Il y a quelque temps, quelqu’un m’avait envoyé La Grève de Ayn Rand pour que je lui donne mon avis.
Je n’avais absolument aucune idée de ce dont il s’agissait et afin de garder l’esprit ouvert et libre de toute influence, je m’étais abstenue de m’informer de quelque manière que ce soit de la genèse du bouquin. C’est donc sans aucun préjugé que j’ouvris ce fort réjouissant pavé de 1 170 pages, parce que, comme lectrice, j’ai tendance à apprécier particulièrement les gros pavés à caler les armoires normandes.
À cause du titre, je m’attendais tout de même un peu à un bon gros roman social, avec de la lutte des classes et tout, et des gens nobles et courageux, âpres à la tâche, durs sur les idéaux, qui à force de pugnacité et de révolte, gagnent forcément à la fin.
Quelque part — mais je dis bien « quelque part » —, c’était bien le sujet du bouquin, sauf qu’il vient d’un point de vue, pour le moins… différent.
Dès le départ, la manière partisane dont sont décrits les gens du peuple, les présentant comme de sales parasites qui se complaisent dans leur merde et n’ont d’autres buts que d’y entrainer les autres ; et les riches, à contrario, comme des êtres particulièrement grands, beaux, intelligents et, pour tout dire, supérieurs en tous points, me mit extrêmement mal à l’aise. Mais, je le répète, bien à l’abri de toute connaissance prémâchée quant au livre qui me pesait salement sur les biceps, je pensais qu’il s’agit là d’une intéressante manière de décrire l’état d’esprit de mes ennemis de classe en se collant dans la peau d’un narrateur qui verrait leur monde à travers leur regard dément. En gros, j’en arrive à croire que mon malaise est une manœuvre littéraire des plus subtiles de la part de l’auteur (dont j’ignore jusqu’au sexe) et que le retournement de situation final, quand le peuple méprisé va montrer à tous ces péteux imbus d’eux-mêmes qui crée vraiment les richesses, que ce retournement, va être un grand moment de joie féroce et de soulagement quand il arrivera.
Et ainsi s’écoulent des pages de plus en plus lourdes et douloureuses à lire, avec des envolées lyriques monstrueuses qui ne sont pas sans rappeler la propagande extatique du troisième Reich. Et forcément, au bout d’un moment, un doute affreux m’étreint : mais qu’est-ce donc que ce cadeau empoisonné que je lis avec une nausée de plus en plus persistante ? Pas besoin d’être sortie d’une grande école pour deviner à force que la révélation finale de ce pavé psychotique international sera que le monde s’effondrera si les riches se mettent en grève de tout leur génie sublime et incompris dont ils abreuvent en permanence la chienlit populaire dans leur grande mansuétude, ce ramassis d’hypocéphales dégueulasses et grotesques qui se vautrent dans la fange de leur infériorité génétique et sociale bien méritée. Et là, je commence à penser que je suis en train de perdre de bien belles heures de ma vie à me fader le délire paranoïaque et monstrueux d’un auteur manifestement sociopathe. Je balance le pavé à mi-course alors qu’il me tombe des mains sous l’effet d’une répulsion physique insurmontable et me demande s’il ne va pas me falloir quelques bonnes séances avec un praticien spécialisé pour réparer les dégâts probablement causés à mon psychisme pour avoir si longuement vu le monde à travers les yeux de personnes aussi tordues.
Évidemment, j’ai fini par demander à Google de bien vouloir m’explique ce sur quoi je venais de me putréfier l’esprit et je découvris avec une horreur non feinte que cet étron littéraire — parce que même le style est d’une lourdeur crasse et indigeste — est la bible, que dis-je ? le livre de chevet, la référence indépassable de tout ce que notre monde de merde compte de thuriféraires du Marché triomphant et de la Main invisible qui se gratte les couilles chaque matin en se foutant éperdument de la gueule de 99 % de la population humaine de cette planète.
Forcément, me voilà subitement mieux armée pour comprendre l’incroyable absurdité du monde tel qu’il a été pensé et mis en œuvre par les adorateurs de cette foutue psychopathe.
Il existe donc une certaine quantité de personnes sur cette planète qui sont convaincues d’être, en quelque sorte, naturellement supérieures à toutes les autres, comme un don ou une élection divine. Il faut bien comprendre que non seulement ces gens existent, mais surtout qu’ils n’ont de cesse de prendre le pouvoir, tout le pouvoir, de toutes les manières possibles et imaginables, juste parce qu’ils pensent que leur supériorité le justifie et que cela suffit très largement à assoir leur légitimité.
Bien sûr, le principal problème de ces gens, c’est l’énorme masse des autres. Les restes du monde. Cette foule gigantesque des médiocres qui sont trop stupides pour se rendre compte naturellement de la magnificence des élus, et de l’absolue nécessité qu’ils ont de leur laisser gérer à leur façon (forcément la meilleure, puisqu’ils sont excellents, c’est dans leur sang, dans leurs gènes !) les affaires de la planète.
Cette petite oligarchie autoproclamée préexiste à la « philosophie » de Ayn Rand et de ces potes zélateurs dont la liste serait bien trop longue, mais au nombre desquels figurent pas mal de gens assez peu recommandables comme les Hayek et Friedman et leur descendance idéologique tordue des Chicago Boys, mais aussi le gros de la brochette d’éditocrates bien de chez nous qui nous pourrissent le PAF depuis tellement longtemps que c’est à se demander s’ils ne se sont pas clonés pour pouvoir continuer à nous pondre dans la tête bien au-delà de ce que les limites biologiques de la vie humaine peuvent décemment leur permettre.
C’est ce ramassis de psychopathes — parce qu’il convient d’appeler les choses par leur nom pour bien comprendre de quoi l’on parle — qui construisent depuis des décennies des théories socioéconomiques délirantes sur lesquelles sont fondées nos sociétés actuelles avec les succès que l’on connait : crises perpétuelles, guerres sans fin, gaspillages colossaux, destruction accélérée de la biosphère, pillage des ressources naturelles, augmentation continue de la faim, de la pauvreté, de la misère et de l’exclusion dans un monde d’abondance où il n’y a jamais eu autant de richesses produites pour un aussi médiocre résultat. Et chaque fois que le doute étreint les peuples quant à la pertinence de ces choix de société, l’oligarchie autosatisfaite — car toujours servie en premier — ne cesse de répéter qu’il faut toujours aller plus loin dans son projet de société pour en voir les hypothétiques retombées bénéfiques pour le plus grand nombre et que ça ne marche pas aussi bien que cela ne le devrait, juste parce que nous sommes trop cons pour bien comprendre la beauté du dessein et que nous persistons à trainer des pieds alors que nous devrions foncer vers le précipice insondable de leur monde égoïste et mortifère vent debout sur l’accélérateur et en klaxonnant joyeusement l’hallali en prime, s’il vous plait !
Voilà donc comment nous avons laissé une classe sociale minoritaire et terriblement égocentrique diriger la destinée humaine sous prétexte que ses membres étaient manifestement les meilleurs d’entre nous.
Voilà donc comment nous avons fini par croire comme les imbéciles qu’ils se plaisent à voir en nous que l’on pouvait construire une civilisation entière sur l’idée grotesque que de la somme des égoïsmes jaillirait naturellement le bienêtre commun.
Voilà donc comment nous avons laissé chaque jour un peu plus la sphère économique partir en roue libre et dévaster chaque jour un peu plus notre seul bien commun : la planète que nous devons forcément partager.
Voilà comment s’est organisée l’impuissance du politique ou comment en privant les représentants des peuples de tout levier matériel de décision, nous avons laissé l’idéal démocratique se transformer en un immense spectacle clinquant dont l’unique objectif est de détourner notre attention de la confiscation économique que nous subissons tous, chaque jour un peu plus.
J’ai repensé à l’horrible bouquin de Ayn Rand ces derniers jours en contemplant, médusée, les folles sommes englouties par les grandes multinationales dans le show présidentiel américain, alors même que ceux que nous avons portés au pouvoir dans notre pays trahissaient sans vergogne tous leurs engagements politiques pour appliquer la politique des possédants, dans un abominable copié-collé réactionnaire.
J’ai trouvé effrayante la comparaison entre les deux évènements, entre la grande parade pseudodémocratique financée par ceux-là mêmes qui comptent bien continuer à s’en affranchir et le simulacre de débat budgétaire français, où un gouvernement totalement aux ordres fait semblant de convoquer l’expertise d’un patron surtout célèbre pour son œuvre de déconstruction sociale pour faire passer la pilule d’une politique économique qui n’a jamais, je dis bien jamais, été pensée, conçue et appliquée avec l’assentiment des peuples qui la subissent.
Le système économique actuel échappe dans son intégralité à toute forme de contrôle démocratique. Il est le fait d‘organisations non gouvernementales dont aucun des membres n’a jamais été élu par qui que ce soit. Et ce sont ces organismes internationaux qui, chaque jour et partout sur la planète, dictent aux gouvernements-spectacles la nature des décisions politiques et économiques qui doivent être appliquées à l’humanité.
Combien de temps, encore, allons-nous faire semblant de trouver cela normal?
Combien de temps, encore, allons-nous les laisser nous faire cela ?
"Je vous avais déjà branché sur le "darwinisme social", il vous faut regarder maintenant du côté de "Ayn Rand", philosophe et romancière vénérée aux États Unis par les ultra libéraux….le monde est en marche…à savoir les nantis créateurs marchent en appuyant bien fort sur la tête des parasites dont je fais partie!"…
En 2008 je faisais référence à la belle dame (au sens mélenchonien du terme, belle personne… c’est fou ce que ça me plaît cette expression!) et, comme toi, elle m’est revenue en mémoire ces jours-ci… ses adorateurs marquent des points si j’en crois le sourire coquin de Lolotte Parisot, les déclarations à l’emporte-pièce (mais ô combien médiatiques et médiatisées!) des "Pigeons", (des Vautours devrais-je dire), des millions de dollars du barnum Étatsuniens et du comportement complice de nos dirigeants avec les chefs non-élus du monde.
Quant à savoir si on va les laisser faire encore longtemps… c’est une bonne question. Et je te remercie de la poser!
Un évènement se déroule en ce moment qui cristallise nombre des points de ton (très bon) billet : Notre Dame des Landes.
Le 17 novembre se déroule une action de "ré-occupation" après la vague d’expulsion (ratée) qui commencé le 16 octobre. "Ratée", sauf en ce qui concerne la destruction des maisons et des cabanes. Le 17, il s’agit de venir outillé autant que possible, avec des matériaux, pour reconstruire.
Un hébergement militant est organisé dans les environs, il est possible d’écrire sur une adresse électronique sur le site zad-nadir.org pour demander où vous pouvez aller.
On fera tout ce qui est à notre portée pour empêcher 2 000 hectares de zone humide d’être recouverts de bitume.
Un très beau texte. Merci.
Une seule pensée me vient à cet instant : la lutte continue, camarade.
http://www.youtube.com/watch?v=aDqm…
Nombre de consciences sont éveillées. Ce monde d’abrutis décérébrés est mort.
Place Aux Peuples
Ah ben dis donc, mais qu’es-tu allée faire dans cette galère ? La photo des fusils, je suppose que ça a un rapport avec ton humeur ? Remarque, une bonne vieille guillotine eût été de bon ton … A moins que ces pétoires soient là juste pour donner un coup de main aux derniers Indiens Écolos de NDDL … quand j’étais gosse (déjà), je préférais les Indiens aux cow boys. Sinon les ZADistes, faites gaffe à vos abattis : le flicard est teigneux et retors surtout quand il a l’avantage du nombre et de la technologie.
exceptionnel
une merveille de la littérature
à conseiller
un livre culte
indispensable.
Une traduction superbe d’un livre formidable
Le grand roman de la crise
Excellent livre
merveille
un délice
Un livre dont la lecture devrait être obligatoire
LE livre à lire
Un chef-d’œuvre
Un manifeste d’objectivisme
…
quelques titres de commentaires sur un site marchand…
Mon préféré c’est : "LE livre à lire", puisque dans le commentaire on trouve cette perle :
"tout entrepreneur devrait lire ce livre".
En une phrase il résume ce que tu décris si bien.
Un seul commentaire, sur 25, rejoint ta lecture d’Ayn Rand. Petit extrait :
"Ayn Rand a connu le stalinisme et de fait, a bâti un mode de pensée en réaction à celui-ci, une mode pensée aussi déshumanisé et totalitaire, aussi peu engageant. Dans les livres de Ayn Rand, le monde se divise d’une part en décideurs-créateurs-philosophes évidemment brillantissimes, identifiés comme êtres supérieurs et présentés comme la crème de la crème, égoïstes jusqu’à la démence, et d’autre part, parasites sociaux dont les premiers souhaiteraient pourquoi pas se débarrasser."
Et à la fin du commentaire :
"Ayn Rand décrit un monde cynique et glaçant, mortifère, où les histoires d’amour sirupeuses sont bien présentes pour faire passer la pilule et dissiper la nausée permanente face à la justification d’un régime politique totalitaire. <On ne souhaite qu’une chose, ne pas avoir à fréquenter les personnes qui pensent comme Ayn Rand, qui ont la prétention de détenir la vérité > et veulent de fait imposer le bonheur à l’Humanité".
Tout le problème étant que les gens qui pensent comme Ayn Rand ont l’air d’avoir trusté les commentaires du dit-site marchand…
Merci Agnès de t’être tapée aussi longuement ce livre dont je connaissait l’existence et le fond sans jamais avoir eu l’occasion de le feuilleter.
C’est donc une chose de faite par ton intermédiaire et, pour ma part, c’est bien suffisant.
Merci de ce bref et éclairant résumé Agnès, amitié à la personne qui te l’a offert, je pense qu’elle a contribué ainsi à notre information à tous plutôt qu’à porter tort à toi, à nous et à ce blog !
Joel 🙂
Ce monde ressemble quand même à la France sous Louis XVI… Une aristocratie arrogante illuminée par ses propres croyances narcissiques…
J’espère qu’on en n’a plus pour très longtemps..
Ensuite faudra voir ce que donne le prochain cycle si on est encore là… 🙂
Parce que les têtes ont beau tomber, les schémas persistent. Le capitalisme n’est rien d’autre que le système féodal dans lequel les seigneurs ont remplacé les champs par les usines pour y faire bosser la population…(et dans lequel on a ajouté quelques gadgets divertissants, la démocratie représentative, et le mythe de la libre entreprise..)
@Agnès: et au fait celui qui t’as offert le bouquin, il est resté ton ami?
Il s’appelait Harry (celui qui te veut du bien) ?
🙂
Plusieurs remarques :
– Je ne vois pas d’argumentaire qui démontrerait que cette vision du monde (celle de l’auteur du Livre) est fausse.
– Nous sommes les mêmes êtres humains qu’il y a quelques siècles en arrière, nous sommes des versions évoluées des fourmis ou des termites, et il n’y a pas de raisons particulières à mon sens pour que la loi de la jungle ne soit pas une loi immuable et éternelle…
Beaucoup moins littéraire, un billet qui rejoint certains propos du monolecte…
Avec en prime deux photographies de ce que sait offrir la nature à celui qui est là au bon moment, avec le bon état d’esprit. Ces "nantis" nuisibles ne peuvent pas apprécier.
"Besoin de lumières !"
http://www.grincant.com/2012/11/06/…
Un précédent historique qui devrait nous faire réfléchir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Moaï
Quand on aura tout épuisé, en suivant ces fous qui prétendent nous guider dans le grand potlach planétaire… il restera toujours quelques Moaïs, quelques Pyramides, quelques Grandes Murailles modernes pour témoigner de la folie qui fut la notre… mais sans doute plus personne pour se souvenir de pourquoi (ou pour qui) on a dépensé toute cette énergie pour les bâtir… Une autoroute sans autos, une piste d’atterissage de laquelle nul avion n’aura plus l’occasion de décoller, un immeuble de bureaux gigantesque et inhospitalier… tristes signes sans signification, vus de l’espace… Vastes stérilités vus de près… 2012 quand tu nous tiens…
@ fred
Les fourmis ne sont pas adeptes de la loi de la jungle.
Fred post9
"Nous sommes les mêmes êtres humains qu’il y a quelques siècles en arrière"
Comme Fred, je pense que nous ne sommes pas fondamentalement différents de nos ancêtre hominidés.
Toutefois, l’héritage de l’expérience partagée, le développement des sciences, la culture artistique transmise… tout cela nous permet d’acquérir une connaissance individuelle qui nous éloigne des fondamentaux bruts de notre naissance physique.
On vient au monde barbare, on ne le devient pas.
Les propos de ce livre est un plaidoyé à cette barbarie native, ils s’écartent des expériences acquises pour ne proposer qu’un seul refuge : Le retour aux certitudes innées.
C’est donc un tissu de mensonges non sur la nature de l’humain mais sur son devenir.
Une lecture énergisante ;
Une histoire de la Révolution française
de Éric Hazan éditions La fabrique
"Je balance le pavé à mi-course alors qu’il me tombe des mains" pas du tout, du tout :
Ce livre-là, on se jette dessus.
Et crise sur le gateau, rien de tel qu’un british pour parler de la France :
Une histoire buissonnière de la France
De Graham Robb chez Flammarion
Et là pour le coup : Bonne lecture
De nombreuses personnalités, comme le psychothérapeute Nathaniel Branden, les économistes Alan Greenspan et M. Northrup Buechner4, le romancier Terry Goodkind, le président Ronald Reagan ou
le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales
, se réclament de ses conceptions. Ayn Rand a aussi profondément nourri la vision libertarienne dite minarchiste, replaçant l’individu au centre de la société et de l’éthique.
Source : wikipedia
Ceci explique sans doute cela, à propos de wikipedia… ou l’illusion de la dépolitisation des idées…
Bonjour tous !
Oui, Pierre, Wikipedia est un outil dangereux et parfois pervers, dont les tenanciers se prennent pour les grands manitous, et virent ceux qui ont l’audace de les contredire. J’en sais quelque chose.
Quant à la pseudo-loi de la jungle évoquée par Fred, c’est une vision faussée. Les prédateurs chassent pour manger, quand ils n’ont plus faim ils s’arrêtent. Les prédateurs financiers ont une boulimie irrépressible et inextinguible. Les Hommes Nouveaux du Capital sont bien plus dangereux que les courtisans de Versailles, parce qu’ils sont en permanence à l’affût du Profit. Ils ne sont plus que des machines, qui ont de la satisfaction comme un chien qui boit, mais qui n’ont aucune notion du Bonheur. Il faudra bien les empêcher de nuire, un jour.
tu te serais fait moins mal en lisant Malthus, qui disait la même chose qu’Ayn Rand en d’autres termes http://www.alternatives-economiques…
Le truc con, c’est que c’est précisément en partant des constats désespérants de Malthus que les sciences sociales ont commencé à travailler vers 1800. Et je vous rassure, on a quand même trouvé quelques trucs ces 200 dernières années.
Wikipedia nous dit quand même :
"ses travaux ne sont généralement pas pris au sérieux par la plupart des philosophes"
Je persévère néanmoins dans mon plaidoyer pro-Ayneux.
Dans le boulot, on le voit pourtant bien que nous ne sommes pas égaux. Ceux qui écrivent sans faire de fautes, ceux qui savent conceptualiser des choses complexes, ceux qui savent le faire en 3 fois moins de temps que les autres. Et il y a ceux qui savent s’exprimer. Que de gâchis quand ils le font pour défendre l’égalitarisme…
C’est un petit peu comme le lion devant la proie chassée par les lionnes… pourquoi laisserait-il les bons morceaux aux autres, quand il lui suffit d’arriver pour que tout le monde le laisse manger en paix ? Si les autres le laissent faire, c’est que c’est mérité.
Donc. Nous ne sommes pas égaux dans nos capacités à réaliser. Pourquoi serait-on alors rémunérés de la même façon ? Et pourquoi est-ce que ceux qui savent donner une occupation à ceux qui ne savent pas quoi faire ne seraient pas rémunérés en proportion ? "Je suis patron du CAC40, je fais bosser 500000 salariés, permettez moi de prélever sur le salaire de chacun 10 euros chaque mois !".
Bon bref. Je reste au ras des pâquerettes. Je lisais les commentaires sur le site du Monde sous un article évoquant le fait que finalement, par rapport aux autres pays, la France était "attractive"… et je n’y ai lu que des "winners" mal baisés tels que décrits par Ayn Rand. Sauf que dans Ayn Rand, ils semblent heureux. Chez nous, ces gens là sont aigris. Tout le temps. C’est étrange. J’en croise, et ils me mettent mal à l’aise. Je vous avoue prendre le problème à l’envers, par rapport à eux. Ils croient faire partie de la race des entrepreneurs, mais ils ne font partie que de la race des aigris, des pleurnicheurs. Ca serait d’ailleurs sans doute une bonne façon de leur répondre : leur gueuler "PLEURNICHEURS!!!". Ma façon d’envisager les choses ? Si certains s’en sortent, c’est parce que le système le permet. Il suffit de décrypter ce système, de savoir qu’il est fondamentalement cynique, et parfois pervers, et corrupteur. Ceux qui trouvent que les impôts sont trop lourds ? C’est qu’ils sont frustrés, incapables… ou … de mauvaise foi et adhérents au MEDEF ou équivalent.
Mais… Que cette mauvaise foi s’étale dans des livres entiers, et on en revient à de la propagande, de l’idéologie, dans tout ce qu’elle possède de délétère.
Mais quand donc disposera-t-on de caisses de résonances équivalentes afin de faire valoir une parole plus saine et sereine ?
jojo post20
"Rassurez-vous, même aux USA, ils sont considérés comme une secte de barjots."
Ah non !
Je suis ce que je possède est le leitmotiv culturel quotidien du peuple étatsuniens !
C’est même la croyance commune enracinée depuis lurette ! Depuis les pères fondateurs il me semble même ! On peut imaginer que cette croyance est également la colle qui permet à toutes les religiosités d’être si opportunes au usa.
Voir aussi le nombre de fois où est prononcé avec ferveur :
« Oh my god ! »
Cette prophétesse n’a fait que mettre en lumière ce qui est appliqué couramment dans son pays.
J’ai vu sur Arte une doc où un milliardaire ayant créé son business greenwork s’en revendiquait directement. Mot à mot.
Un peu de mal à croire que vous vous soyez lancée dans la lecture d’un pavé de 1200 pages sans vous renseigner un minimum sur l’auteure, mais bon…
Alors, vous venez de découvrir les libertariens ? Pour la race des seigneurs, la suppression du code pénal, la liberté du renard dans le poulailler et ce genre de sornettes. Rassurez-vous, même aux USA, ils sont considérés comme une secte de barjots.
On trouve très facilement sur le net une version pdf du livre d’Ayn Rand, intitulé "La Révolte d’Atlas" (alias "La grève"). Il suffira ensuite de passer ce volumineux pdf de 10.7 Mo dans le logiciel libre "Calibre", pour le traduire au format ePub (2.2 Mo), idéal pour une lecture confortable sur tablette e-ink.
Bien cordialement. 🙂
le libertarien, cet être merveilleux…
il fut un temps où j’en mangeais tous les matins sur twitter, toujours le même, il y revenait, il devait aimer mes dents. et puis je me suis lassée et je suis revenue au régime nouilles.
quand on demande à un libertarien pourquoi il n’y a pas de génie des mathématiques somalien identifié à ce jour il a toujours une bonne explication. curieusement ça n’a jamais aucun rapport avec le fait que notre petit génie somalien a une espérance de vie d’à peu près 48 mois et demi, ce qui ne lui donnera que très peu de chances d’envisager d’apprendre les maths ou de se rendre à l’école à supposer qu’ils soit né dans une région où celle ci existe. quant à détecter son QI, ça, hein…lol
ceci dit il faut aimer le libertarien. sisi. il est un défi à darwin sur pattes et il justifie à lui seul toute la théorie anarchiste jusqu’à ses dérives les plus sanguinaires.
et puis il fait marcher le commerce des haches, pelles, et autres outils de jardin contondants.
🙂
à titre d’antidote je te conseille Crimes Exemplaires, de Max Aub je crois.
plus petit, moins cher, autrement plus savoureux.
C’est pas une grande découverte que de se rendre compte que certains libertaires, pas tous, sont aussi cons que les égalitaristes ou autres communistes bornés.
C’est étrange, mais ce billet fait penser à une jouvencelle qui vient d’être dépucelée sur le tard.
Ah ! Mon Dieu, que le monde est injuste.
Nietzsche vs Marx, même pas, quand ces deux là disposaient d’un talent que les auteurs commerciaux contemporains n’ont point.
Mais enfin, au vu des réactions sur ce dit site marchand, ce livre aurait raison puisque le bon peuple semble dans sa majorité l’adouber — un seul commentaire négatif, vous me dites ? Le bon peuple préférait donc Nietzsche à Marx ? ( je n’en crois rien puisque le bon peuple n’a lu ni l’un ni l’autre, même pas la bible et encore moins l’Apocalypse selon St Jean, ce qui est dire ;-))))
@Pupuce,
Êtes-vous sure de bien connaitre le libertarianisme ? (Je le fais français puisque je vous indique une référence canadienne :http://www.quebecoislibre.org/philo… )
On est un peu éloigné du libéralisme sauvage qui vous fait horreur et de gens qui dévoreraient de petits somaliens au petit déjeuner tout de même, non ?
Bon, moi à propos du peuple, je préfére G. Darien et son : «« Les malheureux, en dépit de la chanson, ne sont pas malheureux malgré eux. Ils ne le sont que parce qu’ils le veulent bien. Ils ont eux-mêmes placé leurs cous sous le joug, et refusent de les retirer. Il est donc fort compréhensible qu’un certain nombre d’hommes n’éprouvent à leur endroit aucune compassion ; et qu’ils ressentent même de la colère et du dégoût pour tant de sottise et tant d’avilissement. Le Peuple a des Amis. Qu’il les garde ! Ils sont généralement dignes de lui. […] Je ne comprends pas qu’on puisse être, à notre époque, l’ami du Peuple. L’abominable et tyrannique soumission populaire a pu avoir, jusqu’ici, des excuses : l’ignorance, l’impossibilité matérielle d’une lutte. Aujourd’hui, le Peuple sait ; il est armé. Il n’a plus d’excuses. Qu’est-ce que le Peuple ? C’est cette partie de l’espèce humaine qui n’est pas libre, pourrait l’être, et ne veut pas l’être ; qui vit opprimée, avec des douleurs imbéciles ; ou en opprimant, avec des joies idiotes ; et toujours respectueuse des conventions sociales. C’est la presque totalité des Pauvres et la presque totalité des Riches. C’est le troupeau des moutons et le troupeau des bergers. […] La caractéristique du Peuple, de ses amis, c’est leur obstination à placer hors d’eux-mêmes, dans des formules creuses ou des rêves, leurs espoirs et les déterminantes de leurs tristes énergies. La caractéristique du Hors-Peuple, en contraste, doit être sa ferme résolution de placer en soi-même ses mobiles et ses désirs. »
Georges Darien ( l’Ennemi du peuple)»
@ smolski
j’ai écrit "même" aux USA. Ce qui sous-entend que pas mal d’Américains moyens partagent une communauté de vue avec eux. Les libertariens sont seulement total allumés (je sais pas ce qu’ils prennent).
@ til : vous confondez libertaires et libertarien
@ Chris, un grand merci pour la re-découverte de G. Darien.
Je vais me plonger avec délectation dans L’Ennemi du peuple, histoire d’appréhender avec une réelle satisfaction ce que je pense sans vraiment réussir à l’exprimer pleinement!
Le peuple n’a que ce qu’il mérite, les dés sont pipés, mais les jeux sont faits!!
Comme dirait l’autre, Ayn Rand est du sérail…
et tant que les gazelles n’auront pas leurs propres chroniqueurs, les lions auront je beau rôle.
moi pour c’que j’en lis, hein, de G. Darien, hein, bin ça m’darien du tout. Du tout. C’est bin trop fielleux pour être honnête, j’dirais, voyez
J’ai lu quelques trucs sur Darien
entre autre : http://www.editionsdelondres.com/Da…
où je lis ceci (site de l’éditeur) :
"[…] les gens de gauche ne l’aiment pas non plus. Sa critique acerbe, presque célinienne des pauvres dans La belle France leur est restée en travers du gosier.
[…] Encore de nos jours, le bon français ne supporte pas de lire La belle France."
L’extrait cité dans ce fil, plus haut, par Chris, provient de "l’ennemi du peuple", pas de "la belle France".
Je dois être un "bon français", moi, qui suis gêné de lire ce qu’il écrit dans l’extrait de "l’ennemi du peuple". Je trouve que ça va dans le sens de Ayn Rand ce mépris des ‘malheureux’, de dire qu’ils sont responsables en tout de leur situation. Entre cette pose que je trouve perverse et celle qui procède du misérabilisme, de la sacralisation béate de la figure des pauvres (oubliant que la souffrance rend souvent méchant, et l’ignorance servile), il y a de la place. Dont celle que j’occupe.
Une chose m’a fait sourire sur le site de l’éditeur : la critique de la "catégorisation" à la française, cette manie qu’on aurait ici plus qu’ailleurs à catégoriser.
Catégoriser c’est ce que tout le monde fait, partout. Les catégories sont différentes ailleurs, mais je ne pense pas qu’on soit en France plus prompts à s’y enfermer que dans une autre langue. Et finalement, l’auteur du texte sur Darien finit lui-même par catégoriser et voici Darien "inclassable".
"Inclassable", voilà la catégorie reine des snobs, libertaires ou pas.
Ce qui est drôle aussi c’est que Darien catégorie à tour de bras, et de la manière la plus grossière qui soit, dans l’extrait proposé par Chris. Voilà l’inclassable qui classe à gros traits ! (il est vrai que je n’ai pas lu le livre en question m’enfin).
Finalement la question commune à laquelle Ayn Rand et Darien répondent par l’affirmative est la suivante :
> l’émancipation dépend-elle uniquement de causalités internes ?
Pour les deux, c’est évident que c’est le cas. Ils partagent le même mépris pour les serviles volontaires.
Mon grand-père a l’habitude de me dire "je suis né à droite, grâce à ta grand-mère je mourrai à gauche". Évidemment ma grand-mère n’en est pas l’unique responsable, il y a surtout tout le contexte socio-politique de son époque, et de notre territoire. Il y a une trajectoire de conscientisation chez lui, et un passage de la paysannerie sans terre, anticommuniste, raciste et bigote, à une implication dans le mouvement des paysans travailleurs fin 60 début 70, et un franc engagement syndical et politique à gauche, par la suite.
Je crois que ce qui manque à Darien (j’en fais l’hypothèse culottée du haut de la lecture de trois lignes mais bon) c’est une culture de l’éducation populaire, c’est une conscience de ce que si l’émancipation ne peut-être que personnelle, elle dépend quand même de conditions sociales sur lesquelles il faut collectivement travailler – travail qui est littéralement la politique, de mon point de vue.
Mon pépé m’a transmis, malgré lui je crois, et par ma mère, l’aversion totale du mépris. Et on doit bien constater que les personnes qui se vantent ou qui se pensent porteuses d’opinions avancées sont en la matière aussi capables que les pires des réactionnaires.
Je suis l’héritier, d’une manière, de ses préventions vis-à-vis des gauchistes par traditions
"la véritable liberté s’acquiert au prix de sacrifices et de souffrances"
Ben mon cochon… S’est-y pas bien « calottée » ça, autant qu’les bons dieu d’salopards d’bondieuseries et tuti quanti !
La liberté (ou l’anarchie) aussi servile à la douleur que n’importe qu’elle religion, si je n’en ris, j’en aurai des nausées de s’t’affaire-là !
LOL
Darien, les écrivains de fin de siècle : Mirbeau, Elisée Reclus, Jean Grave, Alphonse Allais, et d’autres moins connus…
«Car Darien fut peut-être Le voleur (5). Ce livre qui semble bel et bien être – partiellement ? – autobiographique, et de beaucoup peut-être. Darien s’en défend vivement et demande à son lecteur de ne pas le confondre avec son personnage, Randal, mais quand même… Maintes années de Darien gardent leurs secrets absolus. Nul ne lui connaît de profession; ses livres ne se vendent pas : de quoi vit-il ? Or, comme Randal, Darien effectue de nombreux séjours à Londres, à Bruxelles, à Wiesbaden, partout où le Fantômas vengeur du Voleur est passé, l’ombre d’Adrien a été vue… Est-ce pour cela qu’il y a toujours comme un début de lèpre, aussi infime soit-il, chez tout personnage de Darien ? Pure hypothèse, car Randal le voleur est justement le plus «pur» de tous…
Quoi qu’il en soit, de tous ceux qui s’attaquent à la société le voleur est encore le moins dupe. » ( chronique de Juan Asencio à propos du Voleur).
Il avait tout compris, déjà. Aujourd’hui, d’autres ci et là, aussi, comme cet : «L’anarchie symbolise la libération de l’esprit humain de l’aliénation, de la religion ; la libération du corps humain de la domination de la propriété ; la libération des chaines qui nous lient à l’oppression des gouvernements. Elle défend un ordre social fondé sur la libre association entre individus. Le concept était pur et simple,vrai, il m’a inspiré. Il a allumé en moi le feu de la révolte. Mais finalement, j’ai appris la même leçon que Goldman, Proudhon et bien d’autres, que la véritable liberté s’acquiert au prix de sacrifices et de souffrances. La plupart des hommes croient vouloir être libres, mais la vérité est qu’ils se complaisent dans le carcan de l’ordre social, des lois rigides, et du matérialisme. La seule liberté à laquelle l’homme aspire réellement, est celle du confort matériel.(Son’s of Anarchy) »
Voila tout est dit. N’espérez rien sous peine d’être trahi toujours et encore.
ça fait plaisir ce texte et ces réaction de dégoût extrême – un peu de conscience n ‘ a jamais fait de mal à personne – Claro Hermano , la guillotine est exactement la solution appropriée pour tous ces monstres qui sont + que conscients de ce qu ‘ ils font : ils en tirent plaisir !!! – On y mettra m^me Holande et tous ses acolytes – TOUS –
Après , il ne nous restera plus qu ‘ à savoir quelle démocratie nous voulons faire –
Pas une démocratie de marché – Le marché et le partage n ‘ ont pas grand chose à voir –
Pas une société de travail et de consommation masturbatoire –
Juste une société où TOUTES , TOUS , puissent s ‘ épanouir –
où le travail du paysan , du balayeur , de l ‘ assembleur de pièces mécaniques , du chauffeur , de la caissière . . . a autant d ‘ importance que celui du gros cerveau –
Et le partage avec l ‘ univers vivant qui nous entoure – – – Juste besoin d ‘ amour et d ‘ eau fraîche –
Alors – – un peu de patience , on va y arriver –
LovE – Monde Indien –
j ‘ ajoute qu ‘ il n ‘ y a aucune démocratie possible avec ces gens-là – ils en sont totalement ennemis –
Il faut faire sécession –
( comment ? )
@Chris, "monde indien"
Si "tout est dit" en trois lignes, mais qu’est-ce qu’on se fait chier alors, hein, à lire des livres ou à tenter de comprendre par soi-même !
Si il a "tout compris" (mazette), quel horizon pour l’individu autre que suivre son chemin ?
"Darien n’est pas catégorisable. Anarchiste, disent ceux qui l’ignorent, libertaire, disent les autres. Les Editions de Londres diront révolté." Voilà ce qu’écrivent les actuels éditeurs de ses ouvrages.
Je ne suis pas du tout allergique à Darien, encore moins empreint de "dégoût extrême", hermano. Un peu de conscience n’a en effet jamais fait de mal à personne, un peu moins de pose de péteux non plus. Claro.
Mais je conçois que quand on se pense "conscient" como te piensas, hermano, on devrait se rendre compte que appeler au meurtre et professer en même temps amour et partage témoigne d’une lucidité étriquée.
Massacrons, massacrons, puis bâtissons un nouveau monde. Ok, ok. Pars devant.
Je préfère directement bâtir, comme le font les Zadistes à NDDL. La violence ne peut-être que de la défense.
@Boogie
Si vous vous référez à la parole des éditeurs, ces vils marchands de papier frelaté ;-)))
Quoique, ceux-là faisaient encore honneur à leur apostolat de départ, se laissant aller à publier l’impubliable, quand aujourd’hui, je vous mets au défi de faire publier chez nos cuistres actuels, le moindre ouvrage trop subversif. Même pas en rêve ( si, vous avez à disposition le terrible chantre de la révolte et son Indignez Vous bien mou du genou ;-)).
@Smolski
"Le combat est père de toute chose" Héraclite.
Tout ceux qui se dressent contre des lois scélérates, à condition qu’ils ne fassent pas qu’amuser leur oppresseur, doivent savoir qu’ils risquent l’emprisonnement, la torture et la mort ; et dans les démocraties : ces trois constantes, des conflits dits de basse intensité, sont pratiquées par les gouvernants avec l’approbation ou le consentement mou du bon peuple ( Darien pour avoir dû trouver sa pitance en tant que délinquant savait qu’il risquait la peine de mort ou le bagne, et c’est d’avoir dû toucher avec sa propre peau cet indicible qui donne cette violence à son écriture).
"Tout ceux qui se dressent contre des lois scélérates, à condition qu’ils ne fassent pas qu’amuser leur oppresseur, doivent savoir qu’ils risquent l’emprisonnement, la torture et la mort"
Malgré les risques réels que tu soulignes, je ne crois pas que la joie… que le bonheur de vivre doivent être exclus de la révolte.
Je pense même que ces paradigmes sont nécessaires, qu’ils sont dignes et même qu’ils soulignent tout être libre combattant pour la liberté de tous.
À contrario :
Pour faire une bonne dame patronnesse
Tricotez tout en couleur caca d’oie
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi
Tricoter une révolution couleur caca d’oie (souffrance, peur et larmes de sang…) n’est-ce pas échanger une dictature par la continuité d’une autre seulement ? 😎
@Boogie
" La violence ne peut-être que de la défense. "
C ‘ est bien de cela dont il s ‘ agit –
Maintenant si tu veux bâtir directement , l ‘ un n ‘ empêche pas l ‘ autre –
Mais si tu penses que tu n ‘ as pas en face de toi de vrais meurtriers , alors c ‘ est que t ‘ as un vrai cul de bourge –
Il n ‘ y a pas besoin de plus de 3 lignes pour le dire –
Il n ‘ y a pas besoin non plus de poser pour péter –
Quant à ma haine des meurtriers de mon peuple , elle tout à voir avec mon amour –
Je ne suis opposé à aucune solution non-violente – m^me façon Gandhi – mais aucune n ‘ empêchera la haine que j ‘ ai pour ceux qui sont face à nous –
Qu ‘ un plan valable ( j ‘ en élabore aussi ) se présente et j ‘ y irai –
Mais jamais , jamais , ni personne , ne me la mettra !!
Je suis juste fier de ce que je suis , de ce que sont ceux et celles que j ‘ aime – ce qui n ‘ a rien , rien à voir avec la vanité , Hermano –
LovE –
je pars trop vite toujours dans les mêmes sempiternelles envolées. Désolé Monde indien, je m’en excuse auprès de toi. J’ai sans doute plus un cul de bouseux que de bourge, avec des colères mal dirigées.
love ça me va tout à fait.
@Boogie
Merci pour tou Ske tu dis – Merci vraimnt – C ‘ est vraiement vrai –
Moi aussi j ‘ ai un cul de Bouzeu – Soyons fiers de ce que nous sommes – Sois fier de ce que tu es – , je suis sûr que tu l ‘ es – de ce que nos ptites femelles nous aprennent – De ce que nous leur donnons – T ‘ as rien de Bourge – Ni moi – Continuons tous ensemble – On y arrivera – Courage et patience / merci aussi à Agnès , bien sûr –
LovE à toutes et à Tous –
@ Boogie.
C’est sans doute par désespoir, lassitude aussi, qui se sont transformés en haine devant l’aphasie du peuple que Darien pense le mépris du peuple. L’inverse de la Rand, dont la haine du peuple est un dogme à entretenir, afin qu’en aucune manière, il ne sorte de sa condition misérable. Darien a la haine salvatrice, Rand, mortifère!
A chacun de nous de prendre conscience des réalités et de les assumer! Quand on a fait le choix d’une vie de larbin, il faut assumer ou alors tout faire pour devenir un homme (un vrai ! lol)
Enfant choyé, ouvert d’esprit, gentil (comme on dit), naïf, sans doute, la connerie humaine assénée par la vermine de petits fonctionnaires zélés et autres parasites rampant du privé m’ont finalement appris le mépris contre toute forme de soumission…
Qu’ils sont pathétiques, toujours la même rengaine subjective appliquée sans état d’âme : "Fort avec les faibles, faible avec les forts!!" Je le déplore d’autant mieux que je le constate plus nettement qu’à mon tour, étant situé, selon les circonstances, des deux côtés de la barrière, pour la majorité, infranchissable…
chris post 25
« Les malheureux, en dépit de la chanson, ne sont pas malheureux malgré eux. Ils ne le sont que parce qu’ils le veulent bien. Ils ont eux-mêmes placé leurs cous sous le joug, et refusent de les retirer. »
Darien
Quoiqu’il en soit, j’y oppose une autre façon révolutionnaire de voir la même chose :
« Défendre les opprimés contre les oppresseurs, plaider la cause du faible contre le fort qui l’exploite et l’écrase, c’est le devoir de tout cœur que l’égoïsme et la corruption n’ont pas gangrené. »
Robespierre
Et de la même citation de chris :
"Il est donc fort compréhensible qu’un certain nombre d’hommes n’éprouvent à leur endroit aucune compassion ; et qu’ils ressentent même de la colère et du dégoût pour tant de sottise et tant d’avilissement."
J’oppose ceci :
"Le peuple qu’analyse Robespierre, ce sont les gens qui vivent du travail de leurs mains, les salariés, ceux qui n’ont « rien », ceux que les « honnêtes gens » veulent dégrader « par les mots de canaille et de populace ». "
Qui êtes-vous, vous ,pour qualifier les opprimés de sots et de lâches ?
De quel élite à contrario vous réclamez-vous ?
Des vrais gens ?
Des vrais révolutionnaires ?
Des vrais pourfendeurs de l’injustice ?
« Miroir… Ô mon beau miroir… dis-moi que je suis la plus belle ! »
Perrault Charles
Hop hop hop ! LOL
@Pipoman
Oui, devant l’aphasie du peuple…
Je comprends ce que tu écris.
Et sans vouloir juger Darien, et en souhaitant prendre un peu de hauteur (puisqu’on peut encore le faire) :
la haine permet-elle de progresser ? Celle qu’on produit, et celle dont on est l’objet ?
Pour revenir à mon grand-père : en revenant de voir ma grand-mère à l’hôpital, on écoutait un jour ensemble en voiture un émission de Mermet. Elle portait sur la colonisation de l’Algérie. La tête pleine de tout ce qui naît d’avoir vu Mémé pour moi, sa femme pour lui, avec sa maladie neuro-dégénérative, on écroute sans trop parler.
Tout à coup, il parle : "des algériens, il y en avait près de chez nous quand j’étais gamin [années 35-45, un bourg de quelques centaines d’âmes, en rase campagne], ils travaillent sur les routes. Ma mère nous avait interdit d’aller leur parler. On les appelait ‘les bicots’.". Regards croisés, pas de honte. Une simple explication. Je sais que les choses ont changés.
"C’était comme ça", il ajoute.
Lui n’a pas besoin de nous, les petits-enfants, pour percevoir lui-même l’islamophobie ambiante, le scandale de la façon dont les roms sont traités. Son empathie, construite tout au long de sa vie, n’est pas sélective. Il est partisan des occupants de la ZAD. Il a 86 ans et a grandi dans un contexte de soumission à l’ordre et au pouvoir. Il a évolué. Pas à cause de la haine… mais en partie grâce à l’amour et, je le répète, à des conditions sociales de possibilité d’une évolution.
Son père a eu ce qu’on appelle aujourd’hui un AVC alors qu’il avait 17 ans. Pas propriétaire de leur ferme, il a du assumer tout le travail, et guider ses frères. Viré de la ferme qu’ils avaient grandement améliorer sans aucunes compensations financières. Alors qu’il réclamait au propriétaire qui les virait des sous pour avoir refait les chemins, défricher des terres, etc., il s’est fait traité de "communiste". Devant ses parents, dont le père cloué sur une chaise avec juste l’oeil qui bougeait. "Communiste", l’insulte suprême devant sa mère.
Comment répondre sans perdre la face, devant le proprio et devant ses parents ? Il répond, ménageant la chèvre et le chou : "je suis pas communiste, mais quand je vous vois, je me demande pourquoi il n’y en a pas plus".
Bon, légende familiale, hein, mais je ne vois pas pourquoi les parents de mon grand-père, qui ne s’occupaient qu’à survivre, devrait être dans la mire de la haine du peuple de Darien. Et par extension, pourquoi tous les gens comme eux, certes engoncés dans leurs soumissions diverses, devraient être méprisés.
C’est pas le mépris et la haine, même "rédemptrice", qui fait avancer. Ce bloque plutôt les positions, en vérité. Quand on se sent attaqué, on se blinde.
Après, encore une fois, je peux comprends Darien.
@9. Le vendredi 9 novembre 2012, 20:30 par Fred., de L.
Tu ne verras donc pas le moindre inconvénient à ce que je t’égorge pour te piquer ton portable la prochaine fois que je te croise dans la rue.
Ben oui, c’est ça la loi de la jungle.
Quand à penser que nous sommes une versions évoluée des fourmis, [censuré] cette simple réflexion prouve à tous, si besoin était, que l’évolution, en ce qui te concerne, n’a pas eu lieu dans ce sens.
Pour résumer en un mot :[censuré] !
@30. Le mardi 13 novembre 2012, 12:44 par Boogie
Bon sang, que ça fait du bien, ce genre de texte. Merci. On aurait pas eu le même grand père, des fois ?
Beaucoup de considérations tout aussi bien dans le billet d’Agnes que dans les commentaires.
Des citations de Ayn Rand, de Darien, de Robespierre, de Marx, Nietsche, du grand père de Boogie….
Petite tentative de synthèse.
Si j’ai bien suivi, Agnès s’indigne, non pas tant qu’il y ait des riches et des pauvres, mais plutôt qu’il y ait parmi les riches, des individus qui, à l’inverse de Victor Hugo lorsqu’il écrit les misérables, pondent des pavés pour promouvoir l’égoïsme, la supériorité intellectuelle et morale des riches et la nécessité l’écrasement des autres (qui ne méritent de toute façon pas mieux).
Darien, lui, méprise le peuple dans son intégralité. Riches comme pauvres.
Robespierre voudrait défendre les faibles et les écrasés contre leurs oppresseurs.
Yep, yep.
Ne peut on tenter de comprendre comment fonctionne la société sans être pour autant partie prenante? sans y mettre de jugement de valeurs?
Les libéraux prétendent que l’égoïsme est le moteur même de l’activité humaine. Si on prive l’humain du droit de se servir pour lui, peut-être l’activité économique ne sera-t-elle pas anéantie, mais en tout cas sérieusement réduite par rapport à une société qui laisse chacun libre de tout pour arriver à ses fins.
ce qu’Agnès résume par : l’idée grotesque que de la somme des égoïsmes jaillirait naturellement le bien-être commun.".
D’un point de vue moral, j’aurais tendance à penser comme Agnès. A vouloir rejeter en bloc cette manière de voir les choses. J’essaie d’ailleurs d’être en accord avec moi-même, en consommant le moins possible, en refusant les bénefs de mes maigres économies (qui sont reversées à des assoces).
Mais le raisonnement de la théorie libérale n’est pas fausse. C’est plus dur de se motiver pour faire quelque chose si ça ne nous rapporte rien. Et si on n’est pas motivé, bah on ne fait pas si on n’y est pas contraint.
Après, on peut ergoter sur la notion de ce que ça nous rapporte, sur la notion d’égoïsme, finalement.
Si notre être se délecte en faisant plaisir aux autres, alors notre égoïsme sera satisfait lorsqu’on aura accomplit des tâches pour les autres. Ce qui n’est malheureusement pas la majorité des cas dans une société où l’être se mesure à l’aune de ses avoirs.
Bref, c’est bien gentil de s’indigner des théories libérales, qui n’ont strictement rien de moral. Elles m’ont moi-même foutu la nausée pendant vachement longtemps (quand on voit ce qu’elles impliquent et ce à quoi elles aboutissent). Mais ça ne nous donne pas de porte de sortie. Au contraire, ça se referme sur notre gueule.
Désigner des ennemis à haïr n’est pas une solution. Des idéologies à combattre, ça oui. Et le meilleur moyen de les combattre, c’est de les comprendre, de comprendre comment d’autres êtres humains peuvent arriver à y adhérer.
Il faut aller jusqu’au bout de la compréhension des systèmes et des idéologies que l’on critique si on veut que notre critique ait un sens.
Pour en revenir à Ayn Rand, je ne l’ai pas lue, mais ce qu’en dit Agnès s’apparente à du racisme anti-faible. On n’est pas loin des positions Nietzschéennes finalement.
Pour moi, c’est la seule ligne à ne pas franchir. Celle de l’affirmation d’une aristocratie naturellement supérieure aux autres castes. Elle s’oppose a toute idée d’évolution de l’humanité, et en ce sens, elle est simplement contredite par l’histoire de l’humanité (qui a bien plus évolué que les tenants de cette idéologie ne veulent l’admettre), donc elle ne tient pas la route.
@ Saxo :
Bourdieu écrivait qu’il y a "un intérêt au désintéressement" – donc que le désintéressement "pur" n’existait évidemment pas.
Bien sûr qu’il faut un intérêt pour agir, même quand ça paraît "désintéressé".
Mettre en lumière, valoriser, travailler à rendre attractif ce fameux "intérêt au désintéressement" : tout un programme politique.
@fred en 19
"Je suis patron du CAC40, je fais bosser 500000 salariés, permettez moi de prélever sur le salaire de chacun 10 euros chaque mois !".
Pas de soucis mais alors AUCUN soucis, maintenant lorsque c’est la crise ne trouvez pas anormal que l’on vous demande de rendre chaque mois 8 euros des salaires de chacun.
@saxo
Tout votre raisonnement est fondé sur une erreur. Il y a des tonnes de choses que l’on fait sans que cela ne nous rapporte et dans le don total :
Faire des enfants, s’en occuper par exemple
Aimer une personne
faire traverser la vieille ou relever le gamin qui est tombé.
Le pire dans votre raisonnement c’est que c’est justement lorsque la personne "décide" et "gouverne" qu’elle ne fait plus rien de l’ordre du don de soi : elle fait garder et élever ses gamins et ne relève pas l’enfant qui tombe et regarde la vieille comme un poids.
En ce sens plus tu "montes" dans la hiérarchie, plus tu es un être asocial et indigne de faire partie de la société humaine.
Merçi, Agnès d’avoir mis les mots que j’avais pas trouvé pour exprimer ce que je ressent à lire les déjections de ces malades.
Ce genre de litterature et théories, les trouducs se l’injectent comme des traders de la coke.
A ce titre, je regrette tu te te sois pourrie l’âme dans cet égout.
Bon, bientôt chroniqueuse sur Atlantico ? ( je taquine ).
Narcissiquement, comment croire que l’on est sans les autres, la besogne est impossible, non ?
Et dès lors que l’on croit à autrui, pourquoi ne pas partager ses superflus de moyens, de temps et de tendresses avec lui ?
@ Hervé_02
Relis bien ce que j’ai écrit, Tu m’attribues un raisonnement qui n’est pas le mien…
– Ceci dit, dire que faire des enfants ne rapporte rien ou qu’aider les autres non plus, c’est aller vite en besogne. Narcissiquement, c’est peut-être ce qui rapporte le plus…
44. Le mercredi 14 novembre 2012, 11:07 par RiGeL
Bah Agnes, t’as laissé on censurés la seule véritable insulte que j’avais placé dans mon texte.
45. Le mercredi 14 novembre 2012, 14:41 par saxo
Pour moi, c’est la seule ligne à ne pas franchir. Celle de l’affirmation d’une aristocratie naturellement supérieure aux autres castes.
Entièrement d’accord avec toi sur ce point, et pourtant, on est actuellement en plein dedans, et pas seulement dans les livres de Rand.
46. Le mercredi 14 novembre 2012, 15:35 par Wooglie
Bien sûr qu’il faut un intérêt pour agir, même quand ça paraît "désintéressé".
Bien sur qu’il y en a un : pouvoir se regarder en face dans une glace et se dire "finalement, t’es pas le pire des salauds". Je sais bien que la plupart des gens n’en ont rien à faire, mais perso, ça m’intéresse, de pouvoir faire ça.
47. Le mercredi 14 novembre 2012, 18:40 par herve_02
"En ce sens plus tu "montes" dans la hiérarchie, plus tu es un être asocial et indigne de faire partie de la société humaine."
Je suis pas souvent d’accord avec ce que tu écris, mais là, en l’occurence, c’est assez bien vu, effectivement. d’ou l’intérêt de placer en haut des gens qui n’en ont pas forcément l’ambition. C’est un vrai bon plaidoyer pour le tirage au sort, ton post.
C’est a se demander si ceux qui commentent ce livre l’ont vraiment lu… Il est évident que le propos de Rand ne laisse pas indifférent. On déteste ou on adhère mais le premier cas n’octroie pas le droit de qualifier les seconds de psychopathe ou de sociopathe, surtout avec un emplois erroné des termes. sinon autant qualifier les fans de la Condition Humaine de bipolaire / borderline, les deux bords en seront quitte et le débat n’aura pas avancé d’un pouce.
Nous avons un livre qui critique :
– Le lobbying (Le cas d’Oren Boyle)
– Les spéculateurs boursiers (Le cas de James Taggart)
– Les politiques de compromis (Flamby… je m’égares, Thumpson)
– La dilapidation des fonds publics au profit de copinages internationaux
– Les lois limitant la liberté individuelle
– Les profiteurs (qu’ils soit tout en bas de l’échelle OU tout en haut cf Lillian Rearden)
– Le partit pris des médias (Bertram Scudder et Balph Eubank; alias Duhamel et BHL)
– L’économie planifiée d’état et au delà l’état qui se mêle d’économie
– Les associations d’idiots utiles (Les Amis du Progrès Social) prêtes a cautionner l’état
– Les biondieuseries
Comme on vois, il n’est pas difficile de faire coïncider certain personnages avec notre faune politique actuelle.
Ce livre fait également la promotion :
– De l’entreprenariat comme moyen d’élévation sociale; après tout John Galt viens de la couche la plus basse (ça commence avec l’auto-entrepise cette possibilité d’émancipation…). Et ce point est leplus important de l’affaire car il contredis cette allégation prétendant que Rand fait l’apologie d’une aristocratie tombée du ciel. Non. chacun peut créer sa petite société uni-personnelle. Proposer ses talents, ses compétences et s’"éléver. Il n’y a pas une caste de naissance… et Rand a un regard très prudents voir mitigé sur les "patrons par héritage" (cas de James).
– De la création (faut bien ces cons de capitalistes pour pondre un smarthphone ou le dernier gadget à la mode)
– Un rapport de réciprocité dans le travail entre le patron et les employés (et non, ça ne prône pas l’esclavage, bien au contraire)
– De la mise en valeur de ceux qui essaye d’enrichir la société… pas uniquement au moyen de l’argent, mais aussi au moyen des idées (Rearden Metal). Idées qui in fine profitent a tous directement ou indirectement (le smartphone dans votre poche, il crée des emplois, mais il vous rend aussi service; et sans ces smarthphones ou ordi; les révolutions arabes n’auraient peut être pas eu lieu. On retrouve la notion du profit visible et invisible de Bastiat)
– Du refus de laisser autrui penser pour les autres
– du Féminisme ( Daggny)
En résumé : chacun fait comme il l’entend tant qu’il n’impose pas sa volonté au voisin.
Alors oui la vision de Rand est dérangeante quand elle dis que celui qui pédale dans la choucroute le fait par choix; ce serait vrai si le marché de l’emploi permettait a tout employé de choisir sa boite et a tout patron de choisir ses employés… malheureusement ce n’est pas le cas et le système de Rand trouve là sa limite. Mais elle a le mérite de pointer certain aspects mortiferes de notre société : angelisme a outrance, appauvrissement intellectuelle des grands média, culpabilisation du peuple via la fraude a l’émotion, apologie du quart d’heure de buzz au lieu de la réussite… Qu’on soit de droite ou de gauche, on ne peut pas nier cette réalité. Après la solution de Rand a aussi ses failles, a commencer que dans son système, la société perdrait pas mal de cerveaux qui n’auraient pas les moyens d’être scolarisés. Idem, l’absence d’impôts n’est pas une solution, tout comme l’absence totale de solidarité ou de mutualisation. Mais ses théories offre d’un point de vue français, de "nouvelles" perspectives de changement presque rafraîchissante comparées a l’écologie sociale qui sature l’agora.
Quand aux commentaires… je laisse de coté les appels a la violence (qui est le dernier arguments de ceux qui n’ont rien a dire) pour ce citer que ceci :
"par monde indien
Juste une société où TOUTES , TOUS , puissent s ‘ épanouir –
où le travail du paysan , du balayeur , de l ‘ assembleur de pièces mécaniques , du chauffeur , de la caissière . . . a autant d ‘ importance que celui du gros cerveau -"
Mise a part que c’est pas la caissière ou le balayeur qui inventeront un nouveau vaccin ou un nouveau progrès technologique. Payer tout ces gens au même salaire donnera le même résultat que dans le Grève ou dans les républiques populaires : les intellectuels / scientifiques / créateurs mettront leur cerveau eu pause si ils n’ont pas la "foi" et en feront le moins possible. Principe de base de la notion de motivation et de récompense.
Et qui fera tourner le pays ? les étudiants ou les fonctionnaires qui composent le gros des révoltés… ils ne savent rien produire, même pas du pain. Les anciens patrons ? peu de chance, ils seront en mode faire du boudin, mort ou exilés. Les créateurs / créatif ; certainement pas avec un salaire de balayeur ou peut être vous Monde Indien… qu’aurez vous a apporter comme savoir faire concret (et non théorique) si le monde était a reconstruire ? Savez vous cultiver la terre (et pour pas mal de monde, pas juste pour vous) ? fabriquer des objets ? réparer les outils de production ? innover technologiquement ou scientifiquement ? Soigner ? si la réponse est non pour chacun de ces points, posez vous la question de quelle sera votre place dans votre société idéale et si vos frères en humanité vous entretiendrons. Sinon, reste le plus vieux métier du monde…
Pour avoir lu ce livre avec la traduction pirate, je dois dire qu’il m’a laissé une très belle impression. En plus de cet atmosphère étrange dans laquelle on plonge (j’adore ce genre d’atmosphère), on y trouve des idées qui devraient être diffusé en masse. Et quoique l’histoire soit manichéenne, Ce que l’on retient, ce sont les idées qui disent que l’argent n’est pas sale, que pour avoir une vie de rêve, il faut en gagner et que pour en gagner, il faut travailler pour ça. Ce ne sont pas ces idées là qui sont diffusées dans notre belle société aux homme politiques corrompus, aux millionnaires profiteurs et à toute une classe qui pense que la vie c’est comme « secret story »…
Ce que j’ai retenu, c’est une sorte de culte du surhomme pas très saine, le fait que les héros, à l’exception d’un seul, sont des héritiers (avec donc, en filigrane, l’idée que le talent est héréditaire, ce qui est bien pratique pour justifier d’entrée de jeu toutes les inégalités les plus dégueulasses et nier les précurseurs sociaux), que la hiérarchisation de l’humanité y est glorifiée, que les travailleurs y sont méprisés, déshumanisés et comparés régulièrement à des animaux… en gros, une vision du monde qui est fasciste au sens premier du terme.
« Combien de temps, encore, allons-nous faire semblant de trouver cela normal.
Combien de temps, encore, allons-nous les laisser nous faire cela ? »
A mon humble avis, ça peut durer encore plusieurs décennies, voire davantage. Le changement, ce n’est pas maintenant.
L’année commence bien ! Merci pour cet article que je découvre avec retard !
La bonne nouvelle, c’est qu’il y en a plein d’autres! Bonne année aussi.