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De l’intérêt de se promener dans des expos photos avec une bande de jeunes, comme de nourrir une mise en abîme des états du logement sur ces 60 dernières années.


À l'ombreTout finit toujours par arriver. Comme d’être la vieille du groupe. Non pas qu’on soit très groupe, les uns ou les autres. On a même préféré payer l’entrée plutôt que de bénéficier de la gratuité de la visite, offerte pour toute personne acceptant de s’agglutiner à la traîne d’un guide touristique chevronné. C’est juste tombé comme ça. L’ami d’un ami. Et les amis de son amie. La petite vingtaine avenante et cultivée, pas même un seul chômeur ou étudiant dans le tas, tout le monde est socialement intégré et chacun s’amuse quelque peu de mon incapacité chronique à définir précisément ce que j’ai bien pu faire de ma vie, et ce, d’autant plus, que de leur point de vue, elle est gravement derrière moi.

J’avais envie d’être en bonne compagnie, cette année, pour visiter l’Été photographique de Lectoure, partager l’émotion d’une photo évocatrice et profiter de la vue fabuleuse qui se déroule sur les pentes fortifiées de la magnifique cité gasconne. C’est juste au bout d’un moment que j’ai compris qu’il était possible que les autres me voient comme une vieille. Quand j’avais leur âge, les gens qui gravitaient autour de la quarantaine me semblaient terriblement lointains, différents et vieux. Je ne vois pas de raisons particulières qu’il n’en soit pas ainsi pour eux. Encore qu’il y a un bond générationnel gigantesque entre leur monde et le mien. À leur âge, je faisais tellement plus gamine pas finie, étudiante perpétuelle, alors qu’ils ont déjà le mode de vie et les préoccupations de mon âge actuel, à l’exception notable des mouflets et des douleurs lombaires. Du coup, maintenant que je suis passée de l’autre côté du temps, je ne les trouve pas si jeunes, si différents de moi et je n’ai pas ressenti le même fossé que celui qui me séparait, en mon temps, des quadras.

Histoires de logements

Étrangement, je me rends compte que la photo d’art n’est pas vraiment mon truc et j’accroche définitivement sur l’expo Henry Salesse, fonctionnaire à l’urbanisme et qui, au début des années 50, documente une étude de l’habitat défectueux. De  nos jours, on parle plutôt d’habitat indigne, mais l’idée est la même : raconter le mal-logement, le mal chronique de notre civilisation, même si les critères d’exclusion et de confort évoluent avec le temps.
Plongée ethnographique dans les quartiers populaires de Rouen, clichés sans apprêt qui raconte la pauvreté et la précarité de l’existence dans des logements exigus et insalubres, une gifle, une mise en perspective de la révolution urbanistique des HLM qui a suivi, avec l’arrivée de l’espace, de la lumière, du confort, de l’hygiène, de la chaleur, de l’intimité dans la vie des classes laborieuses. À tel point qu’on se dit que de meilleurs logements ont dû aussi bien contribuer à l’amélioration générale de l’espérance de vie des gens.

En écho à ce remarquable travail sociologique, Hortense Soichet dresse le portrait de l’habitat à la Goutte d’Or depuis le début du siècle. Adresse, surface, nombre de pièces, nombre d’habitants : les photos, légendées par leurs habitants, racontent l’état immobilier d’un quartier populaire en pleine reconstruction. Chaque logement témoigne des contraintes économiques qui pèsent sur ses occupants en matière d’espace, de décoration et d’agencement. Le regard s’amuse des fautes de goût et des accumulations hasardeuses, mais c’est une histoire moderne du logement qui nous est livrée sans pudeur. L’histoire de la perte de l’espace et du terrain pour les classes populaires, toujours chassées plus loin des zones d’habitation améliorées. Va et vient de l’histoire qui nous entraîne actuellement dans son ressac.

Préoccupations immobilières, aussi, pour mes jeunes actifs bien insérés. De la nécessité de trouver une belle maison dans les vertes collines du Gers :

– L’autre jour, on visite une très chouette maison plutôt bien placée, vraiment bien. Là, on demande au vendeur : alors, on a quoi comme débit, ici ? Là, le gars répond qu’il y a juste un peu d’Internet au village, mais pas ici. On lui a juste dit au revoir.

Hé oui, nous voilà dans les fameuses zones blanches, celles qui mitent un peu partout le pays et dont plus aucune politique territoriale n’a rien à secouer. C’est le balisage par le vide de la France qui ne rapporte pas assez de pognon selon les critères de France Telecom, seul propriétaire des fils, faut-il le rappeler.

Dans le coin, les gens apprécient les belles maisons, vastes, lumineuses, bien orientées vers le sud, avec vue sur les Pyrénées. Mais voilà, ici, les réseaux, c’est de la dentelle, avec des zones d’exclusion qui balafrent des villages en leur centre, sans aucun espoir d’amélioration un jour. Donc, plus personne ne veut des résidences, même sublimes, bien placées et bradées, si on ne peut y avoir Internet qu’avec des pots de yaourt.
Jusqu’à présent, les élus chouinaient un peu, puis laissaient tomber ou signaient des accords léonins avec des boîtes privées monopolistiques qui proposaient des solutions internet usines à gaz, à prix prohibitifs pour des débits de poussins. Et voilà. Sauf que depuis quelque temps, je me rends compte que les candidats à la location comme les aspirants propriétaires placent le débit Internet en tête de leurs préoccupations. Certains ont déjà revendu comme ils ont pu leur maison avec piscine pour racheter moins bien, mais plus près de la plaque. Celle de France Télécom. Parce que les péris-urbains veulent strictement la même chose que les gars de centre-ville : de l’Internet qui déboîte, en triple play de préférence et surtout, ils ne veulent plus sponsoriser à fonds perdu le déploiement des fibres optiques urbaines au prix de leur exclusion numérique.

Du coup, les maisons en zones blanches, vues d’ici, elles sont sur le point de ne valoir que le prix de leurs matériaux… et encore ! Je me dis que, tôt ou tard, il y aura bien des élus locaux qui se rendront compte que leur propre parc immobilier ne vaut plus rien à cause de la fracture numérique et que si tu veux attirer des entreprises, des salariés, ou même juste garder tes habitants, il va falloir s’occuper de raccorder correctement tous les trous-du-cul du monde au grand village planétaire, sous peine de devenir directement des bleds fantômes.

Tout en quittant ma charmante petite bande de jeunes à la fin d’une journée bien remplie, je me dis que cette grande reconstruction technologique de l’éternel Monopoly de l’habitat est pour maintenant et n’attendra pas un quelconque Grenelle du logement qui tarde pourtant bien à venir au centre des préoccupations de nos élus.

Zones blanches 1

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35 Commentaires

  1. Et le CPL, ça marche pas ?

    http://www.cpl-france.org/

    " Les particuliers quant à eux devront se retourner vers leurs élus pour savoir si le CPL y a été déployé."

    Une piste, je dis ça juste en passant.

    Réponse
  2. Il y a quelques années ( en 1990 …. ), le gouvernenment rocardien a fait explosé le service public des PTT.
    Quelques années plus tard France Télécom a été privatisé par le sublissime de gauche Strauss Khan….
    Quelques morts et quelques années plus tard, on s’aperçoit que le service public des télécom n’est plus. Les citoyens ne sont plus égaux entre eux pour accéder crrectement à l’Internet.
    Bon, si tu payes très cher, tu as des solutions alternatives.

    Conclusion: plus on privatise les services publics, plus cela coute et coutera aux citoyens de seconde zone !

    Préparez vous pour le courrier et l’électricité ! Vous n’avez pas tout vu….
    Rappellez le nom de celui qui voulait privatiser à tour de bras à la fin des années 90, il est, parait-il, un candidat putatif en 2012 !!!

    Réponse
  3. Ca serait bête que des belles maisons et villages tombent en ruine faute de connexion. Et que les gens aillent s’entasser dans des zones immobilières chères et médiocres.

    Réponse
  4. Employé à France Télécom, cette chronique fait immédiatement écho à ce que j’ai vécu au moment de la privatisation de FT. A l’époque en 1996 puis 1997, nous avons informé et affirmé au public et aux usagers ce qui les attendait si la privatisation se mettait en place. Je me rappelle ces citadins en costard qui nous jetaient au nez les tracts distribués dans les rues fréquentées en nous vantant les bienfaits de la concurrence à venir.

    Eh bien voilà, nous y sommes depuis un paquet d’années. Et que voit-on ?
    Pour ce qui concerne l’amélioration ou l’extension du réseau, FT fait un minimum d’investissements et surtout pas dans les zones dites "non actives". Si pas de retour sur investissement, pas d’investissement, les actionnaires ne veulent pas voir leurs dividendes baisser ! Alors la politique territoriale rien à battre. Un directeur territorial nous a même dit que FT n’avait pas vocation à faire de l’aménagement du territoire et donc recentrait ses activités vers les zones les plus peuplées (c’est à dire déjà bien dotées) !

    Alors, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le froisseur de tract cité plus haut pestant contre France Télécom (dont il détient des actions) qui ne développe pas l’ADSL dans la commune où il aimerait habiter ! En quelque sorte une version plus moderne de l’arroseur arrosé.
    Et cela ne me réjouis pas forcément…

    Réponse
  5. Plusieurs fournisseurs d’Internet par satellite, y compris dans le Gers : 500 euros de matos environ, abonnement à partir de 25 euros par mois pour 2 Mbits/s.

    Réponse
  6. Les zones blanches… encore un exemple d’abandon du "territoire", qui (je pense) finira pas pousser les gens à des solutions "alternatives". Dans le moins pire des scénarios, peut-être en passant par des associations.

    Je ne connais pas les "télécoms", mais c’est le risque de voir se développer tout un réseau de communication alternatif… qu’ils vont finir peut-être par être obligés de louer (à l’association, etc.). Des fois, on entend de ces histoires où il y a tellement d’immobilisme que je croie que j’aurais envie d’installer le câble (ou mieux, la fibre, tant qu’à faire) moi-même !

    Et comme le logement aussi, quand on fait attendre une éternité les gens, ça pousse à faire du bricolage. Avec les avantages et les inconvénients du bricolage…

    Réponse
  7. C’est pas ça, Yelrah, mon histoire raconte juste le fait qu’Internet fait aujourd’hui parti des services de base pour les gens et avec la dématérialisation des démarches administratives et ce genre d’évolution, cette tendance va se confirmer. C’est aussi de la grosse connerie : dans la France des années 60-70, il a bien fallu aller raccorder jusqu’au dernier des trous du cul du monde en téléphone et électricité, et là, on y est arrivé! Et c’était important de le faire pour le développement général du pays.

    À 12 km de chez moi passe l’IGG, la route pharaonique pour transporter des bouts d’Airbus A380. Le deal, pour faire accepter à la population d’avoir une route avec des fermetures la nuit et des gros bahut le jour (parce que le gros fret routier tout-venant sait qu’il y a une route grand gabarit gratuite, on a des gros machins en plus), c’était de nous dire qu’avec la route, Airbus amenait la fibre optique pour les riverains. Ils ont donc dérouler des kilomètres de fibres optiques et personne n’est raccordé. Y a des gens qui sont en zone blanche avec la fibre qui leur passe au bout du jardin.

    Je ne sais plus qui, plus haut dans le fil de commentaires, parlait de nous forcer à aller dans des zones denses et moches. Je pense qu’il y a toujours cette volonté sous-jacente : entasser la population dans des zones denses où elle sera totalement sous contrôle, car totalement dépendante.

    Bref, Internet était un formidable outil de désenclavement des zones rurales en France, un outils permettant aussi de changer la géographie du travail, enfin, et, comme d’hab, ils en font de la merde!

    Le truc, c’est que personne n’a envie de se faire chier avec le satellite et le reste. En dehors de l’investissement de départ, ça reste tout de même plus coûteux, ne serait-ce que pour des questions d’abonnement obligatoire à FT pour le upload. Et rien que ça, c’est rédhibitoire. Après, développer des solutions collectives locales… oui, on va peut-être y arriver, mais là aussi, par défaut, les techos qui ont les compétences pour organiser des réseaux parallèles, par défaut, vont éviter les zones blanches.

    Et puis, c’est le principe même des zones blanches qui est intolérable et antirépublicain. Déjà, avec la tempête Klaus, pour l’électricité et le téléphone, on a bien senti qu’on n’était plus traités comme des usagers ou des citoyens. À peine des clients. Et même si on paie le même prix que les autres, on a de moins en moins accès au même service.

    Là, tout le monde s’en fout, parce que c’est les ploucs qui sont touchés. Bientôt, ce seront les banlieusards…

    Réponse
  8. Autrement il y a la méthadone aussi …

    Réponse
  9. Entre les années 60 et aujourd’hui, y a un truc qui a disparu et qui s’appelait service public…

    A l’époque du service public, FT employait plus de monde, les travailleurs de FT étaient dotés d’un bon statut avec des conditions de travail acceptables, les usagers étaient tous raccordés où qu’ils soient… Et, en plus, le coût du service était relativement bas comparé à aujourd’hui..

    Cherchez l’erreur…

    Pas certain que Lamy DSK qui représentera le PS en 2012 revendique un service public de la téléphonie et d’internet…

    Réponse
  10. Un peu de patience ! avec les grandes manœuvres qui se mettent en place sur le réseau, internet va supplanter tous les autres moyens de propagande, les journaux, la télé, les radios et le cinéma réunis. Pour sûr qu’il sera alors indispensable de câbler le trou du cul du monde, où habite l’électeur 🙂

    Où alors, si c’est trop couteux pour les opérateurs privés (comme le fait justement remarquer Luis, internet n’a jamais été pris en charge, ni même objectivement encadré, par les instances publiques), on fera l’inverse, histoire de préserver leur marge bénéficiaire : rendre la vie quotidienne impossible sans internet, en y déportant tous les services publics dématérialisables, de manière à rassembler (sans effort et à leurs frais) les brebis égarées dans les concentrations urbaines.

    Les deux hypothèses sont jouables. Dans les deux cas tu as raison : internet, "ils en font de la merde".

    Réponse
  11. Oui je comprends .

    Réponse
  12. triste constat …

    le marché aurait il définitivement gagné ?
    On assiste, dans beaucoup de ces trous du cul du monde au déploiement de ce trés haut débit que les kevins , spectateurs assidus de M6, réclament à corps et à cris …

    Pasque Kevin, ce qu’il veut, c’est de la téloche en VOD, du P2p hadopiesque à la pelle , et du fessebouc …

    Kevin, y veut accéder au supermarket global , et le pire c’est que les zélus vont lui donner , plus ou moins vite , mais ils vont lui donner …

    Sans interrogation Politique …
    et pourtant :internet à 2000 ou 3000 kb/s comme droit fondamental ou Internet by l’agrume à 100 000 kb/s, faudra bien que nos élus choisissent à un moment , m’âme Michu et Kevin, pour leur part, ils ont pas les outils pour ….

    http://brive-la-gaillarde.over-blog

    Réponse
  13. Bonjour,
    nous avons toujours "le statut de fonctionnaire", nous les "vieux embauchés avant 1996" mais cela ne nous protège pas de la déprime…
    Internet ne fait pas parti du service universel instauré par l’union européenne, et est donc du domaine marchand…
    En interne les "boss" de FT-Orange se souvienne du "service public en été et découvre, ou font semblant de découvrir qu’il y a des orage et déclenche des "plan radial" qui leur permet de faire faire des heures supplémentaires qui sont hors cota annuel des 90h, pour résorber le manque de techniciens et résoudre le problème du réseau pourri dans les campagnes rurales comme particulièrement dans le Gers…
    … nous reste les belles photos, merci Agnès.

    Réponse
  14. @Fibre noire : tu as bien regardé les normes et règlementations qui viennent encadrer le WiFi ? l’installation d’appareils assurant ces portées est soumise à déclaration (voir autorisation) des autorités de régulation. Bon courage !

    Réponse
  15. Et puis, il devait y avoir le WiMAX qui devait servir à ça (pour les zones blanches). Mais, on en entend plus tellement parler du WiMAX, et je crois que (aux dernières nouvelles) ils ont préférés quitter les zones blanches pour des zones plus denses… ça serait plus rentable.

    Je ne sais pas s’il y a une "volonté sous-jacente". Mais, j’ai l’impression que c’est un calcul : en priorité, les endroits où il y a le plus de monde. D’ailleurs, on dirait que c’est le même phénomène pour beaucoup de choses : une sorte d’attraction universelle… passé une certaine masse, un certain nombre, une certaine quantité, ça attire encore plus de choses (et ainsi de suite). Un phénomène de concentration, aussi.

    Et s’il fallait absolument se raccorder, je crois que j’essayerais avec du Wi-Fi : installer un point d’accès Wi-Fi à un endroit où la connexion est assez bonne, et un point d’accès chez soi (pour compléter le pont). Je crois qu’on peut aller jusqu’à 20 km, mais attention… sans le moindre obstacle !

    Réponse
  16. @Patrick : Non, je n’ai pas regardé les normes et règlementations… et j’avoue même ne pas tellement savoir où est-ce qu’on peut les trouver.

    Mais j’avais cru comprendre qu’avec la faible puissance du signal, pour respecter les normes et règlementations, c’était possible : 1° en installant de façon à avoir des conditions idéales (pas d’obstacles) et 2° en utilisant de très bonnes antennes (très sensibles, etc.)

    Réponse
  17. Agnès, je ne sais pas où vous avez grandi (sans doute dans une grande ville). Là, vous êtes peut-être en train de prendre conscience de ce qu’est le système centraliste "à la française", un truc qui fonctionne très bien… à la seule condition d’être près du centre…

    Le rural profond, c’est moins de services publics, moins de médecins ou d’écoles par habitant. Moins de tout en fait, et autant d’obligations qu’ailleurs. Alors pas étonnant qu’il y ait un ressentiment des ruraux vis-à-vis des citadins ou des pouvoirs publics. A cause du sentiment d’être pris pour des ploucs, comme vous dites. Et pas seulement du sentiment, d’ailleurs : le fait réel d’être traités comme des ploucs, des citoyens de seconde zone. Pareil que les banlieues paumées.

    Vous dites que certains coins ont été raccordés à l’électricité dans les années 1970. Mais vous vous rendez compte : c’est 60 ans après les grandes villes et ça ne choque même plus. Comme s’il était normal que les citadins des années 60 aient la télé alors que certains ruraux s’éclairaient encore à la lampe à pétrole !

    Le raccordement au réseau Internet n’est qu’un ènième avatar du problème. Rien de neuf.

    Réponse
  18. Dans les années 70, le délai de raccordement au réseau était de 6 mois en moyenne, et dans de fréquents cas ca a pris des années. Les clients ne pouvaient pas pester contre la privatisation, alors ils se plaignaient des lenteurs de l’administration.

    Et pourtant à l’époque c’était facile, on pouvait planter des poteaux en pagaille sans que les riverains s’émeuvent de trop. C’est de cette époque que datent les magnifiques relais rouge et blancs caparaçonnés de paraboles qui ornent les sommets de nos campagnes.

    Ce qui m’amène au versant écologie du dossier : oui il est souhaitable de généraliser l’accès au haut débit, mais peut être faut il tout de même garder à l’esprit que la notion de rapport coûts/bénéfices n’est pas seulement exploitable par les actionnaires : c’est aussi un indicateur d’empreinte écologique. Pour caricaturer, la connexion au haut-débit des citadins entassés dans leur ruche exige une moins grande longueur de câble que pour des campagnards isolés dans leur manoirs.
    Ca vaut pour l’adsl comme pour la télévision, le tout-à-l’égout ou bien les réseaux de bus. Sur tous ces domaines, une perte de qualité de service me semble raisonnable si la géographie est contrariante, non? Notez que j’ai passé toute mon enfance justement dans une zone écartée, c’est peut être pour cela que je ne suis pas scandalisé que tout le monde n’aie pas tout tout de suite et au top niveau.

    Bien entendu à la question "faut il laisser des entreprises privées décider de ce qui est raisonnable", la réponse est non. Mais le sujet est très suivi par l’état français, qui pousse à tous les niveaux, avec un effet qui reste visible sur le moyen terme. Sur d’autres sujets les efforts de décentralisation sont nettement moins perceptibles, comparez donc par exemple les budgets culturels publics entre Paris et la province, pour rire.

    Mais sur ce point du contrôle de l’état je suis déconcerté de voir une blogueuse regretter le bon vieux temps du monopole de FT. Probablement avez vous oublié les charmes des tarifs à un oeil le kilooctet des début de l’internet en France? Je ne suis pas un grand fan de France Télécom version privée, mais il faudrait voir à ne pas idéaliser la période précédente!

    Réponse
  19. "Le truc, c’est que personne n’a envie de se faire chier avec le satellite et le reste. En dehors de l’investissement de départ, ça reste tout de même plus coûteux, ne serait-ce que pour des questions d’abonnement obligatoire à FT pour le upload."

    Que nenni, les 500 euros de matos sont justement pour pouvoir faire de "l’upload"…

    Réponse
  20. @Patrick : Merci ! En regardant les déclarations/autorisations, c’est un peu à se demander si ce n’est pas fait pour freiner la concurrence (sauvage !) de bricoleurs amateurs. 😉

    @kisifi :

    L’empreinte écologique d’un câble (ou d’une fibre) pour les télécoms, du tout-à-l’égout, etc. ? Une fois installé, c’est quand même fait pour durer des décennies, ce n’est pas fait pour changer tous les jours… c’est un investissement dans la durée.

    Quant à l’empreinte écologique du bus, il faut quand même bien que les gens puissent se déplacer. Après, oui, il y a peut-être la question de la pertinence de : est-ce que le transport doit être en commun, ou pas ?

    Réponse
  21. Hé,he
    Bien fait!!
    Il fallait privatiser france télécom parce que ses salauds d’émployés n’en foutaient pas une rame pendant que leurs mômes faisaient les cadores dans des centres de vacances payés avec nos Sous Madame ;Pareil avec ces pourris de l’EDF/GDF qui profitaientt à 200000 de 1% de nos factures quand 90 actionnaires se partageait la meme somme;idem avec les autoroutes.
    La concurence c’est sain , ça fait baisser les prix et ça entraine l’égalté de services
    La péréquation tarifaire,le service public c’est pas moderne.
    Vous avez applaudi à toutes ces privatisations ; payez maintenant!!!!

    Réponse
  22. Dans l’abandon par le Centre du Monde des territoires peu peuplés, je me demande s’il n’y a pas, outre le refus d’investissements non rentables financièrement, comme une vengeance : ah vous avez voulu le calme et la tranquillité, le silence et pouvoir vivre jour et nuit portes ouvertes, ah vous avez refusé de vivre dans des clapiers péri-urbains et de bouffer du temps de vie dans du transport en commun ou du périph’ jour après jour, eh bien payez.

    (Jour après jour, je mesure ma chance de vivre dans un endroit calme et vert… sans être une « zone blanche » en quoi que ce soit)

    Réponse
  23. [mode égoïste on]
    si ça pouvait vraiment faire baisser l’immobilier, je pourrais me payer une grande cabane loin de tout, quitte à faire 40 bornes à deux roues pour aller bosser…
    [mode égoïste off]

    il faut se souvenir aussi qu’internet, c’est au moins 360 euros par an qui s’envolent, soit environ 1900 francs pour les anciens qui nous lisent…

    Réponse
  24. Ne pas oublier qu’aujourd’hui, Internet, c’est aussi le téléphone illimité vers pas mal de destinations dans le monde. Quand j’étais étudiante à 800 km de monsieur, je me souviens précisément d’une facture de téléphone de 2000 FRF pour un mois. Donc pas si cher, Internet!

    Réponse
  25. si ça peut en rassurer certains, j’ai choisi d’habiter en montagne, en frontière du monde numérique (512k quand il fait beau…). Suffisant pour survivre à la dématérialisation sans s’entasser en péri-ville….
    Comme quoi c’est possible !

    Réponse
  26. juste un petit hors sujet , mais ….

    avoir dans son fil d’info "la sélection du monolecte" un billet publié sur un site "interet-général .info" pour ne pas le nommer , qui a, parmis ses rubriques une rubrique intitulée "LE LOBBY JUIF" … comment dire …

    enfin, vous faites ce que vous voulez hein …

    Réponse
  27. BiBi ne parlera pas du Lobby juif mais du Hobby juif : l’Humour. Et pour faire rire et soutenir la "vieille" du Groupe, ce bel adage "biblique" : "Il est interdit d’être vieux". 🙂

    Réponse
  28. J’ vois, c’est peut-être pas si évident (et si facile) que ça d’utiliser le Wi-Fi pour connecter les zones blanches :

    http://www.canardwifi.com/2010/08/2

    Réponse
  29. Bonjour, je m’appelle Yann Symons et je voudrais évoquer un retour d’expérience : nous avons eu comme certains à contourner une zone blanche. Encore maintenant, si, si. Nous avons donc construit une plateforme personnelle au départ, qui permet de se connecter au haut débit par déport d’écran (50 Mbs symétriques moyens).
    Un mode terminal serveur dans une fenêtre internet Firefox permet de faire tout ce que l’on veut depuis PC virtuel dédié, comme partager des gros fichiers, intégré avec Facebook et la connexion de son domicile peut n’être que de 170 Kb/s. Les seules informations qui transitent sont des trames d’affichage et du son dans un tunnel crypté.

    C’est à essayer dans le cas de vos zones blanches et pour une utilisation de type PC VIRTUEL pour éviter les synchros. Pour nous ça marche avec 200 Kbs, 3G etc … Le streaming en ligne de vidéos ne lague pas jusqu’au minimum de 170 kbs. Le PC client peut être un vieux pc car ce n’est plus lui qui calcule.

    A force de se voir demander des sessions par des amis nous avons décidé de faire une association sans but lucratif autour de cette technologie open source et d’en parler car si nous l’avons mise en oeuvre dans mysocialcomputer.com, nous ne l’avons pas inventée mais on se doit de la partager avec tous ceux qui comme nous désirent exploiter les avantages d’un client léger par une fenêtre Firefox en Open Source.

    En souhaitant que ça vous aide.
    Yann

    Réponse
  30. Et bien moi, j’en rêve d’une maison en zone blanche! que je cherche pour l’instant sans résultat…alors Mme Maillard, si vous pouviez m’indiquer l’adresse de cette fameuse maison du côté de Lectoure à laquelle vous avez tourné le dos, ou quiconque connaîtrait une telle maison à vendre, ferait une heureuse… si vous avez des adresses, n’hésitez pas à me les transmettre…
    Louise

    Réponse

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