C’est le moment très précis où les variables d’ajustement se rappellent au bon souvenir de la race des saigneurs. Où l’on se souvient que l’économie n’est pas l’accumulation de richesses indécentes en quelques sanctuaires bien protégés de la plèbe, mais bien le fluide des échanges entre tous les êtres humains.
Tout aurait pu leur arriver sous le coup de la colère, de l’indignation, des frustrations accumulées, mais finalement ils n’y laissent que leur chemise. Littéralement. Et l’implosion de cette croyance totalement déprimante et surfaite qui voulait que la finance n’ait pas de visage, pas de chair, pas de sang ; que la rationalité économique soit désincarnée et que le chômage, la pauvreté, les inégalités croissantes ne soient que des fatalités, pratiquement des forces de la nature qui s’imposent à nous, ma pauvre dame, que voulez-vous qu’on y fasse ? C’est comme ça, on ne peut rien y changer…
La main invisible se voit brutalement exposée à la vindicte populaire et elle en est profondément meurtrie et effrayée. La rationalité économique a la peau flasque et pâle sous ses costards à six ou neuf SMIC impeccablement taillés au plus près du gras.
Et il craint à juste titre pour son règne.
Après l’annonce d’un plan de restructuration qui menacerait 2900 postes, des salariés d’Air France ont envahi lundi matin le siège du comité central d’Air France. Ils ont malmené les directeurs. Le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, torse nu, a été évacué d’urgence. La sécurité l’a passé par au-dessus d’une des clôtures. Il a littéralement dû fuir la salle de réunion. En passant, il s’est fait arracher chemise et lunettes. Pierre Plissonnier, directeur d’Air France a aussi été malmené.
Source : La colère des salariés d’Air France: le directeur RH en a perdu sa chemise (photos)
Effectivement il faut rappeler la réalité d’une direction à la dérive depuis des années… Et qui a semé des graines de colères
https://icezine.wordpress.com/2015/10/07/france-air-france-ou-le-crash-de-linformation/
http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/nouveau-suicide-d-un-salarie-d-eurodisney_859355.html
Au moins avec ça on ne dégrade pas l’IMAGE de la France!
« ..n’est pas l’accumulation-de .. mais bien le fluide des échanges entre tous les êtres humains »
Merci ! tu-fais-mon-jour Agnès
j’vous laisse le politique, Cheers
Agnès,
Sur le même thème voici qui devrait te plaire :
http://partageux.blogspot.fr/2015/10/nous-choisirions-les-barbares.html
Je l’ai lu ce matin 🙂
«Où l’on se souvient que l’économie n’est pas l’accumulation de richesses indécentes en quelques sanctuaires bien protégés de la plèbe, mais bien le fluide des échanges entre tous les êtres humains.»
Ben ça dépend justement de quelle économie on parle !
Si on parle de l’économie capitaliste, si, justement, elle se base sur l’accumulation, qui ne peut que devenir indécente.
(oui bon ok, je suis sous influence, après des années à me le jurer, je me suis enfin attaqué au « Capital » de Marx. J’y suis depuis 10 moi, j’en suis à la moitié du livre I, mais je ne déprime pas, et j’ai au moins chopé quelques bons arguments contre cette accumulation indécente. Vivement le livre II !)
« Où l’on se souvient que l’économie n’est pas l’accumulation de richesses indécentes en quelques sanctuaires bien protégés de la plèbe, mais bien le fluide des échanges entre tous les êtres humains. »
Tout est dit : ainsi défini, l’économie est politique, car vitale.
Donc, par définition, le capitalisme, c’est à dire, la conduite d’institutions vitales par leurs « propriétaires » n’est que dictature, fabrication de la pénurie, exercice du pouvoir et violence.
Next ?
« le fluide du partage entre tous les êtres humains. » me conviendrait mieux… 😉
Peut-on encore parler « d’économie » dans un système de partage des ressources ?
L’économie est-elle une science ou une « obsolescence programmée » définissant en place l’état de tout système social hiérarchisé ?
Historiquement, la science économique affirme s’être construite en réaction à l’analyse de Malthus sur la relation entre démographie et pauvreté et les moyens de briser cette relation.
Mais depuis, il s’agit surtout pour les initiés de diverses sectes de faire financer leur religion par divers puissants (capitalistes, état, whatever) pour s’épargner le labeur et ses incertitudes.
Un groupe d’économistes se promènent en montagne.
Celui qui lit la carte s’arrête et montrant une montagne située à deux cent mètres plus loin, dit aux autres :
– Vous voyez cette montagne ? Eh bien, d’après les hypothèses de la carte, nous sommes au sommet.
L’économie n’est rien en elle même.
C’est simplement le nom donné à une science sociale, dont l’objet est d’observer les comportements et les interactions humaines pour en tirer des enseignements et des anticipations.
C’est une tentative de modélisation des comportements humains.
Si on la considère pour ce qu’elle est, c’est même une pseudo-science passionnante. Elle n’a pas vocation à toucher au réel, simplement à en proposer une approximation.
Pseudo-science, parce qu’elle n’a de scientifique que les méthodes de traitement qu’on lui applique, selon l’axiomatique de laquelle on part, on peut obtenir des résultats n’ayant rien à voir les uns avec les autres… Or cette axiomatique est purement subjective (à la fac, on étudie les courbes de préférence des consommateurs, sous l’hypothèse que le consommateur préfère plus que moins ce qui explique la concavité des courbes… ce qui à l’époque m’avait bien fait rigoler).
S’en prendre à l’économie, n’a pas de sens, il faut se l’approprier. Rien ne sert de s’attaquer à un outil.
S’en prendre à l’application qui en faite dans notre système économique… là, d’accord,c’est autre chose.
Pour répondre à Joël :
Peut-on encore parler « d’économie » dans un système de partage des ressources ?
bien sûr, Reste à développer précisément l’économie du partage des ressources (ça pourrait être l’objet d’une thèse d’éco).
« La rationalité économique a la peau flasque et pâle sous ses costards à six ou neuf SMIC impeccablement taillés au plus près du gras. »
ANTHOLOGIQUE ! Direct dans mes archives.
Je m’étonne toujours que les personnes renvoyées pour faire encore plus de bénéfices ne tuent jamais les personnes ayant décidé de ce qui peut provoquer leur mort sociale… Soumission, dirigeants trop loin pour qu’on les atteigne, espoir de se recaser même quand les probabilités sont infimes ?
Alors qu’en somme, perdu pour perdu, cela aurait du moins un certain panache…
Chez Jean-Pierre Martin
http://onsefechier-anatic6.blogspot.fr/2015/10/lynchage.html
En effet, Air France et les plans sociaux c’est une longue histoire, alors comment s’étonner comme certains le font ?
http://www.perdre-la-raison.com/2015/10/air-france-qui-parle-de-la-violence-des.html
Oui, tout est toujours dans le contexte, dont les médias de masse font le plus souvent l’économie!
Lesdits médias de masse sont de simples officines des capitalistes qui se les revendent entre eux au gré de leurs diverses fortunes.
Objectivement, qui a quelque bonne raison que ce soit de les lire ?
Même un catalogue Bricodepot vous fournira des informations plus utiles que la lecture du Monde.
Le roi craint pour son règne en effet ! La tension est de plus en plus palpable. On aura jamais autant entendu que ces derniers jours le fameux « responsable » maître mot de la com. des années 2000 ! Soyez responsables ! Ce qui est bien commode car de la responsabilité à la culpabilité il n’y a qu’un pas. Le citoyen modèle « éco-responsable » et soucieux de son « capital santé » imaginé par les « sachants » commence à avoir du plomb dans l’aile et la réalité ne va pas tarder à lui donner le dernier coup de pelle pour l’enterrer !
Il est pas encore en slip, prochaine étape.
On va lui couper l’zizi…
Non, les couilles car elles sont en or.
http://www.mediapart.fr/article/offert/bdb962c26474234fa7e3b9521a11ca5b
Le mouvement social chez Air France se durcit face à la menace des licenciements
05 octobre 2015 | Par Mathilde Goanec
oh quelle violence ! 😉
Si je compatis au sort de ce malheureux DRH bousculé et déshabillé, il peut après tout s’estimer fort heureux de n’y avoir laissé que la chemise, et je ne peux qu’espérer que ses émoluments soient à la hauteur de la dangereuse responsabilité qu’il accepte d’endosser.
Que truands qui nous gouvernent et médias à la botte couinent à qui mieux-mieux de se voir ainsi signifier le lynchage auquel ils s’exposent n’a rien de très étonnant.
Pour moi, je jubile de voir de temps à autre cette extraordinaire violence sociale à laquelle ils nous soumettent se retourner quelque peu sur ceux qui l’organisent et l’exercent. 😀
Ils auraient pu au moins avoir la décence de remplacer la chemise avec du goudron et des plumes pour éviter qu’il prenne froid et l’imperméabiliser en cas de pluie.
Le transport aérien est un secteur spécial et signaler qu’Air France est assommée par les redevances d’ADP :
http://www.franceculture.fr/emission-culture-eco-les-difficultes-du-secteur-aerien-2015-10-09
On n’entend là que l’unique complainte en faveur des plus nantis et de leur difficulté à le devenir davantage encore.. nantis bien sûr.
Puisque les États se gargarisent d’avoir une flotte aérienne sous pavillon national, y z’ont qu’à aller jusqu’au bout de l’idée et en faire une flotte coopérative franchouillarde.
Y vende le tout pour un zeuro et y laisse les rênes à ceux qui fond tourner l’bidule, et pi cé tou.
à la place d’Erika, j’irais trouver Gérard Filoche et je lui dirais :
« les talibans, eux, ils me font pas chier, pépé ».
Le principe de réalité c’est que les avions polluent un max, CO2 et bruit près des aéroports.
La logique écologique serait la décroissance de ce secteur subventionné pour des raisons de prestige nationaliste, donc forcément il y aura des licenciements.
VW va d’ailleurs payer très cher ses incartades polluantes.
[mode modération on]Pas d’insultes![mode modération off]
un décroissant s’étonne qu’il n’y ait plus d’insectes sur son pare-brise la nuit, tout simplement…
Là je manque m’étrangler de rire…..
Que fait un décroissant, la nuit, en voiture, précédé par deux (oui, deux) phares, et accompagné par un certain nombre de loupiotes diverses sur les côtés, à l’arrière de la tu-ture ? Il devrait être à pied, bâton à la main, solides galoches aux pieds, et les seuls insectes qu’il pourrait rencontrer seraient ceux qui se seraient égarés sur ses lunettes pendant qu’il se guiderait aux étoiles.
Pour le reste, c’est exact, beaucoup moins d’insectes se font piéger par les phares de voitures, la nuit. Ils doivent dormir dans leurs HLM, quelque part. Ou regarder la télévision.
c’était pas vraiment une insulte mais une alerte au faux dialogue avec les cons.
Bien fin de…
Pour info, le dernier billet de Frédéric Lordon sur le blog du monde diplo vaut le détour!
http://blog.mondediplo.net/2015-10-09-Le-parti-de-la-liquette
67 % des Français …
67% des Français se sont dits très choqués par cette violence toujours bête et surtout inutile.
ce qui signifie que beaucoup de paysans n’ont jamais participé à une manif de paysans, n’est-ce-pas ?
et maintenant voici le gentil PDG d’Air France :
http://www.mediapart.fr/journal/france/160315/le-pdg-dair-france-divague-sur-les-acquis-sociaux
Ma petite contribution sur le sujet 😉
https://www.grincant.com/2015/10/09/pas-beau-le-froc-dun-drh-sans-chemise
Air France, l’exemple même d’une gestion par des hauts fonctionnaires parachutés par l’état qui lui même revalorise ADP, avant de le privatiser, en assommant de taxes AF, plus la taxe écolo Chirac et la concession de lignes à air Qatar en échange de la vente de Rafales. Un beau panier de crabes d’état :
http://www.eric-verhaeghe.fr/air-france-la-republique-des-copains-coquins-en-difficulte/?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
http://www.alterecoplus.fr/entreprise/benjamin-coriat/air-france-derriere-la-crise-le-pactole-daeroport-de-paris-201510120952-00002298.html
Le fond du fond d’air france est que la direction veut augmenter ses propres revenus en dégraissant du personnel, nul autre contrainte que d’augmenter leurs pactoles dans s’t’affaire là.
Principe de réalité, encore…
http://www.forum-monetaire.com/il-faut-cesser-de-croire-au-pere-noel-ou-a-la-mere-yellen/
En dernier ressort, c’est invariablement le « toujours plus » de certains qui les pousse à prétendre inévitable le « toujours moins » pour les autres. Et l’énigme reste entière: quelle est l’origine de cette pulsion qui leur intime d’accumuler, sans aucun rapport avec une recherche d’un bien-être personnel que ce « plus » ne pourra jamais, en toute objectivité, leur apporter?