Peut-être que le meilleur dans la vie, c’est l’impromptu, le moment que l’on n’attendait pas et qui change tout, ou rien, mais en fait, cela n’a aucune importance.
C’est un soir comme un autre, avec cette petite flemme en plus de devoir poursuivre la routine, et il dit juste : sortons !
Comme ça, pour rien, juste voir ailleurs si on y est. Cela nous arrive de temps à autre, peut-être un peu moins souvent, maintenant que tout compte, que l’argent se raréfie comme l’eau de la dernière pluie s’évapore dans le désert.
Parfois, on tombe bien, d’autres fois, on mange des portes, ou des cloportes, la fermeture annuelle, le congé à durée indéterminée, le changement de patron, et puis non, c’est complet et puis, manifestement, on n’est pas dans le ton, dans l’ambiance. Bref, c’est toujours l’aventure.
Là, on est seuls, tellement seuls qu’on se dit qu’ils vont fermer de désespoir de nous voir si seuls. Je lui avais parlé de mes Brésiliens, de cette rencontre, déjà formidable, que j’avais faite en Allemagne lors de la remise de mon Bob’s. Et puis peut-être que ça allait bien avec les couleurs de l’automne, ou qu’il fallait juste conjurer l’hiver qui approche, lentement mais sûrement.
En fait, on n’ouvre que dans 20 minutes.
Ha ! D’habitude, le Gascon nous éclate les arpions avec son volet de fer à peu près à la même heure, ils bouffent comme les poules dans le bled. À 20h pétantes, c’est la ville fantôme et les regards assassins des serveurs pressés de fermer boutique. Il y en avait un qui annonçait de manière extravagante et quelque peu exagérée un service jusqu’à 22 h. Je m’y pointe un soir d’été, après une longue boucle à vélo, affamée, sur les coups de 21 h 30. La serveuse vient de prendre la commande de mes amis que j’ai rejoints sur place : deux pizzas qui me semblent être les meilleures choses produites par la main de l’homme. Elle passe un certain temps à faire mine de ne pas me voir. Je suis un angle mort de la restauration, c’est comme ça. Je m’installe à une table, je m’accoude à un bar et subitement, tout le personnel devient sourd et aveugle. Il n’est pas rare que je reparte sans que quiconque n’ait daigné m’adresser la parole. Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à agiter les bras comme le drapeau d’un commissaire de course, voire à beugler mon insatisfaction sur le ton indigné d’une corne de brume. Je crois que je pourrais aussi bien me coiffer de ma culotte et danser le french cancan sur la table.
Au bout d’un moment moins long que mon agacement et ma faim torride me le font ressentir, elle revient avec les objets du délice, sans toutefois parvenir à accrocher mon regard de cocker mendiant. Mon ami finit par lui demander de prendre ma commande, ce qu’elle consent avec une mauvaise grâce plus pesante qu’un article d’Alain Minc pour me signifier sèchement qu’ils ne font plus de pizzas, ni de pâtes, ni rien de ce que je veux et que mon estomac réclame avec une exigence grandissante. Elle me concède une salade composée qui me désespère et prend la commande de pizzas des clients de la table d’à côté dans l’élan. Juste assez fort pour être bien certaine que je l’entends.
Mais vous pouvez tout à fait patienter au bar en attendant.
Il nous sourit comme si nous étions de vieux amis qu’il n’a pas vus depuis longtemps et nous pilote vers le bar sur un pas de salsa. Je n’ai même pas encore commandé mon mojito que je sais déjà qu’avec lui, ça va le faire. Il ondule en nous préparant nos cocktails et entreprend de nous commenter la carte. Ce n’est pas qu’il est particulièrement gracieux, ou charmant, ou abordable, ou spécialement affable, c’est juste qu’il est merveilleusement bien là où il est, ici et maintenant.
Oui, oui, ça, c’est vraiment délicieux, vous allez adorez : d’ailleurs, je sais de quoi je parle, c’est moi qui l’ai préparé cet après-midi.
Vous êtes cuisinier ?
Non, je suis danseur.
Haaa ! Brésilien ?
Non, pas du tout, mais j’y ai vécu un temps. Je suis juste venu donner un coup de main au patron, qui est un ami.
Mais… qu’est-ce qu’un danseur de salsa peut bien faire dans le bled ?
Et là, c’est parti. Il me raconte juste sa vie. Avec simplicité. Et légèreté. C’est ça que j’ai tout de suite repéré chez lui : ce petit quelque chose de complètement aérien. Il aime la danse et la danse le lui rend bien. Grâce à son art, sa passion, il a fait le tour du monde et lui aussi, il a fait des rencontres extraordinaires.
Mais ça n’a pas toujours été facile pour moi. Tenez, au début, je ratais tout. J’avais une audition, je me préparais comme un fou, j’y allais, à fond dans le moment, bouffé par le trac et je me plantais. À chaque fois, je me plantais. Mais j’avais tellement envie de réussir, tellement besoin de danser. Un matin, je me suis levé et je me suis juste dit :
bon, après tout, ce n’est jamais qu’une audition, ce n’est pas comme si ma vie en dépendait
. Sauf que c’était ça. Jusqu’à ce jour, j’allais à chaque audition comme si toute ma vie en dépendait. Là, j’y suis allé, comme ça, et j’ai été pris. Et ensuite, pour chaque audition que j’ai passé, j’ai été pris. Non pas parce que j’étais le meilleur ou le plus beau, mais juste parce que j’y allais comme ça, avec l’envie de danser, mais en ayant bien conscience que finalement, tout cela n’est pas si grave.Parce qu’il ne pas faut y aller comme si notre vie en dépendait.
Oui, c’est exactement ça : plus que le talent, c’est un état d’esprit, le fait que l’échec, ce n’est pas si grave. Des occasions, il y en aura toujours d’autres, on ne joue pas tout sur un seul coup de poker. Et du coup, c’est comme si je ne pesais plus des tonnes.
C’est marrant ce que vous dites : cela fait des années que j’empile les gadins comme d’autres les trophées et un ami m’a justement dit qu’il fallait que j’arrête d’y aller comme si toute ma vie en dépendait.
Vous savez, j’ai aussi une amie que j’adore, une danseuse, comme moi, sauf qu’elle, elle est vraiment très douée, très belle, très gracieuse. Ce n’est pas compliqué, quand elle s’entraîne avec nous, elle danse tellement bien, c’est tellement beau ce qu’elle fait, que le plus souvent, on s’arrête juste pour la regarder danser. Et bien, cette fille elle s’est toujours plantée, elle rate toutes ses auditions. C’est pourtant la meilleure d’entre nous, mais quand elle y va, ça ne passe pas, ça ne passe jamais. Parce qu’elle n’a pas ce truc, ce…
Cette légèreté ?
Oui, c’est ça. Cette légèreté. Ce n’est pas que je m’en fous, mais je ne prends plus les choses autant à cœur. Je vais là où me portent mes pas et je m’adapte. Comme au Brésil. J’y suis allé comme ça, pour des vacances, avec une troupe du nord que je trouvais sympa. Une fois arrivé là-bas, je me rends compte que je suis dans la seule région du monde où ma mastercard n’est acceptée par aucune banque à plus de 300 km à la ronde. Je suis dans la jungle, dans un pays que je ne connais pas, avec une langue que je ne parle pas, je n’ai pas une thune sur moi… et bien, je me suis débrouillé. J’ai logé chez l’habitant, des trucs qu’on n’imagine pas, avec une chaleur moite terrible, des insectes monstrueux, les latrines collectives creusées derrière la colline. Les gens me demandaient comment je faisais, moi qui venais d’un pays où les standards étaient nettement plus élevés. Je leur disais que tout allait bien pour moi… et en fait, c’était vrai. J’ai vraiment adoré le temps que j’ai passé avec eux, ce qu’on a partagé, des gens incroyables. J’y suis resté six mois, le temps de récupérer assez d’argent pour aller jusqu’à Rio.
Et là, de nouvelles rencontres, un logement à la périphérie d’une des plus grosses favelas de Rio et le rêve de sa vie, participer au célèbre carnaval, comme ça, au fil de l’eau, juste porté par sa passion, le hasard et une farouche joie de vivre.
Ses mots dansent comme ses pieds derrière le comptoir. Peut-être que le mojito y est pour quelque chose. Les premiers clients arrivent finalement une heure plus tard. S’ils n’étaient pas venus, peut-être aurions-nous continué à parler, comme ça jusqu’au bout de la nuit, dans un élan gigantesque, de toutes ses petites choses qui font que la vie d’un homme n’est jamais banale et qu’elle porte toujours en elle une leçon pour ceux qui veulent bien s’attarder un peu autour de son récit.
Ce soir, la Gascogne vibre sur un air de salsa et je sais qu’à partir de maintenant, je vais parcourir ma vie comme un danseur brésilien.
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Ça me met les larmes aux yeux, ton truc. Bizarre, parce que ça a rien à voir avec moi, j’ai plutôt eu l’habitude de réussir en faisant semblant de m’en foutre, ou alors de ne pas tenter pour ne pas être déçue. Et ne jamais m’acharner. Zapper.
Et puis, finalement, derrière ça, minée par la même angoisse. Mieux protégée, simplement. Peut-être. Ou pas.
Go Agnès. Go.
C’est fou le nombre de "copains venus donner un coup de main au patron" qu’on rencontre dans la restauration 🙂
Et c’est aussi flagrant qu’ils ont l’air d’être "merveilleusement bien" là où ils sont, alors que rien ne les y destinent à priori. Danseur de salsa, instructeur de plongée, écrivain, ingénieur de plate-forme pétrolière, conducteur d’engins de chantier, musicien… certains restaurants ressembles aux quais d’un grand port.
A se demander se que le prochain bateau va nous ramener.
PS : très jolie photo, aussi 😉
J’adore. C’est tellement vrai, tellement simple. Superbe histoire.
C’est un merveilleux…texte, Agnès. Plein de vie. Merci.
Merci pour ce partage de mots 🙂
Une petite phrase de Etty Hillesum pour renvoyer l’ascenseur :
"16 mars 1941 : Je touche ici un point essentiel. Quand je trouvais belle une fleur, j’aurais voulu la presser contre mon cœur ou la manger… Soudain, tout a changé ; par quelles voies intérieures, je l’ignore, mais le changement est là… Et cette rage de possession – je ne trouve pas de meilleure formulation – vient brusquement de me quitter. Mille liens qui m’oppressaient sont rompus, je respire librement, je me sens forte et je porte sur toutes choses un regard radieux. Et puisque, désormais libre, je ne veux plus rien posséder, désormais tout m’appartient et ma richesse intérieure est immense. "
Danse ta vie, tu as bien raison, lui aussi a bien raison.
Très belle photo Agnès.
La joie des rencontres imprévues qui valent tout les cours de philosophie du monde…
ôte-moi quand même d’un doute, ce garçon n’a ni animal ni humain à charge, hein?
😉
(nan rien, j’irai pas plus loin, je veux pas casser la magie du troubadour libre, houlà)
(laule)
Comme toi, je fais partie de ces gens à qui la légèreté des autres paraît trop souvent insoutenable et inaccessible. Cependant, il m’est arrivé quelquefois de parvenir à lâcher prise et j’ai rarement été déçu. Je ne peux pas dire que je sois fier de tout ce que je suis ou ai fait à 100%. Mais peu importe. Je suis fier de moi lorsque je parviens à perdre le contrôle un peu, à me laisser aller, … parce que ça n’a rien d’évident.
En tout cas, l’important c’est de pouvoir s’enrichir de rencontres. Et c’est encore tellement mieux quand elles sont fortuites.
Et pour le futur, je te souhaite de parvenir à danser aussi légèrement que lui.
"Peut-être que le mojito y est pour quelque chose."
Oui, forcément!
‘Fin, sans doute. Parce que celle ou celui qui le boit aussi.
Ca dépend de la légèreté qu’elle ou il y met… On est d’accord.
;-D
@ pupuce
""ce garçon n’a ni animal ni humain à charge, hein?"
Pourquoi, c’est mal de n’avoir ni chat ni enfant? Ou bien c’est un choix qu’on peut faire, aussi légitime qu’un autre?
Et j’aime bien le "à charge". Ça fait réfléchir.
@Jardin : j’allais le dire, merci.
"A charge", on suppose que c’est pour faire opposition à la légèreté.
Parce qu’une "charge", on sent tout de suite que c’est du lourd, tu vois.
Du sérieux quoi ! De la vraie vie des vrais gens.
Les autres c’est rien que des saltimbanques égoïstes, voilà tout.
En clair : tu ne PEUX PAS décoller si tu as des lardons où un chien. Trop lourd.
Et ben dites voir… Pfffou, y’a du boulot…
Il va falloir déboulonner Zola si on veut en sortir, là ! 🙂
@jardin et Patrick : j’vous trouve gonflés. Oui, on dit "à charge" pour les gens qu’on entretient. Et pupuce n’a pas parlé de bien ou de mal (ou je ne sais plus lire).
Et oui, c’est un truc de personnes qui n’ont pas de souci de fin de mois de penser que la légèreté s’accomode de toutes les situations économiques.
Pupuce, je te rappelle la charte : tu as le droit d’exprimer tes opinions et de n’être pas d’accord avec ce que j’écris ou que les autres écrivent, mais cela ne te donne en aucun cas le droit d’insulter ou d’agresser ceux dont tu ne partages pas l’opinion.
Il n’y aura pas d’autres avertissements.
quand c’est les impôts qui disent "à charge" je vous sens moins indignés mes petits…
un peu d’honnêteté intellectuelle, deux minutes? une fois que tu as un gamin, ta liberté de prendre un avion pour aller remuer ton cul au son de la samba à Rio est un tantinet compromise. y’a l’instruction obligatoire, les autorisations de sortie de territoire, les droits de l’autre parent et des grands parents, les vaccins, je ne parle même pas des contingences économiques…faut que je fasse toute la liste des contraintes associées et de la réduction de ta liberté de saltimbanque heureux une fois que tu n’es plus que toi tout seul mais plusieurs? facile d’être libre, suffit de ne pas s’engager, à rien, avec personne.
ZOLA?
Vous n’avez pas l’impression d’être insultants?
Vous l’êtes. je m’en vais vous rendre la monnaie.
la liberté de faire ou ne pas faire d’enfants (et d’adopter ou ne pas adopter d’animaux), estimez vous encore heureux qu’il y ait eu vos mères pour ne pas en user, bien qu’à mon sens la planète ne se porterait pas plus mal si on avait évité d’enfanter certains crétins.
la "misérable" vous salue bien bas de son majeur levé, bobos inconscients du réel et même pas reconnaissants à celles qui l’ont assumé, le réel, pour vous permettre votre foutue liberté égoïste.
nan mé ho.
(y’en a qui sont une remise en cause vivante de la non violence éducative, moi je dis)
M’enfin Agnès, t’es sure que tu te trompes pas de personne là (question insulte et agression)? (y’a eu cultive qui dit :" a charge" machin, Patrick qui rajoute sa couche, et pupuce devrait quoi? demander pardon ?)
(m’enfin passons)
À charge ou pas, je sais qu’il y en a qui bazarde tout, prenne la smala sous l’bras et font ce qu’ils font pour une virée brésilienne à leur échelle.
Je le sais, avec mon ex, nous l’avons fait avec les 2 bambino en crapahutant dans les collectivités lilbristes pyrénéennes… Et d’autres encore.
Quant à la réponse de pupuce il m’a semblé aussi qu’elle était plus teintée d’humour que d’humeur à l’encontre de quiconque.
Fait "crotte" la médiation, hein Agnès ?
😉
pupuce elle répondait à ça:
"Parce qu’une "charge", on sent tout de suite que c’est du lourd, tu vois.
Du sérieux quoi ! De la vraie vie des vrais gens.
Les autres c’est rien que des saltimbanques égoïstes, voilà tout.
En clair : tu ne PEUX PAS décoller si tu as des lardons où un chien. Trop lourd.
Et ben dites voir… Pfffou, y’a du boulot…
Il va falloir déboulonner Zola si on veut en sortir, là ! "
parce que Pupuce est une gentille fille qui n’apprécie guère de se faire traiter de misérable plèbe par des gens qui n’ont pas de légitimité à le faire, et en prime, visiblement, pas lu Zola.
voilà.
quant à tout plaquer avec marmots sous le bras, c’est adorable, mignon tout plein, mais très éloigné des contingences économiques et sociales cependant …
je vous rappelle que dans ce pays l’absentéisme scolaire est puni de privation d’allocations familiales, ils ne seront plus formatés à l’école, ils crapahuteront dans la montagne, Heidi tout ça, mais ils mangeront moins, hin hin hin…
(et après vous aurez une enquête sociale sur le dos, on vous retirera vos mioches pour non conformité parentale et vous aurez bien du bol si on ne saisit pas l’occasion pour vous affubler d’une pathologie psychiatrique nécessitant votre internement.)
et ça c’est quand tout va bien.
parce que la principale qualité du vivant à charge c’est d’être vivant, donc fragile et plein de surprises…si jamais en prime votre conjoint, votre gamin (ou votre chien, parce qu’eux aussi ça leur arrive dis voir) n’a pas une santé de fer et nécessite nombre de soins, c’est d’un coup vachement plus fun encore, la freedom attitude.
(va trouver une transfusion de plaquettes dans ta montagne de crapahuteur, on est peu compatibles avec les ours et les lapins, tu sais, hein)
ha les saltimbanques heureux et libres…
mais pour ce genre de liberté, il faut coller au modèle libéral individualiste, être seul, ne jouer que pour sa pomme, ne s’encombrer de rien de fragile, de vivant, de rien prendre en compte que soi, en effet….
plein de choses dont le danseur brésilien ne s’est pas vanté, ma foi. il a peut-être même une vieille mère agonisant d’un alzheimer quelque part, reléguée aux bons soins d’une fratrie moins "libre" que lui…
bilan non seulement ça suppose de ne pas s’encombrer d’autrui, comme démarche, mais en prime ça peut aussi supposer, dans les pires des cas, de priver autrui de sa liberté à lui pour assurer la sienne propre.
totalement libertarien.
on reconnaît d’ailleurs le libertarien à sa faculté d’insulter tout ceux qui n’ont pas ses privilèges au motif qu’ils n’ont simplement pas voulu les avoir, et à se croire bien avisé de citer Zola pour étayer son propos, parce que bon, la plèbe, autrui, tout ça, hein, ça mérite bien son sort, allons. (j’ai encore du bol qu’il m’ait pas sorti Cosette directement, en bon Ténardier de base. laule).
navrée je suis de très à gauche, le libertarien ça me hérisse un tantinet. je tâcherai de ne plus lui répondre de manière gestuelle lorsqu’il m’insultera à sa manière bien policée des gens du monde, bien entendu.
(Agnès tu as une gamine. ça va que tu as aussi un conjoint, ta liberté est moins compromise qu’elle pourrait l’être, mais tout de même, tu ne peux pas nier que la présente de l’enfant modifie un tant soit peu tes choix de vie, quand même. c’est pas comme si on parlait d’une valise de plus ou de moins dans le coffre de la voiture. ^^)
Merci braz
Je n’ai pas ton talent pour écrire , alors tout simplement merci pour savoir mettre des mots sur de moments féeriques.
"(nan rien, j’irai pas plus loin, je veux pas casser la magie du troubadour libre, houlà)
(laule)"
ça j’ai trouvé ça génial
on me l’a fait des centaines de fois ce coup là, et j’ai fini par craquer parce que j’avais personne à charge
ben heureusement que j’ai encore le toit de ma mère à qui je rends aussi de sacrés services
et que je ne suis vraiment pas libertarien…
@Pupuce : je te présente toutes mes excuses, tu as eu raison de te sentir insultée.
Je n’avais en effet pas plus de "légitimité" à écrire ce que j’ai écrit que j’en aurai à te parler de mes fins de mois de "saltimbanque insouciant" avec trois gosses… "à charge".
Et encore toutes mes excuses.
post 18 pupuce :
"dans ce pays l’absentéisme scolaire est puni de privation d’allocations familiales"
Oui si les enfants sont inscrits.
Non si ils suivent une éducation libre avec leur famille ou dans leur communauté.
Cela peut être effectivement vérifié par une personne mandatée (rarement si on n’est pas Roumain ou de patronyme exotique…) qui vérifiera qu’ils ne sont pas attelés à une tâche relevant d’un emploi ou subissant la dégradation de leur personne (prostitution, abandon).
"mais pour ce genre de liberté, il faut coller au modèle libéral individualiste, être seul, ne jouer que pour sa pomme, ne s’encombrer de rien de fragile, de vivant, de rien prendre en compte que soi…
bilan non seulement ça suppose de ne pas s’encombrer d’autrui, comme démarche, mais en prime ça peut aussi supposer, dans les pires des cas, de priver autrui de sa liberté à lui pour assurer la sienne propre."
La Jalousie est certainement la lame la plus froide que le propagandisme social s’acharne à nous planter dans l’âme afin d’en immobiliser l’envol.
😀
Être seul ne signifie pas seulement de vouloir toujours récolter, dévorer, thésauriser… toutes les pommes du pommier commun mais c’est aussi, et c’est surtout de n’avoir besoin d’aucun lien, d’aucune loi, d’aucun arthefact pour ne croquer et offrir à croquer les fruits que la juste part pour chacun.
Être seul, c’est même le modèle le plus anti barbarismique possible et de fait il se trouve obscurément combattu par les collectivistes avec des propos aussi abruptes, insensés, irrévérencieux qu’ils puissent être envers la quête individuelle.
Être seul, c’est être enfin disponible pour tous, car c’est devenir capable de rationnaliser l’essentiel pour soi au bénéfice de chacun.
"- Seigneur, je prie, je fais la charité, je respecte mon prochain comme moi-même, que puis-je faire d’autre pour gagner le paradis céleste ?
-Distribue tous tes biens et suis-moi.
-Ça Seigneur, je ne puis le faire…
Il est plus difficile à un riche de gagner le paradis qu’à un chameau de passer par le chas d’une aiguille !"
C’est en nous dépouillant de l’habit richement doté de nos certitudes, en nous débarrassant de nos préjugés envers tout et tous que nous pouvons enfin nous rendre disponibles pour chacun, comme l’image du disciple parfait véhiculé dans cette parabole évangélique.
Qu’as-tu à offrir de ce que tu ne possèdes pas déjà toi-même ?
Il me semble bien que le christianisme est un avatar des propos de Socrate :
"Connais-toi toi-même."
Pour en revenir au danseur brésilien.
Ce récit du danseur brésilien nous montre ce qu’IL est et ce que NOUS nous sommes devant lui.
Il nous permet de prendre la mesure de nos aspirations, dénoue la réalité et crée soudain la voie rêvée, aussi caillouteuse qu’elle paraisse.
"S’il n’y avait les pierres sur le chemin, il n’y aurait pas les étoiles dans la nuit !" Fellini
"Atteindre, l’inaccessible étoile !" Brel
"Bonne journée à tous !" Joel
C’est mon premier commentaire sur ce blog depuis que je le visite depuis plus d’un an.
J’ai aimé ce récit d’une rencontre fortuite comme, j’espère, tout un chacun a vécu au moins une fois dans sa vie.
Ce danseur a raconté sa vie consacré à sa passion à des clients mais il n’était pas là pour parler des misères, des malheurs de sa vie… personne ne peut JUGER de sa vie juste sur ce simple récit.
Merci pour vos écrits Agnés
@ pupuce
Je comprend ta réaction, mais d’un autre côté, cette phrase là :
mais pour ce genre de liberté, il faut coller au modèle libéral individualiste, être seul, ne jouer que pour sa pomme, ne s’encombrer de rien de fragile, de vivant, de rien prendre en compte que soi, en effet….
je la trouve un peu amère à avaler. Etre seul, pour info, c’est pas forcément toujours volontaire, et même quand c’est volontaire, ça a un prix qui n’est pas forcément moins élevé que celui à payer quand on élève des enfants, ou qu’on a un conjoint.
Juste pour dire que les chose ne sont pas forcément si tranchées qu’on pourrait le croire.
Quand à la magie du troubadour libre, ben oui, Agnès n’a parlé que des bons côté du fait d’être seul. Il faudrait être d’une naiveté immense pour croire qu’il n’y a que ça. C’est un peu comme le récit que font les mères de leurs gamins. Elles te parlent beaucoup plus souvent des joies qu’ils leur apportent que des nuits passées à rester à côté du môme malade… Ca veut pas dire que ça n’existe pas.
Ben mon vieux, elle est colère la pupuce !
Moi, en tant qu’égoïste solitaire, je suis bien content qu’elle ait tout plein de petits zenfants autour de ses jupes pour qu’ils me payent ma retraite (qui sera plutôt maouss costaude, vu que j’ai pu me consacrer entièrement à ma carrière, moa !). J’aime vraiment beaucoup les gens de gauche comme ça, qui ont le sens du collectif et qui pensent à leur prochain. Bon, évidemment, ils sont souvent un peu accro aux allocs et ils abusent de notre trop généreux système de santé, mais ils sont pas méchants dans le fond même si parfois ils sont un peu aigris comme not’ pupuce.
Allez, sans rancune, j’ai mon vol pour Cancun dans 3h, moi !
donner toujours plus de place , peu à peu , à l ‘ insouciance et aux rires , dans sa vie – d ‘ amour et d ‘ eau fraîche – jne msouviens pas si jt ‘ avais déja mis cette jolie chanson bésilienne de fafa de Belem , alors : " je suis fille de la mer , je suis la clarté du jour , vêtue de chair et de poésie , femme et enfant – Je me rappelle la mer , les baisers sur la plage et les dentelles des filets de ma jupe , quand je me suis donnée – Mon pêcheur habite dans les sables et il est fils d ‘ une sirène – C ‘ est lui et c ‘ est moi – Il m a fait l ‘ amour , et il a fait pour me pêcher une ligne plus pure que celle de l ‘ horizon … … " – voilà , et des dizaines d ‘ autres chansons toutes aussi belles – – – Amicalement
«Il m’a fait l’amour , et il a fait pour me pêcher une ligne plus pure que celle de l’horizon…»
Merci. 🙂
ou celle-çi ( la m^me Fàfa ) : qu ‘ il me vienne , cet homme , après une pluie , de son regard qui me blesse un peu et me pénètre au fond – qu ‘ il me vienne cet homme , aux muscles durs et désir campagnard , avec son odeur de forêt , qu ‘ il me prenne la nuit dans le filet de ses bras – qu ‘ il me vienne , avec force et audace – qu ‘ il me fasse forêt , pour me parcourir lentement – qu ‘ il me fasse rivière , pour s ‘ y laisser naufrager – qu ‘ il me sauve cet homme , avec sa fièvre de feu – qu ‘ il me prenne dans l ‘ espace , de son rythme le plus fou et me blesse un peu – " / voilà – ya vraiment besoin de quoi d ‘ autre pour vivre ????
"voilà – ya vraiment besoin de quoi d ‘ autre pour vivre ????"
D’égalité… Femme passive et bousculée, joli rêve d’amour…
Pourtant, ces lignes peuvent être chantées par un homme sans rien en changer.
Et même plus, elle peut être féminisée sans perdre sa nature de désir violent :
"qu ‘ elle me vienne cette femme , après une pluie , de son regard qui me blesse un peu et me pénètre au fond – qu ‘ elle me vienne cette femme , aux muscles durs et désir campagnard , avec son odeur de forêt , qu ‘ elle me prenne la nuit dans le filet de ses bras – qu ‘ elle me vienne , avec force et audace – qu ‘ elle me fasse forêt , pour me parcourir lentement – qu ‘ elle me fasse rivière , pour s ‘ y laisser naufrager – qu ‘ elle me sauve cette femme , avec sa fièvre de feu – qu ‘ elle me prenne dans l ‘ espace , de son rythme le plus fou et me blesse un peu – "
"et me blesse un peu…" Wouaow !
Cela s’appelle : la licence poëtique.
Bien sûr ! Tout est possible ! vive l ‘ amour ! ( ah , la chanson française me désole ! ) –
Et celle là : " en moi vit un ange à la bouche peinte , aux ailes et aux ongles peints – il m ‘ a pris dans ses filets mais il est mon prisonnier – en moi vit un ange qui me suffoque d ‘ amour ! " –
L’un des plus grands violonistes du monde, jouant des morceaux merveilleux du répertoire classique sur un instrument extraordinaire (le « Gibson » de Stradivarius, fabriqué en 1713) a participé à une expérience menée par The Washington Post à l’heure de pointe d’un matin de 2007, dans le hall d’une station de métro. Il s’agissait d’étudier la psychologie comportementale sur la perception, les goûts et les priorités.
Joshua Bell a joué trois quarts d’heure près des portes battantes, casquette vissée sur la tête. Seules 7 personnes du flot matinal se sont arrêtées pour l’écouter; et lui ont fait un total de 52 dollars d’aumônes.
http://www.youtube.com/watch?v=hnOP…
Question du journaliste: « Dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, sommes-nous capables de percevoir la beauté, de nous arrêter pour l’apprécier, de reconnaître le talent dans un contexte inattendu ? ». Evidemment, non.
Quel rapport ? Carpe diem.