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En 2010, on descendait dans la rue. En 2011, on nous y jette.


Comme des poulets sans tête 1Ce qui est fascinant, si l’on jette un regard en arrière, c’est que nous venons de passer 10 ans sous le régime de la terreur. Ça a l’air tellement énorme, lâché comme cela, au détour d’une petite phrase sans conséquence.
Mais s’il y a bien quelque chose à retenir de la décennie écoulée, c’est que notre pire ennemi, c’est nous-mêmes et notre indépassable capacité à accepter tout et n’importe quoi à partir du moment où l’on a suffisamment peur pour que le premier guignol venu puisse passer pour notre sauveur.

Cela fait maintenant 10 ans que nous sommes plongés en permanence dans une sorte d’ambiance de fin du monde, dans une crise de panique sans fin dont la principale conséquence, et non des moindres, est d’oblitérer chez nous toute capacité cognitive un tant soit peu rationnelle. Depuis le spectacle terrible et joué en boucle de la chute des deux tours, nous expérimentons dans nos corps et nos esprits la fameuse stratégie du choc décrite par Naomi Klein. Et le plus fabuleux dans tout cela, c’est que même informés de cet état de choses, car ce n’est pas l’information qui nous fait défaut, loin de là, même conscients de cette culture permanente de notre état de sidération, nous n’en continuons pas moins de paniquer et de gesticuler en tous sens, comme des poulets sans tête.

Si nous parvenons à secouer quelques minutes notre joug de peur, il peut nous être donné de visualiser l’ensemble du schéma. Voici comment l’on nous assène le grand coup de massue des attentats de 2001, complaisamment mis en scène par les médias du monde entier, presque immédiatement suivis de l’emballement des états d’alerte, de la nécessité de la guerre perpétuelle contre l’ennemi le plus effrayant qui soit : celui qui n’a ni visage ni nom, celui qui a mille têtes, mille haines, mille colères, l’ennemi innommable, l’ennemi intérieur. Voici comment l’on justifie, comment même on en appelle à des hommes en armes dans nos villes, nos gares, nos centres commerciaux. Voici comment on légitime la fuite en avant sécuritaire, notre nécessaire protection contre le danger multiforme, confus, insaisissable.
Tous les amateurs de films qui font peur vous le diront : rien n’est plus effrayant que le danger qu’on ne voit pas, rien n’est plus efficace qu’un cri derrière une porte qui se referme, rien n’est plus flippant que le hors-champ, ce non-lieu même où nos imaginaires paniqués tricotent des visions terribles et angoissantes.

Vous ne vous souvenez déjà plus de la météo terroriste (dans tous les sens du terme) qui rythmait la vie des États-Uniens au début du millénaire ? Pourtant, c’était énorme : chaque matin, à l’heure du petit déjeuner, on annonçait aux familles qui mastiquaient placidement leurs croquettes pour humains macérées dans du lait au pus, l’état de risque d’attentats terroristes du jour, avec des gradations, du vert, très rare, des journées qui s’écoulent tranquillement dans des démocraties avancées, au rouge, voire au noir de la panique, quand l’ennemi, the guy next door, s’apprête à t’exploser le mall.
Ben non, oublié le plan Vigipirate, d’ailleurs toujours en vigueur pour autant que je sache, depuis nous avons eu d’autres peurs à gérer, depuis nous nous sommes habitués à être nous-mêmes traités comme des terroristes à chaque aéroport sous prétexte de nous en protéger. Vertigineux retournement de situation, non ?

Le régime de la terreur, jusqu’au sein des plus grandes institutions internationales : qui se souvient encore de la grande prise d’otage de l’ONU par un général va-t-en-guerre muni d’une simple petite fiole de sucre ou de farine, de quelques photos truquées et schémas foireux et qui a réussi à suffisamment terroriser la docte assemblée pour qu’elle s’empresse de dissoudre définitivement tout embryon de droit international dans ce qui est tout de même une longue série de guerres d’invasion, à visée confiscatoire des ressources naturelles ?

Le régime de la terreur mondiale, enfin, la guerre financière totale contre les peuples, sur fond de crise écologique, morale et démocratique

Depuis la déclaration de guerre financière contre tous, la stratégie du choc prend toute son ampleur et la panique institutionnalisée justifie en elle-même toutes les bassesses, toutes les régressions. L’état de sidération des peuples est tel que nous avons même perdu la capacité de rire du ridicule le plus achevé. De sommets de la dernière chance, en plans de rigueur qui s’enfilent comme des perles, présentés comme des lavements nécessaires et des saignées vitales pour sauver le malade qui se portait bien jusque-là, la crise perpétuelle justifie absolument tout depuis quelques années.
Il a suffi de déclarer l’état de crise financière pour pouvoir braquer, dans la plus totale impunité, les ressources des États souverains. Et il suffit d’une simple annonce aujourd’hui pour remplacer un chef d’État démocratiquement élu par un bankdit, pour revenir sur un vote, y renoncer, décider de s’en passer, juste pour un temps, enfin pour le moment.

Nous sommes tellement englués dans cette atmosphère de terreur et de panique que nous en avons perdu tout sens critique, toute capacité à faire un pas de côté et juste déclarer en éclatant de rire : mais putain, regardez : le roi est nu !

Nous ne rions même plus à leur gesticulations ridicules et pathétiques, la dernière en date, et non des moindres, étant celle des notations. Prenez le temps d’expliquer à vos enfants qu’il y a de moins en moins d’argent à consacrer à les éduquer, les nourrir, les soigner, les loger, les vêtir parce que, quelque part ailleurs, dans une haute tour de verre, de béton et de métal, il y a 1 ou 2 gus qui s’apprêtent, qui s’apprêtent juste, parce qu’ils ne sont pas encore totalement décidés, à nous retirer un A.
Oui, il faut expliquer à nos enfants qu’on est en train de renoncer à l’ensemble de nos droits sociaux, salariaux et citoyens sous prétexte que des gens vont filer une mauvaise note à notre pays, un peu comme un charcutier qui se ferait rétrograder de l’andouillette.
Quelque chose du genre : Pas de A, pas de chocolat.

Il faut expliquer à nos enfants que la classe moyenne grecque est en train de disparaître parce que les chefs des Grecs ont pris une mauvaise note. Il faut expliquer à nos enfants qu’il y a des petits Grecs qui s’évanouissent à l’école de faim, parce que leur pays a pris une mauvaise note et que la même chose est en cours chez les petits Espagnols, les petits Portugais, les petits Italiens, et qu’après Noël, dans 4 ou 5 mois, au plus, ce sera notre tour.

Il y en aura bien un pour nous rire au nez et nous expliquer que l’on est bien cons de continuer à marcher dans la combine.

Comme des poulets sans tête 2

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21 Commentaires

  1. Il sera sans doute difficile de faire comprendre aux enfants l’absurdité de punir les gens pour une mauvaise note attribuée sur des critères fumeux puisque nous sous-traitons leur éducation à une industrie scolaire dont c’est la toute première règle. N’est-ce pas ?

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  2. C’est très vrai ce que tu dis Agnès.
    Un peu amalgamé toutefois. Je doute que la peur orchestrée suscitée par la "guerre contre le terrorisme" de Mr Bush et ses sbires (ou l’inverse) soit de même nature que celle de perdre le triple A.

    Selon moi, l’une est purement politique et calculée, tant dis que l’autre s’autonourrit d’elle même.
    Qui plus est, la peur de la perte du triple A n’est pas irrationnelle, elle reflète simplement la peur de voir s’équilibrer les richesses à l’échelle mondiale, et donc de voir notre niveau de vie descendre.
    Tu peux être sûre que, même à courir après le temps et trois sous pour faire survivre ton foyer, tu vis carrément mieux dans ton bled qu’à pas mal d’autres endroits sur la planète.
    De toute façon, c’est inévitable, on devra vivre avec beaucoup moins (matériellement) dans un avenir relativement proche.

    Ca, tout le monde est capable de le percevoir (du moins je l’espère), et finalement, plus que de la peur, c’est de la résignation que je vois dans l’acceptation de "pas de A pas de chocolat".

    Maintenant, les agences de notations… Ce que reflète réellement ce "A", c’est autre chose, mais sur le fond, est ce que c’est pas un peu corrélé?

    Sur un autre plan, là où on repère le plus la progression de cette peur généralisée dont tu parles, c’est sur la méfiance vis à vis d’autrui. J’ai l’impression qu’il n’y a pas si longtemps, la règle c’était de laisser sa porte ouverte, de prévoir une part du pauvre dans les foyers, et qu’aujourd’hui, c’est d’installer un système d’alarme.
    La règle était de dire bonjour et d’accorder sa confiance avant de connaitre l’autre, puis de lui retirer sa confiance s’il ne la méritait pas, alors que dans la société de surconsommunication dans laquelle on est la règle s’est totalement inversée. Aujourd’hui, il faut faire des pieds et des mains pour gagner la confiance de l’autre (pour mieux pouvoir le trahir ensuite, surtout si on est dans la pub)
    là, oui, la progression de la peur est palpable. Mais elle ne date pas d’une seule décennie.

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  3. La "Guerre contre la Terreur" des 2000, cela semble si loin à présent, presque aussi loin que la "Guerre contre la Drogue" des années 80 ou la "Fin de l’Histoire" des 90. L’épisode le plus incroyable et le plus oublié reste pour moi celui de l’Anthrax. On ne parlait que de ça à l’automne 2001 et chaque jour apportait des revelations sur les bases secrétes où Oussama&Saddam Associates préparaient la peste bubonique pour tuer nos enfants. On craignait la poudre blanche fatale en ouvrant chaque courrier. D’un jour à l’autre, les journaux ont cessé d’en parler, ça a disparu dans le GLOUP avec "les blancs sudafricains qui protégent le monde libre" et les "rebelles afghans qui luttent pour pouvoir vivre libremment leur foi". Comme si demain, je me léve et la crise de l’AAA n’existe plus, le rechauffement climatique n’est plus un sujet et le nouvelobs fait la réclame pour des vacances en Syrie "Sur les traces de St Paul à Damas". Chaque rupture du Continuum Spatio-temporel affecte un peu plus ma foi dans le systéme, mais je ne me révolte pas. Car sa désintégration inéluctable sera un momment difficile à vivre que je ne me souci pas de hater par des pénitences militantes.

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  4. L’une des constantes de ce régime de la peur continue, c’est le mensonge. Et il est très étonnant pour moi qu’après de multiples révélations quant à la constance du mensonge que ce soit des institutions ou des médias, on continue à accorder quelque crédit que ce soit aux vérités indépassables qui sortent de ces canaux.

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  5. @TB : c’est vrai que nos enfants, on les habitue très tôt à se faire flageller ou caresser (c’est selon) par un discours jugeant. Serait-ce par là que commence la pédagogie du consentement définie par Noam Chomsky ?
    Je lisais sur je ne sais plus trop sur quelle page web que le monde était prêt pour la démondialisation : repli identitaire, petit dictateur un peu partout expliquant à son peuple abruti de consommation et de trouille que c’est la faute du voisin surtout s’il a une couleur de peau, une religion, une culture, une langue différente. En fait cette démondialisation ferait perdre aux souverains établis leurs toutes puissances au profit de quelques barons de fortune faisant régner la partialité et l’arbitraire le plus total et le plus obscure sur leurs terres. Un peu comme la fin de l’Empire Romain et l’atomisation des pouvoirs et des territoires pendant le Haut Moyen Âge. Si on l’en croit, on a une petite chance de passer du nucléaire à la bougie. Je plaisantais bien sûr.

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  6. "il est très étonnant pour moi qu’après de multiples révélations quant à la constance du mensonge"

    La propagande n’exerce son pouvoir social que sur les individus qui la désirent pour eux-mêmes au mépris de ce qu’ils sont vraiment. Elle n’est qu’un reflet trouble, non le mécanisme habitant l’individu qui s’y perd.
    En ce sens, il n’y a pas de plan, il n’y a que des circonstances.

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  7. Il y a aussi le fait que dès qu’une voix indépendante prend le risque de récuser des faits ou des théories ayant valeurs de dogmes, elle est accusée de faire le jeu de la "Théorie du Complot" http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%
    C’est devenu le nouveau point "Godwin" http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_… de toute discussion engagée sur des points d’actualités.

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  8. Mais non, je n’écris que des conneries :

    Ce Noël est celui de la crise, la vraie, l’austère, celle vécue au quotidien, avec les portes-monnaies raplapla.Ces trois derniers mois l’économie s’est rétractée de 3 à 4 % par rapport au dernier trimestre de l’an dernier. Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus, mais un signal ne trompe guère: pour la première fois depuis au moins dix ans, la consommation alimentaire a diminué, et des supermarchés spécialisés dans l’alimentation ont mis la clef sous la porte.

    La consommation des familles représente 60% de l’économie portugaise: moins dépenser contribue donc largement à la récession.

    http://fr.myeurop.info/2011/12/20/les-portugais-ne-sont-pas-a-la-fete-pour-noel-4135

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  9. "pour la première fois depuis au moins dix ans, la consommation alimentaire a diminué"
    Ou bien que l’on consomme de manière plus responsable, que l’on gère davantage tout ce que l’on dilapidait auparavant ?
    Moins de gaspillage quoi.

    "moins dépenser contribue donc largement à la récession."
    Et pourquoi pas à moins s’appauvrir ?
    Une lapalissade en vaut une autre.

    En définitive, la récession, n’est-ce pas justement l’appauvrissement des revenus des plus fortunés ? Parce que pour les plus pauvres, la recession, c’est bien au-delà de toute leur imagination pour survivre aujourd’hui.

    Réponse
  10. Vous parlez de quasi-complot. Soit.

    On pourrait aussi parler de la bêtise des grands bourgeois occidentaux. Avec la fin du bloc soviétique, ils se sont cru les rois du pétrole. Que je te tape sur l’état-providence, que je te vire les ouvriers. Mèche au vent et dents blanches… There is no alternative, qu’on vous dit. Alors, on dégraisse, on fait entrer l’idée dans la tête des gens que c’est inutile d’espérer mieux, que c’est très mal d’avoir une opinion, de penser, même. La révolution réactionnaire néo-libérale, c’est ça : faire entrer dans les têtes qu’elle inexorable, puisque le "camp d’en face" a échoué. Donc retour à 1850 pour tout le monde.

    Sauf qu’il y a les Chinois, les Brésiliens, les Indiens, etc…

    Et là, la belle victoire se détraque. Parce que les Chinois se fichent complètement de la grande bourgeoisie occidentale. Alors elle commence à glisser sur la pente savonneuse de la perte d’inflence. Du déclassement. Elle continue à agiter les bras comme avant pour faire croire que… Elle perd beaucoup de fric, son dieu. Mais rien ne fonctionne plus parce qu’elle a tué les Etats. Alors la grande bourgeoisie occidentale erre pathétiquement, dégénérée, sans avenir donc, comme tant de classes dominantes en fin de course avant elle.

    J’ai surtout l’impression qu’ils ne contrôlent plus rien, en fait.

    Réponse
  11. Il est évident que l’on nous enfume avec cette "crise". La crise, la crise, la crise ! Tant que je verrai un seul cochon se gaver de millions et vivre dans l’aisance parmi les gargouillis de cet abrutissant discours, alors tout ce baratin ne sera que du flan pour décérébrés. L’austérité c’est pour qui ? C’est pour la cohorte innombrable des petits mézigues, ceux qu’on piétine facilement. Et les autres qui sont au crachoir, qui tiennent la houlette, pourquoi ont-ils encore la peau du ventre bien tendue pendant qu’on nous sculpte les côtes en nous promettant une longue consomption ? La crise c’est pour tout le monde ou personne. La crise est ou n’est pas, le reste c’est de la garniture de baudruche. Ça me rappelle Coluche qui disait "On est tous égaux, certains plus que d’autres". Nous sommes les cocus du quotidien ! Hélas ! je désespère qu’un jour les veaux se révoltent !…

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  12. Désinformation, désinformation.

    Il n’existe qu’un terrorisme : celui qui vit dans ses étables de Downtown Manhattan, The City, Chicago (bourses aux matières premières). Et accessoirement les bourses européennes (Londres n’est pas en Europe, que je sache !!!)

    Oui, cette trilogie est en train d’échouer, ce qui la rend folle de rage. Quand un mouton est tondu, même en passant dans l’autre sens il ne peut pas rester grand-chose. Les années, que dis-je, les mois qui viennent seront cruciaux pour l’avenir du monde. Une révolution ? En quelque sorte, oui. La fin de l’empire étatsunien. Et cela pourra se révéler insensiblement, comme son prédécesseur d’il y a deux mille ans qui n’est pas tombé d’un jour à l’autre, mais s’est petit à petit affaissé de lui-même. Ou alors, dans un sursaut d’orgueil, de réflexe d’Icare, la sombre brute qui sommeille au Pentagone balancera toute la sauce pour faire écrouler les colonnes du temple sur lui-même et sur ses "ennemis" (ceux qu’il s’est créés de toutes pièces dans sa paranoïa à la Wotan).

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  13. Tout cela a commencé quand on a commencé à décréter que le marché était la panacée et qu’il fallait absolument à tout prix privatiser les entreprises publiques. Résultat : on a bradé les joyaux de la famille, on démembré les services publics, on a injecté artificiellement de l’argent des particuliers dans le casino boursier (achetez mes action France Télécom ! achetez mes action EDF ! elles sont pas cher et vous pourrez les revendre avec une plus value), et à la fin quand ils ont tout dilapidé (après avoir essoré l’éponge des subprimes), ils se retrouvent en manque de liquidités. Il faut donc un plan de sauvetage de ces joueurs invétérés, et c’est encore à nous d’avancer la mise.

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  14. ‘J’ai surtout l’impression qu’ils ne contrôlent plus rien, en fait.’
    En effet, l’essentiel des propriétaires des richesses mondiales sont des consortiums.
    Et voilà que plein de petits «heichmann» se démènent le coquillard dans ce gargouillis immonde sous prétexte qu’ils ne font «qu’obéir aux ordres» avec toutes leurs compétences quand même, pratiquant ainsi leurs infamies comme ils imaginent que tous, nous les pratiquerions à leur place.
    Voilà pourquoi nul pouvoir et nul contre-pouvoir ne peuvent altérer cette descente mondialisée vers les enfers si proches aujourd’hui.

    Le : «on ne peut rien faire» est également un discours en contrepoint de ces robots humains, robots que nous nous chargeons de former socialement avant que de les immoler (ou qu’ils ne s’immolent) à l’autel de l’aveuglement collectiviste, capitalisation ou socialisation confondues.

    Il nous faut agir individuellement, en développant et en partageant à l’intérieur des circonstances qui nous environnent une vie, un social, des indignations actives et productives sans contrepoints collectivistes.
    Nous pourrons ainsi dépolariser l’axe de ce qui est bien et de ce qui est mal tel que nous le subissons depuis l’aube des temps.
    Internet et des blogs tels que celui d’Agnès, s’ils n’y suffisent par eux-mêmes, sont les premiers outils accessibles individuellement pour rendre visible cette «aimantentation» vers le conformisme sécuritaire des civilisation mondialisées au mépris de l’individu réel.

    Il nous faut aujourd’hui agrandir notre perception individuelle du réel, propager l’idée qu’il y a d’autres regards possibles plutôt que l’aveuglement historique rectiligne du collectivisme social (pour être tous pareils nous devons agir et penser tous pareillement), semer révolutionnairement l’incertitude et fomenter ainsi en chacun une évolution personnelle (voilà notre véritable richesse collective à partager) plutôt que de perpétuer une pseudo-nouvelle société échelonnée sans faim établie sur le négationnisme quasi absolu des individus qui la subissent, voire également de ceux qui l’exploitent.

    Réponse
  15. Sur cette emprise de la peur sur nos vies, je vous conseille de voir « Le Pouvoir des Cauchemars » (The Power of Nightmares), documentaire produit par la BBC qui montre que l’idée d’une menace terroriste globale relève du fantasme. Un documentaire édifiant qui explique comment et pourquoi ce fantasme fut créé, qui en bénéficie, et pourquoi il résiste si bien à l’épreuve du temps.

    Un montage court de 30 minutes en français de ce documentaire :
    http://www.dailymotion.com/video/xc

    Ou en anglais dans sa version complète (3h) :
    http://www.youtube.com/watch?v=xGo1

    Réponse
  16. Que de nouvelles restrictions vont s’imposer à tous dans le proche avenir, je pense cela n’est pas remis en question. La question se pose sous forme d’une alternative…
    – soit ces restrictions seront de l’ordre de l’austérité, et faites encore une fois au profit de quelques accumulateurs de richesses qui confisquent progressivement toute la planète impliquant encore plus de douleur, de sang et de larmes versés, de destructions irréversibles de la biosphère et de ses habitants
    – Soit nous faisons le choix de la frugalité et d’un juste partage des ressources, nous nous rappelons qu’en ce qui concerne les matières premières nous sommes les parents pauvres de la planète, que notre richesse a toujours impliqué un pillage soit direct par la force, soit grâce à des mécanismes économiste qui sous-évaluent systématiquement ces richesses nous permettant de les acquérir à des prix sans commune mesure avec leur valeur réelle.
    Si cette solution implique de la rigueur, c’est aussi une chance de pouvoir sortir de la morosité…. construire un monde nouveau, moi cela me met de bonne humeur, si petit que soit mon champ d’action personnel,je trouve cela bien plus amusant que de pleurer en contemplant la chute de l’ancien monde. Plus intéressant aussi.
    Et un autre facteur est à prendre en compte, un monde multipolaire se développe simultanément avec la chute de l’empire occidental et trois pôles importants prennent une place croissante comme acteurs anti-impérialistes incontournables sur la scène internationale : la Chine, la Russie et la petite dernière mais non la moindre la CELAC, alliance de TOUS les pays de l’Amérique du SUD, unis dans une volonté commune de faire bloc contre toute tentative de néo-colonisation du Nord….
    Aujourd’hui le Solstice, à nouveau les jours allongent… marche vers un nouveau printemps…

    Réponse
  17. Plus le mensonge est gros, plus les gens sont prêts à le croire. (Adolf Hitler)

    LA GUERRE C’EST LA PAIX
    LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE
    L’IGNORANCE C’EST LA FORCE (Georges Orwell 1984)

    Réponse
  18. smolski, l’individu n’est rien, qu’une unité sans personnalité. C’est sur ces individus indifférenciés que se sont fondées toutes les dictatures, y compris celle que nous subissons maintenant.

    Non, ce qui compte, ce sont les personnes, richement différentes, égales en droits et en devoirs en fonction de leurs talents. Le seul hic, ce sont les infirmes : j’entends par là ceux qui ne possèdent pas le pouvoir intérieur de donner leur force à tous, qui ne peuvent que recevoir. Plus exactement, ce sont les mêmes qui savent commander, dans leur vide interne ils ne savent faire que cela. Ce sont donc des infirmes. Les plus dangereux, et de ce fait les plus inutiles.

    Réponse
  19. babelouest :
    "…ce qui compte, ce sont les personnes, richement différentes, égales en droits et en devoirs…"

    smolski :
    "Il nous faut aujourd’hui agrandir notre perception individuelle du réel, propager l’idée qu’il y a d’autres regards possibles…"
    Qu’est-ce que je propose d’autre que ce que vous proposez vous-mêmes ?

    babelouest :
    "l’individu n’est rien, qu’une unité sans personnalité"
    Tout à fait d’accord, c’est bien la vision comptable et fascisante portée sur les individus mondialisés, pas la vision réelle à l’échelle des individus concernés.

    Réponse
  20. "on est bien cons de continuer à marcher dans la combine."
    En fait, il me semble que si nous marchons ainsi continuellement dans la combine, c’est que nous sommes davantage en empathie avec ces grossiums qui nous bernent qu’avec nos égaux.
    C’est cette empathie innée vers le plus beau, le plus fort, le plus… le plus encore…. qui nous mène, non les idéologies qui en découlent.
    Bonnes fêtes à tous et bonjour chez vous ! 😉

    Réponse

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  1. Grosse fatigue... | Alter Oueb - […] a raison : la blogosphère tourne en rond, incapable de sortir du cercle d’une poignée de brillantes plumes qui dévorent…

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