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Teaser : dans le Lordon, tout est bon!

Par Agnès Maillard
19 août 2011


D’un retournement l’autre, de Frédéric Lordon from Le Monolecte on Vimeo.

Extrait de la lecture publique de la pièce de Frédéric Lordon sous-titrée : "comédie sérieuse sur la crise financière, en quatre actes et en alexandrins".

La pièce démonte les processus en œuvre depuis l’automne 2007 pour transformer la crise de la dette immobilière privée en crise publique de l’endettement, remboursable par les citoyens.

Ici, le deuxième conseiller économique de Sarkozy lui demande pourquoi rien n’a été fait pour prendre le pouvoir sur la finance, au moment même où elle était le plus vulnérable

Ce n’est pas parce que je n’écris plus que je ne fais rien. En dehors de gagner très chichement ma pitance, je tente de nourrir mon esprit. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, vivre au cul des vaches n’empêche pas d’avoir accès aux plus brillants esprits de ce monde. Car si Le Monolecte ne va plus au monde, alors le monde ira au Monolecte.

C’est ainsi que le très spitant Frédéric Lordon est venu causer cochonnailles et dettivores tellement près de ma tanière, qu’il m’était impossible ne pas y aller. Une délicieuse rencontre, une lecture de la pièce de Lordon (dont j’ai filmé quelques extraits) et pour bientôt, la retranscription de quelques belles saillies de l’animal anti-capitaliste!

12 Commentaires

  1. Lordon un anti-capitaliste? C’est pourtant bien lui qui dit que lorsque la crise financière arrive en 2008, il faut sauver les banques sinon on est tous mort. Car selon lui, les banques financent l’économie. Si ce n’est pas de l’idéologie ça, qu’est-ce que c’est? Les banques ne financent pas l’économie : la preuve, elles créent l’argent ex-nihilo sans contrepartie (le ratio cooke n’est pas appliqué en pratique).

    Réponse
  2. @zeze : il suffit en effet de lire les propositions de Lordon comme la fermeture de la bourse et la fin de l’indépendance de la banque centrale européenne pour comprendre que Lordon est un vrai social traitre ultra capitaliste 🙂

    a lire d’ailleurs sa dernière trahison : http://blog.mondediplo.net/2011-08-

    Réponse
  3. @ zeze

    Non, vous faites erreur sur la personne là et devez confondre avec E. Cohen ! : F. Lordon a toujours plaidé pour une ultra réglementation des opérations spéculatives bancaires et plus récemment pour une nationalisation de celles-ci.
    Allez donc sur son blog pour le vérifier de visu

    Réponse
  4. @gerard leblond,

    Il suffit en effet de faire des propositions irréalistes compte tenu du rapport de force (comme la fermeture des bourses ou la taxe tobin) pour vous satisfaire.
    C’est ce qu’on appelle de la démagogie.

    Moi aussi je peux vouloir la pendaison en place publique de tous les traders de la planète. Ca fait de moi un crétin de plus.

    Le capital adore que les gens déchargent leurs idées démogogiques sur le web. Ca évite qu’ils prennent les armes…
    CQFD

    Réponse
  5. Ma foi, il me semble très "réaliste", compte tenu de la disproportion entre "leurs " armes et les nôtres (???), de parler de "prendre mes armes". A mon avis, va falloir trouver autre chose…

    Réponse
  6. J’ai lu le texte de Lordon intitulé "Le commencement de la fin", il m’a semblé très clair et très éclairant. A chaque instant, on a envie de s’écrier "Bon sang, mais c’est bien sûr!". Et, paradoxalement, on se sent plus intelligent, c’est très agréable comme sensation. Je recommande ce plaisir à tous. Je me fous un peu de savoir si Lordon est ou non "anticapitaliste", je ne recherche ni du "prêt à penser", ni du "prêt à agir". Juste d’y voir un peu plus clair pour choisir mon chemin. Et Lordon fait partie de ceux qui me font cet effet là.

    Réponse
  7. @ zeze

    La taxe Tobin, ça fait bien 10 ans qu’ATTAC en a fait la promotion. Sous les sarcasmes de la droite et les commentaires condescendants de la "gauche gestionnaire".

    Mais il y a quelques jours, à l’occasion du "sommet franco-allemand" ‘(on ne rit pas!), qu’ont proposé Sarko et Merkel ?
    Une taxe sur les transactions financières!!!!!
    C’est pas de la taxe Tobin ça ?

    Alors soit la démagogie n’est pas là où tu le crois, soit le rapport de force est en train d’évoluer sérieusement.

    Réponse
  8. @ Brutus
    "C’est pas de la taxe Tobin ça ?"

    Sauf que la taxe Tobin était un prélèvement sur les mouvements financier à l’origine prévu pour être reversé aux pays les plus pauvres et que désormais, si cette taxe voit le jour, elle sera utilisée pour soutenir le système bancaire … une sorte de droit d’entrée à la spéculation qui servira de fonds de garantie en quelque sorte…

    Réponse
  9. @cultivetonjardin,

    Lordon c’est du prêt à penser, avec son style. Il est plutôt style je parle Latin, donc pas à nous. Ses livres ne sont pas destinés à la plèbe d’ailleurs.

    @Brutus,

    C’est marrant on dirait qu’il y a un vivier de Besancenoïstes sur ce blog. Le sommet franco-allemand c’est un discours politique qui avec son vernis de gauche (taxe tobin) empêche les sociaux-démocrates de lui dire NON et son vernis de droite (gouvernement économique européen) qui empêche la droite de lui dire NON.
    Tu peux dire ce que tu veux sur Sarkozy sauf que c’est un con.

    Pour le reste, si tu veux un peu d’espoir, je peux donner une piste. Nous sommes le plus grand nombre. Et même si Céline l’écrivain (que le ministère de la culture aimerait que tu ne lises surtout pas) nous explique dans ses livres que ce sont les petits qui l’ont toujours dans le cul à la fin des fins, le fait est que notre façon de vivre et de consommer prête à réflexion : en effet il suffirait d’arrêter d’acheter à crédit pour que les banques ne gagnent plus l’argent usurier qu’elles s’octroient.
    Vous voulez acheter une télévision : attendez d’avoir le montant en argent pour ça. Vous voulez acheter une voiture : attendez d’avoir le montant en argent pour ça. Et ainsi de suite.
    A l’échelle d’une personne, la banque s’en remet. A l’échelle de tous les clients d’une banque, la banque coule à terme. Le parasite est supprimé.

    Réponse
  10. à propos de l’objection de zeze : je ne sais pas effectivement si Lordon est anticapitaliste.
    ce que j’ai noté à chaque fois que je l’ai lu, c’est qu’il explique assez clairement, et pas en latin, ni en sms, que le système est malintentionné et mesonger autant dans ses prétentions que dans ses pratiques.
    c’est toujours ça de pris.
    pour le moment, je ne l’ai effectivement pas encore lu faire la recommandation d’abolir la liberté de propriété privée des ressources et moyens de production, (donc entre autre la finance) ce qui signerait son anti-capitalisme puis que cette liberté de la cupidité est le fondement du capitalisme.
    Or il n’est pas le seul à vitupérer contre le système sans pour autant montrer qu’à la base il faudrait abolir son fondement.

    ensuite
    la préconisation de zeze de ne jamais acheter à crédit me semble effectivement la première chose à faire, pas seulement pour lutter contre le système, mais simplement pour réguler sa propre vie.

    de la même manière qu’on peut parfaitement réorganiser son rapport au monde, à autrui, en se désaliénant de la quasi-totalité des produits phares destructeurs des réseaux réalistes entre groupes et individus :

    donc ne plus avoir de télévision du tout, ne plus avoir de portable du tout, réduire drastiquement l’utilisation de tout véhicule individuel à moteur, ne plus rien consommer de viande et produit laitier bovin.

    y’a encore d’autres trucs, mais rien que ça, ça met la quasi-totalité des gens de la plèbe devant leur responsabilité complice du système et leur fascination pour les objets phares de l’idéologie du système.

    parce que dans la rue, c’est pas sarkozy qui me méprise parce que je n’ai pas la télé, que je ne me passionne pas pour le foot ou autre merde, que je n’ai pas de portable, que je n’ai pas de grosse cylindrée brillante, que je n’ai pas de montre etc… c’est monsieur tout le monde qui refuse de m’appeler sur mon téléphone fixe domestique au prétexte que j’ai pas de portable et que ça fait associable, alors que si nous nous sommes rencontrés, c’est que c’est moi qui suis allé vers lui pour une quelconque proposition !

    Réponse
  11. juste une remarque à zeze,

    J’ai jamais rien acheté à crédit sauf… ma maison.
    Et là, je peux toujours attendre de pouvoir la payer cash. Pendant ce temps là je file du fric à un propriétaire, totalement à perte pour moi (et lui, il est pire qu’une banque, il empoche tout, pas seulement les intérêts).
    Bilan, j’ai préféré prendre un crédit (avec possibilité de remboursement anticipé sans pénalités pour pouvoir sucrer un max d’intérêts le jour où j’ai une entrée de pognon suffisante) et acheter.
    Bon, ça se discute (y’a déjà eu une discussion ici sur ce sujet précis), mais en matière de logement, vu que le secteur est pas nationalisé, t’as pas un choix énorme…

    Réponse

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