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Et si nourrir les hommes (et les femmes, hein !) était le plus beau métier du monde ?


BucoliqueIl y a bien longtemps que je ne passe plus par cette petite route, mais comme ils viennent de regoudronner une autre portion de voirie et que mon vélo a déjà crevé ce matin, je décide de tourner vers ces coteaux paysans qui abritent jalousement des vues campagnardes bouleversantes. La journée est presque idéale pour pédaler. Il fait bon, mais pas chaud. De petits nuages moutonnants texturent le ciel immense du juin. Les boules noires et plastifiées des ensilages en plein champ exhalent le parfum brut et enivrant d’un Spéculoos trempé dans un godet de prunes à l’Armagnac. J’ai quadrillé la Gascogne de parcours vélocipédiques intimes et discrets, à l’abri de la circulation agressive des grosses départementales accidentogènes. Je peux, parfois, rouler plus d’une heure entièrement seule, sans croiser âme qui vive, seulement accompagnée par les piaillements des oiseaux et le souffle tendre du vent dans les arbres. C’est là quelque part un grand luxe que j’échange pourtant bien volontiers lorsqu’un ami cycliste m’entraîne dans sa roue vers de nouveaux paysages, des histoires inédites.

C’est un paysan que je croise, à l’occasion, depuis quelques années. Comme je passe devant sa maison, je décide de lui rendre une petite visite de courtoisie. Je suis accueillie dans la cour de ferme par un concert d’aboiements rageurs qui ne couvrent pourtant totalement le grand silence qui s’écoule des battants grands ouverts de l’étable moderne qui en délimite le fond. Au loin, de l’autre côté de la route, un tracteur se presse mollement pour venir à ma rencontre. C’est le paysan qui m’a vue de loin garer mon vélo sur la propriété et qui ne m’a manifestement pas encore remise. Il faut bien dire que je tiens une bonne forme, dans tous les sens du terme, et qu’il m’a connue… plus trapue.

  • Vous êtes en vacances, en ce moment ? J’ai vu que l’étable était vide.

Je ne sais pas s’il a toujours été éleveur de bovins, je sais juste qu’à moment donné, il a abdiqué quelque chose de son indépendance de paysan en échange d’un salaire fixe et de vacances régulières. C’est que l’élevage, c’est autrement plus contraignant que de faire pousser à tire-larigot ce soiffard de maïs : chaque jour, matin et soir, les bêtes ont besoin de soins. Chaque jour, il faut se démerder pour leur trouver à bouffer, les soigner, sans compter les nuits à sortir des veaux à l’arrache de matrices fatiguées, sans compter la traite, quand on ne se contente pas de faire de la viande. C’est plus qu’un métier, c’est un sacerdoce. C’est un peu pour cela, mais pas seulement, que l’élevage recule sans cesse dans le Gers, dépouillant les vertes collines de Gascogne de leurs bucoliques chapelets de ruminants.
À moment donné, notre paysan a préféré laisser tomber les conneries et est devenu salarié-sous-traitant d’un grand groupe à viande.

Le principe est simple : la grosse boiboite lui livre un lot de petits veaux avec leurs sacs de nourriture. Le paysan les parque dans des hangars-étables dont les animaux ne sortiront pas de tout leur séjour et se contente de les engraisser en leur filant la nourriture livrée avec les bestiaux. Ça simplifie déjà nettement la tâche : pas besoin de pâturages pour les animaux, de leur courir après dans les prairies, de les rassembler dans les stabulations ou de se faire chier à trouver du fourrage qui coûte un bras quand l’herbe pousse mal ou se fait rare. Je ne critique pas, je comprends la démarche : tu réceptionnes des veaux que tu ne connais pas, tu les engraisses un certain moment avec des aliments dont tu ignores tout, probablement le temps de devenir certifié VF, élevage à la ferme, et on revient t’embarquer les bestiaux pour une destination dont tu le bats les steaks, en échange d’un salaire prédéterminé et sachant que tu peux partir en vacances entre deux livraisons. Que demande le peuple agricole de plus, je vous le demande ?
C’est juste que ces veaux, c’est typiquement le genre de viande que le paysan ne servira jamais à bouffer à sa table.

  • En fait, non. J’ai arrêté.
  • Tu as arrêté les veaux ? Tu fais quoi à la place ?
  • Rien, j’ai arrêté, j’ai pris ma retraite.
  • Déjà ? Je croyais pourtant que cette organisation t’allait bien, non ?
  • Oui. C’est juste qu’il y a quelque temps, on m’a expliqué que mes installations n’étaient plus aux normes. Qu’il fallait que je refasse les étables entièrement ! Et là, je me suis dit que j’allais arrêter les conneries et surtout pas me coller 30 patates de crédit sur le dos à mon âge. Le plus simple, c’était d’arrêter.

Je me retourne vers les bâtiments désormais déserts. Ils ont quoi ? 10 ans ? 15 ans, maxi. On les croirait sortis de terre de la veille. Je trouve ça un peu furieusement con d’obliger à tout refaire. Pour une histoire de normes. Les bâtiments avaient déjà été construits en fonction des normes précédentes. Lesquelles, donc, voulaient dire quelque chose, je suppose. Et il n’y aurait pas eu mort d’homme à continuer de même. Mais voilà, il y a les normes. Celles qui, tombant de Bruxelles, autorisent généralement les élevages industriels à caser encore plus de bêtes au mètre carré. Parce qu’il faut produire. Toujours plus. Toujours moins cher. Parce qu’il faut nourrir, non pas les estomacs des affamés de la terre, mais l’appétit sans limites des ogres de la finance et de la profitation.

C’est un peu partout pareil. Dans le coin, il y a aussi du canard. Beaucoup. Ben oui, le magret et le foie gras que l’on déverse par tonnes dans les rayonnages festifs et gourmands un peu partout dans le monde, faut bien les prélever quelque part et c’est sur une véritable armée de canards que cela se fait. Là aussi, l’élevage paysan a fait place à la rationalité en intégration verticale. De longs et bas bâtiments de tôle vaguement climatisés ont poussé un peu partout dans la cambrousse, comme des cèpes après une pluie d’orage. Je les sens avant de les voir. Je les appelle en mon for intérieur les stalags 13. Univers concentrationnaire ovipare à ras des pâquerettes. Que l’on remplit à la gueule de poussins fraîchement éclos et livrés par palettes entières. Pour l’engraissage. Et le label. Important, le label. C’est d’ailleurs pour ça que les bâtiments ont de petits portails creusés à chaque extrémité : pour que les palmipèdes puissent se traîner à la lumière du jour dans l’interstice boueux qui sépare chaque bâtiment. Élevés en plein air, élevés en plein Gers… mais aussi mal lotis que la plupart de leurs autres collègues à plumes. Toute cette promiscuité volaillère produit des tonnes de fientes dont l’odeur âcre me prend à la gorge bien avant que je sois sur l’exploitation. Ça ne sent même pas la merde. Ça sent la mort, la maladie, la décomposition. Les jours de grandes chaleurs, les côtés des grands bâtiments en tôle se soulèvent un peu pour faire circuler l’air que de grands ventilos peinent à brasser et ce souffle fétide me cueille en plein effort, me brûle les poumons à force de me retenir de vomir. Les élevages de poulets sont du même acabit et puent à peine un peu moins.
Là aussi, c’est de l’élevage d’exportation. Les producteurs-ouvriers, entièrement soumis aux diktats de leurs superviseurs, ont souvent aussi une basse-cour, à part, à l’ancienne. Pas de rationalité. Pas de normes européennes changeantes. Juste des barbaries, les canards dont la viande est fabuleuse, qui gambadent à leur guise et prennent l’ombre sous les figuiers dont ils gobent les fruits à l’occasion. C’est ceux-là qu’on bouffe. Pas les autres. Pas les prisonniers des stalags bien aux normes.

  • Oui, logique. Mais avec quoi tu vis maintenant ?
  • Ben ma retraite MSA et comme famille d’accueil.
  • Ça te fait combien, la retraite agricole ?
  • 410 €/mois, pour 40 ans de boulot. Ça fait envie, hein ?
  • Et ta femme ?
  • 180 €/mois, conjointe d’exploitant !
  • Putain, c’est pas lourd. Et quand tu vas claquer ?

Ma question est tellement pertinente qu’il ne la trouve même pas abrupte dans sa formulation. Dans le coin, les femmes vivent nettement plus longtemps que les hommes, ils ne peuvent pas lutter sur ce terrain-là. Même si tu la prends jeune, elle passe facilement 20 ans de sa vie comme veuve, c’est comme ça. Faut dire qu’avec tous les produits à la con que les agriculteurs modernes manipulent à longueur de temps sans savoir ce que c’est, ils ont tendance à ne pas avoir une espérance de vie aussi extraordinaire qu’on pourrait le penser.

  • Tu comptes : 180 €/mois plus la moitié de ma retraite, ça lui fera 395 €/mois.
  • C’est nettement moins que le minimum vieillesse.
  • Oui, c’est même moins que le RMI. Pour une vie de travail.
  • Et tes terres, tu vas en faire quoi ?
  • Il y a déjà du monde intéressé. Tout autour, ça a été racheté. Par un gros. Il veut aussi les miennes. Je pense que je vais aussi lui vendre.

Concentrations. Des terres. Des animaux. Des profits. Des ressources. Dans de moins en moins de mains. Je balaye du regard ce magnifique paysage encore tout de bocages et promis à un remembrement financier et mortifère.
Manière, a-t-il vraiment le choix ? A-t-il déjà eu le choix ?

Il aurait pu produire de la viande de qualité, comme un résistant, comme ce paysan savoyard entraperçu l’autre soir dans un reportage de Arthus-Bertrand. Un vieux de la vieille. À qui on ne la fait plus. Les bacchantes grises érigées vers le ciel comme un ultime et dérisoire défi, le mec a laissé tomber les conneries productivistes pour recommencer à faire de l’Abondance. Dans des alpages de carte postale. L’Abondance est à la vache ce que Marilyn Monroe était à la femme : sa plus belle expression, une sorte de fantasme incarné.

Quand j’étais jeune, à moment donné, il a fallu faire du maïs. Partout, on ne parlait plus que de ça : le maïs, le maïs, le maïs. Tous les paysans du coin se sont mis au maïs. On n’avait pas de raison de se méfier. Un soir, ma mère de 82 ans rentre à la ferme et me dit : pourquoi tu ne fais pas de maïs ? Tout le monde fait du maïs. Toi qui es moderne, tu devrais faire du maïs.

Moi qui étais chez mon paysan l’après-midi même et qui suis originaire de la région du vieux moustachu, je suis soufflée : le maïs est une plante tropicale qui a donc besoin de beaucoup de chaleur et d’eau, une plante déjà pas adaptée au grand Sud-Ouest, dont elle accapare tout le réseau hydrographique jusqu’à le mettre à genou dès le printemps, mais c’est encore moins une céréale de montagne.

Bon, la première année, ça a donné. Pas terrible, mais ça a donné. L’année suivante, ça a été catastrophique. Et là : les pépettes. Tous ceux qui avaient planté le maïs, ils ont touché les pépettes. Et pendant 30 ans, ça a duré comme ça : une année sur deux, hop, les pépettes ! Pour les vaches, y n’en avait pas. Y en avait que pour le maïs. Avec lequel on nourrissait les vaches. Sauf que le maïs, c’est pas prévu pour nourrir les vaches. Il manque des protéines. Lesquelles sont dans le soja. Qu’on ne produisait pas, mais qu’on importait des États-Unis. Alors que les vaches, c’est fait pour manger de l’herbe. C’est quand même bien fait, non ?

Des normes, des paysans, des injonctions, des vaches élevées hors-sol avec des aliments coûteux et pas adaptés. Et des pépettes. Plein de pépettes. Sauf pour les paysans.
D’ailleurs, bientôt, on va changer les normes. Encore. Pour redonner des farines animales à manger aux animaux d’élevage.
Logique.
Rationnel.
Mais ça dépend pour qui.

Le sel de la terre 1

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38 Commentaires

  1. J’aime bien quand tu racontes les histoires de quand j’allais en vacances (dans le sud-ouest) chez mon grand-père agriculteur : tu le fais mieux que moi, on dirait des interview de lui. Merci.

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  2. C’est beau Agnès, je tenais à être le premier à te le dire.

    Bon, j’ai quand même un problème, une fois de plus j’ai envie de chialer quand j’arrive à la fin du billet. Le temps est venu de changer tout ça, il faut que les cartes soient battues et redistribuées par ceux qui ne sont pas complètement abrutis, nous, le Peuple
    (hein quoi j’ai dit une connerie là ? )

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  3. Récit cinglant. Mais qui n’étonne même plus tellement ces aberrations se sont banalisées.
    Bravo.

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  4. « Toute cette promiscuité volaillère produit des tonnes de fientes dont l’odeur âcre me prend à la gorge bien avant que je sois sur l’exploitation. Ça ne sent même pas la merde. Ça sent la mort, la maladie, la décomposition. »

    j’ai déjà lu la même prose dans "Toxic" de William Reymond : toute l’histoire de la malbouffe, quand tu lis ce livre, tu n’as plus du tout envie de manger cette bouffe industrielle qui file le cancer et/ou l’obésité (entre autres)

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  5. Toi aussi, tu parles de "camp de concentration pour poules" ;->

    On essaie de ne prendre que des œufs "billot" (prononciation parisienne ;-)) m’enfin sans trop d’illusion, comme tes canards qui prennent l’air 1/4h par jour…

    Ici, dans les Flandres, un éleveur n’a pas eu un emprunt du Crédit Agricole, parce qu’il ne voulait pas d’un autre "lager" avec (SJMSB) 20000 poules…

    Comme les saucissons dit de montagne parce qu’ils emballés au-dessus de 750m ;->>

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  6. Très bien, beaucoup de souvenirs qui remontent. Beaucoup de scène similaires vues dans d’autres campagnes. Juste un détail : "ovin" c’est pour les moutons, pas les canards (ni les oiseaux ni les ovipares).
    😉

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  7. Faut pas désespérer.
    Partout, ça bouge, on est encore minoritaires, mais on se trouve des alliés dans les lieux les plus inattendus, chambres d’agriculture, Inra et même FNSEA.
    On parle d’agroécologie jusqu’à l’ONU, la bataille ne fait que commencer, et elle n’est pas perdue.

    Chapeau Agnès pour ton écriture, je te lis depuis longtemps, mais y’a toujours tellement de commentaires (y’a trop d’gens qui t’aiment) que je n’ai jamais rajouté ma crotte.
    C’est fait.

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  8. Où l’on se rend compte que jusque dans ses plus infimes rouages, ce système est totalement con. La question, parfaitement inutile, qui vient forcément à l’esprit, c’est "comment en est-on arrivé là ?".
    Ce crépuscule des Hommes me colle la chair de poule.

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  9. "Spéculoos trempé dans un godet de prunes à l’Armagnac"

    – Houlaaa, rude ton coin!!! ;o)
    – A quoi pourra bien ressembler la campagne sans les animaux???
    – Quelle tristesse…

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  10. c’est semblable à une prison, à une taule, mais les côtés des grands bâtiments sont en tôle :=)
    Félicitations pour tout ce que vous avez déjà écrit. Continuez longtemps.
    JP

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  11. Le maïs n’est pas seulement particulièrement gourmand en flotte, il nécessite aussi une quantité impressionnante d’intrants polluants(engrais, pesticides…) qui retournent dans les rivières et les nappes phréatiques via le drainage. En outre le maïs favorise l’érosion des sols. C’est typiquement le genre de culture à éviter en période de sécheresse mais elle est pourtant défendue bec et ongles par la FNSEA parce que la plus porteuse de subventions. Récemment, au cours d’un débat sur France Inter pour lequel la rédaction n’avait rien trouvé de mieux que d’inviter un dirigeant de la FNSEA comme « représentant » de l’agriculteur type, un auditeur s’interrogeait sur cette vision aberrante d’énormes rampes d’arrosage dilapidant des milliers d’hectolitres de flotte en plein cagnard. Il fit aussi remarquer que d’autres cultures fourragères étaient possibles, infiniment moins nécessiteuses en irrigation et en intrants et par ailleurs plus appropriées pour nourrir le bétail. Réponse du « représentant » paysan : le maïs n’est pas en cause, le problème n’est pas là et on va continuer à en faire pousser.
    Cette politique aberrante a toujours été soutenue par la France au niveau européen, quel que fut le gouvernement, tant le lobbying du secteur agricole est puissant et fout la trouille à tous les exécutifs.
    Subventionnez la ciguë plus que le maïs et vous verrez des champs entiers de ciguë couvrir le territoire.

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  12. Merci.

    D’accord avec Fabien : il se passe des choses, contre ça, et pour du mieux, du mieux pour les animaux, pour nous, pour la faune et la flore.

    Inlassablement, il faut participer, autant qu’on peut. Tu le fais à une manière, toi avec ce billet et tant d’autres, et c’est bien. Faut continuer.

    Je pense à titre personnel qu’il n’y a pas que les structures collectives, même s’il elles fournissent le cadre.

    Depuis que je suis parent, et vu que je suis en bocage moi aussi, je m’efforce d’apprendre à faire pour que face à un coin de terrain mes enfants ne soient pas plus tard comme des poules face à un couteau.

    Parce qu’un grain de sable dans le système pourrait – et ça arrivera de toute façon, dans notre génération ou dans une suivante, celle des nos enfants ou celle des leurs – faire que qu’on se retrouve tous à devoir faire à bouffer avec nos petites mains. Faire des paniers, savoir quand semer et que planter où et comment conserver, tuer la volaille et tout ça… le délire "koh lanta" sans caméras ni spectateur, voyez.

    Survivalisme ? Pas que parce qu’en plus derrière la rudesse y’a un plaisir fou. Le plaisir aujourd’hui de participer à ce que l’ancien monde ne disparaisse pas complètement avec la génération de nos grands parents, qui est née et a grandi sans eau et électricité, et qui ont un autre rapport aux choses, à la mobilité, et de bidiou d’autres savoirs faires qui paraissent aujourd’hui complètement inutiles mais qui, en plus d’être beaux (pour cette raison précise), ne le seront peut-être plus bientôt.

    D’où : l’accès à la propriété, quand t’es rural, c’est pas mal je trouve. TU peux expérimenter, élever lapins et poules, faire potager et tout ça, et moi je m’y retrouve bon sans c’est bon, largement plus que tout ce que j’ai connu jusque là en terme d’activités professionnelles.

    La puissance de l’idéologie dominante est telle qu’une telle vie (ou de rêve) est considérée par beaucoup de camarades comme réactionnaires (récemment chez CSP…), pour moi c’est juste le bonheur : du travail hors emploi, qui apporte gratification, qui est technique et qui fait réfléchir, dans lequel on peut toujours progresser, et par lequel on apprends sans cesse (surtout si la pratique naturaliste fait de vous l’être le plus heureux de la semaine).

    bref, y’a qu’à continuer, faut qu’on s’accroche quoi….

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  13. de bons récits sont parfois plus convaincants que bien des longs discours… Alors, ils tapent quand, sur ces assistés là, les dominants ?

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  14. @saxo : déjà, quand tu sais qu’on gâche entre un tiers et la moitié de la bouffe produite, on voit qu’on a de la marge sous le pied quant aux besoins alimentaires globaux, ne serait-ce qu’en répartissant mieux les ressources entre ceux qui crèvent de trop bouffer et ceux de pas assez. Ensuite, les tensions sur la production de bouffe sont essentiellement dues à des modes de consommation totalement aberrants et mortifères : on produit de la vache malade au taquet pour garnir des hamburgers dégueulasses comme aliment de base, sachant que ça fait crever les gens. Enfin, un rapport confirme ce que nous savions tous : bien organisée, une agriculture biologique, respectueuse des hommes, des bêtes et de l’environnement, pourrait nourrir toute la population humaine et pas juste les gens des pays riches comme c’est le cas actuellement.

    Au sujet des normes : bien sûr qu’il en faut, mais c’est comme tout, trop de normes tue la norme. Si, à moment donné, il fallait améliorer la sécurité alimentaire (techniques d’abattage, chaîne du froid, confort animal), parce que sinon, les gens crevaient, ces derniers temps, nous avons changé de braquet : une nouvelle norme arrive en élevage de volailles qui autorise, voire impose, un plus grand nombre d’animaux au mètre carré. Il s’agit manifestement du résultat de l’intense lobbying des monstres de l’agroalimentaire industriel à Bruxelles, pour augmenter la rentabilité au mètre carré des élevages, mais en aucune manière la qualité de vie des animaux ou des paysans.
    Le deuxième effet Kiss Cool, et je doute que @PIGA me contredise, c’est que les changements de normes profitables aux industriels permettent de laminer la paysannerie à échelle humaine : à chaque fois, il s’agit pour le paysan de se mettre aux nouvelles normes À SES FRAIS, c’est à dire, comme me l’expliquait l’éleveur de l’histoire, en se collant un nouveau crédit bancaire monstrueux sur la gueule pour des décennies. Le genre de crédit, et je doute que @PIGA me contredise, qui te livre pieds et poings liés aux diktats de la banque, des intégrateurs, des superviseurs, des coopératives, des plates-formes d’achat et de tous ceux qui se font la marge sur le dos du paysan, le poussant soit à la faillite, soit à une espèce de course sans fin au rendement. Beaucoup de paysans, et ils n’aiment pas en parler, essaient surtout de pédaler plus vite que leur dette à la banque et que du coup, ce métier qui devrait être un métier de liberté est un métier d’esclave, esclave des technologies, des coopératives, des semenciers, des phyto-soit-disant-sanitaires, des acheteurs au rabais et de tout ce qui fait qu’avec des CA monstrueux, les gars sont carrément contents quand il peuvent se servir un SMIC ou même juste un RSA.

    Je pourrais aussi parler de la solitude des jeunes paysans, de la difficulté de s’installer, de durer, de survivre, du taux de suicide et de faillite, mais @PIGA pense que ce ne sont là que des approximations.

    S’il y a bien une chose que je ne suis pas, c’est l’ennemie des paysans. Maintenant, cela ne nous dispense pas de regarder une certaine réalité paysanne dans le blanc des yeux.

    Donc oui, parlons des normes, des crédits, des pesticides, des revenus paysans, parce que comme je l’écrivais en préambule, il s’agit tout de même des conditions de vie de ceux qui nous nourrissent!

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  15. Salut,

    C’est confondant de vérité et de poésie. Merci beaucoup !

    J’espère qu’on pourra foutre un coup de pompe dans cette fourmilière, en tout cas c’est pour cela que je me bât !

    Romain Jammes
    romain-jammes.fr

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  16. L’élevage…

    Bon, déjà vu comment on est de plus en plus nombreux, ben faut produire à bouffer pour tout le monde. Donc s’organiser de sorte à être plus productif, ça peut s’expliquer (même si on y perd en qualité et en charme) ou alors on décide que les urbains n’ont plus droit à la viande.

    Sur les histoires de normes, si t’en mets pas, dans les élevages de lapin ça va ressembler aux élevages de dinde (et non le contraire), parce que les normes, ne sont pas imposées par les productivistes, mais plutôt par les écolos qui tiennent à ce que dans les conditions extrêmes dans lesquelles les bêtes sont élevées, on conserve un minimum de respect pour la vie.
    Bref, chez les productivistes, s’il n’y avait pas de normes, on tasserait dans les cages jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place et les vivants se nourriraient des morts. (c’est un peu ça dans les élevages de dinde, du moins ça l’était, il y a une dizaine d’année) Heureusement, les allemands qui sont attentifs à ce genre de détails se sont battus chez eux pour imposer des normes qui sont aujourd’hui transposées à l’échelle européenne, et ce ne sont pas les animaux qui y perdent.
    Bref, je ne défends rien du tout, et je trouve même ton texte plutôt beau (il me rappelle la situation des éleveurs dans le puy de dôme il y a une vingtaine d’années avec les contraintes sur les produits laitiers qui ont coulé tous les petites exploitations), mais je pense qu’il faut réfléchir à comment s’y prendre pour avancer positivement plutôt que de se lamenter constamment sur ce qu’on observe (même si c’est la plupart du temps l’ abération qui nous saute au visage).

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  17. Que de simplifications, d’approximations et d’inexactitudes dans ton billet et dans les commentaires! Il n’y aurait donc que les agriculteurs qui ne comprennent pas l’agriculture. En plus ils sont les seuls qui n’aiment pas la nature…
    Quelques remarques: les primes sont attribuées à l’exploitation quelle culture que l’on fasse. Le maïs ne consomme pas plus d’eau que le blé ou les prairies. Beaucoup de lacs permettent d’irriguer sans prélever dans les nappes ou les rivières…
    Il ne suffit pas de simplifier,de répéter toujours les mêmes arguments pour avoir raison. Il y a des moments où j’en ai un peu marre qu’on nous prenne pour des idiots (au minimum)…
    J’espère qu’on se retrouvera un jour pour parler de tout ça et d’autres choses…
    Un paysan moustachu (vieux) ancien éleveur, producteur de maïs irrigué.

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  18. A voir absolument, le film documentaire "FOOD, inc" sorti en decembre 2009 qui démonte tous les rouages de l’industrie agro alimentaire… les industriels obligent les paysans à se mettre aux normes régulièrement. Endettés, les "paysans" passent leur vie à rembourser, tenus comme des esclaves par la dette qu’ils ont contractée envers leur employeur tout en participant à un système dont ils sont une des premières victimes notamment en terme de santé… une horreur !

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  19. Oui, j’ai vu aussi le documentaire. Dans ma région, il y a un esprit paysan assez résistant, mais ici aussi, entre les subventions qui incitent à cultiver contre nature, les carabistouilles des semenciers, des marchands de poisons, les pressions des filières de distributions, les injonctions de certains syndicats agricoles, cet esprit paysan a tendance à refluer et un certain savoir-faire ancestral disparaître au profit de la rationalisation concentrationnaire.

    J’ai un cousin qui faisait du poulet fermier de toute beauté. Au fur et à mesure du temps, il a rationalisé sa production, tout en maintenant le côté "poulet fermier". Ma grand-mère ne se fournissait que chez lui et j’ai des souvenirs de poulet rôti du dimanche qui déboîtait sec. La qualité a doucement régressé, jusqu’au jour où on s’est retrouvé à demander à la grand-mère si c’était bien raisonnable de continuer à payer au prix du "fermier" un foutu poulet qui avait le même goût et la même texture que le "batterie" de l’hyper d’à côté.

    Je me demande juste si le cousin s’est rendu compte de l’évolution de son métier ou pas, mais à la sortie, nous, on a bien vu la différence.

    Réponse
  20. Triste réalité d’un monde rurale qui part à la dérive depuis plus de trente ans déjà. Il y a eu de moins en mois de foin et de paille dans les granges et de plus en plus de machines. Les vrais paysans, ceux qui connaissaient leurs terroirs, partent à la retraite … ou sont déjà au cimetière. Les terres et les capitaux se concentrent. L’agriculture produit de la merde en engraissant les spéculateurs de tout poil. Même les rurbains d’il y a une quinzaine d’année revendent leurs maisons pour aller grossir les cités et leurs zones suburbaines parce que faut pas dire mais le carburant ça pèse dans un budget. Et puis pour ses vieux jours mieux vaut pas être trop loin des hôpitaux pour clamcer en soins palliatifs. Et puis avec tous les produits qu’on verse sur les récoltes, on respire un air encore plus pollué que dans les grandes villes. Alors la vie à la campagne, vous savez, les oiseaux qui chantent le matin, ça fait pas tout. Et puis les gosses y pensent qu’à une chose c’est se planter devant des écrans, alors les oiseaux qui chantent vous savez … Et puis … et puis … bon allez, faut que je vous laisse, y’a le vingt heures qui va commencer. A la revoyure !

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  21. Je pense qu’il est un peu malhonnête de me prêter des jugements sans que je les aie formulés. Je peux quand même te dire qu’en matière d’endettement, j’en connais un rayon… ça ne me gêne pas du tout d’en parler. L’agriculture est un métier qui coûte très cher
    (même en bio). Je ne crois pas que tu sois l’ennemie des paysans, j’ai simplement laissé entendre , je le vérifie dans ce que tu écris et dans les commentaires, que les clichés foisonnent et qu’il est presque impossible d’en discuter simplement.Il y a heureusement des lieux où on peut encore échanger . A très bientôt pour parler de tout ça.

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  22. Même en Creuse, chère Agnès, pays de bocage encore à peu près préservé, les choses évoluent dans le sens que tu décris si justement …

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  23. Boogie, ça me rappelle quelqu’un 😉

    Ce que vous décrivez, Agnès, était écrit en toutes lettres dans un livre un chouia prophétique : Paysans dans la lutte des classes (1970), de Bernard Lambert. Prophétie qui n’a pas servi à grand-chose.

    De plus en plus de paysans se suicident. A bosser comme des dingues pour produire de la mer.e, à être traité d’empoisonneur, à passer des heurs seule sur ses machines et devant la colonne débit à la banque, quoi d’étonnant.

    Une rencontre de paysans, je sens qu’avec de la patience je vais en faire une moi aussi, de deux perles rares. Un vieux gars et son père plus voûté qu’une cave, que je vois régulièrement rentrer leurs normandes (plus personne fait ça, maintenant, tous sur la holstein, la meilleure stakhanoviste du lait) pour la traite, sous la supervision d’un corniaud aussi mal peigné qu’eux. La prochaine fois, je m’arrête. Je m’arrêterai car, dans leur cour de ferme cracra qui pourrait servir à tourner un film « années 60 », ils ont toujours un sourire fendu jusqu’aux oreilles.

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  24. Fort bien dit Agnés.
    Si ma région d’origine n’est pas la même, les problèmes sont identiques. Mes parents ont arrêté la ferme quand cette folie productiviste et technocrate a commencé à se faire pressante.
    L’incitation à faire du maïs, qui comme tu l’écris est une "pompe à flotte", mais aussi quand le veau élevé au lait valait la même chose que celui gavé de touteaux et plus piqué qu’un héroïnomane.

    Mais je crois qu’entre maïs et soja, c’est historiquement l’inverse qui s’est produit : le plan Marshall imposait des importations de protéines des USA (et de tas d’autres choses, dont le cinéma notamment … merci les "libérateurs"). Les paysans européens n’arrivaient d’ailleurs pas à vendre leur "production" à cause des importations imposées.

    On a sans aucun doute largement de quoi nourrir tous les habitants de la planète, avec une agriculture "bio" (enfin, normale quoi). le problème est bien cet effet de système dans lequel sont pris les agriculteurs : une fois qu’ils y mettent le doigt, il leur est très difficile d’en sortir. De toute façon, on consomme beaucoup trop de viande en occident, et même un technocrate sait qu’une calorie coûte 6 fois moins à produire sous forme végétale qu’animale. En plus, les flatulences des bovins produisent beaucoup de méthane, qui est un puissant gaz à effet de serre ; autant réduire notre consommation de viande puisque c’est à la fois bon pour notre santé individuelle et pour notre environnement naturel.

    Un autre aspect que tu as peu évoqué, mais qui est à mon avis important, est celui de la "mono-production" : pendant des millénaires, le paysan, qui ne connaissait pas le mot d’"écosystème", l’avait mis en oeuvre : il n’avait pas besoin (sauf rare exception météo) d’acheter de quoi nourrir ses bêtes : il faisait pousser ce qu’il fallait, et son engrais venait des déjections et des résidus de repas.
    Même dans la ferme où je suis né et où j’ai passé mon enfance, on faisant "un peu de tout" : des vaches, des moutons, des cochons, des lapins, des oies, des canards, des poules, des abeilles, des céréales, des patates, etc. … et même un petit carré de maïs qu’on mettait en ensilage, au cas où …
    Et puis la rotation des cultures ; comme le disent encore aujourd’hui mes parents (86 et 80 ans) : "Il faut rendre à la terre ce qu’on lui a pris" ; eh oui, un an on fait une culture consommatrice d’azote et l’année suivante on fait une culture productrice d’azote, par exemple. Et entre temps, les millions d’espèces de bestioles présentes dans la terre font leur boulot. L’agriculture productiviste tue la terre avec tous ces prosuits chimiques ; cette terre devient en fait aussi stérile qu’un bout de plastique.

    Réponse
  25. @PIGA 15 : "Le maïs ne consomme pas plus d’eau que le blé ou les prairies."

    Pour éclairer le débat sur ce point, les consommations moyennes par hectare et par an des différentes céréales seraient un plus, ainsi que les marges par tonne, une fois le tonnage par hectare connu.

    Réponse
  26. Et si nourrir les hommes (et les femmes, hein !) était le plus beau métier du monde ?

    Mouais !!
    Sauf qu’il n’y a pas beaucoup de volontaires pour ce travail exaltant ; se faire 12 a 14 heures /jour pour des clopinettes ,si l’agriculture nourrissait les travailleurs de la terre cela se saurait !!!!

    Réponse
  27. Bonjour Agnès,

    Pour ma pomme j’étais plus aux normes, alors Superno qui a des crises de mégalo en ce moment, m’a viré!

    En Bretagne ou en Normandie je discute avec les paysans, comme le tien, à la retraite, avec leur femmes aussi, c’est fout ce qu’on a à se dire. Ayant pas mal voyagé je suis étonné de la culture et de la sensibilité des ruraux français, je ne sais pas; la Laïque est passée par là, nous sommes bavards? il y a une filiation sémantique, une joie de manger et de boire qui ouvrent les esprits? Nous sonnes ENCORE dans une vie possible à travers une survie menaçante… ça me rappelle la réflexion de Debord: "Le conversation est presque morte, et bientôt le seront beaucoup de ceux qui savaient parler."

    A bientôt

    nb : Bonjour à Wuwei et à Clocel

    Réponse
  28. Pour se rassurer on peut penser que tout s’écroulera quand le prix du pétrole doublera ou même avant.
    Juste une erreur à signaler à propos de farines animales : elles devraient être réservées aux animaux omnivores (porcs, volailles). Ce qui ne change rien pour les "usines à bouffe" que sont devenues les exploitations agricoles.
    Bien le bonjour du Jura.

    Réponse
  29. Pour les farines animales, la phrase se termine ainsi : dans un premier temps, ce qui est une manière d’ouvrir une porte vers toutes les fenêtres.

    Réponse
  30. Pa d’accord avec le climat de cette discussion.
    Les paysans vendent ce qu’ils sont et ce qu’ils possèdent, personne ne le leur retire de force majeur.
    Par exemple, ce paysan retraité qui vend son exploitation à un grossium, pourquoi ne l’offre-t’il pas à une organisation qui se charge de trouver des volontaires pour une culture raisonnée ?
    Parce que le prix, c’est tout.

    Réponse
  31. Eh ben c’est pas demain la veille que j’arrêterai le végétarisme… Mangez le soja sans passer par la case camp de concentration, l’industrie de la viande ne touche pas 200F.

    Réponse
  32. PMB… ça me dit quelque chose, tout autant… ;o)

    bon, je redis ici à quel point je suis persuadé qu’une partie de la solution réside dans une remise en cause de l’actuelle division sociale du travail lié à l’agriculture vivrière.

    Pas question de faire la promotion d’une collectivisation forcée, mais AU MOINS, puisqu’en toute chose la diversité compte plus que les délires de monopole quels qu’ils soient, que soit légalement permis et encouragé la possibilité pour ceux et celles qui le souhaitent de… cultiver leur propre jardin.

    Ca passe par la construction d’un cadre légal permettant de favoriser les conditions sociales de possibilité d’une auto-gestion alimentaire des citoyens QUI LE SOUHAITENT. Actuellement, on peut vouloir un jardin et souhaiter jardiner et NE PAS POUVOIR LE FAIRE du fait de la domination sans faille des projets immobiliers et de la propriété en général.

    En campagne, guère d’autres moyens que l’accès à la propriété pour s’engager dans ce passionnant travail. Mais il pourrait en être autrement si était inscrit dans la loi un droit de préemption de la puissance publique qui consisterait en la priorité absolue de tout projet collectif ou individuel de mise en culture sur n’importe quel autre projet immobilier. Développer les jardins en ville plutôt que de faire la fortune de promoteurs véreux serait aussi une conséquence d’une telle mesure.

    Je le répète : pas question d’imposer quoi que ce soit. Les personnes ou familles qui rêvent de jardins sont TRES nombreuses – et le fait qu’elles rêvent d’un jardin mythique et romantique sans se rendre vraiment compte du travail que ça représente n’est pas vraiment grave. Je viens de lire dans "les 4 saisons du jardin" que malgré l’accès très difficile au foncier et le prix exorbitant de l’immobilier le nombre de jardins en France augmente de façon exponantielle.

    Associer un accompagnement politique de ce mouvement très intéressant avec une réduction du temps d’emploi (je n’ai pas dit "temps de travail" : on peut travailler hors emploi !!! il faut sans cesse rappeler ce fait à la suite d’André Gorz et Bernard Friot, entre autres) : voilà qui serait à même de peser sur toutes les discussions sur "l’agriculture".

    Pourquoi accepter la naturalisation de la division du travail consistant à dire "les professionnels de l’agriculture nous nourrissent" ? Moi j’en veux pas de leur agriculture industrielle. Je travaille chez moi, j’échange des savoirs par le biais de revues et avec les ami.es. Bien sûr on achète des trucs, et directement à des agris du coin, on a la chance de pouvoir le faire.

    IL FAUT introduire dans les débats sur l’agriculture la pensée politique qui postule l’autogestion alimentaire pour CEUX et CELLES QUI VEULENT s’engager dans ce TRAVAIL extraordinairement intéressant. Exactement de manière analogue à l’introduction dans le débat énergétique des solutions alternatives : elles sont plurielles, cessons la pensée du monopole, et favorisons la diversité des solutions.

    Il y a dans ce désir de "retour à la terre", souvent ringardisé, un puissant levier de transformation sociale puisque ça mobilise une pensée qui se déploie dans de multiples domaines :

    > agriculture
    > politique de la ville
    > aménagement du territoire
    > politique immobilière
    > politique fiscale
    > etc.

    Réponse
  33. alors la boogie je suis completement d accord – en ville des jardins collectifs avec des poules et rotation du boulot 1 ou 2 jour par famille ce serait l ideal de pouvoir faire pousser notre nourriture nous meme -mais bon voila pres du periph la terre est chere …

    Réponse
  34. alors la boogie je suis completement d accord – en ville des jardins collectifs avec des poules et rotation du boulot 1 ou 2 jour par famille ce serait l ideal de pouvoir faire pousser notre nourriture nous meme -mais bon voila pres du periph la terre est chere …

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