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14 novembre 2018

S’il y a bien une chose que nous apprend l’appel au blocage du 17 novembre, c’est que les fractures sociales évoquées depuis plus de 20 ans par les politiques de tous bords sont à présent bien consommées. La question n’est pas tant de savoir ce qu’il faut faire ce samedi-là que de découvrir ce que cela fait ressortir comme fantasmes et représentations sociales de part et d’autre, des failles à présent béantes qui ont atomisé notre tissu social et qui nous empêchent à présent totalement de faire société.

Détournement de la campagnede la sécurité routière pour le gilet jaune : c'est jaune, c'est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut faire chier le gouvernement.

Depuis que l’idée de foutre le bordel pour protester contre la taxation du carburant déborde tous les cadres habituels de la contestation, il n’y a plus que colère, invectives et mépris réciproques qui s’étalent complaisamment, non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias.

L’an dernier, déjà sur Facebook, Jacline versait par ailleurs dans le conspirationnisme… Elle écrivait qu’elle observait dans le ciel « les chemtrails », référence à la théorie affirmant que les traînées blanches laissées par les avions proviennent de produits chimiques que les gouvernements répandent en secret…

Si l’on résume, Jacline est donc une accordéoniste hypnotiseuse complotiste. Et, pourtant, depuis sa vidéo, tout le monde la prend très au sérieux.

Jacline Mouraud, la nouvelle tête d’affiche de la contestation sociale ?, Frédéric Pommier, France Inter, 9 novembre 2018.

C’est vrai que Jacline — sans Q —, elle n’a pas le profil pour le job d’icône d’un mouvement social. C’est même plutôt le genre de personne qu’on ne voit pas des masses, qu’on n’entend pas des masses, dont on ne parle pas des masses non plus, le ventre mou de la classe populaire périphérique qui s’imagine moyenne et dont tout le monde se bat les steaks assez violemment depuis pas mal d’années, le dessous de l’iceberg démocratique, trop occupé à mener sa vie dans son coin, un peu égoïstement, ce genre de personne que les médias ne convoquent que pour conspuer l’immobilisme, souligner les insuffisances ou moquer le mode de vie.

En fait, elle fait partie de ces gens dont on attend surtout qu’ils bossent, qu’ils remboursent leurs crédits et qu’ils ne la ramènent pas, qu’ils fassent tourner le système économique, assez concrètement, mais sans faire chier avec leurs petits problèmes de gens de rien.

L’effet bulle

Message de Mastodon désignant les manifestants du 17 novembree comme de gros beaufs

Ce qui est frappant, ce sont les réactions à cette histoire et la profonde division de notre société qu’elles révèlent.

D’un côté, il y a ceux qui assument d’autant mieux l’augmentation du prix des carburants et le discours pseudo-écolo qui va avec qu’ils ne sont pas concernés. Parce que dès que l’on creuse un peu, on découvre que l’écrasante majorité des pourfendeurs du mouvement sont des urbains, c’est-à-dire des personnes qui ont plutôt intérêt à se passer de véhicule personnel, ce qui est d’autant plus aisé pour eux qu’ils bénéficient de l’intermodalité des transports en commun. Mais surtout, il devient assez vite évident que derrière les critiques d’un manque de conscience écologique ou d’une absence de sens des priorités dans les contestations, se cache un classisme assez peu reluisant qui consiste grossièrement à considérer comme complètement cons, primaires et risibles tous ceux qui ne partagent pas le même mode de vie, les mêmes idées, la même conception du monde : Ceux qui ne sont pas comme moi sont juste de gros beaufs !

La république en vrac 3

De l’autre côté, on a la population des périphéries, ceux qui sont rejetés toujours plus loin des commodités et des boulots qualifiés par la spéculation immobilière et un ordre social de plus en plus inégalitaire et brutal, que l’on estime comme dispensables, surnuméraires, que l’on assigne aux jobs de larbins, de nouvelles domesticités au service du bienêtre et du confort des premiers de cordée.

Deux mondes qui ne se parlent plus, ne se voient plus, ne se comprennent plus et se détestent de plus en plus fermement. Deux mondes qui sont pourtant embarqués sur le même bateau qui coule, même si tout le monde n’a pas le cul qui trempe à la même vitesse.

Diviser pour mieux régner

Les choses sont toujours plus complexes qu’elles ne le paraissent au premier abord, et un peu comme pour le TCE, on ne peut limiter la réflexion qu’au simple : j’y vais ou j’y vais pas ?

Quand on y pense, voilà des années que les forces contestataires canal historique peinent à mobiliser même le pré carré des militants convaincus, épuisés par une longue succession d’échecs politiques et de reculs sociétaux sans précédent et maintenant que le petit peuple des indifférents décide d’y aller, tout le monde fait la fine bouche, parce que franchement, il y a d’autres combats, plus importants à mener, qu’il y a les nervis d’extrême-droite qui tentent de ramener la couverture à eux, parce que c’est un peu le bordel, tout ça, parce que ces gens n’ont aucune culture politique, parce moi, le samedi, je peux pas, je préfère en semaine…

Sérieusement ?

On peut vraiment se permettre de faire la fine bouche, là, de traiter les gens par le mépris et de chouiner ensuite qu’ils ne sont pas assez combatifs ?

Les syndicats sont hésitants face à cette grogne populaire, les partis de gauche louvoyants. De leur côté, les associations écologistes, regroupées au sein du Réseau climat, ont apporté un – très prudent – soutien à la mesure, y voyant un «outil indispensable pour libérer notre pays de son addiction au pétrole», tout en admettant la «vulnérabilité des Français aux prix du carburant» et en invitant le gouvernement Macron à prendre des mesures pour financer des alternatives à la voiture ou à aider celles et ceux qui ne peuvent pas s’en passer.

Car c’est bien là que le bât blesse. Ce qui est présenté comme une taxe écologique n’est en fait qu’un transfert de la fiscalité des riches sur les pauvres. Elle pèsera cinq fois plus sur les revenus des 10 % des ménages les plus modestes que sur les 10 % les plus nantis1. En d’autres mots, il s’agit de reprendre dans la poche des automobilistes ce qui a été donné aux plus riches via la suppression de l’ISF.

Gilets et rires jaunes, par Philippe Bach, Le Courrier, 13 novembre 2018

Le dessous des cartes

Finalement, que raconte ce mouvement, que nous réclament ces Homos automobilis, si ce n’est que la simple prise en compte de la réalité quotidienne des invisibles de la République, des surnuméraires de l’économie globale, laquelle se veut urbaine, connectée, éduquée et bénéficiaire du meilleur de la mondialisation ?

Le prix du carburant, c’est juste la goutte d’eau qui fait déborder le vase des laissés pour compte, des perdants de la fin de l’égalité territoriale qui a si longtemps été le ciment de notre modèle républicain : de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.

Dans mon coin de cambrousse, c’est gilet jaune derrière pratiquement tous les parebrises : les Merco hors d’âge qui ronronnent malgré leurs 500 000 kilomètres au compteur, les 205 brinquebalantes, les BMW rutilantes, les innombrables monospaces des taxi-mamans, les compactes blanches quasi urbaines des commerciaux, dépanneurs, bagnoles de services, les Dacia réputées increvables, les nouveaux pickups bravaches, les pots de yaourts et autres pousse-mémé. Parce que la bagnole n’est pas un culte, pas une frime, pas un affichage, mais c’est la dernière chose qui nous relie encore au monde qui a reflué et se concentre de plus en plus au cœur des villes. Au bled, nous sommes presque tous des experts en circuits d’Euler, on sait optimiser chaque trajet pour caler le toubib, la sortie de classe des gosses, les courses sans rien oublier, le passage chez les vieux, les horaires microscopiques d’ouverture de la Poste. Nous sommes les rois de la logistique. Parce que si tu oublies un truc, ça peut te couter des dizaines de kilomètres en plus.

D’ailleurs, j’ai bien remarqué, vendredi dernier, quand j’allais à la rencontre de ma fille (oui, celle qui doit aller au lycée dans un autre département !) que plus j’approchais d’une zone urbaine et plus les gilets jaunes se faisaient rares.

Je sais qu’il y a deux France qui ne se calculent même plus, qui ne peuvent même plus se sentir. Je sais que la majorité urbaine considère les territoires périphériques comme des colonies intérieures : tantôt terrains de jeu pour les loisirs, tantôt zones d’exploitation pour les ressources alimentaires des villes, tantôt zones de relégation pour les déchets des villes : les pauvres, les faibles, les vieux, les surplus vivants ou inertes de la consommation élevée au rang d’art de vivre et marqueur social. Je sais qu’ils ne veulent rien savoir de nos écoles fermées, de nos hôpitaux liquidés, de nos services publics reconcentrés, des réseaux en pointillés, de l’Internet ravitaillé par les corbeaux, de nos zones blanches de tout.

Horton l'éléphant découvre une poussière habitée sur une fleur

Ils ne pensent même plus au vrai prix de leurs commodités quotidiennes. Ils ne pensent pas aux lignes secondaires fermées pour que leurs TGV aillent plus vite d’un centre-ville à un autre, à la noria de camions qui draine chaque jour les produits de la campagne méprisée pour nourrir leurs estomacs blasés par la profusion et la diversité. Ils ne pensent pas aux larbins de la ville qui se lèvent avec la lune dans les cercles les plus extérieurs de l’agglomération juste pour les servir dans la plus parfaite invisibilité. Ils s’en battent les flancs de la vie ou de l’impact carbone du coursier qui apporte les repas les plus délicats jusque dans leur appartement, du fait que pour qu’ils puissent vivre sans voiture, il faut que des tas d’autres s’enchainent à la leur pour les transporter vers leur avion pour des destinations de rêve. Non, ils ne voient pas les villes qui se ferment, s’isolent, se fortifient, excluent, parce que, pour l’instant, ils sont du bon côté de la rocade ou du périph.

https://twitter.com/24hPujadas/status/1062039250026332162

Au final, à quoi ça sert de distribuer de bons ou de mauvais points entre les causes qui mériteraient d’être défendues et les colères qui seraient mal orientées ? À quoi ça sert de renvoyer dos à dos le bouseux enchainé à sa bagnole et son isolement grandissant et l’urbain qui doit pomper comme un Shadock sous amphé pour servir son SMIC mensuel de loyer au proprio ? À quel moment la relégation dans les limbes ou l’entassement dans les citées mortifères ont été des choix raisonnables et consentis par chacun d’entre nous ?

D’un côté comme l’autre, il y a de plus en plus de colère, de plus en plus de rejet d’une politique toujours plus élitiste et excluante, faite par et pour les 10 % les plus privilégiés contre tous les autres. Qu’importe si l’allumette qui se rapproche de la mèche n’est pas craquée dans les bonnes conditions, de la bonne manière ou pour les bonnes raisons.

Il n’y a plus qu’un peuple qui en a marre, qui est en colère et qu’on doit — moins que jamais — laisser seul aux mains des forces politiques qui font leur terreau de la haine des autres.

62 Commentaires

  1. Bolivie 2003, guerre du gaz.
    Blocage de La Paz,
    Peuple dans les rues
    Président déchu…

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  2. Exemple aujourd’hui encore : pour un examen médical d’une journée, ce sera Rouen ou le Havre. Étant à mi-chemin, j’ai quelques bus pour Rouen, rien pour le Havre…

    Et, le gaz qui sert à se chauffer, qui s’est pris 24 ou 25% en un an, ça mériterait aussi qu’on en parle, et au moins tout autant que le carburant. Sans compter les quelques centaines d’euros supplémentaires ponctionnées par l’augmentation de la CSG !

    Où en est le cours de la laine ?

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    • Où en est le cours de la haine ?

      Pas de souci, il monte , il monte…

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  3. très bon papier, Merci

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  4. <3 !

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  5. On ne saurait mieux dire. La Réaction est un moteur à deux-temps. La gauche a été victime d’une longue OPA, la marque est tombée dans les mains d’une fraction de classe qui la vend comme un produit de luxe (« Commodify your dissent ! » C’est un recueil des premiers articles de The Baffler fondé par Thomas Frank – et sans doute d’autres, inconnus.) Et qui la rend inaccessible (sous couvert sociétal) au plus grand nombre qui est « de gauche » sous le prisme des rapports de production, mais pas… sous l’angle de la consommation (car c’est un peu cher…). Il y aurait une recherche à faire sur l’histoire du stéréotype du « beauf ». Ce serait aussi utile que cruel. Parce que c’est une représentation « de gauche ». De diplômés… «  »Si ce travail politique que nous essayons de faire est utile, c’est que le mouvement social est encore plombé par l’effet du titre scolaire, de l’autorité scolaire, de l’autorité académique. Dans les entretiens réalisés pour La Misère du monde, on découvre que les gens aujourd’hui, les pauvres ne se sentent pas simplement des malheureux, etc. ; ils se sentent « cons » ! Tout le système est fait pour identifier la réussite à l’intelligence : les start-up, l’internet, etc. Il y a les intelligents qui ont accès à la science, etc. et les pauvres « cons » qui sont au chômage. On vous dit sans arrêt, il faut avoir des titres scolaires pour ne pas être au chômage, ce qui n’est pas faux ! C’est statistiquement vrai, mais ces faits n’impliquent nullement une justification de l’ordre établi. » (Pierre Bourdieu, Chroniques Hebdo, Radio Libertaire, 1er mars 2001)

    « Donc vraiment, je pense que l’un des combats à mener… Je voudrais bien me faire comprendre… Je ne suis pas un populiste. Je suis moi-même un enfant de l’establishment, j’en suis très content… je n’ai jamais aspiré à être autre chose. Je n’ai jamais aspiré à autre chose qu’une conversion des élites entre guillemets à une attitude plus responsable socialement… Mais quand même ! Il ne faut confondre la description de la société en termes de niveau éducatif… Il ne faudrait surtout pas croire que ça correspond à une répartition des capacités intellectuelles dans la population… Ou que les écarts sont aussi importants que ça… En haut de la société vous aurez une sur-accumulation de conformisme et de crétinisme par obéissance aux consignes reçues depuis la petite enfance, au plan scolaire , et en-bas vous aurez des gens parfaitement intelligents mais qui n’ont pas été pris dans le moule du système parce qu’ils ont un peu plus de mal à obéir… Et bien entendu avec l’institutionnalisation du système et la capacité des élites éducatives à se reproduire, on va vers une période où les gens intelligents vont s’accumuler dans la population qui fera le moins d’études… Donc il ne faut pas désespérer… Et je pense que l’un des combats à mener, ce serait contre cette idée que les éduqués supérieurs sont vraiment supérieurs… » (Emmanuel Todd, Conférence à Nantes, le 8 novembre 2016).

    On fait qwa?

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    • à musée de l’Europe, c’est un plaisir de te lire.
      Cdlt

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  6. merci pour billet. On se sent moins seul.

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  7. Et tout est dit.
    Merci Agnès, ma frangine campagnarde.

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  8. Quoique globalement d’accord avec cet article, quelques nuances s’imposent. L’image des pauvres relégués dans les zones péri-urbaines ou les campagnes reculées en opposition aux privilégiés des villes est une idée reçue si l’on s’en tient aux stats de l’INSEE :
    https://www.liberation.fr/societe/2015/06/02/en-france-la-pauvrete-est-la-plus-forte-dans-le-centre-ville-des-metropoles_1321385
    Et contrairement à ce qu’affirme le message copié dans le texte, des organisations politiques de gauche appellent à soutenir cette journée de mobilisation, tels le NPA ou la FI pour ne citer que ces deux-là.

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    • Tu sais, les stats de l’Insee, elles racontent aussi des trucs marrants sur l’inflation, le chômage, la « croissance », les salaires, etc. En gros, on peut tordre les chiffres jusqu’à leur faire dire ce qui était prévu au départ. Bien sûr qu’il y a des pauvres au centre-ville (ils se prennent même des immeubles pourris sur la gueule!) et oui, de très gros riches ont aussi acheté des châteaux magnifique près de chez moi. Il y a aussi l’effet Bill Gates qui rentre dans un bars de ploucs : le PIB du bistrot est subitement multiplié par un million, mais au final, aucun des pochtrons ne sera plus riche d’un euro quand Billou aura finit son pot.

      Quand j’ai frappé les portes du coin à côté pour faire campagne, j’ai vu que la pauvreté et la misère pouvaient aussi être bien intense dans les bleds, les inégalités bien frappantes et l’isolement ne rend pas la pauvreté moins dure, elle permet juste de la rendre vachement moins visible.

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      • Bien sûr qu’il faut se méfier des stats et vérifier comment elles sont calculées. Mais là, en l’occurrence il ne s’agit pas d’un effet de moyenne mais de nombre objectif de pauvres en ville (vivant avec moins de 990€/ mois de mémoire). Il s’agit donc plus d’un effet de concentration démographique que de moyenne. Cela ne veut évidemment pas dire qu’on doit relativiser les problèmes (bien réels) des zones périurbaines et rurales mais je mets juste en garde sur une tendance qui, en voulant légitimement s’insurger contre une vision caricaturale tend parfois à une caricature inversée.
        Les problèmes ne sont peut-être pas les mêmes ou n’ont pas les mêmes priorités : les pauvres des villes seront probablement plus focalisés sur les loyers hors de prix que sur les transports à l’inverse des pauvres ruraux. En simplifiant bien sûr.
        Habitant un bled de 3000 habitants dépourvu de transports en commun (ou quasi) où on nous prépare insidieusement à la fermeture de la poste, je connais bien le problème.

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      • je souscris à vos commentaires Agnès. les « sans dents » d’hier sont les « sans voix » d’aujourd’hui. les réseaux sociaux n’ont pas encore la puissance mobilisatrice que pouvaient avoir les syndicats et les partis politiques. je confirme que dans les bleds on est loin de tout, que l’entretien des routes n’est plus ce qu’il était et qu’il faut bien mesurer les kilomètres parcourus pour compenser une « désertification » des services galopante.

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      • Trouver les stats de l’Insee marrants , faut avoir un peu fumé. Bien sûr que la pauvreté et la misère peuvent aussi être bien intenses dans les bleds, les inégalités bien frappantes, mais la grande majorité des HLM , c’est dans les villes . J’ai pas vu des très pauvres dans les rond-point bloqués, les entrées et sorties d’autoroutes ; je regrette, mais j’ai vu la France pavillonaire qui n’a jamais manifesté, pas fait un jour de grève ; ah oui, c’est la première fois que je manifeste ; ah non, j’ai jamais soutenu la grève des cheminots ; ah, oui, il y a trop de fonctionnaires, ces fainéants ; c’est ça essentiellement ce que j’ai entendu. Vous les avez approché les gilets jaunes ? Vous leur avez parlé ?
        La pauvreté, elle est visible en ville quand vous les voyez faire les poubelles, envoyer leurs enfants à l’école avec des sweats élimés
        T’as jamais lutté et tout à coup parce que tu peux plus assumer le mode de vie que tu as choisi, tu te rebelles. Non.
        Il y a une priorité de luttes . Ces gens-là, je les ai jamais entendus soutenir quoi que ce soit dans les luttes syndicales, politiques
        Ils étaient où quand on défendait les services publics, la Sncf ?
        Tout ce qu’ils trouvent à répondre, la majorité, oh moi c’est la 1° fois que je manifeste. ILs avaient qu’à se réveiller avant. Et avant, la majorité a choisi de s’acheter un petit pavillon. C’est plus grand, on a un petit jardin, on a l’air de la campagne. on n’a plus à côté la racaille des HLM ; la ville, c’est à 2 pas et on a la bagnole pour y aller ; on a même 2 bagnoles ; et quand les enfants grandissent, on a 3 bagnoles
        La misère, elle est partout, sans doute plus en ville qu’à la campagne, même si elle est incontestablement présente.
        Mais ça sert à rien de dire que les chiffres de l’Insee sont pas fiables A quoi on se fie ? Vous avez d’autres sources à proposer ?
        Non, je regrette, je ne soutiens pas le « mouvement » des gilets jaunes. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent exactement. Ce n’est pas une lutte. C’est très disparate.
        Et tout ce que ça amène, c’est une recrudescence de l’extrême-droite. Inéductablement.

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      • Bonjour, mieux que l’Insee, l’énorme travail effectué par l’Observatoire des inégalités fondé en 2003 (que de temps perdu ….)
        https://www.inegalites.fr/

        Réponse
    • @Zlotzky La quantité que les ménages les plus pauvres consomment plus ou moins en carburant n’est pas l’aspect principal des revendications actuelles sur le sujet.
      À savoir que 1€ de carburant pour un pauvre pèse bien plus que 10€ pour un moins pauvre, et le reste des catégories de revenus des familles à l’avenant…

      Ce qui fait que les conclusions de cette étude en lien me semble extrêment biaisées par les pourcentages et tout l’ toutim liés uniquement aux chiffres des recensements et non aux situations réelles des individus.

      Réponse
  9. Bonjour madame Monolecte
    Vous êtes merveilleuse
    Vos analyse sont toujours pertinentes
    D’accord mais avec vous pour dénoncer le caractère injuste, méprisant, condescendant et fourbe de l’augmentation du prix du carburant
    Mais en même temps, n’est il pas temps de comprendre, particulièrement dans les campagnes, que la civilisation du pétrole et de la bagnole touche à sa fin et qu’il devient urgent de mettre en place des mesures de résilience
    Bien cordialement

    Réponse
    • Habitant en ville et n’ayant pas de voiture, il y a des amis vivant à la campagne que je ne peux plus aller voir facilement suite à la suppression de certaines lignes de bus intercommunales. Peut-être faudrait-il qu’une politique de développement des transports publics soit mise en place, plutôt d’augmenter les prix des carburants tout en supprimant en même temps les alternatives, pour ensuite blâmer les victimes de cette politique dès qu’elles élèvent un peu la voix.

      Réponse
      • Oui, les gens des villes se rendent compte qu’on est abandonnés quand ils ne peuvent accéder à leur commodités considérées comme basiques alors qu’ils sont en villégiature chez nous : comment, non seulement, il n’y a pas la 4G, mais en plus, même les appels de base ne passent pas? Tu ne captes pas Radio France? Mais 2 Mb/s, ce n’est pas assez pour faire ce que j’ai à faire sur Internet. Comment ça, il n’y a pas de médecin de garde? Les urgences sont à 30 minutes de route de campagne, sérieux? Comme ça, je ne peux pas me promener, y a des chasseurs ce matin : c’est la campagne, non? Bon, y a quoi au cinéma, ce soir, qu’on sorte un peu… quoi, y a plus de cinéma, faut faire une heure de route aller pour une daube Marvel et un pot de pop-corn? Comment ça : ta gosse de 12 ans ne sait pas nager parce qu’il n’y a pas de piscine pour le plan natation de l’Éducation nationale? Tu te fous de ma gueule? Vraiment : un coup de vent et plus de courant jusque pendant une semaine? L’eau est polluée, faut attendre le camion? Mais putain, arrête de te foutre de ma gueule, on n’est plus au Moyen-äge, quand même!

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        • Hé oui ! Je connais bien le problème, ayant vécu toute mon adolescence à la campagne 🙂

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        • Suffirait d’être en ville pour trouver un médecin « de garde » ? Ben, pas vraiment, ça devait être au Moyen-Âge ce truc-là.
          Pasqu’en 2019 les citadins, y z ont même plus de médecin de famille : c’est SOSmédecins 24-7, au prix du serrurier ma brave dame.

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    • On est bien d’accord : on a déjà plusieurs années de retard pour un plan de mise en place de nouvelles mobilités pour tous. Mais vous savez quoi : les godillots à la courte vue s’en foutent. Quand ça va se casser la gueule et nous planter dans la merde, ils espèrent bien être crevés d’une indigestion de caviar.

      Réponse
  10. Tu dis des choses très intéressantes, comme d’habitude. 🙂 Et je te remercie pour ton point de vue qui nous aide tous à réfléchir davantage, et surtout à réfléchir avec un regard à priori bienveillant sur ceux qui ne sont pas comme nous, sur ceux qui ne pensent pas comme nous, sur ceux qui réagissent à l’inverse de ce que je pourrais croire juste. Bref, tu me fais douter et je t’en remercie. Ce 17 novembre ne m’en inquiète pas moins, pour autant. Ta phrase de conclusion me fait même vraiment flipper car je me sens malheureusement impuissant à rejoindre ceux qui me rejettent, ceux qui semblent aujourd’hui rejeter définitivement les syndicats et les associations. Pour moi se joue en ces jours qui viennent le dernier acte de la lutte des classes, ce fameux « clair-obscure » qu’évoquait Gramsci. Si tout cela n’est pas qu’un ballon de baudruche gonflé artificiellement par l’empire médiatique, le pire va advenir. Les militants de la France Insoumise qui tentent de monter dans le train fantôme à grand renfort de démagogie populiste vont se faire éjecter et ne sauveront même pas leur peau ! A moins qu’en plus de la démagogie ils ne fassent preuve d’opportunisme en tournant totalement leurs vestes. Bref, Agnès, dans un sens tu as tout à fait raison de t’attaquer aux tours d’ivoires dans lesquels se complaisent les bobos et autres politiques professionnels, il ne faut jamais se déconnecter de la « populace » du centre comme des marges. Au moins, ainsi, le pire, on le voit venir. 🙁

    Réponse
  11. Dire que ton billet me fait plaisir serait grandement exagéré. Les médias et leur sempiternelle morale « petite-bourgeoise » découvrent avec effroi que les soutiers du système commencent à regimber. Quand tu dis qu’on assiste à l’émergence de deux France qui ne se calculent même plus, tu ne vois qu’une seule ligne de fracture, celle qui reste la plus visible car induite par l’indépassable « pouvoir d’achat » qui semble être aujourd’hui le seul acte citoyen pour « faire société » (justement) et celles et ceux qui se sentent exclu·es de ce jeu social sont en train de tirer rageusement sur la « laisse monétaire » (comme tu l’as si bien nommée) en aboyant très fort et en retroussant les babines. En fait, des ligne de fracturation, il y en a tellement d’autres dans nos sociétés techno-centrées et marchandisées. Le mouvement des gilets jaune est une « jacquerie », comme en eurent lieu tant d’autres en des temps temps où l’exploitation des gueux étaient déjà « décomplexée ». Car il s’agit de quoi dans ce qui est en train de se jouer finalement ? De se battre dos au mur pour sa survie. Quand ton fric part plus vite qu’il ne rentre, tu finis par sentir le vent du boulet et malgré les stratégies que tu élabores pour te serrer la vis, jour après jour, tu sens monter en toi comme une sorte d’angoisse existencielle. Le problème est que ça fait trop longtemps que les précaires ou les « en voie de précarisation » se battent dos au mur. On pourrait accuser les différentes personnalités politique « de gauche » d’avoir abandonné les fondamentaux qui faisaient que les plus modestes pouvaient encore se reconnaître dans leurs paroles et dans leurs luttes. Charlie-Hebdo (que je lisais encore dans les années 90 avant que Philippe Val ne tourne casaque en collaborant avec les républicanistes laïcards) s’en était alors aperçu en écrivant à propos de Robert Hue (secrétaire général du PCF après Georges Marchais) que cet homme n’était pas dangereux car il ne serait venu à l’idée de personne de comparer Mao Tsé Toung ou Staline à des nains de jardins Souvenons-nous qu’Emmanuel Valls (à deux lettres près, même engeance que l’autre crevure) avait signé la capitulation en rase campagne du PS en assénant sa prophétie auto-réalisatrice que « la gauche, elle-même, pouvait mourir ». On pourrait aussi s’auto-flageller en se répétant à l’envi que nous sommes devenus trop lâches, trop pantouflards, que nous avons encore trop à perdre pour se bouger le cul et foutre le système par la fenêtre. En fait, l’explication est beaucoup plus sinistre : nous sommes faits comme des rats. Coincés, assujettis jusqu’au dernier brin d’ADN au capitalisme marchand financiarisé et globalisé. Toute contestation est vouée à l’échec ou pis encore, à la récupération par les acteurs de l’industrie et du marché. Chaque état s’est doté d’une force militaro-policière pour se défendre, lui et les classes dominantes qui se partagent le fromage, contre ses propres ressortissants qui ne sont rien. La seule planche de salut qui s’offre à chacun d’entre nous est de trouver « en nous-mêmes » la force de faire tourner la roue de la cage afin de générer assez de cash pour pouvoir payer toutes nos factures.

    Il y a peu, je regardais un documentaire sur les Brigades Rouges. L’Italie et le Monde occidental en général étaient en état de sidération. Les partis politiques toute tendance confondue condamnaient les actions radicales des Brigadistes. Et l’opinion fut confortée dans ce sentiment troublant qu’elle ressentait à l’époque, à savoir que ces jeunes gens n’étaient que des bandits tragiques. Tous les protagonistes du mouvement ont pris plus de trente piges de séchoir. Ils sont toujours en liberté surveillée mais ont pu témoigner lors des interviews réalisés par les reporters. Malgré une attitude contrite imposée par la bienséance de l’exercice télévisuel, on sentait que sous la braise couvait toujours la même rage bien que l’exécution d’Aldo Moro (secrétaire de la Démocratie Chrétienne et membre de plusieurs gouvernement successifs) ait posé des cas de conscience douloureux à tous. Eux non plus ne voulaient plus se battre le dos au mur. Ils avaient juste décidé de frapper le ronronnant système en portant atteinte à l’intégrité physique de ses affidés.

    Dans Reporterre, je lisais que « nous avons besoin de lier de nouvelles complicités, d’ouvrir plus d’espaces dans lesquels composer et se rencontrer. Articuler des pratiques, inventer un récit commun, à travers nos luttes qu’elles soient au sein de l’usine ou sur une Zad, que l’on soit syndicaliste, squatteur, antinucléaire, membre d’associations citoyennes, http://paysan.ne , autonome, citoyen, forestier. Il faudrait arriver à dépasser les logiques de milieux et les crispations identitaires. La convergence ne s’invoque pas, elle s’aiguise et se travaille au quotidien. Elle se tisse avec patience comme l’étoffe. »

    Je sais pas vous, mais j’ai comme le lourd pressentiment que notre patience est arrivée à ses limites (dos au mur) et que malgré tous les efforts auxquels on tente de nous enjoindre pour « relativiser », « prendre du recul » et veiller à notre « développement personnel » ou même « faire société », et bien tous ces efforts ne suffiront bientôt plus à contenir notre colère. Serions-nous condamnés à l’illégalisme et à devenir nous aussi des « bandits tragiques » ?
    Le plus drôle dans tout ça, c’est que pour faire société (comme on dit), nous nous assignons volontairement à résidence sur les réseaux sociaux pour comploter et appeler à la sédition. Quand on pense aux autres baltringues extrême-droitistes qui prévoyaient d’assassiner Macron en échangeant sur Facebook et sur des messageries cryptées, on se dit qu’on vaut tout de même mieux que ça, non ?

    Quant à « mourir pour des idées mais de mort lente », même pas dans vos rêves. La révolution n’est pas un dîner de gala. Alors, plutôt crever vite fait, bien fait, ouais ! …

    Réponse
  12. Globalement, je suis assez d’accord (c’est un peu ce genre de mépris de classe qui assoie le vote FN, en gros).
    L’ennui, c’est qu’opposer les forçats de la terre ruraux aux dégénérés urbains, c’est un peu caricatural. Parce qu’il y a quand même une autre catégorie (au moins) entre les deux …
    Alors, je vais commencer par dire que si je n’habite pas au goulag des départementales, je suis quand même en province, ce qui fait qu’à 10 kms du centre ville, c’est déjà la campagne, et pas qu’un peu. Donc j’ai aussi une petite idée de comment ça se passe.
    Alors pour commencer, OUI, la bagnole, c’est une religion en dehors des métropoles. C’est une putain de religion, qui fait qu’on se trouve avec des hordes de SUVs absolument inutiles, chers, polluants et consommateurs du feu de Dieu. Mais, bon, faut pas trop dire ça, parce que ça ternit un peu l’image du peuple souffrant.
    Ensuite, et c’est lié, le suburbain et une partie de la campagne, n’est pas qu’un espace de relégation. C’est aussi une flopée de villages résidentiels pour classe moyenne (plutôt under, d’accord), qui ont préféré (pour le même prix) avoir LEUR maison, avec LEUR piscine et LEUR barbecue plutôt qu’un F3 en ville. Et qui ont fait semblant d’oublier qu’en conséquence le moindre déplacement (acheter le pain, par ex) devait se faire en bagnole, parfois à des kilomètres.
    Dans ces conditions, se la jouer lutte des classes est quand même un petit peu malhonnête. Et, comme d’habitude avec le populisme, on se travestit en paria, ou l’on fait semblant de parler au nom des dits parias, pour défendre des intérêts purement catégoriels.
    Bref, ce n’est pas un combat nantis vs néo-prolétaires ou pas que.

    Réponse
    • Complètement d’accord

      Réponse
  13. Ben écoute monsieur, tout ça c’est très bien écrit, mais par chez moi ce n’est pas du tout la même expérience… les gens au RSA qui ont besoin de leur voiture pourrie tous les jours parce qu’ils sont trop pauvres pour vivre en ville sont pour l’augmentation du carbu, alors que l’on voit plein de nantis arborer le gilet jaune, eux qui sautent dans leur voiture chaque fois qu’ils ont la flemme de se bouger le cul. Ils ont déjà tout mais en veulent toujours plus et la planète, ils se torchent avec. Chez moi les beaufs sont pétés de thune. Alors tout n’est peut-être pas si simple que la fracture que vous évoquez… merci de ne pas faire de votre expérience une vérité générale.

    Réponse
    • Hmm…des gens au RSA qui ont besoin de leur voiture pourrie TOUS les jours , ils vont où …jouer au golf ? Et les  » pleins de nantis arborant le gilet jaune  » c’est quoi nanti pour vous ,à partir de 1500 euros par mois ?

      Réponse
  14. Oui, respect pour cette révolte des laissés-pour-compte, mais tristesse aussi. Car il s’agit d’une jacquerie et les jacqueries ont toujours mal fini.
    Si le moyen-âge et l’Ancien Régime ont duré plus de mille ans, c’est parce que face aux dominants, le peuple était atomisé et sans conscience politique. A l’époque, c’était le mode de production (l’agriculture) et la faiblesse des transports qui étaient la cause de l’isolement et l’église formatait les esprits. Aujourd’hui nous avons, d’un côté l’individualisation de la relation de travail et la précarisation et de l’autre l’idéologie libérale qui formate ou lobotomise les esprits et pas que le dimanche comme le bon vieux curé…
    Une seule lueur d’espoir, le niveau d’instruction qui n’a jamais été aussi élevé (100 % d’alphabétisation et même plus de 40 % de diplômés du supérieur).

    Réponse
    • Et comparaison historique (sauvage mais pas plus qu’un « transfert didactique » ordinaire comme on dit désormais au cours d »histoire), concernant le test-projectif que révèle les réactions d’une fraction de classe (objet de toutes les attentions car votant massivement et déplaçant le centre de gravité électoral au centre), cette vieille chanson et sa contextualisation.

      C’est le chevalier du guet,
      Compagnons de la Marjolaine.
      C’est le chevalier du guet,
      Gai, gai, dessus le quai.

      « Le guet qui faisait la ronde de nuit dans les rues de Paris et des autres capitales européennes (mais aussi des grandes villes de province) était une milice bourgeoise, censée veiller de nuit à la sûreté des places, rues, ruelles et venelles, fort peu sûres au Moyen Âge comme à des époques plus récentes.

      Dans chaque quartier, regroupés en confrérie, riches bourgeois comme petits bourgeois, brillamment équipés (voir à ce sujet La Ronde de nuit de Rembrandt) se donnaient, finalement à peu de compte, un rôle et des émotions qui les changeait de leur routine journalière de boutiquier, de changeur ou de notaire. Comme on les entendait venir de loin, les aigrefins, vide-goussets et autres tire-laines avaient tout le temps de regagner Vauvert ou la Cour des miracles. Cependant il leur arrivait, tout de même, d’appréhender quelques ivrognes ou malfrats sourds-muets qu’ils s’empressaient de remettre au prévôt du roi flanqué de ses gens d’armes.  » (Wikipedia)

      Réponse
  15. Excellent article ….Je découvre ce site

    Réponse
  16. Tout est tres juste sauf que le FN n a pas la « haine » des autres. Il méprise les pauvres en block blancs noirs marrons ou jaunes mais s entend parfaitement avec les tres riches des mêmes couleurs. Mais pour comprendre ça il faut comprendre ce qu est la lutte des classes et que les riches ne sont pas « racistes » au contraire: ils veulent tjrs plus d immigrés de ttes les couleurs. Internes et externes.

    Réponse
  17. La révolte de la France pavillonnaire attaquée dans son existence meme

    Les politiques, sociologues, énarques ont fait l’impasse depuis des décennies sur l’existence et la réalité de la France pavillonnaire en niant sa spécificité, noyée dans le terme générique de banlieues peripheriques, résultat une population massive marginalisée ,atomisée,ignorée,sans voix ni représentation.

    Le vide urbain de cette réalisation promue et développée, par tous les pouvoirs, loin des centres symboliques ou ça se passe,a construit l’abstention massive et l’indifférence à la politique d’une masse énorme d’habitants ignorés.

    Les discours des « sachants »,se heurte aujourd’ hui à l’émergence encore confuse d’une identité collective spécifique de classes moyennes en faillite que l’augmentation du carburant met en péril.

    Il a suffit de quelques portes paroles issus de cette périphérie pavillonnaire, s’emparant des réseaux sociaux centré sur l’automobile, pour déclencher la cristallisation et la mobilisation de ces millions de citoyens de seconde zone; démunis de tout ce qui symbolise la modernité et la réussite d’un mode de vie urbain capitaliste.

    Pas de transports en commun supportables, pas de réseaux éducatifs ni sanitaires de proximité, pas de loisirs ni de lieux de rencontres, uniquement tout à des distances telles que l’automobile reste le seul moyen obligé d’accès et le gouffre permanent.

    L’impasse du tout pavillonnaire qui fut la solution de décennies de paix sociale vu les factures rendant impossible toute révolte de longue durée,se retourne contre ses promoteurs vu la hantise du moment général ou plus personne ne peut plus régler les échéances.

    Le non dit de cette situation que les echanges spontanés sur les parkings des supermarchés et les rond-points,seuls lieux de rencontre de masse,ou depuis un mois, se dévoilent à tous, révèle l’ampleur des solitudes et des isolements en train de s’effriter, il reste à ces populations (x millions..), à trouver ses moyens d’auto organisation pour lancer le débat gènéral en vue de la gréve générale.

    L’émergence d’une dimension commune au niveau international montre qu’un compromis proche n’est plus possible, la communauté de destins à l’échelle de l’Europe, submerge tous les clivages anciens et oblige tous ceux qui larguent les amarres car tous largués, à trouver les voies d’une libération collective internationale.

    La Bulgarie a lancée le mouvement en début de semaine qui atteint la Belgique :

    Belgique : Les « Gilets Jaunes » bloquent plusieurs dépôts de carburant.
    ► 16 novembre 2018 ● 13h10

    https://actu17.fr/belgique-les-gilets-jaunes-bloquent-plusieurs-depots-de-carburant/

    Le mouvement se transforme en mouvement européen visiblement.

    https://twitter.com/Tof_GU/status/1063508158486851585

    Un site d’information en continu et en temps réel :

    https://twitter.com/Novembre2018

    Réponse
  18. Bonjour,
    Le mouvement des gilets jaunes est motivé notamment par la perte de pouvoir d’achat liée à l’augmentation des carburants. En gros, quelques euros par mois en moins voire quelques dizaines, conduisant à environ 200 euros de perte annuelle.
    Somme importante lorsque l’on est au trait d’un compte bancaire débiteur.
    La démonstration de force sur la journée est réelle mais sera t’elle réactivée lorsque d’autres sujets seront mis sur la table tel le nouveau mode de calcul des retraites qui conduira à la perte de milliers d’euros annuellement ?
    Car c’est bien ce qui ce profile avec la retraite par points et la paupérisation générale qu’elle va entraîner.
    Une journée de blocage pour quelques euros voire dizaines par mois car la perte est physiquement ressentie.
    Qu’en sera t’il vis à vis de la réforme des retraites alors que les enjeux sont bien plus larges et impacteront toutes les générations ?

    Réponse
  19. D’accord avec la réponse de Lefayot. Méfions-nous des manipulations. On a déjà eu les bonnets rouges qui ont gagné la suppression de l’écotaxe. Maintenant c’est les routiers étrangers qui traversent la France sans bourse délier qui nous disent merci. Ou les routiers allemands qui contournent l’écotaxe allemande en passant par l’Alsace. Si les gilets jaunes sont victimes, c’est avant tout de leur propre choix. Qui n’a pas eu un collègue qui vous vante les mérites de son pavillon et de son jardin soi-disant nécessaire à l’épanouissement de sa famille ? Aller chercher son pain en bagnole, ce n’est pas une nécessité, c’est un mode de vie. Et quand une ministre a essayé de réguler les loyers, je n’ai pas vu les rats des champs venir aider les rats des villes. Parce qu’en ville on a peut-être des transports en commun, mais on a aussi des loyers de merde. Tiens ça me donne idée. Et si je lançais le mouvement des pull violets contre les loyers chers ?

    Réponse
  20. Les urbains sont sûrement en grande majorité des idiots complètement déconnectés de la réalité quotidienne de millions de français, mais les « gilets jaunes » et consorts ne valent pas mieux. Combien sont allés soutenir les cheminots au printemps ? Combien les ont traité de fainéants d’assistés, comme tous les fonctionnaires ? Le pétrole, il n’arrive pas par magie dans les pompes à essence. La taxation est dérisoire par rapport aux efforts inimaginables déployés par les états non pétroliers pour s’en approprier.

    Mais bon, je n’en veux à personne. L’Etat créé ses propres citoyens. Et l’Etat français les veut ignares, hors-sols, déconnectés du monde dans lequel ils vivent. Idem pour une grande partie des autres pays occidentaux. C’est comme ça que fonctionne la démocratie de masse.

    Dans 10 jours, on n’entend plus parler des gilets jaunes. Je ne m’en réjouis pas, je ne le déplore pas, mais ce sera comme ça.

    « Le mode de vie des classes moyennes occidentales n’est pas négociable. » Phrase extraite d’une conférence d’Alain Badiou que je trouve très juste.

    Réponse
  21. Bonsoir, un billet brillant de pragmatisme et de réflexion.
    Je partage votre avis sur de nombreux points, ça change des bricolages médiatico-compatibles d’un Guilluy ou d’un Lévy. Les réalités territoriales ne sont pas je pense le fruit d’un manichéisme consensuel simplificateur, la « France d’en haut » et la « France d’en bas » c’est du dégrossi à la louche, cela ne dispense pas des monographies sociologiques rangées au fond des archives qui elles sont les preuves détaillées des trajectoires de vie économiques et sociales du pays.

    Réponse
  22. D’accord sur plein de choses dans ton papier et toujours beaucoup d’amitié et de tendresse pour toi. Mais faut pas oublier que c’est aussi parce que trop de gens ont déserté les luttes qu’on en est là. D’autre part, j’irai aux manifs « gilets jaunes » quand elles intégreront des revendications antiracistes, antisexistes et pour la défense des immigré-es.

    Réponse
    • C’est justement parce qu’il y a des tensions fortes au sein du mouvement de gilets jaunes qu’il ne vaudrait mieux pas que les forces progressives désertent à leur tour et laissent le terrain à l’ennemi principal et son bras armé naturel…

      Réponse
  23. C’est agréable de trouver une lecture classiste du mouvement, sauf qu’elle n’échappe pas à une alternative entre gentils et méchants (les urbains, sûrs de leur classe, etc.). Ok, exaspération, colère, rebiffade des oubliés de l’ordre socioéconomique et territorial actuel. Mais à l’échelle mondiale, ce sont des nantis et tous les chiffres, comme ceux de l’OCDE, pointent bien qu’en France, alors que les inégalités de richesses sont déjà bien moins criantes que sur la planète dans son entier, les politiques de redistribution limitent l’explosion des écarts entre les plus riches et les plus pauvres. Or les chasubles canaris se battent contre les taxes, qui sont un impôt, qui sert notamment, non pas à ce que les « élites » se gavent (Edouard Philippe, c’est pas le patron d’un grand groupe du CAC 40, qui eux se gavent vraiment), mais à ces politiques sociales de redistribution. Y’a erreur de cible et la colère est toujours mauvaise conseillère. Zont raison de gueuler, mais ils gueulent pour leur pouvoir d’achat, pas celui du voisin, et pas celui des types qui crèvent dans la Méditerranée, à qui ils fermeraient volontiers leur frontière. Donc oui, c’est de courte vue, et on va pas faire dans le populisme à deux balles en disant qu’ils ont bien raison, et que c’est chouette de bloquer les ronds points le samedi (pour faire chier des types comme eux, car si le souci ce sont des inégalités socioterritoriales, ils bloquent au pas de leur porte, donc des types comme eux). Erreur de cible, donc, qui aurait dû être le libéralisme dans ses formes capitalistes contemporaines.
    Derrière cela, moi je vois des choses analogues à celles qui ont porté Trump à la tête d’un pays, c’est à dire un manque criant de discernement, et d’éducation (à Marx, qui les aurait bien aidés), sur fond de rupture dans la transmission des engagements politiques et syndicaux (à laquelle tous ces chasubles ont participé, par leurs démissions).
    Donc je trouve votre analyse de courte vue.

    Un sachant, car il vaut toujours mieux essayer de savoir que de gueuler comme un con sans avoir rien compris (et je remarque que ce site participe du discours anti-élite ambiant, assez affligeant – le discours et le fait que vous le repreniez).
    Bien le bonsoir,

    Réponse
  24. Salut Agnès, Salut à toustes.

    Beaucoup de choses ont déjà été dites ci dessus.
    Une révolte populaire, les gilets jaunes, comme me le soutenait mon frère?
    Nan. Une révolte de nantis. L’exaspération des classes moyennes face à la montée du prix du carburant, ça m’attriste. J’habite aussi dans un patelin, où, si t’as pas de caisse, t’es cuit. Et alors?
    Ce qui m’attriste, c’est pas tant de voir que les gens qui se sentent victime d’injustice se lèvent, c’est de constater ce qui est vécu comme une injustice. La stagnation, voire la légère baisse du pouvoir d’achat de gens qui font partie des 5% des plus riches de cette planète, et qui la détruisent tranquillement en se consolant en se disant qu’il est impossible de faire autrement.

    Le gros de la revendication, c’est « baissez les taxes ». Les taxes, les impôts le truc sui sert à financer le bien commun…
    Y’aurait plein de trucs à dire, genre redistribuons mieux, virons les seuils (et passons au progressif, parce que si gagner un euro de plus ça en fait perdre des milliers, normal que ça crée des animosités absurdes), arrêtons de vendre des armes au Saoudiens (entre autres). Mais « laissez nous bouffer une plus grosse part du gâteau », c’est navrant.
    Il faut réduire le train de vie des plus riches. Drastiquement pour les quelques-uns qui bouffent quasiment tout à eux tout seuls et un peu aussi pour l’ensemble des classes dites « moyennes » qui, quand on y regarde bien, sont comparativement à peu près aussi nanties vues d’Inde, d’Afrique ou de Chine.
    Il faut aussi sortir du « tout » énergie fossile au plus vite, donc la principale revendication des gilets jaunes… Franchement.
    Après, voir une frange de la population qu’on n’attend pas sortir dans la rue pour gueuler contre le gouvernement, ça peut réchauffer le coeur (moi qui suis légèrement agoraphobe, ça a plutôt tendance à m’inquiéter quand je pense à l’avant guerre), mais quand on voit que c’est le « pouvoir d’achat », ce truc abjecte qui met des barrières entre les gens, qui est le moteur de ce soulèvement, et qu’en plus, c’est précisément ceux dont ce « pouvoir d’achat » n’est pas réduit à sa portion la plus congrue, qui se soulèvent, je désespère du genre humain.
    Après c’est mon ressenti très personnel. Je ne juge pas. Après tout, c’est peut-être l’époque qui veut ça. La seule révolution possible aujourd’hui ne peut peut-être être impulsée que par les sous-nantis qui voudraient avoir plus de blé…

    Réponse
    • « Le gros de la revendication, c’est « baissez les taxes ». Les taxes, les impôts le truc qui sert à financer le bien commun… ». ça sert aussi à rembourser les banques et l’effort fiscal se concentre de plus en plus sur la fiscalité indirecte, indolore pour les plus riches qui ont eu une série de présidents du même nom. Il y a comme un problème de « consentement à l’impôt » qui se dessine. En Grèce les impôts des plus riches ont augmenté de 9%, des plus pauvres de 380%… Les gens n’ont pas tout à fait tort de penser, si on rajoute l’évasion fiscale et la disparition des services publics (qu’en effet l’impôt est sensé financer) qu’il y a comme le projet de les tondre… Sans parler des retraites etc. Le contrat social a été déchiré, donc le consentement à l’impôt s’en ressent peut-être dans le for de beaucoup de gens….

      Réponse
    • bah oui, Musée,
      je ne dis rien d’autre quand je dis « redistribuons mieux »…
      Moi, filer ce que je gagne à un état qui l’utilise pour financer une armée qui va balancer des bombes en Syrie (ou ailleurs), ça me répugne… Rembourser les intérêts des créanciers est assez abject aussi (pas les créanciers eux mêmes, on n’est pas encore dans l’économie du partage). Observer la suppression de l’ISF et la dégénérescence des inégalités due à la cupidité des plus riches a de quoi scandaliser n’importe quel esprit un tant soit peu égalitaire…
      Il n’empêche, c’est pas en revendiquant d’augmenter le pouvoir d’achat des classes moyennes qu’on va faire avancer le schmilblick – bien au contraire, ça équivaut à revendiquer le droit à cette même cupidité pour tous. Le problème (et la solution) est ailleurs.

      Réponse
  25. Parce que dès que l’on creuse un peu, on découvre que l’écrasante majorité des pourfendeurs du mouvement sont des urbains, c’est-à-dire des personnes qui ont plutôt intérêt à se passer de véhicule personnel, ce qui est d’autant plus aisé pour eux qu’ils bénéficient de l’intermodalité des transports en commun.

    Et inversement

    Parce que dès que l’on creuse un peu, on découvre que l’écrasante majorité des promoteurs du mouvement sont des petit bourgeois, c’est-à-dire des personnes qui ont plutôt les moyens de se payer et d´entretenir un non deux véhicules personnels, un maison et un labrabor, ce qui est d’autant plus aisé pour eux qu’ils le sont.

    Bref qu´ils crèvent, la solidarité à sens unique pour les égoïstes et les larmes de crocodile pour ses faux pauvres très peu pour moi.
    La vérité cruelle c´est les « ruraux » c´est les véritable privilégiés qui ont pû rester chez eux, et que si les urbains pouvaient venir, ils le feraient.

    Réponse
  26. Le mouvement des gilets jaunes se distingue du fait qu’il est né depuis internet et mené par des personnes aux horisons très divers, aussi divers que les raisons de chacun pour y participer ou s’y tenir lié.
    Il me semble que le consensus essentiel reste non pas le paravent médiatique de moins de taxe et plus de monnaies, mais il revendique surtout de ne plus être humilié par le pouvoir en place. Et pas celui de la macronie qui n’est que l’ombre des banques qui l’instrumentent.

    Voilà à mon avis un vrai mouvement citoyen, ne plus être calculé mais être considéré dans l’intégralité de sa personne, chacune égale à toutes les autres. Un mouvement qui me semble très proche dans son essence et sa volonté aux mouvements anarchistes de tous les temps.

    Réponse
    • Si seulement tu avais raison …

      Réponse
    • Ben beaucoup d’aspect le laisse à penser, il revient aux participants de s’en trouver éclairés, ça ne s’impose pas.

      Réponse
    • Merci de ce lien que je fais suivre.

      Par contre, je regrette l’aspect fondamentalement calculé des motivations qui portent le mouvement. Il me semble au contraire que ce qui en détermine l’aspect, c’est la multiplicité des revendications qui s’y agrègent les unes aux autres, à la façon de l’année 68 et suivantes dans le monde.

      Réponse
    • Merci, Caro!

      Réponse
  27. le trait de génie, c’est d’avoir trouvé une symbolique représentée par ce fameux gilet jaune, mais…j’ai beaucoup milité dans ma vie j’ai rejoint des grèves qui ne me concernaient même pas et je croie en la solidarité . Mais justement derrière ces gilets jaunes , outre les ultra FN qui voudraient renverser le pouvoir, il est assez hallucinant de voir des bandes de motards en Harley ( j’en connais professions libérales et cadre aisés, mécontents de payer trop d’impôts) des mecs en BMW à plus de 50 000€ avec des gilets derrières leur pare brise,qui eux veulent la réduction des aides sociales et qui finalement utilisent la colère « des petites gens » qui ne s’en sortent pas à la fin du mois. Il y a aussi des artisans qui ne seraient pas du tout d’accord pour un SMIC légitimement à 1500€ . Pour résumer ces mécontents sont peu nombreux, n’importe quelle soirée de foot mobilise plus qu’eux, et il y a dans ce mouvement tant d’intérêts contradictoires. Il y a certes à faire à revendiquer , à faire tomber par exemple les privilèges des députés sénateurs et Cie rien que 10 millions d’€/ an pour les anciens présidents de la république , Giscard 3.9M€ an , Chirac 2.4M€ et Sarko 3.3M€, idem au niveau de l’UE où cela se goinfre dans le pot de confiture pour dire aux autres de se serrer la ceinture , bref cela donne une mixture vraiment par ragoutante alors qu’une partie de ce mécontentement est assurément légitime .

    Réponse
    • tungstene : « et qui finalement utilisent la colère « des petites gens » qui ne s’en sortent pas à la fin du mois. Il y a aussi des artisans qui ne seraient pas du tout d’accord pour un SMIC légitimement à 1500€ . »

      Tout ça relève de l’environnemental propre à l’égoïsme notre type de société concurrentielle faite pour diviser/concurrencer/détruire (L’entraide
      l’autre loi de la jungle – https://pabloservigne.com/entraide-2/) plutôt que de rassembler et non depuis des convictions singulières propres au mouvement actuel.

      Que la petite et moyenne bourgeoisie revendiquent et même se postent au premier plan des intervenants peut « aussi » être une façon d’aider l’ensemble à s’exprimer publiquement et ainsi se rassembler d’une façon cohérente.
      Bien sur, cela peut/va aboutir à une appropriation de classe, mais nous n’en sommes pas encore là et je ne vois même pas comment l’éviter sans l’élevation du débat.
      Par exemple le mener à propos du dérèglement climatique en cours dû essentiellement à l’accaparement des ressources depuis le haut social via les banques et qui devrait faire consensus entre nous tous pourtant !

      Réponse
  28. Kess tu fous Monolecte ? Tu nous causes plus ? T’es sur les barricades ? les rond-points ? t’as sorti la batte ?

    Réponse
  29. 50 euros d’APL

    La conviction que la France est un fantasme aristocratique a nourri l’imaginaire de tous les dirigeants de ce pays qui sont passés par Sciences Po et l’ENA.

    Dans leur vision binaire, le peuple français est un ramassis de bourrins incapables de tout (de se gouverner, de se réformer, de réfléchir, de comprendre le monde, de parler les langues étrangères). Et comme ce sont des bourrins méprisables, il leur faut une élite qui les dirige et les réforme de préférence sans les consulter. En poussant un peu, on les entendrait même dire qu’une bonne décision est une décision contestée. Une décision qui ne fait pas polémique est jugée méprisable.

    Cette certitude qu’il faut mépriser les Français pour pouvoir gouverner la France est au cœur même du processus aristocratique qu’on appelle l’ENA. Macron n’est (et c’est peut-être son problème) que le énième numéro d’une même galerie de portraits tous portés par la même conviction immédiate.

    http://eric-verhaeghe.entreprise.news/2018/05/07/50-euros-dapl-la-france-de-macron-celle-qui-a-fait-le-siege-dantioche-a-cheval/
    https://prototypekblog.wordpress.com/2018/07/07/pistes-de-lecture-apres-une-premiere-annee-du-produit-macron/

    Réponse

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