la différence entre le marché ( libéral ) et le partage ?
    – quelle place accorder à la paresse ?
    etc … etc … …

    Réponse

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  1. Twitter est une drogue | PrototypeKblog - […] Comme l’a écrit Agnès Maillard dans son billet du 19 avril 2017 intitulé « Agents de dispersion » […]

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