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Et là, est-ce que tu commences à bien la sentir, la main invisible du marché ? Est-ce que tu la sens bien, son étreinte implacable qui t’a choppé par les balloches et qui te broie, continuellement, inexorablement, jusqu’à ce que tu mettes genou à terre, jusqu’à ce que tu ploies l’échine, jusqu’à ce que tu ne sois plus rien qu’un grand cri de douleur ?

Garder le contactJe le dis et je le répète, inlassablement, parce qu’il faut bien ne jamais se lasser : ceci n’est définitivement pas une crise.

Une crise, c’est un événement soudain et imprévu, assez violent, et bien délimité dans le temps, avec au moins un début assez marqué, souvent une dégradation fulgurante et un dénouement violent. Or là, nous vivons juste dans un état permanent de crise. À moment donné, c’est devenu La Crise. Et même si on change le nom de temps à autre, c’est toujours La Crise. Comme une sorte de divinité maléfique et incontrôlable qui perturbe les plans des gouvernements, comme un chien égaré dans un grand jeu de quilles bien ordonnées.

Je pensais que le coup de La Crise ne pouvait pas marcher à tous les coups, tout le temps, pour tout et n’importe quoi.

Je me trompais.

La Crise, c’est l’état normal de la marche du monde pratiquement depuis que je suis née. Je ne me souviens pas avoir vécu autre chose que La Crise et mon tout premier souvenir, c’est celui de La Crise : le soir où mon père est rentré du boulot avec une 4L à la place de la grande Commodore familiale.
C’était il y a un peu plus de 35 ans.

Depuis ce moment-là, je vis dans un monde en Crise permanente.
Enfin, plus ou moins permanente, plus ou moins en déclin, selon la saison et selon le statut social des personnes concernées.

Parce que, comme tout un chacun l’avait quand même un peu remarqué, ce n’est pas la même crise pour tout le monde. Parce que La Crise, c’est le désordre et le désordre, c’est paradoxalement comme tout ordre social, cela crée des perdants, certes, beaucoup, mais aussi quelques gagnants, bien moins nombreux, mais ô combien mieux servis. La Crise que l’on nous ressert jour après jour comme un vieux reste exhumé bien trop de fois de son tupperware pour rester vaguement comestible a ceci de particulier qu’elle frappe durement les pauvres, qu’elle érode lentement mais sûrement les capacités natatoires de la fameuse classe moyenne qui surnage entre deux eaux et qu’elle profite au-delà de toute proportion à un groupe de plus en plus restreint de personnes très riches, très puissantes et très intouchables.

Et ce n’est pas le énième faux plan de sauvetage de la Merkozy en délire qui va changer quoi que ce soit à la donne.
Bien au contraire !
Nos gouvernements d’imposteurs produisent à la chaîne des plans, qui n’en sont pas, parce qu’ils ne prévoient rien, fallacieusement qualifiés de relance, alors que la seule chose qu’ils relancent c’est la vitesse avec laquelle les inégalités se creusent et que la situation se dégrade. Parce que là est le point intéressant : la situation ne cesse de se dégrader, non par la grâce d’une quelconque loi économique implacable et indépassable, mais uniquement par la volonté des instances décisionnelles réelles mondiales.

Parce qu’il ne faut pas prendre les ennemis des peuples pour des canards sauvages. Il ne faut pas penser un seul instant qu’ils tentent quoi que ce soit pour améliorer le sort du plus grand nombre. Il ne faut en rien imaginer que ces gens qui pérorent à longueur de temps sur nos écrans dont la lueur livide souligne le désenchantement de nos foyers, que ces gens puissent, à un seul moment, nous dire la vérité. Leur vérité. Simple. Brutale. Implacable.

Ils n’ont plus besoin de nous.

En fait, nous sommes même un peu encombrants. Comme des wagons vides que l’on détache pour ne pas se les traîner dans la montée.

Chaque Crise n’est jamais que l’accélération brutale et préméditée d’un processus entamé depuis quelques décennies, un processus volontaire et conscient qui consiste à refermer la parenthèse maudite des droits des peuples nés du traumatisme de l’après-guerre. Ce n’est même pas moi qui le dis.
L’objet de La Crise, comme processus économique conscient, constant et entretenu par des politiques qui ne relancent rien parce qu’elles ne sont qu’aggravantes, l’objectif ultime de cet état de choc permanent, c’est la disparition de la classe moyenne mondiale et la liquidation de la population surnuméraire.

Dit comme cela, ça fait un peu exagéré. Complotiste fou. Paranoïaque en pleine crise psychotique. Terroriste, même, un peu, sur les bords.

Mais les faits sont plus têtus que 30 ans de propagande de Crise. Les faits racontent que la richesse mondiale, elle, progresse sans cesse, que l’humanité n’a jamais été aussi riche qu’en ce moment. Ce qui signifie, concrètement, qu’il n’y a aucune crise économique en cours. Ce qui signifie, concrètement, que toute politique visant à réduire encore un peu plus les moyens de subsistance d’une partie de plus en plus importante de la population mondiale est une politique délibérée de paupérisation à grande échelle, une politique de création artificielle d’inégalités insupportables, une politique de confiscation des ressources du plus grand nombre pour le profit de quelques-uns.

Ceci n’est pas une putain de crise. Ceci est le bout du chemin. Ceci est le rétablissement d’une société féodale, où la loi du plus fort, du plus riche écrase tous les autres. Ceci est la négation de tout ce que les peuples avaient construit et gagné depuis seulement 60 ans. Ceci est la fin du Contrat social. Ceci est une fin de civilisation.

Ceci est leur réponse, leur solution, à la seule véritable crise actuelle : la crise écologique.

Parce qu’il faut vraiment être naïf pour penser que la part la plus gaspilleuse et profiteuse de notre population n’a pas pris la mesure du véritable danger qui nous guette : le fait que notre nombre, en tant qu’espèce, conjugué à notre mode de vie, implique un épuisement des ressources et donc de nos capacités de survie, toujours en tant qu’espèce, sur cette planète.

Il n’y a, en gros que deux façons de réagir face à la crise écologique majeure :

  1. changer globalement notre mode de vie afin de le rendre supportable pour notre planète. Cela revient grosso merdo à quitter le modèle capitaliste, basé sur la surproduction et la surconsommation d’une bonne grosse minorité de l’humanité, pour un modèle fondé sur les besoins humains véritables, quelque chose qui, en gros, devrait tous nous faire converger vers le mode de vie d’un Bengali moyen. Vaste progrès pour certains d’entre nous, petit changement de braquet et grande révolution intellectuelle pour la majorité d’entre nous et sacrifice incommensurable pour les quelques-uns qui vivent et consomment comme des porcs.
  2. éliminer la concurrence en limitant drastiquement et autoritairement l’accès aux ressources. Favoriser une régulation néo-darwinienne de la population en dégradant globalement les conditions de vie : limitation de l’accès à la nourriture, au logement, aux soins, au repos et à l’éducation. Ne conserver, dans un état de servitude volontaire, que la partie de la population nécessaire pour produire les biens indispensables au confort de la minorité dominante. Libéré du poids démographique, continuer de gaspiller et de se goinfrer sans se soucier des conséquences.

À votre avis, quel choix ont bien pu faire ceux qui nous gouvernent et qui, à ce titre, sont au sommet de notre chaîne alimentaire spécifique ?
Si vous pensez que c’est la frugalité volontaire, je crois que vous n’avez toujours rien compris à la sombre dualité de la nature humaine.

72 Commentaires

  1. Bonjour,

    Nème variation sur un thème rabâché, ici comme ailleurs, "tu’t ren compte dans quel monde on vit" avec intonation montante en finale de préférence. Certes avec talent et de l’encre violette.

    Et alors quoi ?

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  2. Rien à dire sauf : bravo, tout est juste.

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  3. "Ils n’ont plus besoin de nous". Alors nous faire sentir en permanence notre inutilité… Eh les pauvres ! Si vous pouviez faire un suicide de masse ! Ce serait le mieux.

    Faute de pouvoir nous proposer cela, ils nous emmerdent. Pour tout et en permanence. http://partageux.blogspot.com/2011/

    De temps à autre leur envoyer un bon missile sur la gueule : juste une tranche de beauté et de bonheur http://partageux.blogspot.com/2011/

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  4. Oups !

    Tout à fait d’accord avec l’analyse, pas du tout avec l’aspect institutionnalisé du développement.

    Il suffit à chacun d’être ce qu’il est pour aboutir à cet enchaînement carnassier propre à l’espèce humaine de sa naissance à sa mort.
    Le programme de paupérisation du genre humain, c’est nous, c’est chacun qui le portons nativement.
    C’est ce qui nous serine à chaque instant de notre vie :
    "Si ce n’est pas moi qui le fait, ce sera un autre qui le fera…"

    Voir un système social délibéré à la perte de l’humanité, c’est ne pas voir en soi-même.

    Agnes : "À votre avis, quel choix ont bien pu faire ceux qui nous gouvernent et qui, à ce titre, sont au sommet de notre chaîne alimentaire spécifique ?"
    Un choix ?
    Il n’y a pas de choix de fait, juste de l’opportunisme à la petite semaine rendu apparent et dévastateur par la soudaine médiation mondiale de toutes les entreprises humaines.

    Hop !

    Réponse
  5. Un milliard huit cent millions d’euros de dette, ça fait combien de bonus chez les traders ?

    Certains électeurs vont voter ‘Marine’ "parce qu’après tout on a jamais essayé " (un ami dit ‘et la mort aux rats, vous avez essayé ?’).
    D’autres iront voter Hollande "sans conviction, parce que c’est presque les mêmes que l’ump, mais on va faire barrage au FN".
    D’autres sont convaincus que la droite a le grand courage de mener de dures et nécessaires réformes, sans promettre de lendemains trop fascistement voyants.
    D’autres voteront blanc "au moins, ils voient qu’on se déplace, on va pas à la plage !".
    Moi j’irai voter Front de gauche. J’ai jamais essayé, c’est plus à gauche que le ps, et je me déplace pour ceux qui parlent de ce que je peux comprendre.

    Oui madame, ils veulent nous mettre à genoux. Il ne nous reste pas grand chose pour dire stop.

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  6. Quelle flamme ! C’est cela qu’on devrait trouver dans le métro, à la place de ces satanés gratuits !

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  7. La différence entre l’ère pré-internet et maintenant, c’est simplement que maintenant on sait.
    L’organisation du monde qui prend 99% de la population pour des cons, nous la découvrons petit à petit, mais aussi de plus en plus vite. Voyez cette vidéo sur l’incroyable nature de la city de Londres (http://www.dailymotion.com/video/xl…). Ce n’est qu’un exemple parmi 1000 autres qui montre bien comme tout cela s’organise loin de toute légitimité démocratique. Tant que nous avions nos oeillères tricotées par nos médias mainstream – TV, Radio, Journaux – nous ne pouvions pas savoir que notre marasme permanent était le résultat d’un choix fait par une poignée d’hommes dans le monde. Aujourd’hui, nous commençons tout juste à comprendre les véritables bases du système dans lequel nous nous débattons, et celui-ci nous devient insupportable. Normal.
    Ce qui est curieux, c’est la concomitance entre notre prise de conscience accélérée grâce à internet et l’explosion en vol du système qui se produit actuellement sous nos yeux.
    Je ne suis pas Madame Soleil, mais je sais qu’à terme, un nouveau paradigme va s’imposer. Obligatoirement. Rapidement si l’intelligence l’emporte (je ne parierais pas là-dessus !) ou après des décennies de misère et/ou de guerre et un passage plus ou moins long en Barbarie ? Les tenants du système, les maîtres du monde, ceux qui ont les rênes de la finance mondiale et qui font et défont nos gouvernements, ont les moyens de faire durer le plaisir longtemps, longtemps, longtemps…Pour leur casser les reins et se débarrasser de leur emprise, il faudra qu’émerge une génération de véritables hommes politiques (mâles et femelles confondus) bougrement couillus et véritablement soucieux du bien commun. Pour l’heure, il faut bien constater que ce modèle de citoyen ne courre pas les rues, et de plus, s’il existait (peut-être existe-t-il déjà, après tout ?) il y a fort à parier que la majorité ne comprendrait pas son discours et ne le suivrait pas. La masse critique de gens qui souffrent vraiment n’est pas encore atteinte, mais notre Lider Minimo y travaille activement. Donc il ne faut pas désespérer ! On va en chier, aucun doute là-dessus, mais l’objectif est enthousiasmant. Et de toute façon, on a pas le choix. Notre TINA, en quelque sorte…

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  8. "Ils n’ont plus besoin de nous". Ben en fait non, ils n’ont jamais eu autant besoin de nous. Car si nous nous arrêtons tous ils tomberons. Comme des merdes. Brutalement. C’est bien ça qui est le plus vertigineux dans tout ça…c’est qu’au fond nous pourrions arrêter toute ce flot d’étrons qui passe sous nos fenêtre. Quelle alchimie rare pourrait nous traverser l’esprit pour que nous nous arrêtions tous…Ce déclic finira bien par arriver. En attendant, répétons le nous.

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  9. Agnès : une seule chose à dire, qui est aussi un message d’espoir…

    "Nous" sommes 99% "Ils" ne représentent que 1%. (Pour reprendre un slogan qui commence à faire son chemin).

    Le jour où les 99% en auront marre et où même les flics et les militaires en auront marre eux aussi (et ça commence même à se faire sentir… Cf. les grèves de CRS en France, celles des flics portuguais, et les nombreux vétérans qui se joignent au mouvement aux USA)… Ce jour-là les 1% les plus riches auront des soucis à se faire.

    Et je prends le pari que ce jour est plus proche qu’on ne le pense.

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  10. «les quelques-uns qui vivent et consomment comme des porcs.»

    N’insulte pas ces pauvres bêtes !

    La comparaison est on ne peut plus inappropriée en plus car les cochons dont on exploite la courte vie même, ne sont sales qu’en raison de leur conditions de détention. 🙁

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  11. Moi, ce qui me semble de plus en plus évident, c’est cette nouvelle forme de faire la guerre. Ou, on pourrait aussi dire cette nouvelle façon de gouverner.

    Avant, ce qui était détruit (dans les guerres, les batailles, etc.) c’était des choses qui existaient (dans le sens d’une existence physique/matérielle). On était dans ce que j’aurai envie d’appeler le domaine du "positif" : il y a quelque chose, il est détruit (c’est un retour à "zéro")… c’était visible, sale, pas beau, etc.

    Mais, maintenant, j’ai l’impression qu’on est entré dans le domaine du "négatif". Ou, on pourrait peut-être aussi dire de "l’imaginaire" ou "du virtuel". C’est-à-dire tout cet univers de : la dette, la vente à découvert, etc. Dans des situations où il n’y a rien ou presque rien (c’est la misère), certains trouvent le moyen d’aller au-delà (en dessous) de l’imaginable… littéralement "moins que rien". Le ciel n’a peut-être pas de limite, mais j’ai l’impression que le fond du gouffre n’a pas de limite lui non plus.

    Je n’y connais pas grand-chose : c’est peut-être pas nouveau. Ça existait peut-être justement avant la démocratie athénienne, de manière officielle, avec l’esclavage pour dette. Ou ce genre de chose…

    Mais c’est quand même flagrant : cette façon de gouverner/d’imposer avec le prétexte d’une dette, ou de soumettre un geste humanitaire à condition(s) aussi.

    Oui, l’humanitaire ! Parce qu’une fois descendu assez bas, ça s’appelle de l’humanitaire… et j’ai l’impression que certains préfèrent, parce que c’est plus facile à gouverner ainsi. C’est la loi de la charité, et il ne sera plus question de démocratie. Qui aura le droit de manger (à sa faim)… si ce n’est ceux qui auront été choisis ? À quelles conditions ou en échange de quoi aura-t-on le droit de manger (à sa faim)… et aller ainsi jusqu’à accepter l’inacceptable ? Comment encore choisir sa nourriture quand on a faim… et échapper par exemple aux OGM ? Comment choisir où on vit s’il faut aller chercher loin sa nourriture… et échapper à une forme de déplacement forcé (de population) ?

    Non… je crois qu’il n’y a décidément pas de limite. Les limites, il faut les fixer soi-même. C’est aux peuples de les fixer. Et s’ils ne le font pas, il n’y aura pas de limites. Si la fixation des limites échappe aux peuples, je crois que ça mène (peut-être lentement, mais sûrement) vers une forme d’esclavagisme.

    Et c’est par exemple, si j’ai bien compris, ce qui s’est passé avec la création de la démocratie (athénienne) : limiter le droit de la propriété privée, pour interdire l’esclavage (pour dette).

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  12. Voilà une analyse cinglante et vital de la " CRISE " systémique , inhérente au genre humain , ce grand prédateur , l’homme , qui à réussit au sein même de son espèce à engendrer une race supérieurement clinquante et méprisante , nous pouvons les définir comme éleveurs de moutons , le terme élevage est un euphémisme car il est teinté d’empathie alors que nous sommes déshumanisé ( ou désanimalisé ) , alors disons plutôt que ce sont des producteurs industriels de moutons et que l’abattage est inévitable car rentable . Le degré de civilisation du rapport de l’homme à l’animal est le meilleur indicateur du degré de civilisation humaine .
    Merci Agnès .

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  13. Elle est en pleine forme Agnès!

    Et moi je vais aller me prendre un café pour me remonter le moral 😉

    Amitiés, Alberto

    ps: je ne suis pas du tout d’accord sur "Ils n’ont plus besoin de nous." Cela aussi fait partie de leur propagande insidieuse 7/7&24/24. Non, il ne peut y avoir des riches que s’il y a des pauvres, les riches ont toujours besoin des pauvres (alors que les pauvres n’ont aucun besoin des riches, mais on leur fait croire le contraire…). Mais ils veulent ces pauvres humbles, obéissants et reconnaissants, sachant juste lire et écrire (et encore), et non pas des diplômés réclamant l’égalité. Car alors leur méritocratie ne se justifie plus comme au bon vieux temps.

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  14. @ Kansek Sappett ? n°7

    Oh malheureux ! Quand tu écris :

    hommes politiques (mâles et femelles confondus) bougrement couillus

    tu sembles ignorer qu’une bande de harpies enragées prend ce blog tenu par une femme pour un blog féministe. Elles n’ont aucun sens de l’humour et prennent tout au premier degré.

    Tu risques d’éprouver douloureusement «l’effet ciseaux » sur tes roubignoles. 😉

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  15. "Ben en fait non, ils n’ont jamais eu autant besoin de nous. Car si nous nous arrêtons tous ils tomberons. Comme des merdes. Brutalement."

    +1. C’est ce que j’allais écrire.

    Derrière cette gigantesque crise financière se manifeste à nouveau la contradiction originelle du capitalisme : réduire le travail, c’est réduire la richesse (puisque c’est le travail qui transforme le capital en richesse supplémentaire) et la croissance (un travailleur = un consommateur, d’où la célèbre phrase de Henry Ford "je paye mes ouvriers suffisamment pour qu’ils puissent acheter mes voitures"). De l’art de se tirer une balle dans le pied…

    On peine à imaginer l’ampleur du choc qui suivra l’effondrement des banques, mais il permettra peut-être de remettre la finance à sa place (et l’on se souvient de la phrase de De Gaulle : "la politique de la France ne se fait pas à la corbeille").

    Réponse
  16. @ John n°15

    Je crois bien avoir remarqué ça. Mais justement, il ne faut abandonner le terrain !
    D’autant plus que la taulière n’a pas l’air spécialement réjoui de cet "accaparement".
    Et pour ce qui est de mes roubignoles, je ne saurait trop leur conseiller de les laisser tranquilles ! LOL

    Réponse
  17. @smolski et @raindh

    Saviez-vous qu’il existe des chimpanzés chasseurs et des chimpanzés cueilleurs ? Ce sont les mêmes chimpanzés, sauf qu’ils vivent à quelques encablures les uns de autres ! La différence est purement culturelle !
    C’est Pascal Picq, paléo-anthropologue qui dit ça dans une de ses très intéressantes conférences (ici, il me semble, http://www.universcience.fr/fr/conf… ).

    Comment penser alors que ce serait dans la nature de l’homme (l’homme est un loup pour l’homme et autres fariboles), alors même que celui-ci dispose de capacités d’apprentissage bien supérieures aux chimpanzés ?

    D’ailleurs Agnès nous en donne elle-même la preuve : elle, comme tout le monde, entend parler de crise pratiquement depuis qu’elle est née. Mais elle a le recul et la lucidité pour analyser ça et constater que ce n’est qu’une stratégie de domination mise en place par une infime minorité.
    Si ce n’est pas d’abord culturel, tout ça…

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  18. euh… ah bon… les féministes sont une bande de harpies enragées !
    waou
    bravo vous avez gagné un concours de couillus

    non, on ne prend pas Agnes Maillard pour spécialement féministe, mais simplement sensibilisée entre autre par les idéologies féministes dont certaines d’entre nous se réclament de diverses tendances, car le féminisme n’est pas uniforme idéologiquement et par ailleurs nous venons nous exprimer sur le blog de madame Maillard parce que nous ne sommes pas que féministes et que certaines d’entre nous partagent des préoccupations dont se font l’écho les articles de Madame Maillard. et en tant que féministes effectivement nous remarquons, conformément à nos options idéologiques et analytiques, que le phénomène de la domination phallocrate s’exprime aussi de façon magistrale par la domination capitaliste.

    donc pendant que vous y êtes, vous pourriez aussi remarquer que certaines d’entre nous sommes marxistes ou proches du marxisme et que donc nous pourrions considérer ou prendre le blog d’Agnes Maillard pour un blog communiste. idem pour l’anarchisme qui est tout aussi hétérogène que le féminisme.

    Réponse
  19. Pierre B Post 18 :
    "ce n’est qu’une stratégie de domination mise en place par une infime minorité."
    Je ne nie pas la stratégie, je dis qu’une telle stratégie basée sur l’opportunisme de l’ego est liée d’abord à l’instinct de survie commun à tous.

    "Si ce n’est pas d’abord culturel, tout ça…"
    Au contraire, une culture peut nous permettre de le moduler et ne plus lui obéïr aveuglément…

    De plus, les possédants et dirigeants réels de notre société d’économie barbare ne sont pas des personnes mais des consortiums, et un consortium n’a pas de but "sentimental et stratégique" tel que présenté ici.
    Le consortium capitalise, c’est tout, il ne défini rien par rapport à la nature et au temps, et moins encore par rapport aux sentiments des individus qui les composent. Nous sommes tous à l’éprouver, ses serviteurs comme les autres.

    Face aux éclats prégnants des décors de façade projetés en permanence devant nous, chacun, nous pouvons toujours choisir d’établir notre vie, toujours, avec ou sans rollex…
    (Je pense ici à Don Quichotte terrassé par le Chevalier aux Miroirs et qui choisi, quoiqu’il en soit des apparences, de rester fidèle à lui-même et à sa quête.) 😉

    http://www.paroles2chansons.com/par

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  20. A . Maillard : " Ceci n’est pas une putain de crise. Ceci est le bout du chemin. Ceci est le rétablissement d’une société féodale, où la loi du plus fort, du plus riche écrase tous les autres. Ceci est la négation de tout ce que les peuples avaient construit et gagné depuis seulement 60 ans. Ceci est la fin du Contrat social. Ceci est une fin de civilisation. "

    C’est effectivement le cas et c’est bien dit. On peut recroiser ces propos avec ceux de Paul Jorion dans son dernier article :

    "Le seul sursaut possible consisterait à sortir immédiatement de ce cadre néo-libéral réfuté en ce moment par l’histoire. Sinon, le suicide collectif est déjà programmé. "

    " LA FIN PRÉPROGRAMMÉE " :http://www.pauljorion.com/blog/?p=3

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  21. Il y a effectivement longtemps que les 1% ont pris conscience qu’il n’y en aurait pas pour tout le monde – rapport Meadows, Club de Rome – et là je suis d’accord sur le rôle fondamental de la crise écologique, le fait que nous dégradons la biosphère plus vite qu’elle ne se régénère, le fait que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables . Alors ils ont décidé de se servir eux au détriment des 99% et de se goinfrer tant que c’est possible ce n’est pas un complot mais c’est une politique délibérée.

    Réponse
  22. est-ce une politique délibérée de la part des puissants que d’appauvrir autant que faire se peut l’immense majorité de la population mondiale ?
    Très certainement oui.

    Est-ce qu’il est possible que les 99% de "pauvres" de la planète mettent un point d’arrêt à cette folie ?
    Bien évidemment oui.

    Est-ce que ce sera le cas ?
    Bien sur que non ! Dans ces 99%, on en trouvera aisément 95% qui n’ont comme seul objectif que de rejoindre les 1%, quitte pour celà à éliminer tout ce qui se trouve sur leur passage.

    Juste une petite question, comme ça en passant.
    Vivre notre vie comme nous la vivons, nous qui faisons sans aucun doute partie des 99%, est directement ou indirectement responsable de la mort par malnutrition ou maladie d’1 à 2 enfants quelque part dans le monde.
    non, ceci n’est pas un fantasme, mais un simple calcul mathématique : tous ici faisons sans aucun doute partie des 20% les plus riches de la population mondiale. Nous sommes 7 milliards, et environ 10 millions d’enfants meurent chaque année de malnutrition (chiffres unicef 2000). un calcul simple nous indique que pour chacun des 20% les plus riches, un enfant meurt avant l’age de 5 ans tous les 120 ans, soit approximativement le temps d’une vie.
    Techniquement, renoncer à quelque chose comme 10% de nos revenus tout au long de notre vie devrait permettre d’éradiquer ce problème sans la moindre difficultté.
    Maintenant, faites preuve d’un minimum d’honnêteté : Qui serait réellement prêt à le faire ? Qui est prêt, parmi les 99% de français les plus "pauvres", à renoncer à son pavillon de banlieue acheté à crédit sur 25 ans pour éviter qu’un gamin à l’autre bout du monde (ou en bas de votre immeuble) ne meure de faim ?
    Tout le monde bien sur ! Moi le premier, bien sur !! Vous pensez bien !!!! c’est totalement évident !!!!!

    Totalement évident………………………………………………………………………………….

    Et on parle de risquer de renoncer à tout ce qu’on a pour que le sort du plus grand nombre s’améliore ? Les seuls qui seront suffisamment "courageux" pour s’y risquer seront ceux qui n’ont absolument plus rien à perdre, et quelques rares, très rares "idéalistes" vraiment honnêtes (et je tiens le pari qu’ils seront très peu nombreux, et je ne suis pas si certain que ça d’en faire partie, au final). Tout le reste des 99% n’aura de cesse que de s’accrocher le plus fort possible au peu qu’il possède, de sera prompt à demander aux 1% de faire quelque chose pour éradiquer cette "racaille" qui les menace. Ce que les 1% s’empresseront de faire en donnant une obole exceptionnelle à certains des demandeurs particulièrement désireux d’améliorer leur statut social, quitte pour cela à tirer sur plus pauvres qu’eux (vous avez vu beaucoup de fils de très riches familles mourir à la guerre dans l’histoire ?).
    Ces 1% ont encore de très belles et très longues années devant eux…

    Réponse
  23. Bien vu.

    La problématique écologique est incontournable pour comprendre la situation présente et les politiques de paupérisation de masse en vigueur.
    Je n’ai pas employé le terme de "crise écologique" car le mot "crise" est la aussi inapproprié vu que ça dure depuis au moins le néolitique.
    Poussée démographique >> Nécessité d’un nouveau mode de vie (agriculture/élevage) >> Plus de ressources >> Croissance démographique >> et ainsi de suite.
    Les sociétés hiérarchisées et inégalitaires qui se mettent alors en place découlent assez logiquement de ce processus.
    Mais nous sommes maintenant au bout du chemin.

    Réponse
  24. "quelque chose qui, en gros, devrait tous nous faire converger vers le mode de vie d’un Bengali moyen."

    J’aime beaucoup.

    Pour moi c’est l’essentiel du problème.

    Pour le reste, je rejoins plutôt Smolsky, je ne crois pas à de grands marionnettistes qui nous manipulent. Nous nous auto-manipulons bien suffisamment pour engraisser ceux d’entre nous qui en tirent le plus de profit. (quand on sait que 20% des ricains pensent faire partie des 1% les plus riches d’entre eux et que 30 ou 40% se croient en passe de le devenir, tout est dit. Nous ne faisons pas exception).

    Non, le problème, c’est qu’il faut effectivement réduire notre niveau de vie de façon drastique si on veut que la planète nous survive (et éventuellement nous aussi). Qu’importe les profiteurs, les "riches" et autres gavés.

    Si nous faisions ce choix, tous autant que nous sommes individuellement, les "marionnettistes" n’y survivraient pas.

    C’est la seule solution (de mon point de vue).
    Et le sacrifice qu’elle demande de la part de chacun est bien trop grand pour que nous l’adoptions délibérément. Je pense que ce n’est que forcés par la conjecture (et donc, conjoncturellement, par ceux qui ont le pouvoir et les richesses, ou par la nature, quand ses ressources se feront suffisamment rares) que nous nous soumettrons à cette contrainte.
    En attendant, la droite continuera de de prétendre qu’ils faut de la richesse et de la pauvreté pour qu’il y ait une dynamique créatrice de "croissance" (valeur absurde et destructrice selon moi), et la gauche continuera de prétendre qu’il faut répartir le fruit de cette "croissance" pour que chacun en profite…

    La seule chose à développer c’est l’éducation, de sorte que chacun ait les armes suffisantes pour se libérer de notre maladie consumériste.

    Réponse
  25. Moi aussi, je pense qu’ils ont au contraire bien besoin de nous. Mais je sais pas trop comment l’argumenter…. Nous sommes tous, même les chômeurs, un des maillons de la chaîne production, exploitation, marges commerciales, consommation, financiarisation, spéculation. Les chômeurs, parce qu’il faut bien vivre quand même, un chômeur c’est du loyer et de la bouffe. Même les SDF, car il faut bien quand même "faire quelque chose " pour eux, si peu que ce soit, et les associations caritatives s’en chargent, et collectent du fric, et achètent de la marchandise. En plus, en tant que SDF, on fait un sacré bel épouvantail à insoumis.

    Pourtant, ils sont désormais dans une sacrée contradiction, que j’avais repérée dès Vilvoorde (1997, déjà?) Je me disais, bien sûr, on peut remplacer les ouvriers par des robots. Mais les robots n’achètent pas de voiture. A quoi bon fabriquer de plus en plus de bagnoles si plus personne peut les payer? Une des solutions, c’était l’endettement. Et les subprimes. Et après? Au bout du bout? Leur monde est à bout de souffle, mais il a encore, hélas, une fameuse capacité de nuisance.

    Réponse
  26. @RiGeL
    "un calcul simple nous indique que pour chacun des 20% les plus riches, un enfant meurt avant l’age de 5 ans tous les 120 ans, soit approximativement le temps d’une vie."

    Je me demande si ça vaut la peine d’essayer de comprendre…

    Car toute la "démonstration" s’oriente sur le fait que les responsables, ce sont les pauvres… Et que la grande majorité des pauvres ne veulent que devenir milliardaires… En conséquence, ces pauvres ne doivent pas s’en prendre aux riches, qui sont pour rien. C’est aux pauvres de renoncer à leurs exorbitants privilèges si nous voulons que les petits africains ne meurent pas de faim.

    Bref, de la bonne grosse propagande de droite, depuis des siècles.

    Alberto

    ps: avec le temps d’une vie à "approximativement 120 ans" vous comprendrez aisément que la retraite à 60 ans c’est irresponsable, n’est-ce pas? Du coup je me rends compte que mes grands-mères sont mortes en pleine jeunesse, à peine 90 ans pour la plus agée…

    Réponse
  27. Alors là, je crois que c’est la première fois que je me fais traiter de propagandiste de droite. De communiste révolutionnaire, c’est assez fréquent, mais ça, c’est nouveau.

    Donc de toute évidence, tu n’as absolument rien compris à ce que j’ai écrit. Je vais donc essayer d’être plus simple.

    Toi, qui te considère comme étant pauvre, vas donc faire un tour au bengladesh, cité plus haut, et remets toi un tout petit peu en cause, ne serait-ce qu’une minute.
    Parce que pauvre, tu l’es peut être en France, mais pas là bas.

    Ma démonstration ne s’oriente pas sur le fait que les responsables sont les pauvres, bien au contraire. Par contre, elle s’oriente sur le fait que, que tu le veuilles ou non, un smicard en France bénéficie d’infiniment plus de pouvoir d’achat et de confort que n’importe quel pékin moyen en afrique, en Inde, en Amérique du Sud, ce qui fait de lui, toute proportions gardées, un riche aux yeux de la majorité du monde. Donc attaquer les très riches occidentaux, ok, j’ai aucun problème avec ça. La niveau de vie des Bettencourt et consorts, contrairement au tien ou au mien, ne sont pas responsables de la mort d’une ou deux personnes, mais de 100, 200 ou 1000, et ce n’est certainement pas acceptable.

    Mais le coup de partir du principe que le problème, il vient uniquement des très riches, et comme par hasard, ne pas s’inclure dans ces très riches évite sans aucun doute de se remettre soi même en cause. C’est tellement plus facile de penser que le problème ne vient QUE des autres.

    pour info, au cas où ma propagande de droite (looooool, désolé, je peux pas m’empêcher d’en rire.) t’intéresserait :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%

    Maintenant, si tu préfères continuer à penser que les riches sont tous des salauds, mais que toi, tu n’en fait pas partie, que t’es un type super bien, qui n’a absolument aucune responsabilité dans le bordel ambiant, libre à toi.

    Le seul truc que tu sembles avoir bien compris, en fait, c’est ça :
    Et que la grande majorité des pauvres ne veulent que devenir milliardaires…
    Ca effectivement, je l’ai dit, et je le maintiens. Ca me fait pas plus plaisir qu’à toi, mais discute un peu avec les gens, tu verras que je suis pas si loin de la vérité… Malheureusement. Bien entendu, cela ne vaut pas pour toi, puisque tu sembles prêt à risquer ta vie dès demain pour défendre tes idées. C’est beau, le courage et la conviction, je t’envie d’en avoir autant. Mais je demande quand même à voir ça in situ.

    Réponse
  28. @RiGeL

    – je trouve très désagréable et vulgaire de tutoyer -ou de se faire tutoyer- des personnes que nous ne connaissons pas;
    – lorsque j’entends un "communiste révolutionnaire" tenir un discours aussi ringard de droite, je comprends pourquoi une certaine gauche révolutionnaire est dans l’état où elle est;
    – "l’homme est un égoïste" est l’axiome de base du libéralisme. Il est faux, et il suffit de "discuter un peu avec les gens", ou mieux, de vivre avec, pour s’en rendre compte. Mais il est tellement répété qu’il peut arriver que même des "communistes révolutionnaires" finissent pas le gober;
    – pour ce qui est de ne pas comprendre, s’il y a quelqu’un qui semble ne pas comprendre ce qu’écrit Agnès, c’est bien vous.

    Alberto

    Réponse
  29. @Rigel

    "Toi, qui te considère comme étant pauvre, vas donc faire un tour au Bangladesh, cité plus haut, et remets toi un tout petit peu en cause, ne serait-ce qu’une minute."

    Comme disait ma grand-mère : mange ta soupe, pense à tous ces Bangladeshis qui meurent de faim.
    J’ai mangé ma soupe, et ça n’a rien changé pour les Bangladeshis…

    Non mais il faut être un peu sérieux ! Le capital a tendance à se concentrer. On sait ça depuis longtemps et même avant Marx. Aristote avait déjà saisi le noeud central : le prêt à intérêts (ça existait déjà). Je prête 100 et on me rembourse 110. Donc je peux prêter 110… Et ainsi de suite (on a beaucoup raffiné ça depuis). Et d’en conclure qu’on allait inéluctablement dans le mur puisqu’un seul finirait pas posséder tout.

    Juste pour illustrer :
    1) les "cadeaux" fiscaux et sociaux s’élèvent actuellement à 174 milliards d’euros (en 2010) en France. Environ 9% du PIB ! Chiffres officiels du Conseil des prélèvements obligatoires ( http://www.ccomptes.fr/fr/CPO/docum… ).
    Bien entendu une très grande partie de ces cadeaux se retrouvent dans les poches d’une infime minorité, toujours la même.
    2) La privatisation de l’émission monétaire (article 27 de la loi n°73-7 du 3 janvier 1973) qui oblige l’Etat à emprunter sur les marché des capitaux nous a coûté plus de 1500 milliards d’euros d’intérêts ( http://postjorion.wordpress.com/201… ). Sans elle, nous n’aurions pas de dette !
    Ils sont où, ces 1500 milliards ? Dans les mêmes poches qu’avant !

    Et ils sortent d’où, ces milliards ? Forcément de la création globale de richesse sur laquelle ils sont joyeusement ponctionnés. Tant qu’il y a de la croissance, ça fonctionne…

    On peut élargir, histoire d’aller du côté du Bengladesh, d’Afrique ou d’ailleurs. Là aussi, il y a des mécanismes de pompage. Non seulement par les riches locaux mais de plus par le FMI, le franc CFA ( http://www.m-pep.org/spip.php?artic… ), etc.
    Où est-ce que ça atterrit ? En partie dans les mêmes poches (directement ou pas)…

    Le problème n’est certes pas les très riches en tant que personnes, mais bien en tant que personnes contrôlant l’ensemble de cette mécanique infernale et en profitant très largement. Au détriment du reste de la planète (à tous les sens)…

    Réponse
  30. J’aurais envie de dire qu’ y’ a un p’tit effet "guillotine" aussi…

    Parce que quand on regarde un peu ce qui se passe, avec toutes ces têtes de gouvernements qui tombent, on a un peu la furieuse impression que c’est la Révolution. On est en plein période de la Terreur. Avec dans le rôle du Comité de Salut Public, les agences de notation…

    Réponse
  31. Bonjour,
    Excellent billet .
    Là où je ne suis pas certain de suivre c’est quand vous écrivez les riches n’ont pas besoins de nous:
    j’ai le sentiment que si : les riches ont besoin de presser le citron pour devenir riche . Autrefois c’était un peu plus mesuré , aujourd’hui c’est effectivement de manière industrielle …
    L’exploitation de la dette , créée artificiellement pour détruire les acquis de 45 , du P. du CNR ,(cf les propos de D. Kessler) n’est qu’un prétexte de plus pour continuer à le presser ,ce citron …
    mais un jour les requins seront obligés de s’entre dévorer .
    Certes ça nous fera une belle jambe mais cette pensée me maintient un peu le moral .
    Cdt.

    Réponse
  32. Sur la crise écologique : bien sûr que les ressources sont limitées, MAIS les potentialités de "partage commercial" sont énormes (location, covoiturage, service public, recyclage, revente d’occasion, etc.) de façon à ce que beaucoup plus de personnes profitent du même objet sur l’ensemble de sa durée de vie (celle de l’objet, j’entends).
    Personne n’utilise en même temps tous les objets qu’il a acquis, et il y a largement de quoi satisfaire tout le monde en généralisant le principe d’une propriété partagée ou en alternance.

    Reste bien sûr à l’organiser, mais les possibilités exponentielles de diffusion de l’information m’inciteraient plutôt à l’optimisme… Après que l’égoïsme archaïque des fameux 1% (archaïque historiquement, et aussi psychologiquement : la peur de manquer ?) aura été relégué au musée des horreurs de l’histoire, bien sûr.

    Réponse
  33. RiGeL post 28
    "partir du principe que le problème, il vient uniquement des très riches, et comme par hasard, ne pas s’inclure dans ces très riches évite sans aucun doute de se remettre soi même en cause."

    Je crois aussi que la communauté mondiale (profit-ailleurs comme misérables) est totalement engagée en ce qui concerne le monde dans lequel nous vivons car c’est la responsabilité individuelle qui y est d’abord impliquée.
    Cette responsabilité de l’invidu est même historiquement niée par tous les systèmes sociaux collectivistes hiérarchisées : démocratie, oligarchie, fascisme et assimilés… afin de nous contraindre à leur seul point de vue élitiste.

    Assumons individuellement nos choix et il n’est pas expressement besoin de :
    " …risquer ta vie dès demain pour défendre tes idées."
    pour les vivre au quotidien.

    "…perdre la vie pour des idées d’accord !
    Mais de mort lente,
    Mais de mort lente…"
    G Brassens.

    Ainsi, déjà beaucoup sera fait pour le bien de tous comme pour la paix de chacun.

    Réponse
  34. "quelque chose qui, en gros, devrait tous nous faire converger vers le mode de vie d’un Bengali moyen."
    Je ne suis pas certaine que les grecs apprécieraient beaucoup qu’on aille leur dire que la solution à leurs problèmes, c’est d’adopter le mode de vie d’un bengali moyen. Je ne vois d’ailleurs pas en quoi ça améliorerait d’une manière quelconque le sort du bengali moyen.

    Réponse
  35. @smolski

    La responsabilité individuelle est l’idéal du néo-libéralisme ! Alors que les individus ne sont pas responsables de grand-chose.
    Un exemple :

    …considérons l’hypothèse d’un retour du tramway dont il est périodiquement question dans les villes nord-américaines. On est en droit de se demander comment et pourquoi le tramway, qui est un moyen de transport commode, sûr et infiniment plus écologique que la voiture et le moteur à combustion, a disparu des grandes villes américaines au milieu des années 1950, alors qu’il y était solidement et depuis longtemps implanté. La réponse tient en un mot : l’automobile. On a en effet délaissé le tramway afin de faire la promotion de la voiture individuelle à laquelle certains voulaient ouvrir les villes. Qui donc ? Dès les années 1920, General Motors, Firestone et la Standard Oil de Californie se sont attelés à la tâche de convaincre l’opinion publique d’opter, en matière de transport urbain, pour une solution polluante, inefficace et extrêmement coûteuse. L’intermédiaire était alors une entreprise écran, la National City Lines qui, progressivement, acheta et contrôla les compagnies qui possédaient les tramways dans des dizaines de villes (New York, Los Angeles, Philadelphie, Saint Louis, etc.) ; on procéda ensuite à leur démantèlement progressif, au profit d’autobus achetés par un fournisseur appartenant au trio GM, Firestone et Standard Oil ; enfin, et en parallèle, on mènera une action politique par le National Highway Users Conference afin de promouvoir, avec succès, la construction d’autoroutes.

    Le programme durera trois décennies au terme desquelles les tramways des villes seront remplacés par les voitures individuelles et les autobus. En 1959, découvertes, les compagnies impliquées seront traduites en justice. Reconnues coupables de conspiration criminelle, elles devront acquitter une amende de… 5 000 dollars.

    Source : Edward Bernays, Propaganda, New York, 1928 (préface de Normand Baillargeon)
    http://www.editions-zones.fr/spip.p

    Elle est où, la responsabilité individuelle ? Les gens font ce qu’ils peuvent et si on leur sucre les tramways ils essayent de se débrouiller autrement. Parce qu’ils ont quand même besoin de bouffer, c’est-à-dire d’aller bosser…

    Est-ce à dire qu’ils n’en auraient aucune ? Certainement pas. Mais des gens qui passent huit heures par jour (parfois plus) dans des boulots de cons, souvent mal payés, comment auraient-ils l’énergie d’aller en plus constamment à contre-courant ? Il faut quand même comprendre que pendant qu’ils travaillent, ils respectent un contrat de subordination (c’est ça, un contrat de travail), c’est-à-dire qu’ils ferment leur gueule, par définition (à moins qu’ils soient candidats au chômage…).

    Réponse
  36. Salut Pierre,
    Elle est où la responsabilité individuelle?
    Bah dans tout. Déjà dans l’exemple que tu donnes, les quelques personnes qui ont "planifié" la disparition des tramways au profit de l’automobile sont des individus.
    Ensuite si personne n’avait voulu du moteur à explosion, il ne se serait pas vendu…
    T’es quand même plus autonome avec une voiture qu’avec un tramway. Prendre le tramway quand tu as la possibilité de te procurer une voiture, c’est déjà une démarche engagée, un choix de renoncement à ton autonomie au profit de la collectivité (même s’il t’en coûte).
    Sans compter que la voiture, est assimilée psychologiquement au prolongement de sa propriété (c’est pas moi qui le dit). Et que dans un monde où la propriété est Le vecteur existentiel, bah lutter contre, c’est lutter contre ce qui fait exister l’autre…

    Ca a pas dû être trop dur pour l’industrie automobile de dominer le marché. La triche ne l’a fait aller que plus vite… Maintenant, c’est à la collectivité de prendre conscience de la menace qu’elle représente et d’imposer une règlementation pour limiter les abus (règlementation qui peut aller jusqu’à interdire l’usage de l’automobile pour les particuliers, quoique dans le monde dans lequel nous vivons, on ne pourra pas faire ça du jour au lendemain).
    Pour moi, la responsabilité individuelle est partout, c’est à dire nulle part. Puisque nous sommes tous le fruit de notre civilisation. Même si on cherche à s’émanciper de ses travers, on ne peut le faire que parce que notre civilisation nous l’a permis. Tu serais né il y a quelques centaines d’années, t’aurais jamais eu à te poser les questions qu’on se pose ici.

    Bref, le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux à la con, c’est de commencer par essayer d’être cohérent avec soi même. Et ce, même lorsqu’on fait un boulot naze et sous payé. Et, à moins de renoncer à une existence matérielle (j’ai pas d’enfants, mais je sais que pour ceux qui en ont, c’est quasiment impossible), tu ne peux pas être totalement cohérent, ne serait ce que parce que tu travailles dans cette société et que structurellement, elle tient sur ce que tu condamnes.

    @ floréale.
    Je sais pas si ça améliorerai le niveau de vie du bengali moyen que d’essayer de l’adopter (son niveau de vie), mais une chose est sûre, si tu généralises le niveau de vie d’un français moyen au 7 Milliards d’habitants de la planète, ben la planète durera pas longtemps.

    Réponse
  37. Vite lu, donne à réfléchir :

    "L’idéologie sociale de la bagnole

    Quelles sont les conséquences sociales de l’automobile ? Ce texte d’André Gorz date de 1973, mais il n’a pas perdu de son acuité. "

    http://www.les-renseignements-gener

    Réponse
  38. @ saxo
    Moi ici je suis confrontée tous les jours au niveau de vie de l’italien moyen qui est déjà nettement moindre que celui du français moyen ( Ici pour ne faire qu’un exemple, pas de RSA, déjà d’emblée ça situe les choses). C’est une question de temps, mais on sera bientôt comme les grecs et vous aussi en France.
    Quand vous y serez on en reparlera, et vous viendrez me dire si vous avez toujours envie d’avoir un revenu de bengali moyen, si ça vous semblera encore l’horizon indépassable du bien-être juste et légitime sur terre.

    Réponse
  39. Ouaip,
    Floréale, la question n’est pas de savoir si j’ai envie d’avoir un revenu de bengali moyen…

    Je crois pas me tromper en disant :
    – "si tu généralises le niveau de vie d’un français moyen au 7 Milliards d’habitants de la planète, ben la planète durera pas longtemps."

    De toute façon, si nous n’apprenons pas à vivre avec moins, nous finirons par y être contraint (et ça peut être violent).

    Réponse
  40. Pierre post 37
    "La responsabilité individuelle est l’idéal du néo-libéralisme !"
    😀
    C’est pas parce qu’ils nous volent aussi les mots du vocabulaire commun pour les détourner à leur profit qu’il faut les suivre dans cette voie-là !

    Une communauté libre est une communauté fondée sur le partage et non sur la possession maladive.
    Cela, chacun peut le pratiquer quelque soit son échelle sociale ou son degré d’implication auprès de tous. Il lui suffit d’y mettre de sa propre volonté au quotidien pour la fonder déjà auprès de soi.
    C’est ce que j’entends par : "responsabilité individuelle".
    Nous pouvons prendre en image l’exemple de l’informatique, où le libre entreprend, développe et partage son éthique du savoir pour l’enrichissement de tous et de chacun.

    Quant à la culture du prévisionnel pour un résultat à obtenir, ça… c’est du propa-banditisme bien atavique !
    Cela donne à :
    "…suivre des réformes qui réforment ce que les réformes précédentes ont déjà réformé…" P Font – Adieu papa.

    Commençons par croire en nous-mêmes, le reste en découlera plus clairement.

    Réponse
  41. Mon amour dort dans notre lit , mes enfants chez leur mère , j ‘ écris encore des chansons d ‘ amour pendant que les chiens se déchirent – Que passe le temps , toujours si doux , mangeons nos petits poivrons , promenons nous sur les sentiers encore beaux – Que si un jour l ‘ occasion se présente d ‘ aider à libérer nos soeurs et frères sans perdre notre paradis , alors nous le ferons – Dors ma chérie , je vais faire le café –

    Réponse
  42. "libérer nos soeurs et frères sans perdre notre paradis , alors nous le ferons"
    Le bonheur, ce ne peut être accusatoire, c’est comme l’art, seulement frondeur et à partager. 😀

    Réponse
  43. @Kansek Sappett

    Merci, merci beaucoup pour le lien.
    (http://www.dailymotion.com/video/xl…)

    Je cite : "aujourd’hui la finance n’est plus une perversion du système, elle est le système".

    Le problème est là.

    Réponse
  44. Avez seulement une fois tenté de porter un regard neuf et naïf sur ce qui vous entoure, sur ce halo d’objets dont est fait noter vie quotidienne? Vous êtes-vous seulement demandé une seule fois de quoi avez-vous réellement besoin dans ce halo d’objets, qu’est-ce qui est vraiment indispensable, qu’est-ce qui est vraiment nécessaire, de quoi avez-vous vraiment l’usage et même qu’est-ce qui vous fait vraiment plaisir?

    Nous sommes cernés, assiégés par une armée d’objets immenses dons la plupart nous encombrent, mais en dehors des grands nettoyages de printemps où les poubelles dégueulent ou des vide-greniers, quand prenons-nous réellement la mesure de ce que nous coûte réellement cette débauche d’objets? Combien de temps passé à courber l’échine, à souffrir dans son travail pour un gadget dont on n’utilise à peine que 5% des possibilités, c’est à dire celles du gadget précédent, même pas encore usé ou cassé, juste inanimé, dans notre désordre d’objets morts.

    Comme j’en parlais avec un ami, pourquoi une tondeuse à gazon par foyer? Qui ne sert que 3h par mois? Pourquoi pas une tondeuse par quartier? Qui tournerait la moitié du temps, déjà et dont l’achat et l’entretien serait collectivisé? Exemple simple et pertinent. Un parmi tant d’autres.

    Rien qu’en changeant notre manière de voir et de penser, notre manière d’être ensemble et d’être tout court, nous pourrions déjà grandement restreindre notre gaspillage, sans aucun inconfort particulier.

    Réponse
  45. @smolski post 37

    Se concevoir comme capital à valoriser, comme entreprise de soi-même, etc., c’est du néolibéralisme pur et dur. Non ?
    Et si on est convaincu par ce discours, on devient immédiatement responsable de soi et de son sort. Non ?

    Bien entendu, le mot "responsable" est ici plus vaste que la simple responsabilité des papiers gras qu’on ne jette plus dans la forêt…

    Mais pour autant je n’appellerais pas ça un "vol des mots du vocabulaire commun" (ça existe aussi), mais plutôt un reflet d’une certaine vision du monde sur le modèle de l’entreprise et il faut bien dire, à lire un certain nombre de commentaires (pas trop ici, d’ailleurs) que ces sortes de conceptions commencent à être salement intégrées dans les esprits.
    Du coup, vanter les mérites (de surcroît tout relatifs, à mon avis) de la responsabilité individuelle, c’est aussi conforter, à l’insu de son plein gré, cette logique entrepreneuriale.

    Je conseille très vivement le bouquin de Pierre Dardot, Christian Laval, La nouvelle raison du monde, Essai sur la société néolibérale, La découverte, 2009.
    Et aussi ce qu’on trouve en video, par exemple ici : http://www.dailymotion.com/video/x8
    Ils disent tout ça bien mieux que moi et de manière très convaincante.

    Soyons positifs, pour terminer : personnellement, je pense que la seule forme de responsabilité individuelle vraiment pertinente, c’est la décision de participer ou pas à des luttes, ou plus généralement des actions, collectives… Parce que le bien public, même si on ne sait pas trop ce que sait (paraît-il), on sait au moins que par définition c’est collectif et pas individuel…

    Réponse
  46. Avoir un revenu de bengali moyen est parfaitement inacceptable comme proposition, alors qu’avoir un revenu de grec moyen (environ 600 € par mois) comme minimum garanti pourrait l’être pour l’humanité entière à condition d’avoir des contreparties comme l’entière gratuité des transports publics, de l’instruction publique de la crèche à l’université, des soins médicaux (de qualité) et des prix de base accessibles des produits alimentaires (de qualité) de première nécessité pro capite ainsi que du droit au logement garanti.

    Réponse
  47. @ Agnès #46
    C’était le sens de mon post #34, lequel voulait répondre au pessimisme du constat que "notre nombre, en tant qu’espèce, conjugué à notre mode de vie, implique un épuisement des ressources".
    Autrement dit, nous n’avons pas comme unique horizon "non-darwinien" que la convergence vers le mode de vie d’un bengali moyen : il y a aussi, comme troisième voie, l’économie du partage.

    Réponse
  48. Pierre post 47
    "Se concevoir comme capital à valoriser, comme entreprise de soi-même"
    Si l’on part de cette vision, évidemment.
    Pourtant, se concevoir est ce que nous décidons d’être nous-mêmes, dans les circonstances immédiates de notre environnement.
    Comme le souligne Floreal post 48.

    "Du coup, vanter les mérites (de surcroît tout relatifs, à mon avis) de la responsabilité individuelle, c’est aussi conforter, à l’insu de son plein gré, cette logique entrepreneuriale."
    Ben, ils font ce qu’ils veulent eux dans leur logique entrepatronale , et nous ce que nous voulons dans la notre.
    Les mots ne sont que des mots, et ils n’ont de sens que celui de ceux qui les emploient.
    Ainsi, perso, je lis l’information plutôt dans Fakir que dans le figaro… va savoir !

    Réponse
  49. @smolski

    Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école : http://www.skolo.org/spip.php?artic

    Restructuration de notre système scolaire selon l’idéologie néolibérale : http://www.horizons-et-debats.ch/in

    (j’en ai mis 2, histoire de montrer qu’ils sont plusieurs à arriver à la même conclusion et que ce ne sont pas de simples illuminés comme vous semblez le croire)

    La moindre des choses, quand on veut lutter contre ça, c’est quand même de comprendre précisément de quoi il s’agit…

    Réponse
  50. Bravo Pierre M Borillien pour votre tenacité à l’égard du représentant local de l’anarcho-entreprenariat-libéral…

    des gens comme ça, j’en ai rencontré des dizaines depuis mon enfance avec ce discours de la responsabilité individuelle permanente, leur colère à l’égard de toute hiérarchie les révoltant à l’égard de tout patron qu’ils finissent toujours par quitter bien avant que celui-ci les vire, pour devenir eux-mêmes patrons de leur propre entreprise, puis bien vite encore plus dictatoriaux que leur anciens patrons, parce qu’en plus de la domination qu’ils imposent en tant que chef angoissé par le vide permanent du carnet de commande, ils imposent aussi un discours idéologique à leur subordonnés dont ils scient les pattes quand ils veulent se défendre, se syndiquer… etc…

    vos observations sont effectivement courantes : le simple concept de regard individualiste sur le monde conduit à concevoir le monde comme somme d’élémentarités individualistes ce qui est totalement faux quand on pratique un regard global sur le monde, bien conscient qu’il faille pour l’analyser le diviser en sous problèmes et problématiques émergentes des différents structures d’association d’éléments et de problématiques… vision beaucoup plus complexe et non acceptable pour la facilité de raisonnement promue par l’individualisme responsable.

    mais par ailleurs, ce regard individualiste prétendument responsable est un mensonge permettant de sur-valoriser l’orgueil égotique et égoïste puisqu’il il induit que le succès individuel est entièrement du au mérite individuel qui n’a plus rien à reconnaître de la participation du monde, du collectif, aux circonstances sur lesquelles et qu’exploite l’entreprise, l’action individuelle.
    et bien entendu, parce que le corolaire c’est l’échec, l’individu est aussi entièrement responsable coupable de son échec et n’a plus rien à attendre de soutien, ni d’aide, ni de collaboration, ni de responsabilité du collectif qui n’a plus à se concevoir lui-même comme garant des potentiels d’expressions individuelles.

    mieux encore
    ce concept de responsabilité individualiste permet de générer automatiquement des hiérarchies imbriquées de succès individuels et donc de classement d’individus les uns par rapport aux autres en termes compétitifs et chacun devient responsable de sa position de dominant et de dominé dans la hiérarchie
    c’est merveilleux comme boucle qui boucle les boucles
    c’est de l’aliénation totale de chacun à son propre orgueil.

    la proposition d’agnes maillard répond à mon avis de façon très pragmatique à l’argument facile de la généralisation de l’exemplarité des niveau de vie "pauvres".
    la question n’est en effet pas de savoir s’il faut que tout le monde soit riche ou pauvre.
    mais de savoir de façon réaliste ce qui est indispensable, nécessaire, utile à chacun selon ses circonstances : quels sont les réels besoins.
    et non plus ceux qu’on crée afin de participer à la finalité de l’industrie qui n’est pas de répondre à des besoins d’utilisateurs, mais au profit capitaliste de profiteur du monde.
    oui je me suis demandé à plusieurs reprises dans ma vie si je ne m’encombrais pas d’objets sans utilité réelle. et pour lesquels pourtant j’avais dépensé de l’énergie afin de les acquérir.
    ça m’a amené à faire continuellement énormément d’économies dans ma vie et de participer très peu en tant que consommateur à l’économie de marché, bien avant ma prise de conscience marxiste.

    ça m’a surtout amené à me rendre compte que je développais une indifférence à l’égard des valeurs associées à la détention d’énormément de gadgets : on n’achète pas tant pour répondre à un besoin pratique, que pour être reconnu comme membre respectable d’une expression culturelle. on achète parce que ça entretient de la fierté et très vite de l’orgueil : j’ai un portable et toi pas, t’as vu ma rolex etc… là encore, de l’orgueil et de la position hiérarchique des uns sur les autres.

    non seulement l’idée de la mutualisation des ressources est évidemment à développer y compris pour les objets domestiques du genre tondeuse à gazon, mais le sens de la responsabilité collective à l’égard de l’objet collectif qu’est cette tondeuse à gazon.
    là on a une piste pour construire un monde fondé sur autre chose que le profit individualiste détruisant à courte échéance toute économie puisque conduisant à l’autarcie chacun d’une part, et à la concentration de ressources ou de capitaux d’autre part.

    Réponse
  51. ce billet me touche, me réveille.
    ce mot de "crise" m’insupporte également.
    mais attention, tous ne s’abrutissent pas pour des objets : de plus en plus de gens s’abrutissent.. juste pour acheter des poireaux.
    les objets sont légion, on les a pour rien.
    parfois je me dis que c’est la fin d’un cycle, même les plus abrutis vont bien finir par réaliser qu’ils n’ont pas besoin d’un mobile par an ?!?
    le problème, (du moins en france) c’est qu’avec un smic tu survis à peine. alors avec un rsa…

    Réponse
  52. au milieu de ces fatras d ‘ inutilités crétines / balais de chiottes électronico-digitals , quatre-quatres assortis à la cravate , séjours assoupis en résidences super classe Tiers-monde / et de quelques utilités sympathiques / internet ( et encore !! ) – la culture ( la vraie ! ) , des bons petits plats ( des vrais ! ) / il y a d ‘ abord mon amour et mon désir / à partager / et les tiens – toute ma sympathie et mon amitié pour vous – et pour cette planète encore si belle – et la place pour quelques luttes dans la mesure de mes toutes petites possibilités – Les goélands commencent à crier dans le matin – je vous laisse – bisous –

    Réponse
  53. @29. Le jeudi 10 novembre 2011, 18:17 par Alberto

    Désolé pour le tutoiement, il n’indique aucun manque de respect, juste une habitude prise au fil des années à discuter sur le net ou le tutoiement était de rigueur jusqu’à une période relativement récente. Ici, aussi, les mœurs changent, et pas forcément dans le bon sens à mon gout. Mais c’est promis, je vais me mettre à vouvoyer les gens sur le net, histoire de bien leur faire sentir qu’on sera jamais rien d’autre que des étrangers.
    Pour le reste, j’aurais préféré que VOUS lisiez mon intervention un peu plus attentivement (elle ne me paraissait pas vraiment en contradiction avec ce qu’avait écrit Agnès, mais je suis très certainement dans l’erreur), mais visiblement, votre opinion est faite et définitive. Donc il me parait inutile d’en discuter plus avant.

    @ 30. Le jeudi 10 novembre 2011, 20:27 par Pierre M. Boriliens

    Le problème n’est certes pas les très riches en tant que personnes, mais bien en tant que personnes contrôlant l’ensemble de cette mécanique infernale et en profitant très largement. Au détriment du reste de la planète (à tous les sens)…
    Et qui a dit le contraire ?
    Je mettais juste l’accent sur le fait que "les très riches" c’était aussi des occidentaux pas si riches que ça, que c’était bien beau de taper sur les très riches, mais qu’il était un peu facile, sous prétexte qu’on ne faisait pas partie des 1% les plus riche, d’oublier qu’on faisait quand même partie des 20%, et de s’exonérer ainsi de toute responsabilité, rien de plus. Mais je conçois aisément que ce ne soit pas très agréable à entendre.

    @ 37. Le samedi 12 novembre 2011, 10:45 par Pierre M. Boriliens

    La responsabilité individuelle est l’idéal du néo-libéralisme ! Alors que les individus ne sont pas responsables de grand-chose.

    Donc, je n’ai aucune responsabilité dans ce qui arrive en ce moment dans le monde. Donc, j’ai tort de refuser de placer mes économies dans des fonds de pensions qui me rapportent 15% et qui sont responsables d’un certain nombre de cata au niveau des emplois et des fermetures d’entreprises. Forcément, individuellement, je n’en serais pas responsable. Il faudrait dire ça aux types qui ont vu leur entreprise se faire dépouiller pour sortir une rentabilité annuelle de 15%. Je suis sur qu’ils seraient entièrement d’accord avec vous, en ce qui concerne la responsabilité individuelle.
    Désolé, mais la responsabilité individuelle existe, c’est celle qui permet de ne pas faire n’importe quoi, les yeux fermés, sous prétexte qu’un organisme, un groupe de personne ou même une société vous le demande. Nier ça, c’est non seulement mettre fin avant même d’avoir essayé à toute tentative de modification de tout ce qu’une élite nous impose depuis des années, mais c’est aussi s’affranchir de tout sentiment de culpabilité pour avoir "laissé faire ça". C’est facile, mais ça n’est pas honnête !

    @ 46. Le dimanche 13 novembre 2011, 11:10 par Agnès Maillard

    Comme j’en parlais avec un ami, pourquoi une tondeuse à gazon par foyer? Qui ne sert que 3h par mois? Pourquoi pas une tondeuse par quartier? Qui tournerait la moitié du temps, déjà et dont l’achat et l’entretien serait collectivisé? Exemple simple et pertinent. Un parmi tant d’autres.

    Ouh la, comme tu y vas (oui, j’ai repris le tutoiement, mais je suppose que tu as suffisamment l’habitude du net pour ne pas t’en formaliser) !!! Tu demandes au gens réfléchir à l’utilisation d’un objet, de le partager, donc de renoncer à leur propriété individuelle !!! En plus, pour faire ça, ils seraient obligés de se parler !!! Utopiste, va !
    Plus sérieusement ce serait effectivement un bon début, mais rien que pour arriver à ça, il y a un sacré boulot à faire dans les consciences. C’est pas gagné. Ca aussi, ca relève de la responsabilité individuelle, que de décider de parler à son voisin et de partager quelque chose avec lui, lorsqu’on te demande depuis 30 ans de te contenter de regarder TF1 bien au chaud dans ton salon, et de te méfier des "étrangers" (y compris, voire surtout, de ton voisin).

    Réponse
  54. Une remarque sur la tondeuse à gazon.

    J’ai un oncle dans l’Yonne qui est agriculteur. Il y a une vingtaine d’années, il dénonçait déjà l’endettement de ses collègues pour s’acheter chacun sa moissonneuse-batteuse parce qu’ils étaient pas foutus de se mettre d’accord pour en acheter une en collectivité et se la partager…

    alors une tondeuse à gazon…

    Réponse
  55. Pierre post 51
    "La moindre des choses, quand on veut lutter contre ça, c’est quand même de comprendre précisément de quoi il s’agit…"
    Sans contester l’ensemble de vos information, pardon d’insister mais à mon avis, chaque être se compose d’abord de lui-même puis de ce qu’il acquiert.
    Big Brother, c’est nous, le nier c’est nous soumettre à son idéal.

    @ Paul
    À trop cristalliser autrui, nous prenons le risque de ne confondre que nous-mêmes.

    Réponse
  56. @RiGel

    "Nier ça, c’est non seulement mettre fin avant même d’avoir essayé à toute tentative de modification de tout ce qu’une élite nous impose depuis des années"

    C’est bien beau de taper sur les élites… Mais ce n’est pas parce qu’elles représentent 1%… Etc.

    Réponse
  57. À propos des élites, on peut considérer qu’elles sont (majoritairement) formées et maintenues par les pouvoirs en place et donc, qu’elles leur en restent redevables.
    "Il leur faut le servir, courber la tête devant lui, ramper à ses pieds, et plus, il leur faut l’aimer…. ou disparaître."
    Finalement, l’élite est surtout le forment social liberticide ancré à l’oppresseur.

    Sources :
    "Sparcatus" de Kubrick.
    "Raison et liberté" de Noam Chomsky.

    Réponse
  58. @ Paul et Pierre

    Nier la responsabilité individuelle est absurde (désolé d’y revenir).
    La relativiser, d’accord.
    La nier et désigner comme de droite toute personne qui ne la nie pas, c’est pas très ouvert.

    Bon, d’accord, dénoncer l’idée comme idée moteur de la droite, je veux bien (voire, je suis d’accord).
    Ca n’empêche pas la responsabilité individuelle d’exister. (ou alors, je fais n’importe quoi, sous prétexte qu’individuellement, je ne suis pas responsable).

    C’est pas parce que l’individu est le fruit de sa civilisation ni parce qu’il est insignifiant par rapport à la société dans laquelle il vit, qu’il n’existe pas, et ses responsabilités avec.
    Nous ne sommes pas une bande d’irresponsables… dans une société responsable de tous nos maux.

    Réponse
  59. @saxo

    Aller chercher les gosses à l’école, ne pas jeter les papiers gras n’importe où, fermer le robinet pendant qu’on se brosse les dents, etc., c’est très bien et personne ne l’a nié.

    Mais penser que ça changera le monde, alors là…

    En revanche, accuser les chômeurs d’être responsables de leur chômage, les malades d’être responsables du trou de la sécu, les peuples (les individus) d’être responsables de la dette et de vivre au-dessus de leurs moyens, etc., et, a contrario, vanter les réussites individuelles (qui sont en réalité toujours collectives), ça, c’est indéniablement néo-libéral !

    Et je crains que ce genre de discours soit déjà largement intégré et quand il s’agit de responsabilité, cette vision néo-libérale n’est jamais très loin, me semble-t-il, à en juger par ce qu’on peut lire un peu partout…

    Réponse
  60. On s’achemine donc vers le rétablissemnt du servage , cfer les RSA astreints désormais au travail obligatoire sous payé , et ensuite vers le rétablissement de l’esclavage ! C’est le retour de la Rome antique impériale !

    Réponse
  61. Pierre post 62
    "En revanche, accuser les chômeurs d’être responsables de leur chômage"
    C’est du novlangue tout craché ça !
    En quoi chacun est responsable de la pluie qui lui tombe dessus ?
    La responsabilité s’étend à ce que l’on ne fait pas subir à autrui, c’est tout..
    Tient, cela ressemble à la définition de la liberté sociale révolutionnaire ! Bizarre… vous avez dit bizarre…

    frep post 63
    "On s’achemine donc vers le rétablissemnt du servage"
    Voire pire… Le servage désiré, appelé, choyé ! "1984" en réel, la démission de sa responsabilité individuelle ou la mort.

    Réponse
  62. @ 62. Le mardi 15 novembre 2011, 18:56 par Pierre M. Boriliens

    … Ben non, finalement, je vais pas répondre, ça n’en vaut pas la peine.

    Réponse
  63. Pour Laurent Wauquiez, être payé quand on est malade "n’est pas très responsabilisant"
    http://www.lemonde.fr/politique/art

    C’est de cette sorte de responsabilité que je parlais.

    Réponse
  64. «être payé quand on est malade "n’est pas très responsabilisant"»
    ah ah ah ! Le représentant de la droite social en plus ! 😀
    C’est bien cette" responsabilité la" qui est du novlang, le détournement du vocabulaire à l’excés !

    Réponse
  65. @ Pierre M. Boriliens

    Ouaip, Pierre,
    Prétendre que l’individu est entièrement responsable de ce qu’il est, est totalement absurde. Et effectivement, c’est le genre de discours de la droite libérale actuelle. De pierre de voute du discours, même. C’est un discours si facile à comprendre par tous ceux qui sont fiers de ce qu’ils sont ou qui ont simplement envie d’être fiers de ce à quoi ils ont envie de parvenir (et qui refusent de se solidariser à ceux qui n’y parviennent pas, parce qu’ils en sont responsables), qu’il emporte une large adhésion et qu’il est dangereux pour ce qu’il implique.

    Maintenant prétendre que l’individu n’a aucune responsabilité (ou que sa responsabilité est négligeable) dans ce qu’il est est tout aussi absurde et dangereux. Cela reviendrait à prétendre que nous ne sommes pas capable de nous remettre en cause ni d’évoluer, que nous n’avons strictement aucun mérite à faire ce que nous faisons, bref à nier notre liberté, et notre individualité… V’là les motivations qui en découlent pour chacun. Non ! je ne suis pas une fourmi !

    Il faut redonner à la responsabilité individuelle, sa juste mesure. C’est tout. Ni la nier, ni en faire un outil d’orgueil et de culpabilisation de masse…

    Réponse
  66. @Agnès

    Tout d’abord, bravo pour vos articles. C’est un grand plaisir de vous lire.

    Vous avez posé, post 46, une question absolument centrale :

    "Avez seulement une fois tenté de porter un regard neuf et naïf sur ce qui vous entoure, sur ce halo d’objets dont est fait noter vie quotidienne? Vous êtes-vous seulement demandé une seule fois de quoi avez-vous réellement besoin dans ce halo d’objets, qu’est-ce qui est vraiment indispensable, qu’est-ce qui est vraiment nécessaire, de quoi avez-vous vraiment l’usage et même qu’est-ce qui vous fait vraiment plaisir?"

    Voici une réponse possible, de Robert Kurz
    Ils ne le savent pas mais ils le font : le mode de production capitaliste est une fin en soi irrationnelle.
    http://palim-psao.over-blog.fr/arti

    J’en extraie ceci :

    "Les apologistes du capitalisme n’ont cessé de tenter de justifier avec emphase le caractère paranoïde de cette construction sociale [cf le reste du texte] en déclarant que, liée à elle, l’augmentation des forces productives imposée par la concurrence anonyme conduisait automatiquement à une augmentation du bien-être. L’expérience pratique vécue par l’écrasante majorité de l’humanité au cours de l’histoire capitaliste montre exactement le contraire. La production de biens n’étant pas le but, mais un simple moyen de valoriser l’argent, le bien-être ne peut pas être une fin non plus, il est tout au plus un résidu temporaire du capital.

    Pendant que, dans les sociétés agraires basées sur l’économie en nature qui précédèrent l’époque moderne, indigence et pauvreté étaient avant tout déterminées par le fait que les hommes étaient livrés à la « nature première » et au bas niveau des forces productives, le capitalisme engendre une pauvreté secondaire, d’origine purement sociale. La production ayant pour seul but une maximalisation abstraite de l’unité argent, pour la première fois dans l’histoire, on ne produit pas pour subvenir à des besoins. Ceci explique que, lorsqu’il n’est pas possible d’atteindre au moins un taux de profit moyen, l’on immobilise ou l’on réduise les moyens de production, intacts, quand, à côté, des gens sont privés du nécessaire…"

    Ainsi donc, "la production de biens n’étant pas le but, mais un simple moyen de valoriser l’argent, le bien-être ne peut pas être une fin non plus, il est tout au plus un résidu temporaire du capital" et "la production ayant pour seul but une maximalisation abstraite de l’unité argent, pour la première fois dans l’histoire, on ne produit pas pour subvenir à des besoins".
    Ce halo d’objets dont est fait notre vie quotidienne (très bonne remarque) n’a donc nullement pour fonction la satisfaction d’un quelconque besoin, ou alors de manière absolument secondaire, mais son intérêt premier est la valorisation du capital. Rien de plus normal, dans ces conditions, de finir par penser que ces objets complotent même pour nous empoisonner la vie…

    Mais c’est encore plus compliqué que ça, cf l’article de Kurz et les autres sur le même site. En particulier celui-ci, qui interroge la notion de valeur : http://palim-psao.over-blog.fr/arti

    Réponse
  67. Merci de ces liens éclairés, Pierre.

    Comme tous les cancres, je me suis penché en premier sur le second :
    "celui-ci, qui interroge la notion de valeur …"

    Il me paraît manquer dans son développement la notion qualitative de partage face à l’échange pour déterminer la valeur réelle de nos commerces.
    Cette notion de partage pourrait amorcer un nouvel équilibre social et porter la voie d’une liberté qui nous échappe tant aujourd’hui…
    Va savoir ? 😉

    Réponse

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