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Qu’est-ce que je fais ? Je fais comme vous, je fais de la politique !

Cela pourrait être l’histoire d’un économiste, un parmi tant d’autres, qui se tire la nouille, tranquillement, régulièrement, à longueur d’antenne, pour t’expliquer à toi, petit goret ingrat, à quel point tu t’es vautré dans le luxe et la facilité, avec ton SMIC désindexé de la réalité des prix, ta petite vie tout à crédit, tes vacances de branleur au camping des gagne-petit et ton AïePhone le bien nommé, tellement ça te fait mal au cul de penser qu’il t’a fallu allonger un demi-salaire pour pouvoir téléphoner comme tout le monde, pour surtout rester joignable, même pendant tes RTT chez belle-maman. Oui, Frédéric Lordon aurait pu choisir cette sublime trajectoire des donneurs de leçons qui te résume ton destin en sept secondes chrono sur tous les médias qui mentent : maintenant que tu t’es bien goinfré, sale masse laborieuse, il est temps de régler la facture.

Parce qu’il ne faut pas se leurrer, les pourfendeurs de celle qu’ils appellent madame Michu de toute la hauteur de leur profonde commisération (mais si, madame Michu, cette figure emblématique du petit peuple tellement con qu’on va pouvoir lui faire les poches une fois de plus), s’apprêtent une fois de plus à passer à la caisse, c’est-à-dire à nous expliquer doctement pourquoi nous allons devoir nous sacrifier, une fois de plus, pour sauver leurs gros culs adipeux à eux.

C’est la crise de la dette ! Vous avez vécu au-dessus de vos moyens ! Il faut encore plus de rigueur !

Et le 24 août, alors que ton fessier marbré de rouge n’aura pas encore commencé à peler de son overdose de soleil estival, il va se prendre une purge dont tu te souviendras encore longtemps.

C’est la crise de la dette ! Vous avez vécu au-dessus de vos moyens ! Il faut encore plus de rigueur !

Frédéric Lordon aurait pu faire partie de ce chœur de Cassandre, mais au lieu de cela, il est venu dans les vertes collines du Gers décortiquer, pour qui voulait bien l’entendre, les ressorts d’un discours aimablement colporté dans chaque foyer par le tintamarre ininterrompu de ceux qui savent.

C’est bien gentil de critiquer les médias, mais ne pas y aller, n’est-ce pas laisser un boulevard aux bonimenteurs du dogme économiste ?
On a souvent critiqué le rapport aux médias de Frédéric Lordon, mais c’est avant tout un problème de temps de parole. Il s’est astreint à mesurer le temps habituellement laissé aux chantres du libéralisme sans frein pour développer leurs idées : sept secondes. Sept secondes, c’est ce qu’il faut aux Élie Cohen et autres jacquattalistes de service pour balancer leurs argumentaires simplificateurs au possible, parce qu’ils sont ceux qui savent et que nous sommes ceux qui subissent :

C’est la crise de la dette ! Vous avez vécu au-dessus de vos moyens ! Il faut encore plus de rigueur !

C’est vrai que pour asséner ce genre de vérité, sept secondes suffisent largement. Alors que pour exposer une idée quelque peu novatrice dans le champ sémantique de l’économisme moderne et dépoussiéré, il faut compter au moins 30 minutes. Trente minutes pour déconstruire les fausses évidences, les vérités autoprédictives, parce que rabâchées ad nauseam et sur tous les tons jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de penser autrement qu’à travers cette grille de lecture-là. Trente minutes pour réfléchir ensemble et arrêter de prendre les gens pour des cons, finalement, ce n’est pas tant que cela, mais dans la frénésie médiatique, c’est juste une éternité. Non, Frédéric Lordon n’a pas besoin des médias, il a besoin de médiation, c’est à dire de ceux qui sauront faire passer le message. Et c’est pour cela qu’il répond aimablement aux invitations autour d’un jambon à la broche, là où il aura vraiment le temps de répondre aux questions.
À une époque, on lui avait proposé de tenir une chronique, à France Culture, ou un truc dans le genre. Pas un média crapoteux. Sauf que la chronique, c’est le piège ultime, celui qui assèche même les plus brillants esprits : Cela veut dire qu’il faut trouver un truc intelligent à dire chaque jour. Sauf que personne n’a un truc intelligent à dire chaque jour. Arrive fatalement le jour où on n’a rien à dire et ce jour-là, on commence forcément à dire des conneries. C’est fou le nombre de gens intelligents qui se sont ainsi retrouvés à dire des conneries.

Le gros morceau, bien sûr, c’est l’invention de la crise de la dette. Parce qu’il y a tellement de temps qu’on nous rebat les oreilles avec cette crise de la dette qu’il va falloir payer de notre sang qu’à peu près tout le monde a oublié qu’en 2007, il n’y avait pas de crise de la dette. J’aurais bien voulu attraper le micro à ce moment-là, pour rappeler qu’il n’y a pas si longtemps que cela, le gros problème du gouvernement socialiste en place à l’époque (eh oui, les socialistes, ces dispendieux qui ruinent les pays et assèchent les finances à force de gaver les pauvres !) c’était tout de même de savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa cagnotte fiscale ! Ah oui, personne pour repenser à cette fichue cagnotte fiscale de Jospin ! Personnellement, j’y pense à chaque fois que l’on tente de nous faire avaler un nouveau recul social sous prétexte de caisses vides !
La crise de la dette, ce prétexte pour nous annoncer le sempiternel tour de vis social, ce n’est rien d’autre que la socialisation des pertes financières des banques lors du grand bonneteau mondial de l’immobilier pourri. Autrement dit, il n’y a pas de crise de la dette, juste une grosse crise d’indigestion du système financier qui compte, une fois de plus, se refaire une santé sur notre dos. En fait, il n’y a toujours pas plus de crise aujourd’hui qu’hier, il s’agit juste de l’achèvement d’un long processus de capitalisation du monde enclenché sous le règne des Tatcher-Bush selon le mot d’ordre édifiant : starving the beast ! il nous faut affamer la bête, la bête étant l’État-providence, l’État socialisé, l’État qui lisse les inégalités sociales en redistribuant les richesses. Parce qu’il ne s’agit en aucun cas d’une dette de dépenses mais bien d’une dette créée de toutes pièces par l’assèchement systématique des recettes selon des justifications creuses et à présent bien connues : allègement des impôts des plus riches et des plus grosses sociétés, exonération des cotisations sociales qui mettent à mal la solidarité nationale et font directement les poches des travailleurs pour la plus grande joie des exploiteurs. Création de la dette ex nihilo, enfin, par la privatisation sans contrepartie de l’arme budgétaire fondamentale de l’État, qui est la création monétaire.

Car s’il ne fallait retenir qu’une seule chose du passage pourtant très riche et vivifiant de Frédéric Lordon dans mon coin de cambrousse, c’est bien cela : la création de la dette des États est le résultat délibéré de plus de 30 ans de politique capitaliste débridée, opportunément rebaptisée libérale. Il s’agit ni plus ni moins que d’un coup d’état mondial contre l’idée démocratique, car là où règne le mythe de la dette, la volonté des peuples est bafouée, immanquablement. Tout comme les usuriers de l’ancien temps avaient inventé l’esclavage pour dette, les financiers modernes comptent bien utiliser ce biais pour dicter leur loi de la jungle à l’ensemble des peuples du monde.

Il n’y a que fort peu de scénarios de sortie de cette crise démocratique et politique bien réelle, elle. Une sortie par le bas, via l’effondrement cataclysmique du système économique, scénario du pire où les plus faibles serviront de marchepied aux autres; ou une sortie par le haut, plus hasardeuse et problématique, celle de l’insurrection citoyenne, portée par une forte initiative politique, un projet de société viable, une envie d’utopie, non pas comme d’un absolu gravé dans l’airain, mais comme une aspiration légitime vers laquelle nous devons tous tendre.

Omelette au Lordon 1

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32 Commentaires

  1. Alors, on fait son petit Aznavour ? 😉

    C’est bien, encore, encore.

    Réponse
  2. Ah ! Que voilà un billet méchant, pointu, coupant, tranchant comme un fil de rasoir !

    Et en plus le titre est aux petits oignons.

    Vu du ciel où je volette comme un cerf volant en forme de rapace de pacotille, je trouve que c’est du grand art, Agnès !

    Excellent.

    Réponse
  3. (eh, j’ai pas lu (j’suis d’humeur bete, j’lirais plus tard) juste j’suis contente que t’écrives, tu m’aurais manqué si t’avais arrété)

    Réponse
  4. euh… là… y’en a qu’on du la mettre sérieusement en colère à propos de la crédibilité de Lordon…

    bon : et maintenant, sur quoi vous fondationneriez le projet de société à construire ?
    hein ?
    si on en parlait directement ?
    non parce que moi et pas mal d’autres, ben ça fait un moment qu’on est convaincus de communisme…
    donc vous pensez hein… ça fait pas l’ombre d’un doute que pour nous le capitalisme, c’est mal et qui faut l’abolir.
    et qu’on en a marre de tous les connards de tous horizons qui nous rabachent que le communisme c’est le goulag, de la même manière qu’on nous rabache que la démocratie c’est le bonheur d’être propriétaire de sa maison de maçon, de son entreprise libérale individualiste qui seule permet l’innovation, surtout lucrative dans les métiers comme les tireurs de tarots et les numérologues des services de recrutement du médef.
    bref…
    vous allez faire comment pour faire passer une population, hypnothisée par la télévision depuis 60ans, de l’obscurantisme libéral à l’état de capacité à se prendre en main afin de construire son système politique démocratique au sens de gouvernement du sens de l’intérêt de la population globale ?
    vous savez qu’en face ils ont les moyens de vous tuer physiquement ?
    vous savez qu’en face ils détiennent tous les pouvoir à commencer par celui de manipuler les consciences ?
    vous avez pas vu l’état des consciences en faisant du vélo au porte à porte pendant votre campagne électorale dernière ?
    on fait comment ?

    Réponse
  5. Bonnes questions Paul,

    Très bonnes.

    Et toi, comment t’y prendrais-tu?

    Réponse
  6. Ben oui hein Gabriel, je pose la question parce que ça fait une plombe que je me la pose, sur le tas, un peu partout où je passe.
    Et je ne sais plus quoi faire en fait.
    ce qui me désole, c’est de voir les gens totalement aliénés à tout un tas de "croyances"…
    souvent je me dis qu’il faut être patient…
    mais je me demande si ce n’est pas le constat de mon impuissance individuelle devant les gens qui me faire parler de patience.
    ça fait des lustre qu’il y a des marx, des Luxemburg, des Bourdieux, des Jorion des Katte Millett etc etc etc…
    et que tout le monde peut avoir accès à leurs écrits et même à des interview sur internet (bon, pas pour marx et Luxemburg ni Jésus ni saint augustin évidemment…
    Or
    voilà hein
    ça n’avance pas
    les gens sont aliénés à des trivialités : la hainéantise qui fait rechercher la facilité, la domination, la cupidité, la rivalité, …
    tout ça qui sait très bien se parer de n’importe quelle excuse et même des meilleures intentions…
    donc je sais pas
    même pas techniquement.
    j’ai tâté du militantisme, de l’infiltration dans les tâches professionnelles quand j’avais des emplois, des associations à but culturels, sociaux, politiques, de tous genre, de la fédération d’oeuvre laïque aux cafés philo en passant par les cafés repère genre "là-bas si j’y suis" etc…
    y’a pas moyens de lutter contre l’hypnose de la propagande télévisuelles et cinématographique
    on n’a pas de pétrol, donc pas de fric, donc pas d’armes, donc on peut pas se soulever
    les trucs internet, genre facebook, sont des pièges à cons totalement manipulés
    les trucs via portablzes idem
    bref c’est du vent fascinatoire d’imaginer la révolte, les pillages, les soulèvement : ça facilite même la tâche des salauds d’en face qui cherchent à éliminer du monde en masse
    et en attendant, les coupables ne sont jamais atteignables : genre même si on massacrait tout le sénat et l’assemblée nationale et l’élysée en une journée, les vrais coupables sont tout aussi nombreux mais impossibles à localiser.
    donc c’est même pas la peine de se faire de l’adrénaline onirique en se faisant un scénario de ce genre.
    faut pas compter non plus mettre tout le monde dans la rue : même quand y’a un million de gens dans la rue, y’en a encore 60 millions qui bougeront rien, et une grande partie qui va délascionner à mort : pendant la guerre de 40, le bon peuple français a battu tous les records de délation européen des pays occupés par l’allemagne à tel point que la gestapo a penser qu’il s’agissait d’une stratégie d’intox de la résistance !
    bref… ensuite la fameuse libération a été maquillé telle alors qu’il s’agissait d’une guerre civile
    c’est beau le peuple français
    donc non, surtout pas
    mais alors que faire quand on a conscience de l’accumulation de haine que ce système a généré au sein de la population et dans chaque famille, par entretien de l’individualisme, des rivalités, de la concurrence, de l’esprit de défi viril etc…
    parler comme bon nombre d’entre nous le faisons de diverses façons des auteurs comme par exemple Lordon, est certes une chose incontournable : mais combien, en % réel, de gens lisent avec intérêt et réflexion ce que disent les gens comme Lordon, puis leur commentateur comme Agnes ?
    la proportion est trop faible
    j’ai beaucoup d’estime pour l’optique de Lutte Ouvrière aussi, mais c’est pareil : qui prend en compte ce qu’ils disent ?
    d’une part y’a le terrain qui me semble peu propice
    d’autre part il y a les moyens : notre truc d’internet est totalement trompeur. ça ne crée que de micro réseau sans incidence réel sur la population globale.
    Agnes a fait la démarche de se présenter à des élection locales : c’est intéressant. mais on sent chez tous les camarades qui font cette démarche, combien ils sont minés assez rapidement par les constats qu’ils font en démarchant ainsi, sur l’état mental du terrain.
    donc
    je ne sais vraiment plus quoi faire : je suis devant cette question comme devant celles des employeurs que je vais voir, et ceux qui me répondent à mes candidatures ! scotché par le fait que mon réalisme humble les laisse froid. gagner sa vie, c’est inavouable. ben pour le commun des mortel, leur dire que tout ce qu’on leur a mis dans la tête, à commencer par la prétendue bonne intentionnalité des gouvernements prétendument démocratique est un mensonge, c’est inavouable aussi. et quand j’écoute les uns et les autres, je suis scotché par leur prétention parce que je ne comprends pas comment on peut être aussi aveugle au réel.
    moi ce que j’ai envie de faire, c’est de me déplacer, mais pas pour faire risette, pas pour prendre l’apérot, pas pour faire l’amour etc…
    je me déplace vraiment pour qu’on monte quelque chose, avec le carnet d’adresse de l’un, les compétences techniques de l’autre, les qualités communicantes d’une troisième etc…
    ben y parait que je suis pas convaincant
    donc voilà hein
    je me dis que le monde me préexiste et qu’il tourne sans moi
    et j’attends juste de creuver
    sauf que ça m’empèche de m’endormir
    donc je ponds des fois des commentaires ici ou sur mon site
    mais ça mène nulle part.

    Réponse
  7. enthousiasme partagé pour la pensée de Lordon !
    mais voilà : par où on passe ?
    en tant que pauvre, j’aimerais bien qu’il y ait un club politique pour pauvres dans ma petite ville… mais y a rien, en tout cas rien qui se voie ! j’ai un faible pour Melenchon, et pour Eva Joly aussi… Mais est-ce qu’ils y croient ?
    je suis encore dans les questions quand l’urgence des solutions s’impose !

    Réponse
  8. Un petit conseil Agnès, si tu le permets.
    Écris 7 à 8 mots maximum par ligne lorsque tu mets en page ton texte sur ton blog.
    La lecture bien qu’intéressante devient fatigante pour les yeux et le cerveaux.
    Combien de fois ai je abandonné malgré moi, la lecture à cause de ces lignes interminables.

    Une critique pour la forme !

    Bien à toi,

    Adisl

    Réponse
  9. @Paul le seul objectif humainement réalisable est d’aimer les autres humains et d’essayer de les amener à grandir, à leur rythme, selon leurs choix et avec beaucoup d’humilité. La tentative pyramidale pour imposer des vues (politique des partis et idéologies) est l’aliénation des masses.

    Réponse
  10. Merci Sergai (joli nom en plus)

    mais non merci à Az
    votre remarque pue le baratin récupérateur typique des libéraux.
    pour deux raisons
    d’abord pour la phrase de la fin qui préviens d’avance toute ouverture sur le marxisme comme étant le truc à abbattre. dites pas non, on a l’habitude de cet argument mis sans prévenir partout depuis 60ans.

    de plus si à chaque fois que vous avez peur du collectivisme et du communisme vous citez le risque d’organisation pyramidale, donc de hiérarchisation des rapports, c’est que non seulement vous n’avez strictement rien compris au marxisme, mais que de plus vous êtes incapable vous-même de concevoir d’autres façons que verticales d’organiser les rapports économico-sociaux.

    ensuite pour la récupération christiano-babacool de l’amour du prochain.
    ça n’a aucun réalisme pragmatique et vous le savez très bien du fait de la récupération du deuxième argument.
    les relations humaines comme animales sont faites d’affectes positifs comme négatifs, donc de haine comme d’amour. il est faux de nier l’un au profit de l’autre

    en revanche ce qu’il faut faire et là je réponds en partie à Gabriel, c’est de ramener matérialistement tout le monde à ce qui , au delà de tout affecte positif comme négatif est indispensable à tout le monde : ce n’est pas la vanité et l’orgueil, la croyance en la liberté, mais au contraire la lucidité de la contrainte permanente inhérente à l’interdépendance de tous les éléments du monde, qu’ils soient humains ou non humains.

    ça c’est le premier point fort : personne n’est libre.

    ça veut dire que personne n’a autre chose que le devoir d’interagir en conscience de sa dépendance à l’autre et que pour agir pour soi il faut agir pour l’autre.

    ensuite le deuxième point par lequel votre remarque pseudo christiano-babacool pue le libéralisme, c’est l’idée de laisser les gens faire leur évolution à leur rythme et selon leur choix !

    putain bordel de merde ! c’est le crédo numéro un des libéraux et qui leur permet de développer la liberté d’exploitation de n’importe qui par le plus fort, le plus méchant, le plus escroc, le plus menteur qu’ils appellent le plus méritant.

    l’histoire l’a abondamment montré : dès que vous parlez de liberté, les esclaves se font massacrer s’ils n’arrivent pas à massacrer les précédents maîtres et ils redeviennent, une génération après la prétendue libération des maîtres à leur tour.

    le bien : ce n’est pas l’amour, c’est la lucidité et le refus de la tentation de domination. confère la parabole de la tentation de jésus.

    le mal c’est la domination, la cupidité, la convoitise… le désir d’identification au médiateur ayant pouvoir sur le sujet désirant par celui sur l’objet du désir (confère les théories du désir mimétique de rené girard et les Evangiles.

    Or la plus haute expression de ce mal est dans le projet de libre arbitre, cheville contradictoire du christianisme, qui remonte au projet prométhéen de libération de l’homme par l’homme, de son fondement de société et de pouvoir SUR le monde par le feu.

    Il n’y a aucune liberté à chercher : juste à accepter la finitude du monde et la limitation de la perception de la réalité.

    Il n’y a pas à dominer le monde, mais vivre avec le monde.

    le pouvoir de la vie est dans l’eau et pas dans le feu

    donc symboliquement dans la femme et pas dans l’homme

    donc il faut aussi abolir la construction des genres et particulièrement éradiquer le modèle masculin viril : la transformation du modèle féminin symétrique du modèle viril lamentablement guerrier dominateur suivra de fait par retour à la lucidité matérialiste organique aquatique

    c’est volontairement métaphysicobaveux mon baratin pour vous forcer à voir que
    soit je suis cinglé,
    soit il va vous falloir apprendre à découvrir les fondements des philosophies depuis l’égypte antique.
    et pas en allant chercher des vidéos lamentables sur internet ou chez arte à la télé.

    Réponse
  11. Il faut ajouter qu’en ces temps d’elections, la propagande et la mauvaise foi atteignent des sommets et que s’il existe des espaces comme ici des espaces ou l’on peut respirer, ou si on peut s’interroger sur l’organisation plutot elaborée des "emeutiers" anglais, tout cela reste restreint, surtout quand on envisage la situation internationale qui fait de plus en plus penser a l’après 1929…En pire.Mais malgrès la colère legitime qu’engendre ce genre de post (merci quand mème Agnes!) il faut garder des distances avec celle ci , penser que on ne nous changera pas, etre anticapitaliste c’est effectivement une education et une identité "isolante", surtout si on est au chomage et dans la merde mais ils seraient trop content de nous savoir malheureux…Tout cela pour exprimer ma sympathie a Paul que je comprends parfaitement…

    Réponse
  12. Merci @Paul pour cette brillante leçon d’intelligence et d’estime des humains. J’ai pour ma part une infinie indulgence pour ces compagnons d’infortune que sont les humains si bien que je ne souhaite pas leur imposer mes vues. Tout au plus ai je la prétention de leur faire entendre mon point de vue s’ils veulent bien l’écouter.

    Je pense que les sociétés marxistes ou capitalistes ou libérales ou quelque autre foutaise (droite/gauche, démocrate/républicain, bien/mal, blond/brun etc.) qui visent à élever des maîtres penseurs (individuels ou en groupe) au-dessus des autres pour leur expliquer comment ils doivent vivre ne sont pas les bienvenues.

    J’apprécie les sociétés humaines, tribales, où le compromis et l’intelligence prennent le dessus sur l’individualisme ou le collectivisme. Que vivent les papous!

    Sur ce, je vais aller regarder Arte et Internet alors hein 🙂

    Réponse
  13. Désolé Monolecte d’avoir ainsi divergé du sujet par une réaction aux propos de Paul.

    J’adhère tout à fait au fait que nous citoyens du monde nous sommes faits imposés par nos états un système financier de type capitalistique. Plus je pense par bêtise, facilité et faiblesse des dirigeants de tous les pays (y compris des régimes communistes actuels). Pour bien le comprendre, je conseille à ceux qui ne comprennent rien à la finance actuelle de regarder ce petit résumé, que je trouve assez bien conçu et clair : http://vimeo.com/8116254

    Si je suis d’accord sur le constat et la stupidité du système, l’alternative préconisée de la mise en place d’une société marxiste est une horreur sans nom à mes yeux. L’homme est beaucoup trop important pour confier son avenir à un collectif qui décidera pour lui.

    Réponse
  14. Excellent billet, merci Agnes.

    Effectivement, la question sous-jacente est: comment lutter efficacement?
    Comme beaucoup d’autres, je suis passé par différentes cases: parti politique, associations, syndicat. Aujourd’hui je suis arrivé à un constat: une grande majorité de la population en a marre de ce système "libéral". Peu sont prêt à faire partie d’une "avant garde", mais beaucoup suivront. Et même ceux qui sont plutôt conservateurs suivront si un mouvement assez puissant se met en place.
    Je pense donc qu’il n’est pas nécessaire d’embrigader tout le monde; mais juste de créer un mouvement assez fort pour que le reste suive naturellement, grâce à cette mystérieuse loi de la "capillarité humaine" dont parlait Lenine.

    Le problème est que les révolutionnaires (au sens large) ne sont pas unis, et ne parviennent donc pas à créer cette dynamique.
    Le socialisme a été idéologiquement assassiné. Ses premiers bourreaux furent Staline et Mao; les libéraux se contentèrent d’achever le travail. Le socialisme (au sens initial, c’est à dire le communisme de Marx) a certainement de nombreux défauts, mais il avait au moins cette force qu’il a permi aux révolutionnaires (au sens large encore) de se rassembler.

    Aujourd’hui, l’urgent est de trouver un nouvel axe de rassemblement. Pour l’instant, chacun mène sa petite lutte dans son coin (le NPA, le PdG, Attac, les associations qui ne veulent pas entendre parler des partis, les alters, les verts, les indignés, les punks à chien, etc, etc…). Il y a suffisemment de contestataires pour faire pencher la balance, mais il faut se rassembler.
    Comment? Je n’en ai pas la moindre idée,,, mais je pense que c’est l’unique solution.

    My two cents.
    Salutations révolutionnaires.

    Réponse
  15. @Az Pour rester sur le theme du post, a savoir l’economie, une societe capitaliste est basée sur l’offre et l’individualisme,la possession d’objets est signifiante socialement en termes de hierarchie, ce qui induit une dépense (gaspillage!) dans la publicité et une concurence mortifère pour aboutir a un classement social par la capacité de consommation…Ne pourrait t’on pas immaginer une société fondée sur la demande, sur la satisfaction des besoins elementaires des populations (nourriture , habillement, logements etc…) et donc fournir un effort collectif de planification rationelle pour atteindre la satisfaction generale de ces objectifs a moindre cout est necessaire en utilisant l’effet d’economie d’echelle.C’est aussi simple que ça (!).Cela fait longtemps que l’egalité-qui-fait-peur et la classe sociale unique agitée comme epouventail par les capitalistes est dépassée par les marxistes…Les limites de l’egalité (tout comme les frontieres des classes sociales) sont impossibles a cerner,mème theoriquement (c’est pourquoi Bourdieu s’appuie sur la praxis) et sont de nature a s’opposer a l’individualisme mais les capitalistes eux,ont tres bien compris que les sociétés sont structurées (et en tant qu’individu l’impuissance a faire evoluer les decisions politiques, voire a etre manipulé par celles ci justement par manque d’objectifs est patente…c’est le sujet du post).Ca m’etonnerai qu’ils en parlent chez Arte…Il faut savoir ce qu’on veut…Et se debarrasser des prejugés dogmatiques , en tout cas le liberalisme n’a plus le monopole du pragmatisme…

    Réponse
  16. @adisl
    Concernant la mise en page, ce blog respectant les usages en vigueur, il suffit d’enfoncer la touche CTRL et d’utiliser la molette de la souris (ou les touches + et -) pour agrandir ou diminuer le texte.

    Réponse
  17. Bonsoir Agnès et vous toutes et tous,

    Cette vidéo d’une conférence de Manuel Castells à fait échos à mon interprétation de tes doutes exprimés récemment : http://www.archivesaudiovisuelles.f
    (au début une présentation de ce sociologue, à 14’20 » le début de son intervention et à 16′ le début de la conférence)

    Je te laisse trouver des réponses : il me semble qu’il y en a et pas des moindres.
    De mon point de vue, les blogueurs dissidents et subversifs sont essentiels.
    Et puisque tu as un talent incroyable, tu es essentielle !

    Et cette conférence nourrira également les réflexions et expressions des posts ci-dessus.
    Notamment : nous en savons suffisamment, tous ensemble, pour construire une alternative à ce système de merde. Nous ne savons pas quoi mais je pense que la question n’est pas là. Ce qui compte c’est de commencer.

    Amicalement

    Réponse
  18. arrêtez avec les "gros cul adipeux "
    l’obésité est maintenant un signe de pauvreté
    (voir par ex : moi)
    pas de richesse

    Réponse
  19. @vieille dame : oui c’est effectivement le cas actuellement. sauf que c’est pas à cause de la pauvreté économique que les gens sont obèse. mais à cause, sauf pour les cas particuliers et pas dominants de gens ayant des problèmes physiologiques, de la pauvreté culturelle qui fait qu’ils se nourrissent de ce qu’il y a de plus mauvais et pas forcément de moins cher dans les magasins de grande distribution, qu’ils achètent énormément de merdes sucrées/graisseuses, de féculant appauvris… et d’alcool

    bon @trelpa2 : je ne doute pas de votre excellente intention. sauf que j’ai pas tenu 15 minutes devant le débit assommant de ce conférencier. j’ai quand même tenu les interminables présentation dont on n’a strictement rien à foutre de la part de ses deux admirateurs.
    si j’avais été à la conférence, directement, je n’aurais probablement pas réagi de la même manière : le gars est là devant tout le monde, on capte son sens à travers sa présence, et l’ambiance de la salle aussi.
    Certes je suis radicalement et viscérallement anti vidéo : je ne supporte pas la passivité qu’elle m’impose.
    Mais surtout l’appauvrissement sensoriel et matérialiste c’est à dire réaliste et vivant qu’elle m’impose : c’est une frustration horrible.

    Mais le texte aurait été beaucoup plus intéressant : je lis parfois plus vite que le débit du conférencié, mais je fais des pause, je fais des retours arrières, je réfléchis, je reconstruis plusieurs sens que j’évalue avec la suite etc… je suis actif

    ben c’est d’abord ça que j’ai envie de faire : construire activement avec des gens présent en chair et en os, en mettant les mains et les neurones dans la pâte, en la remettant sur la table aussi longtemps que nécessaire, en la faisant lever etc…

    y’en a marre du spectacle distancié par les moyens de fausse communication

    autre chose m’a frappé dans cette vidéo : l’institutionnalité de la conférence qui fait que la crédibilité du gars tient plus dans sa référenciation sociale par des pairs que dans le contenu du discours, souvent abscons et qui ne serait réellement utilisable que par la lecture patiente et lente avant d’être discuté collectivement par des lecteurs ayant tous fait le travail, l’effort de reconstruire à partir de la lecture personnelle le texte de la conférence, qu’ils aurait certainement mieux assimilé.

    bref
    y’a pas photo quand on compare avec les rares vidéo que Bourdieux a faites spécialement pour expliquer certaines de ses critiques de la vidéo mais aussi ses interview : là on a un gars qu’est très vite captable vivant présent…

    à par ça, ben y’a un article de Lordon qu’est présenté en première ligne sur rezo.net
    à ne pas manquer

    bref, de toute façon, là on fait que bavarder dans le vide et de toute façon on se verra jamais sur le plancher aux vaches.
    donc c’est juste pour le fun hein…

    Réponse
  20. "un projet de société viable, une envie d’utopie, non pas comme d’un absolu gravé dans l’airain, mais comme une aspiration légitime vers laquelle nous devons tous tendre."

    Par exemple :
    "Les malheureux sont les puissants de la terre et sont en droit de parler en maître aux gouvernements qui les négligent." – saint just

    Réponse
  21. "un projet de société viable, une envie d’utopie, non pas comme d’un absolu gravé dans l’airain, mais comme une aspiration légitime vers laquelle nous devons tous tendre."

    Par exemple :
    "Les malheureux sont les puissants de la terre et sont en droit de parler en maître aux gouvernements qui les négligent." – saint just

    Réponse
  22. Très intéressant ton article Agnès qui résume bien la situation .
    J’apprécie F.Lordon autant que toi .
    Sauf quand il prend un malin plaisir à faire des phrases absconses …
    Tiens j’ai vu que de monolecte tu te revendiques polylecte…
    Ta période "autistique" est elle derrière toi ou s’agit il d’une corde ajoutée à ton arc ?
    Parfois je me demande : rien de ce qui arrive me surprend , tout est dans la logique du développement du néolibéralisme, et pourtant je suis là , observateur impuissant , du déroulement de la crise , un peu hypnotisé par la fatalité . Faut dire que je suis un pur prolo smigard et que je vois pas ce que je peux faire d’autre qu’attendre , vaguement militer en attendant l’ultime tempêter .
    D’autres , je suppose achètent : de l’or de la terre, etc , investissent….

    Je pense comme il y a 40 ans ,qu’il faut faire le gros dos , investir des projets communs , style communautaires , où chacun pourrait mettre en commun ,ses quelques ressources , ses connaissances : manuelles, intellectuelles , potagères , et ses biens culturels : livres, disques,abonnements .

    Bien entendu je reste attentif au FdG et je trouve JLM de plus en plus percutant et original , mais comme certains l’ont fait remarquer , il y a le mur de l’argent qui contrôle tous les leviers de la démocratie, dont les médias et la justice …

    Il me semble que le système, la bête se meurt par indigestion comme tu dis , accumulation de richesses et d’argent papier .
    La monnaie comme outil économique a été pervertie par l’hyperspéculation , les maffias , et son mauvais usage , et donc les convulsions de la bête vont de plus en plus se rapprocher .

    Est ce qu’elle va en crever ? Ce serait juste et permettrait peut être qu’enfin la population se réveille , et reprenne son destin en main qu’elle a abandonné aux politiques et spécialistes en tout genre …
    (Au fait je pense que Thatcher s’écrit avec 2 h …)

    Bon à plus .
    Tk.

    Réponse
  23. Très intéressant ton article Agnès qui résume bien la situation .
    J’apprécie F.Lordon autant que toi .
    Sauf quand il prend un malin plaisir à faire des phrases absconses …
    Tiens j’ai vu que de monolecte tu te revendiques polylecte…
    Ta période "autistique" est elle derrière toi ou s’agit il d’une corde ajoutée à ton arc ?
    Parfois je me demande : rien de ce qui arrive me surprend , tout est dans la logique du développement du néolibéralisme, et pourtant je suis là , observateur impuissant , du déroulement de la crise , un peu hypnotisé par la fatalité . Faut dire que je suis un pur prolo smigard et que je vois pas ce que je peux faire d’autre qu’attendre , vaguement militer en attendant l’ultime tempêter .
    D’autres , je suppose achètent : de l’or de la terre, etc , investissent….

    Je pense comme il y a 40 ans ,qu’il faut faire le gros dos , investir des projets communs , style communautaires , où chacun pourrait mettre en commun ,ses quelques ressources , ses connaissances : manuelles, intellectuelles , potagères , et ses biens culturels : livres, disques,abonnements .

    Bien entendu je reste attentif au FdG et je trouve JLM de plus en plus percutant et original , mais comme certains l’ont fait remarquer , il y a le mur de l’argent qui contrôle tous les leviers de la démocratie, dont les médias et la justice …

    Il me semble que le système, la bête se meurt par indigestion comme tu dis , accumulation de richesses et d’argent papier .
    La monnaie comme outil économique a été pervertie par l’hyperspéculation , les maffias , et son mauvais usage , et donc les convulsions de la bête vont de plus en plus se rapprocher .

    Est ce qu’elle va en crever ? Ce serait juste et permettrait peut être qu’enfin la population se réveille , et reprenne son destin en main qu’elle a abandonné aux politiques et spécialistes en tout genre …
    (Au fait je pense que Thatcher s’écrit avec 2 h …)

    Bon à plus .
    Tk.

    Réponse
  24. @ 3. Le dimanche 21 août 2011, 20:23 par paul

    Je sais pas, on commence peut-être par faire lire ça :

    http://olivier.hammam.free.fr/impor

    aux enfants des écoles, histoire qu’ils prennent un peu moins pour argent comptant toutes les conneries qu’on leur raconte. Remarque, je dis "aux enfants", mais ça ferait pas de mal à beaucoup d’adultes, en admettant que leur conditionnement n’est pas déjà trop profond.

    @ 6. Le dimanche 21 août 2011, 23:43 par paul

    C’est sur que c’est pas évident, de savoir quoi faire pour que les choses avancent. Personnellement, je ne suis pas trop adepte des mouvements de groupes, du militantisme à carte de parti et autres joyeusetés du genre. Alors je parle autour de moi, je photocopie des morceaux d’internet, du blog de frédéric lordon, au bouquin de baillargeon, à un article d’un web-zine quelconque qui me semble pouvoir faire avancer le schmilblick d’un iota, je grave des CD avec le film "the Corporation" ou "la théorie du choc" (parce que tous les amis ne sont pas prêts à se taper la lecture du pavé de naomi (klein hein, pas Campbell, confond pas)). Je parle à une personne à la fois, quelquefois deux, jamais plus, et j’en parle pendant des heures, des jours, des mois. quelquefois, il y en a un qui me dit "au fait, j’ai lu ça, putain, t’avais raison, je vais en parler à machin". Et là, je me dis "un pas de plus, plus que 59 millions, et on sera assez nombreux pour que ça bouge vraiment".
    C’est sur que ça parait con, inutile, voire futile et naïf, mais je me dis qu’après tout, avant qu’un homme meure de la peste, il a été infecté par une toute petite bactérie de rien du tout, qui est devenu 2, puis 4, puis 8, puis 16…… Au final, c’est la bactérie, aussi petite et insignifiante qu’elle soit, qui gagne. Bon, c’est vrai, depuis, on a inventé les antibiotiques. mais à ma connaissance, il n’y a pas d’antibiotique vraiment efficace contre la volonté humaine (même si la télé est un très bon médicament).

    P.S. : au passage, j’aime beaucoup la notion de hainéantise. Je sais pas si c’était volontaire de ta part, mais en tous cas, c’est très bien vu.

    Réponse
  25. @ 3. Le dimanche 21 août 2011, 20:23 par paul

    Je sais pas, on commence peut-être par faire lire ça :

    http://olivier.hammam.free.fr/impor

    aux enfants des écoles, histoire qu’ils prennent un peu moins pour argent comptant toutes les conneries qu’on leur raconte. Remarque, je dis "aux enfants", mais ça ferait pas de mal à beaucoup d’adultes, en admettant que leur conditionnement n’est pas déjà trop profond.

    @ 6. Le dimanche 21 août 2011, 23:43 par paul

    C’est sur que c’est pas évident, de savoir quoi faire pour que les choses avancent. Personnellement, je ne suis pas trop adepte des mouvements de groupes, du militantisme à carte de parti et autres joyeusetés du genre. Alors je parle autour de moi, je photocopie des morceaux d’internet, du blog de frédéric lordon, au bouquin de baillargeon, à un article d’un web-zine quelconque qui me semble pouvoir faire avancer le schmilblick d’un iota, je grave des CD avec le film "the Corporation" ou "la théorie du choc" (parce que tous les amis ne sont pas prêts à se taper la lecture du pavé de naomi (klein hein, pas Campbell, confond pas)). Je parle à une personne à la fois, quelquefois deux, jamais plus, et j’en parle pendant des heures, des jours, des mois. quelquefois, il y en a un qui me dit "au fait, j’ai lu ça, putain, t’avais raison, je vais en parler à machin". Et là, je me dis "un pas de plus, plus que 59 millions, et on sera assez nombreux pour que ça bouge vraiment".
    C’est sur que ça parait con, inutile, voire futile et naïf, mais je me dis qu’après tout, avant qu’un homme meure de la peste, il a été infecté par une toute petite bactérie de rien du tout, qui est devenu 2, puis 4, puis 8, puis 16…… Au final, c’est la bactérie, aussi petite et insignifiante qu’elle soit, qui gagne. Bon, c’est vrai, depuis, on a inventé les antibiotiques. mais à ma connaissance, il n’y a pas d’antibiotique vraiment efficace contre la volonté humaine (même si la télé est un très bon médicament).

    P.S. : au passage, j’aime beaucoup la notion de hainéantise. Je sais pas si c’était volontaire de ta part, mais en tous cas, c’est très bien vu.

    Réponse
  26. @RiGel
    oui c’est une bonne idée que de proposer des lectures méthodologique comme celle que tu indiques là : l’ennuie c’est que la plus part des gens ne comprennent pas ce que ça veut dire le "comment" penser. ils n’entendent que le "quoi" penser. et ça, c’est le truc le plus difficile à leur faire comprendre

    donc moi aussi je fais ça, de parler le plus souvent possible avec des rencontres, de faire réfléchir, d’indiquer des sources, mais surtout de dire ce que je retiens des sources et encore plus de dire comment j’applique ce que je retiens des sources dans ma vie ordinaire.

    la boule de neige, quand on observe bien dans la réalité comme ça marche, pas comme dans tintin hein, ben elle grossit très peu en dévalant la pente. elle ne devient jamais très compacte, elle implose sous sa charge. et ça va pas plus loin

    la bactérie ne prolifère que dans la mesure où l’environnement s’y prête. autrement, y’a tout un tas de mécanismes inhérents à la complexité de l’environnement qui font que le phénomène de rayonnement de la bactérie atteint très vite une certaine limite.

    y’a guère qu’avec la pourriture d’un tonneau de pomme par la seule pomme pourrie au départ qu’on voit un phénomène de diffusion marcher à grande échelle : ça tient à l’entropie très probablement. la solution de moindre énergie, celle qui conduit aussi le plus vite au catabolisme et à la destruction, à toujours plus de facilité que les autres

    la fainéantise àa correspond à cette solution de moindre dépense énergétique

    la hainéantise, truc que j’écris parfois ailleurs mais là c’était juste une faute de frappe, ça correspond à ça aussi : il est plus facile, fainéant, de se mettre en colère devant une difficulté; que d’analyser et chercher à comprendre, la compréhension étant à la base de l’empathie et plus loin de l’amour. donc c’est beaucoup plus rare parce que beaucoup plus difficile et très facilement pervertissable.
    donc on se met à fonctionner dans une hantise haineuse permanente : le monde est mauvais et doit être dominer. c’est un cercle vicieux qui conduit à faire dépenser aux autres une énergie énorme pour éviter de la dépenser soi-même qui est tout occupé à fasciner les autres avec de la propagande (c’est bien expliqué dans le document de baillargeon)

    bref, le truc c’est effectivement de chercher à rencontrer les autres : faut encore qu’ils acceptent les rencontres et ça aussi, ça devient de plus en plus difficile, tellement ça leur semble risqué, engageant, responsabilisant… tellement qu’ils sont fasciné par des fantasmes… de facilité…

    oui la télé (et le cinéma) est le meilleur médicament contre, non pas la volonté, mais la sociabilité.

    Réponse
  27. @RiGel
    oui c’est une bonne idée que de proposer des lectures méthodologique comme celle que tu indiques là : l’ennuie c’est que la plus part des gens ne comprennent pas ce que ça veut dire le "comment" penser. ils n’entendent que le "quoi" penser. et ça, c’est le truc le plus difficile à leur faire comprendre

    donc moi aussi je fais ça, de parler le plus souvent possible avec des rencontres, de faire réfléchir, d’indiquer des sources, mais surtout de dire ce que je retiens des sources et encore plus de dire comment j’applique ce que je retiens des sources dans ma vie ordinaire.

    la boule de neige, quand on observe bien dans la réalité comme ça marche, pas comme dans tintin hein, ben elle grossit très peu en dévalant la pente. elle ne devient jamais très compacte, elle implose sous sa charge. et ça va pas plus loin

    la bactérie ne prolifère que dans la mesure où l’environnement s’y prête. autrement, y’a tout un tas de mécanismes inhérents à la complexité de l’environnement qui font que le phénomène de rayonnement de la bactérie atteint très vite une certaine limite.

    y’a guère qu’avec la pourriture d’un tonneau de pomme par la seule pomme pourrie au départ qu’on voit un phénomène de diffusion marcher à grande échelle : ça tient à l’entropie très probablement. la solution de moindre énergie, celle qui conduit aussi le plus vite au catabolisme et à la destruction, à toujours plus de facilité que les autres

    la fainéantise àa correspond à cette solution de moindre dépense énergétique

    la hainéantise, truc que j’écris parfois ailleurs mais là c’était juste une faute de frappe, ça correspond à ça aussi : il est plus facile, fainéant, de se mettre en colère devant une difficulté; que d’analyser et chercher à comprendre, la compréhension étant à la base de l’empathie et plus loin de l’amour. donc c’est beaucoup plus rare parce que beaucoup plus difficile et très facilement pervertissable.
    donc on se met à fonctionner dans une hantise haineuse permanente : le monde est mauvais et doit être dominer. c’est un cercle vicieux qui conduit à faire dépenser aux autres une énergie énorme pour éviter de la dépenser soi-même qui est tout occupé à fasciner les autres avec de la propagande (c’est bien expliqué dans le document de baillargeon)

    bref, le truc c’est effectivement de chercher à rencontrer les autres : faut encore qu’ils acceptent les rencontres et ça aussi, ça devient de plus en plus difficile, tellement ça leur semble risqué, engageant, responsabilisant… tellement qu’ils sont fasciné par des fantasmes… de facilité…

    oui la télé (et le cinéma) est le meilleur médicament contre, non pas la volonté, mais la sociabilité.

    Réponse
  28. Super comme d’habitude.
    Lordon si pertinent.

    Merci de nous le faire découvrir sous cet angle.
    Maintenant à diffuser autour de soi.

    Réponse
  29. Super comme d’habitude.
    Lordon si pertinent.

    Merci de nous le faire découvrir sous cet angle.
    Maintenant à diffuser autour de soi.

    Réponse
  30. Bonjour,

    Le constat d’Agnès est parfait, manque l’action…Paul explique qu’il est passé à l’action…mais qu’il se sentait bien seul.
    je suis élu de ma commune et je pourrai être l’auteur de tous les commentaires. Mon combat politique ne conduit nul part car les dès sont pipés.

    Depuis quelques temps et pour changer les dès sans faire la révolution (marxiste , spinozienne, capitaliste…) qui fera couler le sang des moins nantis , je prêche pour le tirage au sort des élus, comme pour les jurés populaires. Ca peut changer bien des choses et redonner le pouvoir à l’individu.

    Réponse
  31. "je prêche pour le tirage au sort des élus"

    Effectivement, cela peut paraître tentant, mais cette façon de faire n’apporte-t’elle pas l’inconvénient de la déresponsabilisation, du manque de suivi dans la politique sociale et surtout de la perte de la qualité d’individus qui seraient à même de conduire une politique générale favorable à tous mais qui ne pourraient s’y inscrire sans un coup de chance à chaque tirage ?

    Nous pourrions envisager de modifier d’abord le sens du collectivisme actuellement en vigueur vers un individualisme d’autant plus généreux qu’épanoui en chacun, et pratiquer ensuite de tel ou tel façon pour marquer les personnes à des responsabilités collectives.

    Utopie ?
    Oui, mais comment envisager de changer de forme gouvernementale sans changer auparavant le fond social des individus ?
    Ne pas envisager seulement le court terme mais un terme plus "générationnel" dont la nécéssité se fait et se fera beaucoup plus âpre et explicite avec le temps.

    Réponse

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