Ce n’est pas parce que quelque chose n’est plus exposée par les médias qu’elle cesse irrémédiablement d’exister.
Jusqu’ici tout va bien…
Les Français ont beau être moroses, ils continuent à bouffer de la volaille et la filière se porte bien. Les éleveurs autour du bled se gaussent de l’agitation du début de l’année et se rengorgent en disant que leur truc de confinement à la con, ils ne sont pas prêts d’y céder : "manière tout ça, s’était un coup pour vendre du Tamiflu!".
Le CPE, le chômage, Clearstream et les manœuvres de basse politique, la flambée du pétrole, celle du poisson qui menace aussi (salauds de Chinois!), l’immobilier qui hésite, les Sarkoseries, les plus Royales que le roi, le mois d’août qui succède au mois de novembre et le gaz part… Bref, il y a des tas de sujets plus sérieux que l’hypothétique pandémie de grippe aviaire, surtout que les oiseaux, c’est un peu comme les nuages radioactifs : ça évite soigneusement les frontières de l’arrogant petit hexagone.
Pendant que les mangeurs de poulet font l’autruche, la grippe aviaire se porte bien, merci pour elle!
Depuis janvier, le virus a été décelé dans 30 nouveaux États, principalement en Europe et en Afrique.[1]
Le virus continuer à s’étendre : 5 personnes tuées en Indonésie, une fillette infectée à Djibouti et une grosse flambée en Roumanie.
Le cas roumain est le plus intéressant, car comme je l’écrivais dans mon précédent billet à ce sujet :
en l’absence d’un dédommagement à hauteur des pertes, les probabilités pour qu’un certain nombre de producteurs temporisent avant de déclarer la contamination de leur élevage est plutôt forte.
Un peu comme dans l’affaire du sang contaminé, quand tu te rends compte que ton stock de matière première est bon à jeter à la poubelle, tu peux toujours faire le choix de te faire discret et de tenter d’en écouler le plus possible sur le marché afin de limiter les pertes. Même si tu sais que le produit est potentiellement mortel. Parce que tu peux toujours espérer passer entre les mailles du filet et faire de bons profits malgré tout. Ce qui fait que, selon moi, il est particulièrement aléatoire et stupide de mettre en balance le sens des responsabilités de l’ensemble des éleveurs et plus particulièrement des industriels, leur courbe des profits et un problème de santé publique.
l’élevage industriel frappé par la grippe aviaire s’appelle Drakom ; il est situé à Codlea, en Transylvanie, à quelques kilomètres seulement du célèbre château de Bran, celui du non moins célèbre… Dracula. Drakom s’est tristement illustré ces derniers jours : cet établissement de 120 000 volailles est accusé d’avoir livré dans plusieurs départements roumains, sans avis vétérinaire ni certificat de qualité, des volatiles susceptibles d’être infectés par le virus H5N1. (…)
Selon plusieurs témoignages, cela faisait déjà sept jours que l’élevage était confronté à une mortalité extrêmement élevée (près de 4 000 volailles entre le 7 et le 12 mai). La police veut aussi faire la lumière sur la macabre découverte faite par des journalistes de la chaîne roumaine Antena 1 : des milliers de volailles en état de putréfaction et recouverts de sacs plastique retrouvés dans une fosse, à quelques centaines de mètres seulement de l’élevage. Selon le quotidien Gandul, l’enquête pourrait également concerner les autorités locales du département de Brasov, s’il est avéré que certains responsables locaux étaient au courant de la surmortalité des volatiles de Drakom…[2]
Il n’y a pas que les éleveurs roumains, qui m’inquiètent. Il y a aussi le syndrôme « le nuage de Tchernobyl s’est arrêté aux frontières, m’sieurs dames, dormez, tout va bien ». Qui se résume en fait à cette bonne vieille politique de l’autruche. Par exemple, j’habite en plein milieu d’un axe migratoire important. Au milieu, il y a deux réserves naturelles où passent des milliers d’oiseaux. Le responsable d’un de ces sites m’a juré qu’il n’avait reçu AUCUNE consigne particulière sur l’influenza aviaire, en dehors de celles qui sont affichées dans toutes les mairies de France. Prélèvements statistiques de quelques individus en vue de dépistage du H5N1 ? Que dalle. Nécessité de procéder à une observation plus complète du comportement des volatiles ? Nada. Protection des personnes et des visiteurs ? Nib. Visite des élevages alentours, où les mesures de confinement ont fait ricaner les éleveurs, par les services vétérinaires ? Pas plus. On verra bien quand on aura le premier mort, oiseau ou humain.
L’ideal serait d’être vegetarien. Le mahatma Gandhi avait surement raison.
Quand a faire confiance au « gouvernant » pour nous protéger des p’tits crobres, il est temps d’arrêter de rêver et de devenir adulte, euuh, je voulais dire citoyen.
Moi je veux bien (et je fais tout pour) être végétarien, mais je ne veux pas bouffer les OGM à la con… on est coincés de toute façon par les interêts financiers de grands groupes…
Perso, je demeure omnivore, et je me dis que
l’estomacl’être humain est décidément bien adaptable : encore un virus avec lequel il semble que nous devions vivre et cohabiter. Un de plus. Une petite aggravation de l’environnement de plus. Mais ça va passer en douceur, comme la majorité des aggravations, puisque ça ne modifie pas profondément nos modes de vie. On va donc s’y accoutumer. A doses homéopathiques.coco> »On est coincés de toute façon par les interêts financiers de grands groupes… »> ouh ! ouh ! Le grand complot des puissances capitalistes occultes de la finance ! Eh, faudrait arreter de regarder X-Files de temps en temps 🙂
François> Qui a dit que ces puissances étaient occultes (bien que dans les faits, elles cachent pas mal de choses) et qui a dit qu’il s’agissait d’un complot ? Non, Monsanto n’a rien d’une grande puissance et ses interêts sont tout ce qu’il y a d’altruiste, je suis un débile profond qui se complait dans des histoires à dormir debout.
Mais c’est vrai, bordel, ma phrase est totalement hallucinée, je devais être sous acid ou pire pour écrire un truc pareil, allons allons, mon bon Monsieur, « ça fait longtemps que vous voyez des grands groupes avec des interêts financiers qui priment sur tous les autres interêts ? »
je sais pas peut être bof c’est possible sans doute aucune idée
Allez, je retourne regarder X-Files, en plus, j’adore les rousses, c’est dingue, je les adore
Perso, j’ai réduit ma consommation de produits animaux depuis quelques mois : 1) ce qui est vendu est supermarché est dégueulasse 2) chez le boucher, ça coûte cher 3) les produits animaux sont trop riches en graisse (saturée) donc mauvais pour le cholestérol. Et ça me fait plaisir de faire chier la FNSEA et l’agri-business de manière générale 🙂
François > Le grand complot des puissances capitalistes occultes de la finance !
Le grand classique qui permet de clouer le bec : tu sous-estimes le poids financier des grosses multinationales sur notre quotidien, et notamment nos « dirigeants ».
@ Fred : chez un bon boucher, les dits « bas » morceaux ne coûtent pas plus cher que la sale bidoche de grande surface, et ça permet de retrouver des goûts de l’enfance : tendrons de veau, morceau du boucher (araignée, poire… aussi tendre qu’un filet de boeuf, et peut-être plus goûteux), du porc bien sûr, de l’épaule à la place du gigot d’agneau, de la pintade, des abats…
Il y a plein de solution pour continuer à manger de la viande (quand on aime ça ; mais je rappelle aussi qu’on en a besoin, même si c’est en quantité moindre que notre conso moyenne – il existe par exemple une substance qu’on ne trouve que dans la viande rouge).
D’ailleurs, c’est une démarche globale, comme d’acheter en hiver des fruits et légumes d’hiver et en été des fruits et légumes d’été, ou d’acheter le plus local possible (respecter les saisons, serrer ses coûts…).
Par ailleurs, est-ce vraiment une victoire, un bienfait, que tout un chacun ait accès aux produits anciennement de luxe, comme le saumon fumé ? Car aujourd’hui, tout le monde peut manger du saumon fumé, mais presque plus personne ne mange du vrai bon saumon fumé : du saumon sauvage, fumé avec de la fumée de bois et non pas piqué pour lui injecter ce petit goût typique… (sisi, c’est comme ça qu’ils font). La démocratisation de la consommation alimentaire ne sert que les intérêts financiers des grands groupes agro-alimentaires (et hop, revoilà les grosses multinationales ! ;-))))
Une animation très pertinente pour agir ou réagir contre les ravages des industries de l’agro-business, regardez le MEATRIX :
http://www.themeatrix2.com/french/
à diffuser le plus possible en donnant le lien par exemple aux oiseaux migrateurs accusés de tous les maux (les pauvres) !…
C’est bête que Mr Rumsfeld ait vendu ses actions du labo qui fabrique l’inutile tamiflu, donc! Elles pouvaient encore grimper! Actionnaires, achetez l’action jesaispluskoi, nom du labo qui fabrique le médicament inefficace mais largement médiatisé qui fera votre fortune, à défaut du bonheur des malades!
coco> les puissances ne sont pas occultes, seulle la poelle l’est
l’émergence de la grippe aviaire est une conséquence directe de l’élevage de poulets en batteries. vaste pool de sélection à grande vitesse en conditions hyperstérile et confinées propre à l’émergence rapide de souches efficaces et transspécifiques. c’est à l’hopital qu’on attrape les souches de maladies les plus virulentes et les plus originales. bientôt la même chose dans les oeufs en batterie.
c’est l’occasion d’interdire radicalement ces accélérateurs de catastrophes sanitaires.
attribuer la responsabilité de la maladie à un seul élevage en batterie est ridicule et de mauvaise foi, c’est le système tout entier qui est à abolir préventivement.
Y’en a même qui disent qu’investir des centaines de millions d’euros pour combattre un virus qui a fait moins de 100 morts en 9 ans est abhérant. Ce sont les mêmes qui disent que le Tamiflu, acheté en masse par les services de santé dans le monde, n’est pas trés efficace, qu’il est produit par les laboratoires ROCHE qui ont réussi à mettre la main sur 90% de la production mondial d’anis, ingrédient indispensable à la production de Tamiflu… Vaut mieux retourner voir X Files…