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Le Oueb trois point zéro près de chez toi

Par Agnès Maillard
27 janvier 2010

Au commencement, il y avait la socialisation par les pieds : tu connaissais surtout les gens qui vivaient autour de toi et parfois, un hirsute voyageur poussiéreux, débarqué de quelque obscure contrée, des histoires nouvelles et captivantes plein la besace.


HivernageTu parlais surtout avec les membres de ta famille, avec les voisins et aussi avec les autres gars du clan, surtout quand il y avait un pot à la caverne principale ou une bonne chasse ou une cérémonie un peu festive, avec les blagues salaces de tonton Norbert. Faut pas croire, tonton Norbert a toujours sévi, il ne date pas juste du mariage de ta cousine l’été dernier, il n’a pas d’âge, pas d’époque, il était déjà là avant même que le langage existe, je suis certaine qu’il mimait déjà sur son arbre des trucs inracontables en bonne société. Cela dit, on aime bien tonton Norbert, c’est juste qu’il faut avoir son humour bien chevillé au corps et qu’il convient de n’être pas un doux rêveur avec une opinion nettement minoritaire. Parce que dans ce cas, on avait vite fait de se sentir seul et de n’avoir plus qu’une envie : c’est prendre la route fissa, malgré les forêts elfiques, les trolls de grand chemin et les ombres hurlantes des fossés, quitte à devenir soi-même un vagabond hirsute et poussiéreux.

La première grande révolution humaine ne fut ni le feu, ni le fer, ni l’imprimerie, ni même la roue ronde (tellement plus pratique que la roue carrée), mais le courrier, c’est à dire quand il s’est trouvé des couillons pour porter tes mots au-delà des frontières naturelles de ton bled, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il chavire ou qu’il bandite de grand chemin. C’est beau le courrier, quand on y pense un peu ! La petite missive roulée sous les aisselles, cachetée de rouge baiser, la belle lettre d’amour dont les envolées lyriques arriveront peut-être à toucher le cœur de la belle jouvencelle lointaine un peu avant sa ménopause, le pli officiel qui, lui, ne se perd jamais en chemin, et le catalogue de La Redoute, l’ultime avatar de l’épopée postale, avec ses pages lingeries qui ont œuvré durant des générations à l’édification sexuelle et fantasmatique du jeune prépubère boutonneux au rire de rocaille.

Internet sera le monde des experts

En novembre 1998, je suis recrutée comme chargée d’études Internet et c’est mon chef de projet qui parle ainsi, un improbable croisement entre Michel Rocard pour l’élocution, Jacques Delors pour l’europhilie exacerbée et Philippe Gildas pour l’incomparable fraîcheur de son accent « french touch » quand il doit baragouiner en anglais auprès d’un de ses nombreux interlocuteurs de la division « Geeks » de la communauté européenne. À ce moment, Internet est encore plus géant qu’aujourd’hui parce qu’il est porteur de tous les espoirs, de tous les délires de village global que les vagabonds poussiéreux de mon espèce n’ont jamais portés. Internet, c’est le Far West, le monde des pionniers, des aventuriers, des défricheurs : tout est encore à inventer. C’est totalement bordélique, absolument exaltant et seuls quelques barjots qui marmonnent dans leur pipe arrivent à voir au-delà de la prochaine moraine.

L’avenir est dans les forums, c’est là que les gens trouveront les experts capables de répondre à leurs questions.

Michael a raison. On l’appelle Michael en hommage sournois à Michael Keal de CANAL+, private joke de geek dont l’origine s’est perdue pendant que le diable fumant usait des générations de kikis stagiaires avec ses fulgurances cybernétiques. Nous étions sa première portée de jeunes chiots enthousiastes. Le surnom lui est resté.
Comment seulement imaginer les forums sur Internet à l’époque des blagues de banquet de tonton Norbert ? La possibilité immédiate (enfin, dans la limite du débit disponible) d’accéder à des tas de gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que toi et cela indépendamment de leur âge, de leur sexe et surtout de toute contingence géographique. Jusque-là, on fréquentait les gens que l’on pouvait rencontrer et on tentait de se trouver des obsessions communes. Et voilà qu’on doit trier dans la profusion d’entités capables de palabrer des heures durant et sans lassitude de la culture des ananas sous serre au Groenland, de la meilleure manière d’aborder la face sud du Pic du Midi ou des mérites et omissions comparées de la énième directive européenne.

Mais ce n’était que le Web 1.0, celui des mails, des forums et des sites perso. Le Net de papi, donc. Ce que Michael n’avait pas vu à travers l’odorant brouillard que sa pipe s’acharne toujours à alimenter au-dessus des claviers, c’est la révolution des réseaux sociaux, le fameux Web 2.0.

  • Perso, je ne vois pas l’intérêt de Facebook ou de Twitter.
  • Ben, ça te permet de créer du lien informel. Dans le cas de Twitter, par exemple, c’est comme si tu étais à la fois connecté à l’AFP du pauvre et au café du commerce.
  • Oui, je comprends bien comment ça fonctionne, mais ça ne m’intéresse pas du tout. Parce que c’est mon boulot et que je bosse pour gagner du fric et ça s’arrête là. Ce dont tu parles efface la frontière entre le boulot et la vie privée et ça, ça ne m’intéresse vraiment pas.

Plus de dix ans se sont écoulés depuis la farandole joyeuse des découvreurs du cyberespace. Maintenant, le Web s’est décliné en des centaines de métiers. Il y a des formations, des carrières, des prés carrés, des guerres d’influence, des tentatives d’OPA, de mises au pas, de contrôle des données ou des personnes. Je parle des réseaux sociaux avec un vieil ami qui est dans le flux jusqu’au cou, version résistant. Qui met gentiment le doigt là où ça fait mal. La fin de l’étanchéité des genres, les réseaux sociaux comme séduisant cheval de Troie qui transforme l’internet en extension permanente de ton bureau. Les statuts des membres de mon réseau défilent toute la journée dans l’angle supérieur droit de mon écran, des centaines et des centaines de petites réflexions sur la vie politique et sociale, sur l’actualité, le temps qu’il fait, les conneries de la vie quotidienne, des coups de gueule, des scoops, aussi, parfois avant tous les médias traditionnels, des liens, des tas de liens, vers des tas d’articles, sur la bouffe, le droit, la politique, l’actu, le cul, des photos, des vidéos, des chansons. Tiens, @Machin rentre de Phnom Pen et @Bidule est coincée sur le périph’ intérieur. Et @Trumuche répète que @lourdingue a changé de couleur politique. Denis Hooper est mort. Non, trop tôt. Finalement, c’est Rohmer qui a cassé sa pipe pendant que la terre tremble en Haïti. Les informations se succèdent et se ressemblent toutes dans un gros brouhaha informe. Le web 2.0 a tenu l’une de ses promesses : il a aboli toute hiérarchie entre ses membres. Du coup, tout est égal, rien n’est plus important qu’autre chose. La difficulté devient autre : comment remettre les choses à leur place, comment distinguer le vital de l’important, le crucial du futile ? On crée du lien, on oublie l’heure et on oublie surtout que si on suit notre réseau, notre réseau nous observe en permanence. Le soleil ne se couche jamais sur le Web 2.0 et notre vie privée se peopelise sans que nous en tirions un quelconque bénéfice.
Mon ami a bien raison de se méfier : à force de transparence et de convivialité, on se retrouve à poil sur le Net et on perd de vue l’essentiel, à savoir bien compartimenter notre vie, ne pas mélanger les genres et continuer à cultiver les relations vraies en lieu et place des affinités superficielles.

L’avenir, c’est la géolocalisation

Michael n’a rien perdu de son enthousiasme prophétique. Il avait à peu près raison, mais peut-être pas exactement comme il le pensait. Il continue à défier la loi et les convenances avec son fumigène portatif et déclenche régulièrement les cris stridents des détecteurs de fumées des salles de réunions qu’il embrume comme s’il voulait en faire sortir un renard.
Comme tout système, Internet est dans une phase de repli après une gigantesque vague d’extension. Google est devenu Dieu en inventant l’omnipotence et l’ubiquité informatique. L’homme numérique s’est dilaté bien au-delà de ses aptitudes physiques et il aspire à présent à se relocaliser. Les réseaux mondiaux accouchent de boucles locales, les systèmes d’échange international développent le troc géolocalisé, les sites d’informations générales recherchent des sources locales pour réinventer la proximité, les purs esprits du web se donnent des rendez-vous IRL (In Real Life => dans la vie réelle) pour retrouver le plaisir incomparable d’une bonne chopine fraîche partagée sur un coin de table. Même les usines ont envie de rentrer à la maison. Le monde entier se relocalise sous les assauts de la tempête de la crise. On retrouve le plaisir de refaire son marché à la fraîche. Tonton Norbert revient à la mode. Le monde reprend une dimension humaine, même si certaines frontières sont définitivement tombées, tout au moins dans nos esprits.

Le Oueb trois point zéro près de chez toi 1

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43 Commentaires

  1. « L’homme numérique s’est dilaté »

    Numérique ou pas, pour ce qui est de se le faire dilater, on est en très bonne voie.

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  2. … Sans compter l’omniprésence policière.

    Bientôt, tout ce que vous avez jamais raconté sur Twitter ou sur Facebook sera retenu contre vous, la moindre de vos entrées sur un forum sera suivie et de forts jolis dossiers vous attendront le jour où vous déciderez de relever un peu la tête et de parler un peu plus fort que les autres.

    Pas mal de personnes, qui sont aujourd’hui au sein de Google ou de Facebook, sont des anciens des services secrets américains, NSA en tête. Je ne serais pas étonné d’apprendre que l’UMP, par exemple, est aussi en train de pousser ses pions au sein des directions françaises de ces sociétés.

    Big Brother est là. Il a un juste un logo sympa et un plan de com’ en béton armé.

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  3. ça fait en gros depuis 2001 que Michael, il explique à tout le monde que l’avenir, désormais, est dans la robotique et plus dans tinternet.

    Regardez donc où sont les ingénieurs, cette catégorie d’individus absents du Web 2.0 : je veux dire, ceux qui ont fait le Web 1.0 : celui hermétique aux experts.

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  4. J’ai, au choix (ou en cumulé pour certains) bu, mangé, fumé, baisé, rigolé, râlé, pleuré avec plus des 3/4 de mes contacts en réseau. Agnès, je crois que je n’ai rien compris aux réseaux sociaux et j’aime ça 🙂

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  5. Je suis assez d’accord avec ce que tu dis, pour l’évolution du web. Je suis internaute depuis 1998 et effectivement au début c’était un joyeux bordel…

    Aujourd’hui le web retrouve des frontières, mais c’est aussi un endroit où chacun développe son égo, se narcissise et aime que son blog ait des commentaires, que son site ait un bon blogRank, que ses photos soient vues sur flickr par le plus de monde possible… et pour les réseaux sociaux un maximum d’"amis"…

    En parallèle la jungle s’est organisé avec des frontières mais aussi avec une censure qui grandit chaque jour, au point qu’avec le téléchargement on doive installer un mouchard pour prouver son innocence (on est d’emblée coupable)…

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  6. Laurent : « Je suis internaute depuis 1998 et effectivement au début … »

    Mouarf ! MouhahahahahaAHAHAHAHA ! Non, rien…

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  7. Agnès, j’aime bien quand tu racontes la pré-histoire. Le reste, au fond, c’est juste l’hypertrophie du ventre mou d’un manque d’amour. On s’y perd où s’y vautre.

    La bise, en attendant la prochaine chopine.

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  8. Sacré poète breton!

    Un beau jeune-homme arrivent dans une ferme de Corrèze et demande l’hospitalité.
    > > >>> Le fermier lui demande Ce qu’il fait dans la vie et le beau gosse répond:
    > > >>> – Je suis poète, poète breton de Plouaret, un troubadour en quelque sorte.
    > >>>>
    > > >>> Le fermier accepte de l’héberger dans la grange et dit à sa fille:
    > > >>> – Oh! Y ‘a un type bizarre dans la grange. Y dit qu’il est poète!
    > > >>> – Je vais voir ça, dit la fille.
    > > >>> Elle entre à petits pas dans la grange:
    > > >>> – Alors comme ça, vous êtes poète?
    > > >>> – Eh oui, je fais des vers, je joue avec les mots, je compose des rimes, …
    > > >>> Tiens, tu vas voir: Quel est ton petit nom?
    > > >>> – Moi c’est Gervaise.
    > > >>> – Eh ben Gervaise, vient ici que je te baise.
    > > >>> Il la prend , la couche sur le foin et lui fait son affaire.
    > >>>>
    > > >>> Peu après, la fille, ravie, revient voir ses parents:
    > > >>> – Il est super ce gars ! Y fait des ces poèmes !
    > > >>> La mère se décide à aller voir:
    > > >>> – Alors comme ça, vous faites de la poésie?
    > > >>> – Oui, oui! Je suis un ménestrel moderne, un troubadour …. Je sais rimer.
    > > >>> Quel est ton prénom?
    > > >>> – Moi, c’est Annick …
    > > >>> – Eh bien Annick, viens par-là que je te nique!
    > > >>> Il se rue sur elle et lui fait son affaire dans le foin.
    > >>>>
    > > >>> La mère toute émoustillée retourne à la ferme:
    > > >>> – Y m’a fait un grand poème sacré. Boudiou que c’était beau!
    > >>>>
    > > >>> Le père dit alors:
    > > >>> – Vin diou, y Faut que j’aille voir ça moi aussi!!
    > > >>> La mère et la fille lui barrent la route en criant:
    > > >>> …..
    > > >>> …..

    ……
    > > >>> – Non Hercule, N’y va pas surtout!

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  9. @ Swami

    Ben, d’un point de vue cosmologique, il a juste le Laurent en disant être arrivé après le Big Bang ^^
    Mais c’est vrai que ça n’est en rien une excuse o_O’… parce que quand même, cher Laurent, faudrait faire réparer ta montre pour être arrivé aussi en retard 😀

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  10. La première partie me fait penser à un film d’anticipation : The postman , ou le facteur devenait en quelque sorte le symbole de la renaissance de la civilisation .

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  11. Ben non, Michael n’est justement pas un salarié, mais un consultant indépendant qui gagne très bien sa vie en fourguant son expertise TIC. Comme quoi…

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  12. Ce brave Mickael est juste un salarié du ouébe, et comme tous les salariés, il croit étre acteur du systéme. C’est le but de faire croire au salarié qu’il participe à une aventure technologique et humaine.

    Quand demain, pour cause de lourdage intempestif, il devra survivre avec ses seules petites mains pour une fois, des miettes de cette merveilleuse avançée technologique qui l’enthousiasma si fort au gré de ses bulletins de salaires.

    Je serai curieux de son avis à ce moment …

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  13. @Swam : tant que le nôtre-à-nous s’appuiera sur la structure politique, financière et technique du leur-à-eux-qu’ils-ont… bof… Enfin bon, je serais au bistrot avec les copains, vous savez où me trouver 🙂

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  14. @Patrick : tu refuses aussi d’emprunter les routes nationales parce que beaucoup ont été construites à des fins militaires par des empereurs romains en s’appuyant sur leur "structure politique, financière et technique" ?

    Bon, je te laisse monter "ton réseau à toi" en dehors d’Internet, appelle-moi dès que c’est prêt, je serai au bistrot du coin :-}

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  15. @Agnés

    Ce qui revient au même. Pire, lorsquon considère ce marché des pseudos experts, consultants bidons, nouveaux escrocs patentés d’un monde de l’entreprise et ses dirigeants serpilléres avec le : toujours faire valider un projet par un consultant extérieur permet de se déresponsabiliser, avec le préserver-son-cul comme priorité absolue.

    Je réitére donc : les conseillers -surtout d’entreprises- n’étant jamais les payeurs, si ces consultants devaient survivre réellement de la technologie qu’il prone. Je suis pas sûr que ..

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  16. @Swam : nous ne parlons pas de l’empire romain, non plus. Juste des 30 dernières années. Mon grand-père m’a appris à battre le blé au fléau, ça ne sert plus à rien. Mais je sais le faire, il va falloir que je m’y fasse. "Je te laisse monter "ton réseau à toi"" : ça , je l’avais compris aussi depuis longtemps. Tant pis.

    Où tant mieux, peut-être. Je ne sais pas, en fait. Mais c’est pas bien grave non plus.

    @ti_cyrano : c’est un beau geste, ça, de soutenir les efforts des défenseurs du web. Ils en auront bien besoin. Ceci étant, je ne m’échinerai pas à expliquer en quoi ma contradiction "n’est pas" une opposition. Je ne suis "pas" l’ennemi, ne perdez pas votre temps avec moi. Je voulais juste éviter de me taire en vous regardant faire sans rien vous dire, mais je me rend bien compte que ça vous dérange.

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  17. #16 : "tant que … bof.."

    Ahhh …?? Cela signifierait-il que tant que les choses ne seront pas selon nos vœux, cela ne servira à rien de vouloir les changer ? S’assoir au bord de l’eau et attendre de voir passer –le grand soir– le cadavre de son ennemi ?

    http://petaramesh.org/post/2010/01/

    L’info donnée par Swâmi permet simplement d’apporter modestement sa pierre, sans trop se prendre le chou, et en plus ça sert et ça risque de servir de plus en plus. Bref de faire quelque chose. Illusion ? Peut-être, mais aquoibonisme et foupoudavisme à part, une brute qui marche va plus loir que deux intellectuels assis, et des fois même jusqu’à Tobrouk 😉

    Maintenant d’accord pour une westmalle au troquet, je ne supporte pas la pizza froide sur mon clavier 🙂

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  18. @Patrick : C’est pas que ça "nous dérange", mais en pratique, tu proposes quoi de concret ?

    Parce que pour reprendre ti_Cyrano, n’ayant pas moi-même (hélas) l’éclair de génie qui me permettra de refaire le monde à moi tout seul, et conscient de mes limites, je tente de la jouer "con qui marche (un peu)" plutôt qu’intellectuel assis (beaucoup)… Donc je prends les outils que je connais (un peu) même si je ne les ai pas écrits, et je les utilise (un peu) et les fais connaître (un peu). C’est une goutte d’eau de pas grand-chose, mais c’est mieux que rester sur son cul à dénigrer la mariée qui est trop moche ou trop cryptée ou trop paranoïaque ou trop en anglais ou trop en ligne de commande ou trop difficile d’emploi ou reposant trop sur une infrastructure technique capitaliste existante ou consommant de l’électricité qui est trop nucléaire…. Le tout en attendant de se faire mettre bien profond par un adversaire dont la caractéristique essentielle est de peu philosopher et beaucoup agir.

    Cela dit, je n’ai rien non plus contre la Westmalle au rade 😉

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  19. malgré quelques technophiles voyant dans le @jeansarkozypartout le destin de l’humanité, je suis daccord pour dire que la tendance est au repris social et au réel.

    d’ailleurs une xemple frappant a été ce site web, pour suicider son compte facebook, qui connu un tel engouement que facebook a dû l’interdire, pour éviter la vague de suppression de profils.
    Puisque comme on le sait, on ne peut pas se supprimer de facebook, seulement suspendre son compte pour une durée indéterminée …

    bref, direction le café le plus proche.

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  20. @Swam : "mais en pratique, tu proposes quoi de concret ?" j’ai promis aux Suiveurs de ne plus me pourrir le bloug (ni la tête) avec ça avant un bon moment, c’est pas pour envahir celui d’Agnès. Mais on y reviendra, c’est sûr. A l’Ashram, peut-être ? mais pas tout de suite, j’ai pas finit mon verre. De toutes façons, je me connais, je vous relancerais bien quand ça me démangeras trop 🙂

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  21. Autant pour moi je ne pensais pas que les commentateurs de ce blog était les inventeurs du web dans les années cinquante…

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  22. "comment cet outil peut servir à construire du collectif ?" notez bien : c’est pas moi qui l’ai dit, hein 🙂

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  23. Non, mais vous gagneriez à vous connaître, tous les deux! Je pense que vous avez des tas d’affinités.

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  24. <troll> Et ça veut dire quoi au juste « construire du collectif » en dehors d’un concept un petit poil théorique (et un tout petit peu daté sur les bords) ? Parce que tous les exemples de "collectif" que je connais, c’est rien que des trucs qui march’pa… ou qui ont marché, mais pas longtemps, juste le temps qu’on s’aperçoive que ça march’pa… Genre la durée de vie d’un collectif est inversement proportionnelle au nombre de ses membres et est de toute manère mal barrée dès que ce nombre dépasse "1"</troll>

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  25. Ce qui peut être intéressant c’est de réfléchir à comment cet outil peut servir à construire du collectif ?
    Pas seulement sur Internet mais aussi là où on vit ?

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  26. Ok, I feed the troll 30 secondes 🙂
    La question est : construire DU collectif (cad des usages), pas UN collectif (aka une secte 🙂 )

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  27. Ah oui, alors c’est un peu comme l’union de la "gauche de gauche" en quelque sorte, faut juste bien maîtriser les théorèmes shadoks, et ça le fait :-}

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  28. Ouaip, I feed aussi

    Une partie de la réponse est : avoir envie de faire des trucs avec d’autres. Pas seulement des discours.

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  29. Si, si, ça reste dans le sujet des affinités numériques. Je ne connais pas son background comme toi et ses articles m’amusent. Par les temps qui courent, tout ce qui m’amuse est le bienvenu. Voilà, voilà!

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  30. Ah ben, désolé, là, c’est gros hors sujet, je préviens, hein ! Mais pas trouvé un bête « contact », alors j’écris ousque je peux.

    Sur tes pages de signets Gogol ou Yahoo, je suis étonné de trouver des références à Sexactu & Maïa Mazaurette.

    Comme, à un moment, elle a pensé écrire sur la « séduction », & qu’elle la réduisait totalement à une affaire de fringues, confection et consommation (caricatural), et que je me permettais quelques remarques sur cette furieuse réduction, paf, je me suis fait jeter. De la bonne et bien épaisse censure (et pour commencer, par des sortes de seconds couteaux en l’absence de la cheffe, si si !). Ça ressemble pas à tes habituelles références.

    Cette Haute Personnalité n’a même pas daigné s’adresser à moi ni me répondre. Très sympa, koua.

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  31. Sur le chapitre, alors, & cent coudées (et encore, hein !) au-dessus, je trouve autrement très chouette Gaëlle-Marie Zimmermann, qui vient d’ailleurs de réagir au quart de tour à propos d’un site embrouilleur autour de l’I.V.G. (ils renaissent de leurs cendres par ces temps de droite extrême ment décomplexée…)
    http://www.journaldunepeste.fr/2010
    mais tu connais fatalement !

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  32. Par chez vous, je ne sais pas, mais par chez moi, le net et ses réseaux (Patrick, pas taper) servent beaucoup à créer du collectif, justement. Ne serait-ce que pour ne pas se tromper de bistrot à l’heure de l’apéro…Et c’est vrai que créer du collectif n’a rien à voir avec créer un collectif, groupe, secte ou autre chapelle. Ici, les réseaux permettent autant de remplir les petites salles de spectacles alternatives qu’à monter des SEL ou organiser de l’entraide concrète. Pas encore trouvé mieux ni plus rapide, à condition que cela ne devienne pas une fin ensoi mais reste bien un outil . Je ne dirai pas comme certains que "sans le net, je ne serai rien" (sic) mais, sans le net, j’aurai peut-être cherché plus longtemps et avec plus de difficultés les humains avec lesquels je peux agir dans une ville très étendue ayant perdu presque tous ses lieux naturels de socialisation.

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  33. Ben vi. Un outil tout simplement, qui ne vaut que par l’usage qu’on en fait. Intrinsèquement neutre, ni bon ni mauvais. Un peu comme l’électricité quoi, tu branches ce que tu veux quand tu veux.

    Enfin pour l’instant. La neutralité du net risque d’être sérieusement mise en cause, un peu comme si le fournisseur d’électricité voulait pouvoir choisir quels types d’appareils alimenter, et selon quelles modalités. On n’y est pas encore mais de braves gens (pas tellement en fait) y travaillent très sérieusement.

    Maintenant c’est vrai qu’on peut se passer plus facilement du net que de l’électricité. Tiens faudra que j’essaie le net sans le courant & 😎 & 😮

    Réponse
  34. @ti_cyrano : le "net" est un système, si tu veux bien m’accorder que c’est un assemblage technologique. Disons que ce n’est pas une brique de base, comme pourrait l’être l’alphabet pour le langage où les chiffres pour le calcul.

    Techniquement parlant, une brique de base est une convention. (1+1=2), par exemple, n’est pas un phénomène naturel mais un choix dans sa représentation, la mise en évidence du phénomène "naturel" de la pluralité des choses.

    De même, l’énergie électrique délivrée par une prise de courant est issue d’un certain nombre de choix conventionnels permettant l’utilisation commode d’un phénomène naturel. D’une certaine manière, la tension entre les bornes d’une prise n’est donc pas un phénomène naturel, mais l’une des représentations qu’on en a.

    Admettons que la constitution d’une brique de base puisse être considérée comme "neutre" (ce qui, dans l’histoire de l’arithmétique par exemple, est loin d’être politiquement si évident, mais passons).

    Prenons l’alphabet : une lettre est neutre, soit. Un mot, qui est un assemblage, ne l’est plus. Il revêt une "charge" qui lui donne son sens. Ce sens deviens à son tour, conventionnellement, ce qui rend cet objet manipulable dans une phrase.

    De proches en proches, tout système peut être considéré comme une suite de choix, l’adoption d’une suite de conventions dictées par des considérations qui ne relèvent pas d’un phénomène naturel mais de l’usage que l’on entend en faire. Un choix n’est donc jamais neutre. Il dépend étroitement de son contexte (social, économique, politique, etc)

    Je ne vois donc pas en quoi le net pourrait être un "système neutre". On aura beau le tordre dans tous les sens en prétendant que c’est le rôle qu’on lui assigne, son élaboration est le fruit d’une époque, d’un contexte, dont on ne pourra s’abstraire sans procéder, à minima, à la critique raisonnée d’un certain nombre des "choix technologiques" qui ont constitué ses fonds baptismaux.

    Pour mémoire : les idées qui devaient converger vers lui datent, pour certaines, de la guerre froide. Et son expansion : du début des années folles du libéralisme le plus échevelé.

    Réponse
  35. Bon ben on va pourrir un peu le blog d’Agnès quand même alors 🙂

    Aucun système n’est neutre ? Ton raisonnement me paraît cohérent et je n’ai pas de pb avec ça.

    On ne doit pas parler de la même chose en fait, toi du système et moi du service rendu, de son utilisation et bientôt de son détournement. L’outil je m’en fous, celui-là ou un autre, franchement … ça changera quoi ? Tout pouvoir, partout et de tous temps cherche à s’étendre, à détourner les systèmes à son profit et tout fait ventre. Pourquoi un net refondé échapperait-il à ce tropisme ?

    Il est question de contre-pouvoirs et de contre-mesures, simplement de cela, afin de rétablir un semblant d’équilibre, façon pâté d’alouette et de cheval. Un cheval de plusieurs quintaux, une alouette de quelques décagrammes, 1 partout c’est équilibré : on peut écrire "50 % d’alouette" sur l’étiquette. Je ne crois pas à la possibilité d’un pouvoir si parfait qu’il puisse faire l’économie de contre-pouvoirs.

    Bref la neutralité du net (de son usage OK) c’est que tout message (paquet, protocole) soit acheminé confidentiellement et sans discrimination, quelque soit l’émetteur, le récepteur ou l’objet. Comme la Poste en fait, qui elle non plus n’est pas non plus tout à fait sans vicissitudes. Peut-être d’ailleurs as-tu "voté" récemment pour la défendre, nonobstant son caractère systémique et le fait qu’elle ait été créée par Louis XI à une période de guerres de toutes températures ?

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  36. "On ne doit pas parler de la même chose en fait" ouaip. c’est sûrement de là que ça vient. 😉

    Sur le "gouvernement idéal" qui ne pourrait faire l’économie de contre-pouvoirs : alors c’est que j’ai dû mal interpréter le discours quotidien de celui qui est en place actuellement, et que l’impuissance patente des "acteurs sociaux" n’est peut-être qu’apparente, et n’est sans doute pas annonciatrice du tout, malgré les apparences donc, d’une forme somme toute assez peu nouvelle d’autocratie. Admettons. Difficilement, mais admettons.

    En outre, et pour évoqué l’acheminement confidentiel d’une information : on va vers une privatisation de la poste, me semble-t-il avoir compris. Donc, la "neutralité" bienveillante du facteur, lorsque celui-ci est un agent privé…Mais toute ressemblance avec notre sujet du jour est probablement fortuite. Admettons.

    "Pourquoi un net refondé échapperait-il à ce tropisme ?" je sais pas moi, mais on ne pourra sûrement pas le savoir si on essaye même pas, ne serait-ce que d’y penser. Enfin bon, je suis pas ingénieur, non plus. Je ne fais sans doute que me "tripoter la nouille" avec mes utopies, au fond.

    Rien de bien grave, donc.

    Réponse
  37. Rien de bien grave tu as raison. Même pas le fait que tu lises volontairement ou non de travers, ni tes figures de rhétorique consistant à faire dire à tes interlocuteurs le contraire de ce qu’ils écrivent, ni tes esquives et retours incessants. Ce n’est pas grave mais continuer la "discussion" dans ces conditions n’a pas d’intérêt.

    Je n’ai pas compris cette querelle d’allemand ni même le sujet ni ce que tu souhaites ou proposes mais ça n’est pas grave non plus. Alors je vais clore en ce qui me concerne, continuer à apporter ma modeste pierre en matière de contre-mesures de contre-pouvoirs

    http://petaramesh.org/post/2010/01/

    et te souhaiter la bonne nuit.

    Réponse
  38. Venir sur les blogues comme le vôtre, oui. Sur Fesse-le-bouc, ben…

    Quand « tout le monde » me dit que c’est « in » de faire ceci ou cela, je me rétracte comme un hérisson sans élégance.

    Invité par quelqu’un à aller sur sa page FB, je me suis quand même connecté :

    – Illico Mr FB m’a dit qu’il connaissait déjà x, y et z, des personnes de mes relations. Comme je ne lui en avais rien dit, je l’ai trouvé gonflé d’avoir cherché (et réussi) à savoir ce que je n’avais aucune intention de lui dire. Mais lui, ce qui l’intéresse, c’est de gonfler ses stats et ses dollars.

    – Mr FB m’a parlé en anglais. Je n’ai rien contre la langue de la perfide Albion, hach’ment utile quand on sort de son trou ; m‘enfin, ce sont des Français que je veux rencontrer d’abord. S’il avait mis le bouton Version française, il m’aurait suggéré qu’il avait l’intention de me respecter et non de faire de la thune à moindre coût.

    J’ai lu l’ahurissante déclaration du fondateur de FB (lemonde.fr) sur l’évolution du concept de vie privée*. Il ira loin, Dédé l’embrouille, loin avec de grosgros sousous. Mais sans moi.

    (Bon, ma fille vient passer dix jours chez moi. Elle aura le temps de m’initier au bidule. Je pourrai aller voir "mes amis". Ouvrir moi-m^me un FB ? Polop : que si j’en ai envie. Déjà que j’ai la flemme d ‘ouvrir un blogue alors que ça, ça me plairait… Et puis, déjà que je n’ai pas le temps de voir mes amis de la vie en chair et en os…)

    * En passant sur un blogue de classe verte, j’ai vu que les commentaires, ouverts à tous, regorgeaient de mots d’amour entre parents et enfants. J’ai laissé un message, poli et tout, pour suggérer aux responsables du blogue de mettre en accès privé ces commentaires qui ne regardent que les personnes concernées (famille et amis) : c’est mon commentaire qui a disparu.

    Réponse
  39. @PMB : « passant sur un blogue de classe verte, j’ai vu que les commentaires, ouverts à tous, regorgeaient de mots d’amour entre parents et enfants. J’ai laissé un message … pour suggérer … de mettre en accès privé ces commentaires … : c’est mon commentaire qui a disparu. »

    Un grand classique du genre, toujours aussi savoureux :-}

    Malheur à celui par qui le scandale arrive !

    Nul moins que ces braves en-saignant qui passent leurs journées à corriger nos gosses, n’aime être corrigé à son tour…

    Entre le crétin qui effacera la critique d’instinct, sans chercher à comprendre, juste parce que c’est une critique… L’abruti qui la fera disparaître sous le tapis y redoutant une possible menace de procès ou de mise en cause de responsabilité… Et celui qui trouvera inimaginable qu’on pense seulement à critiquer un truc "fait bénévolement et sans penser à mal"…

    Réponse
  40. @Swam : "Et celui qui trouvera inimaginable qu’on pense seulement à critiquer un truc "fait bénévolement et sans penser à mal"…" pas mieux 😉

    Réponse

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