Ce n’est pas parce que j’ai quitté l’antre de l’ANPE que je perds de vue ce qui s’y trame. J’ai juste l’avantage d’avoir changé de point de vue et quelque part, de m’être sortie la tête du guidon.
Action – réaction.
Plus la chasse aux chômeurs s’intensifie, plus ces derniers se défendent pied à pied. Et ils ont bien raison. Nous avons bien raison. Parce que même si je suis en "reprise d’activité", je me sens toujours concernée. Chômeur un jour, chômeur toujours…
Le grand truc en ce moment dans la lutte contre le rouleau compresseur du moins-disant social, c’est les discriminations. Et là, ça y va bon train : trop étranger, trop vieux, trop jeune, trop femme, trop gros, trop diplômé, pas assez… On n’a que l’embarras du choix en matière des discriminations à l’embauche, à tel point que cela en devient un peu paradoxal, voire un chouia suspect. Il y a tellement de catégories discriminantes que bientôt, il deviendra difficile de ne pas entrer dans l’une ou l’autre, qu’il sera impossible de ne pas subir SA discrimination à soi tout seul.
Du coup, les chômeurs contre-attaquent en montant des collectifs liés à la discrimination à l’embauche. C’est justifié. C’est nécessaire. Mais est-ce vraiment la bonne manière de s’y prendre?
La catégorisation de la défense des chômeurs me semble être une impasse pour l’idée même d’un mouvement uni des chômeurs/travailleurs.
On peut continuer à se dire qu’on est au chômage parce qu’on est femme, vieille, unijambiste, grosse et bigleuse, ce qui occulte l’aspect problème global économique du chômage au profit d’une sorte de responsabilité individuelle, de problème de petites cases.
Or, le chômage touche tout le monde, avec une belle indifférence démocratique. Le fait que je n’ai pu trouver de boulot en 3 ans de recherches actives, volontaires et bien calibrées (je parle de mon nombril, mais il se trouve que je ne suis pas la seule de mon acabit) me laisse penser qu’il ne s’agit pas d’une question de profil, mais bien de chaises musicales : 34 ans, qualifiée, avec expérience, j’ai le profil même de ceux qui sont hautement employables et qui devraient, peu ou prou ne pas être concernés par le chômage.
Pour moi, la seule variable réelle d’employabilité dans un contexte de raréfaction VOULUE du travail, c’est la soumission, la servilité : "oui, je trouve qu’un SMIC, même partiel, c’est très bien pour moi, oui, je suis content de bosser loin de chez moi et je n’ai pas de vie privée, oui, j’aime faire des heures sup non payées, merci patron de me donner un boulot intense et mal payé qui m’évite de réfléchir à l’absurdité de la situation".
Avec ce type de mentalité, tu es content de bosser pour 400 €/mois et c’est tout ce qu’ils demandent en face. A ce moment-là, jeune, vieux, femme ou pas, ils s’en foutent, ce qui compte VRAIMENT, c’est le niveau de prise en charge de ton salaire par l’État.
Je connais un endroit en plein recrutement. Des gens sympa. Tendance vieille gauche. Ils hésitent aujourd’hui entre 2 candidates (pas spécialement le profil du poste, mais est-ce bien grave?) : une nana de 57 balais, prise en charge à 70% et une nana de 24 balais, prise en charge à 90%. La nana de 57 convient un peu moins mal au poste, mais si seulement sa prise en charge….
En fait, qui vous êtes, ce que vous avez fait, ce que vous savez faire, la majorité des employeurs s’en foutent. Le seul truc qui compte, c’est combien vous allez coûter, c’est à dire : à quel point ils vont pouvoir optimiser le fric qu’il vont se faire sur votre dos, votre labeur!
Le reste (les compétences, les profils et tout ça), c’est surtout pour amuser la galerie et occuper les chômeurs à lutter entre eux.
Aussi, quand on commence à voir les choses sous cet angle, on commence à comprendre que les stages CV + Lettre de motivation, c’est plutôt de l’ordre de la fumisterie et de l’occupation/contrôle de la masse des sans-emploi. Un bon CV, en fait, c’est surtout : très disponible, très désespéré, pas gourmand pour un sou, et si possible, avec la liste des aides et des contrats spéciaux pour lesquels on est éligible.
Bien sûr, il est plus rassurant de trouver une raison précise au fait d’avoir été éjecté d’un énième recrutement, plutôt que de se dire qu’on l’on subit juste la loi du nombre. Car, fondamentalement, ne pas avoir une part de responsabilité dans son état de chômeur, c’est aussi se rendre compte, horrifié, que l’on ne dispose d’aucun levier pour changer cet état de chose, pour améliorer sa situation. Que le volume ou la qualité des candidatures que l’on envoie n’a pas d’incidence, que l’on dépend juste du bon vouloir d’autrui, et que seule sa désespérance pourra faire la différence.
A te lire on constate que tu confonds, avec verve, plusieurs éléments.
Tu amalgames discrimination et sélection. La discrimination est condamnée par la loi: couleur, taille etc, les critères intrinsèques au corps, à l’origine ou aux opinions.
Diplome, expérience, etc : critères de sélections, je ne vois vraiment ce qu’il y a deblamable ici.
Age : critère de sélection à cause de plusieurs lois à la cons : pénaliser les entreprises qui licencient des personnes agées de plus de 50 ans = surtout ne pas les embaucher (c’est une évidence). En plus, rémunérer à l’ancienneté, ne favorise pas ceux qui s’investissent, et favorise les plans de licenciement avant 50 ans (juste avant)….
En Angleterre ou aux USA, le CV n’existe pas. L’employeur à un besoin, il embauche et la personne fait ses preuves, ça marche, elle reste, ça ne marche pas, elle s’en va. En France, embaucher, c’est un mariage ou le divorce pour l’employeur n’existe pas. Il n’a pas la droit à l’erreur, alors il sélectionne, il hésite, faut pas qu’il se trompe. Certaines réflexions sur le CNE y dénonçaient le sadisme des patrons, d’autre le droit à licencier. Personne n’a dit qu’avant de licencier , il faut embaucher. La mentalité en France préfère qu’un emploi soit une obligation pour l’employeur, plutot qu’un choix. ON AFFIRME DONC QUE L’EMPLOYEUR A DES EMPLOYES PARCEQU’IL NE PEUT LES LICENCIER, ET NON PARCEQU’ILS SONT NECESSAIRES A L’ENTREPRISE. D’autres sytèmes sont possibles, d’autre systèmes marchent mieux.
Tu as un autre problème avec le monde : tu voudrais qu’il tourne selon ta vision. Le monde tel qu’il est, est tourné vers ton malheur, il t’en veut personnellement.
Si je peux te donner un conseil: bouffe le ce monde, défonce toi, concquiert des parts de marché, bouffe ces salauds de capitalistes à leur propre jeux.
Si tu dis que tu ne peux pas, alors c’est à cause de toi qu’il est comme ça le monde.
Vrou, me voilà propulsée responsable de l’état du monde… je n’en espèrais pas tant. Quant à mon malheur… je ne me sens pas malheureuse, je m’utilise comme exemple, l’illustration que quelque chose ne tourne pas rond. Parce qu’il n’y a pas de raisons objectives à ce que des personnes motivées, compétentes, volontaires, expérimentées et dans la pleine force de l’âge ne puisse trouver un emploi. Et je ne suis pas du tout l’exception qui confirme la règle. Je ne suis qu’un petit grain de sable sur la plage.
Sinon, j’aime bien l’histoire de licencier permet d’embaucher. Comme si faciliter le divorce nous fait nous jeter sur le mariage. A moins qu’il ne s’agisse juste que de faire « tourner » la pénurie d’emploi. L’extension du jeu des chaises musicales à ceux qui se pensaient à l’abri…
Sélectionner, n’est-ce pas là l’essence de la discrimination? Discriminer, dans le sens de trier, différencier? Faut-il sélectionner? Oui, mais qui et comment, dans quel but et selon quels critères? Les critères, voilà la clé. Voilà ce dont je parle. On nous focalise sur certains critères (formation, expérience… etc) et on nous choisit/trie/sélectionne/exclut sur d’autres (coût, docilité, interchangeabilité).
Cher free tibet,
Vous dîtes « En France, embaucher, c’est un mariage ou le divorce pour l’employeur n’existe pas. Il n’a pas la droit à l’erreur, alors il sélectionne, il hésite, faut pas qu’il se trompe. », mais en France, comme ailleurs, il existe une période d’embauche (un à deux mois) qui généralement permet de se faire une idée précise de la personne que l’on a embauchée et de ses capacités. En cas de mauvaise surprise (pour l’employeur), il suffit de dire « c’est fini », come ça, du jour au lendemain, sans même avoir à se justifier. Il me semble donc que vous exagérez à peine un peu, non ? A cet égard, le CNE propose aux employeurs d’abuser de leur situation avantageuse sur le marché du travail. On ne peut passer sous silence le fait que de nombreux patrons vont utiliser cette période de deux années d’essai comme d’autres ont utilisé les CDD à répétition ou l’interim en continu. Juste avant le terme des deux ans on vire la personne et on en embauche une autre ou on reprend la même après un mois ou deux. Ce sera légal mais ce sera aussi un contournement de l’esprit de la loi. Enfin, du moins, je me permets de l’espérer. Pour ce qui est de licencier un employé, il suffit dans la plupart des cas, et les employeurs le savent bien, de donner un motif et respecter certaines formes. Les rares obstacles (bien éphémères) que la loi peut faire aux licenciements ne posent pas de problèmes aux petits patrons (ceux des PME, ceux qui souvent bossent avec leurs employés et parfois même plus qu’eux), mais ces rares obstacles peuvent ennuyer quelques grands patrons qui souhaitent virer du personnel pour faire monter le cours de l’action de leur compagnie sans même proposer un plan de reclassement.
Vous dîtes « La mentalité en France préfère qu’un emploi soit une obligation pour l’employeur, plutot qu’un choix. », mais je pense que la mentalité en France veut que l’on n’oublie pas qu’un emploi, même s’il est un contrat entre deux personnes est un contrat très particulier, en ce sens qu’il est le moyen de survie d’une des deux personnes. Et donc, par tradition, l’employé, malgré l’air du temps, se trouve encore quelque peu défendu par la loi dans certaines situations. En contrepartie, il a lui aussi des obligations à l’égard de son employeur.
Vous dîtes « Tu as un autre problème avec le monde : tu voudrais qu’il tourne selon ta vision. Le monde tel qu’il est, est tourné vers ton malheur, il t’en veut personnellement. Si je peux te donner un conseil: bouffe le ce monde, défonce toi, concquiert des parts de marché, bouffe ces salauds de capitalistes à leur propre jeux. Si tu dis que tu ne peux pas, alors c’est à cause de toi qu’il est comme ça le monde. », mais beaucoup de gens n’aiment pas le monde tel qu’il est, même s’il ne savent pas exactement ce qu’ils souhaiteraient à sa place. Sans doute savent-ils au moins dans quel sens il désirent que les choses changent, vers où le curseur devrait être poussé. La plupart d’entre eux pourtant se plient au monde au mode de fonctionnement de ce monde et tentent de s’en sortir comme ils peuvent, même s’ils n’ont aucun désir de conquête, de domination ou de concurrence. Il peut même arriver que certains rêvent d’un monde ou vivre non pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres, un monde où chacun aurait sa place, ni au-dessus, ni en-dessous, mais tout simplement à côté. Quant à votre dernière phrase, vous semblez nous dire que si l’on ne se conduit pas avec la plus féroce agressivité pour écraser les autres, alors nous sommes responsables du monde tel qu’il est. Je suis désolé mais je crois fermement le contraire : si le monde est encore vivable, c’est en grande partie à ceux qui refusent le jeu, qu’il le doit.
« si le monde est encore vivable, c’est en grande partie à ceux qui refusent le jeu, qu’il le doit. »
Ca c’est bien vrai.
je souscrit a 100% a ce que dit agnés .
« les a priori de la sélection professionnelle » + d’autres travaux de Emmanuel Marchal… (comparatifs historiques, et avec d’autres pays européens) à lire, notamment. Des préjugés et des compétences… Je partage les propos de « le caillou dans la chaussure » : que la période d’essai, c’est pas fait pour les chiens ; qu’il y a (avait !) de multiples voies très légales de licenciements avant le cne. Sinon, que – par ailleurs – licencier à tout va est parfois sinon souvent un symptôme de mauvaise gestion de l’entreprise (recrutement, organisation, relations humaines, positionnement commercial, etc). Que licencier c’est remettre l’autre en cause et pas les dysfonctionnements qui resteront (à la base de beaucoup de problèmes corollaires au licenciement de tel ou tel) ; et que légaliser les sorties sans en officialiser de motif (cne), légitime ces sorties sans essai de remise en cause collective, hiérarchique, partenariale… sans recherche de réponses globales et adaptées concernant certaines des boîtes qui fonctionnent mal (car pas de moyen d’études statistiques, sinon par des audits, coûteux).
Au fait Agnès, toi la grande revendicatrice, la grande défenseuse des luttes syndicales, des petits contre les grands etc… pourquoi tu dis rien sur le scandale de la SNCM ?
Il parait que les syndicalistes de la SNCM ne voulaient pas du tout privatiser la SNCM pour que les comptables ne foutent pas leur nez dans la comptabilité et révèlent que le syndicat était corrompu.
Qu’est ce que je rigole quand même.
Tous ces syndicalistes à la télé crier leur amour pour le service public, la continuité territoriale, la lutte contre le capitalisme et le profit qui gangrène le monde, mais qui sont des corrompus qui profitent de l’argent public pour s’engraisser.
Mouhahahahaha
J’ai rarement autant ris à la lecture de cet article
Article Le Monde et les commentaires des lecteurs Commentaires
lecailloudansla chaussure, tu fais exactement ce que je dénonce : un procès d’intention. Le CNE n’est même pas encore mis en place que tous « les honnnêtes gens bien pensant » , dénopncent déjà l’horreur de ces salauds d’employeurs (dans ce cas gérant de TPE) qui ne veulent qu’une chose :LICENCIER. Dites moi les intellectuels : combien d’entre vous êtes aller voir un artisan ou autre gérant de TPE pour vois comment que ça se passe?
Si tu penses qu’un employeur va systématiquement virer son employé après 2 ans de boulot, tu ne dois vraiment pas avoir une bonne opinion des emplois tenus dans les TPE.
Et bien dis toi une chose, quand un gérant de TPE unipersonnelle (sans salarié) embauche son 1er salarié : 1 ça double ses charges, comme ça du jour au lendemain, alors faut que l’employé cartonne tout de suite. 2 cet employé très souvent possède un pouvoir très important (environ 50% de la force productive), si jamais il est un peu moins motivé ou un autre problème baisse sa capacité de travail (surtout après 2 mois de période d’essais) : pouf par terre la boite. 3 – Si jamais l’employeur et l’employé , pour une raison ou une autre se prennent la tête, perte de confiance, fin de l’entreprise: la perte de confiance n’est pas une cause de licenciement.
Pour la dernière phrase, très belle tintée d’idéalisme et d’utopie, désolé de te décevoir, mais le monde n’est surement pas le jardin d’eden, et ne peut pas l’être, parceque tout simplement il est peuplé d’humain. Et l’humain ne fait pas confiance à son prochain, comme toi avec les employeurs que tu condamnes a priori. Tu contribues à entrenir ce système que tu dénonces. En 1936, il y avait une tout petite minorité de gens qui voulait intervenir pour clouer A. H. car il enfreignait les règles, et en face de très nombreuses personnes qui ne voulaient que rien ne bouge, rien ne change disaient : » il faut donner une chance à M. HITLER ». Les derniers ont gagné a ujeu de la démocratie, et la démocratie à disparue.
Si le monde est encore vivable, c’est grâce à tout ceux qui contribuent à ce que vive la liberté.
Ca m’amuse de voir Alain, le grand patron fier de son apport philantropique à la société, s’en prendre aux méchants syndicats qui font des méchantes caisses noires.
La SNCM, c’est comme les autoroutes. Il faut les privatiser vite… très vite. Et les refiler au privé. En particulier pour la SNCM à un fond de pension, organisme philantropique qui malgré les grèves accepte de prendre en charge une société qui doit péricliter dans les semaines à venir. Mais on oublie un peu vite de préciser qu’un fond de pension, c’est ce genre de sociétés qui n’investissent que là où il est possible d’avoir une croissance des bénéfices à deux chiffres. Et que finalement, si c’est possible, pourquoi est-ce qu’on nous dit que la société doit être bradée parce qu’elle est proche du dépôt de bilan ? A part pour briser les derniers restes de cette chose qui est si méprisable dans la bouche de certains… le syndicalisme.
C’est la même chose pour la privatisation des autoroutes… sauf que là, il va être difficile d’organiser une campagne de dénigrement des syndicats… il n’y en a pas…
Et ceux qui vont s’en foutre pleins les poches… des millions… des milliards… beaucoup plus que les petites caisses noires de petits syndicats… beaucoup plus que les recettes de restauration des bateaux… ce ne sont pas les salariés qui vont se retrouver au chômage très bientôt… mais ce sont les nouveaux actionnaires de ces sociétés qui comme par miracle vont retrouver une excellente santé financière dès l’année suivante de leur rachat.
J’ai mal au ventre de lire ces campagnes de dénigrement tellement faciles… C’est tellement facile de s’en prendre à ces choses quand on a le pouvoir des journaux, le pouvoir des télés, le pouvoir tout court… C’est tellement facile de ne présenter qu’une seule facette des choses.
Et en fait, malgré tout ce que je peux dire… Ca a un avantage cette facilité… Ca devient ensuite vraiment très facile de reconnaître les médiocres… car ce sont les premiers à relayer ces aneries en se les appropriant.
Merci Agnès pour cette façon si synthétique de présenter les choses…
Piquer dans la caisse c’est illégal que tu sois de gauche de droite, syndicaliste ou actionnaire. Il y a des règles à respecter et elles sont valables pour tous.
Ensuite justifier le fait de piquer dans la caisse sous prétexte que les actionnaires auront moins d’argent à se partager, c’est de la pure démagogie.
J’ai un voisin qui a une Mercedes SLK qu’il utilise le week-end pour aller à Deauville.
Puisqu’il l’utilise qu’une fois par semaine, je vais l’utiliser en semaine.
Un autre voisin gagne 2 fois plus que ce qu’il a besoin pour vivre, je vais lui piquer le surplus.
Un de mes clients à une fortune sur son compte qu’il veut pas l’utiliser, demain je vais la réquisitionner pour m’acheter un appart à Chamonix.
C’est n’importe quoi ton argument et surtout illégal.
Faut vraiment être bien idiot pour sortir ce genre d’arguments.
A part le scandale SNCM, il y a le scandale ENRON ou j’ai également beaucoup ri.
La différence entre les gauchistes de ce blog et moi, c’est que je respecte la loi et que je défends pas une communauté ou un groupe quand ils commettent des actes illégaux.
Ce côté systématique que les gauchistes ont de se défendre même quand ils sont dans la totale illégalité ou qu’ils ont torts, c’est de la grosse connerie.
Les gens de ENRON ont été jugés et lourdement condamnés. Ils ont triché, ils ont payé.
C’est valable aussi pour les syndicalistes qui abusent de leur situation et ils sont indéfendables.
Je pensais respecter la loi aussi…
Sur la SNCM… j’en sais sûrement moins que n’importe qui d’autre. Je trouve juste qu’il s’agit d’une formidable coïncidence que l’on tombe sur cette histoire de détournement d’argent si opportunément, just in time.
Quelqu’un qui pique dans la caisse est un voleur. Un syndicat qui pique dans la caisse est un double voleur, en ce qu’il spolie encore plus les travailleurs qu’il est sensé défendre. J’ai juste un peu plus de compréhension pour des gens qui brassent l’argent des autres à longueur de journée et à qui on ne concède pas un salaire suffisant pour survivre. Ce sont des voleurs, mais ils ont des circonstances atténuantes. Quant aux voleurs de la SNCM, je ne peux rien dire : on a un article du Parisien au conditionnel et c’est tout. S’il y a traffic, il y a spoliation de ceux qui ne participaient pas. Mais cela doit-il faire oublier la lutte de certains autres? Je ne le pense pas.
Toujours cette façon systématique d’accuser les actionnaires de tous les sales coups tordus et de faire passer les syndicalistes pour de anges.
Il y a jamais eu de nuance sur ce blog et quand c’est embarrassent, on passe sous silence. Pire que dans un régime communiste.
Il y a pas de « just in time » ni de coïncidence ou de complot.
Les nouveaux repreneurs ont voulu connaître le bilan comptable de la SNCM pour savoir comment le CA est réparti.
C’est tout à fait normal qu’un nouvel repreneur s’intéresse de près à sa nouvelle acquisition, ça serait une grave faute professionnelle de ne pas le faire.
C’est la qu’il découvre que le tiers du CA n’existe pas.
Par conséquent l’argent est bien parti quelque part, mais ou ?
Telle est la question.
Ca se trouve, ce ne sont pas les syndicalistes, mais un parti politique ou les indépendantistes corses, ou la mafia marseillaise.
Qui a le plus intérêt à ce que la SNCM vache à lait ne soit pas privatisée ?
Quoi qu’il en soit, c’est l’argent du contribuable qui a été volé et défendre les voleurs sous prétexte que c’est toujours mieux que l’argent aille dans la poche des actionnaires, c’est une grosse connerie.
Alain : si ce blog de gauchiste t’ulcère tant… pourquoi reviens-tu?
Ca me fait penser à tous ces libéraux qui crachent sur la France… sans pouvoir la quitter 🙂
Contrairement à tous les gauchistes de ce blog qui se prétendent ouvert d’esprit sans préciser qu’ils le sont uniquement avec les gens qui ont les mêmes idées qu’eux, moi je lis toutes sorte d’idées.
Je ne suis pas ici comme certain pour faire du prosélytisme politique en dénigrant systématiquement les mêmes et en défendant toujours les mêmes même quand ils ont torts.
Que ce soit derrière les syndicalistes de la SNCM ou les patrons de ENRON, il y a toujours des hommes qui cèdent à la tricherie, à la corruption et volent.
Les syndicalistes de la SNCM, de la SNCF ou de EDF qui manquent à leur obligation de service public en faisant grève quand ça leurs chantent (comme par hasard pendant les périodes scolaires) desservent la cause qu’ils sont sensés représenter et doivent être sanctionnés tout comme le PDG de ENRON.
Mais bon, les gauchistes de ce blog persistent à penser que les syndicalistes sont forcément des anges gentils et les actionnaires de méchants sanguinaires.
On ira pas loin avec ces axiomes.
Quand une personne s’arrime à une discussion en appelant à son secours le führer, le communisme (le « soviétisme », le « castrisme », le « maoïsme » devrait-on dire mais c’est vrai que l’ennemi n’a qu’un visage, c’est plus simple) et d’autres choses peu réjouisantes pour confisquer la parole d’autrui sur les bases d’une rhétorique quelque peu usée, j’ai quelques doutes quant aux arguments qu’il prétend convaincants pour défendre la fable du renard libre dans le poulailler libre. Tout idéal de société conduit irrémédiablement au totalitarisme, qu’il soit « communisme » ou « libéralisme » (le libéralisme peut se prétendre comme une non-idéologie, il utilise les mêmes ruses, les mêmes articulations, les mêmes mécanismes que toute autre, il est juste un peu plus subtil en s’affirmant tel)…
Loin de moi l’idée de défendre les « syndicalistes » et les systèmes de « caisses noires » illégales. J’aurais juste voulu essayer de faire germer dans ton cerveau manichéen l’idée que tu es peut-être victime du syndrôme de la paille et de la poutre…
Il est facile de dire « Houuuuu ce syndicat y fait des choses illégales » (en général il pratique une certaine forme de redistribution, mais y-a pas de preuves alors on va se taire) et ensuite d’oublier comme par enchantement tout le FRIC qu’une société privée va se faire grace à l’élimination de ces syndicats.
Ce n’est pas parce qu’un syndicat fait des choses illégales que le syndicalisme est à foutre à la poubelle et qu’il faut en plus brader une société d’état à ses petits copains.
La solidarité est à la base de la société… et à systématiquement applaudir à la destruction de toute forme de solidarité, c’est la société qu’on détruit.
En gros Alain, tes raisonnements me font peur.
Je suis assez d’accord avec l’intervenant au pseudo improbable (Avec ou contre nous ? Désolé, j’ai à faire…) et c’est bien pour cela que j’ai du mal à adhérer à une chapelle. J’ai une tendance lourde à l’altermondialisme (si, si, j’vous jure!), mais, comme tout mouvement, il a tendance à se radicaliser, et du coup, ces derniers temps, j’ai eu tendance à prendre des distances.
Suis-je gauchiste? On dirait. Mais, en moyenne, Alain (Juppé? hihihihihi) peut s’exprimer ici assez librement et même si ses idées sont à 100 lieux des miennes, je trouve un peu facile de prétendre qu’il ne dit que des conneries.
SNCM : une affaire compliquée dont il difficile d’avoir tous les tenants et aboutissants :
La CGT porte plainte pour diffamation contre le Parisien
Les requins tournent autour de la SNCM ou comment le montage financier de la cession du truc est carrément inique (je rappelle que le SNCM est bien public, il s’agit donc de notre patrimoine financier commun, financé par nos impôts et que l’on s’apprête à brader pour 3 balles.)
et surtout : La fugue superbe du Pascal Paoli, article qui explique en quoi le projet de cession de la SNCM est un scandale, ce qui du coup approte un certain éclairage sur les actions des marins.
Bref, ça sent bon le marigot, tout ça.
A voleurs, voleurs et demi!
Mais on peut aussi parler du sujet du billet, à savoir de la mise en compétition ridicule des chômeurs les uns contre les autres sous prétexte de discrimination… Diviser pour mieux régner, en sorte, et tuer dans l’oeuf toute idée de mouvement unitaire chômeurs/salariés.
Non mais creusez la un peu Alain cette histoire de caisse noire qu’on rigole citez vos dépèches AFP en entier en particulier la fin avec la patron de la Connex qui dit de lui même que ce sont là de ‘prétendues informations’ qu’il ne connait pas ces experts et que aucun des deux repreneurs n’a mandaté d’experts par exemple.
On peut compléter avec le 20 minutes d’aujourd’hui qui nous apprend que « selon le secrétaire CGT du CE 6,1 millions d’euros ont été réalisés sur les ventes à bord pour l’été 2005 soit 200 000 euros de plus que prévu. »
Par contre ça ne m’étonne pas de ne pas vous voir parler du prix ridicule de rachat dont bénéficie ce gentil monsieur de la Connex et des coïncidences charmantes que sont ses amitiés.
Mémoire sélective ?
Qu’il est difficile de débattre en toute objectivité. Ce blog, comme tous les autres, dont le mien, est centré autour des idées de son auteur. Personne, sans doute, ne peut être à 100% d’accord avec Agnès, sur tous les sujets. Il est donc facile de lui reprocher de ne pas parler de la SNCM, ou de trop défendre le syndicalisme… Peut-être même que sa position, comme la mienne, comme les nôtres, est parfaitement irréaliste et inapplicable dans le monde réel. Une utopie de plus. Mais qu’importe, c’est en lisant ces blogs, en lisant les commentaires d’Alain, de Free Tibet, de Marzi, qu’on se forge une vraie opinion.
Bref, grâce à Agnès entre autres, le débat existe, la réflexion avance. Essayons chacun d’avancer de vrais arguments sans verser dans la mauvaise foi.
Cher free tibet,
Je ne souhaite pas t’énerver à peine je commence mais tu me lis mal et tu me prêtes des propos (ou des intentions) qui ne sont pas les miens. Peut-être connais-tu mes intentions profondes mieux que moi-même mais nous ne pourrons pas discuter sans respecter la parole de l’autre. Je ne fais aucun procès d’intention mais j’essaie de prendre aussi en compte une dimension de la loi sur le CNE particulièrement ignorée par ses promoteurs. Cette loi donne à l’employeur, déjà en position de force vis-à-vis de son employé, une puissance supplémentaire. Je ne dis nullement que les patrons sont tous des salauds mais je dis que certains ont tendance à profiter du pouvoir que la loi leur donne, et je le comprends. Je n’ai jamais dis que l’employeur allait systématiquement virer ses employés tous les deux ans, mais la loi lui permet de le faire. Comme certains usent et abusent des CDD et de l’intérim pour des postes fixes, je pensent qu’ils saisiront les opportunités que le CNE leur offre. J’ai des amis qui ont monté leur boîte et qui sont à leur compte. Ils bossent comme des malades pour faire la tourner (parfois difficilement). Certains ont pu embaucher, d’autres non. Certains ont dû licencier. Mais aucun d’entre eux a choisi de ne pas embaucher alors qu’il y avait du travail et que le besoin s’en faisait sentir. Quant à mon « idéalisme », je peux te rassurer, tu ne me déçois pas. Je sais comment va le monde. Je connais sa violence, sa brutalité et parfois sa barbarie. Pour autant, même si je ne suis pas certain que tout cela changera un jour, je ne peux pas me résoudre à en accepter ses mauvais côtés, ni à les aimer. Et encore moins à contribuer à les augmenter ! Je ne comprends pas l’allusion à Hitler. Cela signifierait-il que le changement et l’action sont toujours positifs ? Si c’est cela que tu veux dire, c’est une grosse erreur et les contre-exemples foisonnent. Si ce n’est pas cela, je ne vois pas le sens de ta réflexion. Tu dis enfin « Si le monde est encore vivable, c’est grâce à tout ceux qui contribuent à ce que vive la liberté. » La liberté est essentielle, mais elle ne suffit pas à rendre le monde vivable pour tous. Seulement pour certains. La liberté doit au moins s’accompagner de la responsabilité. Ce que je veux dire par là, c’est que la seule liberté conduit à un monde où l’égoïsme dicte sa loi. Alors que si chacun est prêt à assumer ses actes, à être responsable d’eux dans le regard des autres sans en avoir honte, on ne demande qu’un petit effort à chacun et le monde ne peut que mieux s’en porter.
sur le CNE :
un exemple
un autre exemple et des tas de témoignages dans les commentaires
no comment
Pour Alain « Les gens de ENRON ont été jugés et lourdement condamnés. Ils ont triché, ils ont payé. »
Ah bon? L’escroc qui dirigeait worldcom a pris 25 ans, c’est vrai (appel en cours…). le comptable d’enron a pris 5 ans après négociation. Lay sera peut être jugé en 2006. Mais le reste? Et les ex arthur andersen »? Comme le font les criminels en fuite, les sociétés concernées changent de nom pour se faire oublier…
Parmalat, worldcom, enron, elf, halliburton…
Des dizaines de milliers de gens ont été spoliés, volés. Ils ne reverront jamais leur argent. Les familles des coupables continuent de vivre grassement avec les millions extorqués.
On ne peut pas parler là de justice, de rétribution, d’apaisement. Ce n’est que poudre aux yeux, paiement par lampistes, bouc emissaires.
La manipulation des comptes est une pratique très courante, il ne se passe pas une semaine sans que l’on apprenne une nouvelle arnaque, telle celle du parfumeur français…
Pourtant, la délinquance « en col blanc » est bien plus grave et préjudiciable que la totalité des « incivilités » dont la presse (propriété desdits délinquants) nous rabat les oreilles. Fraude fiscale, délits d’initiés ou manipulation de bilans coutent des millions, ou plongent des milliers de gens dans la misère. Il n’y a aucune mesure entre la nocivité de cette délinquance et la réponse judiciaire.
Ils sont effrayants ces témoignages. (mais on va apprendre dans un prochain numéro du Parisien que la caissière piquait dans la caisse et finançait le terrorisme balouchistanais)
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2473
C’est tout bonnement effrayant. Je n’avais pas vu les choses sous ce jour là. J’en ai du mal à respirer tellement ça me file les j’tons.
Aujourd’hui, j’avoue avoir du mal à me dire que je pourrais devenir salarié. J’envie mon indépendance… mieux, je sais que certains de mes clients sont « à ma merci »… dans la mesure où leur informatique est « à ma merci » et que les développements qu’ils attendent de moi vont conditionner l’amélioration de leur organisation (j’ai certains clients vraiment très mal organisés…).
Mais être salarié non-qualifié dans une petite société avec le CNE… déjà sans, c’était la galère… mais avec, c’est l’esclavage assuré.
Comment peut-on maintenir un semblant de cohésion social quand le seul espoir pour la majorité de la population, c’est SMIC au bout de 20 ans de carrière ?
héhéhéhé, en voilà une bonne question!
On criminalise la pauvreté, on agmente le pouvoir de la police, on colle les syndicalistes en taule et on fait en sorte que la télé continue de ronronner partout.
« je trouve un peu facile de prétendre qu’il ne dit que des conneries. »
Agnès : je ne dis pas qu’il ne dit que des âneries ni pour qu’il s’adonne au silence, je précise simplement que la forme de rhétorique qu’il emploie est celle, assez classique, utilisée par des personnes défendant une idéologie coûte que coûte sans distance critique (comme les fameux « mais c’est anti-communiste ! », « anti-patriotique » etc..). C’est une nette tendance chez Alain, il tente de s’approprier le débat ou le clore en plaçant des épouvantails qui serait une limite à toute pensée, cela ne peut qu’éveiller une forme de méfiance quant à son apport au débat et c’est cela que je tenais à signaler.
Exemple : « Mais bon, les gauchistes de ce blog persistent à penser que les syndicalistes sont forcément des anges gentils et les actionnaires des méchants sanguinaires. » On ne peut pas dire qu’il brille par son goût de la nuance, quelque soit l’argument ammené il ne sera pas écouté mais aligné d’emblée à cette position prise, exprimée ci-dessus. Pour lui rendre justice, c’est évidemment interchangeable : « Mais bon, les libéraux de ce blog persistent à penser que les patrons sont forcément des anges gentils et les employés des méchants sanguinaires. »
Juste pour completer sur le theme « Le PC et la CGT c’est le bien », un petit rappel concernant les pratiques douteuses chez EDF:
Ben mince alors… y’aurait des gens malhonnetes aussi à gauche ? 🙂
Free tibet,
(Veuillez me pardonner Agnès mais faut que ça sorte).
Vous prétendez défendre quelles valeurs ? Vous en arrivez en moins de deux à hitler et la seconde guerre mondiale. Le point godwin est déjà atteint sans que voys ayez dit quelque chose de solide. Ah la prétendue défense de la démocratie et le combat d’avant-garde que personne ne voit sauf vous bien entendu. Tout cela n’est pas très sérieux. Vous ne connaissez pas le monde de l’entreprise. Vos exemples ne tiennent pas la route. Les employeurs et les employés savent très bien que le CNE, est un piège qui servira pour les élections de 2007.
alphadogme a dit : « Les employeurs et les employés savent très bien que le CNE, est un piège qui servira pour les élections de 2007 ».
le CNE est une étape supplémentaire vers la précarisation globale. avant cela, nos élites ont créé les CES (cdd de 6 mois à temps partiel en secteur non marchand, la « perle » de la précarité), les CEC (idem au CES mais sur 12 mois renouvellable 5 fois à 80% smic), les CEJ (sur 5 ans), j’en passe et des « très bons ». en vingt ans, nos élites n’ont défriché aucune politique économique, aucun projet de relance, ou même d’expérimentation.
alors croire que ça va se jouer aux prochaines élections, c’est naïf : nous aurons des tenants de la précarité du travail, de la mondialisation et de la privatisation au 2ème tour. ce n’est pas un voeux, juste un constat. à droite comme à gauche, la seule réponse au chomage depuis 20 ans c’est la précaité de l’emploi, hier public (CES, CEC,CEJ, etc), aujourd’hui privé (CNE).
un mot concernant la discrimination à l’emploi : agnès a dit « Alors on se raccroche à l’idée intéressante que l’on est discriminé pour telle ou telle caractéristique secondaire, occultant de fait que le chômage de masse est la forme la plus implacable et la plus brutale de discrimination des travailleurs entre eux! »
c’est quoi des caractéristiques secondaires discriminantes ? dis tu que le respect de l’individu passe après le respect de sa situation professionnelle ? le chomage est une maladie qui se soigne politiquement, les discriminations que tu évoques sont irreversibles, liées aux comportements individuels. le chomage de masse n’a rien à voir avec le racisme et l’ostracisme dont souffre certains individus qui doivent supporter, en plus de leur précarité professionnelle, des comportements antisociales de leurs congénères.
Je vais vous dire un secret. Mais surtout ne le répétez pas. Je suis chômeur, depuis 6 mois. C’est top-confidentiel, pas pour vous puisque je vous l’écris, mais pour les employeurs ! Si, si, je vous assure. J’ai été kidnappé par le tandem ANPE-Assedic et enfermé à double tour dans leur fichier. Accès interdit ! Ne riez pas, c’est la triste vérité ! Pour embaucher, de quoi a besoin un employeur ? De CANDIDATS. Ca tombe sous le sens. Où sont les candidats ? Enfermés dans le fichier ANPE. Qui a accès à ce fichier ? PERSONNE. Comment fait un employeur pour trouver des candidats ? Il se DEMERDE, COMME SYSTEME D. Que fait l’ANPE de son fichier ? Rien ! Elle fouille dedans quand un employeur lui demande un candidat. Est-elle la plus qualifiée pour le faire ? La réponse est simple : moins d’un employeur sur 3 passe par l’ANPE, d’après la DARES. Conclusion :l’ANPE est certainement compétente pour le tiers des employeurs. Et les autres ?
On nous dit que l’ANPE est un organisme public de placement. Que fait l’ANPE ? Allez dans votre agence, et regardez les murs : ils sont couverts de petites annonces…… d’entreprise. L’ANPE PLACE LES ENTREPRISES CHEZ LES CHOMEURS. C’est exactement le contraire de ce qu’on lui demande. On lui demande de placer les chômeurs chez les employeurs, pas l’inverse. De toute façon ce n’est pas elle qui recrute, mais l’employeur.
Faisons un tout petit peu d’économie : sur un marché il y a des clients et des fournisseurs. Votre hyper c’est votre fournisseur. Vous qui poussez votre caddy vous êtes le client . En termes économiques on dit que les clients c’est la demande, et les fournisseurs l’offre. Ca va ? Le client est facile à reconnaitre : c’est lui qui paye. Tous ceux qui paient en euros sonnants et trébuchants, sont des clients. Ceux qui mettent les sous dans leur poche sont les fournisseurs. Payer c’est le propre de l’offre. Encaisser, c’est le propre de la demande. Simple . Non ? Maintenant que vous avez compris, dites -moi ce qu’est un « demandeur d’emploi » ? Tout le monde en parle. Demandeur renvoit à demande; demande renvoit à client; client renvoit à celui qui paie. Sur le marché du travail, pour l’instant, celui qui pait c’est l’employeur ( quand il a embauché et qu’il verse le salaire). Ca va de soi, mais beaucoup mieux en le disant ! Donc les « demandeurs d’emploi » sont les EMPLOYEURS. Certainement pas les chômeurs. Ils sont quoi les chômeurs ? Offreurs d’emploi, ou offreurs de candidature, si l’on préfère. Puisqu’ils sont du côté de l’offre, et que l’ANPE est là pour les aider, dans la grande « bataille pour l’emploi », elle doit donc encourager l’offre : elle doit stimuler et mettre les moyens en place pour faire des candidatures spontanées. Ca c’est le marché du travail. Le jour où elle le fera, les employeurs trouveront des candidats. Mais tant que les candidats sont cachés, les employeurs ne trouvent que des perles rares, celles qui ont échappé aux mailles du filet de l’ANPE.
Les Politiques nous disent qu’en matière d’emploi tout a été tenté. C’est vrai ! On a tenté tout ce que l’on pouvait faire pour faire fonctionner le marché à l’envers : il y faut beaucoup d’énergie, beaucoup de moyens, et ça ne donne naturellement aucun résultat, puisque l’on force le moteur à fonctionner dans le sens contraire de son sens normal.
Je vais vous dire la vérité, mais surtout ne la répétez pas : les solutions pour l’emploi, c’est à dire pour mettre les candidatures des chômeurs sur le bureau des employeurs, sont TROP SIMPLES. Quand on est haut fonctionnaire ou homme politique, formé dans les grandes écoles de la République, il est inconcevable d’envisager des solutions SIMPLES. Si les énarques et les polytechniciens se mettent à élaborer des solutions simples, leur fin est proche, pensent-ils : à quoi servirons-nous, si nous proposons des solutions que des gens qui ont fait beaucoup moins d’études que nous sont capables de proposer ? C’est la fin des zaricots ! Parole d’énarque ! Ca serait pourtant si simple de mettre les candidatures des chômeurs sur les bureaux des employeurs : ils perdraient beaucoup moins de temps à chercher après perdu, ils auraient des idées d’emploi nouvelles, etc…. Ils pourraient enfin faire leur boulot d’employeur en paix. Mais ce serait trop simple !
Je pourrai encore vous dire quelques secrets mais je les garde pour la prochaine fois : je n’ai pas le haut débit, et je paie mes connexions à la minute. Mille bisous à tous ! Laurent
PS : le Progrès est en marche, n’en doutons pas !
Quels étaient les thèmes évoqués dans le billet d’Agnès, déjà ? Ah oui ! La discrimination à l’enbauche et la raréfaction voulue du travail. On dérive, mais tant mieux.
Juste une note sur la dérive SNCM. Sans juger en aucune manière du fond de l’affaire, manipulation ou pas, il n’est pas insensé a priori de penser que des travailleurs de la SNCM aient pu piquer dans la caisse. Ni que les syndicats aient en partie couvert (quels que soient les motifs) ces vols. Des syndicats tentés par le nationalisme et pourris par la loi d’airain de l’oligarchie, ça arrive ! Des travailleurs qui arrondissent leurs fins de mois, ça arrive aussi ! A moins de croire absolument à l’intégrité totale des petites gens ou à l’éthique de classe.
Que personne ne s’alarme, je ne viens pas prêter main forte à Alain (cf plus haut), je suis chômeur quasi-volontaire depuis cinq ans et ça fait un bail que je n’attends plus que les forces vives du pays sauvent la nation par leur enthousiasme à produire toujours plus et à créer de la croissance, alleluia ! (comme si la croissance était actuellement liée au développement réel de nos sociétés). Autre, dernière, remarque. Les post, les coms ? (comment s’appellent ces billets que je suis en train d’écrire ?) que je viens de lire tournent en grande partie autour du CNE, belle ritournelle. Il me semble qu’on fait autour de ces nouvelles propositions beaucoup de bruit, côté droit comme côté gauche, pour rien. On sait tous que ces mesurettes ne changeront pas le problème de fond (le problème du travail) d’un centimètre, qu’elles sont de la poudre aux yeux jetée sur le marché du divertissement politique. Bref, pas de quoi s’entretuer sur l’efficacité de cette mesure de précarisation accrue.
Par contre, pas un post, un post?, sur ce fameux (?) NAIRU, qui n’est pas un homme politique indien mais un acronyme. J’ai découvert il y a peu la page de Guillaume de Baskerville (un peu foutraque mais bon), et je me suis demandé pourquoi j’avais découvert cette notion après 30 ans. (Mademoiselle Agnès a mis des liens plus haut sur le site d’ actuchomage.org qui donne une très bonne définition du Nairu, voir aussi sur Wikipedia). Tout cela mérite peut-être des tonnes de post et d’interrogations et un vrai débat (notamment avec des experts économiques, horreur!, charlatans!, bon, avec des professeurs sérieux et compétents et avec des élus). Qu’en pense un type comme Bernard Marris? Est-ce qu’Attac s’est déjà penché sur le problème? etc. A quand une émission politique où un journaliste se détournera des questions de jogging ou de remariage et demandera à Galouze de Villepin ce qu’il pense du NAIRU ? (il connait ?)
Un musard (qui musarde…)
A propos du NAIRU : – A chaque fois qu’un débat tourne autour des institutions européennes, et plus particulièrement autour du statut de la BCE (Banque Centrale Européenne), c’est à chaque fois une façon de traiter du NAIRU. – Ce qui change, c’est que désormais, ce dogme de lutte contre l’inflation, qui fait qu’on accepte et qu’on encourage un fort taux de chômage, cette chose a un nom, et qu’on commence à broder autour. – Il est toujours intéressant de revenir au fait si simple (simpliste ?) qui a permit d’asseoir ce dogme… La courbe de Phillips. Cette courbe représente un nuage de point. En abscisses le taux de chômage, en ordonnées le taux d’inflation, on y place les données réelles de pleins de pays, sur les 60 dernières années… On distingue visuellement une superbe corrélation. Quand le chômage augmente l’inflation baisse et quand l’inflation augmente le chômage baisse. C’est sans doute la seule règle économique qui soit pour ainsi dire tout le temps vérifiée, de la même façon qu’on a pu vérifier que e=mc² ou P=UI ou n’importe quel formule de physique ou de chimie ou de math… – Donc voilà, la seule règle économique à peu près certaine, c’est celle que les politiques ont décidé de retenir… mais seulement celle qui permet de faire baisser l’inflation. Ca aurait été cool de décider de faire baisser le chômage… mais non.
Donc à l’avenir, si vous voyez un politique qui vous propose de réformer le statut de la BCE, n’hésitez pas, votez pour lui. L’idée, ça serait d’au minimum adjoindre un objectif de chômage faible, à égalité avec l’objectif d’inflation faible… et pourquoi pas, soyons fous, de supprimer son indépendance totale, histoire de rendre au politique une certaine marge de manoeuvre.
Quel rapport avec les discriminations et la lutte des chômeurs pour se sentir mieux pris en compte ?
Sans doute que comme pour la SNCM, les discussions autour de ces sujets ne sont finalement que des « diversions » pour faire oublier bien rapidement le noeud de la question : est-ce que nos institutions nous protègent nous, ou ne sont-elles plus finalement que dédiées à la protection « des autres »… Les autres étant « la classe des hyper-riches ».
C’est là que je regrette finalement qu’il puisse y avoir contradiction (d’Alain par exemple) sur les sujets qui sont évoqués par Agnès. Car à mon avis, ce sont des sujets où il ne peut pas y avoir contradiction, quand tout le monde est de bonne foi. Il n’est pas normal que les relations entre salarié et employeur puissent être déséquilibrées. Il n’est pas normal que les consommateurs soient systématiquement considérés comme des vaches à lait. Il n’est pas normal qu’il puisse y avoir un chômage de masse, il n’est pas normal que les chomeurs puissent être systématiquement considérés comme des glandeurs. Etc.
Mes exemples ne sont pas forcément bien choisis. Mais je finis. Je disais, qu’en théorie, nous ne devrions pas nous bouffer le nez sur ces sujets simplement parce que nous sommes dans le même bateau, que personne parmi nous ne fait partie de cette classe des « hyper-riches », car tout le monde ici se fout que l’inflation soit à un ou deux chiffres… car finalement, nous bossons tous, vivons tous avec un salaire ou son équivalent, et nous n’avons pas de patrimoine tel qu’il nous faut payer l’ISF.
En somme, nous avons tous intérêt à ce que certaines choses changent, petits patrons de PME ou salariés du privé ou du public. Et ces choses, elles sont au niveau institutionnel. (il y a d’autres choses très importantes à changer aussi… mais si on changeait celles-ci déjà, beaucoup d’autres choses suivraient naturellement).
(là, sans en avoir l’air, je viens de faire une super pub pour le site d’Etienne Chouard qui est en plein dans ces préoccupations 😀 )
Frédéric : « C’est là que je regrette finalement qu’il puisse y avoir contradiction (d’Alain par exemple) sur les sujets qui sont évoqués par Agnès. Car à mon avis, ce sont des sujets où il ne peut pas y avoir contradiction, quand tout le monde est de bonne foi. Il n’est pas normal que les relations entre salarié et employeur puissent être déséquilibrées »
non, je ne comprends pas cette dernière phrase : qu’entendez-vous par rapport équilibré? Cordialement,
Addendum au dernier post (vraiment peu compréhensible :)) Je voulais savoir quels étaient les déséquilibres entre employés et employeurs (bon pour rappel, on peut en trouver beaucoup) et quels changements permettraient un rapport équilibré entre employés et employeurs? Merci de votre réponse (note : promis je ne porterai pas le débat plus loin).
Pour revenir sur le NAIRU (merci à Frederic pour ses explications)…
Le NAIRU fixe donc un taux d’équilibre entre chômage et inflation, et il est basé sur une courbe (de Philips) qui répond à des critères scientifiques. OK.
Il me semble avoir lu (et c’est là que le truc devient intéressant) que le NAIRU pour la France se situait autour des 9%, donc autour du taux de chômage actuel. Ce qui semblerait confirmer que, du point de vue de l’idéologie fondée sur le NAIRU, la France a un taux de chômage actuel parfaitement en conformité avec les vues des preneurs de décision (à l’OCDE, à la BCE, au gouvernement, qui sait…).
Dans ces conditions, quelqu’un peut-il alerter Villepin qu’il arrête immédiatement de se décarcasser pour l’emploi vu que les objectifs sont parfaitement remplis?
Toujours musard.
Aska ->
Je l’ai dit, mes exemples étaient simplistes et forcément sujets à débats. Pour l’exemple que tu choisis en particulier, je m’expliquerai de la façon suivante (même si j’aime beaucoup la citation d’Agnès) : Si la relation était équilibrée, il n’y aurait pas de loi sur le harcèlement, ni de lois sur les heures supplémentaires, etc. Contrairement à la société de consommation, ce n’est pas l’offre qui crée le besoin, mais c’est le besoin de lois qui crée les lois… et si ces lois de « protection » des salariés existent, c’est sans doute qu’à un moment donné, le salarié avait besoin d’être protégé.
On peut toujours trouver des contre-exemples de patrons brimés, ne pouvant pas licencier et obligés de déposer le bilan à cause de méchants salariés accrochés à leurs avantages acquis. Mais quoi qu’on en dise, les patrons aussi ont des lois qui les protège. Et le dépôt de bilan dans les sociétés à responsabilité limité, c’est justement fait pour ça… par exemple. (je précise à nouveau que je suis gérant de SARL et que dans le passé, j’ai eu un certain nombre de salariés).
Comme je le disais, quand on est de bonne foi, on évite de généraliser et on regarde les choses du point de vue du système, et non de son simple point de vue. Quand une personne critique le CNE, il y aura forcément une personne (Alain par exemple), pour dire que ceux qui critiquent le CNE n’ont jamais été patron et qu’elles devraient savoir que les patrons sont des humains et qu’ils ne sont pas des méchants qui profitent des autres. Et il aura raison. La nature humaine, ce n’est pas forcément « écraser l’autre »… C’est vrai. Mais ce ne sont pas les patrons qui sont remis en cause. C’est le système mis en place. Le système autorise l’arbitraire. Le système du CNE permet de virer qq’un du jour au lendemain sans justification. Et même si la plupart des patrons vont raisonner autrement, il y en aura qui utiliseront le système. Sans forcément penser à mal. Juste pour « vivre leur vie » à eux. Même si ce faisant, ils relèguent leurs employés à l’état de simples machines qu’on irait louer au Kiloutou du coin.
Voilà pourquoi je dis qu’il y a un déséquilibre dans le système et que je dis que ce déséquilibre est en défaveur des salariés.
Juste un complément… Sur la courbe de Phillips.
Premier document avec des graphs… il manque des légendes… mais la relation inflation/chômage est plutôt marquante : http://www.univ-orleans.fr/leo/CRE/macro/jbd2.html#Compléments
Second document plus théorique : http://www.libres.org/asp/defdt.asp?mot=COURBE%20DE%20PHILLIPS&nom=Table_C
En faisant une recherche avec « Courbe de Phillips » en mots clés vous devriez trouver pleins d’autres références sur le sujet.
Agnès,
Pour être un peu plus précis (tatillon ?) que Lacordaire, je dirais que c’est la loi qui peut affranchir mais qu’il n’y a là rien de systématique. Pour prendre un exemple (un peu extrême), à une certaine époque (pas si lointaine) dans la grande démocratie nord-américaine, nombre de lois étaient établies pour faciliter le contrôle des exclaves. Ceci dit, sa phrase est plutôt vraie dans le contexte du Code du Travail.
Un court post concernant le deuxième lien de Frédéric (sur la courbe de Phillips).
Cliquez dessus et vous voilà en plein marécage ultralibéral. Le site appartient en effet aux super libéraux d’Alain Madelin. L’article concernant la courbe de Phillips explique en peu de mots pourquoi toute politique de relance volontariste est condamnée et ne cite que deux économistes, FRIEDMAN et PHELPS (prophète numéro 1 et numéro 2, respectivement), ce qui est d’une originalité folle pour des ultralibéraux.
Bref, j’ai connu moins idéologique.
Justement, ça prouve bien que tout le dogme du « zéro inflation » repose sur cette simple courbe, analysée à la lumière des éminents « monétaristes ». Et qu’en conséquence, si on décide que l’inflation est le critère de décision, c’est que le chômage est la variable d’ajustement.
CQFD!
Allez, ultime (?) question du candide au fond de la classe, pour être clair : à qui profite le crime ? Qui peut donc bien profiter du « zéro inflation » ?
une bonne addresse, pour le NAIRU : http://lenairu.blogspot.com/
Buz : isabelle adjani (oups), les investisseurs financiers, les boursicotteurs professionnels ?… comme ça c’est eux qui mènent le bal… sinon, « je donne ma langue au chat ».
Si le système capitaliste avait pour mission le bonheur des gens, ça se saurait. Il n’y aucune solution à l’intérieur de ce système.
Vous ne pouvez lui demander de vous protéger quand sa mission est ailleurs.
En France, nous sommes habitués à être protégés – à la différence d’autres pays – donc lorsque le sytème nous retombe sur la gueule après quelques années d’opulence, forcément ça nous fait tout drôle. D’où le débat catuel en France qui est à peu près unique au monde, sauf en Amérique latine peut-être.
Agnès demande de l’humanité au système et s’époumonne pour réveiller un brin de conscience…. elle peut attendre.
Alain et autres libéraux font confiance au système qui les arrange…
Certains tentent de bonne foi de comprendre avec des courbes empruntées aux sciences dures des réalités humaines aussi simples que la névrose, la violence ou le vice. Là sont les vrais moteurs: les appétits, la violence faite aux individus qui les transforme peu à peu en bêtes angoissées, donc à leur tour violentes. L’avidité, le lucre, la vulgaire goinfrerie née de la peur.
Ce qui est en jeu, c’est notre folie. Pas nos méthodes, nos convictions: elles changent et le résultat est le même à travers les âges: des morts, des pauvres et des riches.
On a parlé du CNE il me semble ?
Alors juste pour info, le CNE, c’est comme un CDD en ce qui concerne son interruption. L’employeur doit verser 10% des salaires versés au moment de la rupture (8% à l’employé, 2% aux ASSEDIC).
Est-ce que ça va dans les faits faire réfléchir un employeur qui voudrait « abuser » de sa main d’oeuvre ? Je l’ignore.
Absolument pas. Tu ne peux rompre un CDD sans motif sérieux et valable, sinon, tu dois au salarié le reste des salaires qu’il aurait perçu jusqu’au terme du contrat. En plus, il n’y a pas de prime de précarité. Par contre, on peut vider le salarié sans motif aucun. Donc, pas besoin de trouver officiellement une raison ou de monter un dossier à charge. Ce qui signifie que le moindre petit déplaisir peut amener à jeter le mec : pas assez obéissant, pas assez consentant, trop grande gueule, trop syndiqué…
Et comme le salarié sait qu’il peut être jeté du jour au lendemain, je pense que ce n’est pas beaucoup pousser les tendances naturelles de certains à l’abus de pouvoir ou au chantage.
… et accesoirement, qu’a prévu Villepin pour empêcher la discrimination à la location de logements vis à vis des salariés embauchés en CNE?
Les bons sentiments, rien de plus. Et déjà, l’analyse des chômeurs sur la réalité de ce contrat est confirmée par les analystes financiers : Lire ici.
Comme le rappelait Elie Cohen dans une émission de TV récemment, à moins de partager le travail (principe des 35h) ou de créer des emplois publiques, on ne crée pas d’emplois dans une économie qui tourne péniblement à 1% de croissance.
Reste donc à étudier pourquoi l’économie française se traîne depuis 30 ans. Pour commencer, on sait que la France ne s’est pas assez spécialisée sur des secteurs à forte valeur ajoutée, et n’est pas assez présente sur les marchés à forte croissance comme la Chine.
On aimerait d’ailleurs en savoir plus sur ce que Guillaume Sarkozy a fait concrètement depuis 10 ans pour se préparer à la fin des quotas textiles…
Et Dutreil est vraiment un gros nul 🙂
L’économie ne va pas mal pour tout le monde : regarde les chiffres des entreprises du CAC40 ces 3 dernières années! Je n’ai aussi jamais autant vu de grosses bagnoles très chères, y compris dans mon bled, ni autant de maisons se construire, on dirait des ceps après une bonne pluie d’automne.
Tout à fait. Porsche vient de faire sa meilleure année 🙂
En plus, les immatriculations d’automobiles vont faire un bond le mois prochain à Vaulx en velin. Le capitalisme de catastrophe a encore de beaux jours devant lui !
Tiens, la boite privée de mon voisin vient de lui suprimer sa voiture de fonction, c’est génant pour un vrp, même pas grave il prendra sa propre bagnole. Brave petit soldat du capitalisme triomphant.
Tout ca sent le dépot de bilan…
C’est le moment de faire un raid sur les fournitures 😉
Dans le vacarme des lieux communs assènés ici, personne n’a relevé le message 32 de Laurent BARBIER. Excellente analyse, pertinente et enfin appuyés sur du concret. Tant que l’on s’acharne sur les symptomes on ne résoud rien. Si on cherche un peu plus en profondeur, les rouages du système, forcément , on va trouver les blocages, les incohérences, et donc les solutions.
Mon message sur les immatriculations là au dessu, c’était une boutage au sujet des émeutes à Vaulx en Velin quelques jours auparavant.
Vous en aviez entendu parlé ? Comme quoi, c’est pas forcément le 9-3 qui était à l’avant-garde 🙂
Salut à tous, je découvre ce blog (merci rezo) bravo agnès, bien d’accord avec free tibet pour le message 32, bravo Laurent, et free tibet, grand merci pour la rigolade, toi qui te fends (aussi) d’ un for-mi-dable lieu commun
: »Tant que l’on s’acharne sur les symptomes on ne résoud rien. Si on cherche un peu plus en profondeur, les rouages du système, forcément , on va trouver les blocages, les incohérences, et donc les solutions. »
Moi, je la trouve « géniale » Agnès e je partage ses idées … elle est visiblement sociologue (donc ne sert à rien) da sle onde du travail… mais elle voit juste ! Je suis DRH groue, grande entreprise de 184000 collaborateurs, elle est dans le juste et elle dit avec beaucoup d’humilité que : ce n’est parce qu’elle est sortie de la galère qu’elle va lacher son blog, ou le sujet…
C’est bien, si vous m’autorisez, je vais m’exprimer sur votre « blog » quel mot – horrible – jl
Bonjour Jean-Luc :
Ici chacun est invité à s’exprimer, c’est ce qui fait tout l’intérêt de l’exercice blogesque. Les seuls trucs que je ne digère pas, ce sont les invectives et les attaques personnels, en ce qu’elles ne mènent nulle part.
Pour ce qui est de ma sortie de galère… cela mérite un billet pour le moins, mais pour résumer, je suis juste sortie de l’ANPE avant d’être forcée à faire un job pourri et sous-payé. Mais dans le fond, ça ne change pas grand-chose, je cherche des clients là où je cherchais des employeurs et comme je débute, les contrats ne se bousculent pas. Donc les sous non plus.
Bonjour Agnès,
Je suis heureux de recevoir une réponse de ta part. Je trouve ce blog super.
Je partage 100% le couplet sur les invectives ou les attaques personnels.Pire l’insulte la discrimination, l’exrêmisme.
Je tentais de dire hier sur mon message (le clavier va mieux, je suis passé d’un clavier Russe à AZERTY, d’où les fautes …), que j’étais jusqu’à ce vendredi DRH groupe et que je partageais à 100% le billet – carnet de chômage – Pour ce qui est de « je suis sociologue » donc je ne sert à rien = c’est une allusion à ce qui a été écrit un peu plus avant avec beaucoup d’humour. Je me suis permis de publier sur un Blog dont je suis modérateur, les chiffres du chômage (pour les malentendants…). J’ai trouvé une analyse juste et fine. Je n’ai aucune invective ou agressivité à ton égard, loin de là. Moi, je vais devoir « créer mon entreprise ou job » et je n’en ai aucune envie mais à 48 ans je ne veux plus retourner en entreprise pour y faire mon métier qui était il y a encore 15 ans passionnant… et qui ne consiste aujourd’hui qu’à externaliser vers la Chine, l’inde… Puis à restructurer donc à monter PSE sur PSE. Le silence complice politique & MEDEF devant ces phénomènes est très inquiétant pour le très proche avenir et je ne vois pas bien « d’issues » sauf à STOPPER cette hémorragie, cette politique ultra-libérale qui aura largement contribué à inquiéter les Français jusqu’à les conduire au « NON » à l’Europe (malheureusement légitime dans le cas présent). Je laisse ci-dessous l’adresse ou j’ai publier le billet et si tu le souhaites je peux le retirer. Tu peux également t’inscrire sur ce Blog ou il y à des infos, des témoignages, des analyses… ce sera avec plaisir. Et je pense que ça fera avancer les choses.
PS : Faisant encore partie du MEDEF (raison professionnelle) et de l’ANDCP je peux peut être te donner des tuyaux pour ta recherche de clients. Bien cordialement Jean-Luc
http://fr.groups.yahoo.com/group/action_anti_chomage_exclusion/
Sur le CNE qui ne s’adresserait qu’aux « seules » TPE (pour le moment), je me permets juste une note de scepticisme.
C’est tout d’abord le voeux du MEDEF, sa bataille depuis 1998 = la remise en cause du droit du travail Français. Une forme de précarisassions du sacro saint « contrat de travail ». Et pire, le prochain coup sera porté sur le droit au renouvellement des CDD de manière indéfinie (février 2006). Moi, je suis ouvert à tout mais, franchement les « patrons » de TPE avaient-ils réellement besoin de ce CNE ? Si je reprends la logique : je suis patron d’une TPE, je trouve un contrat, un chantier… j’embauche pour m’aider à faire face à cette commande (une forme de surcroît d’activité) un « CNE ». Une fois la commande réalisée, je fais quoi du nouveau CNE ? ai-je les moyen de le garder ? de le payer jusqu’à la fin de ses 2 ans ? Pire, a t-il des chances de voir son contrat transformé ? Pour information : En Bourgogne, 78 CNE signés depuis octobre 2005 = 44 licenciements transactionnels ! Je ne sais pas pourquoi mais je ne suis pas très optimiste sur le sujet. Aussi, une jeune diplômée me dit qu’elle a travaillé 6 mois en Intérim dans une société (s’était un peu cher pour ce patron de TPE) elle a signé un CNE et 2 mois plus tard (fin de la commande) elle a signé un protocole (une transac) avec son patron afin d’éviter un procès prudhomme montant de la transac (ancienneté moins d’un an = 713 €), un vrai bonheur.
Merci Jean-Luc pour ta proposition d’aide en prospection de clientèle. Je viens de publier un billet sur ma situation actuelle. Je pense que ma technique de prospection est plutôt bonne mais c’est du off…