Hier, Simon Wiesenthal est mort. Disparition d’un juste. Leçon pour l’inhumanité!
Pour beaucoup de gens, ce nom ne signifie rien. Pour moi aussi, jusqu’à ce que je découvre il y a quelques années cet étonnant personnage dans un téléfilm obscur retraçant sa vie.
Rescapé des camps de la mort, Simon a, par la suite, consacré sa vie à pourchasser les criminels nazis dont certains étaient tranquillement protégés par la Trés Sainte Eglise Catholique en Amérique Latine (comme quoi, on a les amis que l’on peut). Il a réussi à en débusquer plus de 1100, un peu partout dans le monde , avec ses seuls moyens : des petits bouts de papier et une secrétaire.
Même si aujourd’hui il reste peut-être 2 ou 3 nazis grabataires qu’il n’a pas réussi à sortir de leur terrier, il est toujours réjouissant de penser que ses infatigables cherches ont bien dû leur pourrir la vie faute de leur redonner un semblant de conscience.
Ce que peut faire un seul homme…
L’histoire de Simon est exemplaire. Elle raconte ce que peut parvenir à faire la volonté d’un seul homme face à l’apathie du monde entier. Alors que l’Europe de l’après-guerre se serait bien contentée d’un confortable manteau d’oubli, voire une petite pointe de négationnisme, un homme seul retrouve Eichmann, grand exécuteur de la solution finale et le fait traduire en justice. Ce procès, magnifiquement rapporté par la grande Hannah Arendt qui développera autour de cet homme sa théorie de la banalité du mal, fut une bonne piqûre de rappel à la face du monde.
Le problème de l’œuvre de Simon Wiesenthal, c’est qu’elle met en relief l’apathie des institutions qui auraient pu être concernées par cette soif de justice et d’explication. Finalement, sans son dévouement sans faille à cette tâche que lui avait confiée d’autres déportés moins "chanceux" que lui, la plupart des responsables de ce grand crime contre l’humanité auraient pu couler des jours heureux, un peu partout dans le monde, sans que jamais justice ne soit rendue. A moins que finalement, tout le monde ne se soit dit "bien, puisqu’il y a le petit juif autrichien qui s’en occupe pour nous, laissons-le faire et occupons-nous de nos moutons"… Sauf que mon petit doigt me dit que s’il n’y avait pas eu de petit juif autrichien acharné, tout le monde aurait tout de même continué à vaquer à ses occupations sans autre forme de procès.
Justice pour tous?
Alors, forcément, on se pose la question de savoir si chaque cause va trouver son Simon Wiesenthal, si chaque criminel en ce monde peut avoir l’assurance que tôt ou tard, il devra répondre de ses actes. Parce que le crime ne doit pas payer, n’est-ce pas?
Alors qui va se fader la traque des coupe-coupe du Rwanda? Qui va débusquer les petit nazis de Bosnie?
Mais surtout, qui va vraiment oser s’en prendre aux plus grands criminels de notre temps? Ceux qui ne se cachent pas. Ceux qui décident d’un trait de plume de la vie ou de la mort de millions et de millions de gens sur notre planète? Ceux qui assènent que pour relever un pays, il faut plonger son peuple dans la misère? Ceux qui ne trouvent qu’il n’y a jamais assez d’austérité pour les plus pauvres? Ceux qui décident que 2€, c’est encore trop cher pour sauver un gosse du palu. Non, pas un gosse, des millions de gosses!
Ces gens-là, personne ne les a élu. Aucun peuple ne leur a donné mandat pour les réduire à la misère. Ils n’ont pas de nom, pas de visage. Comme les petits fonctionnaires au service du rouleau compresseur nazi, ils sont interchangeables à l’infini, propres, rasé de près, en costumes 3 pièces, ils ont le parfum de la banalité du mal. Sans aspérité, sans état d’âme, il préconisent les mêmes mauvaises recettes économiques à travers le monde depuis plus de 25 ans. Comme Attila, là où ils passent, la prospérité des peuples ne repousse pas. Ils prescrivent toujours plus de misère, toujours plus d’austérité et quand il ont fini leur boulot, les classes moyennes ont disparu, la pauvreté touche 80% de la population. Mais il est vrai que l’abondance est là pour les 20% qui restent, et qui en redemandent.
FMI, Banque Mondiale, OMC, OCDE…, des organismes non démocratiques pilotent notre planète pour leur seul profit et celui d’une poignée d’autres. Ce sont eux qui décident que les salaires sont toujours trop élevés, l’éducation ou la santé toujours trop chères. Ce sont eux qui explicitent la nécessité de conserver un taux de chômage élevé, pour lutter contre l’inflation.
Et quand c’est qu’on commence ?
Nous faudrait un Céline. Pas pour changer les « choses », juste pour se marrer et applaudir la performance de l’artiste. Qu’au moins on ait eu le sentiment d’assister à un gros bazar rare.
Chapeau Wiesenthal. Mieux qu’un sniper. Faut des deux. Eichman au bout de la lunette à 600 mètres, ça me foutrait la trique froide, la mouille bien au fond – en suspension dans le souffle, tu sais … T’oublies tout, t’as réglé le vent, la mire, toute la technique, tu te sens à 55 pulse minutes, tu repenses au zen de l’arc japonais et t’es surpris par le bruit, la sensation dans l’épaule. Trois quart ( en fait moins que ça mais ça faisait joli ) de secondes plus tard, le mec fait un saut de cabri. Avec les nouvelles munitions à trajectoire bizarroîde, le bout de métal peut lui entrer dans la nuque et sortir par le cul. Vraiment. Je préfè®e le connu, la balle blindée et prévisible.
Chapaeau Wiesenthal. Y croyait en la justice. C’est ça le plus fort. Bien sûr, ya le tableau de chasse. Deudieu…! Du genre chasseur à longue haleine, un terrier, un Jack Russel, un teigneux. Je me demande si ça lui faisait comme de viser à huit cents mètres. Au fond il était plus efficace avec ses méthodes qu’un sniper qui se fait prendre avant d’aligner (pour ainsi dire) mille petits batons à la craie. Faut des deux.
Alors Agnès, tu te sens de buter un patron du FMI ? Imagines, tu le tiens à deux mètres et tu lui refais le coup de Baise moi, la sodomie à l’automatique… Histoire de rire, quoi. Tu peux pas tuer les gens de façon triste, ça ressemble trop à du clinique couloir de la seringue, bonne conscience parce qu’on prend l’air grave et constipé avant de tailler vers l’apéro.
Ou alors tu p®éfères une révolution de la conscience ? Je t’ai sentie hésiter, t’allais dire oui et puis t’a eu un restant de lucidité. Je peux pas avoir l’air aussi con, ça se fait pas. Crotte, pas à bac plus dix-huit (ans)!
C’est dur de choisir, hein? Tuer, ça déteint et il y a pas d’enzymes gloutons pour la conscience (voilà une image qui ne sera plus comprise dans trente ans, on est peu de choses). Oui, mais, meeeeeehhh !!! si on n’est pas prêt à aller jusqu’au meurtre, est-on bien sérieux? « » » »OLOTRE ! Huis-clos !!!!!!! » » » » » » » » Vrai…: museau, scripteur! A la niche.
Ouais chapeau Wiesenthal. Croire à la justice, c’est ça le plus fort.
Ecrire? Mouais.
Paix aux millions d’âmes, frères, soeurs, enfants en fumée, corps nus, amours massaccrés, mes amis. Certains jours je me sens fier d’être sniper et minable de ne pas le faire. Faire………….
Tiens au fait: Jesus a vraiment été marié à Marie-Madeleine. Et réciproquement, d’ailleurs.
Agnés , tu m’as emus , tu as resumé tout ce que je pense , sans trouver les mots pour le dire!
Je te suis reconnaissant d’avoir porter à ma connaissance le texte concernant la théorie de la banalité du mal. J’approuve ton analogie (a priori osée) entre « petits fonctionnaires au service du rouleau compresseur nazis » d’hier et les types « en costume 3 pièces » tout propre (en apparence) sans état d’âmes d’aujourd’hui au service d’eux mêmes et d’une minorité. C’est effectivement très étrange et troublant cette même absence de conscience de faire le mal et plus encore ce sentiment qu’ont ces individus de faire « leur devoir » d’inégalité, le refus de reconnaître à la majeure partie de l’humanité le droit de vivre décemment ou de vivre tout court. Bien sur le mal direct et bruyant des atrocités nazis ce n’est pas le mal indirect et sourd de « l’horreur economique » actuelle, mais c’est peut être là justement que réside la force de ces « ariens de la finance » : le monde serait le plus grand camp de concentration jamais imaginé mais sans barbelés visibles, pas de corridors juste des gardiens sarkoziens comme garde-fous. Pour info j’ai appris aujourd’hui que les 2 principaux officiers allemands (dont je n’ai pas retenu volontairement les noms parce que je préfère me souvenir du nom de gens comme Jean Moulin par exemple)responsables des déportations en France et condamnés en 1954 ont été….grâciés en 1960 par l’Etat français (information à recouper avec la liberté actuelle de Papon) ce que Wiesenthal dénonca lors de la remise de sa légion d’honneur…
comme lien externe sur Arendt je préfère celui-ci http://fr.wikipedia.org/wiki/Arendt le tien me paraît sur la forme un peu trop chargé de pub! qu’en penses-tu? Pour le reste, il me paraît ‘indécent’ de comparer Eichman à Candessus! J’ai lu ceci avant de lire ton texte : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2686 suis-je contaminé? enfin salut
Je suis d’accord avec toi, mais en réfléchissant bien, lequel a un meilleur score que l’autre? Ni l’un ni l’autre n’a peut-être buté quelqu’un de ses propres mains, mais combien de victimes suite à des décisions administratives ou l’absence de décision? Si on compte aux points, pas sûr qu’Eichmann remporte le trophée… aujourd’hui, le terrain de jeu est tellement plus vaste.
Pense un peu au refus de fournir des traitements anti-sida aux Africains. Qui prend ce genre de décisions tout en le justifiant? Combien de victimes déjà au compteur? C’est du concret, non? Combien de victimes de la misère dans notre monde? Nous vivons pourtant dans un monde d’abondance, non? Qui collabore avec ça? Qui choisi de détourner le regard?
Agnès,
Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu écris (je me permets de te tutoyer, t’es d’accord ?, ok, merci).
Toutefois il y a un paramètre à prendre en compte.
Les actions commises par un type comme Eichmann sont un crime pour une énorme majorité de gens.
Les actions commises par un type comme Camdessus sont sans signification (voire positives) pour une énorme majorité de gens.
Et un Wiesenthal s’occupant de la pauvreté n’aurait aucune peine à débusquer et désigner les responsables, les collaborateurs, les décisionnaires mais il aurait toutes les peines du monde à faire considérer ces gens comme des criminels. Personne, ou presque, ne le prendrait au sérieux.
L’idée de fatalité est tellement ancrée dans les esprits que nous sommes encore loin du bout du tunnel. Hélas!
C’est pour cela que mon engagement, c’est l’écriture (la plume est plus forte que l’épée). Même si je suis toute petite, je continue, inlassablement à démonter les fausses évidences et les pointer du doigt : non, notre organisation sociale n’a rien de naturel ou d’indépassable, la misère n’est pas normale dans un monde d’abondance, il n’y a pas de main invisible, mais des gens, qui ont l’air d’être comme vous et moi et qui décident. La précarité n’est pas une chose naturelle pour l’être humain : il a choisi de vivre en société pour s’en protéger!
Bonjour
Je suis toujours surpris, quand on évoque un processus de destruction, de l’inévitable surgissement de l’expression << banalité du mal >> et de son auteur Hannah Arendt. La banalité réside surtout, à mon avis, dans le texte de Arendt, qui ne dégage pas l’importance de ce qui s’est déroulé en Europe, bien au contraire.
En 1996 est paru chez Gallimard un livre de Raul Hilberg, La politique de la mémoire, où il raconte son enfance, son départ aux USA (avant la guerre) et la difficile construction de son (monumental) travail, La destruction des Juifs en Europe. Il y parle, entre autres, des personnalités << médiatiques >> d’après-guerre qui ont parlé de la destruction, Hannah Arendt en particulier. Voici l’extrait exact (les guillemets encadrent le texte de Arendt) :
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Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt a pour sous-titre: Rapport sur la banalité du mal.
Ce titre subsidiaire a la particularité peu commune qu’on le retient mieux que le titre principal. Certes, il décrit l’essence de sa thèse sur Adolf Eichmann et, implicitement, de nombreux autres Eichmann. Mais est-il correct? En Adolf Eichmann, le lieutenant-colonel des SS qui dirigea le bureau des Juifs de la Gestapo, elle voyait un individu « déclassé », qui avait mené une vie « monotone » avant de s’élever dans la hiérarchie SS, et dont le caractère présentait des « défauts ». Elle mentionnait sa « suffisance », glosait sur ses « vantardises » et parlait de ses déclarations « grotesques » au moment où il fut pendu, lorsque – après avoir avalé une demi-bouteille de vin – il prononça ses dernières paroles. Elle ne discernait pas l’ampleur de ce qu’avait accompli cet individu avec un personnel réduit, contrôlant et manipulant les conseils juifs dans diverses parties de l’Europe, saisissant les quelques biens juifs qui subsistaient encore en Allemagne, en Autriche et en Bohême-Moravie, rédigeant des lois antijuives dans les États satellites et prenant les dispositions nécessaires pour convoyer les Juifs jusqu’aux sites de massacre et aux camps de mise à mort. Elle ne vit pas les pistes découvertes par Eichmann dans la jungle de l’appareil administratif allemand pour mener à bien ses agissements sans précédent. Elle ne comprit pas les dimensions de ce qu’il avait accompli.
Il n’y avait aucune « banalité » dans ce « mal ».
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De même, il n’y a aucune banalité dans la grande politique économique mondiale qui détruit méthodiquement les statuts, les garanties, les protections que les sociétés européennes et américaines ont mis en place, surtout dans les années d’après-guerre. Comme Serge Halimi le décrit dans Le Grand bond en arrière, il a fallu une patience, une obstination inouïe aux ultralibéraux pour imposer peu à peu leurs idées contre-révolutionnaires, jusqu’à infiltrer idéologiquement la gauche ! Non, il n’y a effectivement aucune banalité dans tout ça. C’est un véritable exploit d’avoir élevé la concurrence comme principe suprême de vie dans la société. Chapeau !
La banalité n’est pas dans les faits.
Comme toi, j’ai suivi le travail d’Halimi qui démonte la manière dont le libéralisme a pu s’imposer depuis la deuxième guerre mondial, grâce aux adorateurs zélés de Hayeck. La banalité réside dans l’apparence des choses.
Quand on parle de Nazis, de criminels, on pense aussitôt à l’image du monstre, à la monstruosité des faits. Les faits sont monstrueux, mais ceux qui les perpétuent sont affligeants de banalité. Le moindre petit fonctionnaire avec une parcelle de pouvoir peut devenir un grand criminel de guerre, c’est cela le point qui a fasciné Hannah Arendt.
Dans mes propres recherches sur l’antisémitisme, je commence justement par dire que l’antisémite, le raciste n’est pas un monstre, mais quelqu’un de totalement normal, banal, bon voisin, bon pote, bon parent, bon collègue. Mais donne-lui l’once d’une possiblité d’être un relais du mal absolu, sans avoir à en porter la responsabilité, et tu as ton petit tortionnaire. Donne une machette à chaque Hutu Rwandais en lui disant qu’il n’est qu’un instrument dans la masse, et tu as un gigantesque massacre, où les mecs pataugeaient tranquillement dans le sang de leurs victimes : des voisins, des amis, des cousins.
La banalité du mal, c’est que chacun d’entre nous, selon les circonstances, peut se transformer en un bon petit bourreau efficace!
CE que signifie la « banalité » d’Eichmann, c’est la thèse que justement, il n’y a pas besoin de salauds particuliers pour effectuer les pires saloperies. C’est que n’importe qui peut participer à ce genre d’horreur, pour peu que la société lui propose une justification (et qu’il y trouve son compte). Que la mentalité de « bon élève » est largement suffisante. C’est notamment très fort comtre les tentatives (courantes à l’époque) de ratatcher la Shoah uniquement à des caractéristiques du peuple allemand.
C’est en cela qu’il y a u!ne banalité dans « la grande politique économique mondiale » : beaucoup de ses acteurs sont sincèrement du mal « nécessaire » qu’ils infligent, par obéissance et au nom du « réalisme » — comp)rendre : l’idéologie que ls ultralibéraux ont réussi à imposer, effectivement au prix d’une obstination et d’un travail acharnés.
On ne dit pas « obstination acharnée ». Tant pis.
Moi à l’armée j’ai vu les mecs marcher au pas en 24 heures et être contents de le faire. C’est l’éducation à la violence, la violence intériorisée qui crée les monstres. La société crée les monstres. Les monstres sont le plus souvent des gens fréquentables. Lisez La mort est mon métier de Robert Merle. ça commence tout doucement et on arrive en enfer sans avoir rien vu venir. Génial.
C’est la violence qui crée la violence. Pas les idées. C’est les réflexes de violence conditionnés. Les libéraux sont des paranoïaques alors ça les rend dangereux, rien de plus.
C’est pas les libéraux qui sont en cause. Il y a des monstres dans tous les camps. Seulement les libéraux ils sont les plus forts en ce moment parce qu’ils sont sans scrupules. Et une fois qu’ils ont bien réfléchi, ils passent à l’action. L’action c’est ce qui manque à toute l’extrême-gauche et à toutes les critiques du libéralisme. Ca tchachte, ca défile un peu, ça fait un peu de commerce équitable marginal, ça fait un peu de jardinage bio mais à part ça, ça ne fait rien. Alors les choses continuent.
Et Bové va aller en taule pour apprendre à faire le martyr un peu mieux. On a pas besoin de martyrs, on a besoin de députés au parlement pour interdire les OGM.
Les mecs en costard dans les tours ils en rigolent.
Eric
Simon Wiesenthal, la fidélité aux morts
Simon Wiesenthal est mort mardi dernier. Vu la grandeur du bonhomme, je ne savais pas trouver les mots pour lui rendre hommage. Agnès, au Monolecte, les a trouvés. Je n’ai rien à ajouter à son billet….
Agnès, il y a une différence entre un << Rwandais avec une machette dans la main >> et Eichman qui était un décideur (dans le processus de destruction) : il dirigeait les sections antijuives dans les pays occupés où il était affecté, il a participé à la conférence de janvier 42. Ce n’était pas banal. Ce n’était pas banal d’arriver à coordonner, dans une Europe entièrement mobilisée par la guerre, des services administratifs très différents, dans le but de transporter des gens en Pologne pour les tuer. Il a réussi (avec d’autres), par exemple, à réquisitionner des trains qui devaient sûrement être indispensables aux militaires. Cela donne le vertige. Aucune banalité dans tout ça, mais une compétence et une ingéniosité peu communes.
Maintenant, si l’on parle de banalité à propos de son physique, parce qu’il n’a pas les canines qui sortent de la bouche et des yeux exhorbités, bien évidemment qu’il est banal. Les criminels ont un physique aussi anodin que les non-criminels. Les stéréotypes physiques n’existent qu’au cinéma.
À propos d’Arendt, franchement, ce qu’elle écrit n’est pas très intéressant, n’apporte pas vraiment d’éclairages sur ce qui s’est passé. C’était une philosophe, (intimement) proche de Heidegger, qu’elle a réhabilité après la guerre, alors qu’il a contribué à la propagation du nazisme (Emmanuel Faye : Heidegger l’introduction du nazisme dans la philosophie, chez Albin Michel, 2005). Elle parle par généralités, sans citer de références à l’appui de ses affirmations, et à l’époque du procès de Eichman, elle a quitté Jérusalem trois jours avant le témoignage de Eichman lui-même (elle le dit elle-même dans sa correspondance avec Jaspers, d’après Hilberg).
Enfin bon, je ne veux pas embêter tout le monde avec ça, surtout que j’apprécie beaucoup tes billets, qui expriment toujours ce que je ressens plus ou moins confusément, à propos de ce qui se passe aujourd’hui. Je réagissais à un réflexe que je trouve paresseux, le réflexe << banalité du mal >> copyright Arendt 🙂
Sauf que cette description est opératoire dans de nombreux autres contextes ; voir par exemple Souffrance en France de Ch. Dejours.
Quant à Heidegger, il me semble au contraire qu’Arendt s’en est éloignée déjà avant son discours pro-nazi d’investiture. Après-guerre, son maître était plutôt Jaspers. La réhabilitatyion d’Heidegger, en France, c’était plutôt Sartre….
Sur la banalité : ce n’est pas le crime qui est banal, comme dit Agnès. Ce sont le sgens qui k’ont commis : s’ils ont pu réquisitionner tant de trains, c’est aussi parce qu’un certain nombre de cheminots ont accepté de les conduire.
@5.56
Ben mon pote… pas des références de cave que tu nous sers… pas du Boudard, pas du Simonin… Louis-Ferdinand soi-même, s’il-vous-plaît, tout en sang et larmes ! on en a l’épiderme qui tressaute, la glotte qui s’asèche… la mémoire en orgasme ! et peu de jalmincerie derrière le boniment flatteur !
Des héros, c’est ça qu’il nous faut ! Y ‘en a plus des héros, des vrais, des bons, des purs, des durs… On a plus que des adulecents immatures et pusillanimes… On s’en sortira jamais comme ça !
Ces fonctionnaires-là croyaient aussi faire leur « devoir » http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-692127@51-627860,0.html
<< (…) les criminels nazis dont certains étaient tranquillement protégés par la Très Sainte Église Catholique en Amérique Latine (…) >>
Qu’est-ce qui vous donne le droit de porter des affirmations aussi graves sans apporter la moindre preuve de cette assertion ? Est-ce parce que, sachant que l’Église catholique faisant très moyennement confiance à la justice des hommes, n’intentera pas de procès à votre encontre ? Est-ce parce que vous savez que des groupes d’influence qui ont juré la mort de l’Église sauront vous assurer une parfaite immunité ?
Au-delà de ces considérations plutôt politiques, est-il honnête intellectuellement de relayer une information que vous n’avez visiblement pas vérifiée ?
Cela me fait penser à l’inique procès que font encore des cuistres à l’encontre du pape Pie XII, pour son comportement pendant le deuxième conflit mondial. Nous pouvons en parler si vous le souhaitez. Il s’agit d’une période de l’histoire qui devrait permettre de se dégager des idéologies politiques qui sévissent actuellement dans notre société.
De la judéophobie à l’antisémitisme, réalités historiques et représentations sociales
Moi j’aimerais que Prodeo nous précise quels groupes d’influence ont juré la mort de l’Eglise, je sens qu’il va déraper ! Et j’ai envie de rire aujourd’hui ! Des fois je suis content d’être athèe et républicain moi ! 😉
Surtout que l’Eglise n’a besoin de personne pour se tirer dans le pied 😉
Madame Maillard,
Je note que, comme toute réponse à mes questions, vous semblez me renvoyer à une thèse qui est susceptible de le faire. Je vais donc lire, dès que possible, ce document que je n’aurais pas acheté en librairie, après la lecture de l’introduction, qui donne plutôt le sentiment que l’on va lire un roman fantasmagorique, qu’une thèse socio-historique ou historico-sociale (la définition n’est pas nette). Mais bon, je sens bien qu’il faut passer par ce préalable avant d’avoir droit au chapitre de l’honorable « blog » de la grande prêtresse du socialement et historiquement correct.
J’ai bien conscience de mettre le pied dans l’antre du diable. Mais, tout de même, me supposer à priori un possible dérapage en dit long sur vos préjugés. En sorte que, vous n’allez sans doute pas tarder à me traiter d’antisémite, par le simple fait que je tente de défendre l’Église catholique injustement calomniée.
Madame Maillard, je ne sais pas si l’Église a une aptitude particulière pour se tirer une balle dans le pied, mais, pour l’heure, vous m’avez très bien convaincu que vous aviez la faculté de lui tirer une balle dans le dos.
Je crois que nous reprendrons cette conversation, si vous le permettez, après ma lecture attentive de votre document.
En toute courtoisie.
Dropp,
Est-il besoin de vous dresser la longue liste des groupes d’influence en question ? Ils ont pignon sur rue, vivent très bien de l’argent public, règnent en rois dans les mass media et invitent presque quotidiennement leurs amis passés maître en bourrage de crânes à coup de désinformation et mésinformation à la télévision, ont fait main basse sur l’enseignement à tous les niveaux, ont de puissantes courroies de transmission parmi le monde syndical et politique. Gageons que je ne vous apprends rien ! Peut-être même êtes-vous, à l’image de Madame Maillard, l’instrument zélé de cette vaste entreprise ?
Bonjour Prodeo
Je vais être directe et brève : je vois que vous bénéficiez d’un espace de libre expression tout à fait approprié ailleurs sur le net et c’est une bonne chose. Maintenant, je ne me pointe pas chez vous pour vous filer des leçons de morale et vous apprendre la vie, dans un trip très : je vais dans l’antre du diable pour mener mon Jihad rien qu’à moi.
Je ne souhaite donc pas que mon blog devienne un relais, voire un porte-voix à vos convictions et idéaux. Je vous serai donc extrêmement reconnaissante de bien vouloir ne plus intervenir ici, demande légitime que vous aurez, je l’espère, la bienséance de respecter.
Bien balancé, ma grande !!! 🙂
crimes d’une extrême atrocité que ceux commis par les nazis dans les camps. il y en a eu d’autres aussi épouvantables, comme le désastre de Magdebourg le 20 mai 1631, après sa prise d’assaut par les mercenaires catholiques menés par le général Tilly, pendant la Guerre de Trente Ans. on raconte que des membres de son armée embrochaient les nouveau-nés afin de terroriser la population, outre les viols sur femmes et j’en passe bien d’autres.
crimes d’une extrême atrocité que ceux commis par les nazis dans les camps. il y en a eu d’autres aussi épouvantables, comme le désastre de Magdebourg le 20 mai 1631, après sa prise d’assaut par les mercenaires catholiques menés par le général Tilly, pendant la Guerre de Trente Ans. on raconte que des membres de son armée embrochaient les nouveau-nés afin de terroriser la population, outre les viols sur femmes et j’en passe bien d’autres.
on va pas sauver l’eglise catholique qui n’est a mon sens ni pire ,ni meilleure qu’une autre ….eglise !
mais sur les ex nazis ,historiquement parlant ; tout le monde les a recupérés par odre de competences ….les americains , la legion etrangere francaise , entre autres !
l’eglise en ses filieres latines a preferés les theoriciens ,les bureaucrates a agnés …la legion a appreciée ceux du front russe ,ceux qui parfois avaient ete embrigadés en hongrie ,les antis communistes …on les a retrouvés en indochine , en algerie …ils ont fondés les bases des guerres modernes avec l’ecole des ameriques et sa formation de dictateurs latinos clef en mains ,ses specialistes anti- guerilla et anti subversion .
je dirais que l’esprit de ceux du front russe est encore present dans la soldatesque actuelle , on chante encore ali alo dans tout les commandos du monde , vous me direz "katouchka" aussi , bizarre ce monde binaire fasciste-communiste ..droite -gauche ,les vieux demons .
alors ce qu’a fait Simon , exemplaire mais surtout symbolique …pour rejoindre le propos sur les hommes en costards qui rigolent en haut des tours ,a l’epoque a Langlay , on devait rigoler aussi ..et puis le Mossad est devenu un ami …les nazis sont si loin et si proche .
et puis la notion de crimes de guerre ,je connais un heros de kolwezi deferé devant la haye , pour etre rentré au pays defendre les siens en croatie ,dans un combat qui en prefigurait bien d’autres ….lorsqu’on reconnait la torture , le mines , les munitions a retardement , les enlevements comme etant la norme et qu’on siege dans des tribunaux internationaux …ca prete a sourire !
il en dirait quoi ,Simon la ?