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Voyager, c’est avant tout venir à la rencontre des autres.


Esperanto me! 1Je ne sais pas mettre de limites, encore moins les respecter. Je ne sais pas borner le temps, décider du début, de la fin. Quand commence un voyage ? Quand on en rêve, quand on reçoit l’invitation, quand on prépare sa valise, quand on referme la porte derrière soi, quand on entre dans l’aéroport ? À moins que le voyage ne soit comme tout le reste, la chance, l’amour, l’amitié, la vie : un certain état d’esprit, avant tout.
Donc, je ne sais pas quand tout a commencé, c’est juste qu’à un moment donné, je me suis retrouvée dans l’état de déperdition que j’affectionne le plus au monde : seule, déphasée, sur une terra incognita où tout me rappelle que je suis l’étrangère, la touriste, l’intruse, la voyageuse. J’aime tellement voyager et j’ai si peu l’occasion de le faire que je nourris continuellement cette passion par de longs voyages intérieurs et silencieux.
En fait, je n’aime rien tant que d’être chez moi. Parce que même là, le sentiment profond de mon étrangeté perdure. Et c’est pour cela que toute perspective de départ est toujours un peu angoissante et terriblement excitante à la fois.

J’ai donc gagné un voyage en Allemagne. Non pas par hasard, encore qu’il y a toujours une énorme part de hasard dans toute chose. Disons que je n’ai pas décroché la timbale à un tirage au sort, une tombola, un coup de poker, une chance au grattage, une autre au tirage. Non, il paraît que je le vaux bien. En fait, c’est un peu de votre faute à tous, les lecteurs, fidèles au poste, même quand je n’y suis pas, prompts à me lire, me critiquer et apprécier mes petites histoires sans conséquence. Ce sont donc mes petites histoires qui m’ont valu d’être récompensée par Deutsche Welle comme meilleur blog francophone pour 2010. Ce qui ne signifie pas grand-chose en soi, en dehors de la merveilleuse possibilité d’aller à Bonn pour voir la tête que peut avoir un Bobs.

J’ai chargé un bagage cabine dans mon coffre en suivant plus scrupuleusement la méthode de George Clooney dans In the air pour ne pas être emmerdée aux contrôles que les recommandations de Lufthansa, j’ai abandonné ma vieille R25 sur le parking de Blagnac et j’ai découvert l’immense et froid nouveau hall D de l’aéroport toulousain. Je suis déjà en vadrouille, le Pentax enroulé au poignet et j’absorbe chaque détail comme une éponge. L’aérogare est presque déserte et j’entre dans la zone sécurisée très simplement, malgré ma collection invraisemblable de petites fioles réglementaires. Finalement, mon vol est annoncé et, à peine assise dans l’avion, je suis assaillie par les accents toniques de la langue de Gœthe : l’avion est pratiquement totalement germanophone et l’anglais guttural du pilote et des hôtesses m’incite à basculer immédiatement en mode linguistique immergé. J’ai un vocabulaire de 30 mots en allemand et je compte bien survivre avec ça. Je crois bien que c’est là que le voyage commence vraiment : quand comprendre les autres devient un effort constant et pas toujours récompensé.

El Babel Platz

Deux cents nationalités qui se côtoient dans l’ancien parlement ouest-allemand, reconverti en centre de conférences international. Un maelstrom diffus et permanent de tonalités et de sons étrangement familiers ou carrément exotiques. Ce que l’altérité n’a pas investi dans les vêtements, tellement worldware, elle le décline jusqu’à plus soif dans le chevauchement des brouhahas linguistiques avec une nette domination d’une sorte d’anglais mainstream. Les flux de personnes s’enroulent autour des tables semées un peu partout autour de la salle de conférence avec de véritables tropismes linguistiques dont je suis à peu près exclue. Cette année, Deutsche Welle a fait l’impasse sur la francophonie. J’ai donc l’impression d’être comme l’ultime porteur d’un langage premier récemment extirpé de la pénombre rassurante de la canopée amazonienne. J’ai la parfaite maîtrise d’un langage que moi seule comprends, que moi seule possède… un monolecte, donc, enfin au sens littéral du terme !

La veille au soir, après avoir rôdé mes vieux restes germanophones dans les gares et les transports en commun, j’ai accroché un groupe joyeux à la sortie de l’hôtel, parce que badgés aux couleurs de la conférence. Le collier orange est plus qu’un sésame, plus qu’un titre de transport étendu à toute la ville, c’est un étendard, c’est un signe de reconnaissance qui nous permet de nous retrouver, nous, les étrangers à cette cité. J’ai tenté ma chance dans mon sabir anglais, où j’échange les langues en fonction du vocabulaire qui remonte à la surface de mon cortex. Ils sont brésiliens et nous n’avons pas de langue en commun. Ou plutôt si, nous n’avons que ça, notre humanité profonde en commun, un langage fait de sourires, de gestes évocateurs, ponctués de nombreux signes qui traduisent notre constant désarroi. Ils vont manger en ville et recherchent un écran géant pour partager du foot en maillot jaune. Je n’aime pas le foot, c’est quelque chose que je comprends encore moins que tout le reste, mais je n’aime pas manger seule et ici, tout est possible, tout est à découvrir. Et voilà comment je me retrouve au bout de la nuit, dans un bar allemand, à manger un faux hamburger au poulet en compagnie de Vitor, Bruno, Dulcidio et Daniele qui poussent des cris de joie chaque fois que leur équipe marque un but, à communiquer comme une sourde-muette un peu atténuée du ciboulot. C’est totalement bizarre, irréaliste, hors du temps, hors du flux, comme une parenthèse hallucinée et absolument géniale. Parce que je n’aime rien tant que cette sensation aiguë d’être nulle part, jamais, comme dans un hiatus spatio-temporel, une singularité physique dans laquelle je me glisse, le temps de quelques battements de cœur.

Tout à l’heure, j’ai pu commander correctement une boîte d’Ibuprophène 400. Les mots allemands remontent à la surface pendant que mon palais se forme à reproduire la musicalité ambiante de la langue. Quarante-huit heures d’immersion totale et les structures sonores se font plus intelligibles, et mon crâne est littéralement ravagé par une tempête de douleur sauvage et continue. Je suis une éponge. En démontant mon stock poussiéreux de racines latines, j’ai commencé à monter un informe Lego brésilien. De temps à autre, j’identifie un mot, voire plusieurs, dans les paroles de Daniele. Ma bouée de sauvetage, c’est Carlos, tout en rondeurs et en sourires, journaliste pour la chaîne brésilienne de Deutsche Welle, il jongle entre l’allemand, l’anglais, le brésilien… et le français. Le chaînon manquant entre ma petite personne et le reste du monde, notre google translator sur pattes, notre guide, notre repère. Les connexions synaptiques se font, de plus en plus vite, de plus en plus précises et j’ai les méninges qui plissent sous l’effort permanent de concentration. J’arrive à tenir plus d’une heure de conversation en anglais sur des sujets aussi faciles que la politique internationale, le réchauffement climatique, le foot, la mort des abeilles, la corruption en Occident, celle de la Françafrique, la liberté de la presse, les villes écologiques passives en Allemagne.

Là, je mange avec une administrative allemande qui travaille pour l’office fédéral de lutte contre le réchauffement climatique. Elle parle un anglais légèrement heurté et extrêmement rapide, comme la plupart de ses congénères. Quand je lui réponds, j’ai l’air d’une demeurée pas finie du bulbe, toujours à chercher mes mots, à tenter de traduire mes pensées avec les petits outils linguistiques dont je dispose. J’ai reçu un prix pour ma maîtrise du français, mais à cette heure, c’est celle de l’anglais qui me fait cruellement défaut.

  • Il ne faut pas chercher à traduire ta pensée, il faut directement penser dans la langue cible.

Ça, c’était le conseil d’un journaliste camerounais qui parlait quatre ou cinq langues couramment, dont le français, un vieux relief de colonisation. Mais il reconnaissait également qu’on passe en mode traduction simultanée au bout de cinq ou six jours, après un terrible effort d’adaptation qui laisse sur le flanc pour une poignée de jours de plus. Trop long pour moi. Il me faut bricoler à la hauteur de mes faibles moyens.

  • Ce qui coince ici, c’est le décalage entre les objectifs de la conférence, le mode de vie des participants et les préoccupations des gens auxquels vous devez vous adresser ensuite.

Évidemment, baragouiné dans mon anglais mal dégrossi, ça a l’air moins construit que directement pensé en français.

  • Comment ça ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

Tu m’étonnes… même moi, j’ai du mal !

  • Réduire l’empreinte écologique, penser ses consommations, c’est bien beau vu d’ici, mais chez les vraies gens, le changement climatique c’est bien loin après le désir de gagner de l’argent.
  • Oui, mais chaque petit geste compte. Nous devons changer petit à petit les comportements des gens.
  • Déjà, je ne pense pas qu’il nous reste assez de temps pour jouer à ça. Ensuite, c’est quoi les petits gestes si ce sont les petites gens seulement qui y pensent ? Oui, j’arrête mon robinet d’eau quand je me brosse les dents, mais je peux le faire pendant 100 ans que ça ne compensera pas le gaspillage d’irrigation de mon voisin agriculteur en une seule journée. Problème d’échelle, vous voyez ?
  • Et bien, c’est ça, votre boulot : convaincre votre voisin de changer de comportement.

Ça se voit qu’elle ne connaît pas mon voisin.

  • Mon voisin s’en fout de la planète et tout ça. Tout ce qu’il veut, c’est de l’argent, le plus d’argent possible pour pouvoir s’acheter le plus de choses possible avec. Et il n’est pas seul. Sur cette planète, la plupart des gens pensent comme lui : avoir plus d’argent pour avoir une meilleure vie.
  • Oui, mais ce n’est pas avec l’argent qu’ils auront une vie meilleure.
  • Facile à dire vu d’ici. Ici, les gens ont tout ce dont ils ont besoin sans avoir besoin de le demander : buffets ouverts en permanence, carte de transports, hôtel, distractions… Mais quand il vous manque toujours de l’argent pour assurer vos besoins élémentaires, comme se loger, se nourrir, la seule priorité, c’est de gagner plus d’argent.
  • Et bien, c’est là que le politique entre en jeu. Le politique, c’est décider quels comportements seront récompensés et donc, quels comportements seront encouragés.
  • Oui, mais il faut de l’argent et de la volonté. Et quand l’argent est détenu par ceux-là mêmes dont les comportements sont les plus nocifs à la planète, on sent bien que la volonté politique n’est pas au rendez-vous.
  • C’est vrai, mais les choses bougent et l’argent va de plus en plus vers les bons comportements. C’est là tout l’enjeu du politique.

J’ai bien aimé sa foi de charbonnier. Nécessaire et dérisoire à la fois. À un moment donné, nous étions tellement dans l’échange d’idées, d’arguments, de pensées, de points de vue, de vision de monde, que j’ai oublié que je le faisais en anglais. C’était peut-être pourri, peut-être bancal, incorrect, primaire, mais les idées passaient, au-delà des mots, de la barrière de la langue. J’ai passé un cap. Je suis entrée dans le globalecte.

Ô mon païs

Je lui avais juste demandé de placer un Cacolac au frais. Je savais qu’au terme de ce tourbillon d’idées, de mots, de rencontres, de sensations, il me faudrait un sas de décompression en secteur ami, juste une étape pour se requinquer avant de reprendre la route et une vie normale. J’ai débarqué chez Papa Chicho avec le soleil doré de fin de journée, mon trophée transparent sous le bras et les moignons sanguinolents qui me tiennent lieu de pieds. Je savais qu’on ne part jamais en voyage avec des chaussures neuves et encore moins avec des chaussures à talons quand on n’en a pas l’habitude. J’ai enlevé mes groles rosies par le sang et la vision apocalyptique de mes multiples lambeaux de sparadraps en voie de délitement avancé a nourri les rires et les vannes de l’assistance. En fait de pause Cacolac, je me retrouve dans un apéro-traquenard, cernée par une tribu de joyeux Gascons à l’accent chantant.
Mes oreilles tintent à nouveau de l’élégante musique de notre langue commune, celle que je parle, celle que je rêve, celle qui porte le mieux toutes ces choses dont je me nourris. C’est un pur délice sonore que de retrouver ces intonations couleur grillon, de se replonger avec bonheur dans ce flux continu qui détend l’esprit et remet de l’ordre dans le foutoir cognitif accumulé durant mon périple. Je ne suis plus en territoire lointain, je ne suis plus seule au monde, je suis parmi les miens, je suis de retour.
J’aime les voyages, les rencontres, le pur dépaysement qu’on ne connaît que loin de tous ses repères et je les aime d’autant plus que je sais qu’au bout du compte, il y a toujours le retour au port, le moment où l’on pose ses valises dans un grand soupir de soulagement, juste parce qu’on est enfin chez soi.

Esperanto me! 2

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19 Commentaires

  1. Sublime… sublime, ta description du voyage… Je suis partie avec toi – en léger différé… –, avec mon propre bagage : solitude, marche à pied, appareil photo, et cet allègement – dont je ne sais pas non plus quand il commence, pas plus que le voyage ; en même temps, mais quand ?… – cet allègement qui soulève le temps, souffle dans ses festons, les dilate, et le miracle se produit. À chaque fois. Chaque heure passée à dévorer l’horizon nouveau, la langue nouvelle (au moins l’accent), le paysage inconnu, chaque heure se dilate incommensurablement, et éloigne la mort.

    Merci

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  2. Dixit Bobs :

    Le prix du Meilleur blog francophone est décerné à un blog personnel, Le Monolecte. D’une grande qualité d’écriture, ce blog féminin est suivi par des lecteurs fidèles.

    Personnellement, j’aurais remplacé féminin par humaniste 😉

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  3. Félicitations encore une fois Agnès. Ce prix est largement mérité je trouve!

    Ce que je préfère quand je change de pays, ce sont ces premières 24h pendant lesquelles je suis totalement décalé et remarque encore plus les différences d’automatismes et d’accents entre là d’où je viens et là ou je suis. Malheureusement, ça ne dure jamais bien longtemps.

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  4. Pour le peu de temps que j’y ai passé, j’ai trouvé la vie à Bonn très agréable, quelque chose comme le village du Prisonnier en plus grand, mais plein d’espaces verts dans la ville. Bon, j’étais sûrement dans les bons quartiers et c’étaient de belles journées.

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  5. Viel Spass ?

    2 ans et demi que j’y suis et je suis loin de maitriser la langue, même si je me débrouille. Bon, je suis pas un surdoué, mais au début ça m’arrachait les oreilles, ayant plutôt étudié l’espagnol, en Espagne j’aurais fait fissa.

    Même visuellement ma mémoire fonctionne mal avec les mots lus de l’allemand, alors que l’anglais je photographie bien et vite les mots.

    Félicitations quand même pour le prix, ça contre balance les sarkoseries et sauve un peu l’image française à l’étranger.

    Pour moi, je suis pas rentré au bercail, vu la crise de l’emploi en France et qu’ici ils sont contents de moi…Je poursuis mon parcours de juif errant, bientôt l’hébreux, ou alors le chinois si ça continue.

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  6. Berlin est assez vert aussi, beaucoup d’espaces, comme à Londres. Je conseille la Bavière aussi et des villes comme Bamberg.

    Là où je suis c’est carrément la Callioppe germanique, fleurs, plantes et oiseaux très divers surtout en ce moment d’été. En Allemagne de l’est c’est encore plus sauvage je crois.

    Mais je confirme, en tant que français je trouve la vie allemande assez relax, enfin, sauf pour ceux qui connaissent la misère. Je ne suis pas assez du pays pour être autant au courant de ce qui se passe en France sur ce point.

    Maintenant, la langue française me manque parfois, entre l’anglais pour le boulot et l’allemand pour la même chose ou la vie quotidienne. Donc, c’est sûr, quand je reviens en pays francophone ça me fait des vacances neuronales.

    Ca me permet de mieux comprendre les difficultés qu’a vécu ma mère anglaise en venant vivre en France, le, la, et moi der die das.

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  7. Bravo mais les seychelles c’est bien aussi pour recevoir des prix.

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  8. Bravo Monolecte ! C’est un vrai encouragement à continuer.

    "Oui, j’arrête mon robinet d’eau quand je me brosse les dents, mais je peux le faire pendant 100 ans que ça ne compensera pas le gaspillage d’irrigation de mon voisin agriculteur en une seule journée. Problème d’échelle, vous voyez ?"

    C’est le fond du problème et c’est pour ça que je ne goûte guère ces campagnes culpabilisantes sur le "chacun doit faire un petit geste" qui masquent la réalité des gaspillages et des pollutions.

    Réponse
  9. C’est bien cela : l’angoisse et l’excitation du départ et le soulagement du retour. Comme une aventure.
    À propos du retour : souvent, quand je rentre chez moi, je trouve que la lumière a changé — plus de transparence, des couleurs qui claquent plus fort. J’oubliais, c’est peut-être dans la tête, mais comme mon dos est heureux de retrouver son lit !
    Et bravo ! Parce que tu le vaux bien !

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  10. Magnifique, comme toujours.
    Chère Agnès, vous êtes une artiste.
    Cette mise en lumière par Deutsche Welle montre que :
    – nul n’est prophète en son pays,
    – Les allemands sont loin d’être la caricature que l’on nous propose,
    – vous êtes une femme libre au sens nietzschéen du terme.

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  11. On nous cite Nietzsche, mais les allemands me paraissent plus hégéliens. Les français sont parfois trop rousseauistes, problème d’articulations.

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  12. La foi de charbonnier…

    Ça dépend de l’idée qu’on se fait du "système" dans lequel on vit, aussi. Si on est convaincu qu’on peut faire changer les choses, qu’on est écouté, etc. Ou si on est convaincu que le système est corrompu, que c’est comme pisser dans un violon, etc. Bref, si on pense qu’il y a un espoir (plus ou moins grand), ça incite à croire.

    Réponse
  13. "seule, déphasée, sur une terra incognita où tout me rappelle que je suis l’étrangère, la touriste, l’intruse, la voyageuse"…"J’ai donc l’impression d’être comme l’ultime porteur d’un langage premier récemment extirpé de la pénombre rassurante de la canopée amazonienne. J’ai la parfaite maîtrise d’un langage que moi seule comprends, que moi seule possède…"

    Ben voilà, c’est ce que l’on ressent en continu quand, comme moi, on VIT là. Comme ces sensations (jubilatoires, en même temps) sont bien décrite !

    Réponse
  14. mes félicitations tout d’abord

    le dépaysement, bien rendu ici, nous oblige à considérer l’autre de façon différente, dans sa globalité vu que le langage commun ne nous en donne généralement pas l’occasion…et le deuxième effet kisskool nous donne l’impression de ne pas exister, puisque que l’on ne peut pas communiquer. le taoiste que je suis rafolle de ce genre d’expérience, pendant laquelle mon ego se sent totalement impuissant

    quant au rapport à la foi en l’avenir, on peut se dire que statistiquement tout est possible, mais une transformation de toute la société est peu probable. cependant, avoir la foi c’est passer outre le doute scientifique et laisser les clefs de sa vie dans les mains du hasard/de la totalité/de la divinité (camarade fais ton choix!)

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  15. Avez-vous remarqué à quel point rares sont les vrais polyglottes parmi les pires humains ?

    Réponse
  16. Le voyage, dans sa conception courante est anti-social et anti-environnemental. Un aller-retour Paris – New York en avion grève déjà notre quota carbone d’une année.
    Voyager oui, au pétrole non.
    Voler, tue : http://ploutopia.over-blog.com/arti
    Privilégier les déplacements doux : marche, vélo, cheval… Difficile alors de rencontrer des Masaïs ou des Indiens en réserve qui posent pour la photo souvenir.

    Réponse
  17. Depuis mon précédent commentaire, du temps est passé. Je reviens sur la communication et les langues. De ces dernières, en plus du français, je n’ai qu’un anglais de survie en milieu sauvage et quelques belles sonorités italiennes. Je perçois ce que tu écris à travers ceci : je dois former (ce n’est pas habituel pour moi) à un logiciel un sourd (malentendant profond a-t-il un sens ?).
    D’abord, dépaysement garanti. Ensuite, je n’ai pas choisi une formule avec un interprète sur place ou à distance (PCs + webcams), pensant qu’ainsi il ne serait pas viable de transmettre les connaissances et d’amener à la compréhension. Sans parler de la formation au soft de l’interprète… C’est donc en tête à tête. « Nous n’avons pas de langue en commun. Ou plutôt si, nous n’avons que ça, notre humanité profonde en commun, un langage fait de sourires, de gestes évocateurs, ponctués de nombreux signes qui traduisent notre constant désarroi. » Voilà, exactement ! Curieux comme pas un, j’en profite pour prendre et recevoir quelques rudiments de Langue des Signes Française, pas facile à 50 barreaux, mais « c’est totalement bizarre, irréaliste, hors du temps, hors du flux, comme une parenthèse hallucinée et absolument géniale. »

    Réponse
  18. Bonjour,j’ai découvert votre blog via le forum de paul jorion et je vous félicite pour la qualité de votre réflexion et le prix Deutsche Welle du meilleur blog francophone.

    Réponse
  19. Je trouves que c’est une excellente chose que de parler de l’espéranto. Cela va peut être donner envie à des gens de l’apprendre. Un lien qui donne les differentes possibilités pour l’apprendre : http://www.juliennicolas.com/fr/art

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