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Entre les discours creux, les opérations de sape de la société, les petites phrases assassines et le blanc-seing délivré chaque jour à la médiocrité ordinaire, une obscénité chasse une saloperie et on perd le compte de nos louches de merde quotidiennes.


Le non-êtreMais, dans le flux, on peut toujours choisir de s’arrêter, de temps à autre, sur une petite énormité qui a l’immense avantage de bien raconter une bonne grosse partie de l’histoire d’un monde qui n’en peut plus de crever. L’obscénité du jour, signalée par une journaliste engagée au talent incontestable, et qui a ensuite buzzé comme il se doit sur la toile, est déjà passée à la trappe. Je me suis juste offert le luxe appréciable de prendre mon temps pour y réfléchir et de laisser le soufflé retomber afin de contempler sur sa croûte racornie les circonvolutions des histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres jusqu’à reconstituer le puzzle de notre humanité ordinaire.

Il s’agissait donc d’un nouveau site qui se propose de louer une petite amie, le temps d’une ballade, d’une soirée ou d’un week-end complet.
Je comprends que ça choque. Si, si.
La petite amie à louer, elle est bien dans le mood d’une société où la femme est, au choix, un produit ou un argumentaire de vente. Se payer l’illusion d’une compagnie, comme on s’achète des rencontres, des plans cul, des films de boules, l’escort-girl proprette sur elle qui peut éventuellement faire illusion lors d’un dîner en ville. Et la crise aidant, ce ne seront pas les voisines de palier qui vont manquer à l’appel, le site fait déjà le plein de candidatures.
Oui, oui, mépris et marchandisation de la femme, comme d’habitude, rien de bien neuf sur la toile comme au soleil…
Mais pendant que les lignes de front féministes montaient à l’assaut du site ignoble, j’ai repensé à une petite histoire qui remonte à mes jeunes années.

Lost in the translation

J’ai la petite vingtaine avenante et complexée, je vis dans le bon 18e arrondissement de Paris, celui qui fait frontière entre le populo et le bourgeois et je suis plantée dans la capitale au mois d’août, pour cause de mémoire de recherche à rendre en retard. Tous les jours, je me rends à la librairie du coin, qui borde vraiment le coin de la rue, et je vais voir si monsieur Monolecte, en vacances sous des cieux encore plus moites et oppressants, ne m’a pas envoyé un petit fax d’Afrique.
On vit dans un autre monde. Littéralement. Un monde sans téléphone portable et sans Internet, un monde où passer un coup de fil dans un autre département peut te plomber durablement ton budget étudiant, un monde où il y a de petits libraires indépendants qui te dénichent le Hannah Arent introuvable chez un bouquiniste, un monde où je tape un mémoire sur le cinéma de science-fiction avec une machine électronique à bandes thermiques. Un monde où le Minitel est NTIC. Où même l’acronyme n’existe pas encore.
Ce jour-là, je profite outrageusement de la climatisation du Monoprix de la rue du Poteau pour expédier quelques courses, histoire d’améliorer mon ordinaire. Habituellement, je vais plutôt au Franprix, un peu plus bas, parce que la précarité financière est mon lot quotidien depuis déjà fort longtemps. Mais à l’époque, je trime à me fabriquer un bagage, élevée dans la croyance naïve que quelques années de sacrifices studieux finiront par porter leurs fruits un peu plus tard.
Un autre monde, je vous dis.

C’est là qu’il me tombe dessus, dans la lueur frissonnante du rayon fromages. Un homme seul, la trentaine bien entamée, mais encore assez bien conservée.

  • Voulez-vous sortir avec moi ?

C’est parti comme un scud de lumière verte qui étoile le ciel de Bagdad. J’ai une réplique cinglante au bord des lèvres, quand j’accroche son regard implorant de bon chien de troquet espérant une miette de ton repas qui s’égarerait jusqu’au sol. Mon silence aux yeux ronds est probablement ce qui se rapproche le plus d’une invite à poursuivre dans son univers de néons froids.

  • Vous savez, je ne suis pas quelqu’un d’encombrant, je n’ai pas besoin de grand-chose. S’il vous plaît.

Son regard canin suinte de solitude compacte. Dure. Implacable. Un gouffre de néant qui te bouffe de l’intérieur. Un coup de frime, une drague de vantard et je l’aurais fait ippon en quatre mots cassants. Mais il n’y a là qu’un désespoir encore plus immense que ce ciel de métal que ne parviennent pas totalement à occulter les canyons de béton qui nous tiennent lieu de paysage.

  • Vous savez, vous vous y prenez très très mal. Ce n’est pas le moment, ni le lieu. Et puis, vous ne savez rien de moi. J’ai déjà une vie. J’ai déjà quelqu’un.
  • Je sais, je sais. Mais je vous ai vue et… il fallait que je vous parle… je ne suis pas jaloux, je ne prends pas beaucoup de place. Juste un verre. Un petit café. De temps en temps. Un tout petit peu de votre temps.
  • Non, mais ça peut pas marcher, comme ça, d’aborder des inconnues pendant les courses. Une relation, ça se construit. Il n’y a pas quelqu’un qui vous plaît déjà, dans votre entourage ? Ce serait plus simple, non ?

Le bonhomme s’affaisse un peu plus, si c’était possible. C’est une flaque d’homme, une ombre de personne qui s’accroche à mes mots comme à une bouée de sauvetage. Il y a quelque chose de violent à ce brusque étalage de souffrance.

  • Je vis dans un monde d’hommes. Je pars, le matin, très tôt, sur les chantiers. Toute la journée, je suis avec mes collègues, tous des hommes. Je rentre le soir, je suis crevé et je recommence le lendemain.
  • Je ne sais pas, faut sortir un peu.
  • Je ne connais personne. Les collègues, ils changent, d’un chantier à l’autre. J’ai personne, vous comprenez, j’ai personne.

C’est comme un noyé. L’ampleur du vide m’affole, j’ai juste envie de tourner les talons et de fuir sa misère humaine poisseuse. Mais ce serait comme enjamber un clodo en train de crever sur le trottoir, une sorte de crime de l’indifférence.

Je déteste cette ville. Je déteste cette monstrueuse ruche humaine où, tout le temps, la foule t’oppresse, te bouscule, t’avale et te recrache et où, le plus souvent, tu es confronté à la solitude la plus absolue. Un parmi tant d’autres. Un perdu dans la multitude des trajectoires égoïstes qui se percutent sans jamais se rencontrer. Je prends le bus pour ne pas m’enfoncer dans les entrailles de la termitière, ne pas m’engluer dans la moiteur des corps entassés et ne pas perdre mon âme dans les regards vides et esseulés. Et pourtant, toujours, la solitude me rattrape. Comme cette femme qui attend que le bonhomme passe au vert pour traverser et qui, soudain, se fige, dans un abîme intérieur insondable. Je la regarde à travers l’épais verre securit du bus et son vide intérieur m’écrase, son cri silencieux vrille mes oreilles encore plus sûrement que le hurlement des freins du métro, là-bas, loin, en dessous du bitume. Elle reste là, au milieu du flux impitoyable qui poursuit sa fuite en avant perpétuelle et c’est sa silhouette de statue de sel que je laisse derrière moi tandis que mon bus s’ébranle dans un gémissement douloureux.
La ville construit mon sentiment d’impuissance et je m’acharne à creuser de minuscules interstices dans ses murs d’incommunicabilité. Comme avec l’homme du rayon fromages.

  • Je sais que c’est difficile, mais il vous faut aller vers les autres, avoir des activités qui vous sortent de votre monde d’hommes. Qu’est-ce que vous aimez ? Lire : inscrivez-vous à la bibliothèque du quartier. Allez dans une salle de sport : ça fait du bien à la tête et il semblerait que c’est un bon endroit pour rencontrer des femmes. La musique, peut-être ? Trouvez-vous une passion, une sortie, autre chose. Mieux que les supérettes ou les bars à célibataires.

Il sait que c’est mort. Son regard est un appel au secours, mais je ne lui ai pas menti : j’ai déjà une vie et pas assez de place pour y faire entrer un chien perdu sans collier.

  • Mais même juste amis…

Les mots meurent doucement en sortant de ses lèvres.
Je lui souhaite bonne chance en tournant définitivement les talons, mon calendos au côté et le cœur au bord des lèvres.

Soyez mobiles, qu’ils disaient !

Les petits soldats de la grande économie triomphante n’ont que leur carrière à servir. Ou leur simple besoin de bouffer. Alors il faut être mobile. Il faut aller là où est le boulot. Qu’importe si tu te retrouves transplanté loin de chez toi, des tiens, de tes amis, de ceux qui comptent pour toi et pour lesquels tu es quelqu’un. Pas juste une ombre de plus diluée dans la foule anonyme.
Soyez mobiles et bossez toujours plus. Jusqu’à la limite de rupture. Jusqu’à épuisement des forces. Ce n’est pas grave : on te vendra ce qu’il faut pour te remonter, te faire tenir. Encore un peu. Jusqu’à ce que toute la pulpe du citron soit bien exprimée. Et là encore, ils viendront gratter le zeste. En fait, tout leur profite : le travail que tu donnes, plus ou moins pour des clous ; ta fatigue qui augmente, ils te vendront des somnifères ; ton stress qui te ronge, ils te fourgueront des anxiolytiques.

Il y a des gens qui se demandent si le capitalisme a une morale. Oui, il en a une et une seule : faire du fric. Rien de ce que sa monstruosité ne sécrète n’est mauvais, du moment qu’avec, on peut faire du fric.

Il ne restait pas grand-chose que le fric ne pouvait pas te payer : des bons moments, des éclats de rire, des amitiés sincères, un amour que tu cultives comme une fleur de serre, le simple fait d’être reconnu comme un humain parmi ses pairs, cette foule amicale des connaissances qui est le terreau sur lequel tu t’épanouis. Hé bien même ça, nos modes de vie éclatés et forcés l’ont piétiné.

On peut trouver cynique de proposer une petite amie à louer. C’est juste un indicateur de plus d’une marchandisation pathétique de notre déshumanisation galopante. L’individu au centre de tout… et surtout de son grand vide intérieur que rien, absolument plus rien ne vient combler. Il n’y a plus que des âmes errantes rendues à moitié folles par trop de solitude. Juste besoin de se sentir vivre quelques instants, juste besoin de se sentir exister, aimer, apprécier, pour soi. Un ersatz de lien pour des ersatz de vies.

On a déjà oublié qu’à moment donné, il avait été possible de se louer une famille ou des amis. Le temps d’une soirée ou d’un WE. Pour meubler une existence Ikéa, humainement étriquée, dans une studette surchargée d’objets qui perdent leur signification et leur attrait dès qu’on les possède.

Des affinités à louer pour des vies de vendus.
Signe des temps.

Une éternité de solitude 1

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120 Commentaires

  1. salut Agnès,
    magnifique billet qui rejoint quelque peu mes préoccupations du moment…
    La solitude telle qu’elle nous est présentée par cette société marchande est effectivement terrible : c’est le terreau où ils plantent leurs graines de peur. Je sors d’une longue histoire, mais je ne me ferai pas avoir par ces conneries : je ne suis pas seul, j’ai des passions, des amis, et merde si TOUT dans cette société à la con nous crache au visage que si on vit seul "c’est pas normal", si on n’est pas en couple "on ne peut pas être heureux, forcément". C’est ce que je ressens en permanence, et pourtant………… je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma putain de vie. JE VIS, tout simplement.

    Alors, merci pour cet article, et pour les mots que tu as eus envers ce pauvre gars : ce sont des mots de réconfort, qui prouvent que tu as su rester humaine. Peut-être même lui as-tu ouvert les yeux? Par les temps qui courent, c’est une qualité plus qu’appréciable, qu’il faut cultiver et répandre partout autour de nous. Sinon ils nous prendront même ça, et que nous restera-t-il?

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  2. > Il y a des gens qui se demandent si le capitalisme a une morale. Oui, il en a une et une seule : faire du fric. Rien de ce que sa monstruosité ne sécrète n’est mauvais, du moment qu’avec, on peut faire du fric.

    Lire "Le capitalisme est-il moral ?" de André Comte-Sponville. Il a – je pense – un avis qui se rapproche du tiens sur cette question : le capitalisme n’est ni moral ni immoral, il est juste amoral et cherche à faire du fric.

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  3. Un jour un ami de mon père, un sage qui s’ignorait, m’a dit, en substance,"l’argent, c’est juste un moyen de régler les problèmes, comme une espèce d’huile dans le système".
    Et le fait est que si nous retirions l’argent des relations humaines – toutes choses étant égales par ailleurs, et notamment la nature humaine – alors c’est la loi du plus fort qui s’imposerait, et la jeune fille à laquelle on propose, contre rétribution, de jouer le rôle d’ersatz de compagne pour un soir ou un week-end, se verrait promptement empoignée par les cheveux et trainée au fond de la caverne du mâle, comme sur les représentations de proto-humain à gourdins des temps préhistoriques de nos livres d’Histoire, pour y jouer ce rôle dans toute son acception. Alors oui, nous sommes simplement passés de la loi du plus fort à la loi du plus riche. C’est tout. Et il ne faut pas se faire d’illusion, ce serait exactement pareil si on vivait sous la loi du plus intelligent. En fait, rien ne changera tant qu’on sera sous la loi du plus quelque chose. Quel que soit ce "quelque chose". Or, il semble bien que l’humanité ne sache pas s’organiser sur un autre modèle que celui-ci. Au fond, rien ne change, civilisation rime toujours avec illusion. Tout s’obtient à coup de bifton…ou de gourdin. Au choix !

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  4. À cette époque, le Minitel était "hi-tech", et rue du Poteau, le Monoprix était un Prisunic.

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  5. Ne soyez pas surpris. Tout fonctionne selon la même logique. Nous sommes tous des marchandises. Nous sommes tous sommés de nous vendre, ne serait-ce que sur le fameux "marché de l’emploi". Il ne faut pas oublier non plus que certaines personnes doivent se payer se que d’autres ont gratuitement. Les femmes sont très exigeantes, elles estiment que c’est leur droit le plus absolu. Il est donc logique que se crée un marché qui répondent aux attentes (pas nécessairement sexuelle, par ailleurs) de ceux qui appartiennent au nombre important des disqualifiés. Tout se vend, tout s’achète, de manière directe ou indirecte.

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  6. Vous savez probablement Agnes que ça arrive aussi à des hommes aussi seuls que celui dont vous racontez votre rencontre, que d’être abordés de la même façon par des femmes ou des hommes…

    Et je leur ai répondu sensiblement la même chose que vous, sauf que je leur ai expliqué que moi aussi j’étais seul, et que ça marchait pas de démarcher comme cela, que moi aussi partout où j’ai vécu je suis allé régulièrement dans les bibliothèques municipales pour lire, à la piscine pour nager, dans les bois ou parcs pour courir, que je travaille mon piano, que des fois je suis des cours dans des associations culturelles… et qu’il faut surtout pas attendre que l’affection de l’autre aille plus loin que le cadre précis de l’activité…

    Ce que vend ou induit le capitalisme, c’est une morale de la domination : c’est pas tant d’être le plus riche ou le plus fort ou le plus quelque chose, c’est de dominer l’autre, de l’aliéner à des frustrations. et pour cela il faut qu’il soit envieux et tenté.

    Il faut qu’il soit tenté par le rêve de puissance sur l’autre sur quelque chose qui fasse que d’autres l’envient. toute la dignité que ce système conçoit est vanité, orgueil : t’as vu ? j’ai quand même une gonzesse ! c’est ça que l’on vend maintenant pour que la seule chose qui soit à l’ordre du jour soit l’apparence…

    l’homme que vous avez rencontré cherchait la complicité de quelqu’une : de l’affection, du lien au monde

    maintenant on lui répond par du maquillage

    et pour ça, on a fabriqué des valeurs : dire à quelqu’un qu’il est seul, c’est devenu une façon très policée de l’insulter, de lui montrer qu’il est une merde parce qu’il n’a aucun pouvoir de spectacle, de se montrer sur et aux autres par l’intermédiaire d’un pouvoir sur autrui.

    c’en est au point que de "revendiquer" sa solitude ne peut même plus être compris comme contestation de ces valeurs de ce monde puisqu’elles sont devenues ou conçues comme universelles, de la même façon que les conceptions des célibats des prêtres de nombreuses religions ont été ridiculisées.

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  7. Il faut relire «Extension du domaine de la lutte». Le titre magnifique résume le livre; auparavant, les gens avaient le plus souvent de petites vies de couples parfois peu attrayantes, mais suffisantes pour échapper à «ça». À présent, là comme ailleurs, c’est une compétition sans merci.

    À propos, c’est le soufflé qui retombe, pas le soufflet 🙂

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  8. Je ne crois pas que le propos de ce fil, par la relation de la solitude du bonhomme aux fromages de la superette, relève bien directement de la toute puissance de l’argent.
    J’y vois plutôt le rappel à la responsabilité de nos choix.
    Je le vois parce que tu te présentes comme la plus démunie financièrement, mais porteuse, toi, dans tes pensées, de projets assumés, et au coeur de ta chair, d’un compagnon précieux.
    J’ai le sentiment que cet épisode porte plus justement qu’en fait de possession, il s’agit moins de choisir le plus ou le moins d’aisance matériel que de choisir sa vie et de l’assumer pleinement. Que c’est cela s’enrichir pour de vrai.
    🙂
    Nous vaincrons, car c’est nous les plus forts.

    Amitié, Joel

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  9. Il me fout en rogne ce billet. Parce que la solitude extrême de ce type, je la vis encore, et je vous assure que le capitalisme n’a rien à voir avec. Et pour ce type, vous et moi n’avons pas la moindre idée de ce qui le travaille au fond, parce que ce n’est pas sa pauvre excuse ("je ne côtoie que des hommes au boulot") qui suffit à expliquer une telle détresse.

    Le capitalisme peut faire beaucoup de mal aux gens, c’est certains. Mais ce n’est pas le capitalisme qui isole socialement : aliénant ou pas, le travail est un gros moteur de socialisation, et le capitalisme ne change rien à cela.

    Intéressez-vous donc à l’individu : il est unique, il a une histoire propre, il a un caractère dont vous ne soupçonnez rien, parce qu’il faut des mois voire des années pour le connaître. Il a ses faiblesses, comme tout le monde ; certains ne sauront jamais écrire leur langue maternelle sans faire 3 fautes par mot, d’autres resteront définitivement hermétiques à la rigueur des sciences dures, d’autres enfin ne savent pas aborder les femmes qui leur plaisent.

    Alors oui, notre société dans son ensemble montre des signes de repli des individus sur eux-mêmes. Mais pour certains, l’air du temps n’y est pour rien : ça vient d’eux, ils luttent, ils échouent, certains s’en sortent, mais, sans que ce soit de leur faute, et au moins pour un temps, il y a aussi des handicapés sur le plan affectif.

    Et il y a bien assez de familles dysfonctionnelles, de tempéraments différents et d’accidents de la vie pour expliquer ça sans aller chercher des raisons fumeuses comme l’amoralité du capitalisme.

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  10. Extension du domaine de la manipulation!! de M. Marzano! excellent, (à propos d’Extension de domaine…). Papier très humain cela dit. Même si l’indécrottable misogyne que je suis ne peut s’empêcher de penser que si une telle foule de gonzesses sont disposés à vendre non seulement leur âme, mais n’en doutez-pas une seconde!! également leur cul dans de telles combines, c’est que finalement, elles le valent bien….

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  11. @foo
    certes foo avez vous raison concernant ce qui construit la solitude décrite dans la rencontre racontée par agnes.

    mais, en fait son billet était motivé par le phénomène de ce site ignoble vendant de la prostitution : et c’est là que joue le phénomène du capitalisme.

    le capitalisme se sert de toutes les misères humaines pour valoriser son fondement : la domination par marchandisation du monde sous toutes ses formes. il en survalorise tous les caractères ignobles; il renforce toutes les perversions.

    le capitalisme, c’est satan dans l’allégorie de la tentation de Jésus, qui dit à chaque pauvre que lui aussi peut-être un puissant dans ce monde.

    ce n’est pas pour rien que dans les cultures comme le judaïsme ou l’islam la mise en couple et les mariages sont quasiment obligatoires, régulées et organisées : plusieurs copains musulmans et juifs m’ont expliqué qu’il leur était difficile de critiquer de front ces traditions. car ils en connaissaient les fondements non dit, qui sont précisément de connaître les handicaps affectifs dont peuvent souffrir beaucoup d’hommes et de femmes et la souffrance de la solitude affective. et combien cette souffrance est par la suite potentiellement génératrice de perversions des relations sociales. certes sont-ils parfaitement conscients aussi que même dans les traditions les mieux intentionnées, la bêtise fait toujours dans la pratique des dégats importants. mais ils en venaient précisément à défendre ce genre d’intentions traditionnelles en réactions à ce qu’ils observaient dans les pays chrétiens modernes prétendument sexuellement libres et en fait désespérément non affectisés, ainsi qu’en conscience du comment le grand satan, le capitalisme, s’infiltre dans le monde pour créer de la souffrance.

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  12. Un anarchiste mysogine lol .

    Ce monde est patriarcal.
    Il est à la mesure de l’homme qui se veut grand et n’est que pitoyable.

    Ce monde est construit par les hommes et pour les hommes.

    Et sa seule aune est la peur.

    Lorsque nous n’aurons plus peur ,c’est que nous aurons reconnu toutes nos peurs et le monde pourra changer enfin.

    Le reste n’est que masque.

    Je souhaite qu’il en soit encore temps.

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  13. "familles dysfonctionnelles" pléonasme …

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  14. Bonjour,

    Il y a une vilaine petite faute dans l’orthographe d’Hannah Arendt. 🙂

    Pour le reste, il me paraît toujours délicat de partir d’un micro-phénomène extrême, surtout s’il est polémique même dans le contexte où il est censé illustrer la norme, pour dégager de grands mouvements de fond. Le propre de ces grands mouvements est en effet àmha de se faire en silence et de ne pouvoir s’appréhender dans leur spécificité que sur une longue période historique.

    La prostitution (puisque, ne chipotons pas, il s’agit plus ou moins de ça sous le doux euphémisme de "petite copine") n’est guère nouvelle, ni les hommes qui y recourent motivés par une misère affective qu’ils jugent insupportable en espérant plus ou moins naïvement qu’il se passera là "quelque chose de plus"…

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  15. @ Agnès En plein dans le mille …

    @Aldo : La phrase de Comte Sponville est un piège. Si le capitalisme est Amoral alors il ne peut pas être condamné … Nous n’avons qu’à l’accepter
    Le capitalisme, en marchandisant tout est immoral..donc condamnable et surtout pas souhaitable.

    Au Japon, il est possible de louer un "fils" ou une "fille" ..Des parents dont les enfants sont partis et qui ne viennent plus les voir, peuvent louer un jeune ou une jeune pour être leur fils ou leur fille pour la journée, par exemple pour une fête d’anniversaire de l’un des parents ..

    Réponse
  16. Le capitalisme – notion floue et à géométrie variable s’il en est – a bon dos lorsqu’il s’agit d’exonérer la simple nature humaine…

    Point de prostitution chez nos voisins communistes anciens ou contemporains ? Les Cubaines et les anciennes russes étaient-elles si désintéressées lorsqu’il s’agissait de rencontrer l’âme sœur ?

    Ou ne serait-ce point un peu plus compliqué tout ça, probléme d’alchimie, de comment qu’ils disent ? De Phéromones ( pour pas dire hormonal )…

    Certes, il est vrai et palpable que le déclin actuel ( la crise à tous niveaux) a mis une chape de plomb sur le romantisme, la séduction, peut-être même de façon très franco -française d’où tous ces mariages mixtes – on se rencontre plus à l’autre bout du monde lors d’un voyage ou grâce à internet, alors que l’on n’adresse plus la parole aux caissières, à ses voisines.

    ET puis bon Agnés, c’est peut-être ( probablement ) que le monsieur n’était guère séduisant, que la pitié et la mendicité de sentiments n’apportent rien à l’affaire ( aurait dit Brassens), et que comme le dit si bien un proverbe mexicain : le diable ne fut point de service ce jour là…

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  17. bonjour, Agnes.

    je suis un peu perplexe pour deux choses en fait. Je crois que cette juxtaposition n’est valable que par son coté point commun : la solitude. La solitude qui existait antan (lors de notre jeunesse) et la solitude qui existe encore aujourd’hui. Je ne sais pas si elles sont différentes ses solitudes (même en terme de volume) car à cette époque les "moyens" de se compter n’étaient pas aussi développés. Donc il est difficile de trouver objectivement une évolution dans un sens ou dans l’autre

    Maintenant pour revenir au coeur du problème : capitalisme (?), pouvoir de l’argent et solitude je crois que mon idée est qu’en faisant passer le "travail" comme la partie importante (réalisation de soi) de la vie d’un individu : on induit presque obligatoirement un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle qui a tendance à laminer la vie affective : 1 mariage sur 2 finit en divorce à paris, 1 sur 3 en province, avec tout ce que cela implique comme explosion de la cellule familiale.

    Pourtant il est simple d’en sortir il _suffit_ de faire un pas de coté. Ok, une fois ce pas de coté fait, c’est un peu l’opprobre de la société qui te tombe dessus, comme pour toute personne qui sort du rang (utilisation de linux, refus de la television, refus du consumérisme, refus de la mode etc…) mais je crois que c’est un petit prix à payer pour le "bonheur" que cela peut t’apporter. On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leurs volontés, car qui garderait les gardiens ? qui déciderait ce qui nuit et qui déciderait ce qui est bon ?

    Qu’il y ait des abrutis pour monter un site comme celui-ci cela ne m’étonne qu’à moitié, mais ce qui me troue le fondement c’est qu’on accuse les hommes parce que des filles vont s’inscrire à la pelle : patriarchie responsable de tous les maux et mots. Heu, désolé ce n’est pas de ma faute si la nana s’inscrit comme une cruche pour trouver le mec qui la sautera (ou pas) le soir ou elle en a envie. Parce que ne vous méprenez pas entre les hommes et les femmes de ce site : ceux qui "décident" ce sont les femmes.

    Maintenant où il faut se battre c’est pour un juste recentrage autour de l’individu dans notre société : tout le reste en découlera. Car je suis persuadé que la nouvelle génération 15-30 est très égalitariste.

    Réponse
  18. « Mieux que les supérettes ou les bars à célibataires ». Voilà qui renvoie à une triste histoire de réveillon (pléonasme) racontée sur la toile. Une dame et son fils handicapés qui se sont vu refuser l’inscription à un réveillon organisé par une association de célibataires (noter déjà leur solitude : c’est donc que ces deux personnes n’avaient ni famille ni amis). J’ai googlé le site de cette assoc’ et leur ai écrit que si des gens devaient être sensibles au refus, c’était bien eux Pas de réponse, évidemment….

    PS Dans la marchandisation pathétique, la GPA c’est pas mal non plus…

    Réponse
  19. En résumé :
    • Un homme a le courage de vous aborder, fort correctement ma foi, pour vous demander une fraction de votre temps…
    • Vous avez trop à faire, un mémoire à taper, un amoureux auquel penser, pour accorder une miette à ce "chien" (de troquet ou perdu sans collier, pas de digression sur le féminin "chienne" qui serait fort péjoratif sous la plume d’un homme…)
    • Vous racontez l’histoire quelques années plus tard pour fustiger l’odieux système capitaliste individualiste qui etc.
    Et je suis le 20e à commenter ?
    Misère.
    Et sourire

    Réponse
  20. en quoi permettre à une femme de louer son corps à une caisse enregistreuse de prisunic est-il plus fondé que lui interdire de le louer pour boire un verre avec un homme ou une femme ?

    Réponse
  21. post 18 :
    https://blog.monolecte.fr/2011/

    "en quoi permettre à une femme de louer son corps à une caisse enregistreuse de prisunic est-il plus fondé que lui interdire de le louer pour boire un verre avec un homme ou une femme ?"

    Peut-être parce que ce n’est pas le même investissement "de" ou "dans" sa personne, non ? 🙂

    Réponse
  22. Je décortique ma propre démarche :

    j’entends parler du site qui permet de louer une petite amie et je suis invitée assez rapidement à m’indigner. Mais je ne m’indigne pas. Non pas que ma capacité d’indignation s’est émoussée à force de lire, d’entendre et de voir des trucs affligeants, c’est juste que cet épiphénomène me semble porteur de plus de sens que de la simple question de l’exploitation des femmes.

    Pour louer une petite amie – et non une putain ; le terme petite amie renvoie à dessein à quelque chose d’une peu plus étoffé que quelques aller-retour dans un vagin ou une bouche – c’est tout de même le signe d’une profonde misère affective. D’une solitude insupportable et indépassable. Et je repense au gars du rayon fromage.

    Je suis une fille qu’on aborde peu dans la rue. En fait, je peux lier facilement la conversation avec des inconnus, mais il ne m’est arrivé que très très rarement d’être la cible d’un plan drague. Je ne dois pas avoir le physique ou l’attitude qu’un homme en chasse cherche chez une femme. Donc, j’ai été très rarement abordée et je ne suis guère au fait des manœuvres de séduction. Cet homme était civilisé, gentil, pas mal et profondément désespéré, mais je n’ai pas du tout été dans un rapport de séduction avec lui. Je ne sais pas gérer et les très rares fois où c’est arrivé, j’ai décliné poliment et c’est tout. Là, je lui ai parlé, parce que je ne me sentais pas capable de le planter là, tout seul comme un con au milieu du rayon fromage. La conversation a été plus longue que celle rapportée ici, mais l’esprit reste le même. Mais dans tous les cas de figure, prendre un simple café avec lui ne me semblait pas correct alors que monsieur Monolecte était en vacances loin de là.

    La relation entre capitalisme et solitude vient du mode de vie qui nous est imposé. Le mode capitalisme exige la soumission du travailleur aux besoins impérieux de la machine productiviste et nie ses dimensions sociales. Quand j’étais au chômage, le seul truc qui revenait dans la bouche des conseillers, c’est : soyez mobile. Pourtant, dans le même temps, l’autre crédo était : pour avoir du boulot, la meilleure façon est d’activer votre réseau. Le fameux réseau, c’est la dimension sociale de nos vies et dans un monde où le travail et l’argent domine tout, créer des relations sociales, c’est long et compliqué. Je vois qu’il m’a fallu une bonne dizaine d’années pour exister en tant que membre de la communauté locale, y avoir une place et une identité. Et encore, ça reste assez fragile. Je vois le temps qu’il me faut pour construire des amitiés ou un couple. Je vois dans le bled l’importance fondamentale des réseaux familiaux élargis. Quand le dictat économique transplante les gens loin de chez eux, il les coupe de leur réseau social, familial et amical. Il les coupe aussi de ressources de solidarité précieuses. Il les livre seuls, isolés, affaiblis à son bon vouloir. Il les rend, paradoxalement, plus dépendants. Un accident de carrière quand on est isolé, c’est pratiquement un arrêt de mort sociale. Quand vous avez conservé un réseau, vous avez toujours un pote pour vous dépanner d’une piaule, un petit job, d’un service.

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  23. Bonjour,

    Très joli votre texte !

    Si je peux me permettre de rajouter quelque chose. Il y a quelques mois, au Togo, une fille m’a ainsi abordée dans la rue : "Bonjour, est-ce que tu veux être mon amie ?".
    Prise de court, j’ai répondu "Euh…Oui".
    Je vous passe les détails. Elle est passée le soir à mon auberge, accompagnée de son frère, on a discuté, elle m’a demandé de passer la voir à sa boutique les jours suivants etc… Et on est devenu amies.
    Voilà.

    Il y a quelques jours j’étais au Burkina Faso ; j’y suis retournée passer un mois de vacances. Au bout d’une semaine j’avais une bonne dizaine de personnes qui pourraient s’apparenter à des "connaissances", presque des copains ou copines.
    Tous les jours, dans la rue, je saluais disons 100 ou 200 fois. Des personnes que je ne connaissais pas évidemment. Juste les gens que je croisais. Des commerçants, des gens auxquels je demandais un renseignement, parfois juste un regard échangé. Et pas des simples "bonjour" ou "ça va".
    Au Burkina, comme au Mali, on prend le temps de saluer, en traduisant cela donne ça :
    "Bonjour, comment ça va ?" "Bien dormi ?" "Et la journée ?" Comment va la famille ?" "Comment va la santé ?" "Et les affaires ?".
    1 à 2 minutes pour chaque personne. Et quand on connait vraiment la personne que l’on salue, on demande des nouvelles plus précises. Et on redemande…

    Quand je me promenais seule, plusieurs fois on me demandait si je voulais que l’on m’accompagne.
    Certes, je suis blanche et cela se remarque, et peut donc fausser les rapports. Mais j’étais avec mon petit ami, malien, et pour lui c’était "pire". Parce que c’est un homme, et noir, parlant la même langue (dioula=bambara), il avait réellement des tas de nouveaux copains dès le premier jour. On lui parlait spontanément, parce que c’est un homme, alors que j’ai bien remarqué, que parce que je suis une femme, les gens gardent une certaine distance.

    Cela se passait à Bobo-Dioulasso, la 2è plus grande ville du pays, après Ouagadougou.

    Voilà, c’était pour parler de la différence culturelle. Je suis installée en France depuis 3 ou 4 mois dans une ville de 10.000 habitants et je ne connais personne !
    Ici, comme chantait Cabrel "pour s’effleurer la main, il faut des mots de passe".

    En France, comme en Europe, pour se lier à quelqu’un il en faut des étapes. On ne parle pas aux gens dans la rue. Pour être ami, il faut se connaître depuis des années. On ne salue que les gens que l’on a déjà vu etc etc ! Putain que c’est chiant !

    Les africains disent que l’Europe ce n’est que pour l’argent ou l’amour. Un sénégalais m’a dit un jour "vous ne trouverez aucun africain heureux à Paris". Quand on va en Afrique, on comprend. D’ailleurs, en retournant au Burkina j’ai compris que ma vie n’est plus en Europe. J’immigre en Afrique, au Burkina, cet été.

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  24. Soyez mobiles, en effet. Moi, ils voulaient m’envoyer à Paris, alors que j’avais ma maison, mes enfants, mon conjoint, mes amis et connaissances y compris professionnelles (le fameux "réseau"!) sur le plateau du Vercors. Il se trouve que j’y suis allée plus tard, à Paris, pour d’autres raisons, et que je n’ai jamais pu y décrocher même une minable vacation. Ce dont je me doutais, hein!

    Beaucoup de choses sont organisées pour nous faire rompre, régulièrement, tous les liens que nous avons tissé. Certains sont doués pour se refaire des amis partout (au prix, qui sait, d’une certaine superficialité?), d’autres, pas du tout. En plus, c’est vrai (pupuce) il y a ce racisme latent contre ceux qui ne sont pas environnés d’une nombreuse famille et d’une foule d’amis. Mais il y a aussi le dédain pour ceux qui ne veulent pas bouger, restent pas loin de papa/maman, refusent une promotion pour ne pas perdre leurs amis.

    Contradictoire? Pas sûr, si le but est que, quoi qu’on fasse, on se sente toujours un peu à côté de ses pompes, toujours un peu coupable de l’être. Nous, les femmes, nous connaissons bien ce processus: maman ou putain, mère abusive ou abusée, épouse modèle ou salope, bobonne ou mégère, t’es toujours autre que ce que tu devrais.

    Réponse
  25. @21 jr : c’est vrai quel mépris pour ce chien, quel manque de compassion et de tolérance également, je suis toujours choqué par le décalage entre ce que les gens dise être et sont dans la réalité. Et plus généralement c’est fou comme chacun a tendance à faire l’inverse de ce qu’il annonce.
    De plus dans la vrai vie 80% des femmes sont attiré par 20% des hommes (les plus riches,puissants,mystérieux….), pour les autres c’est vogue la galère (d’où d’ailleurs le nombre de couple foireux où l’homme c’est résigné a resté avec la première qui voulait bien rester) (c’est valable dans le sens inverse aussi).
    Mais ça ce n’est pas le capitalisme est responsable , après on peut revenir au mariage forcé mais bon ……..

    enfin bref ce texte c’est comme quelqu’un qui m’a jamais connu le chômage qui explique que si si les gens ne bossent pas, c’est parce que ce sont des fainéant qui ne veulent pas travailler.

    Réponse
  26. ma chère,
    je suis un de ces chiens perdus sans collier.
    ma famille est maltraitante, je ne la vois plus, mes maris sont devenus des ex, j’ai beaucoup bougé au titre de la "mobilité" et les quelques amitiés nouées de ci de là n’ont jamais égalé celles que les "amis" avaient entre eux depuis quasiment le berceau.
    je suis donc un cas social. solitaire comme peu d’autres. seule au point de ne pas pouvoir caser mes gosses deux minutes pour aller aux urgences si je me blesse, au point de pouvoir d’ailleurs mourir chez moi sans que quiconque à part mes enfants le remarque. je suis sérieuse.
    j’ai pourtant une vie. sans me vanter, hein. je vis je fais mes courses, je mets mes gamins à l’école, au sport, je vais aux matchs le week end, je promène mon chien, tout ça. en plus je ne suis pas complètement conne, je lis des livres sans images, c’est dire.
    mais là je ne travaille pas… je suis en formation mais personne ne le sait. je fais ça toute seule chez moi. candidate libre. pas le choix. espoir d’un métier libéral à la clé (la solitude me tente jusque là en effet).
    du coup pour le monde extérieur qui ne prend jamais la peine de m’adresser la parole autrement que pour m’agresser ("poussez vous", "tenez votre chien", "il est à vous cet enfant?") je suis un parasite profiteur. mon sourire permanent ne semble pas arranger cette vision. il vaudrait mieux sans doute que je respire le malheur perpétuel sans doute…
    je reste seule. pas forcément par choix, mais parce qu’en effet tout un chacun autour s’enorgueillit en me voyant de sa propre non-solitude personnelle.
    les femmes dûment mariées, les commerçants, les parents d’élèves, les autres femmes seules mais qui ont un travail, elles, les encadrants sportifs, le médecin, le coiffeur les voisins…même le facteur… me regardent en se disant "la pauvre". parce qu’ils me voient toujours et invariablement seule, avec mes enfants mon chien ou les deux, mais seule adulte.
    tous m’arrosent de leur pitié condescendante (et insultante) sans même chercher à savoir qui je suis, d’où je viens, où je vais. j’ai fait un temps de nombreuses tentatives de création de lien social…inviter les voisins, proposer de mutualiser les trajets pour les enfants, proposer de partager un ciné, inviter aussi les parents aux fêtes d’anniversaires…toujours le même accueil: glacial.
    au départ en effet je me suis dit que j’étais un chien perdu et que ces gens devaient me croire barge, point barre, ou craindre pour leur vie ou leur argent, je ne sais pas.
    et puis j’ai décidé de laisser traîner mes yeux et mes oreilles un temps pour être sûre. quand même. si je devais être condamnée à la marginalité ou la folie au moins que j’en aie la preuve, hein, que leurs vies à eux étaient supers comme ils semblent vouloir me le faire croire en refusant toutes mes initiatives.
    et bien ça fait quelques années que je pratique l’observation d’autrui, faute de pouvoir le côtoyer directement, et j’en conclus le chien perdu c’est pas moi, au final.
    la plupart des femmes dûment mariées que je côtoie sont bien plus malheureuses en couple que moi seule, la plupart des mères "méritantes" qui travaillent sont bien plus en galère que moi avec leurs rejetons, la plupart de ceux qui ont une "vie sociale riche" ou des "amitiés" n’ont au final que de faux rapports basés sur une exploitation réciproque ou non (d’où rejet de ma personne vu que me fréquenter n’apporterait rien à part me fréquenter, bin oui, tandis que moi dans leurs têtes tordues par la poursuite de je ne sais quelle chimère je pourrais "profiter" d’eux, oh la la). Ils et elles imaginent sans doute que je vais leur demander du fric ou tenter coucher avec leurs maris. leurs fils, que sais-je. Mes observations m’ont démontré pourtant que mes finances sont bien plus saines que la plupart des leurs…je ne m’avancerais pas sur leur vie sexuelle mais il me semble que tout rapporter à un rapport de séduction est une preuve d’insécurité affective prononcée, donc là aussi je ne suis pas si sûre d’être la "pauvre" de l’histoire. Rien de ce que j’ai pu observer ne m’a paru si enviable qu’on essaie de me le faire croire en me repoussant.
    j’ai fini d’observer et de subir le rejet aujourd’hui. je vis seule avec ma famille construite, mon chien, mon chat, mes gosses, ma maison, je n’invite personne et je ne cherche plus à partager quoi que ce soit, je n’ai rien à y gagner, je vais très bien, merci.
    il m’arrive de rencontrer d’autres chiens perdus sans collier, et je sais maintenant quoi leur dire:
    taratata mon petit chien, tu crois que tu es seul, tu crois que c’est mal de l’être, tu crois que tu es malheureux, que tu vaux moins qu’eux, mais si tu le crois c’est uniquement parce qu’on te l’a dit…et comble tu les crois plus heureux que toi. Qu’est ce qui te le prouve au fond? pose-toi la question ça ira déjà mieux.
    le capitalisme c’est le mal certes mais il y a surtout une pandémie de connerie individuelle (individualiste aussi) qui sévit dans le monde "moderne" comme jamais auparavant et c’est un véritable honneur que d’être un chien perdu sans collier de nos jours, je trouve, même si ce serait charmant d’en trouver un autre compatible bien entendu. ;P

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  27. Il n’y a pas chez moi de commisération pour les chiens perdus sans collier, comme ont l’air de le penser certains. J’aurais peut-être du comparer son regard à celui du chat botté dans Schrek, pour que ce soit plus clair? Après, tu ne peux pas ouvrir de relation avec tous ceux qui demandent. Parce que le nombre de relations que tu peux cultiver correctement dans ta vie est tout de même limité par le simple fait que les journées ne font que 24 heures.

    Je n’ai pas de mépris pour les gens seuls, je ne sais pas d’où certains sortent cette idée. Il m’arrive aussi de me sentir très seule et je suis très sensible à la solitude des autres. C’est pour cela que j’ai du mal à vivre dans les grandes villes : trop de solitudes qui se cristallisent avec le temps, c’est assez insoutenable.

    Et personne ne m’ôtera de l’idée que notre mode de vie consumériste et productiviste crée cette solitude pour mieux l’exploiter ensuite, en nous rendant plus faibles, plus dépendants et plus promptes à donner de l’argent à quiconque promet de nous soulager quelques temps.

    Les pratiques communautaires existent encore, y compris dans les grandes villes et sont rarement encouragées, que ce soit par les architectures, les transports, l’agencement du mobilier urbain, les modes de circulation, les collectivités locales. Les quartiers vivants et populaires de Paris, là où les gens ont des vies de quartier, se croisent, palabrent, s’assoient dehors, organisent des piqueniques improvisés, se réduisent petit à petit, colonisés par des gens qui recherchent l’ambiance générale du quartier sans en avoir les pratiques collectives. Tôt ou tard, les petits quartiers populaires sont grignotés par les promoteurs et les logements de standing, les rues se vident et les portes cochères se munissent de digicodes.

    Pensez quand même que les municipalités équipent les rues de bancs sur lesquels on ne peut presque pas s’assoir et encore moins s’affaler…

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  28. "Quand vous avez conservé un réseau, vous avez toujours un pote pour vous dépanner d’une piaule, un petit job, d’un service."

    >> t’as qu’à croire!
    (c’est certainement rassurant)

    Réponse
  29. Il y a quelques années, je me promenais dans les rues de
    Toulouse avec mon amie
    J’ étais heureux, heureux et amoureux.
    Je le ressentais avec force, et ça se voyait, je le sais.

    Nous croisions des gens, et tout à coup, un homme me regarda fixement, ses traits se déformèrent, et il se mit à hurler.
    "Je suis seul, je le sais que je suis seul SEUL, et vous vous
    en foutez tous !"

    Je m’ arretais sidéré et je finis par m’ éloigner, malheureux,
    bouleversé, les larmes aux yeux.
    Parce que ce que j’ avais lu dans les yeux de ce malheureux
    je ne le connaissais qu trop bien pour l’ avoir vécu moi-meme.

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  30. MERCI, Agnès.

    Réponse
  31. "Et personne ne m’ôtera de l’idée que notre mode de vie consumériste et productiviste crée cette solitude pour mieux l’exploiter ensuite, en nous rendant plus faibles, plus dépendants et plus promptes à donner de l’argent à quiconque promet de nous soulager quelques temps."

    ceci à condition qu’on ait bien bu et digéré le discours consistant à dire que la solitude est une faiblesse voir même une tare et qu’il convient de la rompre à tout prix!

    discours contre lequel je m’insurge.

    la solitude "palpable" est au contraire une grande force .le solitaire ne dépend pas de la croyance que son entourage sera là pour lui au besoin. il sait que non. il anticipe, il compte sur lui-même, il apprend l’autarcie. il est tout sauf dépendant justement.
    (la solitaire qui vous écrit ces lignes sait faire elle même sa vidange. et sa manucure. et plein d’autres trucs. et elle en apprend tous les jours des nouveaux, et franchement elle est bien contente d’être autonome comme elle l’est, elle n’échangerait pas contre un baril de potes garagistes et esthéticiennes)
    la solitude est également garante d’une grande liberté.
    le solitaire ne se sent pas obligé, par crainte de la galère, de limiter ses horizons.
    (poussé à l’extrême le raisonnement inverse t’offre une perspective de vie assez étriquée je trouve, et pour vivre actuellement dans une région à "forte identité régionale" -comprendre flux migratoire proche du néant- je peux le confirmer: ça n’ouvre pas l’esprit. ahem.)
    enfin, la solitude dispense des leurres affectifs, sources de nombreuses souffrances. si tu cherches une main secourable, tu la trouveras au bout de ton bras. au moins c’est clair.
    je vous invite à réfléchir parce qu’à mon sens rester proche de certaines personnes au cas où on en aurait besoin un jour c’est un petit peu utilitaire comme raisonnement…
    si tous vos potes étaient subitement dans la merde noire, et donc plus du tout susceptibles de vous dépanner dans l’hypothétique hypothèse de la vôtre un jour, et qu’on vous proposait un boulot à 400 bornes, vous partiriez, alors?
    où sont les limites de vos "attachements" que vous croyez si sécurisants…là où sont les limites données à l’établissement de ces attachements, celui qui n’a dès le départ aucune utilité probable n’a forcément aucune chance?
    c’est tellement souvent le cas…
    c’est comme ça qu’en me toisant comme un chien errant on se prive de mes compétences en mécanique insoupçonnables de l’extérieur. héhé. gniak gniak.

    si ça se trouve le mec du rayon fromage il avait une culture énorme en littérature allemande et il te récitait Sweig dans le texte. si ça se trouve il aurait bien plus à une copine. si ça se trouve tu as privé le monde d’un enfant génial qui aurait trouvé une vraie énergie propre ou un remède contre la connerie. filer un râteau c’est refuser de savoir. xD

    qu’on arrête donc de diaboliser la solitude et de faire croire à ceux qui sont seuls que c’est la fin de tout, et ils ne se feront plus avoir connement par des offres stupides pour ressembler aux autres.
    (des autres qui sont bien souvent, dans le fond, tout aussi seuls, sauf qu’ils refusent de le voir et s’accrochent à ce qu’ils trouvent de palliatifs en appelant ça de la compagnie ou de l’entourage)

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  32. « Pour louer une petite amie – et non une putain ; le terme petite amie renvoie à dessein à quelque chose d’une peu plus étoffé que quelques aller-retour dans un vagin ou une bouche – c’est tout de même le signe d’une profonde misère affective. »

    Tout comme le terme "réinstallation" ne renvoie a priori pas à "extermination". Pourtant dans un certain contexte des plus sinistres ça a été le cas…

    Ne pas appeler une chose par son nom est procédé classique de défense par auto-mythification, qui permet aux individus d’échapper à la réalité de ce qu’ils sont en train de faire (cf. Hannah ARENDT, Eichmann à Jérusalem). Ça marche aussi avec la prostitution, et des deux côtés. À titre d’illustration : http://sisyphe.org/spip.php?article

    D’une manière générale, j’ai tendance à penser que du moment que vous payez quelqu’un pour entretenir une relation dont toute la valeur est liée à la spontanéité, vous êtes nécessairement dans une forme auto-mythification. Croire qu’on peut payer quelqu’un pour qu’il vous désire (*petite* amie, suppose quand même une relation à caractère sexuel), n’est guère autre chose que croire que la prostituée qu’on besogne prend quelque plaisir à la manœuvre. On paye le prix de la viande sans être près à assumer – d’un point de vue éthique, ou plus trivialement pour parvenir à bander – que c’est tout ce qu’on aura.

    Réponse
  33. La solitude, ne serait-ce pas l’effort à faire pour forger en soi un nid propre à recevoir autrui ?

    En couple, nous refusons ici (au possible) toutes les invitations convenues de notre entourage, et pourtant, à chacun nous portons toute l’attention nécessaire au maintien de ces liens dont aucune liberté ne peut se priver sans priver autrui de la sienne propre.
    Personne ne s’en sent isolé, et personne n’en devient redevable.

    Yep ! 🙂

    Réponse
  34. @foo

    Vous dites "le travail est un gros moteur de socialisation". Je me permets de ne pas être d’accord. C’était peut-être (sans doute un peu plus) le cas avant, et encore ça dépends aussi des métiers (Le prof et le trader, chacun dans leur salle, n’entretiennent pas le même genre de relations sociales avec leur collègues).

    Mais qui peut dire aujourd’hui que son travail lui permet de se socialiser ? Pas grand monde. Résister à la pression sociale qui frappe d’infamie les chômeurs ça oui. Mais créer du lien social ? Franchement, vous avez beaucoup d’amis dans votre travail, ou même de "relations amicales" ? Oh il y a bien les sorties en groupes de temps en temps. Un resto par-ci par-là, mais quand même ce ‘team spirit/building’ s’essouffle.

    Parce que des collègues que vous inviteriez à votre mariage ou qui vous donneraient un coup de main pour un déménagement…il n’y en a sans doute pas des masses. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’exceptions, et par ailleurs je ne parle que par expérience personnelle de quelques grosses boîtes. Mais là même où une certaine affinité d’esprit peut voir le jour, on est vite rattrapé par cette curieuse sensation de n’avoir pas grand chose à se dire en dehors du boulot.
    Alors le capitalisme n’est sans doute pas le seul responsable, mais c’est un des principaux coupables.
    C’est bien lui qui est responsable de la dégradation des conditions de travail. C’est bien lui qui exige toujours plus, en payant de moins en moins. Qui réclame des heures supps cadeau, de la flexibilité, des week-ends sacrifiés. Des distances toujours plus grandes et un respect toujours plus ténu.

    Alors oui. Quand vous faites 7-19 chaque jour, dont deux ou trois heures dans une voiture ou dans les transports en commun, qu’on vous regarde de travers quand vous réclamez vos RTT ou que vous êtes malade, la solitude alourdit bien souvent le fardeau, encore un peu plus, fatigué et par manque de temps. Et si vous êtes célibataire, c’est pire, puisque tout le monde suppose que vous n’avez aucune vie hors du bureau, et comprends mal que vous ne la sacrifiez pas au dieu travail

    Et c’est bien toujours le capitalisme qui nous amène vers pire, en favorisant tous les facteurs qui aggravent la situation, comme l’individualisme et la compétition à outrance, l’argent comme alpha et oméga, le détricotage de tout ce qui pourrait encore ressembler à des oripeaux de solidarité, comme le droit du travail ou le droit de grève (allant jusqu’à criminaliser ces comportements, quand la plèbe se fait trop résistante), l’exaltation du clinquant vulgaire et du kitch. C’est lui qui marchandise chaque aspect de la vie.

    Le tissu social s’est désagrégé à la vitesse de la lumière ces 30-40 dernières années. La solidarité, ou en tout cas les relations que les gens entretenaient entre eux aussi. Il y a peu, en file indienne dans une grande surface, sans vraiment de casserole sur le feu, j’ai fait plaisir à une veille dame les bras chargé de course, en lui cédant ma place. Elle en a pleuré. M’expliquant qu’elle avait perdu l’habitude de la gentillesse. Sans doute était-elle à fleur de peau comme on dit, d’ou les larmes, pas nécessairement en rapport, mais ça m’as fait réfléchir au monde qu’on nous propose, et aux valeurs qu’il porte.

    C’est pour ça que je viens ici, le plus souvent possible, pour me persuader que tout n’est pas perdu, et qu’il y a encore des gens humains tout simplement, comme la talentueuse auteur(trice?) de ce site, qui arrive a poser des mots tellement justes sur un quotidien si sombre.

    Réponse
  35. ça me fait très plaisir de lire ce qu’écrit sur la solitude la camarade Pupuce aux commentaires 25 26 et 31

    l’idée forte est celle de ce mépris commun de la solitude, comme du célibat, qui passe dans les moeurs communes pour une tare.

    et sur laquelle croyance joue le capitalisme pour renforcer son pouvoir sur le monde en amplifiant les conditions à la fois de création de solitude autant que de sa misérabilisation dans l’esprit des gens autant que dans les ignobles réponse qu’il induit chez les gens à pratiquer à son égard : à la fois le rejet du profil des "solitaires" sans réseau professionnel lors d’embauches, à la fois le rejet du solitaire par les gens dans le contexte de la rencontre fortuite.

    je n’ai pas pensé à la lecture du texte d’agnes qu’elle avait eu un certain mépris pour cet homme qui a effectivement eu le courage de l’aborder.

    il n’en reste pas moins que les termes employés puissent avoir pu être interprété comme tel : moi ça ne me serait pas venu à l’idée de comparer l’attitude de cet homme à celle d’un animal au connotation méprisée dans la culture environnante

    la question que je me suis posée, c’est de savoir qui de l’homme ou d’agnes réinvestissait inconsciemment cette culture environnante de sorte de donner l’impression de s’humilier dans sa démarche.

    je parle souvent de mon célibat et de ma solitude qui ressemble beaucoup à ce que décrit pupuce. bien qu’évidemment je n’aie jamais eu de compagne donc d’enfant.

    je sais pertinemment que je provoque le mépris en le faisant : d’une certaine façon, en le faisant j’agresse les valeurs environnantes en disant aux gens susceptibles de me mépriser que ce sont des connards s’ils me méprisent pour mon célibat et ma solitude. mais je ne peux pas vraiment faire autrement si je veux réifier ma contestation de la culture environnante, ses valeurs morales que je récuse.

    autrement, ben dans la pratique, effectivement j’ai pu constater de longue date ce que dit pupuce à propos de l’utilitarisme des réseaux d’amis quand on est dans la merde : non seulement ça ne marche pas comme ça, mais en plus c’est très insatisfaisant à vivre moralement quand on s’aperçois qu’on ne garde contact avec quelqu’un que parce que ça peut toujours servir : quand on sent ça, c’est qu’on s’emmerde profondément avec le copain en question.

    en revanche oui, mettre un rateau à quelqu’un c’est se priver de quelque chose : la découverte tout simplement de la vie.

    ça veut pas dire non plus que quand on rencontre quelqu’un on ne soit pas capable d’avoir l’intuition de ne pas avoir grand chose à y découvrir : mais je tente toujours.

    Réponse
  36. @ Jojo en 22 : Si votre installation en Afrique ne vous donne pas satisfaction, et que vous revenez en France, essayez le Nord. Y’a pas le même soleil qu’au Burkina Faso, mais au moins, ici, il y a du lien entre les gens. On se parle entre voisins, voire entre passants, même parfois avec des inconnus (si, si, c’est vrai) et tout est bon pour discuter quelques minutes sur un bout de trottoir, parfois sous la pluie; on ne laisse jamais une personne seule l’air perdu avec son plan de ville à la main, on fait un minimum gaffe à son prochain, et j’aime ça. Je ne suis pas du Nord, c’est le boulot qui m’y a conduit, mais le boulot n’arrivera pas à m’en faire partir car maintenant le Nord c’est chez moi.
    Alors bonne vie sous le radieux soleil d’Afrique, et sinon, bienvenue dans le Nord…

    Réponse
  37. Je sais que c’est un peu difficile en ce moment, mais moi j’aime particulièrement le tag "bonheur" dans les billets d’Agnès (6 septembre le dernier, j’ai vérifié…)

    Réponse
  38. @Yenayer : tu dis " @Aldo : La phrase de Comte Sponville est un piège. Si le capitalisme est Amoral alors il ne peut pas être condamné … Nous n’avons qu’à l’accepter. Le capitalisme, en marchandisant tout est immoral..donc condamnable et surtout pas souhaitable."

    En fait , la thèse soutenue dans "le capitalisme est-il moral ?" est légèrement différente. Il est a-moral car il ne se situe pas dans ce plan là (celui des valeurs de la société). La question n’est pas qu’il soit condamnable ou pas, ça veut surtout dire qu’on en peut pas attendre de lui qu’il s’auto-limite au nom de la morale, car ce n’est pas dans sa "nature". Ce qu’on peut faire ou pas, ce qui est acceptable pour nous en tant que communauté humaine, c’est le boulôt des politiques de le définir, et de veiller à ce que le capitalisme ne dépasse pas les bornes.
    En fait, André Comte-Sponville démontre brillamment qu’on ne peut pas faire confiance à "la main invisible du marché". Que les codes de déontologie du Medef, et autres chartes internes de responsabilité sociale des entreprises c’est de la foutaise (surtout quand elles sont cotées en bourse). Et que rien ne remplace la loi pour réguler tout ça.
    Malheureusement, à chaque crise, on nous explique qu’il vaut mieux laisser les professionnels de la profession faire leur petit ménage entre eux et ne surtout pas faire intervenir le grand méchant état brideur de croissance. Et rien ne change, jusqu’à la crise suivante.

    Enfin bref, c’est un bouquin à lire.

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  39. Je n’ai jamais été vraiment seule. J’ai vécu seule quelques années, mais ça me convenait parfaitement, étant, par ailleurs, très bien entourée (amis, amour, copains). J’ai beaucoup apprécié la liberté de mouvements que la vie seule me permettait, mais je n’ai jamais vécu la vie en couple comme une grosse contrainte. Je peux comprendre qu’on puisse aimer la solitude… mais nous n’en restons pas moins des animaux sociaux.

    Après, le fait de ne pas être seule n’empêche pas de sentir parfois terriblement seule. Parce que tout ne se partage pas, parce que tout ne se dit pas, parce que nous sommes parfois le siège d’angoisses incommunicables et que nous sommes immanquablement seuls pour nous débattre avec nos doutes, nos questionnements.

    Maintenant, je me méfie des discours qui glorifie telle ou telle situation. Un peu comme le chômage, justement. Par définition, il est toujours subi, c’est juste qu’à moment donné, il est rassurant de penser que c’est un choix, pour ne pas s’avouer qu’on n’a finalement aucune prise sur le déroulement de sa propre existence.

    Réponse
  40. "un animal (chien perdu sans collier) au connotation méprisée dans la culture environnante"

    En effet, le mépris, voire la négation d’exister individuellement sont "culturellement" portés sur ce symbole alloué aux libertaires par la bourgeoisie hiérarchisée en place, dont les convictions sont âpres à forger ses propres chaînes et colliers sur la liberté d’autrui.

    La liberté anarchique (c’est à dire sans leur bonne volontée mesurée) les effraie par ce qu’elle montre d’acquis individuels induits avec la prise en main de nos responsabilités, sans contrepartie de pouvoir ni de "marchandisable".
    Le prix, la règle nous nous les faisons nous-mêmes quotidiennement sans appauvrir ni les hommes, ni la Terre.

    Il suffit d’adopter un tel chien comme il est, rusé, fraternel et un petit peu fugueur, pour y trouver l’étendue des idées libertaires anarchistes que nous possédons en vrai.

    Amitié, Jojo et Toutou 🙂
    http://nsm01.casimages.com/img/2009

    Réponse
  41. post 32 :
    https://blog.monolecte.fr/2011/

    "D’une manière générale, j’ai tendance à penser que du moment que vous payez quelqu’un pour entretenir une relation dont toute la valeur est liée à la spontanéité, vous êtes nécessairement dans une forme auto-mythification."

    Plutôt d’accord. 🙂

    Pour avoir eu l’occasion de fréquenter ce milieu par la marge, pour ce qui est de la prostitution libre, je n’y ai rencontré en fait que le décharnement rapide de la personnalité, à l’égal de la figure de ces modèles anorexiques déïfier par la publicité.

    Réponse
  42. C’est bien dit, comme d’hab. C’est un reflet cruel, mais bien réel, d’une société qui a évolué, de la solidarité construite autours des acquis arrachés de haute lutte, vers celle du consumérisme de masse, mais très individuel. Avec la technologie, on a développé de formidables moyens de communication, et on n’a jamais eu autant de mal à communiquer. Ou alors dans le virtuel. Les amis sont des amis “facebook” : en Angleterre, une femme annonce son suicide à ses 1000 “amis” de la toile, et personne n’a empêché son geste…
    <mode vieux con>Je ne sais pas si c’était mieux avant</mode vieux con>, mais il est clair qu’aujourd’hui, on subit. Pour plein de raisons, dont la principale reste bien le capitalisme débridé, qui nous a consciencieusement appris à nous regarder le nombril. Maintenant, on gémit, on examine sa solitude dans le brouhaha, et on ne se rebelle même plus.
    C’est un peu pour cela que j’écris. Tant qu’on sera autorisé à le faire…

    Réponse
  43. "Maintenant, je me méfie des discours qui glorifient telle ou telle situation."

    Et si non ? Qu’est-ce que tu as y perdre toi-même ?
    Qu’avons-nous donc à perdre à offrir des blancs seing dans nos vies et nos rencontres ?

    Peut-être cette solitude que l’on accroit subie ?

    😉

    Réponse
  44. On peut louer le style, on peut prendre la dimension de l’idée générale et ne pas en considérer le détail et considérer que c’est un billet humeur. Dans ce cas je ne serai pas intervenu. Mais il se trouve que le mot "chien" pour désigner un homme effectivement aux abois ne m’est pas étranger. Chien s’appliquait, il y a plusieurs années, aux hommes qui cumulaient les conquêtes et dont on disait qu’ils faisaient souffrir les femmes. Il était le pendant exact de "chiennes". Je trouve ce renversement du mot assez intéressant. Le mépris s’est déporté sur l’être en souffrance. Toute une époque balayé de fascismes… Comprend qui peut (Bobby Lapointe)

    Réponse
  45. Je ne sais pas. Je raconte ce dont je me souviens. J’écris chien à cause du regard implorant, lequel avait cette expression que l’on retrouve précisément chez les chiens qui quémandent (ou le chat de Shrek quand il veut attendrir). Donc, j’écris chien sans jugement de valeur. Je dis qu’il a la trentaine bien conservée, parce qu’il est visiblement plus âgé que moi, mais ce n’est pas quelqu’un qui souffre d’un physique désavantageux. On pourrait se dire : le gars est seul parce qu’il ressemble à Quasimodo ou que je ne prends pas de café avec lui parce que je ne le trouve pas à mon goût. Ce n’est pas le cas. Ce que je raconte, c’est qu’il me touche, mais il ne me paraissait pas opportun à ce moment de commencer quoi que ce soit avec lui.

    C’est intéressant cette idée qui remonte des commentaires, comme si je lui devais quelque chose parce qu’il est en demande.

    Réponse
  46. Vous prenez soin de préciser qu’il a la trentaine plutôt bien conservée. Pourquoi ce détail? Pour nous convaincre que l’auteure n’est pas d’un genre fort répandu pour lequel la souffrance humaine est une abjection morale si elle ne paye pas?

    Réponse
  47. L’idée est plutôt qu’il y a généralement une telle souffrance que la souffrance de l’autre devient une abjection morale si elle ne paye pas. Le mot "chien" ne désigne pas un homme. je ne méconnais pas les femmes… Il m’est indifférent que vous, une autre, consentiez à lui donner ce qu’il semblait demander. Je suis à la fois plus ambitieux et plus simple.

    Réponse
  48. @46
    "C’est intéressant cette idée qui remonte des commentaires, comme si je lui devais quelque chose parce qu’il est en demande."
    Idée avec laquelle je suis en total désaccord.
    Ce serait une sorte de charité affective.
    Déjà la charité en soi établit un rapport de domination. Par les temps qui courent , la charité est malheureusement une nécessité, un "mieux que rien" pour que certains ne crèvent pas.
    Je trouve que votre attitude a été honnête, digne et respectueuse de cet homme.

    Le capitalisme aime et favorise la solitude : "diviser pour régner". Pour fonctionner, il a besoin que les opprimés ne se lient pas, fut-ce affectivement … car un lien affectif, même rudimentaire, crée un lien social … et donc une force.
    Mais le lien affectif doit être désiré, pour soi et pour le lien social qu’il engendre.
    Je ne manifesterai jamais avec le FN contre les OGM en plein champ, même si sur ce point précis je suis d’accord avec eux

    Réponse
  49. cette idée qui fait remonter des commentaires : c’est celle effectivement que l’on doit quelque chose à l’homme en tant que femme, que l’on doit quelque chose au client en demande parce que le client est roi..

    je reviens après avoir repensé à la question du terme employé : ayant déjà vécu ce genre de scène, effectivement ça m’a rappelé des choses.
    tout d’abord, l’individu donne piteuse mine, il larmoie, il est probablement honteux de s’humilier de demander quelque chose etc…
    l’un de ceux qui ont eu ce genre de démarche à mon égard, c’est emporté en me disant à la fin "quoi, merde, je m’humilie pour te montrer de l’intérêt…
    une autre m’a répondu : les vrai hommes sont moins exigents…
    etc…

    bref, ce qui m’a insupporté chez ces exemples c’est que d’eux même ils réinvestissaient des valeurs sexistes et dominatrices pour me les faire pratiquer
    et donc me placer en position de leur faire la charité et d’être en domination leur devant attention…

    un autre m’a répondu, à la suite de mes remarques lui expliquant que pour faire quelque chose de ma solitude et guérir de la dépression, je pratiquais des activités de type bibliothèque municipale… : ben oui je vois… puis avec un petit rire… c’est des trucs vachement sains tout ça… c’est pas excitant…

    je suis convaincu de DEVOIR du lien social, mais pas n’importe comment. j’aime pas beaucoup les humains, pas en eux-mêmes, mais à causes de leurs ou certaines valeurs et comportements qu’ils pratiquent.
    quand ils ne pratiquent pas ces valeurs ou comportements que j’excècre, là je peux commencer à les aimer…

    Réponse
  50. En fait, j’étais juste en train de faire mes courses, un jour d’août, alors que j’étais étudiante à Paris. Quand un inconnu vous aborde ainsi, c’est presque comme une effraction. Il déboule dans votre vie en klaxonnant et vous y demande une place. Je ne me suis pas demandée si j’avais la bonne attitude ou si je réagissais bien. J’ai juste réagi avec mes tripes. Dans un premier temps, j’ai eu le réflexe de le jeter, comme on fait souvent face à une drague agressive, et puis, j’ai pris sa détresse en pleine gueule et j’ai décidé de prendre un peu de temps pour lui. Mais cela n’impliquait pas nécessairement de lui ouvrir mon lit.

    Réponse
  51. ben vous savez Agnes, la tactique qui consiste à leur répondre oui de façon très avenante, de passer du temps avec eux, ou elles, à discuter, tout en gardant une distance calculée de façon à permettre l’observation patiente… bref, de leur offrir vraiment l’occasion de rencontrer quelqu’un, je pratique ça souvent : ça les fait fuir, femmes comme hommes.

    la bonne question, c’est celle de savoir qu’elle est le rapport au désir d’entrer dans le lit de l’autre. j’ai de bonnes raisons de savoir que dans nombre de cas, ce qui fait fuir mon ouverture, c’est que… j’ai pas de lit à ouvrir à l’autre.

    au delà du rapport au "lit", il y a le rapport au besoin de liens de tendresse. et là c’est beaucoup plus ambigue : je deviens vite un allumeur, au sens où il semble que j’offre de la tendresse autant que je mette de la distance à l’offrir. ça les met probablement dans une situation d’incertitude insupportable… et moi aussi réciproquement.

    donc voilà hein, vous culpabilisez pas

    la question du rapport au lien tendre, à la place de la tendresse, par delà la sexualité, la volonté de puissance, est délicatement imbriquée avec les conceptions culturelles ayant construit chaque personne. or, on ne sait pas qui on rencontre. il faut du temps pour le rencontrer, le découvrir. c’est prendre le risque d’une multitude d’espoir et de possibilité de déception… que beaucoup de gens fuient par crainte de la souffrance affective autant que par l’étrangeté d’une tendresse non conformiste.

    par là même, ça montre la stupidité autant que l’ignominie des propositions de prostitution déguisée telle que celle du site qui a motivé le sujet central de votre article. comment conçoit-on les rapport sociaux dans ce monde et comment propose-t-on d’y répondre.

    par du superficiel, du vite réalisé, du vite consommé

    laissant la frustration de lien profond, solide, réellement solidaire, totalement frustré, générant incompréhension, souffrance, stupidité en face de l’autre en tant qu’étranger à découvrir

    tout ça nous fait remonter à l’anté-chrétien

    quand Jésus dit aimez vous les uns les autres, il dit avant tout connaissez-vous les uns les autres
    et par ailleurs il est parfaitement capable de piquer des colères redoutables en chassant les marchands du temple avec un fouet !

    mais bon, c’est Jésus
    et je suis pas croyant en dieu

    Réponse
  52. Agnes :
    "cela n’impliquait pas nécessairement de lui ouvrir mon lit."
    Paul :
    "savoir qu’elle est le rapport au désir d’entrer dans le lit de l’autre. … au delà du rapport au "lit","

    Ben justement, le rapport des uns aux autres est bien "fondé" sur le sexe. Le sexe animal, le sexe vivant.
    Ensuite se greffent multiples points dont le détail n’a d’égal que leurs saveurs propres et d’importance que secondaire (ment) à soi-même.

    Je trouve dommage que cette bienheureuse constante humaine à la sexualité se trouve ici (encore) éludée par le voile opaque de la suggestion et mise à l’écart de manière tranchée.
    Au contraire, refusons-le ce voile, cette burka "culturolisée" * , cette boue amère d’irrésolus sur nos angoisses et préservons l’absolue nécessité des valeurs primales du vivant : Naître Aimer & Mourir, tout ensemble.
    🙂

    Cette remarque est proposée en regard de l’évolution des connaissances, depuis le temps de l’amour courtois jusqu’à pervers pépère freud, pour le moins.
    "Pouf pouf, observons deux papillons." P Desproges
    Hop !

    *culturolisée = culture sclérosée, qui n’appartient plus au vivant. 😉

    Réponse
  53. Joël : vous dites que le rapport des uns aux autres est bien fondé sur le sexe

    ben… oui et non.
    l’instinct de conservation d’abord, l’instinct de reproduction ensuite.
    je veux dire par là que sans activité liante et permettant d’assurer les bases de la conservation collective et individuelle, donc nourriture, logement, solidarité collective, la reproduction ne mène qu’à la mort de la progéniture comme des parents.
    or
    ce qu’on constate, c’est que les cultures, fruits d’expérience des générations collectives, ont oublié bien souvent se rapport fondamental à l’instinct de conservation qui fait que le fondement de la collectivité, c’est l’économie de ses activités permettant par la suite la reproduction, la continuation…
    le rapport affectif est ce liant qui permet la solidarité collective et assure à l’individu comme au groupe sa pérénité
    or
    l’oublie de ce fondement de liant affectif et du rapport à l’autre fondé sur le rapport à la douceur du geste et à la tendresse, conduit à l’essentialisme sexiste imbéciles qui fait que le sexe devient unique préoccupation puis instrument de domination des uns sur les autres.
    bref : les cultures oublient quelque chose du fait de leur établissement inconscient sur un confort déjà acquis par l’expérience des groupes.
    et ça génère de l’individualisme qui devient unique préoccupation égoïste et expression de volonté de domination.

    alors que
    le liant affectif, la reconnaissance de l’autre, la construction de la tendresse, de la douceur pertinente de l’un à l’autre, nécessitent de la précaution, de l’observation, du temps, de la patience
    et que sans ça
    il n’y a pas réponse à ce besoin fondamental de solidarité, de confiance des uns aux autres
    il y a faux amour
    le sexe n’est pas l’amour
    le sexe n’est pas affection
    le sexe ne préjuge rien des aptitudes précises de chacun dans le monde
    le sexe ne prédétermine pas à la réalisation d’une fonction pertinente, en dehors de ses fonctions biologiques.
    or
    les cultures prétendent le contraire et le mettent en objectif à atteindre
    ce sont des mensonges géants aux pieds d’argile

    Réponse
  54. Qq commentaires qui fustigent l’attitude de l’auteur face à "l’Homme Seul".

    En attendant, je trouve que pour que l’on puisse porter ces jugements, il a fallu que Mme Maillard expose les faits honnêtement. Rendons lui ce mérite.

    Quand à la prostitution, je pense que le sujet est trop imbriqué dans la structure de nos sociétés pour être juger en terme de bien ou mal, encore moins de morale.

    En termes éthiques, d’accord, un jugement définitif peut être porté sur le sujet, entre l’individu et lui-même.

    En terme de morale… Si la morale refuse la prostitution… Je crois que j’ouvrirais des bordels…
    Ah non, problème d’éthique…

    La prostitution est immorale? Qu’importe, les jugements normatifs sont inculqués à l’école et l’éthique permet une régulation, sublimation, acceptation réciproque des "déviances"… qui rendent la morale inutile…

    Quand au rapport capitalisme/déshumanisation…

    Peut être faudrait il cesser d’utiliser les termes "capitalisme" ou "libéralisme" car on en a rarement été aussi éloigné.

    Quand au rapport morale/ capitalisme, la morale s’attache à un groupe et une époque donnée.
    je pense que les "ultra riches" qui tiennent le monde par les [ au choix ] forment un groupe homogène, dans une époque actuelle aux normes perturbées, mais toujours définies par la caste dominante. La mafia d’état est donc en soi LA morale dominante.

    Sérieusement, la morale de l’opération plomb durci s’analyse différemment des deux cotés du mur…

    C’était donc un texte certes un peu "à la hache", mais qui présente toujours le mérite d’exprimer un sentiment répandu, de nous réunir autour d’embryons de "morale" propre au groupe que nous n’arrivons pas à former.

    Merci, Mme Maillard, pour votre temps, votre honnêteté, et votre persévérance.

    Réponse
  55. "les cultures prétendent le contraire et le mettent en objectif à atteindre"
    Euh paul… C’est l’inverse, la culture sociale développe la contrainte sur le sexe.
    La première est d’en nier l’essentiel, le rapport amoureux aux autres (le lien).
    La seconde est celui de le détruire comme elle détruit tout ce qui nous identifie communément.
    Les lois et les tabous sont des contraintes sur le sexe même, non sur son aboutissement.
    C’est le fruit à y répandre qui est glorifé, pas la sexualité qu’on y met !

    =======================

    "l’instinct de conservation d’abord, l’instinct de reproduction ensuite."

    La vie est conditionnée à la mort, c’est l’instinct de conservation. Ensembles ils provoquent l’instinct de reproduction.
    Cela ne nous appartient pas à proprement parler, cela appartient à notre espèce et la définie.

    Par contre, le sexe, la sexualité sont conditionnés à nous-même.
    Ils nous dessinent clairement, à nos yeux et aux yeux de tous, jusqu’à prétendre à en conditionner les fruits éventuels à l’image de nous-mêmes plutôt qu’à la réalité de leurs individualités.

    Le sexe est notre symbole individuel. Il est la source de nos angoisses, la richesse de nos exploits et la valeur cognitive de notre existence. Il est nous-mêmes. Seul.
    Par exemple, c’est le sexe qui lie le renard et la rose individuellement au Petit Prince et non leur instinct de reproduction, ni plus encore un instinct de survie. Je vous raconte pas la fin !
    Toute l’existence de l’être (l’individu) débute par et est recluse dans sa sexualité !
    Ainsi, c’est par le sexe que les sociétés hiérarchiques parviennent le plus radicalement, avec les tabous sexués notamment, à contraindre et à soumettre aux règles les individus.
    Refusons !
    De vivre et distinguer notre sexualité nous permet de développer notre singularité et d’étabir notre liberté.
    Et même d’en jouir, ajouterons les plus coquin(e)s .

    Tchap ! 😀

    Réponse
  56. à joël
    je pense que j’ai pas du être très clair dans mon baratin du fait de l’avoir rédigé rapidement et donc de sauter pas mal d’étapes pour contextualiser ce que je dis.

    y’a deux façons d’analyser, indépendante phénoménologiquement, la question du sexe et de ce que l’on désigne par instinct de conservation et reproduction
    une façon biologique
    et une façon culturelle

    le problème, c’est que la façon culturelle "pollue" tout regard sur le biologique

    les cultures projetent leurs finalismes sur le biologique

    or le biologique n’est pas finaliste

    ensuite
    votre conception du sexe, est une conception culturelle, différenciée de la conception dominante que vous contestez.

    moi pas : je veux dire que je ne suis pas issue, pour des raisons très particulières à ce qui m’a construit, aux schèmes de cette culture, que non seulement je conteste, mais dont je conteste les contestations qui en sont des différenciations.

    par exemple, votre interprétation du petit prince, toute allégorique qu’elle est n’a rien avoir avec les fondements de la mienne.

    etc…

    ensuite, il découle qu’effectivement vous n’avez pas compris ce que je disais ou désignais par
    "les cultures prétendent le contraire et le mettent en objectif à atteindre"
    les cultures sont des totaulogies qui prennent la fin pour la cause
    les cultures prétendent toutes à l’essentialisme du sexe tout en mettant le sexe comme à la fois cause, justification et finalité à atteindre, à savoir que pour avoir une identité dans ces cultures il faille incarner, adhérer, croire, s’identifier, à des modèles sexués : on n’identifie pas un individu par ce qu’il manifeste d’expression de sensibilité, d’aptitude particulière etc… on lui attribue des qualités sur l’unique reconnaissance de son sexe, puis d’autres critères tout aussi niant de sa personne comme l’âge, la couleur de la peau etc…
    et après
    si l’individu manifeste dans les faits autant que dans son expression des divergences avec ces projections culturelles : il lui arrive différentes sortes d’emmerdes pas toujours heureuses.

    vous même, votre conception du sexe montre que sans elle vous ne concevez pas votre identité
    alors que comme simple organisme, vous êtes capable de beaucoup d’autres choses, d’expressions, de réalisation, par simple effet de votre rapport sensori-moteur au monde.

    Réponse
  57. "votre conception du sexe, est une conception culturelle, différenciée de la conception dominante que vous contestez."
    Se libérer, c’est aussi s’acculturer profondément pour découvrir, développer, redistribuer les valeurs imposées et établir une culture qui nous soit propre, digne et responsable.

    "votre conception du sexe montre que sans elle vous ne concevez pas votre identité"
    Bien vu !
    Oui, car c’est la primale certitude indéfectible que nous possédons individuellement pour ternir les vanités du reflet social imposé (avec ses torts et ses raisons), pour nous connaître nous-mêmes et pour nous bâtir.

    Yep ! LOL

    Réponse
  58. quand on voit le nombre de commentaires, et les réflexions déployées, on peut se dire qu’on touche là, un point central, un noeud gordien dans ce qui nous constitue avec la relation à l’autre et aux autres. En ce sens ce billet est salvateur. On sent ici et là des rancoeurs (dans certains commentaires), des vraies valeurs (dans d’autres), des réflexions équitablement poussées…
    La vérité c’est que le capitalisme, quelque part, détruit véritablement la cellule familliale, de plus en plus, et le lien entre les individus. "Le sexe perd face aux soucis" rappaient les gars d’ IAM, et c’est vrai. Si j’extrapole un peu, je dirai que beaucoup de gens sont dans une détresse affective et morale. Et s’accrochent donc à la première relation venue : ils sont heureux un temps…mais quand la rupture vient (et elle arrive), tout ce vide ressurgit décuplé.

    C’est bien de ça qu’il s’agit : la dépendance affective liée à un manque d’amour dans l’enfance… lequel manque d’amour, parce que nous sommes dans une société qui en demande toujours plus aux parents… à ceux qui sont "le nez dans le guidon". Et que ladite société marchandisant tout, de plus en plus, elle prend aussi ça à son compte : regardez les sociétés telles Casino qui, tous les 5 ans en moyenne, ou lorsqu’elles veulent mater un salarié un peu trop "remuant", le placent dans une situation dramatique : la mutation comme suele option pour garder son boulot. Ceux qui acceptent sacrifient leurs liens sociaux (où on le leur fait croire…); ceux qui refusent leur moyen de subsistance (licenciement=mort sociale en fin de compte…)

    Tous ces gens qui cherchent à combler ce VIDE qu’ils n’ont pas reçu dans l’enfance, c’est absolument terrifiant. Toutes ces souffrances, que je soupçonne entretenues par le système (auto entretenues en fait! car ça arrange pas mal de monde)

    J’en ai fait partie, un temps…par mon histoire personnelle, j’ai vécu des choses assez difficiles étant enfant, notamment l’absence totale d’amour parental… J’aime à croire que je m’en suis sorti (après des années de dépendance affective= donc de souffrance, de rancœurs, de peurs…) parce que j’avais des chances, à la base (=des facilités intellectuelles et de l’énergie à revendre qui ont initié en moi cette volonté de vaincre ces démons intérieurs..). J’ai aussi trouvé des moteurs (la spiritualité, la musique, l’écriture) qui sont extrêmement "remplissants" (je sais pas comment le dire autrement) et qui m’autorisent à penser que je peux m’aimer, avant de tenter d’aimer quelqu’un d’autre. Et c’est ce qu’il faut réaliser!
    Mais comben restent sur le bord de la route?

    Les prostituées "expérimentées" le disent bien : cette monstrueuse demande d’affection, de la part d’énormément de clients, qu’elles doivent gérer chaque jour.
    Il faut arriver à comprendre toutes les situations qui nous en ont fait arriver là : le commentaire de la personne sur les relations au Burkina Faso (pardon à elle je ne me souviens plus de son nom et j’ai la flemme d’aller le chercher, il y a trop de comm’s!) sont édifiants : c’est la même chose pour les personnes âgées, en Europe et là-bas.
    Là bas ils n’on rien, mais les vieillards sont considérés comme des sages, et finissent leurs jours entourés par la communauté, les enfants et petits enfants, parce qu’on estime qu’ils ont quelque chose à transmettre… Regardez ce qu’on en fait ici, de nos "vieux"? Comment on les considère, comment on les traite, comment on les relègue dans des mouroirs? C’EST LE MÊME PROBLÈME, le même étouffement d’un système économique qui en fin de compte, broie les individus et ce qui nous constitue.
    C’est en tout cas ce dont je suis intimement persuadé : "les faits sont têtus" …

    encore merci Agnès (le pourquoi du mot "chien", moi je m’en fous en fin de compte : Toi seule sait pourquoi tu as employé ça et pas un autre mot 😉 )

    Réponse
  59. Ma chère Irène, je ne suis plus passionné par les cons

    Réponse
  60. euh… c’est qui Irène ?

    Réponse
  61. "le commentaire de la personne sur les relations au Burkina Faso"

    Ce lien de Jojo est au Post 22, là :
    https://blog.monolecte.fr/2011/

    Il m’a également interpellé par son évidence. 🙂

    Réponse
  62. La plus furtive de mes rencontres ? Disons, sur le trottoir étroit de la rue principale d’une ville du Massif Central nommée comme un écrivain pour qui – son écriture exceptée – j’ai encore les sentiments les plus contradictoires. Et tellement furtive que je vais peiner à la décrire.
    (…)
    De loin je vois venir, trottinant devant son père, un jeune garçon (dans mon souvenir, aux environs de l’âge dit de la sagesse, et rien d’autre à pouvoir écrire sur son aspect). Je les regarde machinalement, ne serait-ce que pour ne pas les bousculer en les croisant. Et, arrivé presque à la hauteur du premier marcheur, j’entends monter un bonjour bien claironné. Mais il a déjà filé, surpris je n’ai pas eu le réflexe obligé de lui rendre la pareille. Son père arrive à la suite du coureur de vie, et me vote un regard que je crois comprendre comme double : surprise presque inquiète devant cette hardiesse, mais approbation de ce qui n’est peut-être qu’une politesse sur trois pommes. Seul lui saura (peut-être) à mon demi-sourire éberlué que j’ai apprécié cette courtoisie météorique. Et les passants-croisants de s’éloigner vers leurs affaires du jour comme les bonheurs de même, personne n’a marqué le pas.
    C’est seulement une heure après, au repos caféiné d’un bistrot à l’ancienne quasi-vide serti dans une bastide grise aux rues silencieuses, que ma folle du logis, l’indissociable associée de ma mémoire, m’a fait sortir mon vieux cahier, mon bic bleu et mes regrets. J’aurais aimé parler au papa. J’aurais aimé savoir si ce salut s’adressait, plutôt qu’à moi, à telle personne de leurs amis fleurie de la même barbe, ou si c’était seulement le fait poli d’un petit bout de monde qui, bien à l’abri dans l’aura protectrice de son père, se risquait à dire le bonjour aux passants, avec en lui comme en moi un goût pour la découverte. D’un petit homme, déjà, sachant d’instinct imiter les loups en meute pour qui la survie passe par une solidarité sans faille, solidarité exprimée à chaque rencontre par un rituel de salut pour s’entredire qu’ils existent.
    Inconnus faits pour le rester (d’ailleurs, qui sait si une halte bavarde n’eût fait s’envoler le charme ?) nous étions cependant repartis, moi en tout cas, avec un degré de plus au thermomètre.

    Réponse
  63. Si je ne m’abuse, Lacan disait que "le désir de l’autre angoisse ", on peut comprendre qu’en plein mois d’Août, à un jeune âge, vous ayez eu un peu " les boules " devant le désir incommensurable de cet homme plus âgé que vous qui visiblement paniquait grave. Il était "incomblable" de toute façon et son manque était inouï. Aucun mépris de ma part vis à vis de ce dernier bien évidemment car "il nous parle" qu’on l’entende ou pas. Lui et tous ses semblables, hommes ou femmes – Malaise dans la civilisation – Il faudrait bien être présomptueux oui, pour ne pas croire qu’il a quelque chose à dire au delà de son état – On ne peux pas non plus caricaturer en disant qu’il avait envie de " tirer un coup " – Il tirait plutôt la sonnette d’alarme pour lui -même – Plutôt cool que vous lui ayez parlé – Le problème c’est que les gens vont chez le dentiste quand ils ont mal aux dents mais ne vont pas voir un Psy quand ils ont mal partout – Qu’il n’en peuvent plus. Littéralement. Depuis Freud, on fait mieux qu’un rayon fromage tout de même, pour en parler –

    Votre article fait réfléchir, c’est à dire sentir. Mais il est vrai aussi que sur certains points mon coeur balance entre vos vues et celles de
    " Pupuce " – Il y a bien quelque chose par la solitude qui s’exprime aussi comme attitude réfractaire à toute cette connerie ambiante. On ne la choisit pas nécessairement consciemment. Un jour elle vient. Tout simplement. Ce n’est pas un confort, c’est une attitude qui vient comme par effraction. Pas de gloriole là dedans non plus ce serait rater le coche. Il y a comme un pas de côté. A chacun de lui donner son sens pour lui-même.

    Quelque chose cependant me gêne considérablement "le Monolecte" dans votre article, mais évidemment je suis un mec et vous me rétorquerez que je ne peux pas comprendre : ce cliché de " l’homme prédateur " – cet amalgame de plus en plus agaçant : " Tous les hommes sont "… ce truc qui les met tous à la même enseigne. Je trouve ça foireux. Je crois que ce cliché va devenir de plus en plus foireux. Par contre je suis d’accord avec vous. Le capitalisme financier qui vient d’annexer tous les territoires comme jamais dans l’Histoire
    ( et qui vient d’être renfloué par ses propres "fashion victims" : les contribuales post-citoyens ! ) tend à dissoudre tous les liens
    " antiques" ou " modernes " pour les reformater selon ses propres vues sonnantes et trébuchantes. Le web est à la fois une merveille puisque l’écriture a été remise au goût du jour mais il faut bien s’avouer que c’est une incroyable mise à distance des corps réels- Tout le monde est sur son clavier à taper comme des malades mais " au dehors " tout le monde se chie sur la tronche ou s’indiffère avec superbe. De ça aussi " pupuce " en parle et c’est bien vu. Il me semble que la notion de " Liberté "est comme un horizon tangible qui s’éloigne à mesure qu’on avance et que le système bouche un à un " tous les trous". Pour notre soi-disant plus grand bonheur, il va sans dire.

    Merci le Monolecte de nous réveiller de nos propres torpeurs et d’engager la conversation. Philippe Solers a raison. Il nous faudrait renouer avec le XVIII ° siècle, celui précisément des corps en conversation jubilatoire. Mais c’est pas gagné, hein ?! Pas complétement. Dans les deux cas, on doit avoir quelque chose à dire.

    Réponse
  64. "Je n’ai jamais été vraiment seule. J’ai vécu seule quelques années, mais ça me convenait parfaitement, étant, par ailleurs, très bien entourée (amis, amour, copains)."

    parce que je le veau bien ? Moi la fine narcisse à l’aise partout.

    Eh bien trouvez la solitude absolue à moins 40°C, sans amis, sans langage, sans amour, sans copains, celle qui nous interroge sur lalangue de la maigre vie.

    Réponse
  65. Ce qui fait un peu gerber, c’est ce côté moi je me démerde, je suis cool et j’ai fait socio, donc je fais présentation de mes trébuchements, mais je maîtrise à donf au fond. Même si je me plains, c’est juste de la mise en scène.

    Et puis le pauvre mâle en fin de course, on lui adoube un peu de sainteté pour se revêtir
    d’un minimum de sainteté sociale, l’hiver n’est pas loin…

    Réponse
  66. siousplait… faudrait demander la visite d’un électricien pour vérification d’un tableau : y’a des plombs qu’ont sauté… surtensions du réseau probablement… mais l’installation obsolète n’a pas résistée…

    Réponse
  67. paul

    t’es drôle Paul, mais bof…les surtensions ne sont pas où l’on croit, croyez moi en ultime recours, je les aient affrontées les surtensions qui se planquent dans les Paul qui veulent faire comique sinistré.

    Un Ricard pour la route, le Paul ?

    Réponse
  68. non merci
    je ne bois pas d’alcool

    Réponse
  69. @fao: "Eh bien trouvez la solitude absolue à moins 40°C, sans amis, sans langage, sans amour, sans copains, celle qui nous interroge sur lalangue de la maigre vie."
    Les vagabonds que furent Villon, Diogène, HP Mény ou encore après des années passées dans les géôles staliniennes, Victor Serge, dit qu’il est important de s’occuper en prison. Il écrit. Comme Rouillan.
    Serge rajoute des déténus qu’ils étaient des morts mal morts. Songeriez-vous à le réfuter avec votre argument, implacablement réaliste, des 40°? C’est à dire songeriez-vous à lui reprocher de comparer les détenus à des morts alors qu’ils étaient vivants, sous prétexte qu’il y a bel et bien eu des morts? Sûrement pas, je l’espère du moins, parce qu’il a passé des dizaines années en prison et qu’il était opposant aux dictatures.
    L’auteure de ce blog n’occuperait-elle pas ses journées les plus sombres comme une prisionnière mal enfermée. C’est en parti le sens d’écrire. Ecrire dans prison à échelle planètaire. Ben Ali trouvera toujours un pays pour l’accueillir. Les terroristes de la Fraction Armée rouge n’ont eu aucun aéroport pour les accueillir, pas mêmes les pays communistes. Capitalisme stalinien ou Capitalisme occidental ont un ennemi commun, vous et moi, et Agnès, quand il lui prend de critiquer. Ce qui ne fait pas nécessairement de chacun de nous des alliés….

    Réponse
  70. paul

    "non merci
    je ne bois pas d’alcool"

    Problème de foie ou de foi ?

    Réponse
  71. (réapparition très éphémère parce que là vous êtes partis dans des sphères intellectuelles que je n’ai pas explorées et où je ne dirais probablement que des conneries)

    Juste pour dire que mon message en gros c’était que d’après moi, et je n’ai aucun légitimité ni aucune base d’étude pour le dire mais après tout pourquoi pas, d’après moi donc, les vrais gens seuls dans mon genre, les "chiens perdus", ne sont pas ceux qui vont faire tourner le commerce de loue-toi-une-nana ou autre proxénétismes.
    On se gourre de cible, là.
    Les vrais isolés sociaux, ceux qu’une association a comptés d’ailleurs l’été dernier (trois lignes dans Le Monde, on n’en a jamais reparlé, hop, enterrés les isolés, on vous a sortis juste comme exemple pour montrer aux autres ce qu’il ne faut pas faire, hein, vous n’avez tout de même pas cru qu’on allait faire quoi que ce soit pour vous sortir de votre isolement? naïfs que vous êtes!), les vrais solitaires, apprennent très vite une chose : le respect de l’être humain. Précisément ce qu’on leur a enlevé, en fait.
    Vous noterez d’ailleurs que les apprentissages sont très facilités par le manque de manière générale. Manquer de fric vous apprend direct la valeur de l’argent, n’est ce pas ce qu’on dit aux parents quand ils se plaignent d’avoir des ados qui dilapident leur argent de poche, de les en priver?
    Manquer de contacts humain vous apprend vite la valeur de l’humain.
    Je ne suis pas sûre du tout que la solitude et l’isolement social soient le vivier de clientèle des industries du cul.
    C’est un avis tout personnel mais je ne crois pas que le mec du rayon fromage aille aux putes. Il va au contact, au contraire, il n’a pas cette peur d’autrui qui est me semble-t-il le moteur principal de la relation tarifiée (t’as pas à avoir peur mon garçon, tu paies tu as, point barre, c’est le risque zéro en matière d’échec).
    Moi je préfère me prendre des râteaux géants que payer pour user d’un corps (et/ou de quelques organes annexes genre les oreilles pour entendre la complainte de ma vie. 😉
    C’est rigolo parce que dans cette histoire de relations (au fond c’est que ça, cul ou pas cul ça c’est une annexe) il y a toujours le même réflexe d’économie motivé par la peur au départ. Enfin je trouve.
    Les plus trouillards/économes semblent aller vers la prostitution facilement.
    D’autres sont un poil plus courageux et se contentent de draguer, faire leur vie, divorcer, se remarier, dans le même cercle de connaissances. Souvent c’est la même école primaire, le même village, la même rue parfois (combien ont épousé la fille du voisin…moi je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est le choix de la facilité, le choix de ne jamais avoir laissé la moindre ouverture d’esprit, la moindre disponibilité, à la fille de l’autre rue, si c’est pas de la trouille c’est quoi? tu peux pas dire que tu préfères les patates si t’as jamais bouffé que ça? si? ).
    D’autres c’est la même fac, la même école d’ingénieurs… (non, ex chéri, je ne te vise pas, toi et tes douze mêmes potes depuis 15 ans…15 ans bordel, à n’accepter comme membres de votre club fermé que les pièces rapportées épousées, et encore, en cdd…15 ans à ne faire exception que sur recommandation et preuve d’utilité professionnelle…chevaux abrutis à oeillères avançant droit dans les ornières du chemin de vos pères sans jamais voir le paysage, tirant la charrette de vos prédestinées, tout unis dans l’effort de maintenir ce qui est, creusant le sillon pour vos enfants…l’étalon sauvage vous regarde et vous envie un temps avant de repartir au galop sentir le grand vent…j’ai l’âme poétique ce soir. crevez, charognes. lol. fin de digression.)
    Tout ça pour dire qu’au jeu de l’économie et de la trouille de l’autre je ne suis pas certain du tout que les plus aptes à aller vers la grosse radinerie relationnelle qu’est la prostitution soient les plus solitaires d’entre nous. Limite je dirais même le contraire, en fait.
    Mais si on commence à dire qu’entre deux réunions et trois confcall le cadre trentenaire pimpant prend son scénic avec sièges autos pour la sortie de crèche et fonce au bois se taper un travelo, je crains qu’on n’ébranle sérieusement les fondations des croyances sociales.
    Faudrait demander aux putes, tiens….
    (ah non suis-je bête elles sont comme les solitaires, on en parle mais personne ne leur parle. c’est moi ou y’a un léger souci de logique au royaume du danemark? ;-P)

    Réponse
  72. j’ajoute que d’ailleurs à mon humble avis le mode de prostitution "propre", sous des allures de "location", tout ça…qui se développe ces derniers temps depuis l’apparition du terme "escort" je dirais, accompagné des "loveries", "libertins"….toutes ces nouvelles appellations "soft", "sexy" plutôt que "sexe" tout court et tout cru, tend à prouver ce que je pense.
    On s’adresse là à une clientèle non pas seule et désespérée mais "de haut niveau", "élitiste", juste en "panne" de réseau social pour une soirée ou plus (comme si c’était juste un souci d’agenda, ah merde mon officielle n’est pas là pour le congrès machin, je ne peux pas décemment y paraître seul, vite un ersatz).
    On s’adresse à la même clientèle à qui l’on veut vendre des i phone i pod i machin i truc .
    On lui parle sur le même ton, sois jeune, sois beau, sois friqué, sois en bonne santé, sois un bon produit et achète toi un i truc/ loue toi une fille.
    C’est présenté comme une banalité. Comme le téléphone à 500 euros. alors que c’est pas banal, une somme pareille. la location d’une femme non plus.
    Au final, comme je sais d’expérience que quand un concept marketing est développé en général il est bien ficelé même si ça a l’air stupide (avouez que 99 euros la cafetière et la deuxième pour un euro de plus au départ ça paraissait con, qu’est ce que t’as besoin de deux cafetières? au final le concept est juste génial économiquement, un tsunami de cafetières j’appelle ça!), j’aurais tendance à dire que le concept de faire passer la prostitution comme un truc propre, clean, partie intégrante de l’attirail normal d’une vie normale (ils vont loin quand même quand ils ratissent les familles: "marre de la copine de votre fils?" je sais pas si y’a que moi mais là ça m’a assise), peut être le signe qu’il y a un marché de grosse taille à choper….
    ça risque d’être une mutation sociale bien plus grave et à bien plus grande échelle que l’arrivée d’un troupeau de putes sur un périphérique, ce truc là.
    Faire du propre avec du sale, en quelque sorte, ça s’est déjà vu à grande échelle.
    Un exemple facile: les médicaments psychotropes. Un américain sur 5 en prend. En France on n’affiche pas les chiffres mais sachez qu’on est un des pays parmi les plus gros consommateurs mondiaux de ces choses, bien avant les usa (d’ailleurs si vous avez l’occasion de regarder autour de vous et de questionner un peu votre entourage vous serez surpris…moi j’ai été sur les fesses pendant mes études de voir que nombre de mes petits potes étaient déjà sous cacheton qui fait marrer à à peine 20 ans). On ne dit pas "drogué". On dit "soigné", ou "aidé". Du propre avec du sale. C’est un peu ce qu’on est en train de faire avec les relations humaines aussi, je trouve. Et après c’est moi la "bizarre". 😉

    Réponse
  73. du propre avec du sale
    oui c’est exactement le principe de l’utilisation non dite du "désir mimétique" dans le marketing.
    je suis cmplètement d’accord avec vous Pupuce
    sauf que quand on essaie de faire autre chose
    ben ça prend pas : comme ce gars qui m’a répondu que ce que je lui proposais pour sortir de sa déprime de solitaire ordinaire, il trouvait ça trop sain.
    pas assez excitant, on dirait sexy maintenant.
    je suis complètement d’accord avec votre analyse de ce qui fait aller "aux putes"
    y’a effectivement beaucoup plus la peur de l’autre, sous diverses formes, que la solitude ou le manque.
    cette peur de l’autre est à la base d’ailleurs de la domination sexiste masculine classique
    ils ont peur de la femme
    ils ont peur aussi de l’affectio, de la tendresse, de la sensibilité
    toute l’éducation masculine, l’apprentissage, l’incorporation identitaire de la virilité, est fondée sur la crainte de ne pas être ce qu’il faut être, c’est à dire une négation de ce que représente l’autre, le continent inconnu : la sensibilité.
    on leur apprend à nier leur corps : et le sommet de cette négation de la sensualité du corps masculin, moi, je la lis dans les costumes, les uniformes, les costard cravate.
    la cravate c’est le pahllus qui prend à la gorge le mâle pour interdire l’accès à sa poitrine, la fuite impudique de sa pilosité, de l’expression incontrôlable des hormones et en fait la nature sexuelle des caractères secondaires masculins.
    la peur d’être comme l’autre, un animal sensuel et affectif qui se lie au monde par ses sens, sa tendresse à la matière de l’autre.

    bon, pupuce, j’aime beaucoup votre façon de dire les choses : quand est-ce qu’on se rencontre ?
    ben quoi ?

    Réponse
  74. post 71 de pupuce là :
    https://blog.monolecte.fr/2011/
    "les vrais solitaires, apprennent très vite une chose : le respect de l’être humain."

    Ah que j’aime cela, merci pupuce !

    Je crois même que c’est ce qui motive la quête respectueuse vers les autres, connaître sa propre solitude et l’assumer telle en soi.

    "On est million à rire
    Du million qui est en face
    Mais deux millions de rires
    N’empêchent que dans la glace
    On se retrouve seul"
    J Brel – Seul

    Les clients des rapports sociaux et humains tarifés sont certainement plus près que quiconque de ce gouffre d’isolement qu’est la réalité personnelle et la responsabilité individuelle.
    Mais devant la profondeur qui se dessine, la fuite vers la hiérarchisation numéraire-sexuelle est LA seule voie qu’ils devinent, celle qui leur est enseignée, "incultée" (la dévotion aux cultes) , martelée socialement : "Tu es ce que tu possèdes."
    Puis, en s’efforçant de maintenir ce masque posé sur le regard de leur conscience, peu à peu dépendants (débandants), ils s’atrophient d’inexistence.

    De ces aveuglements et de ces refus, naissent les dictates et dictateurs, castrés, vendus, la talonnette posée sur le monde, sur un pays, sur leurs proches, sur un chien, sur rien, nul par ou au rayon "fromages" d’une superette, Junky d’indifférence et d’associal.

    Yep ! 😀

    Réponse
  75. @23 – @46 – @50

    Personnellement, je trouve intéressant l’idée qu’aller prendre un café avec quelqu’un qui, de toute évidence, a besoin de parler, puisse être déplacée : "prendre un simple café avec lui ne me semblait pas correct". Cette phrase me fait totalement halluciner.
    Visiblement, il n’est pas arrivé à grand monde sur ce site de n’avoir personne à qui parler. Alors faites l’essai, un jour. Juste comme ça, pour voir ce que ça fait. Cesser de vous servir du téléphone, et cesser de parler à qui que ce soit pendant disons… une semaine. Comme un vœu de silence…
    Après cette semaine… si vous arrivez à tenir la semaine, alors vous aurez une toute petite idée (mais vraiment toute petite) de la souffrance que l’on peut ressentir, et de l’état psychologique dans lequel on peut se retrouver lorsqu’on vit la même situation, non pas pendant une semaine, mais pendant 2 semaines, un mois, ou trois mois, et que cette situation là, on ne la choisit pas, mais on la subit. Après trois mois, on peut effectivement aborder une fille, dans le rayon fromage d’un supermarché, juste parce que cette fille là, à ce moment là, a quelque chose qui fait qu’on doit lui parler, au risque de se faire jeter comme une merde (ce que de toutes façons, on est déjà persuadé depuis la deux ou troisième semaine sans contact d’être la pire des merdes, alors on n’est plus à ça près), pour voir si on n’est pas devenu invisible, pour voir si on sait encore parler.
    A l’époque (oh combien lointaine) ou j’étais étudiant, une des filles de ma promo passait; 1 ou 2 fois chaque semaine, deux ou trois heures assises sur un banc, avec des clochards. Elle ne leur donnait pas d’argent, elle restait juste là, à parler ou à jouer aux cartes. A l’époque, je me suis dit qu’elle était "barge" et qu’elle cherchait les emmerdes (j’avais une capacité d’analyse et de compréhension hors du commun, mais pour ma défense, j’avais 20 ans, et j’ignorais ce que signifie être seul). Elle n’a jamais voulu m’expliquer pourquoi elle faisait ça. J’ai compris ensuite qu’elle leur permettait simplement d’exister.
    Je n’ai pas la prétention de comprendre exactement ce qui s’est passé dans ce rayon fromage ce jour là, mais aller boire un café avec quelqu’un, et lui ouvrir ton lit, ça me parait sensiblement différent. Et quand quelqu’un te dit "Mais même juste amis… ", ce n’est pas forcément une technique de drague. C’est peut-être juste quelqu’un qui a désespérément besoin d’exister.
    Ne crois pas pour autant qu’il y a dans ce post un quelconque reproche, ou une critique de ton attitude. Bien évidemment, ce genre de situation doit être extrêmement déstabilisante, et personnellement, je ne suis pas sur que j’aurais réagi aussi bien que toi dans le même cas. A l’heure actuelle, je réagirai probablement de façon bien meilleure que la tienne, mais à 20 ans, cela n’aurait pas été le cas, c’est sur. Je me serai probablement comporté comme un con, et aurait probablement traité la personne m’abordant comme une merde.

    @71

    "C’est un avis tout personnel mais je ne crois pas que le mec du rayon fromage aille aux putes. Il va au contact, au contraire, il n’a pas cette peur d’autrui qui est me semble-t-il le moteur principal de la relation tarifiée"
    J’ignore totalement si ce type va "aux putes", comme tu dis. Mais dans tous les cas, la démarche qu’il a ce jour là dans le rayon fromage est fondamentalement différente. Je suis par contre persuadé que cette peur d’autrui dont tu parles, il la ressent, et pas qu’un peu. Je crois aussi que ce qu’il demande, c’est pas du sexe (sinon, il se serait effectivement payé une pute). Je pense qu’il demande quelque chose de beaucoup plus fondamental, et qui ne s’achète pas.

    Réponse
  76. @75
    Bon, comment tu fais pour ne pas voir le sexe dans cette relation rédigée par Agnès ?

    "Voulez-vous sortir avec moi ?
    "je ne suis pas jaloux,"
    "Je vis dans un monde d’hommes."
    "Mais même juste amis…"

    Jeu sais pas comment tu fais ? 🙂

    Réponse
  77. "Les vrais isolés sociaux, ceux qu’une association a comptés d’ailleurs l’été dernier (trois lignes dans Le Monde, on n’en a jamais reparlé, hop, enterrés les isolés, on vous a sortis juste comme exemple pour montrer aux autres ce qu’il ne faut pas faire, hein, vous n’avez tout de même pas cru qu’on allait faire quoi que ce soit pour vous sortir de votre isolement? naïfs que vous êtes!), les vrais solitaires, apprennent très vite une chose : le respect de l’être humain. Précisément ce qu’on leur a enlevé, en fait."

    +10000 pupuce!
    et pour le reste je suis fan : tu vis par toi-même, tu ne demandes rien aux autres qu’ils ne pourraient de toutes façons pas te donner…

    Je suis resté très longtemps solitaire, je souffrais énormément de cela mais un jour je me suis aperçu qu’au lieu d’en être mal, en fait j’aimais ça, je le voulais…
    alors je me suis battu, parce que c’était ou continuer comme ça, et me jeter d’un immeuble, ou arrêter de souffrir.
    J’en ai essayé des trucs, avant de me rendre compte que tout ça venait de moi (c’est tellement plus facile d’incriminer les autres, la "faute à pas de chance", etc etc…hein fao?? Regarde toi dans une glace et désire changer..tu verras ça fonctionne!!)

    Je me suis aussi essayé au coup du "rayon fromage"..non pas pour conclure, mais pour me prouver que je pouvais encore avoir le courage de regarder quelqu’un dans les yeux, en fait…et lui parler.

    Et je me suis rendu compte que j’y allais avec l’échec incrusté dans mon cerveau, je le transpirais par tous les pores de ma peau :forcément je faisais fuir celles que j’abordais…

    Jusqu’au jour où j’ai compris que c’est facile. En fait, c’est très facile : il suffit de CROIRE EN CE QUE L’ON EST, d’avoir confiance en soi, d’aimer l’idée même de l’échec..;et l’être Humain le sent..

    Je n’ai jamais été autant entouré qu’aujourd’hui désormais : je vis seul, mais je n’ai pas peur d’aller au devant des autres, de leur dire bonjour en souriant et en les regardant dans les yeux VRAIMENT : de voir leur "moi véritable", et je me rends compte que les gens le sentent (et y répondent!) : cette sincérité que j’ai acquise n’est pas motivée par la peur panique (de me rater, de mal faire, ou de "ne pas me retrouver en couple comme tous les autres et de finir vieux garcon ohhh mon dieuuu"……) mais bien par l’amour de l’autre, de tous les autres (du genre Humain en fait). Et ça n’a jamais aussi bien fonctionné…

    N’allez pas croire que je suis illuminé : être confiant en soi, se persuader que RIEN ne peut vous barrer la route vers le bonheur vous permet de vous accomplir, de vivre pleinement, heureusement… Les rencontres, c’est votre état d’esprit qui les provoque…et croyez-moi je n’ai pas à me plaindre, aussi bien en amitié qu’en "affection" ou sexe allez disons le… (pourtant je ne suis pas adonis 😉 )

    Les gens viennent naturellement vers moi désormais, ils recherchent ma compagnie (et ça me "remplit").

    La méfiance naturelle, la peur qu’on lit dans le regard des autres, il faut la dépasser et la surmonter : en fait c’est très facile de s’ouvrir aux autres….

    Réponse
  78. @ Rigel: je vous recommande lire "Les hommes dans la prison" de Victor Serge. Vous y trouverez sûrement des similitudes entre vos deux témoignages. La prison pour l’un et l’isolement social dans une prison à ciel ouvert pour vous même.

    Réponse
  79. @ Rigel: je vous recommande lire "Les hommes dans la prison" de Victor Serge. Vous y trouverez sûrement des similitudes entre vos deux témoignages. La prison pour l’un et l’isolement social dans une prison à ciel ouvert pour vous même.

    Réponse
  80. Mon commentaire est publié deux fois… tout comme j’ai eu quelques ennuis au moment de publier sous le texte "le chemin". Quelques problèmes informatiques récurents

    Réponse
  81. @Pupuce: au sujet de vos commentaires sur la prostitution. Il m’est arrivé de lire un texte d’une auteure qui n’était pas alors notoirement connue et c’est pourquoi je tairai son nom. Elle racontait sa propre expérience de la prostitution et elle différenciait deux sortes de clients. Des hommes, souvent, comme vous le dites, plutôt sans une totale carence affective et sexuelle, venaient, dit-elle, pour l’humilier. D’autres en revanche manquaient de tout, sexualité et affection. A leur sujet elle disait qu’il y avait entre eux et elle, une sorte d’entente tacite, qui certainement devait lui être moins pénible.

    Réponse
  82. Même si je me suis faite chahutée par certains d’entre vous, au regard de la qualité des échanges qui suivent ce billet, je me dis que j’ai, finalement, bien fait de l’écrire. La solitude, pour moi, c’est un peu comme le suicide pour Émile Durkheim, c’est plus un fait de société qu’un trajectoire ou un choix personnel.

    Réponse
  83. Et ce fait de société s’illlustre parfaitement dans cet exemple. Ce qui n’est pas une dérive mais une société:

    Il y a eu des violences semblables, il y a quelques années, au local CNT rue des Vignolles à Paris, sous un prétexte encore quelconque… Cette fois, c’est à Lille… http://www.lille43000.com/content/v

    Réponse
  84. Bon enfin, l’anecdote dans le supermarché me laisse assez sceptique.
    Solitude sans doutes, le type ne voulait "que parler" (et plus si affinités, on ne va tout de même pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ni les vessies pour des lanternes), d’accord d’accord.
    Mais tout de même, mon impression est que, quelque part, et bien une femme, n’importe quelle femme, inconnue, est considérée comme étant "à disposition" du mâle et de ses "besoins", qu’il ne s’agisse que de parler ou d’autre chose, de "faire compagnie" en somme, c’est tellement "féminin". Bein voyons.
    Même si le type de l’épisode a l’air d’un chien battu (et qu’il tombe sur une petite jeunette un peu ingénue et qui a bon coeur), on ne m’ôtera pas de l’esprit que c’est un comportement de prédateur. De prédateur soft (mais va savoir…), mais de prédateur.
    Et on en revient un peu au premier paragraphe de l’article, j’imagine bien qu’Agnès Maillard ne l’a pas écrit par hasard.

    J’imagine mal le contraire: une femme se comportant de la sorte avec un inconnu. Je ne l’imagine même pas du tout. Une femme peut très bien draguer, adresser un sourire ou un compliment, chercher impromptu à séduire d’une manière ou d’une autre, inviter à prendre un pot, mais certainement pas avec ce quelque chose qui ressemble tellement à une injonction implicite, à une recherche d’emprise sur l’autre.

    Réponse
  85. post 84 :
    https://blog.monolecte.fr/2011/
    "J’imagine mal le contraire: une femme se comportant de la sorte avec un inconnu. Je ne l’imagine même pas du tout."
    Effectivement, c’est tout du bon sens commun et je le partage.
    Je relate ici une exception vécue (un peu extrême, j’en conviens) qui permettra peut-être de pousser un peu plus loin cette évidence :

    En balade autostoppeuse sur une route au canada, j’ai été abordé par une petite fille, fugueuse de moins de 18 ans, qui s’est approchée un soir de mon campement et m’a invité implicitement (façon le monsieur du rayon aux fromages de ce fil) à lui tenir compagnie pour la suite de son parcours "in the road".
    Je lui est dit :
    – D’accord, nous ferons route ensemble, mais à la condition que tu rentres chez toi (nous étions en Colombie Britannique et elle vivait chez sa soeur aînée à Montréal).
    Elle a accepté (soulagée ?) et m’a raconté en chemin ses déboires sur la route. S’il n"y eut pas de crime, il y eut plus d’une difficulté à surmonter du fait de son isolement social.
    J’étais déjà le père d’une fillette et d’un garçonnet en france, cela nous a permis d’entretenir durant tout le chemin commun des rapports amicaux, fraternels ou paternalistes, selon les séquences, en évitant toute ambivalence jusqu’à son retour chez elle. C’est ce que demandait essentiellement le personnage solitaire à Agnès il me semble.

    Cette anecdote pour montrer que si la demande d’assistance au féminin n’est pas exprimée de manière identique à celle de la gente masculine, cette demande existe et se produit plus couramment qu’on peut le croire.
    Ce sera une demande différente par la forme mais identique sur le fond.
    Ce qui relativise le clivage mâle/femelle présenté par le post cité.

    Hop ! 😀

    Réponse
  86. C’est quand même curieux que l’on se fixe plus facilement sur la première partie du texte, qui correspond à une histoire, une rencontre, une réaction qui avait pour but de servir de contexte, à mon sens, au but de l’article désignant un phénomène de société, une forme de marchandisation des rapports humains !

    je suis allé voir le site indiqué par l’auteure qui propose donc ce service immonde de location de service humain… j’sais plus comment le dire !
    Et ce qui m’a frappé c’est le traitement graphique de l’offre de service : le truc pour bobo vaguement babacool presque, un truc genre fleur mauve, pour attirer du romantisme de superrette de quartier.
    Y’a tout un travail de marketing et de création graphique très étudié derrière cette présentation qui donne quelque chose d’assez inattendue. qui force complètement à la désinterprétation dans le sens de prostitution déguisée.
    et ça, c’est effrayant : que même le copinage soit marchandisé, autrement dit offre prostitutionnelle !
    c’est déjà ce que je trouve ignoble dans le système de marchandisation des sites de rencontres offrant le contact aux autres "membres" uniquement si on paie un service particulier de communication.
    tellement ignoble, qu’au départ de mon enquête sur ce qui se faisait en matière de site de rencontres, motivée par l’idée d’en fabriquer un moi-même pour me faire du fric et me valoriser en tant que chômeur comme un manager dynamique libéral… ça m’a complètement dégoûté du projet et autoculpabilisé… mais bon… j’ai déjà du mal à accepter de vendre mes services et mon roman… alors évidemment je suis mal barré hein…

    Réponse
  87. @ smolski: Parmi les idées féministes agitées dans les années 60/70, il en est une dont cette jeune fille esseulée, avec laquelle vous cheminiez, n’a manifestement jamais entendu parlé. "Toutes informations valables, couvrant la période de 12000 à 8000 av. JC, indiquent que la femme précivilisée jouissait d’une liberté sexuelle totale et qu’elle était souvent absolument incapable de contrôler ses instincts sexuels"… Pas plus que ne connaissiez cette théorie.

    Réponse
  88. post 87 :
    https://blog.monolecte.fr/2011/

    C’était simplement la relation d’un fait personnel pour illustrer que la demande d’assistance pour cause d’isolement social subi n’est pas sexiste et trouve à s’exprimer pareillement.

    PS : Je ne comprends pas votre intervention, pouvez-vous la détailler plus avant, bien sûr dans le cadre de ce fil s’entend et non d’une conversation personnelle.
    🙂

    Réponse
  89. @smolski: Si le fait de "vivre dans son époque" rend impossible une possibilité charnelle, il vous faut vous demander si ce n’est pas la police qui vous en a empêché vous et si son désir à elle n’est pas contrarié par la civilisation. Etait-elle à votre goût?

    Réponse
  90. ah !
    mince alors !
    parce qu’en plus il faut qu’il se demande si elle était à son goût !
    et qu’il eut un goût pour elle !

    moi j’ai simplement vu dans l’histoire de smolsky, celle d’un homme bienveillant à l’égard d’autrui rencontré par hasard.

    Réponse
  91. @Paul: Mais il n’est pas exclue de sauter autrui et c’est avec assez de bienveillance qu’on peut aussi le faire. Aux truies on le fait bien alors vous pouvez estimer, sans peines, qu’autrui c’est plus doux, plus tendre, plus humain.

    Réponse
  92. "Si le fait de "vivre dans son époque" rend impossible une possibilité charnelle"
    Ah ah ah ! Rodion 😀
    Effectivement, si seulement je m’écoutais, j’aurai passé ma vie à sauter ou me faire sauter par tout ce qui l’est !

    Elle était belle, blonde et formée. C’est juste que la contrainte de sa situation ne pouvait m’être tôlérable en l’espèce pour établir une relation charnelle librement et valablement partagée tel que je l’entends pour moi-même.
    Comme Agnès le relate :
    "Son regard canin suinte de solitude compacte. Dure. Implacable. Un gouffre de néant qui te bouffe de l’intérieur."
    La "solitude compacte" était en elle, alors la coucherie, hein !
    D’où le rapport à ce fil.
    Yep ! 🙂

    Réponse
  93. @ paul:
    chuis pas prête. ;P
    tu me vois quand tu passes à rennes sans souci, j’y suis encore coincée pour un moment.

    @ toff de aix: chais pas ça doit pas fonctionner de la même manière avec les femmes… enfin là je suis trop modeste, je sais très bien que ça ne fonctionne pas de la même manière du tout avec les femmes, en fait, et je dois pouvoir te trouver en deux coups de google de la documentation sociologiquement prouvée à ce sujet, même. une femme sûre d’elle et confiante, qui que ce soit qu’elle aborde, elle met mal à l’aise et on s’en méfie juste davantage. je ne le dirai jamais assez, l’utérus est un handicap, on devrait toutes avoir une allocation compensatrice. ;P
    @ Rodion: ne vous y laissez pas prendre comme elles voyons. tout rapport tarifé est ce qu’il est, le manque affectif est un alibi du client pour avoir l’air sympa et humain mais il est quand même en train de payer un droit d’usage d’humain, bordel. (quelqu’un note le jeu de mot? bon je le précise au cas où. lol)

    à tous (et toutes mais surtout tous) une initiative très intéressante et des hommes qui pour un peu me redonneraient envie d’aimer leurs congénères (enfin un à la fois je ne suis pas Shiva non plus):

    http://petitpaspourlhomme.blogspot….

    sur ce je m’en retourne à ma solitude et merci à vous en tout cas parce que je n’avais pas autant parlé depuis fort longtemps…comme quoi il y a des humains que je peux intéresser, c’est bon signe on va dire.
    Je repasserai parce que quand même Agnès il faut que je vous dise… même si je vous ai bousculée, ça fait très longtemps que je vous lis et je vous admire autant que je vous respecte.
    J’adorerais pouvoir vous dire que je recommande votre lecture à tout le monde…
    mais pour le moment je me suis juste permis de vous recommander à un jeunot que je croise dans le cadre des activités de mes enfants, candidat à sciences po à qui j’avais envie de refiler mes trésors du fond de l’internet…après tout on n’est rien sans partage et mes enfants sont encore trop jeunes pour partager toutes mes lectures…mais ça c’est typiquement le genre d’acte qui ne se fait pas, tenter un échange avec autrui hors des sentiers battus, vous n’y pensez pas voyons?
    se refiler une recette de cuisine entre femmes, tout au plus, oui, ça se fait, mais un livre, un blog, une oeuvre, un truc qui fait penser, à un autre humain, mâle, et jeune en plus…non mais là elle est folle celle-là.
    quel drôle de monde…l’échange intellectuel est prohibé et tabou et semble toucher à l’intime, le cul règne en maître et s’étale partout comme si il était devenu public…
    enfin bon je vous ai recommandée à la mesure de mes moyens, une fois. bin hé pour une solitaire c’est un joli score, non?
    (jeune padawan si tu passes par là je salue ton audace -et mon flair au passage…maintenant que tu es hors des sentiers battus universitaires, suis le chemin de briques jaunes, une vie ne suffit pas. ne me remercie pas. service à la nation. lol)

    Réponse
  94. @pupuce
    top là et chiche : ça tombe bien Rennes, j’y ai un très vieil ami fidel que j’ai pas vu depuis longtemps.
    bon, ben contactez moi par l’intermédiaire de mes pistes internet quand vous serez prête.
    Je suis pas loin de Rennes : Brest

    @joel : ah bon ! c’est pas les flics faschistes comme l’indique rodion qui vous ont empêché d’avoir du désir ?

    la bienveillance
    être vigilent à la bienveillance…

    Réponse
  95. ah ça la bienveillance…
    les bonnes intentions…
    l’interprétation des signaux entre hommes et femmes qui plus est d’âge différent est bien falsifiée par la société…torts partagés on va dire, y’a pas eu de mal.
    la bienveillance s’exerce souvent envers les faibles et les démunis comme si c’était le territoire réservé…pourtant on peut être bienveillant envers tout le monde, non? normalement c’est ça la vraie bienveillance, c’est universel comme fonctionnement, mais en posant un rapport d’égalité c’est vrai que c’est plus risqué…je vous quitte en musique.

    http://www.dailymotion.com/video/xd

    (paul je suis passée chez vous…)

    Réponse
  96. Si, finalement, mon papier aide à rapprocher des solitaires convaincus… putain, je vais gagner l’élection! 😀 😉

    Réponse
  97. @Merci pupuce : j’ai publié votre commentaire sur mon site

    @Agnes : ben voilà Agnes, z’avez pu qu’à lancer l’idée d’une communauté de lecteurs qui pourrait même se rassembler dans votre campagne par exemple à la fête du printemps, genre pâque, la nouvelle année à mon sens, la résurrection de la vie
    bon, moi je veux bien aussi passer vous voir près de chez vous hein
    j’ai tenté de vous joindre, mais ça marche pas…
    mon offre tient toujours aussi pour joël
    etc…

    Réponse
  98. Parce que les moyens donnés à chacun ne sont pas identiques, c’est la profusion du partage entre tous qui produit la richesse individuelle.
    La bienveillance est l’expression de ce partage et non le cumul unilatéral de (bons) sentiments ou autres.

    +1 vote pour ce blog Agnès !

    C’est nous qui vaincrons, car c’est nous les plus forts ! – Fakir 😀

    Réponse
  99. "La bienveillance est l’expression de ce partage et non le cumul unilatéral de (bons) sentiments ou autres."

    Un exemple enchantée de malveillance sur nos bonnes intentions :
    "Pour faire une bonne dame patronnesse, Mesdames
    Tricotez tout en couleur caca d’oie
    Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
    De reconnaître ses pauvres à soi"
    J Brel – La dame patronesse.
    http://fr.lyrics-copy.com/jacques-b

    J’ajouterai que le recul de Agnès sur le contact pressant de l’inconnu est tout au profit des deux, chacun se retirant au final avec la part venant de l’autre, aussi furtif que l’échange fut.
    C’est quand même davantage que de s’ignorer ou de s’imposer mutuellement avec un gros pull salement "caca doit", non ?
    LOL

    Réponse
  100. rebonjour à tous
    quelques précisions…
    cet article m’a quand même pas mal interpelé intérieurement..;j’ai décidé de relayer le truc à mon humble niveau, sur mon petit blog, après vérification…
    Car ça me paraissait vraiment trop énorme, genre "buzz marketing monté de toutes pièces"
    j’ai trouvé des liens intéressants qui prouvent que non, à priori : il s’agit bien d’une vraie saloperie de "business" en vue de louer des êtres humains (comment l’appeler autrement?)
    allez voir ici pour ceuss que ça intéresse : http://www.thibaultpiron.com/blog/l

    où l’on y apprend pour résumer que le site pointe bien vers une société de location ,que le concept est marketé, tout est en place pour le lancement… et malheureusement je pense que ça marchera vachement bien…

    je voulais aussi ici m’excuser si mes propos (au post 77 )ont été mal reçus, notamment envers fao que j’ai cité (attaqué?) nommément : mon intention n’était pas de lui nuire, mais d’essayer de le "remuer" (un peu à la Agnès Maillard quoi 🙂 )
    Car quelque part je me suis revu, dans ses commentaires, il y a quelques temps… qu’il comprenne que le but n’était pas de le blesser (et pardon à Mme Monolecte si j’ai mis un peu le foutoir dans les comms suivants…excusez-m’en !)

    sur ce bonne journée à tous!

    Réponse
  101. Les bons sentiments du spectacle: "Stéphane Diagana hors de danger"!
    Entre les lignes il convient de lire "Et l’on s’en branle le cornet qu’au même moment des anonymes crèvent"
    Il faut dire que le sport elevé au rang du divertissement spectaculaire le plus courru n’est pas sans conséquences sur le sort de milliers d’anonymes, ne serait-ce qu’en raison de sa place prééminente dans la société de la compétition et des sommes colossales qu’il confisque.
    Kobe Bryant et quelques sportifs célèbres n’ont jamais demandé à une seule fille, avec un regard de "chien", qu’elles leur octroie quelques instants d’attentions. Ils se sont servis.

    Réponse
  102. Les manipulateurs sociaux sont-ils les acteurs sportifs rémunérés ou bien les contributeurs financiers qui y investissent les sommes pharamineuses dénoncées post 101 ?

    Réponse
  103. Hier matin, en panne au bord d’une petite route pourtant bien fréquentée, j’ai pu apprécier l’âpreté de la solitude humaine contemporaine.

    Réponse
  104. Pour ma part je n’ai rencontré de telles sollicitudes (gratuité), sur les routes, qu’avec arabes et basques. Des gens qui ont une connaissance intime de l’oppression. Tout au contraire le bon français est typiquement celui qui me met une amende sncf, parce que j’aurai pu me faire rembourser illicitement un euro au guichet (!!), attitude qu’il n’aurait pas eu avec une jeune femme. Je ne voudrais pas vous enlever vos ultimes illusions sur la sollicitude humaine mais elle est rarement ce qu’on croit. Le bon occidental que flatte le régime n’a aucune raison de verser dans la magnanimité, il est flatté, parce qu’il est adapté et il l’est à la marchandise et au spectacle. Il n’a de temps à perdre qu’avec un jolie petit visage de femmes. Je préfère de loin, à cette "sollicitude humaine" le regard de chien et de souffrance de l’homme dans votre texte. Il est plus vrai.

    Réponse
  105. Ceci dit avez-vous remarqué que de belles femmes sont plus sytématiquement porte paroles de groupes politiques et médiatiques? Elles ont dans le monde marchand quelques avantages et elles ne connaissent pas la profondeur de la corruption humaine à la marchandise et au spectacle aussi intimement que des gens ordinaires. C’est pourquoi le spectacle et la marchandise les propulse figure de proue de mouvements politiques ou médiatiques. Cela sert à minimiser l’ampleur du désastre de ce régime puisqu’elles bénéficient de leur plastique et qu’elles n’ont pas cette connaissance intime du désastre, elle ne rapporte que des paroles tronquées, dont elles n’imaginent pas même à quel point elle sont corrélées à leur cul. On le leur a tant qu’elles sont de brillantes élèves qu’elles ont fini par le croire.

    Réponse
  106. bon, là, moi j’ai presque envie de proposer à Rodion de deviendir une femme hein…

    Réponse
  107. @Paul: garde ta perversion pour toi coco

    Réponse
  108. Ben quoi, il a raison, Paul! si c’est si avantageux d’être une (belle) femme, pourquoi ne pas tenter le coup? Je vois pas en quoi ce serait une "perversion". Ya bien des journalistes qui se sont mis dans la peau d’un noir, d’un turc ou d’une femme de ménage. Et chaque fois, c’était instructif pour eux et pour nous.

    Réponse
  109. @cultive ton jardin
    exactement

    sans compter que comme souvent y’avait une trace d’humour dans ma remarque devant la dramaturgie du monsieur souffrant porfondément d’un injustice rivale avec les "belles femmes" (rien que l’expression me fait me tordre de rire… et penser à martine aubry par exemple, canon parmi les canons)

    bon par ailleurs un peu plus sérieusement, le monsieur n’a pas l’air de comprendre aussi tout simplement ce que "les belles femmes" peuvent endurer de ce genre de misogynie des hommes envieux de leur aura sociale… moi je dis ça hein… tout en n’ayant jamais été particulièrement apprécier des femmes qui m’avait touché dans ma vie… mais tout compte fait… des fois je me dis que j’ai peut-être découvert autre chose dans la distance, l’abnégation, la patience… et l’autodérision…

    Réponse
  110. De mémoire de "(belles) femmes":
    http://www.ilcorpodelledonne.net/?p
    C’est vrai que le monde est rempli de cons. Genre Berlusconi un peu comme genre. [NDRL : pas d’attaques personnelles, bordel de merde!]

    Réponse
  111. Il me paraît notable de se demander là encore (comme pour les sportifs voir : https://blog.monolecte.fr/2011/…) s’il y a lieu de reprocher quelque chose à des personnes plutôt bien mise de leur personne ce que d’autres se permettent de manipuler sur leur compte, non ?
    Oui, je sais, je suis têtu aussi. 😉

    Réponse
  112. Comme nous nous connaissons en privé Paul et que nous avons les moyens de communiquer ainsi. Je vous répondrai en privé par loyauté. Je vous faites l’effet d’un beau lache et je sais qu’on a tout à craindre des gens tels que vous.

    Réponse
  113. Erratum: vous me faites l’effet d’un beau lache.

    Le grand érudit qui sévit au commentaire 121 a pris prétexte de je ne sais quel contentieux, pour évidemment ne pas lire convenablement le commentaire qu’il critique. Dans le commentaire 105 le spectacle, est visé directement. Or notre grand érudit, toujours soucieux, de ménager les juments qu’il ne monte pas, s’est empressé de redonner à "la belle femme" sa dimension humaine, là où le commentaire par lui critiqué, ne ménageait rien, pour seulement appuyer sur la véracité d’un fait: le spectacle a bien à voir avec le meilleur des mondes.
    Faire descendre la conversation au niveau qui est requis pour affirmer ses propres prétentions et déverser tout le produit de ses lamentations, c’est la technique Paulienne. Technique qui s’accompagne d’un franc enfoncement de son vis à vis. Il s’appuie sur la tête de son adversaire, la maintien sous l’eau, pour pouvoir mieux ressortir la sienne de l’océan de ses détestations, et respirer ce qu’il peut….
    Il s’assure également d’avoir des soutiens avant de lancer une grande offensive. Cet homme n’est pas un aristocrate, il n’est pas un gentlemen, il craint les duels

    Réponse
  114. aaarrrgggggghhhh
    j’avoue pitié

    en fait je suis un agent infiltré des renseignement généraux travaillant directement avec ceux de la dst pou repérer les agitateurs terroristes déstabilisant le spectacle

    mais bon, ils me forcent aussi hein en punition de n’avoir ni couille ni bite

    Réponse
  115. @76

    Comment je fais pour ne pas voir le sexe dans cette relation ?

    Je n’en sais rien.
    Je n’ai même aucune idée claire de ce que le type en question avait dans la tête. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai bien pris la précaution d’écrire "Je n’ai pas la prétention de comprendre exactement ce qui s’est passé".
    Cela dit, je n’ai plus 12 ans (ou 14, ou 16, peu importe), alors "sortir avec moi" ne signifie pas forcément aller se rouler des patins dans un coin du préau. Personnellement, quand je dis à une fille "tu veux qu’on sorte ensemble ?", je pense à sortir, pas à entrer dans un lit (cela dit, ça ne m’arrive pas dans le rayon fromage, et pas avec une fille que je n’ai jamais vu, c’est vrai).
    "Juste un verre. Un petit café. De temps en temps. Un tout petit peu de votre temps." ne me parait pas non plus une proposition éminemment sexuelle.
    Peut-être aussi que j’ai un peu plus de facilité que vous à me mettre dans la peau de ce type… Ou peut-être que je me fais des idées, et que, comme semble le penser floreale (post 84), tout homme, quel qu’il soit est forcément un prédateur. Mais dans ce cas là, on pourrait dire que tous les hommes ont raison, puisque toutes les femmes sont des salopes (sauf ma mère et mes sœurs, bien sur). C’est tout aussi débile et caricatural, mais après tout, ca rend l’analyse d’une situation tellement plus simple, du blanc ou du noir, mais surtout pas de gris…
    Encore une fois, mon analyse de la situation est personnelle, n’engage que moi, n’a aucune prétention de vérité absolue, et n’est basée que sur le ressenti que j’ai eu à la lecture du billet d’Agnès.

    Réponse
  116. post 115 :
    https://blog.monolecte.fr/2011/

    "tout homme, quel qu’il soit est forcément un prédateur."

    Le sexe, de la prédation !
    Pourquoi associer indu bitablement le sexe à de la prédation (privation) ?
    Toute situation inter-humaine comporte naturellement sa part de sexe innée. C’est issu directement de l’homogénéïté de notre espèce.
    Ensuite, se greffe tout ce que l’on veut y greffer, mais de toujours considérer cette part sexuelle essentielle dans nos relations permet d’en distinguer davantage sur ce qui nous mènent auprès d’autrui, nos motivations et celles que l’on suscite.

    Yep ! 🙂

    Réponse
  117. @116

    Mais moi, je n’associe pas particulièrement le sexe à de la prédation, bien au contraire.
    Et par la meme occasion, je n’envisage pas les rapports humains comme comportant une part sexuelle essentielle. Mais là, je suppose que je suis franchement anormal.

    Réponse
  118. @RiGeL
    ben je suis d’accord avec vous
    je n’envisage pas les rapports humains comme comportant une part sexuelle essentielle
    mais le gros des humains eux, nous l’imposent
    donc effectivement
    nous sommes anormaux.
    et c’est pas du tout confortable.

    Réponse
  119. @118

    Et bien au moins, comme ça, je sais que je suis pas le seul inadapté de cette planète, c’est toujours ça.
    M’en fous, de toutes façons, un jour, je serai le maitre du monde, alors ….

    Réponse

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