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La valeur de la vie humaine

Par Agnès Maillard
Bébé mis en balance avec une pièce de monnaie
7 janvier 2005

… ou les marchandages obscènes des petits boutiquiers de l’existence.

Je dis, argent, trop cher
trop grand
La vie n’a pas de prix
Ainsi chantait dans les années 80 Jean-Louis Aubert du Groupe Téléphone.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits« , mais pour la valeur monétaire… c’est le marché qui décide!

« Enseignant, je gagne 2417 euros par mois. Pour son départ, M. Landeau, PDG d’Aventis, recevra 24,6 millions d’euros, soit 10178 mois, soit 848 ans de mon salaire. Qu’ai-je donc de moins que ce monsieur pour valoir 10 000 fois moins que lui ? »
Jean-Michel Louvet, Besançon, dans le Courrier des Lecteurs de Télérama n°2835 du 15 mai 2004.

Dessin exclusif de Nathalie Millet La question de la valeur que peut revêtir chacun de nous se pose en permanence : combien vaut le temps que je consacre à mon travail, que je loue à mon patron, combien valent mes compétences, ma formation ou ce talent précis ? Dans une économie de marché où tout s’achète tout se vend, tout a valeur marchande, même l’amour peut être tarifé. Mais personne ne se pose la question de savoir combien vaut réellement sa vie, tant cette idée est incongrue au premier abord. On sent bien que nous ne sommes pas foncièrement égaux devant le pouvoir de l’argent, et que comme ce lecteur de Télérama, on se demande parfois sur quels critères ésotériques sont basées les rémunérations des uns et des autres. Mais peut-on réellement évaluer le prix d’une vie humaine ? Au-delà même des questions éthiques et morales, est-il possible de déterminer un prix de la vie ? Et si oui… qui cela peut-il intéresser et pour quel usage ?

La nécessité d’une valeur de la vie humaine

Ceux que nous appelons couramment les décideurs, hommes d’affaires, hommes politiques, services administratifs procèdent tous les jours à des arbitrages dont beaucoup reviennent à des décisions de vie ou de mort pour les populations impliquées. Ainsi, tout ce qui est normes de sécurité, dans la construction, les transports, revient à choisir quelle part de risques est assumé collectivement et quelle part est à la charge de la population. Une société où les normes de sécurités sont strictes et de niveau élevé sous-tend une valeur collective de la vie humaine élevée. A contrario, une société peu réglementée revient à renvoyer la gestion du risque aux individus, la valeur de la vie de chacun étant relative à sa capacité financière à la protéger. C’est plutôt la démarche des assureurs.

Les plus demandeurs en terme de valeurs de la vie humaine sont les décideurs dans le domaine des transports. Leur méthode consiste à procéder à des arbitrage en terme de sécurité et de nuisances selon la méthode purement économique coûts/avantages [1]. Ainsi, si un carrefour s’avère dangereux, quel coût de réfection peut-on engager en fonction de la valeur estimée des vies épargnées. Cynique ? Réalité économique vous répondra-t-on. Les compagnies aériennes procèdent en permanence à l’évaluation du rapport entre optimisation de l’exploitation commerciale et les « contraintes » de sécurité [2], parfois au détriment des voyageurs.
Ainsi Boeing, face à une défaillance d’un système de fermeture des portes de soutes de l’un de ses modèles, avait décidé, après un crash, qu’il était plus rentable de risquer d’autre crashs en ne faisant rien, plutôt que de payer le coût des réparations. Manque de chance, l’acharnement de la famille de l’une des victimes permit de lever le lièvre et le coût du crash devint suffisamment exorbitant pour que Boeing décide de modifier tous ses appareils en exploitation dans le monde (en tout cas, dans le monde occidental qui avait les moyens de lui coller de gros procès sur le dos !).

La détermination d’une valeur de la vie humaine a un intérêt certain : celui de rendre le non-respect de l’intégrité physique des personnes plus coûteux que son observance. C’est ainsi, que pour l’instant, on évite la banalisation d’affaires comme celle du sang contaminé, de l’hormone de croissance ou de la vache folle. Il reste encore économiquement peu rentable de tuer des gens pour faire des économies. D’où la mise en place du principe de précaution. Et c’est peut-être là la dernière barrière avant la barbarie économique… pour combien de temps ?

Les méthodes d’évaluation de la Valeur de la Vie Humaine

Comment donner une valeur marchande à la vie humaine ? Sur quels critères, en fonction de quels facteurs ?

Une méthode plutôt simple, consistant à demander à des Européens la somme qu’ils seraient prêts à consacrer à leur sécurité, permet, après moult calculs d’obtenir une valeur moyenne de la vie humaine au tour de 120 fois le PIB par habitant, ce qui en Europe, nous fait la personne entre 1 et 3 millions d’euros [3]. Avec ce type de calcul, nous avons un Malgache pour 35 000 € ou un Chinois pour 120 000 €, à comparer avec les 2,45 millions d’euros que valent un seul Français. Valeur du Français qui a été ramené à 1 million d’euros par le rapport Boiteux[4]

La valeur d’une vie perdue dépend, en réalité, de l’âge de la victime. On se référera implicitement dans ce chapitre à la valeur de la vie restante à l’âge moyen des décès par accident de transports, qui est de l’ordre de quarante ans.

Ce rapport détaille précisément les 3 méthodes les plus utilisées pour évaluer le prix d’une vie. On se doute assez rapidement que le prix varie considérablement selon la méthode de calcul et que le choix de la méthode est assez significatif de la manière dont la société considère la personne humaine.

La méthode des assurances : études consistant à déterminer le consentement à payer de chacun pour compenser un risque accru de mourir.
Dans cette optique, chaque individu décide de sa valeur en choisissant directement son niveau de couverture et de sécurité. C’est vers ce modèle que nous tendons, où la valeur d’une vie humaine ne ressort plus d’une estimation collective, mais des capacités de chacun à se prémunir du risque, ce qui individualise fortement la valeur d’une vie humaine. C’est la société du risque, chère aux assureurs. C’est en établissant la moyenne de ces consentement à payer qu’a été obtenue la Valeur de la Vie Humaine moyenne : VVH = 120 x PIB/habitant.

La méthode des économistes : estimations des pertes économiques que va subir la société du fait du décès d’une personne, le manque à gagner, en fait, le manque à produire.
Cette méthode amène à produire des valeurs négatives lorsqu’elle ne prend pas en compte la propension à consommer : ainsi, les économistes assènent sans fard que les femmes au foyer, les retraités et les chômeurs ont des vies qui, non seulement, n’ont aucune valeur, mais en fait ont des valeurs négatives [5]

La méthode des années de vie perdues : évaluation de la satisfaction manquante des années de vie perdues.
Il s’agit là d’économie du bien-être, chose floue et complexe s’il en est, mais amenant une analyse plus globale et fine des interactions entre un individu et la société dont il dépend.

Ce changement de problématique, assez radical, conduit à retenir comme critère de mesure les satisfactions auxquelles un individu pouvait prétendre et dont l’accident le prive. Les méthodes de calcul proposées sont alors fondées sur les budgets-temps que les individus consacrent à différentes catégories d’activité sous plusieurs contraintes (espérance de vie, consommations obligées…). On s’efforce ainsi de déterminer, en plus de la valeur de la consommation et de l’épargne perdues (correspondant à la valeur du temps de travail perdu), un coût de la perte de temps libre et des autres préjudices moraux. [6]

Cette méthode permet de renchérir la valeur d’un enfant, par exemple, à cause de l’importance du préjudice dû aux nombreuses années de vie manquantes, mais peut tendre à baisser la valeur d’un retraité, nous rapprochant d’un scénario Soleil vert.

Aujourd’hui, la VVH en France pour un accident de transport individuel est de 1 million d’euros et de 1,5 M € pour un accident de transport collectif [7].

Variations du prix de la vie

Même si, pour des raisons pratiques, les experts en prix de la vie s’entendent sur l’intérêt d’une VVH moyenne par pays, dans la réalité, selon les circonstances, il existe de fortes disparités entre les personnes, même issues du même contexte social. __ Mieux vaut être seul que mal accompagné__
Cet adage est en fait fort mal adapté à l’évaluation du prix d’une vie. Les morts collectives ont toujours plus d’impacts que les morts solitaires.

Les 6000 morts du World Trade Center ne diffèrent guère des 8500 morts annuels sur la route en France, ni par le nombre ni par l’horreur. Les premiers mobilisent la Nation américaine et le monde, y compris les ennemis d’hier; les seconds laissent chaque année indifférents et les Français et leurs voisins européens. Les premiers font débloquer 45 milliards de dollars par le Congrès; les seconds coûtent cher à la nation en pertes de vies humaines et en douleur, sans réaction collective. [8]

… ce qui nous fait la victime du WTC à 7,5 M $. Mais même dans ce cas, les assureurs (toujours eux) ont introduit d’intéressantes variations entre les jeunes cadres dynamiques et les cuistots portoricains.

Avec un PIB/habitant estimé de 1000 $, la vie d’un Irakien devrait encore coûter 120 000 $. Les circonstances actuelles font que la vie d’un irakien ne vaut plus grand chose. Dans beaucoup de pays, aussi, la vie d’une femme est bien en deçà de sa valeur théorique.
Mais là où les variations intrinsèques de la VVH sont les plus intéressantes, c’est bien dans le domaine de la santé publique, domaine que l’on veut marchandiser à toute force.

VVH et santé publique

Comme toujours, mieux vaut être jeune riche et en bonne santé que vieux, pauvre et malade. Mieux vaut aussi vivre dans un pays qui a une politique de santé publique.

Ainsi, aujourd’hui, la vie d’un enfant en Afrique ne vaut même pas les 2 euros nécessaires pour le sauver du paludisme qui reste aujourd’hui la maladie la plus meurtrière de la planète.[9]
Une année de survie pour un malade du sida aux Etats-Unis vaut plus de 10000 $, le coût du traitement financé par la collectivité, alors que l’année de survie d’un Africain du Sud ne vaut pas les 300 $ que coûteraient les soins dans son pays [10].

Dans la même veine, nous pouvons consacrer des sommes conséquentes pour offrir un sursit à nos malades. Un transplanté cardiaque canadien revient à près de 15 000 $ par année de survie [11]. A ces tarifs là, la rationalisation coûts-avantages refait surface et dans le cadre d’une privatisation de la santé en faveur des assureurs, on sent déjà de quel côté va pencher la balance [12].

Mais au delà de la question des arbitrages de la rentabilité des soins, nous entrons réellement dans le monde des boutiquiers quand il s’agit de l’estimation coûts-avantages de la prévention en santé publique.

Ainsi, qu’est ce qui coûte le moins cher ?

  • Se lancer dans une vague de réglementations les produits des industries agroalimentaires, informer et former les gens à la nutrition ou se contenter de gérer les effets de l’obésité ? [13]
  • Repenser les modes de vie et de transport dans les sociétés industrialisées, et se colleter directement avec le lobby des constructeurs automobiles ou se contenter d’indemniser et de compter les morts et malades de la pollution atmosphérique ? [14]
  • Réglementer et contrôler enfin les produits utilisés dans la production de cigarettes et nuire aux profits colossaux des marchands de mort en fumée ou se demander si les fumeurs, en se tuant à petit feu contribuent suffisamment au budget de l’Etat, tout en réduisant les coûts des retraites ? [15]

La tendance, aujourd’hui, c’est de prôner l’équilibre par le marché, et de s’interroger sur la supériorité des profits des entreprises sur la valeurs des vies humaines que leurs mauvaises pratiques nous coûtent : le coût des réglementations sur les bénéfices des entreprises est-il justifié par quelques morts ?[16].

Ces calculs savants qui tentent de justifier la marchandisation de la vie humaine ne parviennent pas à cacher leur objectif final : promouvoir la supériorité absolue du profit sur toute autre considération. L’argent vaut finalement plus que sa propre valeur (système d’échange de biens entre les hommes), il est devenu la finalité d’un monde sans âme, qui ne s’émeut même plus de la mort injuste des plus faibles d’entre nous, pour une poignée de pièces.
L’argent devient le maître étalon suprême. Une personne n’a plus de valeur par elle-même, par ses actions, ses paroles, ses pensées. Nous ne sommes plus que des marchandises, des morceaux de viandes que l’on négocie au prix de gros.

Et pourtant… pendant que je lisais tous ces somptueux rapports, ces magnifiques théories économiques, ces calculs de petits avares mesquins, je me demandais…
Quelle pourrait donc bien être la valeur d’un Abbé Pierre, d’une Sœur Emmanuelle, d’un Martin Luther King, et de toutes ces personnes qui appartiennent à notre mémoire collective et qui n’ont pas produit des biens, de l’argent, mais bien plus ?
Ce ne sont sûrement pas de petits boutiquiers qui pourraient nous le dire.


Première parution, l’Echo du Village n°294.
Deuxième parution, Altermonde, novembre 2004


Notes

[1] Les prix de la vie : Lorsqu’un ingénieur des Ponts et Chaussées se voit proposer plusieurs projets susceptibles d’améliorer la sécurité routière, qu’il n’y a pas assez d’argent pour tout faire, et qu’il doit procéder à des arbitrages, il est amené à préférer le projet qui optimisera le rapport coût-avantage

[2] Evaluer le coût d’une catastrophe aérienne

[3] Que vaut la vie humaine ? On ne peut affirmer l’universalité des droits de l’homme et accepter que le prix de la vie ne soit pas le même d’un pays à l’autre.

[4] Le rapport Boiteux : Transports : choix des investissements et coût des nuisances Révision 2001, Chapitre VI, p. 89 : La valeur de la vie humaine

[5] Évaluation des bénéfices liés à une amélioration de la sécurité routière : l’approche génère une valeur nulle, et même négative si l’on utilise l’approche nette, pour les retraités et les femmes au foyer qui ne contribuent pas au PIB mais qui consomment.

[6] Rapport Boiteux, idem

[7] Rapport Boiteux, idem

[8] La vie humaine a-t-elle une valeur économique ? la société n’a pas intérêt, du point de vue de l’efficacité, c’est-à-dire de l’allocation optimale des ressources, à maintenir ou à augmenter la population des gens ordinaires, des retraités inactifs, des chômeurs permanents, des criminels, etc…

[9] Paludisme : sauver un enfant coûte encore trop cher : les nouveaux médicaments ACT peuvent sauver un enfant pour deux dollars… mais c’est encore trop cher!

[10] La vie humaine a-t-elle une valeur économique, idem

[11] LA TRANSPLANTATION CARDIAQUE AU QUÉBEC : LE TAUX DE SURVIE : Les coûts totaux moyens pour les 13 années de survie prévues y compris les coûts d’évaluation des patients qui n’ont pas subi de transplantation, ont été de 189 960 $. Cela représente un coût moyen annuel de 14 612 $.

[12] Comparer les coûts et les bénéfices : OCDE Observateur Publié le 01 octobre 1999 Page 28

[13] Les conséquences médicales et financières de l’obésité : En Allemagne, qui est le pays le plus touché par l’adiposité et l’obésité, on évalue le coût de son traitement à 8 % de la dépense de santé

[14] Le coût des effets de la pollution atmosphérique sur la santé de la population française : Les coûts directs liés à la santé de la population française, engendrés par la pollution atmosphérique sont donc évalués à plus de 35 milliards de francs par an, dont 20 milliards de francs (57 %) seraient attribuables à la pollution générée par le transport.

[15] LE TABAC, culture et économie : Pour certains économistes, le tabac a un réel coût (130 Milliards de francs). Pour d’autres, il fait bénéficier la société d’une économie de 18 Milliards correspondant aux retraites non versées du fait des morts prématurées imputables au tabac

[16] Comparer les coûts et les bénéfices, Idem

23 Commentaires

  1. Très intéressant….

    Réponse
  2. Très intéressant….

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  3. La vie humain est tout simplement une vie libre, mais a une condition;c’est etre sage et fait tous ce que dieu (allah) lui a donné a faire: priére,etre dans la bon route de la vie,etc…. et pas de méchanté.

    Réponse
  4. Bravo : excellent article de fond !

    Réponse
  5. Combien valait un citoyen romain versus un esclave ou beaucoup plus cher un gladiateur bien entraîné …?…d’accord Spartacus a été un mauvais investissement !

    Qu’est-ce qui a changé ?

    La numérisation, la collecte d’informations, les statistiques disponibles…tout ceci ayant permis de produire cet article.

    L’envahissement total et en phase de finalisation de la sphère publique par le marché et son idéologie, la crise (?) financière actuelle n’étant qu’une aimable plaisanterie avec bien sûr un nombre considérable de victimes (combien pour un chömeur…?)

    Pourquoi le PDG de Aventis vaut-il 10.000 fois + cher que le pékin qui se démène dans son école ? L’un a le pouvoir, ca peut-être temporaire et l’autre n’en a aucun…pour le moment

    L’Abbé Pierre et la Sœur Emmanuelle étaient amusants de temps en temps…assis sur le mëme canapé que Drucker qui servait la soupe médiatique et Martin Luther King n’avait rien d’un pauvre, comme sa veuve Coretta King ou Jessie Jackson multi millionaire (en dollars quand-mëme).

    La barbarie économique ? Mais il me semble que nous y sommes déjà presque..pourquoi donc se poser la question et nous pouvons faire confiance à Talonette Premier pour mener à bien toutes les réformes nécessaires

    Réponse
  6. Sans oublier, la guerre pour relancer la croissance

    @alain maronani

    Je pense que ce qu’il s’est passé depuis les romains, c’est qu’il y a eu : la révolution française (entre autres), les Lumières, la déclaration des droits de l’homme, la fin des privilèges , les luttes pour les droits sociaux etc …

    En fait , Agnès pointe une régression , un retour en arrière, un démantèlement ..

    Réponse
  7. Vraiment toujours un plaisir de te lire , tes articles me redonne a chaque fois un peu de "niak" .

    Ce qui est intéressant aussi , c’est de comparer la différence de traitement , dans l’indemnisation de personnes emprisonnées et ensuite innocentées , je n’ai plus de chiffre en tête mais je me rappelle qu’entre le temp de prison de patron (présumé) voyou et d’un SDF (présumé) criminel la différence d’indemnité est bien gerbante aussi .

    Réponse
  8. Vraiment toujours un plaisir de te lire , tes articles me redonne a chaque fois un peu de "niak" .

    Ce qui est intéressant aussi , c’est de comparer la différence de traitement , dans l’indemnisation de personnes emprisonnées et ensuite innocentées , je n’ai plus de chiffre en tête mais je me rappelle qu’entre le temp de prison de patron (présumé) voyou et d’un SDF (présumé) criminel la différence d’indemnité est bien gerbante aussi .

    Réponse
  9. Bonjour,

    "L’argent vaut finalement plus que sa propre valeur (système d’échange de biens entre les hommes), il est devenu la finalité d’un monde sans âme,"

    La réponse est là. Une finalité sans âme. Le terme "âme" a une forte connotation religieuse, il manque de la profondeur et la capacité de créer activement. L’ensemble du système humain est ainsi bloqué. C’est-à-dire : nous regardons ailleurs par peur de voir ce qu’il y a dans notre âme.

    Réponse
  10. Une grande émotion : La fille de Maurice Audin refuse la légion d’honneur…

    Je ne sais pas ce que vaut la vie. Je suis même pas certain que la question ait un sens. Mais Michèle Audin répond à sa façon : plus qu’une légion d’honneur.

    Réponse
  11. Très intéressant… Mais en vous lisant, je ne pouvais m’empêcher de trouver le propos absolument farce. Dès les premières lignes, d’ailleurs. Ce professeur qui dans Télérama se demande pourquoi tel clampin à parachute vaut 10 000 fois plus que lui… Il sait très bien, au fond, et c’est d’ailleurs pourquoi il récrimine, que le clampin à parachute ne vaut stricto sensu pas plus que lui. Si donc deux personnes de même valeur sont évaluées par un étalon qui établit entre elles un rapport de 1 à 10 000, c’est très simplement que l’étalon est nul.
    D’ailleurs le même constat s’opère sur les fringues (voir la faillite des marques et le succès des contrefaçons), les voyages (si je peux aller à Casablanca pour 5 euros alors que le voyage en "vaut" ordinairement 110, c’est que le fric n’établit plus une valeur)…
    Si le doute sur la valeur atteint les produits de consommation, a fortiori la volonté de réduire l’homme a une valeur marchande a du mal à contaminer les cerveaux.
    Je ne mets évidemment pas une seconde en doute la qualité de vos sources ni la rigueur de votre propos. Mais je souligne seulement des contradictions du capitalisme. Elles font que, à l’inverse de la volonté politique de ses suppots, c’est l’irréalité de la valeur argent qui est vécue au quotidien.
    "En latin, la valeur, "valore" est force de vie. Rien n’est plus caricatural et tragique que de l’avoir transformée en monnaie." dit Patrick Viveret. Mais il n’est pas sûr, il me paraît de moins en moins évident que cette transformation fonctionne. Il suffit d’écouter les vieux de mon bled. De leur temps, disent-ils, les choses valaient "tant". C’était une valeur fixe, que ne démentaient pas les dévaluations. Il y avait une équivalence entre la chose et sa valeur argent. Maintenant "ça vaut plus rien", parce que le capitalisme lui-même a mis le vers dans le fruit. Et franchement, ça ne me désole pas.

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  12. Pour un étudiant de Terminale ES tel que moi, la question de la valeur marchande de la vie humaine est primordiale, car elle est, finalement, au centre de tout.

    Votre article est très bien fait, intelligement synthétique. Je lui reproche toutefois deux lacunes :

    La première, c’est de ne pas expliquer pourquoi les victimes nombreuses du 11 septembre valent plus que les victimes encore plus nombreuses du maccadam routier. Le problème est très intéressant et mérite une solution. J’ai dans l’esprit une ébauche de réponse, mais c’eût été réellement enrichissant d’y répondre de façon claire et poussée.

    La seconde, c’est d’avoir omis le coût de la vie d’une personne en raison de l’investissement que la société a placé en lui. En effet, la vie d’un enfant de 4 ans vaut peu de chose, car la société n’a pas encore investis financièrement en lui. Elle a nourris l’enfant pendant 4 années, elle a payé les coûts que la grossesse engendre, mais ça s’arrête là. Tandis qu’un étudiant en fin d’études supérieures, disons en doctorat, vaut mille fois plus chère, car la société a financé des années et des années d’études coûteuses, et que celui-ci est apte à la production. Un étudiant de 20 ans vaut, de ce point de vue, bien plus qu’un cadre de 50 ans qui a déjà rentabilisé ses années d’études par sa consommation et par sa production. (d’autant plus qu’après 65 ans, sa valeur chute pour être négative, en dépit de sa consommation) C’est un point qui aurait mérité d’être introduit et développé.

    Du reste, bravo pour votre article, même si la petite morale finale ne me paraissait pas indispensable, et nuit même à la logique globale de ce qui la précède.

    Réponse
  13. EXCELLENTE TEXTE MAIS…!!!

    l’argent ou le prix de notre efforts qui donne notre contre partie ou notre valeur dans le vie……!!!
    DONC L’ENFANT N’AYANT PAS UN VALEUR DANS NOTRE VIE…..!!!
    la vrai valeur d’etre humain c’est d’heure de bonheur que peut le vivre avant leur mort….combien des person dit OH..C’EST TOI…!!
    C’est un autre demarche …c’est un autre facon de mesure la valeur de L’etre humain au dela de monnaie …!!

    Réponse
  14. Bonjour,
    @Zarathoustra
    en comparant le nombre de victimes du 11 septembre et leur valeur par rapport à toute autre catastrophe hautement meurtrière soulève un point important qui est celui de rattacher la valeur de la vie humaine par rapport peut-être au nombre de victimes en un laps de temps réduit…3000 victimes en 2h n’ont pas la même valeur que 3000 victimes en 1 année de statistiques routières.
    De ce fait, ou de ce raisonnement, la côte d’un ensemble de vie humaine est inversement proportionnelle à la durée impartie à sa mise à mort…
    peut-être je m’égare mais c’est une petite contribution de réflexion !

    Réponse
  15. L’évaluation que nous donnons à la valeur humaine est directement liée à l’évaluation que nous nous portons.
    En en diluant l’unicité dans le temps, dans le nombre, dans le coût, nous nous échappons de notre disparition programmée.
    Pour le faire, il y a les religions, les convictions, les empathies diverses…

    C’est donc seulement le sentiment de peur qui nous valorise et dévalorise en même temps.
    La valeur de la dispartion d’une personne est donc notre capacité à accomplir auprès de cette personne et de toutes tout ce qui donne un sens à notre propre individualité.

    La valeur de la vie est nulle, toute vie nous responsabilise ou pas, selon notre terreur assumée, ou pas.

    Réponse
    • Ca me fait penser que c’est la deuxième fois en l’espace de deux ou trois semaines que j’entends parler d’un incident de voyageurs.

      Réponse
  16. P’tin c’est beau comme du Debord. M’en vais me recoucher avec cette belle pensée.

    Réponse
  17. c’est moi ou le comm de zarathoustra..euh…oui c’est ca il fera un bon économiste il a du potentiel. (sorry, i’m out). (non mais c’est vrai Agnès, qu’est ce que tu fais de la morale aussi sur la fin, tu viens presque gâcher une belle froideur logique voyons)

    Réponse
  18. le travail d aujourd hui n est il pas de lesclavagisme moderne ? la solution le maketing multi niveaux
    il offrent a chacun de se realiser d etre soit meme
    le chomage , avoir un emploi(employe), etre son propre patron(decider de sa propre destine), etre libre
    decider en homme et femme libre notre vie de demain

    Réponse
  19. La VVH du Christ, le meilleur d’entre nous, pris en tenaille entre l’Empire et les marchands, fut fixée à 30 talents.
    Aujourd’hui aussi, les innocents sont martyrisés par l’Empire et les marchands, qui s’entendent en affaire.
    Nous sommes presque tous esclaves, de par le monde!
    Rappel historique : l’esclavage a été supprimé en Occident vers la fin du premier millénaire, et c’est l’influence originale du christiannisme. Partout ailleurs, l’esclavage, c’est-à-dire la marchandisation de l’humain, a existé continûment, dans certains endroits jusqu’aujourd’hui.
    Le christiannisme a perdu droit de cité en Occident, et nous voyons que nous redevenons marchandises : nos bras (taylorisation), nos organes internes (traffics), nos parties génitales (pornographie), nos organes reproducteurs (GPA) sont à vendre.
    Même les bébés s’acheteront bientôt en France et ailleurs…

    Réponse
    • L’esclavage cesse quand les cout d’entretien de l’esclave et de son amortissement excèdent l’espérance de profit a tirer de son exploitation. Considerant le facteur motivation qui influe sur la productivité, il devient vite plus rentable, pour une tâche exigeant des décisions, d’utiliser un travailleur « libre » qui doit assurer sa propre subsistance. D »ou le servage qui remplace l’esclavage, la substitution au colonialisme du systeme d’exploitation actuel tiers monde et la fin prévisible du salariat remplacé par une sous-ratance généralisé.

      http://nouvellesociete.wordpress.com/2005/02/07/t6-demain-les-autonomes/

      Pierre JC Allard

      Réponse
  20. J’ai écrit 2 fois christianisme avec 2 n, pour bien faire la faute 2 fois.
    Au temps pour moi.
    La prochaine fois, si vous le voulez bien, j’écrirai nazisme avec 2 s.

    Réponse

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