Ce matin, ma cuisine sentait exactement comme la cuisine de mon enfance en Maurienne : l’évier en pierre de taille, avec ses robinets rétro en cuivre, les biscottes Heudebert en pack familial et le lait fraîchement extrait des vaches d’Hélène, la fermière du bout du chemin en gravier blanc, celle dont le flux de conversation l’avait faite surnommée Radio Jarrier.
Souvent, ils regardent monsieur Monolecte avec la larme à l’œil et s’apitoient sur son sort : vraiment, tu sais, tu en as bien du courage pour la supporter depuis tout ce temps. Mais ils ne se posent jamais la seule et unique question intéressante, à savoir le présupposé masochisme de celui qui a pu ainsi lier sa vie à la mienne pendant plus d’un quart de siècle.
Je n’aime pas la frénésie et la confusion, la première étant souvent mère de la seconde. Or, c’est à cela que nous avons eu le droit : une non-campagne frénétique qui avait pour but de semer la confusion.
Le capitalisme prospère sur le mythe de la classe moyenne : faire croire à un prolo qu’en bossant toute sa vie pour acquérir son clapier, il a les mêmes intérêts de classe qu’un rentier.
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