Il y a une sorte de jeu, entre bloggers, qui consiste à lancer une série de billets sur un thème et à inviter les autres à y aller de leur propre comptabilité. Torpedo avait ainsi repris une série sur les plaisirs honteux, mais voilà, je n’ai honte de rien…
Du coup, je lance la mienne, celle des petites contrariétés de la vie quotidienne, des petites choses sans conséquence qui agacent prodigieusement ou laissent interloqué.
Le tour de vis
Je pense très sincèrement que sur les chaînes de montages du monde entier, il y a des sumos super balèzes qui n’ont d’autre fonction que de serrer les vis à bloc. Ca a l’air anodin, comme ça, voire un peu furieux, mais qui n’a jamais bataillé comme un fou contre une vis totalement et désespérement bloquée?
Ainsi, le jour où j’ai voulu changer l’ampoule principale de la lanterne magique de ma fille, je me suis trouvée face à une véritable armée de vis de toutes tailles et quasiment de toutes formes à retirer, jusqu’au moment fatidique où je suis tombée sur la vis-sumo. Fièrement campée au fond de son trou, cette petite saleté refusa définitivement de lâcher le morceau, me laissant avec un chapelet de ses consoeurs à replacer et ma fille qui me harcelait pour que je répare la lumière. Bref, la Bérézina intégrale.
Du coup, je me méfie.
J’ai décidé de passer à l’ennemi, c’est à dire de basculer mon ordinateur sous Linux et de découvrir les joies de l’Open Source. En fait, j’ai surtout décidé de monter ma société et de ne pas laisser la moitié de mon CA en licences de logiciels. Du coup, pour faire cohabiter Linux et Windows, mon disque dur de 20 Go fait figure de gros mesquin. Je pourrais acheter un nouveau portable, plus récent, mais le mien est fort bien, si ce n’est ce disque dur.
Un disque dur de portable de 60 ou 80 Go ne coûte pas une fortune, mais l’erreur serait d’acheter tout de suite le remplaçant sans avoir vérifié auparavant que toutes les vis d’accès et de fixation peuvent s’enlever. Une vis, deux vis… bonheur! De courte durée.
Il en restait 5 à sortir, rien que mes faibles petits doigts crispés n’aient réussi à faire bouger, ne serait-ce que d’une nano-rotation. En fait, des sourdures feraient aussi bien l’affaire. Ou de l’hyper-glue. Mais pourquoi nous faire croire que le dispositif est fait pour être démonté???
Au final, j’ai trouvé un sumo capable de défaire ce que son collègue avait fait.
La question reste : pourquoi serrer les vis à bloc?
Une vis raisonnablement vissée tient tout aussi bien. Ou alors, c’est juste pour humilier les petits bras? Bref, ça a le don de m’agacer, parce que globalement, ça ne sert à rien d’autre qu’à nous faire transpirer bêtement sur des choses devraient se faire toutes seules.
Dans cette même catégorie nous trouvons aussi : les robinets (en plus, ça flingue le joint!), les bouchons de bouteilles à pas de vis, les pots de confiture (revanche chrétienne sur le péché de gourmandise?) et par extension tout type d’ouverture facile qui tend le plus souvent à nous faire prendre des risques inconsidérés pour arriver à atteindre l’objet de notre convoitise.
Bref, si l’existence est une lutte perpétuelle, j’aimerai autant ne pas user mon énergie sur des batailles qui n’ont pas lieu d’être, comme dévisser une simple et toute petite vis qui n’a été inventée que pour cette fonction.
Tous les matins ouvrables, je monte dans ma petite voiture et je rejoins tranquillement la cohorte des couillons qui sont obligés de traverser la Seine pour aller gagner les quelques picaillons qui serviront à nourrir la famille. 3/4 d’heure à 1h00 pour faire les 30 kilomètres qui séparent mon hâvre de mon lieu de travail. Pourquoi ? à cause d’un pont à Villeneuve Saint Georges. Bon, j’ai un bon autoradio, une voiture moyennement confortable et j’écoute de 7/9 (ou plutôt le 7/8) de France Inter; au bout de quelques années de cette gymnastique il est tout de même bon, mentalement parlant, de se faire une raison. Par contre ce qui m’exaspère toujours autant, ce sont les « champions » qui, pour gagner une ou deux voitures, s’amusent à gymcaner d’une file à l’autre, causant ainsi une bonne partie des ralentissements générateurs de belles files de voitures et de la pollution qui en découle.
En fait, je pense que les objets sont dotés d’une conscience propre, et que comme ils apprécient modérément les opérations à coeur ouvert, ils ont trouvé la meilleure tactique pour que cela ne leur arrive plus : te laisser dévisser toutes les vis, avant de t’empêcher de terminer ton travail, augmentant ainsi ton énervement et ta frustration, ce qui te dissuadera de tenter la même chose sur les copains de l’objet en question. Évidemment, ils n’ont qu’une force limitée, et ne peuvent lutter indéfiniment contre tes amis sumos.
Ou alors c’est juste que c’est fait automatiquement par des machines imprécises ou que personne n’a pris la peine de régler correctement, parce que ce ne serait tout simplement pas rentable. Mais avoue que ce serait assez terre-à-terre voire désabusé comme explication.
je lorgne, que dis-je, je dévore depuis quelques jours avec intérêt les chroniques publiées ici sans forcément avoir envie de réagir devant une grande pertinence des propos (d’Agnès ou de certains commentateurs).
Là, j’avoue que ça m’a bien fait marrer, ce genre de petite contrariété qui peut parfois vous bouffer une bonne humeur qu’on croyait indécrottable pour la journée… ah le coup de la vis, du pot de confiture !
Merci.
Une contrariété en ce moment: voir des autocollants pour Paris 2012 partout, dans le tromé, sur les voitures, dans les bus…Bientôt on en collera aussi sur les cartons des SDF. « Soutenez Paris 2012, on construira des logements pour tous les SDF aux Batignoles! ». Je vais encore me faire des amis…Vive Londres 2012!C’est du gavage d’espace libre dans des cerveaux déjà bien gonflés par toutes ces pubs environnantes! Pendant 7 ans, c’est bon, on a un BUT!
J’ai essayé d’ouvrir les intestins de mon vieux portable ibm ; je nai réussi qu’à en dévisser quatre, des vis, à tordre les raccords écran-clavier, sans plus de succès. Je me suis dit tant pis, plus rien à perdre, de toute façon, il est fichu, hs. Alors j’ai forcé ce que j’ai pu, décollé les petites boîtes (j’y connais pas grand chose en informatique), désossé ce qui s’est laissé désossé. J’ai vu, rien vaincu, mis les restes dans la poubelle du recyclable avec le petit espoir qu’est prévu le recyclage des ordi et non leur empilement. je n’ai pas l’impression que le portable est prévu pour des améliorations à faire en interne, mais plutôt pour des rajouts en externe… Bon, je n’en connais toujours pas bcp plus, sur les portables… ni sur les vis, et leurs caprices.
Plus prosaïquement…
> Je pourrais acheter un nouveau portable, plus récent, mais le mien est fort bien, si ce n’est ce disque dur.
Encore faudrait-il qu’un disque dur soit encore disponible à la vente pour ton modèle de portable. C’est d’autant plus improbable que les composants des portables sont fabriqués dans des séries beaucoup plus réduites que les machines de bureau.
> Un disque dur de portable de 60 ou 80 Go ne coûte pas une fortune, mais l’erreur serait d’acheter tout de suite le remplaçant sans avoir vérifié auparavant que toutes les vis d’accès et de fixation peuvent s’enlever. Une vis, deux vis… bonheur! De courte durée.
Simple : tu prends la bête, et tu te rends dans un magasin d’informatique qui vend des composants pour ton portable et poser le tout sur le comptoire, que le techos se débrouille avec 🙂
A noter qu’à vouloir trop serrer une vis, on court le risque de faire pêter le pas de vis… Info à faire passer aux sumos compulsifs.
(moi ma contrariété, c’est de devoir monter une autre marque de meuble que ceux d’Ikea… Confo’ par exemple, où la conception est déboussolante de complexité… ou de non-clarté… comparativement à l’autre marque évidemment… si j’avais compté le nombre de possibilités de me tromper et de devoir tout dévisser/démonter… en fait devoir prendre deux soirées pour monter un meuble, voilà longtemps que ça ne m’était pas arrivé).
salut agnès, amis lecteurs,
à part le capot de la voiture que je n’arrive jamais à ouvrir du premier coup (c’est dire si je l’ouvre souvent), j’ai beau chercher, mes petites contrariétés du moment ont pour nom « socialisme » et « tf1 », c’est vicéral pour tf1 (et je fais rien pour me soigner, mais.. je vous explique après).
socialisme, à cause du oui de hollande (qui aurait été non … si chirac démissionait…belle vision européenne). j’ai voulu comprendre, suis parti sur le forum du parti, et là, amis lecteurs, c’est : tu deconnectes ou l’ulcère te foudroie. j’ai deconnecté juste avant, mais y a des séquelles.
tf1, c’est à cause de toutes leurs conneries qui annihilent l’esprit des miennes (femme + 2 « adoes »). elles zappent en ma présence, mais dés que je surprends une conversation, c’est « j’espère que « l’autre taré » (j’arrive pas à sortir un nom) y va pas sortir de la star’ac »…voyez mon désert. j’ai beau recentré le débat, me dire que c’est l’âge, qu’avec le tournevis d’agnès j’pourrais déréglér c’t fichue tv. et puis je me ravise, j’oublie pas que ma doudou à voter non, que mes gamines sont adorables (ailleurs que devant le poste)…mais pourquoi elles regardent la ferme maintenant…
bon, allez, un peu de légèreté après tout le venin déversé ces derniers jours, sûrement que les lectures d’agnès et de « grosse fatigue » m’aident à relativiser.
Le plus énervant dans ces petites contrariétés, c’est qu’à leur base il y a quasiment toujours quelqu’un qui n’a pas fait son boulot correctement. Un inconnu invisible à la source de nos maux et qui n’assumera jamais ses responsabilités.
Un chinois qui sur sa chaîne de montage à laissé tourner son visseur trop longtemps ou un ingénieur qui a sciemment choisi un plastique pourrit pour qu’on ne puisse pas démonter le portable trop facilement…
Un type qui a conçu le pont de Villeneuve Saint Georges avec un nombre de voies insuffisant en se disant que pour les 10 années à venir « ça le ferait » et que de toutes façons ce serait trop cher autrement. D’autres qui voient tous les matins et tous les soirs des kilomètres de bouchons et des milliers d’automobilistes se galérer aux mêmes endroits sans rien faire pour améliorer les choses à part poser des radars fixes.
Et puis il y a surement un gars à la RATP, qui considère que la petite ville où j’habite ne mérite pas d’être desservie correctement par le RER A et a décidé qu’elle n’aurait droit qu’à un train sur trois. J’ignore quel délire l’a poussé à faire ne sorte que certains trains desservent TOUTES les stations SAUF la mienne, mais j’aimerais bien (comme probablement environ 5000 autres voyageurs) pouvoir lui expliquer tout le mal que je pense de sa décision.
je me dis quand même, le pragmatisme aidant aujourd’hui, qu’un portable doit être compact, solide, très solide, car il doit pouvoir être promené partout, sans dommage… d’où ces vis récalcitrantes ?
Il faut savoir pour les trains qu’une des sources du probléme vient du schéma decisionnel de la SNCF.
Il y a un corps de Mines-X-Ponts qui décide des investissements long terme de la SNCF et les projets « TGV », Viaduc Pharaonique, Systéme Informatique « top » etc.. engloutisse la majeur partie des budgets d’autant que cela fait vivre beaucoup de boites BTP et Industrielle (alstom, Bouygues) qui sont de bons soutiens aux campagnes « electorales ».
Les programmes plus bouseux de type entretien des voies, renouvellement des postes d’aiguillage (notamment en RP-IDF ou certains date de la IInde GM !) etc.. sont réduits à leurs portions congrues — ce qui explique un nombre de plus en plus conséquent de dysfonctionnement. L’IDF represente 80% des voyageurs quotidien de la SNCF mais seulement 20% des investissements !
Source un livre sur la machine SNCF sorti il y a deux ans. Celui montrait aussi le pouvoir des centrales syndicales qui créait une sorte de deuxiéme « patronat » qui négociait directement avec le ministre ce qui fait qu’entre la base et le sommet tout les cadres intermédiaires de terrains etaient squezzé et englués dans un conservatisme corporatiste sans nom !
Il est urgent que le service public se repense sinon il va mourir de lui même sous la pression des corporatismes contradictoires. Quoique cela est peut être voulu voire même organisé ? Reste plus qu’au médias qu’a faire porter le chapeau a ses « salauds de cheminots ultra privilégiés à la prime de charbon etc… toujours en gréve … » et à glorifier la réalisation du TGV Est !
A toutes et tous concerné(e)s par ce thème, lisez d’urgence Vingt choses qui nous rendent la vie infernale, de Dominique Noguez chez Payot.
Et promis, je m’y colle bientôt.
Hihihi !!! Chez les vis, faut savoir qu’il y a environ 1 caractérielle sur 10… Bisous ma bichette, je suis de retour !
Moi le truc qui me fout hors de moi (‘tention, ça fait peur !), c’est les emballages de trucs et de machins soit-disant à ouverture « facile », et qui te pètent systématiquement à la gueule. Genre, la brique de jus de fruit avec le p’tit bouchon en plastoque qui te reste dans la main en éclaboussant ton beau t-shirt tout propre, ou le sachet de surgelé à glissière, où tu passe 3 plombes à l’ouvrir en t’arrachant les ongles, et 3 plombes 1/2 à refermer, pendant que les surgelés fondent joyeusement dans leur foutu sachet ! Et tout ces kilos d’emballages inutiles, qui rentrent pour au moins 1/3 du prix du machin, et que tu balance illico à la poubelle pour un hypothétique recyclage… Des claques !!!
Reporters sans frontières avait sélectionné une soixantaine de blogs qui défendent, chacun à leur manière, la liberté d’expression. L’organisation a ensuite demandé aux internautes de voter pour sélectionner leurs lauréats : un par catégorie géographique. Le meilleur blog francophone : http://www.emarrakech.info/prana Le blog d’un Marocain qui tente de « comprendre la complexité du monde ».
Hello ! Billet yrès pertinent 😉 cependant j’ai dun mal à comprendre : torpedo avait ainsi repris une serie sur les plaisirs honteux … bon,e continuation ! 🙂