Depuis peu, un petit texte circule sur la toile, présenté comme une version actuelle de « la cigale et la fourmi ».
Le fil de commentaire sur Les boniches avait donc reçu, il y a une semaine, le pneumatique auquel je m’étais empressée de répondre par ma propre version.
Il se trouve que dans le Libé du jour[1], un certain écrivain reproduit l’essentiel du texte dans une analogie assez mal venue avec la réalité sociale en lutte contre le CPE.
Sauf que…
Sauf qu’il manque le dernier paragraphe du charmant petit texte, paragraphe dont mon commentateur a eu la bonne idée de me gratifier et que voici :
La cigale meurt d’une overdose ; Libération et l’Humanité commentent sur l’échec du gouvernement à redresser sérieusement le problème des inégalités sociales.
La maison est squattée par un gang d’araignées immigrées, le gouvernement se félicite de la diversité multiculturelle de la France. Les araignées organisent un trafic de marijuana et terrorisent la communauté.
Ce paragraphe éclaire l’ensemble de l’oeuvre qu’il faut bien comprendre comme un pamphlet balancé à la gueule de ceux qui rament à longueur de temps pour décrocher le Saint Graal : un job pourri et mal payé, plutôt que rien du tout. Il faut bien comprendre que la fourmi est une petite bête méritante et la cigale, une grosse branleuse qui ne tire pas une rame mais sait y faire quand il s’agit de tirer des larmes et de dépouiller les honnêtes travailleurs des fruits mérités de leur labeur.
Comme vous l’aurez compris, il s’agit bien d’opposer les travailleurs dotés d’un emploi à ceux qui aimeraient bien en avoir un, tout en laissant entendre que ceux qui n’ont pas de boulot, ce sont de grosses feignasses parasites!
Un discours connu, rabaché, conoté, ce que le fameux dernier paragraphe vient bien mettre en relief!
Ce qui explique certainement que l’auteur du texte du Figaro de Libération a choisi de passer à l’as cette délicate conclusion.
Et encore, je vous épargne le reste de ce pénible texte qui justifie le CPE car il ne fait que formaliser la précarité qui est déjà la norme. Fallait oser, quand même, quand argumentation! Oui, la situation de l’emploi est toute pourrite, alors on n’en est pas à une pourritude de plus ou de moins! Foutu pour foutu…
La fable qui pue du slip, tout comme l’hardie tribune de Libé ont en commun de résumer tout la problématique de la pauvreté[2] à une opposition entre insiders et outsiders, c’est à dire entre ceux qui avaient la chance d’être en poste quand ça a commencé à déconner grave et les autres, qui rament, pas de chance, mais fallait bien que ça tombe sur quelqu’un, comme une loi de la nature, quelque chose d’inéluctable, un grand jeu de hasard où les dés seraient pipés dès le départ!
Et on élude ainsi toute réflexion sur l’organisation sociale qui se met en place autour du travail.
Car on ne peut opposer les cigales et les fourmis, dans la mesure où il s’agit des deux faces de la même pièce. En toute fourmi, il y a une cigale qui n’attend qu’un licenciement sans motif pour se réveiller et en toute cigale, il y a une vaillante petite fourmi, prête à en chier, a ravaler ses larmes, sa peine et sa fierté pour l’aumône de quelques heures de boulot en plus, juste de quoi ne pas crever, de quoi espérer le lendemain!
Voici donc ma réponse, ma version de la fable, telle que je l’ai écrite en commentaire, en réponse à l’incidieux. A vous de penser la vôtre!
Version réaliste :
La cigale et la fourmi bossaient sur la même chaîne de montage à l’usine. Le scorpion, leur patron, décida qu’il pouvait encore augmenter les marges bénéficiaires de l’entreprise à servir aux tiques, ses actionnaires. Il vida la cigale et augmenta d’autant la charge de travail de la fourmi, tout en lui diminuant son salaire sous prétexte que c’était ça ou la délocalisation vers des termites asiatiques que l’on dit TRÈS bon marché.
La cigale chanta tout l’été son CV sur la place du marché, avec toutes ses trop nombreuses copines lourdées. Seulement, les scorpions n’embauchent pas, ils vident toujours plus de cigales, les tiques deviennent énormes et on explique aux fourmies rescapées que c’est sur leur salaire qu’on va prélever juste de quoi éviter que ces putains de cigales ne se révoltent. Evidemment, la fourmi, abrutie de travail et qui carbure aux hypnotiques pour tenir le choc, elle a méchamment les boules, elle se dit que les foutues cigales, même si elles n’ont pas grand chose à bouffer et qu’elles se gèlent le cul tout l’hiver, finalement, elles ne sont pas si mal loties que cela, comparé à sa souffrance devenue permanente au travail.
Pendant ce temps, on met en service des armées de morbaks, dont la plupart sont des cigales en CDD, pour fliquer les cigales et leur faire comprendre qu’il va falloir que quelques unes d’entres elles (les plus moins pires, les plus souples de l’échine) reprennent du service dans leur job très dégradé, pour la moitié du salaire d’avant, parce qu’on a beau faire, les fourmis sont en train de crever d’épuisement.
De leur côté, les tiques sont devenues tellement énormes et gonflées de sang, qu’elles ne peuvent même plus se bouger ou se gratter leurs couilles de tiques, et que du coup, elles sont bien emmerdées. Heureusement, le morbak en chef a une idée de génie : on va forcer quelques cigales soigneusement triées sur le volet à venir s’occuper de torcher le cul des tiques! Mais pas trop tout le même. Il ne faudrait pas que les cigales en rade deviennent suffisamment peu nombreuses pour qu’elles et les fourmis se rendent compte qu’elles se sont faites baisées dans les grandes largeurs et que plutôt que de lutter les unes contre les autres, elles auraient plutôt intérêt à aller claquer la gueule des morbaks et des scorpions et purger le bide des tiques!
Notes
[1] Merci Didier, pour l’info!
[2] Merci à Schneidermann d’avoir pris le temps d’expliquer que le mot précarité n’est que le cache-sexe de la pauvreté, la vraie, la moche, celle qui fait sale dans les pays riches!
Quand on a écrit un si beau texte, je trouve dommage de ne pas en faire profiter le plus de monde possible. Je serais toi, j’enverrais cette belle réponse à libé. Elle a de bonnes chances d’y être publiée dans la rubrique courrier.
J’ai trouvé la tribune de ce psychanalyste assez nauséabonde. Et ton texte y répond mieux que je n’esu pu le faire.
Eh ben… si on ne peut meme plus compter sur les journaux de gauche… 🙂
Y-a encore des « journaux » de gauche ?
y-a encore des « journaux » en France? nan parce-que si libé c’est un journal alors le menu du mac do mérite le prix Pulitzer.
pour les journaux de gauche, ben, oui, il en reste… mais j’ai un peu honte quand même (pour eux et par empathie) : y a bien l’huma, hein…
(je précise que je dis que j’ai honte parce que j’ai acheté la nouvelle huma dimanche, et je m’attendais à – j’espérais – mieux : plus complexe, plus brillant, plus exigeant…)
Faut pas avoir honte d’avoir acheté l’huma (même la nouvelle formule qui de mon point de vu est pas très bonne, je préférais l’ancienne formule), la honte c’est de prendre libé, marianne comme journaux de référence, toutefois certains articles valent le détour, mais c’est marginal. Que nous reste t-il comme journaux : Le canard enchainé, politis, l’huma., le diplo., plan b . Le champs se restreint d’année en année. A suivre.
Agnès si elle existait pas… Un vrai bonheur de vous lire !
Au sujet de la liberté de la presse et de la diversité de l’info :
Ainsi parle Donnedieu de Vabres lors d’une interview à Libé au sujet du DADVSI qui vient d’être voté. Pour les mal-comprenants, deux articles de Ratiatum, ICI et LÀ
Comme dirait un cyberpote, on nous prépare une bien belle fête du slip :
1) Oui, c’est vrai que c’est énorme ce qu’il a dit… j’ai lu ça l’autre jour, et je l’ai oublié… en pensant : « on verra quand… » C’est un sujet récurrent la pénalisation du net, et à chaque fois les contributeurs de mes forums me mettent en garde. En effet, en nntp, on peut publier des pièces jointes, des images donc. De plus en plus, les gens publient leurs propres oeuvres (photos, dessins…), mais il y a toujours des gens pour partager ce qu’ils ont trouvé ailleurs. Et c’est vrai que dans ce cas… on pourrait venir me taper sur la tronche… alors que sur les 500 forums du serveur, je n’en suis qu’une petite dizaine… bref. Je n’ai jamais reçu aucune plainte en RAR… je ne vais donc pas me plaindre !
2) Oui, c’est génial l’information par Internet. On recherche tous ensemble, et c’en est même orgiaque, au point d’en saturer. Et il y a aussi les désinformations, le fait que les blogs ne font finalement que suivre l’actualité insuflée par les gouvernements et les grands organes de presse. On ne fait que suivre. Ca me trouble. Et ce qu’on ne suit pas, ce qu’on aimerait faire « sortir » de la clandestinité, on est à chaque fois traité de gauchiste ou de « thésard du complot », « parce qu’on en parle pas dans les médias ». C’est une situation frustrante et stressante. Les gouvernants vont pouvoir jouer sur ce stress à mon avis… pour faire du bien à tous les gens angoissés face à cette montagne d’informations contradictoires.
3) J’ai posé la question « y-a-t-il des journaux de gauche » en sous-entendant qu’il n’y en avait pas. En fait, le sujet est plutôt : « y-a-t-il des journaux à grand tirage fournissant de l’information alternative, qui ne soit pas de l’info « fast-food » ? » Car des journaux alternatifs, il y en a encore quelques uns… Alternatives Eco, Politis, le Diplo, l’Huma dans une certaine mesure (dans la mesure ou le PC est ou n’est pas un parti de gvt), et quelques autres… qui n’ont pas forcément la couverture médiatique qu’ils méritent 🙂
La cigale et l’assedic
la cigale ayant chanté tout l’été contre Villepin et son projet se trouva fort dépourvue lorsque le chomage fut venu Elle s’en alla voir l’anpe sa voisine et Assedic sa cousine si radine Ils lui parlèrent de son avenir n’osant point lui…
Ouais, des journaux de gauche, ça existe !
C’est vrai, ça reste confidentiel quand ç’est pas tenu par des marchands d’armes…
Je vous conseille Politis et le Plan B !
J’ai pas d’action mais ça fait du bien de voir de journalistes qui font leur travail au lieu de passer les plats.
Ciao Sphax
Euuuh l’huma est en partie détenu par TF1 … cf la délicieuse « carte du parti de la presse est de l’argent » dans le premier succulent numéro du Plan B sorti le week-end dernier.
« La cigale meurt d’une overdose »(…) »La maison est squattée par un gang d’araignées immigrées » Les araignées organisent un trafic de marijuana (…) et terrorisent la communauté.
Je crois que c’est clair! la cigale, au lieu de se faire pote avec les araignées et de consommer une herbe de bonne qualité cultivée avec amour, a préféré frayer avec la jet set et se défoncer à la coke ou à l’exta. OD logique…
Par contre, comment terroriser une communauté (et laquelle?) grâce à un trafic de marijuana? MM Pasqua, Mitterand, Marchiani et consorts (en un seul mot) me terrorisaient avec des trafics d’armes, ce qui peu paraître logique à toute personne n’habitant pas aux USA, mais avec un « trafic de marijuana »? Ah, non, je vois pas!
En clair, vive l’immigration et les araignées et à mort les cigales réacs, coincées et frimeuses!
francsuisse > rajoute « regards », c’est bcp mieux que l’huma dimanche
agnes > merci !!
Franchement je te trouve courageuse de repondre a de tels commentaires, moi ca m’aurait fait pleurer de lire ca sur une page perso.
Il y a quand meme qq chose d’autre que sibony a voulu cacher en supprimant la fin de ce texte, c’est son racisme a gerber (en deux lignes les immigres sont des araignees squatteuses, trafiquantes et terroristes. Il ne manque plus que le rat juif pour avoir la panoplie complete du parfait facho.) Or ce racisme (que moins en moins de personnes ont honte d’avouer) eclaire parfaitement le reste du texte.
Question : sibony est-il un plagiaire (servile comme d’autres) ou est-ce lui qui te laisse de si nauseabonds commentaires sous un pseudo ? Dans un cas comme dans l’autre, ca merite publicite.
Sans commentaires Agnes !!! ta réponse est parfaite…
La lutte continue …
Presse de gauche en France ? Laissez-moi rire.
Le 16 novembre 2005 a eu lieu une manifestation contre «l’état d’exception» place Saint-Michel. Qui en a parlé ? À ma connaissance, personne en France. Elle a pourtant fait la Une de La Jornada – quotidien mexicain. Ceux qui ne lisent pas l’espagnol pourront au moins voir les images 😉
(j’évoquais l’huma justement parce que c’est un journal de « grande diffusion » ; il existe bien sûr une presse alternative, et grand merci à eux)
de mon point de vue, c’est carrément d’abnégation que fait parfois preuve agnès : réussir à apporter des réponses argumentées, constructives, et mêmes drôles !, à certains contenus franchement nauséabonds => moi, je lui tire mon chapeau bien bas !
je fais circuler sa version de la fable (en sourçant, bien sûr), en réponse aux gens de peu de réflexion qui font, de leur côté , circuler cette idiotie : je remarque comme blop #13 que la fin du texte initial est parfaitement honteuse (d’un racisme éhonté, plutôt !) et je subodore que c’est en raison de ses relents haineux que Libé ne l’a pas publié (quelle bande de faux-derches, ceux-là…)
Modération!
Black Bird, je n’ai rien contre le fait que tu relances un ancien sujet, même (et surtout?) si tu n’es pas du même avis que moi. Cependant, et cela vaut pour tout le monde, ne squatte pas un sujet qui n’a rien à voir avec la choucroute. Je t’invite à reposter ta remarque et le lien qui allait avec dans les commentaires du billet en question.
Merci à tous pour votre compréhension
Agnès
Dans la presse, y’a information et opinion. Il semblerait que la presse d’opinion représente 80% ou plus de l’ensemble. De l »‘aveu » même de nos « journalistes », le public veut de l’opinion, ce qu’ils appellent eux du « recul », mais qui n’est autre que l’avis du journaliste ou assimilé; dans la plupart des journaux, on a droit aux « éditoriaux » et autres « billets » qui ne sont pas rédigé par des journalistes. En clair, au delà de la simple information, on a l’avis du journaliste, et il faut alors espérer qu’il (elle) est compétent, informé, expérimenté, et évidemment le plus impartial possible. Mais seul le lecteur va penser à ca, because le journaliste apprend, dans des « écoles », que l’impartialité et l’objectivité étant des concepts, des idées, il est impossible de les atteindre, et donc, rien ne s’oppose à la subjectivité totale et la partialité de bon aloi. C’est voulu.
Tout cela, nous dit on, vient de la demande. dans ce domaine, ce n’est pas l’offre qui fait la demande, mais la demande qui fait l’offre, ce qui peut paraître scandaleusement gauchisant quand on y pense. (mais heureusement, on y pense pas!).
La presse est donc une presse d’opinion, assumée telle, ayant fait son deuil de la recheche de toute l’objectivité et impartialité possible.
Il n’empêche que la presse a quand même besoin d’argent pour vivre, et même de beaucoup d’argent; cet argent vient de deux sources principales, les lecteurs (auditeurs, spectateurs), qui veulent donc de l’opinion, et surtout des annonceurs, qui veulent de leur propre opinion, et surtout pas d’une autre.
Pour gérer tout cet argent et éventuellement renflouer les caisses, la presse a enfin besoin d’un dirigeant, d’un « propriétaire ». Il est en effet impossible d’imaginer que quelque chose d’aussi important qu’un organe de presse soit la propriété de quelqu’un, de préférence riche. Lui aussi, a une opinion, et des amis.
La presse « libre » et » impartiale » j’ai du mal à y croire.
A lire, le très bon billet de Radical Chic, sur le même sujet!
Voir aussi : Alison Weir, L’opacité de l’Associated Press.
Original (en anglais) : IMEMC News. Traduction (en français) : Protection Palestine.
Fred, de L> eh, au fait, y’a quelques temps tu nous predisais le grand cataclysme (pour memoire: Fred, de L, est Nostradamus). Ben ca y est, on y est dans la semaine du 20 au 26 mars…. Ben « la fin de l’occident tel qu’on le connait depuis 1945 », je commence à douter qu’elle arrive avant dimanche 🙂
Etheriel,
J’aimerais pouvoir te répondre que je ne faisais que partager un lien, que le fait de partager un lien ne signifie pas forcément que je partage toutes les opinions contenues dans le texte lié, que ce n’est pas parce qu’un texte explique qu’il va se passer quelque chose, que de suite tout va s’en retrouver chamboulé, qu’en définitive, tout cela ce n’est qu’un apport à la réflexion générale.
Mais hélas, ta façon de répondre à tout cela est tellement nulle, que j’ai juste envie de te dire que… que rien.
Les choses ne sont jamais complètement aussi tranchées que la façon caricaturale et méprisante dont tu présentes mon propos.
Un évènement qui doit avoir lieu pour de vrai arrivera le 28. Les élections Israéliennes. L’alternative, c’est les travaillistes qui passent, avec un mec qui veut faire la paix et qui le dit, en accord avec les prescriptions trentenaires de l’ONU… ou des tarés qui veulent continuer à développer leur Apartheid. Tu vois, fin mars, soit ça change, soit ça ne change pas. En Israel tout au moins. Parce que le conflit de Palestine est au coeur de tous les problèmes au Moyen Orient (avec le pétrole).
Un autre évènement qui devait avoir lieu, c’était la mise en accusation par l’ONU de l’Iran. Et cette mise en accusation n’a pas eu lieu. Toi, tu te dis naïf comme tu l’es que… tu ne te dis rien parce que tu en restes à tes certitudes… Le fait que cette mise en accusation n’ait pas eu lieu est un évènement fondamental. Car révélateur d’une très grande modification des relations internationales. Depuis la chute du Mur, le monde était uni-polaire : Les US dominaient tout. Désormais, ce n’est plus le cas. Le monde semble devenir multi-polaire. Et cette absence de consensus au Conseil de Sécurité est révélatrice de la chose. Les US ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent. Et ce n’est pas à cause de l’Europe, suiveuse parmi les suiveuses. Non, c’est à cause de la Russie, c’est à cause de la Chine, c’est à cause de l’Amérique Latine, c’est à cause de l’Asie. Et cette fois, les US ne peuvent pas faire leur cinéma. Car de toute façon, même chez eux, ils ne sont plus capables de contrôler ce qu’il s’y passe.
Donc, comme tu ne vois pas de bombes exploser, tu te réjouis, et tu fais comme si cela pouvait me rendre malheureux. Et pourtant, moi aussi, ça me réjouit. Ca me réjouit de constater que les propos haineux, guerriers et bien réels des US ne sont plus suivi des mêmes effets. Ca me réjouit vraiment. Mais en même temps, ce qui était prévu est plus vaste que quelques bombes. Ce qui était prévu, c’est qu’à partir de cet évènement, le dollar finisse de perdre son influence, et que la nouvelle monnaie de réserve devienne logiquement l’euro. Ca, c’est sur le long terme. Et si tu as lu jusqu’au bout les liens que je proposais à la découverte, tu liras que ce qui a lieu cette semaine, c’est la fin de publication de certaines statistiques de la Banque Centrale Américaine. Ca y-a pas de pub autour de ce micro-évènement. Mais les financiers le disent, si la FED a décidé cela, c’est pour masquer la création de monnaie… et donc pour masquer le fait que l’Etat américain veut faire fonctionner la planche à billet à plein… c’est à dire risquer de faire augmenter l’inflation… mais comme ça ne se verra pas, ça permettra d’éviter tout cela… enfin… bref, je doute que tes capacités d’analyse soient assez développées pour comprendre tout cela, vu les réponses belliqueuses et manichéennes que tu te permets.
Ah… Juste une autre info. Des pays d’Asie envisagent eux aussi de créer une bourse au pétrole en Euro… C’est fou comme ces rumeurs sont récurrentes… comme si vraiment le marché demandait ce genre de choses. Et autre info à propos du dollar. La plupart des banques centrales arabes ont modifié la part du dollar (en la réduisant) dans leurs réserves suite à un évènement mineur de la dernière quinzaine : le refus par le Congrès US du rachat par les Emirats Arabes Unis de la société gérant certains ports US (affaire P&O). Les arabes en ont marre de soutenir le dollar et de se prendre dans la figure des revers de ce genre… donc voilà…
Le monde change. Et ce n’est pas au profit des US. Ce qui prouverait que la période est vraiment à la charnière de ce changement, car les signes en deviennent manifestes.
Mais je ne suis pas Nostradamus et je ne dis pas que ça va forcément avoir lieu comme je le dis. Ce n’est que de l’analyse des évènements actuels, un recoupement d’infos, et tout et tout… Un truc qui s’appelle réflexion et qui manque à certains lorsqu’ils lisent le prêt à penser de la presse « mainstream ».
Oui, je sais… Si les chômeurs se mettent à faire du pognon en droits d’auteurs, maintenant, où va-t-on ?! Eh, bien, en tout cas, on y va !
Enfin, on y va… sans doute en prison, parce que pour ce qui est des droits d’auteurs, avec tous les copains qui vont voler le livre et tous les autres qui vont le brûler…
Par contre, le contenu, lui, risque de mettre une de ces claques à l’idéologie du moment, que ça ne nous étonnerait pas si on finit lynchés par les riches.
Esteban Capusa
Emploi au pilori avec le dernier ouvrage de E. Capusa qui propose un dictionnaire terminologique « critique » sur l’emploi et le chômage. Chômologie portative ou Dictionnaire du cynisme social.
C’est le titre d’un pamphlet dirigé contre l’emploi et l’hypocrisie politique et sociale en matière de traitement du chômage, particulièrement d’actualité avec le lancement des CPE et CNE couplés aux radiations massives et aux chantages les plus grossiers que subissent les chômeurs dans leur recherche d’emploi.
Emploi au pilori avec le dernier ouvrage de Esteban Capusa
L’auteur incendie sur le papier les ANPE qui flambent sur le terrain. Cet ouvrage de 160 pages, est conçu sous forme de définitions courtes et caustiques, parfois cruelles, souvent recherchées, dans la lignée humoristique des Pierre Dac, Pierre Desproges ou Coluche.
Derrière la façade d’une dérision salutaire, Esteban Capusa propose son regard moins souriant que subversif, porté sur l’un des plus grands tabous de notre époque.
Loin du témoignage individuel pathétique, voire surfait, ou de l’analyse sociologique trop distante issue du confort de l’observateur intellectuel, l’ouvrage rend compte d’une réalité où l’immoralité l’emporte sur la décence, ou la brutalité écrase la raison :
« Aucune personne sensée, en ce début du XXIe siècle, n’osera nier que le cynisme a remplacé l’humour, comme la sanction a détruit l’écoute, ou comme le culte du mépris a détrôné la notion archaïque de respect. » ISBN 2-915640-20-3 150 X 210 – 162 pages – 16,50 €
site à ne pas manquer : cliquez ici >Le défouloir des précaires ( remarquable ) un site à voir !!!!
Bonjour Alain-bis.
Il y a déjà un Alain qui sévit par ici, et après un moment de flottement terrible, j’ai compris que tu ne pouvais être lui.
Je suppose que tu te fais une petite pub pour ta maison d’édition en passant. Comme c’est dans le sujet, je laisse (lien intéressant).
Mais tu peux aussi participer aux débats de ce blog…
Pour les journaux, ça devient dur, mais il semblerait qu’il reste encore des éditeurs de gauche 😉
Soudain, et peut être parce qu’enfin, il est visible, non pour le gouvernement, qui le savait déjà, mais pour le peuple, qui en doutait surement, que des millions de gens sont totzlement contre la politique menée actuellement, soudain, fin de l’arrogance de nos seigneurs.
Galouzeau de Villepin reste droit dans ses chaussons, mais se veut mielleux, poli et respectueux. Même le roquet trahi avec classe, discernement et retenue. Il lâche son gouvernement, et fait mine de tendre la main à ceux qu’il méprise toujours autant, mais dont soudain il ressent la potentielle hostilité.
Soudain, fin de la ronde des patrons de droit divins, pour 99% héritiers de leurs fortunes et salariés, venant nous expliquer que seul le travail paye, qu’on a que ce que l’on mérite, et ceci-cela.
l’arrogance, la morgue et le mépris des médias, politiques et patrons n’aura pas résisté à trois manifestations en un an: la victoire du « non » à la constitution européenne, les « émeutes » en « banlieue » et la mobilisation contre le CPE.
Cette « blague » de la fourmi blanche, travailleuse et prévoyante en butte à une cigale sinon étrangère, mais du moins amie des étrangers squatteurs et fainéante par principe, n’est qu’un prurit réactionnaire comme tout corps est toujours capable d’en produire. On ne se débarassera jamais des réactionnaires, des ultras qui rêvent d’un régime monarchiste où dieu et l’argent suffiront comme références morales et comme espoir pour le peuple.
Le peuple de France voit ce qu’il peut obtenir en rappelant à ses « gouvernants » que le gouvernement est au service du peuple, et pas le contraire. Que le mandat donné au gouvernement pour gouverner est toujours révocable, avec préavis, et que le préavis est en train de courir.
Pour les réacs cités plus haut, le peuple n’est qu’une vague entité dangereuse et qu’il faut juguler. Un député n’est pas élu pour sièger quelques jours à l’assemblée et discuter autour d’une coupe de champagne. Un député est au service de ses électeurs, et ne doit pas se servir d’eux. Pour les réacs cités plus haut, il en va de la nature humaine qu les tares de la démocratie existent. Selon moi, ces tares sont savamment entretenues dans l’intérêt de ceux qui en profitent.
Le peuple français peut reprendre la main, le pouvoir qu’il a abandonné à des « élites » incapables, dont le népotisme et l’absence de valeur politique sont les principales caractéristiques. Qu’on ne se trompe pas, il n’y a pas de différences idéologiques entre Strauss Khan, Fabius, Hollande, Villepin, Sarkozy ou Borloo. Leurs idéaux et leurs buts sont les mêmes, ce sont leurs personnalités qui diffèrent.
Il faudrait enfin qu’il soit indifférent au peuple français de savoir qui gouverne, mais important de savoir comment, et selon quelles valeurs. Sans ce débat là, 2007 ne sera qu’une autre élection…
Allez voir le blog : brave patrie, le dernier sujet sur les CPE, la télé De Villepin…, en un mot excelentisime. Après lecture plus rien à ajouter.
« Etudiants faignants, le CPE ici et maintenant »,
C’est hors sujet mais ça ma fait un bien fou.
Merci francsuisse, tu apportes beaucoup au débat… sur la réforme de l’orthographe…
La pseudo-fable française sur la cigale et la fourmi est doublement démontable.
Démontage biologique:
– Les fourmis glandent beaucoup; elles ont deux tiers d’inactifs et leur société marche très bien (présente depuis plus de 100 millions d »années, les humains 3 millions). – elles ne stockent pas les graines pour l’hiver, elles les mangent tout de suite et hivernent sans manger pendant l’hiver. Beaucoup meurent de froid. – les cigales passent l’hiver au stade larvaire et les adultes ne meurent pas de faim, mais de froid, comme les fourmis. Normal, ce sont des animaux poïkilothermes, qui ne fabriquent pas leur propre chaleur (à la différence de nous, homéothermes). – Les cigales sucent la seve sucrée des arbres et ne mangent pas de « mouches » ou de « vermisseau », comme le dit la fable. – Ce sont les fourmis qui font chier les cigales car elles les mordillent pour les faire fuir et lecher à leur tour la petite goutte de seve qui sortira une fois la cigale partie… Ce sont les fourmis parasitent les cigales ! – Au sein de la colonie, les fourmis aussi ont des individus qui travaillent plus que d’autres. Celles qui travaillent beaucoup travaillent plus vite et mieux car elles ont appris à le faire plus jeunes et sont stimulées par le travail de manière rétroactive. Les autres ont été moins en contact avec le travail et sont donc moins stimulées à travailler. Comme celles qui travaillent font tout, il n’y a plus rien à faire, elles EMPECHENT donc les autres de travailler. Personne ne se plaint, il n’y a pas de conflits d’interet et les sociétés sont viables !
La Fontaine n’a rien compris à l’histoire naturelle et faisait partie d’une caste de privilégiés qui ne travaillait pas et qui imposait la valeur du « travail » à la plèbe, les autres évidemment.
Démontage social du texte :
C’est un texte satirique contre : les impots, la paresse, la solidarité, l’Etat français, la drogue, les squats et les immigrés. C’est un texte pour : le mérite au travail, la compétition, la loi du plus fort, la suisse, la pureté de la race, la propriété.
Le texte est donc clairement individualiste, xénophobe et darwinien social. Le « darwinisme social » est l’idéologie anglo-saxone de l’époque victorienne qui déformait les idées scientifiques de la « sélection du plus apte » de Darwin pour l’appliquer aux sociétés humaines sous la forme de la « sélection du plus fort », ce qui n’a aucune valeur scientifique. La théorie pronait donc le refus d’aider les pauvres parce qu’ils étaient des boulets pour la société et ils empechaient la société de « s’améliorer ». C’est l’idéologie à l’origine de l’eugénisme et plus tard… du néolibéralisme (loi du plus fort ou compétition extreme dans un contexte ultra-capitaliste).
Ce texte a apparemment été écrit par un français, raciste, faisant partie de cette caste de privilégiés, riches et « entrepreneurs » (un « gagnant ») qui a pour valeur le mérite et le travail (« gagner sa vie »), teintée de forts relents religieux (rédemption, pitié, « aide toi et le ciel d’aidera »), et surtout détestant la paresse (péché capital !). Il a également très peu de notions d’histoire, de philosophie et surtout d’altruisme.
Bref, c’est tout simplement un texte de merde qui prone la xénophobie, les inégalités, les valeurs religieuses réactionnaires et la compétition de tous contre tous (surtout contre les « perdants »).
S. Chercheur et entomologiste, Bruxelles
Bah ! De toutes façons, il est mauvais le « psychanaliste » !
Parce que ça fait belle lurete que la psychanalyse associe la trouille des araignées à… la peur/dépendance de Môman !
Si, si ! Les jolies pattes velues de ces adorables et très utiles bestioles symbolisent les bras d’une mère qui enserre son enfant jusqu’à l’étouffer.
Ils sont beaux nos winers entrepreneuriaux à la Le Meur !
Fils à maman et pieds sous la table, la soupe prête ! A ce compte-là, la précarité d’un CPE ça fait moins peur, c’est sûr !
Et puis, c’est super les araignées : ça boulotte toutes ses saletés de moustiques et autres moucherons qui viennent pourrir l’ambiance de la cigale en été.
Adoptez une araignée ! Vous polluerez moins l’atmosphère à coup de Baygon !
bravo pour le texte de FRED de L DE LA PART D’UNE MAMIE qui tombe sur votre blog par hasard on est entré dans une guerre sans trop de morts ,mais c’est une bagarre à l’échelle mondiale où les plus faibles ont bien du mal à trouver leur place mais c’est à vous les jeunes à proposer des idées nouvelles c’est toujours dans les moments durs qu’on invente des solutions, dans les moments de bonheur hélas on s’endort Pproposez, inventez et surtout croyez qu’il y aura un avenir si vous le voulez
Vive l’huma, vive libé!!! Il faudrait que la cigale se mette vraiment au boulot ou à la recherche sérieuse de boulot et ne pas attendre de se faire nourrir par les « bètes fourmis ».
Bien heureux est l’asticot qui s’asticote avec ses potes dans son coin de pourriture alors que les cigales et les fourmis l’ont dure… Cependant et bien heureusement l’asticot en grandissant deviendra mouche et ce qui est louche c’est qu’il ira non loin de là, lorgner les tiques antipathiques, les scorpions pleins de poignon et se délectera de leurs gros cacas.
vive la poésie et vivent les fourmis « rouges »…
Bien heureux est l’asticot qui s’asticote avec ses potes dans son coin de pourriture alors que les cigales et les fourmis l’ont dure… Cependant et bien heureusement l’asticot en grandissant deviendra mouche et ce qui est louche c’est qu’il ira non loin de là, lorgner les tiques antipathiques, les scorpions pleins de poignon et se délectera de leurs gros cacas.
vive la poésie et vivent les fourmis « rouges »…
oups
Moi aussi j’ai recu ce poeme d’un « cousin »,
voila ma reponse :
– en un été la fourmi gagne assez pour se faire bâtir une baraque et en mettre assez de côté pour glander tout l’hiver. C’est quoi sont boulot ? Spéculateur en bourse ?
Dans les pages « Rebonds » de Libération, le 21 mars 2006, on pouvait lire une « tribune » de Daniel Sibony, « écrivain, psychanalyste », qui, en cette double qualité, se prononce sur le CPE sous le titre « Pourquoi la fourmi n’a-t-elle pas embauché la cigale ? »
Lire la suite : Acrimed
C’est bien cette tribune libre qui a déclenché mon ire et ce billet!
En même temps, yakapa lire
Libé, aussi… 😉Car on le sait, c’est s’exposer à moults motifs de (saine) colère !!
Oui Agnès, j’avais bien compris.
Marrant quand même qu’Acrimed reprenne le même thème sans citer ta contribution…
http://www.econologie.com/forums/public2/Lafourmi.pdf
Je ne peux pas m’empêcher de réagir à la version « actuelle » de la cigale et de la fourmi. Ce texte est honteusement raciste et véhicule à peu près tous les poncifs exploités entre autre par l’extrême droite. J’ai pondu une autre version de cette fable qui dépeint aussi notre France d’aujourd’hui :
La Fourmi et la Cigale
La Fourmi, ayant travaillé Toute sa vie, Se trouva fort dépourvue Quand le licenciement fut venu : Rien qu’une petite indemnité, Pas de boulot à retrouver. Elle alla crier scandale Chez la Cigale son patron, La priant de lui donner Quelque travail pour subsister Jusqu’à sa retraite encore lointaine. « Je bosserai dur, lui dit-elle, Sauf en Août, foi de prolétaire, Pour le salaire minimum national. » La Cigale n’est pas généreuse : C’est là son gros défaut. Que faites-vous de notre rentabilité ? Dit-elle à cette chieuse. – Année après année rappelez-vous en, Je travaillais pour vous enrichir. – Vous travailliez ? j’en suis fort aise. Eh bien! pointez maintenant.
Pour moi votre commentaire sur la Cigale est aussi excessif que celui de votre adversaire mais dans l’autre sens. Pour ma part je vois la Cigale comme un intermitent du spectacle qui n’a pas compris qu’il fallai changer de branche et qui prefere glander en touchant une partie de nos impots.
Le problème, c’est que nous sommes en train de tous devenir intermittents du travail et qu’à force de les scier, il n’y a plus de branche où aller… en tout cas, il n’y a plus de place dans l’arbre pour tout le monde.
La Fourmi, ayant compté
Se trouva fort irritée
D’une maison squattérisée.
Pas un seul petit loyer
Ni la moindre redevance.
Elle alla crier : " Vermine ! "
Chez la Cigale sa voisine,
La sommant de lui payer
Quelques gains pour spéculer.
" Jusqu’à la prison nouvelle
Je vous logerai, dit-elle
En cellule, foi d’animal,
Pour la saison hivernale ".
La cigale n’est pas soumise
C’est là son moindre défaut.
" Que faisiez-vous du magot ?
Dit-elle à la proprio. "
" Nuit et jour à tout venant
J’achetais et revendais. "
" Vous vendiez ? J’en suis fort aise
Eh bien donnez maintenant. "
Merci à toi !
Article encore et toujours d’actualité !!!
"plus de place dans l’arbre":
Grimper dans les arbres, ça se justifie en période d’inondation, ou alors quand on est môme, pour jouer. Ou en mai, pour ramasser les cerises.
Le reste du temps, et si on n’a pas de rancune particulière (comme le baron perché d’Italo Calvino), vaut mieux loger ailleurs, c’est plus confortable.