Aujourd’hui, ma grand-mère aurait eu 100 ans.
De 11 août 2011 |
Hier, j’ai pédalé sans but pendant une bonne partie de l’après-midi et sans savoir pourquoi, je me suis retrouvée au village de son enfance, à l’endroit même où je l’ai enterrée. Alors que je ne le fais jamais, j’ai tourné une petite vidéo avec mon téléphone portable, comme ça, pour voir. Et je suis rentrée dans le soleil couchant.
Une semaine avant sa mort, j’ai croisé son médecin dans les couloirs. C’est là qu’il m’a dit qu’elle tenait depuis six mois uniquement parce qu’il lui donnait de l’EPO, juste pour compenser son cœur qui en avait marre de pomper.
C’est étrange la vie : c’est moi qui pédale mais c’était elle qui se dopait…
Je crois que je lui en veux un peu d’avoir tiré sa révérence si près du but.
Du coup, ce qui aurait dû être une célébration n’est plus qu’une commémoration.
la mienne – de grand-mère – n’est plus de ce monde depuis fort longtemps. Mais je l’ai souvent rencontrée en rêve, chaque fois très étonnée qu’elle soit toujours vivante ! – et ça me fait beaucoup de bien !
Je ne crois qu’aux vivants, pour la mort, l’étude est en cours… 😉
Souvenir merveilleux des 100 ans de la mienne bonne-maman, elle a organisé une super fête dans sa maison de retraite, et elle riait, poussée dans son fauteuil roulant par une amie à elle pas bcp plus jeune, mais qui perdait la tête assez joyeusement. Elle, avait toute sa tête, et, ce jour là, une dose d’insolence et de tolérance qui font qu’on devient fière d’être sa petite fille.
De quoi nous vient le sentiment de fierté …?
L’une des toutes premières choses que j’ai faites cette année, a été d’enterrer ma mère. Une semaine plus tard, elle aurait eu 90 ans.
Quelques jours auparavant, j’avais pu aller la voir, après quinze ans sans en avoir eu la possibilité. Je ne pouvais quitter le chevet de ma femme, qui avait besoin de moi en permanence. Il aura fallu qu’elle décède (et pour elle, je dirai : enfin !), pour que je retourne voir celle qui m’avait donné le jour.
Très fatiguée en raison de son cœur elle aussi, elle m’a cependant reconnu. Je l’ai entendue murmurer : " Tout est bien", en serrant ma main de toute sa force. Deux jours plus tard, c’était fini.
Cruelle année.
c’est étrange, en lisant ton post, je viens de mettre des mots sur le besoin que je ressens à retourner chez moi, dans l’est, je pensais que c’était pour sentir l’odeur des sapins de mon enfance, mais je crois que c’est plus pour revoir mon village, ça fait une dizaine d’années que je n’y suis pas allée, et j’ai envie de dire un koukou, à mon père et à ma mère, qui ne sont plus depuis fort longtemps
et puis, mon fils grandit, et il ne connait pas ma région, je crois que j’ai envie de lui montrer mon village, l’école où je suis allée……….il y a des moments comme ça dans la vie, du moins je le suppose
Et ma grand-mère aurait eu 100 ans le 11 juillet. Il y a quelques jours, il m’est arrivé de rêver d’elle. J’étais très troublé de retrouver son amour excessif et à mon sens immérité. Sans doute avais-je besoin, ce jour-là, de ressentir par le rêve le sentiment perdu d’être aimé sans condition? Cette merveille ne dura pas.
J’avais l’intuition d’une impossibilité technique : qu’elle ne pouvait pas être là puisqu’elle était morte. Je le savais. Et j’étais tiraillé entre l’expérience sensible évidente de sa présence et mon savoir absurde et pénible qu’elle ne pouvait pas être là.
Que faire? J’ai hésité à lui faire part de mon doute, mais je n’ai pas osé, jugeant cela très méchant. On ne dit pas aux gens qu’ils sont morts, encore moins aux gens qui nous aiment.
Ah, Ah…..
La mienne de grand-mère a eu 98 ans le 31 mai dernier !
Bien à vous,
jf.
merci à toi…………
…………j’avais décidé de dormir dans le Jura, et l’envie de me retrouver chez moi, fut la plus forte, je suis arrivée tard, la nuit était déjà là, je me suis garée vers mon école, et j’ai dormi dans la voiture, réveillée quand le jour se levait, par l’église qui sonnait, je me suis assise dehors…………
Mon école n’avait pas changée, je la regardais pensive, me demandant si la montée d’escaliers que je voyais existait auparavant……………tout à coup j’ai eu un flash, je me suis souvenue, c’est par là que je passais voir mon institutrice, une femme extraordinaire qui m’expliquait tout ce que je ne comprenais pas, elle répondait à mes questions d’enfant avec une patience………et là d’un seul coup, j’ai revu toutes les personnes qui avaient été là, je regardais avec des yeux émerveillés cette école, je ressentais une émotion que je croyais perdue, je repensais à tout cet amour que j’avais reçu, dans ce village où tout le monde se connaissait, avait un role, où les "vieux" avaient leur place , ils partageaient leurs valeurs, leur connaissance de la vie……….je n’avais jamais eu conscience de tout ça, j’avais oublié la petite fille que j’avais été, mes souvenirs s’étaient arrêtés un soir, lorsque j’avais compris que ma mère ne reviendrait pas, mon père n’avait rien dit, il était resté assis au salon toute la nuit, le temps d’accepter la mort de sa femme et de réfléchir à comment il allait l’annoncer à ses enfants.
Une part de moi refusait ce départ, l’autre savait que je n’avais pas le choix, cette nuit là, mon enfance s’est envolée, j’entrais dans un autre monde………….
Qu’avais-je été avant, je ne me souvenais pas……c’est là devant mon école que je me suis rappelée, je revoyais toutes ces personnes, je revoyais distinctement leur visage, leur présence était très proche………., chacun à sa manière avait été là, le vieux paysan qui m’amenait chercher ses vaches, l’aumonier à qui j’avais demandé s’il avait déjà vu Dieu, et qui m’avait dit que non, ils avaient été là, avec un regard bienveillant, c’est toutes ces rencontres, c’est cet amour, qui m’a permis d’avancer dans la vie…………………..
Un homme est sorti de chez lui, il m’a regardé, m’a dit bonjour, il n’a pas paru étonné de me voir assise là…………..
Je suis allée au cimetière, il n’y a plus le poste de douane à passer, j’ai poussé le portail en fer, celà faisait plus de dix ans que je n’étais pas venue, j’étais presqu’ en paix §
Je pensais à eux avec tendresse, comprenant enfin toute la valeur de la promesse faite à ma mère, et le choix de mon père de refuser tout traitement et de faire en sorte que je ne sache pas……………..ils reposaient l’un à coté de l’autre…………..
merci à toi…………
…………j’avais décidé de dormir dans le Jura, et l’envie de me retrouver chez moi, fut la plus forte, je suis arrivée tard, la nuit était déjà là, je me suis garée vers mon école, et j’ai dormi dans la voiture, réveillée quand le jour se levait, par l’église qui sonnait, je me suis assise dehors…………
Mon école n’avait pas changée, je la regardais pensive, me demandant si la montée d’escaliers que je voyais existait auparavant……………tout à coup j’ai eu un flash, je me suis souvenue, c’est par là que je passais voir mon institutrice, une femme extraordinaire qui m’expliquait tout ce que je ne comprenais pas, elle répondait à mes questions d’enfant avec une patience………et là d’un seul coup, j’ai revu toutes les personnes qui avaient été là, je regardais avec des yeux émerveillés cette école, je ressentais une émotion que je croyais perdue, je repensais à tout cet amour que j’avais reçu, dans ce village où tout le monde se connaissait, avait un role, où les "vieux" avaient leur place , ils partageaient leurs valeurs, leur connaissance de la vie……….je n’avais jamais eu conscience de tout ça, j’avais oublié la petite fille que j’avais été, mes souvenirs s’étaient arrêtés un soir, lorsque j’avais compris que ma mère ne reviendrait pas, mon père n’avait rien dit, il était resté assis au salon toute la nuit, le temps d’accepter la mort de sa femme et de réfléchir à comment il allait l’annoncer à ses enfants.
Une part de moi refusait ce départ, l’autre savait que je n’avais pas le choix, cette nuit là, mon enfance s’est envolée, j’entrais dans un autre monde………….
Qu’avais-je été avant, je ne me souvenais pas……c’est là devant mon école que je me suis rappelée, je revoyais toutes ces personnes, je revoyais distinctement leur visage, leur présence était très proche………., chacun à sa manière avait été là, le vieux paysan qui m’amenait chercher ses vaches, l’aumonier à qui j’avais demandé s’il avait déjà vu Dieu, et qui m’avait dit que non, ils avaient été là, avec un regard bienveillant, c’est toutes ces rencontres, c’est cet amour, qui m’a permis d’avancer dans la vie…………………..
Un homme est sorti de chez lui, il m’a regardé, m’a dit bonjour, il n’a pas paru étonné de me voir assise là…………..
Je suis allée au cimetière, il n’y a plus le poste de douane à passer, j’ai poussé le portail en fer, celà faisait plus de dix ans que je n’étais pas venue, j’étais presqu’ en paix §
Je pensais à eux avec tendresse, comprenant enfin toute la valeur de la promesse faite à ma mère, et le choix de mon père de refuser tout traitement et de faire en sorte que je ne sache pas……………..ils reposaient l’un à coté de l’autre…………..