Les voyages forment la jeunesse… c’est pour cela qu’il est parfois bon de s’éloigner de son clavier.
Cela faisait longtemps que je n’étais pas allée à Palavas-les-Flots, cet incomparable banc de sable cerné d’étangs que la prolifération de malaïgue rend parfois nauséabonds. Sans compter que lors de ma dernière visite dans ce haut lieu du tourisme balnéaire, ma voiture a été visitée et nettoyée dans la première heure de stationnement. Mais voilà, la famille a ses raisons que la raison ignore.
Partir en mars, c’est la garantie d’une ville sans touriste, ce qui n’est déjà pas mal. Mais cela ne comprend pas des tarifs qui auraient pu être hors-saison n’importe où ailleurs : Palavas, c’est cher toute l’année! C’est aussi découvrir les joies de la plage en anorak : ne boudons pas notre plaisir!
Bref, me revoilà en partance pour la grande transhumance, dotée cette fois-ci d’une fille de 2 ans que la perspective de rester saucissonnée 4 heures en voiture ne dérange pas. Dès le départ, le ton est donné : je ramasse l’habituel convoi exceptionnel qui se traîne à 50 km/heure, le vent dans le dos, dans les descentes. A se demander pourquoi on les appelle exceptionnels ces convois, à chaque fois, j’y ai le droit.
Sur la route qui va de Toulouse à Montpellier, ce que j’appréhende le plus, c’est le vent. A croire que cette portion d’autoroute, c’est le domaine exclusif d’Éole. Ça commence toujours autour de Port Lauragais, et de son air de repos balayée par les vents. Le site ne déroge pas à son habitude, mais la bonne surprise de ce voyage, c’est les éoliennes qui ont fait leur apparition dans ce paysage. Enfin une idée intelligente!
A partir de Narbonne, c’est toujours aussi difficile : la lutte permanente contre les vents qui déportent la voiture par rafales, le tout en évitant les chapelets de camions qui jouent à saute-mouton sur les 2 voies de droite.
Mais finalement, je survis au voyage et me voilà au cœur de la Septimanie, province médiévale gouvernée de main de fer par un Georges Frêche qui a depuis longtemps perdu tout sens de la mesure. Les touristes, cet été, ignoreront tout du terrible bras de fer qui a opposé le maire de la commune de Palavas avec l’agglomération de Montpellier, autre fief Frêchois. Ils ne sauront pas que le lendemain du divorce entre la commune et la capitale de la Septimanie, les services de l’agglomération ont déboulonné les panneaux indiquant la direction de Palavas, et que les gosses se sont retrouvés du jour au lendemain privé de ramassage scolaire.
Non, mais si vous venez à faire du tourisme dans le coin, ne manquez pas l’occasion de vous informer sur cette intéressante dérive de la décentralisation en marche qui nous replonge directement dans les affres du féodalisme!
Sans faire l’annuaire touristique, tout n’est pas totalement traumatisant à Palavas, pour peu que vous puissiez consacrer 100€/jour à votre séjour.
Il y a le Musée Albert Dubout, célèbre illustrateur du siècle dernier, hébergé dans la Redoute de Palavas et dont le parc aménagé[1] ravira les enfants. Il y a aussi le point de vue imprenable du sommet du château d’eau, transformé en restaurant panoramique. Mais ce que je préfère, c’est le marché aux poissons sur les quais du Lez. Palavas peut se targuer d’avoir su conserver une véritable flotte de pêche artisanale. Et tous les matins, sur les quais, les pêcheurs vendent directement leurs prises aux passants, avec une grande gentillesse[2]. Il est devenu tellement rare de pouvoir acheter sa nourriture alors qu’elle bouge encore!
Le point culminant de ce court séjour a finalement été lors de la visite du Seaquarium du Grau au Roi, à une vingtaine de kilomètres de Palavas : Si vous sentez que votre nain en a plus qu’assez de manger du sable en parka sur une plage balayée par les vents, offrez-lui deux bonnes heures d’émerveillement marin.
Mais le meilleur dans le voyage, c’est quand même le moment précis où l’on rentre au port, chez soi. C’est toujours là que les meilleures surprises vous attendent… mais c’est là une autre histoire.
Notes
[1] et gratuit! Les choses gratuites à Palavas sont suffisamment rares pour être signalées!
[2] Ça aussi, il faut le signaler : la gentillesse est une valeur en berne dans les zones très touristiques où le touriste n’est plus qu’un chéquier sur pattes, un désagrément passager, comme la malaïgue ou les moustiques!
Tu etais à Pue la vase 🙂 C’est sympa en cette saison quand même 🙂
C’est bien les vacances ! Mais nous qui ne sommes pas partis, je peux te dire que tu nous manquais ! Je vois ton sourcil qui monte d’un cran l’air de dire : "Ah bon ?"… Ben si, c’est comme ça, faut t’y faire, on aime te lire et on t’adore ! Et puis, ceux d’en haut ont assez eu de vacances, faut leur dire leur fait à ces en….. de première ! Et tu le fais si bien…
La « Septimanie », exemple des « dérives » de gauche en région pour l’UMP
Il s’agit surtout d’une dérive de la décentralisation et de l’incapacité (ou du manque de volonté) de l’Etat à mettre fin à cette baronnie qui est une insulte à la République, Une et Indivisible. Les dérives « septimaniennes » ne s’arrêtent pas au budget, mais vont jusqu’au non respect des lois et se traduit pas le mépris accordé aux rappels à l’ordre du préfet de région, représentant de l’Etat!
Sinon, merci, Jean pour ton petit mot. C’est très exagéré, mais ça fait plaisir!
rien a voir je sais, mais n’ayant pas ton mail et repondant à ta question sur mon blog, voici les liens pour mettre le plug nombre de lecture
http://www.opinionz.be/blog/2005...