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Au début, je voulais surtout voyager

Jérémy a la petite vingtaine tranquille et joyeusement ébouriffée des membres de la grande tribu des surfeurs, des glisseurs, des grimpeurs, l’œil aussi limpide qu’un lac pyrénéen à la fonte des glaces et un projet de vie qui se construit pas à pas.

Monument aux morts

Le meilleur du pire

Après le bac, je suis donc parti à Pau pour un BTS en commerce international.

J’arrive à ne pas tiquer, c’est le métier qui rentre, mais il lance ça avec un grand naturel et une tête d’anarchiste convaincu qui ne cadrent vraiment pas avec l’idée que je me fais des petits kikis qui gravitent dans les formations commerciales.

  • Ce qui m’intéresse, au départ, ce sont les relations humaines. Le commerce, pour moi, c’est avant tout des relations humaines. Or, dans les écoles de commerce, ce n’est pas du tout ça qu’on t’apprend : faut pas faire de sentiments, la communication, ça peut être de la manipulation, on nous apprend à appâter le client et à prendre les gens pour des cons, c’est-à-dire comment faire des sous.
  • Et là, pendant deux ans, tu te rends compte que ce n’est pas ton truc.
  • Mais je l’ai fait un peu exprès aussi. Parce que si on veut démonter les choses dans la vie, faut commencer par savoir comment ça marche.

Pendant deux ans, Jérémy enquille les stages. Uniquement dans de grosses multinationales. Premier stage en République Dominicaine, zone franche.

  • Le pire du capitalisme : la délocalisation par l’argent ! Choquant ! L’un des gros fabricants de boots du monde. Ils ont des filiales partout. Et là ils produisaient les snow-boots des mecs du Nord dans une zone franche, créée pour développer le pays. Une zone franche, c’est à dire pas de taxes.
  • Mais s’il n’y a pas de taxe, comment tu développes le pays ?
  • Par les salaires. Enfin, c’est ce qu’ils croient : pas de tunes, pas de salaires, travail dans des conditions de merde, pas de syndicat et voilà ! J’étais content. Parce que j’étais à la source, parce que je voyais vraiment comment c’était.

Mais notre Jérémy ne s’arrête pas en si bon chemin et rempile pour une autre multinationale chère à son cœur de surfeur.

Mon boulot au pôle logistique était de trouver des papiers pour les marchandises, les certificats d’origine, l’équivalent des certificats de naissance pour les humains. Là, ce qui était particulièrement intéressant, c’était de pouvoir comparer les prix d’achat à la production avec les prix de revente : c’est assez fabuleux. Je me disais, assez logiquement : ces gars font du surf, je fais du surf, on devrait s’entendre, quelque chose de cool, quoi, l’esprit du surf. Mais voilà le surf est bouffé par l’argent, la compétition et les gars font ça juste pour le pognon, ce ne sont pas des surfeurs. Le surf, ils s’en foutent. Ils sont là pour faire du pognon et c’est tout.

La fin de l’humanitaire de papa

Et voilà comment Jérémy, après une année de profonde réflexion sur son avenir professionnel manifestement incompatible avec ses aspirations profondes, intègre une licence en solidarité internationale, une formation chapeautée, il nous le donne en mille, par le Ministère de l’Intégration et de l’Immigration. Tout un programme !

L’humanitaire est devenue un milieu très fermé. La motivation ne suffit plus, il faut aussi une bonne formation. Et le candidat type pour intégrer une grosse ONG, il sort de Sciences Po, des grandes écoles. Ma licence professionnelle est donc un tremplin. Elle me permettra d’avoir des contacts dans le milieu, ce qui devrait m’ouvrir des portes. Ça fonctionne pas mal en réseau. Aujourd’hui, l’humanitaire cherche des compétences particulières : logistique, gestion de projets et aussi des profils purement spécialisés, très techniques, directement opérationnels, en assainissement de l’eau, électricité, des profils ingénieurs.

Des écoles à former de bons petits gars avec le cœur sur la main et les pieds solidement ancrés dans le sens des réalités, il y en a quatre en France, trois universitaires et une école privée. Bien sûr, c’est dans l’école privée que sont recrutés prioritairement les nouveaux cadres dynamiques de l’humanitaire français, ce sont ces petits gars qui décrochent prioritairement les meilleures places dans les grosses ONG, celles qui ont de l’argent et donc celles qui peuvent agir.

  • Il faut voir le film Profession humanitaire. C’est assez choquant. C’est justement un film sur la formation Bioforce [L’école privée], ses coulisses, les apprentissages. C’est une formation très chère avec beaucoup de moyens… on leur apprend même à conduire des 4×4, c’est assez fabuleux, c’est le gros cliché humanitaire. Les gars sont dans un mode opérationnel qui fait qu’ils ne se posent pas de questions sur ce qu’ils font et sur l’influence que ça aura sur les bénéficiaires. Jusqu’à présent, l’humanitaire ne se posait pas trop de questions sur ses missions ou les conséquences des actions humanitaires sur l’ensemble de la société et des personnes concernées. L’humanitaire c’est quand même quelque chose d’assez récent, plutôt dans le prolongement de l’époque colonialiste. L’aide d’urgence ne pose pas trop de problème : quand la maison brûle, tout le monde est d’accord pour que les pompiers éteignent le feu. Mais le développement, lui, pose beaucoup de problèmes. Jusqu’à présent, on décidait de ce qui était bon, de ce qui était bien pour les autres. C’est typiquement le droit d’ingérence : on décide d’aller t’aider, même si tu n’es pas d’accord et sans se poser la question de savoir ce que les gens ont réellement besoin. On a les moyens pour faire des trucs et on va l’imposer.
  • Tu dis qu’en fait, l’humanitaire est en train de changer profondément, à travers les petits gars comme toi qui sont formés pour réfléchir ?
  • Oui, parce que la société occidentale elle-même est en train de se remettre en question sur ses choix fondamentaux. Jusqu’à présent, l’humanitaire servait surtout à boucher les trous laissés par le capitalisme mondial.

Les ONG, comme bras armé de pansements du grand cirque capitaliste. Les ONG, comme palliatif politique à l’indigence ou le désengagement des États.

  • Les ONG ont vocation à disparaître, à transférer à l’État leurs missions de développement.
  • Un peu comme les Restos du cœur qui, dès l’origine, palliaient l’insuffisance sociale de l’État et avaient vocation à disparaître et pourtant ne cessent de grossir ?
  • C’est exactement la même chose, le caritatif chez nous ou l’humanitaire ailleurs. Avec la crise, les missions des ONG grossissent de plus en plus avec de moins en moins de moyens. L’autre problème, c’est qu’avec des moyens limités, les ONG font très attention à leur recrutement. Le personnel est coûteux, il faut donc qu’il soit hyper efficace sur le terrain. Et ça, Bioforce sait faire. De l’humanitaire bien traditionnel!
  • Oui, mais est-ce qu’à force de chercher l’efficacité, est-ce que la machine humanitaire ne va perdre de vue son objectif premier ?
  • Les ONG fonctionnent comme une entreprise : une comptabilité à tenir, des comptes à rendre à leurs bailleurs de fonds. Les moyens qui financent l’action humanitaire choisissent donc les actions à mener.

Et les financeurs de l’humanitaire sont loin d’être neutres : l’Europe et sa vision politique, les fondations privées, financées elles-mêmes par les grosses multinationales dans lesquelles Jérémy avait pu apprécier toute la grandeur de l’horreur économique mondialisée.

L’argent, c’est le nerf de la guerre. Les multinationales ne sont là que pour le profit et pour redorer leur image de marque, elles financent l’humanitaire.

Et la boucle est bouclée. Les grosses multinationales se nourrissent et entretiennent la misère des peuples, comme Jérémy l’a découvert lors de sa formation en commerce international. Et ensuite, elles financent les projets humanitaires qui améliorent leur image de marque et font oublier leur rôle dans le merdier général. Et nos petits soldats de l’humanitaire utilisent leurs compétences commerciales pour vendre au grand capital les projets de développement qui favorisent, quelque part, le maintien à faible coût, des inégalités dont il se nourrit.

40 Commentaires

  1. Quel cercle vicieux implacable !
    Mais derrière, tout au fond de la scène, il y a quelques associations qui oeuvrent dans l’ombre en réseaux et font un travail formidable d’éducation au développement. Parce que finalement, si on veut briser le cercle infernal, c’est bien les petits occidentaux (sans oublier leurs aînés) qu’il faut sensibiliser à tout cela.
    Pour qu’ils préfèrent à un humanitaire plein de bons sentiments mais aliénant, une démarche de citoyen responsable à son niveau (et en premier lieu dans ses choix politiques), et s’ils en sont véritablement capables, qu’ils participent à un co-développement.
    Ca s’appelle de l’éducation populaire, mais malheureusement ce n’est plus à la mode : trop difficile, trop… dangereux.

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  2. alors là je dis Bravo pour ce billet

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  3. Devant un tel constat (aussi magistralement délivré), que faire sinon décider de boire ce qu’on avait envisagé consacrer à l’«humanitaire» ?

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  4. Pas si simple, Swâmi! Jérémy explique bien le côté particulièrement tortueux du système (1h30 d’ITW, les amis!) : l’aide d’urgence, de l’ordre de la solidarité internationale, peu contestée, tout comme on a besoin de pompiers pour éteindre l’incendie. Puis le développement, prolongement à peine maquillé des politiques coloniales, au service de la domination occidentale… mais, et c’est ça qui est terrible, tout de même mieux que rien : Si on y va pas, les gens vont mourir de faim. Tu ne peux donc pas te contenter de la posture qui condamne en bloc l’humanitaire. Même si tu sais qu’une grande partie de l’aide va se perdre dans les circuits des ONG elles-mêmes et des élites corrompues des pays-cible (rapport sur l’argent du tsunami et revoir le fabuleux reportage sur l’humanitaire en Afghanistan du non moins excellent Paul Moreira – s’il me demande de partir en reportage avec lui au bout du monde, je boucle ma valoche dans l’heure!), tu ne peux ignorer la part, même petite, même minoritaire, qui va arriver à la population et peut-être sauver quelques mômes, aider à leur éducation, à leur survie à long terme. Jérémy sait qu’à priori, il faut soutirer le fric aux responsables du chaos, se boucher le nez pour négocier avec les bouchers, parce qu’au bout du bout, il reste des gens qui ont besoin d’aide.

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  5. « se boucher le nez pour négocier avec les bouchers »

    C’est quand on en arrive à de véritables acrobaties de souplesse dorsale qu’on finit par prononcer le mot : "realpolitik".

    Envoyons dans des pays une "aide" dont les 2/3 de ce qui n’est pas pris par les dirigeants politiques locaux sera détournée par l’armée qui la revendra à la population, par exemple, ça s’est déjà vu…

    À partir de quand le "réalisme" se mue-t-il en complicité active ?

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  6. Article intéressant mais qui, à mettre tout le monde dans le même sac pour tirer ensuite la chasse, ne fait que conforter le système.

    Je connais des tas de gens qui sur le terrain agissent ET militent ; filer du fric aveuglément, c’est certes bête. Mais au nom d’un « on me la fait pas » gauchiste et primaire, laisser tomber des gens comme tac en afrique du sud, ou pih.org en haiti, c’est criminel.

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  7. BRAVO pour cet article il remet les pendules un peu à l’heure

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  8. En fait, déjà, séparer les services d’urgences des plans de développement. Et une question pointe immédiatement son museau : quelle coordination des services d’urgence internationaux? Doivent-ils être le fait d’organisations en voie de privatisation avancée ou de services communs à l’ensemble de l’humanité? Qui pilote l’avion? Quel est le niveau d’ouverture démocratique de tout ce bordel?

    Ensuite, humanitaire ou solidarité internationale? Se poser la question, effectivement de ce qu’attendent des gens qui viennent de se manger une grosse cata. Quand ta maison brûle, qu’espère-tu vraiment? Des mecs en 4×4 qui te montent vite fait un truc en toile et te fournissent des rations de survie pour un temps très indéterminé ou plutôt une chambre d’hôtel assez confortable, pas loin de l’école des gosses et de ton boulot, pendant que tu attends le remboursement des dégâts, histoire de reprendre au plus vite une vie normale ou tout au moins ce qui t’en tenait lieu avant? C’est ça qu’on veut, nous : relogement d’urgence et retour rapide à une vie normale. Les survivant du tsunami voulaient probablement quelque chose dans ce genre : enterrer les morts, reconstruire les maisons, reconstituer l’outil de travail, remettre en route les infrastructures du pays. Est-ce que c’est ce qu’ils ont eu.

    Quant aux gens d’Haïti, il y a des chances qu’ils attendent plus qu’un retour à l’état initial…

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  9. Attention, je ne suis pas contre les "services d’urgences" (au sens large), parce qu’il y aura toujours des accidents, des imprévus, etc.

    Mais, pour moi, la grande majorité de "l’humanitaire" occidental, c’est l’application de la "stratégie de la charité". Avec la fameuse citation "quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson" : il y en a beaucoup qui ont l’air d’avoir compris comment ça pouvait servir leurs intérêts particuliers.

    Parce que, si on donne un poisson à quelqu’un, on passe pour un "bon samaritain". Et puis, celui qui gère la distribution des poissons, il devient puissant… très puissant ! Alors que si t’apprends à quelqu’un à pêcher, ou plus simplement si tu lui permets d’avoir les moyens de pêcher… qu’est-ce qu’il y a gagner ? Et puis ces personnes vont devenir libres, indépendantes, autonomes… pour certains, mais il n’y a aucun intérêt à gagner dans cette affaire !

    Moi, je vois la propriété intellectuelle, les brevets, etc. comme un moyen d’empêcher les gens "d’apprendre à pêcher". Et comme moyens d’empêcher "d’avoir les moyens de pêcher" : les dettes dues aux anciens colonisateurs, les primes à l’exportation ou même le "secours humanitaire" (qui empêche le développement local, car comment faire quand il y a une concurrence déloyale qui distribue à un prix en dessous du coût de revient ou gratuitement), le don "humanitaire" de technologie qui rendent dépendant (je pense au pétrole)… et surement plein d’autres moyens qui ne me viendraient même pas à l’esprit.

    Que ce soit les futurs réfugiés "climatiques" ou les actuels réfugiés économiques, pour certains, c’est aussi l’occasion d’une main-d’œuvre bon marché (et surtout sans-papiers).

    Je crois qu’il y a tellement d’intérêts (pouvoir, argent…) dans le malheur des autres, que c’est difficile de lutter contre…

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  10. Il est vrai que même pour le petit personnel de l’humanitaire, au bout de quelques missions, l’idéal en prend forcément un coup, les illusions s’envolent, reste quand même la satisfaction de l’action immédiate, puis plus sournoisement une certaine addiction.

    J’ai une copine comme ça, que le boulot en clinique ennuie rapidement au bout de quelques mois, alors elle repique au truc pour sa dose d’adrénaline. Puis elle revient avec des envies folles de faire du shopping, puis la futilité des gens d’ici sans doute, leurs maisons, leurs gosses, y a Popaul qui a trompé Ginette,etc

    Les idéaux, c’est bien pour la jeunesse.

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  11. L’humanitaire donne sans doute bonne conscience au capitalisme, mais apprendre cela de l’humanitaire donne bonne conscience à celui qui ne donne pas aux ONG…

    Finalement c’est le capitalisme qui est pourri et refuser le système en vivant autrement et en étant dans la décroissance c’est pas mal non plus…

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  12. Bien, très bien

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  13. @ Swâmi Petaramesh
    Devant un tel constat (aussi magistralement délivré), que faire sinon décider de boire ce qu’on avait envisagé consacrer à l’«humanitaire» ?

    Arrêter de donner pour "l’humanitaire".
    Faire comme les Cubains, quand ils envoie une floppée de Médecins au Pakistan, il y a 4 ou 5 ans suite à un tremblement de terre c’est pas le Pékin moyen de la rue de La Havanne qui donne. Et il le font et très bien. Bon , d’accord TF1 n’en parle pas et alors, c’est grave docteur.
    ça fait quand même quelque temps qu’à Haïti le Peuple mange des GALETTES DE TERRE et personne n’envoie d’aide d’urgence voire des surplus agricoles qui finisse à la jaille.
    Et surtout qu’on parle pas de la logistique elle est là la logistique aujourd’hui.

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  14. En août 2007, j’étais sur la côte sud-est de l’Inde, dans la région de Pondichéry. Alors que je marchais sur une plage qui avait été ravagée par le tsunami, j’ai été attiré par un tas de gravas que j’ai pris en photo. Ce n’étaient pas des restes de la catastrophe comme je l’avais d’abord pensé… Sur un morceau de ciment que j’ai pris en photo, on peut lire ces mots : "Tsunami memorial". C’étaient donc les ruines d’un édifice commémorant le tsunami. Un comble terrifiant, non ?
    Mais ce n’est pas tout.

    En retournant dans le centre de la ville, nous avons été attirés par des cris et une puissante rumeur dans les rues. Nous avons d’abord vu des policiers armés de bâtons, puis une foule immense qui manifestait. Il s’agissait de femmes, d’enfants et d’hommes, des familles de pêcheurs qui avaient tout perdu dans le raz-de-marée : leurs logements et leurs bateaux, outils de travail. Depuis 2 ans 1/2, ces gens abandonnés de tous attendaient toujours qu’on leur installe au moins des cabanes de fortune pour se loger et protestaient contre le fait qu’ils n’avaient jamais vu la moindre roupie issue de la générosité internationale.
    Je n’osais pas prendre des images, mais des manifestants, voyant que nous étions des occidentaux, m’ont demandé de le faire. Les policiers sont restés neutres. J’ai donc filmé (maladroitement) 2 ou 3 courts clips.
    Cela donne tout son sens à votre lien pointant sur "l’argent du tsunami".

    A part ça, je visite souvent votre site avec intérêt mais le fait que "la discussion continue ailleurs" est une vraie calamité et même un contre sens : la discussion au contraire s’arrête puisqu’il faut la suivre dans je ne sais combien de "réseaux sociaux" (beeerrkk, ce mot!) où, bien sûr, il faut encore s’inscrire, fournir des infos perso (et merde à la fin… sauf votre respect)
    Votre paragraphe de conclusion est un petit chef d’oeuvre de synthèse.
    Amicalement.

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  15. (Je ne connais bien ce monde-là, mais…)

    Ça me fait aussi penser aux urgences médicales.

    C’est indéniable que les urgences médicales sauvent des vies. Mais ça doit pas être la façon de gérer les choses… comme ça, d’aller de catastrophes en catastrophes dans l’urgence.

    Dans le cas des urgences médicales, c’est d’un bon système de santé qu’il y a besoin ! Que les gens soient soignés au début de la maladie, et pas au stade terminal ! Au lieu de vouloir privatiser, de vouloir supprimer la sécurité sociale… là, hein.

    Mais bon… je crois aussi que c’est "leur façon" de fonctionner… la "stratégie du choc", et tout ça…

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  16. C’est tout à fait pertinent. Certaines nuances peuvent être apportées. Par exemple la majorité des budgets de MSF proviennent des dons et les rendent donc plus libres, plus indépendants dans leurs choix stratégiques. Mais ce genre de gros rouleau compresseur, ces machines bien huilées, ne font toujours que mettre de la rustine sur le pneu pourri. En réalité l’intervention humanitaire, si elle est efficace sur le court terme, n’a que rarement un impact sur le système qui provoque les inégalités croissantes.
    Le cercle vicieux en place, que nous reste-t’il à faire ? Regarder les gens mourir sous prétexte que tu leur offres juste un sursis ? C’est déjà pas mal le sursis, concrètement. Parce que quand t’es sur le terrain, grandes écoles ou pas, avec toutes tes idées commerciales et de politiques sanitaires bien occidentales, tu restes tout de même un être humain devant la souffrance d’êtres humains. Donc, continuer à intervenir reste humainement indispensable.
    Le paradoxe c’est que de continuer à intervenir c’est continuer à alimenter le système qui produit cela même contre lequel on intervient. Or quelles autres instances mondiales et neutres y aurait-il ? L’ONU ? Cet organe inefficace et coûteux dont les 5 membres permanents sont aussi les 5 pays les plus gros exportateurs d’armes (US, Fr, Russie, Chine, UK) ?
    Quel contre pouvoir existe-t’il ?

    Et pire encore, ce qui est valable au niveau international, l’est aussi au niveau local dans des mesures proportionnées. Comment ce fait-il qu’une ministre de la santé ayant fait une erreur d’estimation de 1880% (95 millions de doses commandées pour 5 millions de vaccinés) soit encore en place et n’ai même pas présenté ses excuses aux citoyens imposables ? Comment se fait-il que les banques reversent des profits faramineux aux traders (qui ne sont pas imposables, eux) alors qu’il y a quelques mois nos impôts justement leur sauvaient les fesses ? D’ailleurs, comment se fait-il que les 95% des masses monétaires circulantes mondiales (les transactions financières autrement dits les flux boursiers) ne sont pas imposés (à l’inverse des 4% de flux basés sur le travail et le commerce ) ? Et que dire des systèmes sanitaires et du problème imminent des retraites…

    Quel autre alternative se propose réellement à nous ?

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  17. Ben, franchement je n’en ai pas la moindre once d’idée…Attendre de voir ou déménager au Venezuela?? …
    Non, je plaisante mais pour autant l’alternative je ne la vois toujours pas.
    Que faire ?
    Comme se disait Lénine?
    Que faire?
    Critiquer et ne pas intervenir, intervenir et ne pas critiquer?
    Alors je lis, me renseigne et comme tout un chacun j’attends ce grand soir qui ne viendra jamais.. peut être pas de mon vivant… Il finira bien par avoir une faille quelque part…
    En fait c’est cela j’attends la Faille, la chose ultra évidente…bien fédératrice, mais dans notre pays de bovins c pas gagné….
    Alors observation et réflexions pendant que l’on se fait roué de coups…

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  18. cet article est un des moins bons que j’ai pu lire sur ce blog, on n’y retrouve que la part négative de ce qui se fait dans l’humanitaire et ça me fait penser à la presse en général, quand des journaliste interviennent sur le terrain, ils interwiews des personnes diverses, certaines auront des avis négatifs, d’autres positifs et au montage on décide de faire quelques chose de négatif, tous les cons qui comme moi dans l’affaire des centrales nucléaires de tricastin qui avaient donné un avis positif, car en vacance sur place non pas été intercallé dans le montage. on doit toujours penser au deux côtés des faits, sinon on guide les gens vers ce que font les médias la manipulation.
    je donne depuis des années à msf, ce n’est plus l’association qui a été dirigées par kouchner et heureusement, celui qui disait un enfant qui pleure en direct à la télé ça rapporte plus qu’un autre en bonne santé etc. les gens qui travaillent en humanitaire doivent avoir un salaire, sinon comment penser qu’une personne qui a aidé les malheureux du tiers monde pendant dix ans cotise aux caisses de retraite de son pays, au chomage, la société occidentale est sans pitié alors c’est normal qu’il y ait des frais de gestion. ce qu’il faut voir c’est l’amour qu’il y a dans le regard de celui qui reçoit et dans le regard de celui qui donne. un don d’amour et c’est tout.
    Bien sûr le monde est dirigé par les francs-maçons qui dans les hauts niveaux n’ont qu’un but c’est d’enrichir encore plus les riches. bien sûr on peut se poser des questions qu’est-ce qui est le plus important les 25000 mille morts qu’il y aura à Haïti ou les quatre personnes qui sont mortes de froid cet hivers en france et dont personne ne parle. on est tous coupable qu’on le veuille ou non car on a accepteé les règles. quand on utilise notre voiture on contribu à faire monter les prix de l’essence, quand on boit du café on contribu à la déforestation, car la production de café est de 7 millions de tonnes et c’est pareil pour tout. j’accepte quand même la critique qu’il y a dans cet article, car si le monde à progressé c’est grâce à ceux qui ont ce regard critique, mais il faut faire très attention qu’on ne fasse pas un amalgame avec l’ensemble des associtaions humanitaires qui ont vu pour certaines, la mort de certains de leurs membres sur le terrain. quand je parle d’ong, ce n’est pas tout ce qui est rataché à l’ONU bien sûr.

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  19. Kouchner, Hirsch, Emmanuelli… c’est pas la triplette de Belleville !

    Tous les humanitaires finissent ministres de droite ?

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  20. Excellent article.

    J’ai en effet arrêté de donner pour ces raisons. Plus on donne et plus c’est pire ! Les restos du coeur n’ont jamais donné autant de repas, Emmaus voit ses bénéficiaires devenir de plus en plus jeunes, dont de plus en plus de travailleurs pauvres alors à quoi ça rime tout ça ?

    Donner toujours plus pour permettre aux politiques de continuer à casser les filets de protections solidaires sans avoir à supporter les conséquences (car géré gratuitement et discrètement par des associations et des bénévoles) ne peut que les inciter à continuer.

    Les seuls dons que j’ai fai cette année sont pour l’UNICEF qui oeuvre presqu’exclusivement à destination des enfants de l’hémisphère Sud, donc en dehors des frontières françaises ce qui me permet de défiscaliser une bonne part de mes impôts pour ne pas financer ce gouvernement anti-social et participer à un rééquilibrage Nord-Sud qui est indispensable, notamment envers les enfants qui n’ont rien demandé à personne.

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  21. je te lis souvent, mais ne réagis pas en général.

    Aujourd’hui, je réagis, car j’ai l’impression que tu t’arrêtes en chemin, et je reste un peu sur ma faim.
    (comme jérémy qui est sur le chemin ?) y’a-t-il un épisode 2 de prévu à ton billet ?

    Je me reconnais bien dans le portrait de Jérémy. Mais il reste une question en suspens.

    Que faire après ce constat ?
    Militer > au quotidien à Paris, depuis des années, pour partager ses révoltes, ses indignations, et avancer dans la compréhension des mécanismes de l’oppression. Et comprendre un peu mieux les choses après ces quelques années. Mais rester sur sa faim, encore une fois.

    Finalement, aujourd’hui, je comprends que le monde repose sur un triptyque mafieux, qui dépossède les états, les collectivités de leurs pouvoirs de décisions :
    – Paradis Fiscaux et Judiciaires (dont on ne parle plus tellement depuis le G20) pour faire passer le blé et profiter du vide international en matière de justice pénal notamment
    – Les sociétés militaires privées (mercenariats etc) pour assurer le pillage industriel, et contenir/réprimer les révoltes en temps de crise.
    – Les Zones Franches (pour rétablir l’esclavage, dans l’ombre) et les Pavillons de Complaisance, pour la logistique générale de tout cela, en toute discrétion.

    Au final, l’argent-roi, les clans mafieux (hommes politiques, actionnaires, intellectuels, marchands de canon ou de journaux, etc etc) qui se donnent empires et salons pour décider de nos lois, et de nos vies en somme.

    Face à cela, que faire ?
    Se soustraire à leurs lois, à leur fric, et réinventer des façons de vivre en toute autonomie ( à commencer par la bouffe, via l’agriculture, l’énergie, la santé, l’éducation, etc..), et penser, déjà, aux moyens de la défendre quand le moment viendra.

    Après 15 ans de voyages autour du monde, de militantisme divers (jamais dans les partis politiques), j’en suis arrivé là, et c’est un nouveau défi que de construire tout cela, à un niveau individuel, localement, et collectivement…

    En attendant que la crise, déjà partagée par la grande majorité du monde depuis tant d’années, s’élargisse jusqu’à amener le chaos au plus grand nombre, pour enfin, leur foutre au cul à tous ces "puissants" qui volent nos vies, avec notre complicité active de petits exploités bien sûr.

    Quand aux ONG’s, quels que soient les aspects positifs de certaines d’entre elles, la majorité ne se distingue pas par une capacité à remettre en question l’ordre du monde : elles obéissent aux lois des puissants, quand ce ne sont pas directement leurs bras armées. Alors, essayer de faire le tri et de bons choix dans ceux qu’on appuie ou soutient, et essayer d’arrêter les autres.

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  22. Un constat consternant, une conclusion éclatante d’évidence, une situation qui se délite pour le plus grand nombre et qui s’arrange …toujours pour les mêmes.
    Comme on comprend Jérémy ! 20 ans, un peu de générosité, d’intelligence et d’envie de faire qui butent contre cette violence sociale, économique et politique.
    La pauvreté est une urgence surtout lorsqu’elle est associée à un drame climatique et économico/politique. C’est bien ça qui est pratique pour ceux qui en usent ! en abusent !
    Toutefois, cela justifie t-il les ONG qui pallient les carences des états, les bénévoles qui font gratuitement ce qui devrait valoir salaire ou les salariés sous-payés qui travaillent dans des conditions particulièrement éprouvantes ?
    Cela justifie t-il que reviennent de ces expériences humanitaires des personnes dont plus personne ne s’occupe, incapables pour certaines (suffisamment nombreuses pour qu’il en soit tenu compte) de se réinsérer dans une activité "occidentale" ?
    Cela justifie t-il qu’on éjecte la générosité au profit d’une efficacité (on appelle cela professionnalisation) plutôt que de professionnaliser la générosité ?

    Militer certes, nécessaire voire indispensable, mais pourquoi ? On nous interpelle sur l’immédiat, l’horreur, l’angoisse afin de s’assurer que les militants ne soient pas trop nombreux à la source : là où le fric se cache, où se prennent les décisions qui enrichissent toujours les mêmes (décisions qui concernent non seulement l’économique et le social mais l’école, source ou non de liberté de pensée, les implantations géographiques…). Il est parfois difficile de savoir si l’urgence est là où cela semble le plus évident…en tout cas au 20h00 !

    Réponse
  23. Ce n est pas en restant le cul sur une chaise devant votre pc que vous ferez avancer les choses. Vous ne savez que critiquer tout … mais vous que faites vous pour ce monde en détresse ???

    Et meme si ce que je dis ne plait pas et ne va pas dans le sens de vos flatteurs et bien je serais celui qui …

    Réponse
  24. @ passagere

    "(…) mais vous que faites vous pour ce monde en détresse ? (…) si ce que je dis ne plait pas et ne va pas dans le sens (…)"

    Moi, ça ne me dérange pas 🙂

    Pour reprendre l’exemple que j’ai pris, celui des urgences médicales. C’est indéniable qu’on a besoin des urgences médicales ! Et c’est indéniable qu’ils sauvent des vies ! Mais aller d’urgences en urgences, de catastrophes en catastrophes… c’est pas une façon de vivre. Il faut se poser des questions. Avec l’exemple des urgences médicales : pourquoi est-ce que les gens n’ont pas eu accès à des soins au début de leur maladie ? Pour continuer dans l’analogie avec la médecine : c’est pas le symptôme qu’il faut guérir, c’est la maladie ! Aller de symptômes en symptômes dans l’urgence… je ne suis pas sûr que ça soit bon, et qu’on avance à grand-chose. Et puis, d’un simple point de vue de gestionnaire : c’est à la racine qu’il faut traiter les problèmes, sinon on s’en sort pas, et on se retrouve vite submergé…

    Et puis, je veux dire… pendant des années, ils mangent des galettes de boue, rien n’est fait. Et quand il y a un tremblement de terre, c’est le branle-bas de combat. C’est quoi ça ? Comment c’est possible ? Ça montre bien aussi que la stratégie du "tout en douceur" est implacable. Si c’est brutal, ça passe pas. Mais si c’est "tout en douceur", ça passe… et ça peut durer longtemps. Et puis j’imagine que comme ça va bien avec l’idéologie ambiante, ça aide un peu : vendre et acheter des galettes de boue… ce n’est rien de moins que du commerce… il n’y aurait que les communistes qui seraient contre ça, contre le commerce libre et non-faussé…

    Il va bien falloir que je lise ce livre, la "stratégie du choc". Mais c’est quand on est submergé qu’on est presque capable d’accepter tout (et n’importe quoi) aussi…

    Réponse
  25. La fondation de france: l’erreur humanitaire
    le repère des fondations des multinantionales avec l’aide du service public de l’information nous demande de faire un don pour Haiti. Ce qu’ils oublient de dire c’est que les dons avant d’aller à quelques actions humanitaires transite d’abord sur les marchés spéculatifs. ceux la meme qui détruisent les économies et les services publiques. Je rajoute que lorsque qu’une entreprise multinationale fait un don elle reçoit un credit d’impot egal à 60% de son don et mieux pour ceux qui paye ISF c’est 75%. Bravo à la fondation de france premier défiscaliseur de france pour les multinationales et destructeur de service public. Allez donc voir sur leur site le CA est composé principalement par des banquiers et le comité financier n’en parlons meme pas ce ne sont que des spéculateurs et hedge funds.

    Réponse
  26. Tant qu’il n’y aura que le communisme à opposer comme alternative au capitalisme sauvage : alors le libéralisme aura de beaux jours devant lui, parce que peu de gens sont prêt à sacrifier leur individualité possible sur l’autel égalitaire.

    Il suffit de constater les échecs successifs des elections, des mouvements de chomeurs, ou de type Continental, pour comprendre qu’à chaque fois que l’idée communiste tente de récupérer une lutte : une partie des gens s"éloignent.

    Un minuscule syndicat corporatif -pour pas dire mafieux- comme celui des forains a sauvé ses adhérents de la faillite, leur assurant des lois protectrices, quand les chomeurs attendent toujours eux ! livrés en pature à PoleEmploi, et devant se contenter de discours idéologiques.

    Alors il en est un peu de même que pour l’humanitaire, il y a ceux qui se contentent de manifester, et ceux qui sont parti faire individuellement, à leur niveau.

    Quant à croire que vendre et acheter des galettes de boue reléverait d’une idéologie…

    @Galou

    Il est vrai que le nerf de la guerre de l’humanitaire est avant tout la défiscalisation, et qu’une organisation ne se situant pas sur ce concept n ‘a guére de chance d’exister.

    Réponse
  27. Très bon article ! Je garde le lien de côté si besoin … Et les commentaires le sont tout autant !

    Réponse
  28. Un grand bravo pour cette article! Tout est dit…

    Réponse
  29. la soumission consciente ou inconsciente à ce système n’a pas de fin, oui donner aux org humanitaire ou téléthon sidaction etc… permet à l’état de se défaire des problèmes tout en engraissant les plus gros, de toutes les façons possible et inimaginable, c’est ce que je dis depuis 20 ans!
    çà et d’autres, ce qui me fatigue beaucoup c’est de voir lois aprés décrets, aprés boucliers, aprés ingérence, c’est la lenteur avec laquel la finalité d’une lois d’un acte, est comprise, souvent par les mêmes qui nous trahissent en signant notre futur!
    pour le simple quidame, même si l’ignorance, l’inconsciente, l’illusion le crétinisme l’infentilisation la soumission, fonctionne et empèche de comprendre les ramifications de toutes ces décisions, je comprends pour le vivre, à quoi nous devons sacrifier pour être moins soumis au système, je comprends que le prix à payer pour avoir cette liberté délimité, soit chère, mais il n’i a pas d’autre solution que la perte de ce tout (pourri) j’ai fais un rève, cinquante millions de français ont refuser ce matin de se lever de travailler de prendre leur voiture, d’amener leur enfant à l’école de consommer!
    et aprés me direz vous, si le comminisme fait peur le capitalisme détruit l’humanité et la planète, changeons déja la constitution, faisons une constituante qui permette à notre vision d’un monde juste pour tous, ou tout au moins conscient de ses actes de leur conséquences leur dérives, de voir le jour!
    je dis cela sans conviction car nous ne sommes pas évolué, nous sommes cycliquement primaire dans notre fonctionnement qui ne sort en rien du reste du règne animal, nous faisons un deni de filiation mais les puissants se réfèrent toujours à la raison du plus fort qui est le fonctionnement de chaque espèce vivante à plus de 97% la force de soumettre l’autre pour soit !
    primate vous avez dit primaire?!

    Réponse
  30. Z’avez bien raison Madame Michu: l’humanitaire c’est un scandale! D’ailleurs moi je ne donne qu’au Téléthon. L’autre jour, chez le dentiste, j’ai lu une grande enquête de “Closer” qui disait que les stars hollywoodiennes participent à des orgies dans les villas tropicales des ONGs…
    Bon, il semble que cracher sur l’humanitaire soit devenu une activité à la mode où l’on est sûr de remporter avec facilité l’adhésion de ses lecteurs. Certes, on n’est pas ici comme sur Agoravox (où ce texte est paru) où ça se lâche carrément, en donnant dans le gros fantasme – un peu trop travaillé pour être lui-même tout à fait honnête – des humanitaires pédophiles ; mais la aussi il semble que les gens parlent d’autant mieux du sujet… qu’ils ne connaissent des pays pauvres que le village vacances du Club Med. Je m’attendais à moins de démagogie chère Monolecte.
    Je vous invite donc à me rejoindre directement au Yémen, au milieu des tribus qui pratiquent l’enlèvement comme un sport national et des bombardements sur les villages… pardon: sur les camps d’Al-Qaeda, histoire de voir ce qu’est une vraie mission humanitaire.
    Bien sûr qu’il y a des aberrations, des contradictions terribles, et bien sûr que l´humanitaire permet aux gouvernements de se donner bonne conscience à moindre frais; l’exemple le plus frappant étant la guerre du Liban en 2006 où, pendant que les ONGs se démenaient, les représentants de la communauté internationale ne se sentaient du coup pas davantage obligés d’intervenir puisque nous étions déjà présents.
    Effectivement, nous voyons arriver de plus en plus de jeunes trouducs sortis des grandes écoles qui souhaitent avoir une mission sur leur CV, histoire de s’ouvrir les portes des U.N; mais ils ne font jamais long feu. Effectivement il y a les redoutables Bioforçats, gamins d’une vingtaine d’année qui arrivent persuadés de tout connaître, et pour lesquels ce n’est pas a eux de s’adapter au terrain mais c’est au terrain de s’adapter à la formation. Croyez bien qu’il y en a plus d’un qui m’a rendu fou, et je m’en méfie comme de la peste.
    Mais où êtes vous tous beaux blogueurs quand il s’agit d’ôter ses fesses de devant son ordi? Je ne vous ai jamais vu partir en clinique mobile en brousse au milieu des coupeurs de route et des tsé-tsé, je ne vous ai pas plus vu bosser plus de 100 heures par semaine dans un camp choléra ; et lequel d’entre vous serait VRAIMENT capable de se rendre au milieu du chaos d’Haïti et, plus encore, d’y être efficace?
    Je vous laisse, il est 23 heures, une centaine de réfugiés somaliens viennent de débarquer, alors on va sortir la voiture (mais oui : un gros 4×4 !), on va croiser les doigts pour qu’il n’y ait pas de barrage avec des gars armés sur la route, et on va aller les recevoir (parce qu’on s’occupe même de ces pirates de somaliens !) et, s’il y en a, ramasser les noyés… Continuez de vous lâcher bonnes gens, nous on a du taff.

    Réponse
  31. Ah… ce cliché de l’humanitaire "baroudeur", qui vient en "sauveur", si possible en portant un sac de riz sur dos … et qui, héroïquement, est prêt à sauver malgré elles les victimes.
    Et en négatif de ce cliché, l’idée que l’autochtone serait incapable… et un peu : que seul l’occidental sait ce qu’il faut faire. Ah… le "rôle positif de la colonisation". Mais qu’est-ce qu’ils auraient fait sans nous ? Hein…

    Et puis c’est curieux d’observer, comme ça, que certaines personnes voient le malheur dans des pays lointains… mais ne voient pas le malheur dans leur pays, région, département, etc. Est-ce que c’est à cause de la télévision, ça ?

    Bon, je vous laisse, je dois m’occuper de Paul Emploi qui me cherche des poux… sinon je vais finir dans une tente, dans je ne sais quelle forêt ! Oui, on n’a pas tous les mêmes problèmes. Moi, mon problème, c’est "l’administration Sarkozy". Certains vont dire que c’est un "petit" problème… mais je dirais que ce n’est pas bien de se moquer de la taille de quelqu’un 😉

    Réponse
  32. JUDAS …… trés bon trés bien !!

    Réponse
  33. Merci pour cet ajout très intéressant et éclairant, auquel je souscris totalement.

    Réponse
  34. Bonjour,
    Le sujet n’est pas nouveau. Jugez donc !

    Cela date de 1999. Un courrier envoyé par une lectrice au Diplo et publié par celui-ci. C’était après qu’une association humanitaire ait reçu le prix Nobel de la Paix (MSF octobre 1999).

    "II me semble dangereux de baser la société sur une collaboration entre associations humanitaires ou caritatives et partis politiques. D’une part, cela aurait pour conséquence que les partis, voyant que les associations prennent en charge la gestion de la misère provoquée par le système capitaliste, persisté dans leur politique du tout économique et se déresponsabilisent face aux conséquences inhumaines qu’entraînent leur politique.

    D’autre part, si on veut arriver un jour à une société égalitaire et juste, il est absolument nécessaire que la population prenne conscience que la solution aux problèmes qu’elle connaît ne peut qu’être politique. C’est pour cela que l’engagement politique est essentiel. Et les associations, bien que légitiment, quelles qu’elles soient, ne vont pas dans ce sens. Les Resto du coeur, AC !, le DAL, Greenpace, Amnesty International et les autres (ndrl dont MSF) essaient au contraire de mobiliser sur des bases apolitiques."

    Le fait de primer MSF du Prix Nobel de la Paix revient à encourager les contradictions d’un système qui affame des populations entières, provoque la guerre plutôt que de l’éviter, bref donne bonne conscience aux biens pensants tout en se dédouanant des méfaits du système dont ils font partis !

    Car, si l’on en croit la pensée dit unique et les journaux télévisés, trois grands maux affectent les hommes : les catastrophes naturelles, les guerres, l’exclusion. Cette réduction schématique induit une représentation spatiale, plus géographique que politique. Ainsi, ces grands maux se construiraient de façon concentrique, au loin, les catastrophes naturelles -inondations, tremblements de terre..-. Un peu plus près de nous, des guerres, obscures, tribales -Rwanda, Algérie, Bosnie- et chez nous le malheur social, l’exclusion !

    Une présentation en fait, dangereuse, semble avoir gagné. L’exclusion est acceptée comme un terme générique, qui en recouvre plusieurs : chômage, maladie, perte ou défaut de citoyenneté, statuts de réfugié…

    Mais cette présentation n’a été rendue possible que par un déplacement grammatical.

    Exclusion désigne moins l’action d’exclure que le fait d’être exclu. Il y a des passages au passif qui sont significatifs. Mais il arrange, car il substitue les effets à la recherche des causes. Un net glissement du politique vers là morale et de la responsabilité vers la culpabilité. Il n’y a plus d’acteurs ou de profiteurs d’un système qui permet, encourage, sécrète l’exclusion.

    Devenue participe passé passif, elle protège de toute investigation en amont sur la réalité des rapports de pouvoir et de production. Dans ce concert de bonnes intentions, que dément chaque jour la cruauté des rapports vrais, la compassion ne mène pas à l’action, elle l’empêche, le détruit.

    L’homme vit en société, et non, comme animal, dans un environnement.

    L’homme ne vit pas dans un monde de catastrophes, mais dans des sociétés et dans l’histoire dont il est l’acteur, politiquement responsable.

    ps: Danièle Sallenave auteur, notamment, du Principe de ruine, des Trois Minutes du Diable Gallimard 1994 et L’alibi humanitaire Le Monde Diplomatique juillet 1995)

    Réponse
  35. Bonjour à tous
    Tout ceci est très intéressant. Surtout en tant qu’espace de liberté.
    Beaucoup de critiques de l’humanitaire sont exactes d’après moi, on affame les peuples, on essaie de trouver le moyen d’enrayer les révoltes ou les migrations sauvages… Regardez notre site ( http://www.enfants-soleil.org A lire)
    Ce qui me choque souvent dans les grandes organisations c’est le manque de réflexion. Beaucoup de technicité, mais un baratin sans consistance quand il s’agit de réfléchir. je crois qu’il doit y avoir un engagement aussi au niveau des idées, donc politique qu’on le veuille ou non. Pas une idéologie, une réflexion sur le monde et les véritables raisons de la misère.
    Les peuples affamés ont besoin de nous pour pouvoir mettre en oeuvre leurs capacités à se gérer eux-mêmes. Pas du colonialisme déguisé.
    Nous travaillons à Haïti depuis de nombreuses années. Rien qu’à Haïti. C’est déjà suffisant pour une petite assoc. Là-bas il y a une équipe, rien que des Haïtiens. Capables, courageux, pas des intellectuels qui veulent une part du gâteau: ils travaillent depuis des années avec le minimum. Ils étaient dans les ruines à chercher les survivants. Ce sont les Haïtiens qui ont fait 95% du travail les premiers jours. Maintenant ils vont évacuer des enfants vers les familles que nous connaissons.
    Ce n’est ni gratifiant ni facile, même en temps de paix. Ostene a eu deux fois un enfant kidnappé, David s’est pris un coup de fusil dans l’épaule à bout portant, et a aussi été kidnappé il y a deux ans, Emmanuel a été attaque à Cité Soleil il y a deux mois, ils onty tous perdu leur maison, toutes les familles sont endeuillées. Et il y en a d’autres…ce qu’ils nous disent " on ne reste pas les bras croisés".
    Depuis 15 ans je paye mes voyages et mes séjours, comme tous les membres de l’Assoc qui vont à Haïti. Nous sommes tous bénévoles. Et c’est un travail à plein temps. On gagne une partie de nos fonds en faisant des ventes, des dizaines de manifestations par an. On n’a pas de 4×4, mais deux vieilles merdes qui roulent pas miracle.
    Je suis d’accord avec ceux qui critiquent. le millions d’€ qui s’accumulent dans les grandes organisations, on a le droit de savoir… Et avant tout si les plus pauvres verront quelques miettes de tout ça… ce n’est pas souvent le cas. Hélas.
    Mais il nous faut des sous pour conduire les gosses hors de cet enfer, des sous pour aider les familles à les accueillir, elles sont souvent aussi pauvres que ceux qu’elles vont accueillir. Des sous pour qu’ils retournent à l’école, des sous pour les aider à surmonter ce cauchemar. On aimerait bien avoir des millions d’€. mais ce n’est pas le cas. On aimerait bien avoir 1000 parrainages de plus… on aimerait bien retrouver les enfants qui manquent à l’appel et leurs familles…
    Bravo pour votre initiative. Je n’espère pas apporter grand chose. Ne mettez pas tout dans le même panier. Continuez à poser des questions.

    Réponse
  36. Le principe de réciprocité est la pierre angulaire de la relation humaine, et le principe de causalité (l’enchaînement des causes et des effets) est le cadre même de nos existences.

    Imaginons la motivation du premier humanitaire, imaginons la situation de son alter ego à qui il vient en aide, et puis imaginons la déconvenue de notre humanitaire devant son impuissance à régler la situation de "manière absolue", et tout cela devant l’œil de la caméra.

    Rien qu’ici on voit déjà trois motivations à agir qui sont sensé aboutir à résoudre la situation d’un seul. La question est bien de savoir si la finalité des actes accomplis vont dans l’unique sens de la mission humanitaire ou si parallèlement vient se greffer d’autres motivations à agir qui n’ont pas grand chose à voir avec celle-ci.

    La motivation de l’humanitaire est-elle spontanée ou réfléchie ? Est-il humanitaire occasionnel ou humanitaire formé ? Agit-il par simple solidarité en faisant pour la victime ce qu’il attendrait d’un autre s’il se trouvait dans le même cas, ou agit-il en professionnel de l’humanitaire, l’autre perdant son humanité et devenant l’objet du traitement professionnel ?

    Quiconque est entré dans un hôpital pour recevoir des soins sait qu’il fait partie des "malades" et pas du "personnel soignant". C’est comme si tout à coup il y avait deux races : une humanité malade et une humanité soignante, une "sous-race" et une "sur-race". Le malade inquiet de son propre sort et incompétent pose des questions idiotes auxquelles le personnel soignant répond des phrases convenues du style « Ne vous en faites pas, vous êtes en de bonnes mains », autrement dit « Tu es le numéro xxx. Fermes ta gueule et laisse-moi faire mon boulot ».

    On est plus dans un élan poétique, là. On est dans l’application d’une formule à un nombre quelconque. Question, la poésie a-t-elle jamais sauvé quelqu’un ? Euh … non. On est bien obligé de le reconnaître. Même si on aime pas les professionnels par nature, ces salopards sont efficace. Forcément sinon ils ne seraient pas des professionnels mais des charlatans.

    Le journaliste !! Sale race que celle-là. Le journaliste est sensé être notre regard sur ce à quoi nous n’avons pas accès. Quand j’étais jeune, je voulais devenir journaliste. C’était pour moi aussi une vocation humanitaire. Informer n’est-ce pas "nourrir" le monde d’une tartine dont il a sacrément besoin ? Le problème c’est que le journaliste n’est pas le seul à être journaliste, et que la presse c’est d’abord une affaire commerciale et pas du bénévolat comme nos pauvres blogs (lisez-moi pour que j’existe). C’est le taux d’audience qui fait nécessité et dans les rédactions on fait le tri entre les bons et les mauvais sujets : « C’est pas vendeur, ça, Coco » (tous les journaliste s’appelle Coco, sauf Agnes Maillard parce qu’elle a la Foi et les foies).

    Bref, pour un peu, le journaliste, sur le terrain humanitaire, demanderait à la victime de pleurer un peu pour être plus crédible au JT. À Haïti, tous les journalistes courent derrière la dernière victime sortie des décombres pour lui demander « ça fait quoi d’être le recordman de survie sous les éboulis ? ». Et au JT, ça donne : « C’est un miracle, il a survécu trois mois en ne buvant que du jus de cadavre de sa famille ».

    Le spectateur lui aussi se nourrit de jus de cadavre, mais uniquement de jus de cadavre livré par la télé. Ça donne « Pierre vient voir, c’est incroyable, ce type à survécu trois mois, et dis au SDF bourré sur le trottoir de la fermer sinon on appelle les flics. On ne peut même plus regarder les news en paix ».

    Il y a un monde virtuel fabriqué par les journalistes. C’est un surréalisme devant lequel la réalité perd tout son sel.

    La victime !! Héros de l’actualité malgré elle. À peine sortie des débris, elle constate que le malheur ne frappe pas que les autres. Comment pense-t-on quand sa maison est par terre et qu’une partie ou toute sa famille est en dessous ? Avant la "non-encore-victime" vaquait à ses occupations, mais là le ciel est tombé en même temps que sa maison. C’est comme si il venait de naître. Il doit réinventer la vie. Il ne reste plus que les instincts primaires qui réduit son avenir à la seule situation présente : la désespérance, la soif, la faim. « C’est quoi ce type avec sa caméra ? Qu’est-ce qu’il me veut ? ».

    La victime, l’humanitaire, et le journaliste, se regardent. Quelle relation humaine peuvent-ils bâtir ?

    Après leur journée, l’humanitaire et le journaliste rentrent au camp ou à l’hôtel. Il prennent leur repas et vont dormir. Ce qui les différencie de la victime, c’est ça. Ils ne partagent pas la réalité de la victime, ils donnent de l’aide, mais donne-t-on autre chose que ce que l’on a déjà accepté de donner ?

    Je pensais à Sœur Emmanuelle qui a commencé sa carrière humanitaire à sa retraite. Elle avait choisi de vivre AVEC les miséreux. C’est quand l’humanitaire partage la vie de la victime que l’humanitaire prend une valeur humaine. Un professionnel, lui, il fait son métier. Il y a aussi de très bons professionnels.

    J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour Sœur Emmanuelle, mais peut-être est-ce parce que les journalistes en avait fait une star et qu’elle-même avait toutes les qualités pour le devenir. Si Sœur Emmanuelle avait été taiseuse et mortellement chiante, qu’en aurais-je pensé ? C’est peut-être aussi parce qu’elle avait cette capacité à être joyeuse qu’elle était appréciée par les malheureux qu’elle servait. C’est sa joie de vivre qu’elle donnait. La seule chose qui compte, c’est le point de vue que l’on a sur la vie. Tout le reste est accessoire. La pensée critique n’a de valeur que si elle ne ré-évalue pas et ne se veut pas le "regard du monde".

    Haïti est révoltant parce que c’est vraiment un gros coup de poing dans la gueule. Je ne vais pas me tracasser de qui va apporter de l’aide à Haïti, tant que l’aide arrive. Peu importe si rien n’est parfait. La perfection n’existe pas.

    Il y a tant de petits Haïti autour de nous, c’est tout aussi révoltant et honteux pour nous qu’ils existent. Cependant les victimes ont aussi parfois leur part de responsabilité dans ce qui leur arrive. Ce n’est pas tout simple d’aider, il faut aussi parfois que l’aide soit acceptée. Il y a autant de cons chez ceux qui aident que chez ceux que l’on voudrait aider. On fait ce que l’on peut, on ne fait pas ce que l’on veut.

    Retour à la première phrase de mon commentaire qui prend tout son sens ici.

    Pierre Meur

    Réponse
  37. excellent!
    je me permets de renvoyer à ma tribune "humanitaires, une force blanche?"dans le monde(dispo sur le net) et au dossier de MDM "desoccidentaliser l ‘humanitaire???"
    métissage et sciences humaines sont ils une partie de la solution?
    bien à vous
    michel galy

    Réponse
  38. Pas grand chose a dire sur le fond du sujet. Je dois avouer que l’humanitaire ne rentre pas dans mon "domaine d’expertise" (j’aime bien cette expression Agnesiesque).

    Par contre, il y a un domaine dans lequel je m’y connais bien mieux. Ce sont les formations commerciales. Et mes yeux se sont equarquilles a la lecture de :"une tête d’anarchiste convaincu qui ne cadrent vraiment pas avec l’idée que je me fais des petits kikis qui gravitent dans les formations commerciales.". J’aimerai, si on me le permet, faire tomber quelques prejuges (non il ne sera pas question de taille mesdames et messieurs).

    -D’abord l’image du commercial au sourire colgate/raie sur le cote, c’est fini depuis les annees 80 (disons peut etre fin 90 pour le Gers). Cette "race" a visiblement marque son temps puisque certains s’y referent encore, mais elle est bien en voie d’extinction. D’ailleurs, il est probable que si vous en croisez un, il y a bien peu de chance qu’il ait beneficie d’une veritable "formation commerciale", mais plutot d’une formation d’une semaine intitulee "comment refourguer une cuisine tout equipee a mamie, alors qu’elle vient deja d’acheter mon encyclopedie". Ce n’est pas exactement la meme chose.

    -Les ecoles de commerce, ou du moins ce qu’on appelle les "grandes ecoles" (les autres sont surtout peuples d’abrutis n’ayant pas reussi a y rentrer mais dont papa a suffisamment de sous), pululent (et le mot est faible) de jeunes idealistes qui revent de changer le monde, d’aider son prochain, de donner un "sens" a sa vie. Sur mes anciens camarades de promos, je peux vous assurer qu’une part non negligeable a rejoind des ONG, avec les memes aspirations (ou du moins au debut) que Jeremy(qui a pratiquement le meme prenom que moi mais j’avoue que ca a peu d’importance 🙂 ).

    -Plus globalement, je suis decu de voir que toi aussi Agnes tu tombes dans des clichets d’un autre age. L’habit ne fait pas le moine. Je connais des hyppies qui s’epilent. Je connais des rasta qui ne fument pas. Et en evitant de faire de l’ego centrisme, je suis persuade que tu serais bien surprise de voir a quoi je ressemble…..!

    Réponse

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