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A-quoi-bonnite aiguë

Par Agnès Maillard
9 mars 2010

Samedi matin, Le Monolecte a manqué disparaître de la Toile. Pour de bon. J’avais le doigt sur la gâchette, mais je me suis laissé deux jours de réflexion sur la question de l’intérêt de laisser ce blog continuer à fonctionner.


Un peu au milieu du gué, je me retrouve les deux pieds dans l’eau glaciale, à me demander ce que je fous là. Ça m’arrive. Parfois. Je pense que c’est sain, au final, mais c’est toujours extrêmement violent. Temps de pause et introspection aux tractopelles.

Bilan d’étape

Cela faisait un moment que ça couvait, tranquillement, comme les braises sous la cendre. En décembre dernier, je me suis retrouvée à une réunion d’autoentrepreneurs et autres forçats du clavier. Tous très pros, très novlangue, avec des business plan, des projets, des perspectives, des CA, des graphiques jolis et des slides qui le font bien. Le tour de table finit par s’arrêter sur moi et je me rends compte que je n’ai rien à dire. Nada. Je suis incapable de dire ce que je fais, ce que je suis et ce que je fous là. Je passe logiquement pour un charlot pendant que les autres continuent le business. Je sais que certains sont à peu près autant dans la merde et le flou que moi, mais ce n’est pas grave, ils jouent leur rôle avec conviction, sinon avec talent. Peut-être même que certains y croient vraiment… Nous sommes dans le paraître, le jeu de rôle, l’espace des socialités à la langue de bois qui bâtissent les réputations et les contrats sur des effets de manche et des montagnes d’esbroufe.
Il y en a deux ou trois qui sont particulièrement convaincants dans leur mise en scène. Ils font la même chose que moi, mais ils ont construit un discours, un univers, un langage pseudocrypté qui leur donne une carrure d’experts. C’est du flan, mais ça marche. On en revient toujours à la même question : l’essentiel, c’est de se vendre (comme un pack de yaourts sans lait ou de biscuits sans chocolat), le reste ne compte pas.

  • Tu sais, il vaut mieux faire savoir que savoir faire.

Un monde de communication. C’était mon ancien chef de service, devenu un ami depuis, qui me parlait ainsi. De la nécessité de communiquer sur son travail et de ne pas attendre une hypothétique reconnaissance des efforts réellement fournis, obtenue par la grâce d’une heureuse découverte au coin de la machine à café. De la nécessité de la non-implication personnelle dans le travail :

  • Ce n’est que ton boulot, la manière par laquelle tu gagnes ta vie. Mais ta vraie vie est ailleurs. Si tu t’investis personnellement, affectivement, dans ton boulot, tu vas te faire bouffer par ceux qui sauront utiliser ces faiblesses et en cas d’échec, tu le prendras pour toi.

Le syndrome du jeune chiot. Autodestruction assurée. Matière première de la machine à digérer les gens et leurs talents.
L’envie de bien faire, de faire ses preuves, de faire toujours plus et mieux, comme si sa vie en dépendait et imploser en plein vol sous la charge de travail et l’implication émotionnelle, bouffé par l’impossibilité physique et psychique d’atteindre des objectifs revus à la hausse au fur et à mesure que tu tentes de les rattraper, comme un lévrier lâché sur un champ de courses. Jusqu’à épuisement complet de la ressource. Humaine. Toi, en l’occurrence.

Inadaptation fondamentale à un monde marchand. Les poubelles humaines vont déborder. Mais il y aura toujours des volontaires pour le sale boulot d’éboueur.

La question est : y a-t-il de la place à la marge pour cultiver de nouvelles relations humaines, de nouvelles manières de travailler, de créer, de produire?

Il y a donc ce tour de table, et moi qui bafouille quelques phrases décousues pour tenter de circonscrire près de sept ans de tâtonnements dans les zones frontalières de l’activité humaine. Du coup, je ne fais pas explorateur, mais amateur, pèlerin, touriste, et je serai traitée comme telle. Pas foutue de me faire tenir dans un intitulé, un énoncé, une jolie petite case avec une étiquette socio-professionnelle. Femme-orchestre et dilettante, je touche un peu à tout, je ne fais donc rien, je ne suis donc rien.

Enfin, si, je suis blogueuse.
Et pour l’instant, c’est encore assez proche de rien.
Parce qu’il n’existe toujours pas le jeu de rôle qui va avec, le modèle économique, comme ils disent. Donc, on existe, on crée, on fait, on produit, on fabrique, on dérange, on divertit, aussi, mais comme les acteurs ou les danseurs d’une autre époque, les saltimbanques de la blogobulle sont en panne d’un vrai métier pour gagner du vrai argent. Nous sommes donc une sorte de loisir pour rentiers. Soumis à l’injonction d’arrêter les conneries et les rêves stériles et de retourner dans la vraie vie faire un vrai boulot. Comme l’explique Thierry Crouzet dans son papier de vendredi dernier ou le décortique Narvic, à sa suite, dans son très long et très fouillé papier d’hier. Et moi, je me retrouve dans un sandwich mental, coincée entre la nécessité de gagner de l’argent et mon incapacité à faire autre chose que ce truc de geek de luxe.

D’où ce doigt qui erre sur le bouton d’autodestruction totale du blog, généreusement fourni par Gandiblog. De la nécessité impérieuse de terminer l’expérience et de rentrer dans le rang, d’arrêter les conneries et de prendre la mesure de mon existence concrète de ressource humaine et de variable d’ajustement. De savoir enfin, ce que je suis et ce que je vais faire du reste de ma vie.

On va donc réfléchir encore un peu…

A-quoi-bonnite aiguë 1

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82 Commentaires

  1. Tu sais sûrement à quel point j’adore ton blog et respecte ce que tu fais, mais je n’ai pas de réponse à ta question, c’est à chacun de trouver sa réponse à ce type d’interrogation.

    Juste une remarque : détruire ce que tu as créé n’aurait aucun sens, sinon celui d’un acte de désespoir et de brûler la terre et la maison pour t’ôter à toi-même toute envie d’y revenir – ce qui de toute manière ne marcherait pas.

    Ce que tu as créé jusqu’ici mérite d’être respecté et conservé, certainement pas détruit d’un coup de [Del] sauvage.

    Après, si ton questionnement t’y pousse, tu peux prendre tout le recul que tu souhaites tout le temps que tu souhaites, ce que tu as créé là peut survivre très longtemps avec simplement 12€ / an à Gandi…

    Le temps que tu saches vraiment ce que tu veux en faire. La seule urgence qui n’existe pas est l’urgence de détruire.

    Réponse
  2. Si ça peut te rassurer ça fait presque 20 ans que je suis dans cette "zone frontalière de l’activité humaine" à laquelle tu aurais pu rajouter "telle que reconnue et immatriculée par ceux sans imagination" -. L’important n’est de savoir faire ou de faire savoir mais de faire , tu vois ?

    Réponse
  3. Surtout ne laches pas !
    Peu importe que tu ne rentres pas dans une petite case, que tu n’aies pas de modèle économique.
    Ton blog fait partie de ces nombreuses petites bouffées d’oxygène que le trouve éparses sur le web.
    Tiens bon, ne te décourages pas. C’est important pour nous, et probablement aussi pour toi.
    Courage, et merci pour ta présence.

    Réponse
  4. Est-ce que quelque chose ou quelqu’un pourrait te faire infléchir d’un côté plutôt que de l’autre ? Où est-ce juste ta réflexion personnelle sans intervention extérieure qui te fera prendre ta décision ?

    Réponse
  5. Agnès, relisez la réflexion de votre ancien chef ; puis posez vous la question : ce blog c’est :
    – votre boulot
    – votre vie

    Pourquoi croyez vous qu’on vous aime ?

    Réponse
  6. J’espère très fort (pour toi, mais aussi très égoïstement 😉 pour nous) que tu pourras résoudre la partie de l’équation "la nécessité de gagner de l’argent" sans pour autant éliminer l’autre partie (comme disait ton ancien chef / désormais ami, c’est ta meilleure partie). Juste réussir à louer une partie de sa force / de ses bras / de son esprit pour faire bouillir la marmite.

    Mais même si tu décidais d’arrêter les conneries, comme tu dis (ce qui serait extrêmement dommage, je crois, mais peut aussi s’envisager temporairement, histoire de gagner quatre ronds et surtout de comprendre à nouveau pourquoi tu n’es pas dans le rang…), même si, donc, tu prenais ton temps et ton énergie pour les investir ailleurs, tu n’aurais pour autant pas besoin de saborder ce magnifique endroit ? Tu pourrais simplement le laisser en sommeil, accessible aux glâneurs-euses qui viendraient encore y picorer, et toi-même savoir qu’il est là, que si tu veux, si tu peux, c’est chez toi…

    Réponse
  7. « Enfin, si, je suis blogueuse.
    Et pour l’instant, c’est encore assez proche de rien.
    Parce qu’il n’existe toujours pas le jeu de rôle qui va avec, le modèle économique, comme ils disent. »

    Non ! Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de modèle économique – et ma conviction est qu’il n’y en aura pas et heureusement ! – qu’être bloggeur c’est être rien.

    Celui qui parle à l’autre, qui échange, qui donne de lui-même et qui crée, ce "saltimbanque de la blogobulle" comme tu le décris très bien, est beaucoup plus que rien.

    Mais il n’est rien, en effet, dans la sphère marchande. Et le piège est, en effet, de croire et d’espérer qu’on puisse en faire un métier, en dégager une rémunération : c’est une illusion. Ce qui n’est certainement pas une raison pour fermer ton blog !

    Mais je ne veux pas faire trop long et, puisque j’ai également réagi aux propos de Narvic et de Crouzet, je m’autorise à glisser ici ce lien :

    http://www.avoodware.com/blog/files
    [Auteur, internet et gratuité]

    Réponse
  8. Faut pas lâcher !
    Nos blogs sont indispensables !

    Pétition en ligne : Stop à la taxe déchets pour les micros revenus :
    http://doublereom.free.fr/

    LACHEZ LES BASKETS DES PRECAIRES DE L’ ECONOMIE !

    Réponse
  9. 4 échos simultanés dans ma tête à ton message.
    Où est-ce l’inverse? ("j’vous laisse réfléchir là-dessus!")

    Pourquoi vouloir à tout prix aligner/relier ton travail et ta réflexion en dehors (monolecte ou autre) ?

    Tu inter-surfes trop ? Ca déprime et ça disperse.

    Tu es isolée? Un peu de pro-bono dans ce que tu sais faire auprès d’une assoc.

    Un manque de vitamine D ? Ca devrait revenir avec le soleil…

    Réponse
  10. Swâmi et Sebmusset ont tous les deux raison, selon moi.
    Le blog n’est pas incompatible avec une activité alimentaire.

    Simplement, si tu te loues, il faudra surfer un peu moins, ce qui te sera probablement bénéfique.

    Et puis je trouve que tu ne rappelles pas assez souvent que tu as mis en place une mécanique simple pour les dons. Je suggère que les lecteurs fidèles ou habituels s’efforcent d’envoyer chaque mois une petite (ou moins petite) somme, un peu comme un abonnement.

    Pas molli !

    Réponse
  11. On ne blogue pas pour gagner de l’argent.

    On blogue parce qu’on a quelque chose à dire.

    Et vous avez beaucoup de choses (intéressantes) à dire et vous le dites bien. Donc : par pitié, continuez, Agnès !

    Ce n’est parce quelque c**s obsédés par le fric se piquent de web 2.0 qu’il faut tout arrêter.

    Les parallèles avec le logiciel libre sont ici intéressants : je ne programme pas sous licence libre pour le fric, je programme parce que (a) j’ai un besoin, un problème à résoudre, (b) qu’aucun logiciel commercial ne réponds à mes besoins et (c) parce que, une fois programmé, mon machin pourrait éventuellement servir à quelqu’un d’autre et que je ne vois pas pourquoi faire payer ce "quelqu’un d’autre".

    Longue vie au Monolecte !

    Réponse
  12. Je ne comprends pas bien la problématique soulevée par ce billet. Tu déplores un manque de temps ou un manque de pognon pour entretenir le blog ?

    Si c’est un manque de temps, fais moins d’articles, ou des articles moins longs qui te prennent moins de temps à rédiger. A l’extrême, ne fais plus d’articles du tout, mais laisse le reste en ligne pour la postérité.

    Si c’est un manque de pognon, met tout ça sur n’importe quelle plateforme de blog gratuite. Même le nom de domaine n’est pas indispensable. Google aura tôt fait d’indexer ta nouvelle "maison".

    Réponse
  13. Détruire ce blog ou pas? Ben c’est à toi de décider…

    Etre dans la marge, ou plutôt dans les interstices, c’est possible… D’en vivre c’est possible aussi… Après quel besoin de chercher à rentrer dans une case? Quel besoin de se comparer à ceux qui rentrent dans les cases… Deux solutions: 1) Rentrer dans les cases 2) continuer à être dans les interstices et l’assumer…

    Vivre de son blog? Le modèle économique ne doit pas encore exister… Sur mon blog la pub que j’avais mises me permettait de gagner 1€ par mois j’aurais eu 2 000 clics sur les pubs que j’aurais pas dépasser les 100€ par mois… Alors rentabiliser un blog doit se trouver ailleurs. Ca peut être une vitrine qui permet de se vendre pour un boulot qui rapporte de l’argent… Est-ce que tu veux te vendre?

    Réponse
  14. Ce que tu feras sera bien fait. Quelle que soit ta décision, ce sera la bonne. Je crois cependant que cela fera vraiment plaisir à ta fille de pouvoir le lire plus tard. Si tu presses le doigt sur la gâchette (la queue de détente, t’as pas fait ton service ou quoi 🙂 ) pense à faire une sauvegarde avant, rien que pour elle.

    Amitiés.

    Réponse
  15. bonjour,
    voilà un style qui réjouit et une lecture qui donne le sourire.
    j’ai envi de dire merci et continuer pour l’auteur que vous étes.
    par contre pour l’équation financière
    vous n’étes pas dans le système, continuez votre imagination est pour demain
    cordialement tartine

    Réponse
  16. Je plussoie Dedalus #11 : Il n’y a pas de modèle économique "blogueur" sauf à en faire un synonyme de "pute" et encore, ça serait renoncer à sa liberté pour bien peu.

    Blogueur libre ne saurait être une activité rentable, et l’idée même d’en tirer quelque menue monnaie par trois pubs ou un bouton "appel aux dons" m’a toujours parue absurde ; perso je n’aime ni l’un ni l’autre, et comme d’autre part la blogosphère est un univers relativement courbe et endogame (beaucoup de ceux qui lisent ici écrivent ailleurs, etc.) il me paraît illusoire de penser qu’on puisse vivre les uns des dons des autres, en cliquant là-bas sur le bouton "je donne parce que j’aime lire ça" tout en espérant que d’autres en feront de même chez nous, ça me paraît une nouvelle invention du "mouvement perpétuel" dont on sait qu’il ne marche pas.

    Je crois tout simplement qu’un auteur blogue parce qu’il y a des choses qui veulent sortir, des choses qui veulent s’écrire à travers lui, et ces choses ayant besoin de s’écrire, ces choses s’écrivent.
    Il n’y a pas d’autre raison à l’écriture, que l’écriture, et celui qui cherche ailleurs sa récompense ou sa satisfaction sera nécessairement frustré et déçu.

    Il en découle qu’à d’improbables et imprévisibles miracles près, on ne saurait espérer vivre de son blog ou en tirer profit. Il en découle que, puisqu’il faut bien vivre, il faut trouver son revenu autrement, et ailleurs. Il en découle que "blogueur libre" ne saurait être un taf à plein temps, puisqu’il faut bien par ailleurs le temps de trouver de quoi croûter.

    Il me semble que le blogueur qui refuse chez lui tout publicité comme tout bouton "don" et toute incitation à un quelconque don est bien plus réaliste que qui n’y résiste pas, et partant, ne risque au moins pas la cruelle déception d’avoir rentré 3 balles à la fin du mois quand il lui en faudrait mille pour payer son loyer.

    Réponse
  17. Thomas Edison a essuyé, paraît-il, des milliers d’échecs avant de créer sa lampe à incandescence …
    Avec le talent que vous avez madame le Monolecte et tout ce travail accompli, remettez-vous en question dans le but de réussir, pas de tout détruire.

    Réponse
  18. @Riphiphi

    Passons charitablement sur le fait qu’Edison était une ordure,
    et qu’il a déposé un paquet énorme de brevets pour ses nombreuses inventions, par ailleurs géniales, faut en convenir :
    C’est normal d’avoir à chercher avant de trouver
    (et c’est un inventeur, ayant aussi fait des milliers d’expériences qui te le dit.) …

    @Agnès

    Laisse …

    laisse le bouzin dormir s’il le faut : il n’y a PAS de magie Internet, pas davantage que de soluce convenable pour montrer la joie qui nous anime dans notre business-plan face à des gens qui font profession de croire aux sottises assez new-age qui sont devenues la norme aujourd’hui.

    Laisse roupiller, comme la terre, quoi : elle a juste besoin qu’on lui foute la paix, c’est tout.
    Va plutôt dans de jolies réunions d’ami-es désintéressé-es et tout aussi brumeux que toi,
    fais du vélo, décroîs
    (de toutes façons ça va bien avec le porte-monnaie, ça, hein, alors …)
    et puis, bon, tu vois bien dans les coms, on est prêt-es à jeûner comme des malades pour que tu couiques pas le machin…

    (Vazy donc ! Qu’attends-tu pour faire une cyber-retraite silencieuse de quelques jours, semaines, mois, pour voir comment ça fait ? De toutes façons, ce ne sera pas perdu !)

    On gardera le Ouèbe en attendant

    :-))

    Voilà.

    D’la bise, donc …

    Réponse
  19. Je sais que je n’ai pas grand chose à te dire qui puisse t’être utile. Mais :

    1) Je vais lancer une pétition contre la fermeture de ton blog
    2) Si tu recommence, je vais lancer un aspirateur pour faire un backup de ton blog, comme ça je pourrais le relire pendant les longues soirées d’hivers…

    😉

    Réponse
  20. AH BEN NON!

    Fais pas ça, je t’en prie. Ils sont fous à Gandi d’avoir prévu un bouton pareil. Déjà, ce serait trop triste de se passer de tes billets. mais en plus penser que tout a disparu? Pas possible. Ne fais pas ça.

    Réponse
  21. Comme le fait remarquer avec justesse Narvic dans son papier, un blog bien tenu est un vampire. Il bouffe notre temps, parce qu’en dehors de la rédaction, il y a la documentation, le temps de maturation et tout le reste, mais il a aussi une emprise de nature à nous déposséder effectivement de notre propre identité. Avoir un blog engagé, c’est aussi l’assurance de voir sa candidature passer sous la pile une fois que la connexion Monolecte-Agnès Maillard est faite. Cette identité numérique prend le pas sur le reste dans toutes nos activités quotidiennes.

    Le fait est qu’après toutes ces années, je suis sur-qualifiée dans des compétences non marchandes, ce qui est fort gênant dans la mesure où cette économie du don et de l’échange s’arrête au monde numérique et où je dois trouver chaque mois le fric pour le loyer et les factures. Cela posé, même si je me suicidais symboliquement, je ne pense pas que cela me rendrait une virginité numérique.

    Bon, je tente de surnager et de garder espoir en tentant de me reconvertir en Community Manager, mais au fond du bled, c’est pas simple. cela dit, si vous avez des pistes, ne vous gênez surtout pas pour m’en faire profiter.

    Réponse
  22. Dans le coin, mise à part butter des canards et tailler les vignes, y pas grand chose en vrais boulots. Et en activités qui rémunèrent, y a que’d!

    Quant à faire de la merde, autant ne rien faire du tout.

    Réponse
  23. Dois-je poster un petit truc ? Je me demande. Vacuité du post anonyme et futile oublié dans les deux jours, et flottant dans les limbes inutiles du net. A quoi bon…

    D’ailleurs, je serais si mal placé pour conseiller ; moi-même, je surfe de plus en plus utile. FaceBook et ses phrasés toujours humoristico-caustique au lieu des longues diatribes des forums.

    J’ai l’impression que l’on est en plein dans un espèce de tournant en ce moment, avec des frémissements dans l’air -d’autres choses, encore invisibles à l’œil nu.

    Réponse
  24. @ Agnès

    Dans tous les coins on peut décroître aussi? J’ai commencé par bosser en gagnant pas mal de rond en étant pas imposable et sans trop me fouler… Et puis de fil en aiguille est arrivé le chomage… Le chomage c’est la décroissance forcée… et puis les ASS, là pour apprendre la décroissance c’est pas mal 400 € par mois… Et je me suis mis à cultiver mon jardin (en vrai), et puis à me questionner sur mes besoins… et puis j’ai rebossé et j’ai créé mon boulot à mon image puisque la société n’avait pas de case pour moi et puis je suis devenu riche parce que je fonctionne autrement… J’ai été interdit bancaire en gagnant plein de sous et je ne suis plus à découvert en en gagnant peu…

    Agnès il faut voir la société autrement… On est pas obligé de rentrer dans une case… Des fois la case existe pas… Des activités qui rémunèrent… J’en ai fait mais ca ne rend pas heureux… La décroissance c’est pas mal… Moins de besoin, on n’est plus envieux, et on s’épanouit soi-même…

    Agnès t’as l’air d’avoir un cerveau qui fonctionne et il faut s’en servir et tu vas t’en sortir…

    Réponse
  25. @gnès : « Un blog bien tenu est un vampire. Il bouffe notre temps »

    Bon, ben alors faut renoncer au perfectionnisme, faire place au foutraque et se contenter d’un blog mal tenu 😉

    > « même si je me suicidais symboliquement, je ne pense pas que cela me rendrait une virginité numérique. »

    En effet, « Agnès Monolecte », c’est comme « Henri Désiré Landru », ça marque durablement les esprits 😉

    > « me reconvertir en Community Manager »

    Hou làlà, lalàlalà, lalà… Euh tu ne ferais pas mieux de chercher un vrai truc ? "Community Manager" ou l’art de l’agitation du rien autour du vide à propos de pas grand-chose du moment que ça se vend ?

    Réponse
  26. "Avoir un blog engagé, c’est aussi l’assurance de voir sa candidature passer sous la pile une fois que la connexion Monolecte-Agnès Maillard est faite."
    Rien ne prouve que tu aurais du boulot si le monolecte n’avait jamais existé. tu serais pê ds la même situation. Ce n’est pas ton blog le problème (ou alors une partie infime) ni le fait que tu aies joué franc-jeu (pcq avoir exprimé tes idées en toute transparence sans le masque de l’anonymat est à mon avis une preuve de courage et de liberté et pê une forme de naïveté par rapport à la réalité qui a suivie, cela dit sans connotation péjorative). On vit dans un monde de cons qui n’évolue pas dans le bon sens. Résultat tu culpabilises sans doute d’avoir finalement jouer un jeu purement démocratique et libre.
    Le besoin d’argent te taraude ce qui est normal, et je comprends parfaitement la situation, étant moi même au chômdu longue durée sans plus d’espoir de retrouver du boulot (ce qui me mine aussi, et en ce moment même d’ailleurs).
    Je pense que le problème ne cessera pas parce que tu supprimeras ton blog. Comme dit plus haut, laisse le en sommeil tout le temps qu’il te faut même si ça doit durer longtemps, même, si in fine, tu ne reviens plus.
    Tiens bon et reçois tout mon soutien.

    Réponse
  27. Je peux que te dire comme tout le monde de continuer… je comprends aussi tes galères. Il faudrait qu’on invente une sécu pour blogueur, une sorte de fond pour venir en aide à ceux des nôtres qui traversent des galères… Je vais essayer de poser ça chez moi.

    Réponse
  28. J’ai mis du temps à comprendre le faire savoir, alors que j’étais un obnubilé du savoir faire, d’où mes déboires.

    Maintenant, je fais un peu de faire savoir pour que mon savoir faire constitue encore la partie qui m’intéresse. C’est à dire que j’ai encore des racines de plouc ou de prolo quelque part et je dois bien les aimer…

    Mais si il faut mettre une cravatte à l’occasion, je le fais comme un jeu théatral qui me permet de rester le reste du temps sans cravatte. Il n’y a pas de purisme en la matière, seulement un brouhaha de codifications vagues du rituel.

    Ce un peu, me permet de gagner ma croute, nécessité fait loi, on finit par apprendre.

    Alors c’est sûr, il y a des champions du faire savoir, je ne me situe pas dans cette catégorie même si vois mieux comment ça marche et la part aussi d’aliénation que ça nécessite, sauf peut être la catégorie poids lourd qui hypermaitrisent le truc au point que ça ne doit pas leur demander un gros effort. J’y suis pas et je ne suis pas sûr ça soit mon truc.

    Pour ce qui est de payer ses factures, ben il faut bien trouver une soluce à minima.

    Réponse
  29. Moi (assis sur ma chaise, regardant mes pieds, un goutte de sueur coule sur ma joue et tombe) : Bonjour, je m’appelle narvic et je suis blogodépendant depuis trois ans.

    Les autres (assis sur des chaises réparties en cercle au milieu de cette pièce défraichie, un peu nue et froide, qu’est la salle polyvalente. Ils sont tous étrangement souriant. Un peu absents) : Bon–jour nar–vic.

    Moi : J’ai réussi à cesser de bloguer presque un mois d’affilée, entre le 10 février et le 8 mars 2010, mais je viens de faire une rechute. Auparavant j’avais déjà réussi à m’arrêter entre le 23 juillet et le 13 septembre 2009. Je ne perds pas espoir et je vais tenter à nouveau d’arrêter.

    Les autres : Bra–vo nar–vic.

    L’animateur du groupe : Aujourd’hui, quelqu’un vient rejoindre notre groupe. Je vous propose de l’accueillir. Elle s’appelle Agnès.

    Moi + Les autres : Bon–jour A–gnès.

    L’animateur : C’est à toi Agnès. Raconte nous ton histoire.

    Agnès : Bonjour, je m’appelle Agnès et je suis blogodépendante depuis le lundi 15 novembre 2004…

    ( je ne peux rendre publique le reste de cette séance dont les propos sont confidentiels. Les participants sont anonymes et leurs noms ont été changés. Si vous souhaitez adhérer à notre association, veuillez laisser vos coordonnées ci-dessous et nous vous recontacterons en toute discrétion. Si vous ne souhaitez pas le faire tout de suite, prenez tout de même ce petit vade mecum que nous avons réalisé pour nos membres : "Que faire en cas de crise aiguë de blog ?" Il est tiré de l’expérience de nos membres et il a été validé par un comité médical.

    Extraits :

    Premières mesures en cas d’urgence :

    – Ôtez immédiatement ce doigt, que votre regard fixe de manière hypnotique, de la touche rouge de votre clavier, qu’il caresse doucement depuis maintenant plus d’une heure et 27 minutes d’affilée.
    – Redressez-vous sur votre chaise. Cherchez sans délais dans votre environnement immédiat une personne, ou à défaut un animal familier, et essayez de croiser son regard. A défaut caresser une plante peut convenir, à la rigueur. Il faut que ce soit quelqu’un ou quelque chose de VI-VANT.

    – Essayez de rester le plus longtemps possible le regard détourné de l’écran et les mains loin du clavier. Respirez lentement et profondément. Si vous sentez que le calme revient, que votre rythme cardiaque ralentit, essayez alors de parler, de dire quelques mots, n’importe quoi, ce qui vous passe par la tête, à la personne, l’animal ou la plante qui est avec vous. Ne craignez pas d’être ridicule en parlant avec une plante : si vous en êtes là, c’est qu’il n’y a justement personne d’autre de VI-VANT dans votre environnement immédiat.

    […]

    Quelques pour bien mener sa cure à long terme :

    – Votre objectif dans cette première phase de la cure est de vous détourner de votre blog, jusqu’à ce que vous finissiez par l’oublier réellement. Vous pourrez considérer que cette première phase sera accomplie le jour où vous réaliserez subitement, comme par surprise, que vous n’aviez pas pensé à votre blog une seule fois depuis plus de 48 heures consécutives. Vous pourrez essayer alors de passer en seconde phase de la cure.

    Pour parvenir à ce résultat, des mesure assez radicales s’imposent, des changements importants devront intervenir, qui pourront être difficiles et douloureux, dans votre vie quotidienne. Il convient tout d’abord de suspendre votre blog, d’en prévenir vos lecteurs par un court billet (inutile de vous étendre. Ce billet doit être COURT !), ce qui est une manière de prendre vos lecteurs à témoin de votre décision, en sachant que malgré cette rupture, leur silence vous accompagnera dans votre démarche : ce silence bienveillant, même, vous soutiendra. Suspendez les commentaires, de manière à être certain que vous ne serez pas tenté de chercher à les lire, puisque – c’est garanti – il n’y en aura pas !

    Il pourra être nécessaire également, dans un premier temps, de s’abstenir d’utiliser certains services qui pourraient être trop liés à votre activité de blog (agrégateur, réseau social…). Vous devrez vous fixer un protocole impératif pour la consultation de vos courriers électroniques : une seule fois par jour, à heure fixée d’avance. Chaque heure de retard, gagnée jour après jour dans la consultation de votre messagerie, sera déjà comme une petite victoire et un pas supplémentaire vers votre guérison. Les premiers jours de la cure, il pourra s’avérer nécessaire, pour les cas les plus graves, de peut-être même aller jusqu’à l’abstinence complète d’internet, et peut-être même de toute approche d’un écran et d’un clavier.

    Bonne chance à vous, et sachez que vous pouvez contacter à tout moment votre correspondant référant de notre association, qui vous accompagne durant toute cette période de sevrage.

    […]

    Réponse
  30. Détruire le blog!!
    Tu nous manquerais beaucoup à nous, lecteurs, commentateurs.

    Très souvent tes textes m’ont poussée à réfléchir et parfois m’ont inspiré des billets.

    Mais je comprends aussi tes doutes. Il y a des moments comme ça où l’on se sent vide où on a l’impression d’être englué(e).

    Et puis ça passe, la brume se dissipe et on recommence à voir le chemin.

    J’aime beaucoup ce qu’a écrit Dedalus, c’est très juste.

    Et puis que risques-tu le plus de regretter: d’avoir gardé ton blog ou de l’avoir éliminé, effaçant du même coup les commentaires, tous ces commentaires, bons ou mauvais, tristes, gais, ironiques ou pesants qui sont autant de petits signes que d’autres, réagissant à tes écrits, t’ont adressé?

    Un blog c’est un partage, un petit morceau de vie, un témoignage de qui nous sommes, de qui nous étions.

    J’aime que mon blog soit gratuit, free, totalement free mais c’est vrai, je n’ai pas de problèmes financiers, ou plutôt je n’en ai plus. Les huissiers ne viennent plus chez moi saisir mes meubles et je peux payer les factures.
    J’ai de la chance. J’ai appris à vivre bien avec le peu que j’ai, mes enfants sont grands.

    Pour toi, comme pour d’autres c’est différent.
    Dur d’avoir autant de talent et de ne pouvoir l’utiliser pour vivre mieux.

    Baci

    Réponse
  31. Un coup de blues.
    Une bonne et grosse louche de tango :
    tp://www.youtube.com/watch?v=m9YKrBU64xg

    et ça repart…si, si!!

    Réponse
  32. Beaucoup de choses ont été dites. Avoir un blog et vouloir en faire une référence apporte plus d’emmerdes que d’avantages. Néanmoins, ne pas avoir d’identité reconnaissable sur internet n’apporte pas de boulot non plus. C’est la merde partout, tu le sais bien pour avoir enquêté sur tout ça. Ce n’est pas en se faisant à l’image des recruteurs qu’on gagne sa vie.
    Comme toi, j’ai été correspondante de presse bénévole avant de passer sur le web (c’est un besoin de créer des graphismes, et pourtant ça ne se voit pas sur les miens, j’ai donné des cours là-dessus, je me suis lancée dans le cadre d’une coopérative d’activités en ajoutant une spécialité à mes compétences. Je ne suis pas faite pour bosser pour bosser pour quelqu’un, pas faire pour faire ma pub non plus. En résumé. On est beaucoup.

    Je pense que tu dois considérer une autre manière de te présenter. Le blabla marketing novlangue, il change tous les 2 ou 3 ans et il me semble qu’il ne sert qu’à hameçonner des gens serviles. Tu as une autre personnalité, des envies, des dons, des expériences, des possibilités avec lesquels tu devrais te définir en toute confiance. Tu as certainement des choses à exploiter (un bout de terrain prêté, une compétence oubliée?), à échanger (tu veux des herbes de provence contre des cèpes ? ;o)

    J’ai décidé pour quelques mois de "me faire plaisir" : j’apprends à semer (difficile cet hiver), je vais faire une formation de quelques jours en phyto et aromathérapie (très à la mode, je sais), j’aide des bergers dans la vallée, je fais partie d’assocs, je continue à dépanner des ordis pour des gens que je connais, à enrichir mes connaissances en bâtiment et dessin de plans. Je touche l’ASS, les gens savent que je cherche, et je suis dispo. Les résultats ne sont pas pires que quand je faisais des mailings qui me coûtaient bonbon.

    Hope it helps.

    Réponse
  33. J’ai pas de blog, mais je suis dans une situation similaire… donc, non, je crois pas qu’un blog soit le problème. 🙂

    Ça me rappelle quand on fait de la veille, et, de la recherche et développement… c’est clair que, par rapport à la fabrication à la chaîne, on a (au début au moins) l’impression de passer pour un "charlot". Mais on ne peut tout simplement pas comparer. Et c’est que, au début au moins, on ne se rend pas bien compte que c’est une expérience qu’on acquiert, des informations, des connaissances, la maitrise de certains outils…

    Il faut pas chercher en permanence en quoi on est responsable (soi-même) de tous nos problèmes. Chercher les erreurs, les petites fautes, etc. Je suis pareil : on veut bien faire, et on culpabilise quand ça ne fonctionne pas. Ça peut être difficile à accepter, mais on n’est pas responsable de tous les problèmes !

    Et puis, les billets d’un blog… je crois qu’il ne faut pas se forcer à en faire, juste pour en faire. Si c’est un blog personnel, où on s’exprime sincèrement, je crois qu’il faut qu’on ait envie de publier… il ne faut absolument pas se sentir obliger de le faire. Il y a des périodes où on a beaucoup de choses à dire, et des périodes où en on a moins… je trouve ça normal et naturel.

    Et, des fois, je trouve que les blogs ressemblent au "remue-méninges" (brainstorming, en anglais)… le billet semble banal, mais dans les commentaires, ou dans des billets d’autres blogs, le sujet s’enrichit d’idées qu’on aurait pas imaginées au début.

    Je parle de chose que je ne connais pas très bien, mais je pense que c’est assez marginal de gagner de l’argent "directement" avec son blog. J’ai l’impression que pour faire de l’argent "directement" avec son blog, il faut faire beaucoup d’audience et ensuite mettre de la publicité et/ou faire des billets sponsorisés… mais je trouve que ça dénature le blog : ça lui fait perdre sa sincérité, ça le transforme en "publi-information"… Je pense que si on veut faire de l’argent avec un blog, ça va être de façon "indirecte".

    Je considère le blog comme un moyen d’expression… rien de plus, rien de moins. Qu’est-ce qu’on peut faire avec "l’expression" ?

    Réponse
  34. "Et moi, je me retrouve dans un sandwich mental, coincée entre la nécessité de gagner de l’argent et mon incapacité à faire autre chose que ce truc de geek de luxe."

    Tout est là : la liberté consiste à ne pas subir la nécessité de gagner de l’argent.

    Réponse
  35. Pas facile, à toi la balle, moi je ne fais que les ramasser mais ici j’aime beaucoup .
    Vraiment ..

    Réponse
  36. Je réfléchis à tout ce que ton blog m’a apporté (le tien et d’autres, mais beaucoup le tien) et je me dis que quand même ça devrait être décrété d’utilité publique. Et que si un jour un revenu minimum devait être versé, ça résoudrait le problème de toutes ces activités utiles, indispensables, qu’il est impossible de monnayer sans les dénaturer.

    Nous n’en sommes pas là, loin encore, peut-être, en transition, faudrait-il généraliser l’idée d’envoyer du fric, de temps en temps, à nos blogueurs préférés. Que ça devienne aussi naturel que d’envoyer des cartes postales ou des voeux de nouvel an (mauvais exemple, j’en envoie jamais, mais vous saisissez l’idée?)

    Je n’ai pas commandé ton bouquin, alors que je voulais le faire tout de suite. Ce qui m’a bloquée, c’est le profit dérisoire que tu en tires. Où va le reste du fric? Tiens, tu pourrais te mettre éditeur de bouquins honnête, ya une case vide.

    Réponse
  37. Il est toujours difficile de commenter.
    Le risque de dire une sottise (qui restera gravée dans une mémoire numérique à priori éternelle) est une crainte de tous les instants.

    Pour autant ce n’est pas parce que l’on ne commente pas que vos billets n’ont pas d’importance.

    Vous avez fait le choix de vous adresser à des inconnus, de vous exprimer gratuitement, vous avez aussi le droit de ne plus le faire et aucun de vos lecteurs ne peut vous en tenir rigueur. Votre liberté est entière et notre avis compte peu.

    Le seul signal tangible que nous puissions vous donner est de vous soutenir dans votre "entreprise" (à prendre au sens non marchand du terme).
    Ce soutien prend nécessairement la forme d’une contribution, mais vous serez assez fine pour y déceler autre chose.

    Très cordialement.

    Réponse
  38. Faudrait faire un topo sur le marché du livre, avec quelques vérités sur l’auto-édition – le sujet est vaste, mais ça pourrait servir à ceux qui désirent se lancer en s’évitant des ornières pourtant devenues classiques.

    Pour débroussailler : LULU, le pire choix, boite amerloque en chute libre en France because ont investi le marché français sans y poser un seul pied, se servant de leur leadership chez eux pour appâter le gogo hexagonal ( Agnès, quelle idée, logistique pourrave, tarif fantaisiste et fluctuant selon le dieu dollars, etc, ????).

    Chez TBE, le leader français de l’impression à la demande avec la petite vitrine fournie et la logistique qui le fait par contre…, on est dans la même problématique de tarif – trop cher pour la moindre diffusion en librairie même en direct ( faut faire imprimer soi-même pour ça).

    Puisque Cultive son Jardin l’évoque avec raison, beaucoup d’ex de chez TBE sont devenus éditeurs grâce au statut autoentrepreneur, mutualisant leurs moyens avec quelques auteurs selon affinités. Il y a même une éditrice féministe qui se défonce à écumer les salons pour vendre les livres de ses auteurs, une mère courage.

    Je suis le seul à osciller encore vu ma position très tranchée sur la merde qu’est devenu le polar hexagonal de nos jours( ça me fait pas que des amis).

    Bref,il y a eu ces dernières années, beaucoup d’expériences accumulées de la part des pionniers, quant à ce qu’il faut faire ou justement ne pas faire à fin de pouvoir gagner quelques euros en vendant ses livres.

    Réponse
  39. J’ai eu souvent cette envie de tout arrêter, surtout après un moment où j’avais cru que ce que je faisais pouvait servir à quelque chose. Et puis, en fait, le besoin d’écrire prend le dessus. On écrit d’abord pour soi et, ce qu’il y a de bien avec l’écriture, c’est que lorsqu’on ne veut plus écrire on peut encore écrire à ce sujet !

    Bien sûr la question ici est celle de la rémunération des blogueurs au long cours, car si l’on veut que le blog continue, il suffit de faire des dons. On a besoin d’une reconnaissance matérielle. Je ne sais si c’est une très bonne idée car ça ne me réussit pas à moi, mais je trouve intéressante la façon dont Paul Jorion affiche les montants reçus, avec en plus un objectif qu’il met à 2000 Euros. 1000 ne serait déjà pas si mal je trouve mais sa position est privilégiée à la fois par le trafic, le contenu financier et l’importance de la crise. Sa réussite est sans doute trompeuse et le risque de tenter de faire pareil, serait de déprimer encore plus à voir que ça ne rapporte pas grand chose. Il me semble pourtant que ce serait intéressant que la pratique se généralise, qu’on ait accès à cette information.

    Réponse
  40. Agnès, Ton blog est source de joie, d’enrichissement culturel, politique, personnel pour beaucoup d’entre nous, J’ai vu apparaître au fil des chroniques une femme en évolution constante, une femme superbe et vivante, courageuse, aussi !

    Je comprends ce que tu peux ressentir ; l’immense travail effectué ici ne donne pas de fruits et, obligée d’affronter la réalité quotidienne, tu te retrouves comme un poisson hors de l’eau.
    Savoir se vendre … Dans le bled, ne t’étonnes pas d’apparaître comme quelqu’un d’un peu bizarre et hors normes. Incasable.
    Mais tu est quelqu’un sur la vaste toile du net, un personnage publique, tu le sais. On a besoin de TOI ! On t’aime !

    Je ne veux pas voir disparaître ces chroniques qui font aussi partie de ma vie, dont j’aurais envie de relire quelques lignes ici et là, si tu prends un congé sabbatique. Que tu le veuilles ou non, ton blog fait partie de l’histoire, et éclaire cette fin de civilisation pourrie. Il indique une voie lumineuse que tout le monde ne peut pas encore saisir.

    Alors, s’il-te-plaît, n’appuies pas sur la gâchette ! Parlons ensemble, rencontrons-nous pour tenter de trouver une solution à ce problème d’argent récurrent. Si tu passes à Paris, pour une raison ou une autre, il y aura toujours un lit pour toi chez moi.

    Je suis avec toi dans ce moment difficile et t’embrasse.

    Réponse
  41. Je n’ai pas de conseil à te donner, Agnès, juste un avis…il serait vraiment dommage que tu arrêtes cette aventure de Monolecte car tu as vraiment su trouver ta place dans ce monde virtuel (et pourtant bien réel!), tes textes sont souvent bien écrits et suscitent beaucoup de réflexions, de réactions, d’oppositions à travers de très nombreux commentaires…en ce qui me concerne, je ne suis pas un grand lecteur de blogs, je ne suis qu’un piètre utilisateur de la machine mais j’ai plaisir à te lire la plupart du temps.
    Nous sommes tous confrontés à ça: faut bouffer! Et rares sont ceux qui se nourrissent de ce qu’ils aiment faire…
    Ce blog te demande beaucoup de temps et d’énergie, je n’en doute pas…mais je crois aussi que tu peux être fière du boulot accompli… Alors effacer tout ça? Que plus rien ne subsiste? Plus de traces? Ne serais-tu pas la première en t’en mordre le doigt qui aura pressé le bouton?
    La mémoire est quelque chose de tellement important!

    Bien à toi.

    Réponse
  42. Je ne suis jamais intervenue ici, et pourtant je vous lis avec régularité, mais Narvic vous liant expressément dans son billet d’aujourd’hui sans autoriser les commentaires chez lui, voici la suggestion que je lui fais, elle est peut-être valable pour vous comme elle l’a été pour moi depuis des années : arrêtez votre blog après chaque billet, faites de chaque article le dernier en puissance.

    Sans en parler, sans le dire.

    Oubliez toute responsabilité de continuité que vous imagineriez avoir vis-à-vis de vos lecteurs : roulez pour vous seule et au gré de votre inspiration. Cela n’empêche ni la convivialité avec les passants ni les rencontres privilégiées avec certains d’entre eux.

    L’argent ? Sortez du Web, c’est seulement un écritoire pour brouillons à faire tester, un bac à sable pour talents évolutifs, la rentabilité et la pérennité sont ailleurs (sauf pour les hommes d’affaires qui s’entendent à exploiter le talent des autres) et c’est là (ailleurs) qu’il faut transposer non pas ses contenus Web mais les qualités que l’on a exercées pour les construire.

    C’était ma contribution au sac de grains qu’il vous appartient à présent de moudre 🙂

    Réponse
  43. Tout ce que je ressens a été très bien exprimé par Tisbea (numéro 41)

    Tu m’as pas mal apporté du point de vue de la réflexion et je te dis merci pour ça.

    J’aimerais te dire que tu as ainsi rempli ton contrat d’honnête femme et que c’est ce qui compte, mais c’est pas moi qui paye les factures, alors c’est trop facile.

    Si tu ne continue pas, j’espère que tu laisseras au moins tes écrits en ligne, car nous sommes sans doute beaucoup à vouloir les relire (notamment, ceux qui ne sont pas dans le livre).

    Quelque soit ton choix, bonne continuation !

    Réponse
  44. Bonjour.

    Je me décide à vous laisser un commentaire, vu la situation. Je fais partie de vos admirateurs silencieux, ceux qui ne laissent pas de commentaires car n’ayant pas une très bonne plume, mais ceux qui apprécient chacun de vos billets, y voyant un petit rayon de soleil dans une journée maussade, une invitation à la réflexion, un apprentissage, des idées, et une critique et une manière de s’exprimer qui donnent du plaisir à chaque lecture et qui vous laisse un sourire persistant sur le visage.

    Il est sur que la question de savoir si l’on peut vivre de son activité favorite, de savoir si le travail peut être quelque chose de non laborieux, quelque chose ressemblant plus à un plaisir qu’a une contrainte, est une des questions les plus dure que j’ai rencontré dans mon début de vie. Je croit que la solution est dans la diversité des activités.

    "je me suis laissé deux jours de réflexion sur la question de l’intérêt de laisser ce blog continuer à fonctionner." …. Y a t il un bonheur plus grand que celui d’apporter de l’espoir, de la réflexion et du bonheur chez les autres? La fin de ce blog serait une grande perte pour internet, et d’un point de vue plus nombriliste, une grande perte pour moi. Continuez à nous donner cette vue sur le monde et sur la vie de tout les jours, que ce soit comme travail ou comme passe temps, parce que vous y êtes douée, et parce que de plus vous sembler y tirer du plaisir.

    Pour ce qui est du travail dans une contrée reculée, c’ est un autre problème. Journaliste? Conteuse d’histoire ? ouvrir une auberge ? artisanat ? prof ? (de lettre 🙂 )

    Tenez nous au courant, et n’oubliez pas de voire des gens et de faire d’autre chose aussi, car l’espace numérique à une facheuse tendance à nous faire croire que l’on est comblé alors que les plus primaires de nos besoins sociaux se trouvent en fait insatisfaits (besoin d’un interlocuteur, besoin de contact physique, de sourire, de spontanéité etc). je reste en pensée avec vous dans cette épreuve.

    Réponse
  45. Et je tenais à rajouter en ce qui concerne les autres, la tendance à mettre en place une stratégie, une économie de son entreprise, à faire de la communication, des présentations, définir un cadre, un sujet et tout ça, et bien ces autres la n’auront jamais votre sincérité et votre naiveté qui font tout le charme de ce blog, alors la tendance au managing généralisé de notre monde social et de notre monde économique (mondes parallèles ???), tendance qui déborde de plus en plus sur notre vie de tout les jours et sur notre vision de la normalité, on l’emmerde.

    Réponse
  46. l’art de la chronophagie, ou l’art d’être chronophage. S’accaparer le temps d’une autre façon.
    alfred.

    Réponse
  47. Merci Denis pour ton coming out ;-). J’imagine des scènes terribles dans les repas familiaux : – ben voilà, j’avoue tout, je suis un lecteur silencieux du Monolecte. – Putain, t’es plus mon fils, tu as 5 minutes pour dégager le plancher.

    Blague à part (as-tu remarqué que les comiques sont souvent des gens assez dépressifs?), j’ai bien compris le message et je ne saborderais pas cette créature qu’est mon blog et qui a l’air d’avoir sa vie propre. C’est sûr que depuis 7 ans que je suis un chômeur caché, la question du travail et surtout du revenu me bouffe souvent la tête avec une acuité asphyxiante, mais comme tu le dis si bien, il y a une autre vie, aussi.

    Heureusement pour moi, je suis bien entourée et j’ai aussi des amis formidables que je prends juste grand soin de ne pas trop envahir avec mes valoches de crise existentielle et mes fringales affectives 😉

    Réponse
  48. Au moins , ce blog est très lu , et alimente nos réflexions . . Beaucoup de blogueurs se posent la question analogue de l’auto dissolution, mais pour leur blog sans lecteur , sans commentaires, sans style, sans rien . .,
    des blogs de vent . .

    http://crayondenuit.canalblog.com

    Réponse
  49. Je t’aime Le Monolecte

    Réponse
  50. "Tu ne peux pas empêcher les oiseaux noirs de voler au dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher d’y faire leur nid."

    Avec l’aide de tes amis.

    Réponse
  51. Pas utile de répéter tout ce qui vous a été dit de positif.

    Le mieux à faire sera de cliquer sur le bouton rose en haut à droite. Pas ce trimestre-ci hélas…

    Réponse
  52. Comiques, ou autres choses ! Je crois que c’est vital d’empêcher que des idées "négatives" nous remplissent la tête. Le but c’est de trouver ce qu’on veut pour penser à autre chose… pour se remplir la tête d’idées "positives". Ça dépend des caractères, mais il y a plein de "sources" d’idées "positives"… l’humour en est un.

    Réponse
  53. ah, Agnès, ne nous lâchez pas comme ça!
    "On va donc réfléchir encore un peu…": ouf!

    Modèle économique, modèle économique… "l’essentiel est de savoir se vendre" (oh bon sang…): ne me dites pas que vous allez un jour obéir à cet impératif libéral?
    J’espère que votre présence et l’inventivité dont vous faites preuve dans la sphère des blogs (avec déjà un livre en guise de bouton de rose) ne seront pas altérées par les mots d’ordre cyniques des décideurs qui font de salariés des "autoentrepreneurs" tout aussi esclaves qu’avant (moins? vous croyez? plus, je dirais).

    Je veux me rappeler de ces écrivains qui misaient sur le théâtre ou la philosophie pour prendre un billet pour la postérité et qui ont acquis celle-ci par cela même qu’ils méprisaient ou méconnaissaient chez eux: le conte, les pamphlets, que sais-je encore… (oui, je prêche pour la blogueuse libre et combative plutôt que pour l’executive woman attitude seulement digne des 80’s: laquelle restera à la postérité ou dans les esprits, qui peut le dire?)

    Vraiment, je crois que vos mots, le charme des billets non conventionnels, votre style et votre combativité (intermittente? pas tant que ça) me manqueraient.

    Anna

    Réponse
  54. salut agnès,
    si ça te dit, passe me voir, je t’offrirais une tisane verveine citronelle du jardin.
    l’hiver est bien long cette année et il a encore neigé aujourd’hui, mais parfois l’hiver est un moment privilégié pour certains silences.. 🙂

    Réponse
  55. Bon je vais signer la pétition de François de ce pas, et squatter son aspirateur !
    que moi je flingue mon blog de vie après 6 ans de déballage complètement inintéressant d’accord. Mais toi qui as un tel don d’écriture ! ah ben non alors ! où on va !
    Je déconne mais bon je comprends tes doutes bien sûr….
    Tout ce que je peux te dire, c’est qu’une fois mon blog détruit, je suis passée à autre chose dans ma tête, mais je n’ai pas gagné plus d’argent pour autant… car pas plus de boulot… et pourtant en ville…
    Est-ce que d’arrêter ton blog te fera plus manger ? est-ce que de "renter ds les rangs" t’ouvrira la porte d’opportunités ? …
    Au moins là ton intellect est toujours bien actif et up to date…

    Réponse
  56. Très intéressant billet que je découvre après celui de Narvic.

    Ma conception du blog, c’est qu’il échappe à l’activité marchande. C’est un don que l’on fait aux autres et à soi, et généralement les autres vous le rendent bien… C’est du don et de l’échange immatériel. Pas étonnant que ce truc dérange et que certains à droite tentent de diaboliser le net en mélangeant tout pour convaincre qu’il faut contrôler tout ça… surtout ces hirsutes qui écrivent librement….

    Sinon, tu veux vivre de ta plume, tes tableaux, tes tricots ? Alors, écris des bouquins, expose dans les galeries, propose tes pulls à Pinault du Printemps… Mais tu sais bien que c’est loin d’être gagné…

    Il n’y a qu’une élite qui vit très bien de ses créations… Parce que les autres, "les petits", les "forçats", ceux qui doivent survivre en mettant le moins d’eux-mêmes, voire en se reniant, dans leurs créations pour vivre, je ne les envie pas. Mais alors pas du tout !

    Mieux vaut être salarié, avoir un job alimentaire inintéressant, mais au moins tu ne trompes personne, et surtout, tu ne mens pas à toi-même… J’en ai croisé de ces "artistes" qui faisaient la pute en se reniant.

    Mieux vaut encore le salariat et avoir un job qui donne suffisamment de temps pour créer en parallèle…

    Pour moi, non créatif , la question ne se pose pas !

    Bon courage. :;

    Réponse
  57. Agnès,
    il y a…38 ans, apprenant l’anglais…à Londres…je logeais chez une vieille mémé un peu acariatre mais bonne fille tout de même qui, d’ailleurs, me laissait un peu sur ma faim (ça veut dire elle me rationnait et j’avais bon appétit).
    Elle ne manquait pas une occasion de critiquer les français (que je suis toujours) en me disant:

    You know, Henri…in 39….we never gave in

    Probablement qu’elle avait eu une expérience malheureuse avec un gars de l’hexagone…va savoir…..

    So, Agnès, "dont give in" "You share more than you think"

    Have a nice…nice day.

    Réponse
  58. une chose est sûre: j’aime vous lire et vous me manqueriez 🙂

    Réponse
  59. Moi aussi, j’aime Le Monolecte !
    Je viens ici tous les jours, prendre ma bouffée d’oxygène.
    Tellement indispensable…

    Pensées affectueuses.

    Réponse
  60. Salut,

    C’est une question que je me pose aussi pour le site de l’asso de chômeurs et de mes créations plus personnelles dont je m’occupe. A quoi cela sert-il en fait ?

    Je ne tiens pas un blog mais un site à l’ancienne où je fais tout à la main : de la conception du code aux graphismes, en passant par les textes et tout le reste. En lisant les billets de T. Crouzet et de Narvic, je ne m’étais jamais posé la question dans ces termes : Est-ce que être auteur de quelque chose sur le web, cela se rémunère-t-il ?

    La question est de savoir aussi à quoi cela peut servir. La réponse est aujourd’hui dans cette satanée utilité propre à la philosophie de Bentham. Alors un site de chômeurs cela peut encore servir et d’ailleurs à chaque fois qu’il y a un soutien sur le web, c’est pour cette utilité-là : le site de chômeurs. Les travaux plus personnels qui sont une vraie création au même titre que l’asso de chômeurs, ben c’est différent parce que cela n’a pas la même utilité…

    En conséquence, cela m’arrive plus ou moins régulièrement de refondre complètement le site. Je l’ai, pour le moment, séparé en deux, un domaine : l’utile, un autre, un sous domaine, l’inutile. Dans une précédente version du site les deux étaient sur le même rang suivant un concept particulier qui partait de l’utile vers l’inutile en passant par plusieurs étapes.

    Les réactions ont été très violentes et douloureuses parce qu’il n’était pas normal que l’utile soit au même niveau que l’inutile… Je l’ai payé psychologiquement, par la perte d’ami-e-s, je l’ai aussi payé par des actions des administrations de mon département qui me l’ont fait payer en fermant l’accès public et privé du site. J’ai été obligé de donner du lest pour pouvoir récupérer mes archives et partir chez un autre hébergeur… sans parler des "amis" potentiels qui défendent des idées alternatives et finissent par te confesser que seul l’utilité vaut quelque chose alors que le reste, cela ne sert à rien…

    Ouais, au bout d’un moment je suis dégoûté par tout cela ; par cette violence sous-jacente, par cette auto-justification où on doit prouver que nous sommes utiles et tout ce que nous faisons doit l’être y compris même devant tes propres ami-e-s.

    Je suis traversé par ces mêmes idées. sauf que là non :

    "De la nécessité impérieuse de terminer l’expérience et de rentrer dans le rang, d’arrêter les conneries et de prendre la mesure de mon existence concrète de ressource humaine et de variable d’ajustement."

    Cela veut dire quoi, que les autres ont fini par gagner ? Ils peuvent nous atteindre, tenter de nous broyer mais ils ne nous empêcheront pas de continuer à être ce que nous sommes.

    "De savoir enfin, ce que je suis et ce que je vais faire du reste de ma vie."

    Ça c’est la question l’utilité qui vous gagne…

    Réponse
  61. Agnès, je pense que tu es une résistante à ta façon.
    Nous sommes de plus en plus nombreux à refuser d’entrer dans leur système déshumanisant. Certains gardent un pied dans le système, d’autre en sont incapables. Pas parce qu’ils n’ont pas les qualités requises, mais parce que ils ont des qualités trop humaines, trop grandes pour entrer dans les petites cases préfabriquées de la marchandisation du monde.
    La résistance n’est jamais facile, mais la résignation est pire encore. Pour gagner un peu de confort matériel, il faut sacrifier tout le reste. Ton talent vaut infiniment plus que tout ce qu’ils pourraient te proposer en échange.

    Je te l’ai déjà écrit quelque part si ma mémoire ne me joue pas un de ces mauvais tours dont elle est coutumière : être inadapté à une société malade est un signe de santé. Les qualités humaines que tu possèdes à un degré qui m’impressionne chaque fois que j’ai le plaisir de te lire survivront à cet ersatz de société qui agonise de ses propres excès et contradictions. Accroche-toi, tu es indispensable.
    S’il te plait.
    Pour nous, et pour toi.

    Réponse
  62. Agnès, je me rends compte que j’ai écrit mon commentaire précédent autant pour toi que pour moi-même. Je suis moi aussi dans une situation précaire et j’ai aussi un talent que j’essaie de développer, un monde intérieur que j’essaie d’exprimer. Dans la peinture.

    Il y a quelques années, j’avais laissé tomber les bras, je m’étais résigné à n’être plus qu’une pièce de la broyeuse universelle. J’ai accepté des interims pourris (pléonasme) en essayant de positiver, c’est à dire d’étouffer ce qui constitue ma véritable personnalité, de piétiner tous mes rêves et tous mes espoirs. Résultat : je suis maintenant indésirable dans les boîtes d’interim pour cause d’incapacité à empêcher les petites gouttes de faire déborder le vase et je me suis tapé une très méchante dépression dont je ne suis pas encore vraiment sorti. J’en suis revenu au point où j’étais avant de baisser les bras, sauf que je suis plus vieux et beaucoup plus abîmé. Je n’ai fait que gaspiller des années de ma vie en pure perte.

    J’ai tout de même appris qu’il faut écouter la petite voix qui est en nous. Même si elle est exigeante, même si elle ne propose aucune solution pratique. Si on ne l’écoute pas, elle se vengera d’une façon ou d’une autre.

    Réponse
  63. ton blog fais parti de mes balades dans le pueblo planetario…..j’y fais un commentaire pour la première fois ……………….

    Réponse
  64. Et oui, Agnes. On se demande à quoi cela sert d’écrire. Est-ce une excrétion parmi les autres ?

    En fait, ce que l’on écrit ne nous appartient plus, même si les autres n’en font rien. J’ai beaucoup écrit dans les forums, et j’ai effacé, en éditant mes posts, des mois de travail. C’est un geste simple, et bizarrement qui n’apporte rien. On devrait le ressentir comme la balle qui pénètre le cerveau. Mais non, on ne ressent rien. On sait qu’il y avait quelque chose de soi que l’on pensait important. Mais il n’y a plus rien. On a beau tourner la lame pour qu’elle fasse plus mal encore, rien. Et le pire, c’est que le lendemain, on se demande pourquoi on l’a fait.

    Au moment même, on se dit que l’on va manquer à l’humanité, mais l’humanité renifle, perçoit une vague odeur, et continue son chemin. On est rien ma pauvre Agnes, et tu l’écrirais beaucoup mieux que moi. C’est ça que j’aime chez toi. Chaque fois que je te lis, je me dis « Quelle salope ! Comment fait-elle ?», et j’ai bon à te lire (je n’ose pas en dire plus).

    "Agnès, écrivain raté". Une feuille tombe en planant et atterri sur le drapeau français qui recouvre le cercueil d’Agnès. Les cœurs explosent dans l’évidence de la perte. Le Président avance, une gerbe à la main. Il chancèle, tant il sait le poids du regard de la nation sur ce geste d’importance.

    Soudain, un vrombissement se fait entendre. Il émane du cercueil d’Agnès. Les vis se dévissent les unes après les autres, puis le couvercle saute et telle Marianne, sans même un wonderbra, Agnès ressuscite au son de l’accordéon. Elle empoigne le Président et ils se tapent une java d’enfer.

    Agnès, j’aimerais tant que tu ré-écrives ça dans ton style inimitable. Ça ne te tentes pas ? Menteuse. Avoue que tu ris déjà à l’avance.

    Bisous ma grande, comme on dit chez les bisounours.

    Réponse
  65. Plusieurs, j’ai laissé un commentaire pas toujours pour dire que ton texte était formidable mais je le pensais, donc voilà, je le dis.

    En particulier, durant une période fâcheuse pour moi, très instable sur le plan psychique, tes textes disaient des émotions, des analyses, que je partageais. Et cela fait un immense bien de se dire que quelqu’un d’autre, de grand talent (toi, bien sûr) a cette capacité de dire, d’écrire, ce que l’on ressens, mais dans un tel flou, un tel débordement, que soi-même, on s’y perd, donc tu as représenté pour moi une sorte de phare : solide, polyvalente (dans ta capacité à aborder plusieurs sujets de l’humain), riche d’humanité, de sensibilité et d’intelligence.

    Concernant tes décisions, à toi de voir.

    Réponse
  66. Bonjour
    je passais sur le blog d’une amie, et je vois dans ses liens l’adresse du votre…
    je tombe sur cet article…
    ça m’a ramené à mon propre parcours… après un long investissement sur la toile, un jour, on lâche.
    avec l’impression que l’on s’est plongé dans un monde passionnant, mais complètement illusoire.
    ce qui fait ce sursaut, semble d’abord la saturation de l’activité effectivement très prenante de la rédaction après documentation et maturation, échanges et confrontations, endurance des agressivités et des jalousies ainsi que des incompréhensions.
    et puis il y a aussi le petit quelque chose de simplement matériel, pratique, quotidien, et le rapport au professionnel.
    y’a effectivement la prise de conscience de la vanité des discours qu’on nous fait tenir dans le cadre des montages d’entreprises, individuelles ou non, dans le cadre des réponses à annonce de postes, qui de part notre culture, sont souvent des postes d’agent de maîtrise ou de cadre, qui se révèlent être de vastes fumisterie en comparaison de ce que l’on connait quand on gagne aussi son pain quotidien en tant que technicien, intérimaire ou vacataire dans un peu n’importe quoi qui s’offre par contact direct.
    y’a une prise de conscience, souvent écoeurée, de ce à quoi on est utilisé en rapport à l’interprétation que nos compétences de gens formés à la fois par l’université ou les écoles d’ingénieurs et par nos pratiques transversales, et ce qu’on sait de la réalité des réalisations des projets auxquels on nous convie, parce que parallèlement à ces missions, rares, on a souvent le rôle du technicien qui réalise les fumisteries que des… inventent pour se faire mousser et récolter des fortunes dont on ne récupère que quelques miettes…
    alors
    tout d’un coup, le site qu’on entretient depuis des années apparait illusoire, et nous renvoie à ce même genre de séances de tables rondes autour d’autoentrepreneur, où là, tout d’un coup, on découvre qu’on n’a rien à dire et qu’on sait que ce qui permet la vie de tous, ça n’a rien à voir avec tout ça…
    bref
    on arrête d’écrire.
    on va jeter un oeil sur les papiers électroniques des autres de temps en temps. on s’y exprime parfois, simplement parce que sur le moment y’a un truc motivant.
    et puis, on éteint la machine. et on retourne à sa besogne manuello-intellectuelle, alimentaire ou non, qui se fait de plus en plus rare, simplement parce que de plus en plus, les fumisteries mensongères des … qui nous ont exploités ne marchent plus aussi bien qu’avant, et que leurs escroqueries finissent par se mordre la queue.
    et en plus, à chaque fois qu’on éteint la machine, on a comme une impression de sortir la tête d’une soupe épaisse étouffante et intense, de respirer quelque chose de lumineux, silencieux, reposant… et on retrouve ses mains.
    comme si le réseau était une espèce de rêve parfois cauchemardeux…
    bonne continuation

    Réponse
  67. Que t’apporterait la fermeture du blog ? Tu penses en avoir besoin pour te libérer l’esprit et démarrer un autre projet ?

    (Les crises d’aquoibonite, ça me connait)

    Réponse
  68. Merci Agnès pour le temps que tu nous as consacré jusque là.
    J’ai découvert ton blog grâce à ton article nous invitant à renoncer à notre devoir de citoyen…
    Ca m’a fait du bien, j’aime ce que tu écris, parce que c’est plein d’amour, jamais de haine. Malgré ton engagement, tu tiens un cap "philosophique". Plutôt que de juger tes ennemis, tu analyses tes adversaires, et la plupart du temps, tu exprimes des questions plutôt que des points de vue et c’est rafraîchissant. Qui plus est, tu manies le verbe avec talent.

    Je pense qu’il faut consacrer une partie de son temps à "travailler" (en musique, on appelle ça "jouer", c’est plus joli bien que ce soit aussi du travail) pour les autres dans un contexte ou la question de la rémunération ne se pose pas.
    Personnellement, ma contribution est musicale (je dirige et joue dans un orchestre associatif), simplement pour se le permettre, il faut avoir un boulot alimentaire à côté qui laisse suffisamment de temps. Et ça, c’est rare…

    J’espère que tu as suffisamment de ressources pour tenir et continuer à nous faire par de tes réflexions…
    en tout cas je le souhaite.
    Encore merci

    Réponse
  69. Je rejoins ce qui est dit, pas besoin de détruire des textes pour s’en sortir, sorte d’autodafé narcissique quand il s’agit de ses propres textes. Pratique promulguée par l’image du peintre lacérant ses toiles pour signifier son pouvoir dérisoire de "je vous prive de mon caca" ou " ça ça". Preuve que l’autodestruction de soi ou de ses œuvres est illusoire, les oeuvres sont lancées, elles ne s’arrêtent pas par notre décision, bien que la propagande voudrait nous faire croire qu’elle est héroïque validant un statut historique de pierre tombale en granit. Dialectique de la séduction des extrêmes qui nous trompe.

    Réponse
  70. J’ai tenté de tenir un blog parlant d’éducation (chuis maicresse d’école) toute seule. Ben c’est dur…. J’ai laché l’affaire au bout d’un an, parce que, contrairement à toi Agnés ma voisine (mon bled, c’est le 65, pas loin quoi…), les commentaires et les soutiens webiens ne furent pas nombreux sur la toile, alors que, dans la vraie vie, les soutiens furent nombreux…. Pas plus tard qu’hier, j’ai encore eu des demandes d’écriture….. Il parait que je manque !!!! Aaaaaah, la reconnaissance….. Oui, il est important qu’elle soit dite, alors je te le dis : je te suis reconnaissante d’exister.
    Moralité : tu as des lecteurs et des soutiens, Agnès, car tu n’as pas que ceux qui "lachent des coms’" comme disent les ados sur MSN, tu as cette fameuse majorité silencieuse (dont je fais partie…) qui te lit et qui ne commente pas (aujourd’hui, je comprends à quel point le silence nuit).
    Au moment où je t’écris, il y a déjà 71 commentaires (!!!), c’est énorme !
    Ne laisse pas tomber, ce que tu écris est lu, réfléchi, commenté (la preuve).

    Pour moi, j’ai trouvé un autre moyen de m’exprimer (puisqu’il parait que je manque sur la toile, moi aussi….) : avec des collègues/potes/copains qui ont envie de contrer les monstruosités libéralo-capitalistes au sein de l’Education Nationale, nous montons une assoce avec un blog, histoire de mutualiser expériences, vécus, colères, résistances, matos, humour, propositions, musiques, et que sais-je encore.
    Ca s’appelle Téléval, ça ne marche pas encore du feu de dieu, mais je pense qu’il est possible d’en faire un truc sympa.
    Alors, Agnès que je lis régulièrement depuis 3 ans, seule tu arrives à exister dans la blogosphère. Une raison pour y rester et résister à tes démons et aux sirènes de la communicationnite aigue qui t’a fichu un bourdon persistant (et je le comprends !!!)

    If you’re going through hell, keep going (Winston C, 1940, pendant le Blitz

    Bien à toi,

    Laurence

    Réponse
  71. C’est comme ça que ça se passe, par Viktor Dedaj

    D’ABORD, ÇA COMMENCE COMME ÇA :

    toi t’es là, à vaquer peinard à ton occupation préférée, genre remuer de la colle comme un forcené dans un local un peu défraichi – étape préliminaire à l’opération noctambulesque qui consistera à rhabiller quelques murs tout en prenant bien soin de couvrir au passage les avertissements qui brament « défense d’afficher sous peine de poursuite » – lorsque soudain, sortant de nulle part, un énergumène, un petit malin, un « monsieur je sais tout », prononce le mot fatidique.

    La veille encore le tractage sur le marché s’était conclu comme d’habitude par une tournée avec les camarades au café du coin. Quant à la réunion du lendemain, tu ne sais pas encore qu’elle n’aura jamais lieu, car…

    « Internet ». Hein ? « INTERNET, j’te dis ». Ça doit être les vapeurs émanant de la colle. De quoi tu parles ? « Je te parle d’Internet, tu ne lis pas les journaux ? ». Lesquels ? « Ben… n’importe lequel. Ils en parlent tous. C’est l’avenir. » Bon alors, si c’est l’avenir, j’ai encore le temps de finir de préparer ma colle… « Non, non. Laisse tomber. Il faut que tu installes toute suite un modem chez toi ». Quoi ? Tu veux que Bayrou vienne dormir chez moi ? Pourquoi tu ne demandes pas à Dédé ? C’est un socialiste, je suis sûr que ça ne le dérangera pas.

    ÇA COMMENCE COMME ÇA :

    ça fait trois jours maintenant que tu cliques sur OK et que c’est pas OK du tout. Tu vois bien que la machine voudrait que tu cliques sur ANNULER, mais t’as décidé que ce sera OK et pas autrement. Ça te rappelle le jour où un témoin de Jéhovah voulait te vendre sa tour de garde – ou quelque chose comme ça – et qui a fini par te prendre un abonnement de 3 mois à l’Huma Dimanche. Ça t’a pris la moitié de la nuit, un litre de café et deux boites de biscuits, mais il a fini par craquer.

    Bon alors, c’est OK ? Pas encore… mais ça viendra.

    Suite : http://www.legrandsoir.info/C-est-c

    Réponse
  72. Il y a des blogs qu’on parcourt une fois…. et qu’on oublie sans remords. Et puis il y a ceux où l’on retourne avec passion, intérêt, envie de revoir, l’eau à la bouche et l’œil brillant. Le Monolecte est de ceux-là, qui ne sont pas si nombreux !

    Agnès, tes lecteurs ont besoin de toi, comme tu as besoin de ton blog (j’en suis persuadé). Courage, et bravo ! Serais-je resté sain d’esprit sans le Net et les blogs (enfin, certains comme celui-ci) ? Non. Quinze ans auprès d’une personne dépendante, c’est dur sans cette ouverture sur le monde.

    Réponse
  73. Je ne peux qu’ajouter ma voix à celle de ces nombreux commentaires (au point que je n’ai pas le temps de tous les lire).
    Un blog nous échappe un peu en quelque sorte, il peut vite devenir le compagnon des lecteurs. S’il était un livre, appellerais-tu tout le monde à te retourner leur exemplaire pour pouvoir le détruire ?
    J’ai "pearlé" quelques pages de ce blog que je serais triste de voir disparaître… mais évidemment le choix t’appartient.

    Moi j’ai du mal à détruire, c’est pourquoi mes vieux blogs, même les moins personnels, sont toujours en ligne. J’en ai parlé à l’occasion de ce billet, intitulé "La mort du blog" :
    http://monblogessai.wordpress.com/2

    J’ajouterais enfin que je comprends la révolte sur la question économique et le besoin d’avoir une activité rémunératrice… qui puisse apporter autant de satisfaction que celle que nous apporte le blogging….

    Au plaisir de te relire, j’espère.

    Réponse
  74. Je signale un débat un peu du même ordre sur ce billet, où il est question de ce que l’on peut assumer de notre extimité bloguesque :
    http://blahblog.be/?p=317

    Tiens, et si on créait une sorte d’agence de placement pour blogueurs ? Histoire de montrer aux "clients" que ces engagements, cet afflux de l’intime parfois, n’est pas moins valable, voire plus riche, que les cas où tout ceci est soigneusement camouflé ?

    Réponse
  75. Je ne me suis pas encore fendu d’un commentaire, mais je tenais à te dire combien ton blog, et plus généralement ta présence sur le net est très importante pour beaucoup, à lire les commentaires ici, et pour moi, c’est certain.

    Je ne m’étendrai pas sur le reste du sujet, ayant malgré tout la chance de cumuler plusieurs activités (qui me plaisent) pour m’en sortir, sans trop me sentir marchandise humaine. Le classement en case, je le laisse aux autres, et tu devrais en faire autant, vu tes compétences et la richesse de tes expériences.

    Réponse
  76. on est en train de détruire la démocratie en france Agnès, on a besoin de personnes comme vous pour dire toutes ces belles chose écrites sur ce site, ne détruisez rien courage, l’association des auteurs autoédités n’existe plus en france ses deux derniers présidents sont décédés et les bénévoles ont été découragés. n’oubliez pas qu’internet est un moyen d’expression libre.
    merci encore

    Réponse
  77. Et si, à nous tous, on trouvait une solution économique !
    Déja au moment où l’on parlait de licence globale, il me semblait opportun de monter une caisse de mutualisation pour encourager les artistes en herbe ….
    Avec l’aide de techniques sophistiquées (les informaticiens peuvent les mettre en oeuvre très rapidement), pourquoi chacun ne donnerait pas 5 euros par mois (voire un peu plus) qui seraient attribués, à raison de 1 euro par site, aux 5 premiers blogs cliqués dans le mois : ainsi les blogs populaires seraient financés modestement, il serait d’ailleurs souhaitable de limiter le montant perçu disons à 2 000 euros mensuels ….
    c’est un peu à l’image du commerce équitable, on accepte de payer un peu pour la qualité.
    Si une telle initiative est lancée, j’y souscris

    Réponse
  78. waou ! très beau texte !
    Surtout, n’arrêtez aps d’écrire… Courage !

    Réponse

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