Je voudrais travailler à rendre les hommes plus profonds et meilleurs en les amenant à réfléchir sur eux-mêmes. Je suis en désaccord avec l’esprit de ce temps, parce qu’il est plein de mépris pour la pensée… L’homme moderne, surmené de travail, n’est plus capable de véritable recueillement, et il perd sa spiritualité dans tous les domaines… Or, la renonciation à la pensée est la faillite de l’esprit.
Albert Schweitzer, À l’orée de la forêt vierge, préface.
Petite cure de stimulation intellectuelle ce week-end, au Marathon des Sciences de Fleurance ou l’occasion incroyable de se goinfrer 12 heures de conférences scientifiques entrecoupées de pauses foie gras et autres œnogastronomies plus ou moins locales. L’occasion, surtout, de ne pas s’encroûter du ciboulot, de croiser des gens intéressants et de se rendre compte que cela fait un petit moment que je me laisse distraire, au propre comme au figuré, par de petites considérations futiles et sans importance.
De la distraction, oui, comme évidence technologique pendant que les orateurs défilent sur fond d’écran géant, devenant étrangement les commentaires vivants des vrais clous du spectacle, à savoir leurs foutus sliders PowerPoint. Cette constatation est d’autant plus vraie que la technologie, puisqu’il s’agissait bien du sujet de cette année, a plutôt tendance à prendre le pas sur l’homme de science, le slider s’agrémentant de musiques et de vidéos. Je commençais à me demander qui de la machine ou de l’homme fait le show, quand est arrivée la seule intervenante du jour, son iPad greffé au creux du coude. Je sais, par expérience assez directe, que tout le monde n’est pas à l’aise dans la communication orale et je me souviens des colloques organisés annuellement par mon ancien laboratoire de recherche, histoire, probablement, de nous préparer à ce genre d’épreuve qui fait partie de la vie normale et nécessaire du chercheur, apprenti ou confirmé.
Là, je sais tout de suite qu’elle souffre.
Et que son iPad est sa bouée, son pupitre, son pense-bête, tout. Elle lit son exposé sans parvenir à décoller du texte, elle peine à insuffler un rythme et puis, c’est le drame : la tablette se met en veille et la voilà obligée de se traîner ce poids mort coincé à son bras. Étrange démonstration par l’absurde de la dépendance technologique, celle que je fuis sans jamais pouvoir y échapper, celle que j’apprivoise, à laquelle je ne fais de concessions que parce que je m’astreins, par ailleurs, à cultiver mon autonomie technologique par tous les moyens.
La soirée est déjà bien avancée quand arrive l’homme seul. Il débarque sans ordi, sans pointeur laser et avec un sens assez consommé de la mise en scène, il s’installe ostensiblement seul dans un coin de l’immense scène à présent presque complètement plongée dans la pénombre. Il s’assied posément sur une chaise d’une outrageante banalité, chausse ses lorgnons de jeune vieillesse et pose ses notes de papier sur ses genoux croisés. Sa seule présence, sa seule installation sont la démonstration incorporée de l’autonomie de la machine humaine sur la distraction technologique. Pas d’effets, pas d’images, pas de son, pas de grands mouvements de scène, juste un homme sur une chaise qui déploie patiemment ses idées, qui inocule son propre rythme, qui peut choisir de digresser dans son discours ou de ne pas arriver où on l’attend. Et la lumière ne naît que de ses paroles, que de son processus intellectuel endogène. Il relègue la machine au rang d’accessoire ou de prothèse de l’humain et rejette, dans son seul comportement, notre indépassable soumission à l’ordre technologique. Et là, seulement équipé de ses lunettes et de ses feuilles de notes, il dessine à grands traits la dystopie de la transhumanité, transformant sa propre intervention en démonstration de son propos.
L’homme-machine de Descartes devient le machin de la prouesse technologique, pense qu’il est noble de chercher à repousser ses limites alors qu’il ne parvient même pas à suffisamment se penser lui-même pour parvenir à les tracer. Nous rêvons nous-mêmes de devenir des moutons électriques parce que nous avons renoncé à interroger notre propre humanité et que nous croyons sincèrement nous améliorer en l’aliénant à la technologie.
Je regarde cet homme assis tout seul sur sa grande estrade vide et je reviens toujours à la même question : qu’est-ce qui est vraiment important dans tout cet immonde foutoir qu’est notre monde ?
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> qu’est-ce qui est vraiment important dans tout cet immonde foutoir qu’est notre monde ?
La famille
> qu’est-ce qui est vraiment important dans tout cet immonde foutoir qu’est notre monde ?
La famille
Rien ! (je réponds à la question finale)
Lève les yeux au ciel par une belle nuit claire du mois d’août et tu en seras convaincu en quinze secondes. Tout, ici bas, n’est que foutaise sans importance ni consistance.
Comme disait Mulder à Scully, la vérité est ailleurs !
Je pense donc je suis,donc je tente d’être amène, Amen !
http://www.youtube.com/watch?v=ufyh…
Je pense donc je suis,donc je tente d’être amène, Amen !
http://www.youtube.com/watch?v=ufyh…
J’en conclu que j’étais trop en avance sur mon temps, quand en 2008 je faisais des conférences sur le transhumanisme avec les mêmes moyens et en refusants les ordinateurs power point etc… par soucie de montrer que non seulement c’est possible, mais surtout que c’est beaucoup plus pratique. J’avais, aussi le soucie de l’organisation spatiale et je refusais ou tentais de le faire de parler comme un prof a ses élèves et je préférai la configuration circulaire…
Malheusement a cette époque le sujet était méconnu, et je discutais environ avec une trentaine de personnes (sauf exception a l’occasion de débat après le silence des nanos en cinéma).
Après quoi je suis passé a autre chose, puis Besnier et les autres sont arrivés sur le sujet… pour au final ressortir parfois des arguments similaire au mien (j’étais le premier a faire le parrallèle avec la honte prométhéenne d’anders), ce qui me rassure un peu sur ce que l’on peu faire en creusant bien un sujet.
D’autres de mes arguments me reste cependant personnel, c’est bien dommage que personne d’autres que moi ne diffuse l’idée de "moratoire invisible" pour désigner les sciences et techniques que les chercheurs peuvent faire grâce aux budgets qu’ils obtiennent… et celles qui ne pourrons jamais faire parceque l’on ne leur donne pas les moyens… Du coup ça redonne l’aspect politique que les scientifiques veulent toujours cacher.
Une partie de mon travail de l’époque est dispo ici : http://bugin.free.fr/atome.html
La exactement : http://www.mediafire.com/file/gzftg…
Et si vous souhaitez réellement tuer Descartes, je vous conseille plutôt la lecture de Canguilhem, c’est le seul a renverser (et pas seulement critiquer) la logique des animaux machines, dans "la connaissance du vivant".
Parce que nous sommes tellement déconnectés de notre humanité que nous aspirons à devenir des sortes de repliquants. Le roman de K. Dick explore aussi cette question de la transhumanité, de ce qu’est l’essence humaine.
Parce que nous sommes tellement déconnectés de notre humanité que nous aspirons à devenir des sortes de repliquants. Le roman de K. Dick explore aussi cette question de la transhumanité, de ce qu’est l’essence humaine.
Bonjour, si les moutons électriques sont une allusion à Philip K. Dick, je n’en vois pas bien la raison d’être ?
Bonjour, si les moutons électriques sont une allusion à Philip K. Dick, je n’en vois pas bien la raison d’être ?
La technologie a son utilité. Par exemple, pour afficher des diagrammes qui prendraient beaucoup trop de temps à dessiner et sont plus faciles à transporter dans un ordi que les transparents d’autrefois ou pour diffuser une petite vidéo qui illustre les propos.
En revanche, je ne vois pas non plus l’utilité de PauvrePoint par ailleurs : quel intérêt d’afficher les idées que le conférencier est en train d’expliquer?
"The U.S. Military’s War On PowerPoint"
http://www.gizmodo.com/5525843/the-us-militarys-war-on-powerpoint
Enfin, pour ce qui concerne la conférience et son iPad, le problème se trouve entre la chaise et l’appareil. Il faudrait juste qu’elle s’entraîne à donner une conférence sans lire ses notes, qu’elles soient analogiques ou numériques.
Je ne suis pas technophobe, je suis pour un usage intelligent de la technologie, un usage qui émancipe et qui n’aliène pas. Il y a une sorte de piège fascinant dans la dépendance technologique, une abdication de nos propres aptitudes, une forme de paresse. Je pense la technologie comme une possible extension de mon corps, de mes aptitudes, mais pas comme quelque chose qui doit se substituer à moi. Cela dit, le piège technologique est toujours près à nous engloutir : depuis que j’ai un smartphone qui peut embarquer mon carnet d’adresse complet, je prends moins la peine de mémoriser les numéros de mes proches. Ce qui est une erreur : j’entraîne moins mon cerveau et je prends le risque de ne pouvoir joindre les gens importants en cas de panne.
Car le revers de la technologie est son coût : humain, énergétique, environnemental et sa capacité à toujours nous lâcher au moment où nous en avons le plus besoin. C’est d’ailleurs ce qui nous sauve, cette incertitude. C’est ce qui nous oblige à toujours nous méfier et à toujours conserver une solution de rechange Low Tech. C’est aussi ce qui nous rappelle sans cesse l’aspect à la fois organique et précaire de notre civilisation : que la fée électricité cesse de circuler et nous mettrons moins d’une semaine à replonger dans les ténèbres.
Ce seul constat démontre l’échec véritable de la société technologique.
Tuer Descartes.
Totalement stupide. L’avez-vous jamais lu ?
Savez-vous ce sont ses animaux-machines ? Plus que par une saisine intuitive un peu vague ? À quoi ils lui servent ? Ce qu’il en a dit précisément, dans quel contexte ?
Deux anectotes que vous trouverez dans sa correspondance.
Descartes raconte, avec la belle langue qui est la sienne, qu’il aimait bien les jeunes filles louches (c’est-à-dire qui avaient une coquetterie à l’oeil). Il a perdu ce goût (dommage !) le jour où il s’est rendu compte que cette inclination lui provenait de l’un de ses amours d’enfance.
Il eut une fille, Francine, qui mourut précocément. Il se fabriqua une poupée de chiffon qu’il gardait toujours avec lui dans sa chambre, baptisée du prénom de sa fille. Il ne s’en est jamais vraiment remis (de la mort de son vieux père non plus, d’ailleurs).
Vous devriez lire Descartes, au lieu d’adopter son utilisation à des fins propagandistes par Victor Cousin, qui a remodelé l’homme et l’oeuvre pour en faire ce mythe de la rationalité à la française. Évidemment, cela demande à laisser tomber les préjugés et à faire usage de sa raison, un peu de travail (mais c’est sûr qu’il est plus facile de lire le résumé de Wikipédia).
Vous verrez que l’homme est plein de défauts (ça vous horripilera parfois), terriblement humain, à cheval sur la raison et l’intuition, bien loin de cette image d’Epinal de la pure rationalité.
– Point de Suspension – "Debout l’Humanité!"
Quelqu’ un ici connait-il Osamu Tezuka?
euh, m’enfin! Oups
Quelque un ici
Connait-il Mahakashiapa?
Agnes post8
" : que la fée électricité cesse de circuler et nous mettrons moins d’une semaine à replonger dans les ténèbres.
Ce seul constat démontre l’échec véritable de la société technologique."
Robinson Crusoé prouve le contraire en recréant tout ce qu’il pouvait de technologies sur son île pendant des mois ! 😀
Behold but One in all things; it is the second that leads you astray. Kabir
ilâh: lâ huwa illâ Huwa (nul "lui" si ce n’est Lui)
Qui donne à l’humanité la seconde place, ne donne à l’humanité aucune place du tout
caricature:
-The Week-end / The Knowing (Video)
-Blansky / Can’t beat the feelin’ (Wall and Piece – Copyright is for losers-randomhouse.co.uk)
-Musé du Quai Branly / France
-The Knot of Eternity
p.s.: connaissez-vous l’histoire exemplaire de 5 soldats français "morts pour la France"?- pour qui par 2 fois, la peine de mort (peine capitale), fut infligée? (mystère constitutionnel-abrogation et abnégation)
vivid picture.avi:
Si de manger des Riz de Veau, l’envie vous prend, souvenez-vous que à Ohms,sur un vol Myamar- Kashmir, ou en partence pour le Niger, comme ailleurs (if there where such a place, I would have find it by now-sic!):
All shall AUM…
so also, should Av-Shalom! (Ave-Shall Aum)
Descartes le méconnu :
"Descartes fait partie de ces auteurs qu’on manque précisément au moment où on croit le mieux les comprendre, comme on le voit bien du reste dans les réponses empreintes à la fois de politesse et d’ironie parfois moqueuse de Descartes lui-même à ses interlocuteurs dans les Objections des Méditations : « Vous qui croyez m’avoir si bien compris et qui en fait n’avez rien compris… »"
http://www.actu-philosophia.com/spi…
Old Story:
Durant les temps de Krishna, la cité de Dwarka plongeait, allait être engloutie sous les eaux et Krishna enjoignit chaque un à courir, à s’échapper et à être sauf.
Tous, hommes et femmes, demandèrent à Krishna:
"What Shall We Do?" (que devrions-nous faire)???
Nos livres de compte ne sont pas à jour! (Our account book are not completed)!!!
Tous étaients éffrayés (ées) et plus aucune connaissance n’était disponible, Dwarka sombrait et les livres de comptes n’étaient pas à jour.
Quand le temps (limité) dans sa souveraineté danse sur la tête de quelque un, personne (nul) ne peut prévoir son avenir …
Femminisme!- Homonisne (Oh Monisme!!) -Humanisme ?
Otan quitter l’Unesco !%??!
"Sometimes I feel so sick at the state of the world I can’t even finish my second apple pie"
but this is not a grave, c’est la Feria! c’est ça, la Feria! je vous dis que c’est ainsi la Feria!
<em>qu’est-ce qui est vraiment important dans tout cet immonde foutoir qu’est notre monde ?</em>
Le Coeur Agnès, le Coeur… ptêt qu’une solide lecture de quelques conférences de Krishnamurti te lancerait sur une réponse au lieu de ce fatras de bla bla larmoyant sur une pseudo techno .. je t’ai lu plus en forme…
Vous
mais vous connaissiez la réponse
Ce n’est qu’une situation d’espace temps…tout peut être important ….et rien n’est important…
Tout dépend de la couche éducationnelle et culturel ou l’on se trouve…..
"Le monde ? Une fresque peinte sur le vide…"