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Ce qu’il a de remarquable à retenir de l’année 2009, c’est qu’elle n’a eu précisément rien de remarquable et qu’il n’y pas grand-chose à en retenir.


Vers le cielEn 2005, on s’est battu comme des fous contre le TCE et on a gagné. Tout au moins, on y a bien cru trois minutes et demie, le temps que les éditocrates s’emparent du crachoir et nous privent en trois phrases décérébrées et assassines de tout droit à nous autodéterminer par les urnes ! En 2006, on s’est battu comme des fous contre le CPE et on a gagné. Tout au moins, on y a bien cru aussi quelque temps, avant de nous rendre compte que c’était l’ensemble de la masse salariale qui était condamnée, par l’avidité du patronat et avec la complicité du gouvernement, à naviguer de sous-contrats de merde en salaires indécents tout en passant régulièrement par la case chômage indemnisé à coups de pied au cul. En 2007, on s’est battu comme des fous, on a même tenté l’union sacrée contre l’épouvantail téléguidé par le MEDEF et on n’a pas fait semblant de prendre une bonne grosse et vilaine déculottée en se retrouvant avec le princident sur les bras, pour ne pas dire sur le dos, tant son souffle rauque nous hérisse le duvet de la nuque pendant que lui et toute sa bande de fossoyeurs sociaux nous la mettent bien profond en démolissant systématiquement tout ce qui pouvait protéger ou alléger la peine des plus pauvres et des plus fragiles d’entre nous. En 2008, on a eu beau gueuler comme des fous, la vérité, c’est qu’on s’est fait braquer et dépouiller sans vergogne par une bande de délinquants en col blanc qui ont hurlé à la crise tout en nous faisant les poches, bien profondément, avant de se tirer avec la caisse du tout le peuple réuni pour aller se goinfrer des roteuses dans un quelconque paradis fiscal.

Et en 2009 ?
Rien.
On a juste continué à se faire laminer par une bande d’aigrefins qui n’ont eu de cesse de déshabiller Ginette pour mieux financer le vison de Marie-Chantal, avec force de quolibets jetés à la face, de surcroît.
Et là, on a juste fermé notre gueule comme des fous, on a soigneusement rentré la tête entre les épaules et on a bien assoupli l’échine, espérant, sans trop y croire, passer entre les gouttes de l’ouragan financier, attendant, sans grand espoir, qu’une reprise économique providentielle vienne nous sortir de la merde dans laquelle nous nous enfonçons pourtant chaque jour un peu plus profond.

Ça va péter, ça va péter !

  • Tu sais ce que m’a le plus marqué dans le pays où je viens d’être détaché ? C’est Gabriel qui m’a appelé pour me souhaiter un joyeux anniversaire, le premier janvier dernier. Gabriel que je connais depuis le berceau, mon vieux cousin, mon vieux pote, pas encore assez près de la quille pour échapper à son ultime délocalisation dans un pays où la vie est décidément bien moins chère.
  • Non, mais je sens que tu vas me le dire.
  • Pour aller à l’aéroport international, ma voiture blindée et mon escorte armée doivent traverser des quartiers d’une pauvreté que tu n’imagines même pas. Hé bien les gens te saluent au passage. En fait, tous les habitants de ce pays sont terriblement gentils. Pour bien te résumer le truc, ce pays a le cul sur d’immenses richesses pétrolières et 90 % de la population vit avec moins d’un euro par jour. 90 % d’une population où il y a plus de 50 % de jeunes, 90 % de la population d’un pays plus de deux fois plus peuplé que la France. Et tu sais ce qui se passe ?
  • Non.
  • Ben rien. Il ne se passe rien. 90 % de la population est dans la misère et il ne se passe rien, si on excepte le fait que l’enlèvement d’expat’ est la deuxième industrie du pays…

J’adore mon cousin, mais pour le coup, il vient de bien me ruiner le moral pour l’amorce de la nouvelle année. Les mauvaises nouvelles se sont empilées toute l’année dernière et le puits sans fond de la saloperie antisociale ordinaire n’a pas l’air d’être prêt de se tarir cette année, les gens que je croise ont le budget encore plus tendu que l’élastique d’un slip de sumo à la fin du réveillon, la vraie crise est devant nous, l’exaspération monte et il ne se passe rien. Bien sûr, ça râle sec dans les salons pendant le 20 h, ça râle dur au zinc des troquets et estaminets du monde outrepériphérique, ça râle salement autour de la machine à café, ça couine même un peu dans la blogobulle, mais il n’y a pas de raisons particulières qu’il se passe quoi que ce soit d’un tant soit peu musclé ou de juste un peu neuf sous la pluie froide de ce début d’année.

Ne serait-ce que parce que tout le monde n’attend que ça. Que ça pète. Que ça dégaze un bon coup. Que toutes les tensions, les frustrations accumulées au fil des ans, des déceptions, des reculs, des reniements, que toutes ces petites lâchetés sociales soient subitement effacées, compteur remis à zéro par un gigantesque et imprévisible raptus social. Et plus tout le monde attend quelque chose que l’on serait bien en peine de définir de quelque manière que ce soit et plus il ne se passe rien. Logique.

L’homme blanc modérément instruit par une bonne quinzaine d’années de présence dans l’école républicaine, l’humain occidental autosatisfait, crispé dans ses petites miettes de confort et ses habitudes de self-pensée, la créature civilisationnelle ethnocentrée que nous sommes tous, engluée dans son univers pavlovien rassurant et surassuré n’a absolument pas la moindre idée de ce que le bordel insurrectionnel signifie réellement. Plus sûrement que toutes les polices de la pensée du monde, c’est la pauvreté de notre imaginaire révolutionnaire qui rogne les ailes de nos désirs et nous empêche de prendre notre essor.

Ça va péter, ça va péter ! crie le prolo jeté à la rue après une carrière de bons et loyaux services à moindres coûts ! Ça va péter, ça va péter ! feule le jeune bobo de centre-ville à l’heure de la pause clopes dans les couloirs de sa fabrique à la chaîne de docteurs es chômedu surdimensionnés pour ce monde de nains ! Ça va péter, ça va péter ! implorent tous les disqualifiés de la grande course à l’échalote, les malades malgré eux, les bras cassés et les petites mains, les exploités de tous poils, les équarris du premier rang, les mangent-merde de toujours et les vagabonds de demain. Ça va péter, ça va péter ! susurrent les félons qui bronzent sous les ors de la République, arment les milices et planquent leur blé en Suisse… au cas où.
Sauf que le peuple n’est pas une bouteille de cola dans laquelle on jette, un beau matin, une pastille de Mentos. Son inertie n’a d’égal que le produit de toutes les lâchetés cumulées de tous ces membres. Et c’est pratiquement sans fond, sans limites. Comme l’illustre le triste exemple rapporté par mon cousin. Et nos gouvernants le savent bien : au jeu du bouchon, on peut aller très loin, tout n’est qu’une question de progressivité, de doigté. On peut tout nous prendre, on peut nous foutre à poil sur le trottoir, ce qui compte, c’est de le faire tout en douceur, presque avec tendresse.

Il ne se passe rien, parce que nous ne faisons rien. La Révolution avec un grand R, c’est exactement comme la Main Invisible des autres : ça ne surexiste pas à nos volontés et à nos actes. Ça se fait. Ça se lance. Ça se catalyse sur le microévénement à la marge que personne n’a vu venir. Ça explose parce que le terrain a été préparé pendant des mois, des années, par des personnes organisées et déterminées. De la Révolution française à Mai 68, il n’y a jamais eu de grands élans romantiques vers un monde meilleur. Il y a eu, plutôt, du boulot de fond, de la planification, du travail de terrain. Et l’absolue certitude que plus rien ne sera comme avant. Plus rien à regretter, plus rien à retrouver. De la souffrance, de la violence, de la faim, du merdier à tous les étages, des justes qui prennent pour des traîtres, des innocents qui trinquent, des brutes qui prennent leur part de pouvoir, des gosses qui tombent par terre. C’est une guerre. Un truc qui dure. Un truc qui fait mal. Un truc bien crade, bien moche. Ce n’est pas une balade de santé programmée une fois par mois sur un parcours balisé par des cordons de CRS et que l’on regarde ensuite dans la boîte à cons, les fesses solidement calées au fond du canapé. Pas de retour possible. Et un immense sens du sacrifice, du devoir à accomplir. Au péril de tout ce que l’on aime, même et surtout, de sa propre peau. Tout risquer aujourd’hui dans l’espoir fou d’un lendemain meilleur dont l’aube se lèvera sur nos cadavres.
Ça, c’est la Révolution. Ça et seulement ça, fera dégager ceux qui sont en train de mettre en péril l’humanité entière pour satisfaire leurs seuls égoïsmes démesurés. Parce qu’ils n’ont aucune raison de nous laisser le gâteau et sa garniture juste si nous leur demandons gentiment.

Sommes-nous prêts à ça ?
J’en doute.

L'imaginaire révolutionnaire 1

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83 Commentaires

  1. Il ne se passe rien et il ne se passera rien… Chacun pour soi dans la société aujourd’hui… Chacun derrière son mur, dans son lotissement… Chacun pour soi et plus beaucoup de solidarité, ni de lucidité ni de révolution à venir que beurre en branche…

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  2. Merci Steph.

    Pour le TCE et contre le CPE… C’est l’histoire de ta main gauche qui veut empêcher la droite de te gifler…

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  3. ca fait plaisir de lie des choses de ce genre pour attaquer rudement 2010.

    ici au venezuela ou je suis, les gens me racontent comment pendant 40 ans de democratie representative, plus feroce et violente que la dictature d’auparavant, ca a lutté, ca a fait des guerilla, des manifs, ca a gueulé, ca dit "ca va péter" sans rien voir venir, ca empirait, ca privatisait, … le taux de pauvreté est monté a 80% de la population.

    il a fallu attendre 1989 le caracazo, emeute populaire causé par la faim et l’augmentation du prix des produits de premiere necessité. emeute, mais pas revolution, pas de sortie politique. bilan de la repression : 250 morts officiels, 3000 assassinats reels.

    et pi deux ans plus tard y a eu un jeune general qui a tenté un putsch parce qu’il en avait assez de cette oligarchie avec un groupe de troufions.
    il a échoué mais il a pris la responsabilité totale de l’échec et a eu ces deux mots "por ahora", pour l’instant, il a lancé un espoir dans le pays.
    6 ans plus tard hugo chavez était élu triomphalement a une large majorité a la "surprise generale" des élites. apres 5 ans de campagne intensive dans l’ensemble du pays
    et la revolution suit son cours aujourd’hui encore tant bien que mal.

    alors l’espoir pour notre petit peuple franchouillard, c’est que
    Sommes-nous prêts à ça ?
    non, por ahora.
    mais nous pouvons et allons d’ores et deja retourner au charbon, militer quotidiennement, partout ou nous le pouvons, histoire de construire ce futur ahora.

    au passage Agnès, continue ton travail de reechantement du quotidien, c’est aussi en deconstruisant le mythe de leur réalité qu’on construira quelque chose. au plaisir de te lire.

    "Combien de nos chairs se repaissent !
    Mais si les corbeaux, les vautours,
    Un de ces matins disparaissent,
    Le soleil brillera toujours !"

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  4. Je peine aussi à croire qu’on se retrouve de sitôt dans une « révolution à l’ancienne », peuple contre baillonnettes des versaillais (ou flash-balls des CRS), etc. Toutes les solidarités à grande échelle (classe, ville…) ont bien trop été scientifiquement et méthodiquement brisées pour ça.

    Dans les grandes agglomérations et ce qui tourne autour, le règne du chacun-pour-soi-et-je-pense-à-mon-cul ne semble pas près de finir, peut-être même tiendra-t-il jusqu’à la fin du naufrage, jusqu’au moment où l’électricité se coupe sur un frigo vide.

    C’est dans d’autres lieux plus retirés qu’on trouve de nouvelles solidarités qui s’épanouissent ou se ré-épanouissent par voisinage élargi, puis surélargi, réseaux informels qui se créent sur un mode quasi-post-soixante-huitard avec une (petite) part dans le virtuel et une base bien ancrée dans le réel. Pas vraiment des "communautés" mais tout comme. Des trucs qui ne font pas de bruit, qui ne pissent pas très loin, sans forcément d’idéologie politique clairement définie, davantage faire la politique plutôt que la dire, sur le thème « Bon ben faites sans nous, on a descendu la télé à la cave, pendant ce temps-là on se débrouille pour troquer tes patates contre mon huile de coude, etc. »

    Des gens à qui si tu parles de No-Sarko-Day ou de No-No-Sarko-Day vont te regarder comme une espèce d’extra-terrestre et te lâcher un : « Kesnafout’ Sarko ? Tu viens m’aider à bêcher les oignons ? »

    Si révolution il y a, ça sera peut-être bien une forme de révolution par le vide, tous ceux qui pourront se barrer finiront par le faire, pour les autres il y aura peu d’espoir.

    Mais bon, peut-être ne suis-je pas très optimiste…

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  5. tu sais on peut avoir lutté pour le TCE et contre le CPE…

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  6. Aiglefin c’est du poisson, là ce serait plutôt aigrefin.
    Meilleurs voeux révolutionnaires à toi, à tes proches et à tes lecteurs.

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  7. Tiens c’est étrange mais je ne suis pas sûr de ça :
    "Ça explose parce que le terrain a été préparé pendant des mois, des années, par des personnes organisées et déterminées. De la Révolution française à Mai 68"

    Je crois au contraire que les événements dérapent et s’emballent. Les députés des états généraux ne voulaient pas couper la tête du Roi. Ils l’ont fait. Les révoltés de 68 voulaient faire tomber le gaullisme, ils ne l’ont pas fait. Le terrain n’est pas préparé par de savants calculateurs, mais par l’air du temps, celui des discussions de bistrot, des chansonniers, par une propagande de bouche à oreille et de petites discussions. Et puis un rien tout s’emballe d’un coup. Ceux qui prennent le pouvoir sont ceux qui se sont trouvé là au bon moment, peut être comme par hasard. Plus le temps passe et plus je crois que l’homme ne contrôle absolument pas les événements mais passe son temps à courir pour les suivre. Et s’il les provoque, ceux-ci lui échappent bien vite.

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  8. @Rimbus : « Ceux qui prennent le pouvoir sont ceux qui se sont trouvé là au bon moment »

    Beh, lors d’une révolution réussie, ceux qui "prennent" le pouvoir sont ceux qui en avaient déjà la réalité, et ils le "prennent" à ceux qui n’en avaient plus que l’apparence… La chair à canon étant aimablement fournie par le peuple, pas chien.

    Par exemple, la Révolution française : Les bourgeois, détenteurs de la phynance, et donc du pouvoir, officialisent celui-ci en en dépouillant la noblesse ramollie et croûlant sous les dettes.

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  9. Révolution = Un tour puis retour au point de départ.
    Des têtes tombent d’autres sont scotchées à la place.

    Ce qu’il faut changer c’est moins les autorités que la grille de lecture.

    Mais bon… on reparlera tout ça après la révolution.

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  10. Et vous refusez encore le No Sarkozy Day ?

    Parce que vous croyez que les Conti, s’ils s’en étaient laissés conter les histoires raisonnables que nous content les chiens de garde de l’ordre établis, ils en seraient où maintenant ? Sans doute au même point que les moulinex d’il y a huit ans : sextoys de contractuels du Pôle Emploi.

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  11. Je partage entièrement la thèse énoncée dans ce billet… malheureusement.

    Ceci dit, j’en reste persuadé : Ca va péter, ca va péter.

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  12. @Swami

    Moi aussi je pense à une révolution par le vide. Mais la (les) question(s) que cela me pose :
    Est-ce que cela peut changer quelque chose ? de vivre en dehors, dans un contexte minimaliste ? Est-ce que vivre en dehors du monde permet de changer ce monde par une sorte de phénomène d’attraction?
    Est-ce que l’abscence d’intérêt qu’on leur porte arrivera à les détruire ? si plus personne ne parle de sarko, personne n’achète de journaux qui parle de sarko, personne ne regarde/écoute tv ou radio qui parle sarko, est-ce que cela peut suffire à changer la donne ?
    Est-ce que lorsqu’il n’y aura plus rien à gratter en flouze, ils continuerons à venir nous faire chier ? Si l’état de pauvreté (tout se passe en mode relation/troc/gratuité) est telle qu’ils ne peuvent plus vivre sur notre dos sans travailler de leurs mains, resteront-ils ?

    Ce sont des questions auxquels je n’ai pas de réponses, mais je dois avouer que je pense fondamentalement que le combat politique par le vote est voué à l’échec, le système est fait de tel manière que pour décrocher la timbale, ici, il faut être corrompu jusqu’à la moelle.

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  13. Moi personnellement, l’année 2009, avec le recul, aura été l’année de la rupture. Maintenant, je réalise que la rupture a été achevée avec la culture de masse, les éditocrates, et compagnie. C’est aujourd’hui que je m’en compte, et c’est flagrant.

    Oui… "le faire tout en douceur", la même technique que pour ébouillanter les grenouilles…

    C’est intéressant l’histoire du cousin expatrié. Ça me fait penser à l’Afghanistan. Il y a peut-être pire qu’une révolution : une situation où un régime a bien le pouvoir, mais où ce sont d’autres personnes (plus ou moins organisées) qui sont respectées, qui font la loi… Les armées et les gouvernements passent et ces personnes (dans le cas de l’Afghanistan, les talibans) restent. Avec peut-être des cas particuliers dans d’autres pays, comme la Mafia, qui s’allie au régime au pouvoir en le corrompant. Oui, c’est peut-être ça le pire, un régime qui existe physiquement mais que personne écoute, qui est presque ignoré… Un peu le pendant de "notre démocratie", en fait : on a bien le droit de vote, mais aucun pouvoir !

    Enfin… je dis ça, mais j’y connais rien !

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  14. La révolution c’est bien beau mais c’est un moyen pas une fin. Où voulons nous aller ? Quelle société ? Quelle civilisation ? A-t-on un modèle qui peut servir de référence ? Ou au moins une expérience (sur une échelle de population et de temps suffisante) pour laquelle on pourrait dire, c’est ça qu’on veut. Nos politiques ne sont pas capables de penser un nouveau monde. Ils n’en on sans doute pas les capacités intellectuelles et quand bien même, ils n’ont pas envie de changer une société qui les sert. Les révolutions durables ont eu leurs théoriciens (Rousseau, Condorcet, Marx, Engels). Qu’avons nous aujourd’hui ? Nicolas Hulot ? Soyons sérieux… sérieux et pessimistes car le pire n’est jamais décevant.

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  15. Bel article comme toujours (et même que je te lis trop peu, je sais ! 🙂 ).
    Par définition, un soulèvement est imprévisible donc nul ne sait.
    Par contre, il y a surtout l’élément du rêve à prendre en compte. Temps que la masse des cons rêvent de s’acheter un ordi ou le dernier modèle de chez Peugeot, rien ne bouge. Le jour où ils comprennent qu’ils pourraient tout à fait autrement qu’à crédit, là, ça peut pêter.
    Aujourd’hui, Peigeot les fait encore rêver !
    :-))

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  16. Oui, n’enfin, il y a longtemps que Pigeot ne fait plus rêver en banlieue, pourquoi pas Dacia Logan ( la bagnole discount ) aussi…

    C’est juste que les révolutions sont individuelles de nos jours, à la rigueur en gang.

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  17. Swâmi écrit "C’est dans d’autres lieux plus retirés qu’on trouve de nouvelles solidarités qui s’épanouissent ou se ré-épanouissent par voisinage élargi, puis surélargi"

    Je confirme, par expérience. Ce sont souvent des lieux pas bien grands (mais leur taille réduite participe à leur qualité), "invisibles" pour lémédias et les politiques, qui les ignorent ou les malmènent (casse du service public dans les petits départements, les petites villes, les petits villages). Des lieux où on vous aide à vider votre camionnette de déménagement alors qu’on vous connaît à peine…

    Dans la petite commune (1500h) où je viens de m’installer, vœux du maire : plus de 200 personnes de 7 à 97 ans, son discours limité à un bilan et à des projets concrets les uns et les autres. Aucun notable genre députéducoin ou conseiller machin (ils n’étaient pas invités), sauf le capitaine de gendarmerie du canton, un type charmant dans son beau costume que Sarko te l’aurait renvoyé vite fait dans sa brigade-bunker s’il l’avait vu dans ce rôle de police de proximité comme un vulgaire Jean-Pierre Havrin.

    Réponse
  18. effectivement, ça ne PEUT PAS péter, pas en l’état actuel de délabrement du corps social… Quand je vois que l’on cite les Conti de ce côté, tel mouvement de grève de l’autre, telle protestation isolée… Quand je vois que l’iphone est le gadget qui s’est le plus vendu en france (par rapport au nombre d’habitants, nous sommes les 1ers…)…quand j’entends que le film ‘Avatar’ en 3D fait un ‘carton’ chez nous….
    Quand je vois ces familles qui couinent parce que’ le pouvoir d’achat'(DIEU que cette expression est haissable!!!) continue de baisser, et dans le même temps vont s’endetter sur un ou deux ans pour un écran plasma gigamaxigéant…. Que les jeux vidéo explosent, que toute CETTE MERDE fait un tabac alors que le pays va de plus en plus mal…. je me dis que ça ne pourra JAMAIS péter, car tout ceci, ce ne sont que les multiples facettes d’un même problème : la France déprime, mais au lieu d’agir, on s’est tous fait b****r (je m’inclus dans le lot) par les mirages de la consommation, de l’individualisme….

    On ne pense qu’à nous-mêmes, voire à nos proches, mais ça s’arrête là…
    Fraternité? Mon cul! Tout le monde cherche à tirer la couverture à soi, plus personne ne croit en rien!
    Même nous, qui sommes ici à ‘contester’ sur internet, ne valons pas mieux! Le net , c’est superchouette pour ceux qui nous gouvernent, quoi qu’on en dise!! Car pour les 3 chats qui se seront informés correctement grâce à ça, et auront pu-au moins- gober d’autres infos que celles des médias ‘Mainstream’, combien de millions restent scotchés à leur clavier? A oublier, juste oublier, s’évader de ce monde de merde? Et nous en faisons partie, nous aussi, ne croyez-pas l’inverse mes chers blogueurs et contributeurs! Tout juste sommes-nous un peu plus lucides sur notre état de déliquescence, et d’implication…

    Souvent je me pose une question : imaginons tout ce temps passé sur le web à contester ‘le cul assis sur ma chaise’… Si je l’avais passé à militer autrement, dans la vraie vie, à agir ‘pour de vrai’, ça n’aurait sans doute pas été pareil non? Et alors, jusqu’où serais-je allé? Qu’aurais-je fait, réalisé? Ce petit ruisseau aurait-il pu se changer en grandes rivières?

    Pensez-y vous aussi!!

    Amitiés (et merci à toi Agnès, j’adore ta rage, malgré tout)

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  19. Il n’y a pas à jouer la division, puisqu’il n’y a pas d’unité…

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  20. Le petard mouillé du No Berlusconi day :

    Un enorme succes ponctuel : Un MILLION de manifestants a Rome; suivi quelques jours apres d’une “agression” televisée faisant pleurer les chaumieres et effet boomerang reussi..grace aux medias totalement a la botte.

    Comment dejouer ce scenario pret a revenir partout ?

    Le systeme a deja remplacé Sarko,Coppé and Co sont
    deja en piste.

    Le No Sarko day sans illusions OK,sera enfin efficace et non recuperable si on y fait des propositions positives hors systeme.

    Avancer enfin sur les projets, propositions hors appareils vraiement en phase avec les soucis reels …et oser les affirmer partout y compris contre nos chers elus en campagne electorale anesthesiante.

    Ca c’est moins spectaculaire moins mediatique et ne peut servir de tremplins a de futurs ”carrieres” politiciennes…

    On ne lutte partout que par necessité, les ideologies sont mortes, les solidarités ponctuelles,la crise du systeme fabrique les echeances,l’etincelle est toujours spontanée :

    REPRISE MONDIALE SANS CREATION D ‘EMPLOI !!!!

    Chomeurs fin de droit en Europe en 2010 :

    Espagne 80% (France Culture dimanche 9h.) eh oui,incroyable mais vrai, chomage des jeunes a 45% !!!

    France 1 million

    RFA ?Italie ?Grece ?Portugal ?Ex pays de l’Est ???

    etc ???

    Aucune perspective ni des partis ni des syndicats ?

    REVENU GARANTI INCONDITIONNEL POUR LES “GUEUX”

    P.s.: les Talibans sont un mythe fabriqué, il existe des centaines de groupes locaux,disparates,qui font des coups comme ils peuvent,sans coordination ni centralisation,donc invulnerables…

    Réponse
  21. Je pense que ça ne peut pas péter, si c’est fait "tout en douceur".
    Le vase est rempli goutte après goutte, patiemment… mais sûrement !
    Ça rend la révolte injustifiée, pour "juste" une goutte d’eau… qui a fait déborder le vase.

    Et, si c’est un peu trop violent : jouer la division, trouver un bouc-émissaire…

    Je crois qu’ils savent bien comment s’y prendre, les bougres !

    Réponse
  22. Futures victimes expiatoires de notre propre turpitude, de nos propres lâchetés… ce sont nos chers politiciens, nos fumistes d’économistes, nos journalistes couchés et autres chiens galeux du système capitalisme qui paieront de leur vie leurs excès par nous rendus tolérables, jusqu’à devenir finalement intolérables…

    eh oui; il faut tout de même employer les mots qui fâchent, un jour ou l’autre… Mais, ce n’est pas pour tout de suite, contrairement à nos dictatures tropicales; les occidentaux ont un "passif"certain en matière de soulèvement. Quand bien même auraient-ils perdu le goût du sang; une fois que la "mode" sera réapparue le peuple se livrera à un véritable carnage! Le retour du refoulé en somme. Je l’attends autant que je la crains, cette colère, me situant de manière schizophrène entre les 2 feux. Soyez-en sûr, la crise ne touche pas tout le monde. Loin s’en faut… C’est cette ignorance (il ne s’agit même pas de mépris ou bien dans des proportions paradoxalement relativement réduites!) devant la détresse grandissante du peuple qui rend sa colère d’autant plus inéluctable et radicale.

    Deux mondes vont s’affronter…. mais pas avant une bonne douzaine d’années…. quand le peuple sera mûr… "pour l’heure c’est que du bonheur"…. quand le chômage atteindra 30 % on en reparlera… Espérons que la conscience reviennent aux véritables profiteurs du système, avant qu’il ne soit trop tard. Dans le cas contraire…

    Réponse
  23. @toff de aix

    M’etant moi aussi senti coupable de ne pas militer activement j’ai voulu essayer de rejoindre des gens, de militer dans la vraie vie
    J’ai essaye un parti politique, j’aurais pu essayer un syndicat tout pareil
    J’y ai trouve des gens gentils, qui m’ont discute theorie qui m’ont explique qu’ils se preparaient a elire leurs representants a la comission generale, qu’il fallait discuter du positionnement du parti sur les grandes questions, qu’il fallait rediger des manifestes …
    Ils etaient plusieurs, tous tres sympas, tres convaincus, tres motives
    Il m’ont informe des comissions, des reunions, etc
    J’ai imagine leurs reunions avec des types qui distribuent la parole qui prennent des notes, qui redigent.
    De toute evidence celui qui me parlait etait une sorte de chef,un type qui maitrise mieux la rhetorique que les autres , qui distribue la parole, qui delegue des actions.
    Bref, un systeme vertical, comme d’habitude comme ailleurs.
    Je me suis demande ce qu’ils pouvaient m’apporter et surtout ce que je pouvais leur apporter, moi
    Je me suis demande en quoi on changeraient les choses, tous assis a discuter pendant des heures
    Je me suis dis que le net permettait un meilleure communication, un systeme plus anarchique, mais plus horizontal
    Ce week end j’ai zappe sur ma TV.
    J’ai vu Seguela expliquer que le net etait la plus grande saloperie inventée par l’homme
    Je me suis dit qu’il avait peur pour parler comme ca.
    J’ai compris que sa parole n’etait plus aussi importante qu’avant depuis que la tele avait perdu son statut de media dominant, de haut parleur reservé aux elites
    N’importe qui sur le net peut discuter, expliquer, critiquer. Je peux lire des choses interessantes des infos verifiées que je ne trouvait pas avant
    Certes nous en sommes pas beaucoup
    Certes la revolution ne viendra pas du net
    Mais l’information circule, les actions qu’elles vous plaisent au non prennent forme, la chape de plomb qui pese sur la parole de chacun disparait peu a peu
    Vous me reprocherez peut etre ma naivete et je le comprends mais quoi que vous en pensiez :
    Continuez, continuez, on avance. Je sais pas bien vers ou mais je sais qu’on avance …

    Réponse
  24. @vlad

    Ça veut dire que les talibans sont la branche afghane de l’extrême gauche mouvance anacho-autonome française ?

    😉

    Oh, mon dieu !

    🙂

    Il faut immédiatement avertir l’armée américaine du danger que représente les épiceries tapies dans l’ombre !

    LOL

    Réponse
  25. Je me souviens vaguement d’une petite rengaine assez drôle des années 70 dans laquelle le refrain était :
    "Tant qui’m res’tra quéque chose dans l’frigidaire, j’prendrai l’métro, j’ferm’rai ma gueule et j’laisserai faire…"

    Réponse
  26. Le net ce n’est pas la panacée, néanmoins comment aurions-nous pu savoir ce qui ce passe au Vénézuela? en Bolivie ? Comment comprendre le coup d’état au Honduras si seul TF1, le Monde, Libération et le Figaro étaient diffusés? Les hebdos alternatifs, s’il n’y avait pas le net, je ne connaitrais même pas leur existence.

    Aujourd’hui, on a l’info et on sait aussi qu’on est pas tout seul chez soi à penser qu’on pourrait faire le monde autrement.

    Maintenant il faut faire les pas suivants.

    Réponse
  27. Je vais completer mon message précédent, parce que qu’il y en a marre de ce pessimisme, du "c’était mieux avant", ou du "on est que des égoistes".

    Quand j’étais gamin, il y avait un hall d’immeuble avec les boites aux lettres et un panneau d’affichage pour les résidents. C’était un lieu de passage suffisamment grand pour que plusieurs personnes puissent discuter sans gêner le passage. En bas de l’immeuble, et plus globalement dans le lotissement, il n’avait pas de route, et les enfants pouvaient jouer en bas de l’immeuble et les parents se rencontrer. Il y avait des bancs publics ou les gens pouvaient s’assoir et papoter.

    L’immeuble moderne où j’habite ne possède plus de panneau d’affichage. Il n’y a plus de hall, juste un étroit couloir dans lequel on se croise de biais. Les boites aux lettres sont à l’écart dans une pièce de 2 mètres carrés ou l’on tiens difficilement à deux. En bas de l’immeuble, il n’y a plus de zone piéton, que de la route : les enfants du lotissement ne peuvent plus jouer ensemble. Il faut les emmener "ailleurs" pour avoir de l’espace, et ces ailleurs font que les parents d’un lotissement ne se retrouvent que rarement au même endroit. Il n’y a plus de banc pour s’assoir. A mon taf, une société de service, les salariés sont régulièrement changés de poste. Nous ne faisons que nous croiser, nous ne nous connaissons même pas.

    Avec cela, on nous a inculqué une couche de dogme pseudo-libéral qui nous dit que nous sommes des êtres égoistes et que la somme de nos égoismes permet de batir une société plus juste. Et à défaut d’avoir visiblement une société plus juste, on reste par contre persuadé d’être égoiste et on culpabilise. On nous ressasse sans arrêt les exploits de nos aïeux, et on culpabilise encore plus de notre médiocrité. Nous sommes tétanisés.

    Nous avons été manipulé !

    Notre environnement a soigneusement été conçu pour éviter les regroupements, les contacts, les échanges. La propagande terroriste nous incite à nous méfier de notre entourage. Dehors, c’est la guerre ou la grippe A.

    Donc ok, Internet ce n’est pas la panacée, mais c’est un lieu de rencontre. Dans un monde qui a été bati pour nous séparer, Internet est une bouffée d’oxygène qui risque d’anihiler des années de déconstruction de la société. On peut toujours nous railler ou nous culpabiliser parceque nous sommes bien assis sur une chaise derrière nos écrans, mais maintenant nous pouvons partager nos expériences, nos reflexions, nous rencontrer.

    Ce n’est qu’un début !

    Réponse
  28. Je suis d’accord avec toi matou, mais chacun a sa part de responsabilité dans tout ça. Pour ma part j’ai choisi un cadre de vie à l’opposé des immeubles récents ou des lotissements avec des murs de 2 m. Chacun peut choisir d’être dans le moule, d’être conditionné ou de refuser ses modèles de sociétés pour s’épanouir ou se révolter dans un univers différent.
    Le summum de la solitude c’est Facebook: tout le monde y est mais personne ne communique vraiment… tu as des "contacts" avec lesquels tu n’as aucun contact… tout le monde facebook, tout le monde reve de vivre dans un immeuble recent, la plupart reve de gagner plus, la plupart reve de consommer plus, la plupart n’est plus prete à faire des concessions pour que ce soit les autres qui en profite… c’est pour cela qu’en 2010 il n’y aura pas plus de revoltes…

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  29. Croire que l’on pourrait savoir ce qui se passe sur un autre continent grace au net , ou encore à des témoignages d’expats…La bonne farce.

    C’est un peu comme demander son avis à un touriste.

    Réponse
  30. Le travail sur le terrain, le militantisme et l’éducation populaire peuvent préparer la révolution ou tout au moins à des luttes OFFENSIVES.

    Il me semble qu’un canard d’origine picarde que tu connais assez bien, à la parution aléatoire et sans publicité, a mené l’enquête auprès des militants du LKP en Guadeloupe…

    🙂

    Réponse
  31. Article très intéressant, commentaires très intéressant à mon goût.
    Comme tous le monde je ne sais pas où on va, je ne sais pas si il y aura une révolution ou non ni sous quelle forme.
    J’attends moi aussi qu’il se passe quelque chose mais rien..au contraire on a l’impression que les gens en redemandent…
    Alors dans ma désespérance je me noie (comme beaucoup) dans les futilités; je joue aux jeux sur Facebook, je vais voir Avatar etc…
    C’est çà ou la dépression assurée.
    Je pense qu’effectivement on est pas prêt pour la révolution. Qu’aurait on a y gagner?
    Avoir encore pire qu’avant (comme après 1789 où ils on du se farcir Napolèon..).
    Je n’aurais jamais pensé qu’un Tartuffe comme Sarkozy aurait été élu, il est trop imbu de sa personne c’est insupportable..
    Je ne sais vraiment pas où on va ..

    Réponse
  32. Ceux qui me lisent depuis longtemps savent que je pense que le changement véritable nait de l’action collective sur le terrain, de la modification des schémas de pensée, des manières de faire, des pratiques, individuelles et collectives. Oui, je pense qu’il y a des tas de gens qui changent bien plus le monde en cultivant leur jardin et en tissant des solidarités autour que bien des discours creux et sans âmes. Cela dit, je suis une merde en jardinage.

    De la même manière, je pense que la tentation insurrectionnelle se solde toujours par la même grosse fessée dégueulasse pour le peuple, lequel est toujours en première ligne quand ça castagne pendant que plus haut et un peu hors de vue, le bonneteau des bonnes places bat son plein. Au final, beaucoup de chiques et de mollards, juste pour changer la gueule de tes exploiteurs.

    Maintenant, je ne pense pas que nous allons pouvoir faire l’économie de la violence. Pour des tas de raisons plus ou moins bonnes et pertinentes, comme le fait que le temps nous est compté à tous, que la violence est déjà largement utilisée par le camp d’en face et surtout parce qu’à moment donné, faut bien comprendre que c’est le seul moyen de gicler les exploiteurs de leur position vorace. Tu peux retourner le problème dans tous les sens, on en arrive toujours au même point : aucune action non-violente pourra sauver notre peau. Quelqu’un qui a parfaitement bien compris cette triste extrémité, c’est Frédéric Lordon, l’économiste joyeusement iconoclaste. l’autre jour, je l’écoutais lors d’une vieille émission chez Mermet. Et il en arrivait à la même conclusion : pour changer le système, nous n’allions pas pouvoir faire l’économie de virer à coups de pied au cul ceux qui en profitent contre nous tous. Et ceux qui connaissent Lordon dans ses œuvres savent qu’il n’a rien d’un gros anarchiste révolutionnaire et sanguin qui se balade avec le couteau entre les dents.

    Le problème, c’est qu’il faut aussi arrêter de prendre l’ennemi pour un con. Ça fait belle lurette qu’il a parfaitement intégré que son modèle d’exploitation n’est pas tenable à moyen terme, qu’il faut maintenir les gueux sous la coupe de la peur immonde le plus longtemps possible et lui, il n’en a rien à foutre de devoir tous nous écraser la gueule dans une mare de sang pour sauver son sacro-saint niveau de vie.

    Réponse
  33. @matou

    Je trouve ce commentaire no. 30 très intéressant !

    Ça me fait me poser la question :
    Quel(s) espace(s) de communication pour le peuple ?
    À quel(s) endroit(s) n’importe qui peut, de manière libre et informel, s’adresser aux "autres" ?

    Des panneaux d’affichage ?
    Ils sont, la plus part du temps, quasi inexistant.
    Et si on improvise quelque chose, ça va être considéré comme de l’affichage sauvage…

    Des petites annonces ?
    C’est pas très libre et informel, ça…
    Et qui c’est qui les lit vraiment ?

    On voit bien que la communication "populaire" n’a pas été très développée !
    Et ce n’est pas dans l’intérêt de certains…
    Et même, on pourrait dire que ça irait à l’encontre des intérêts de professionnels de la communication.
    Des professionnels de la communication qui, avant Internet, avaient le monopole de la communication…

    Réponse
  34. rebonjour… je ne voudrais pas passer pour le troll et/ou pessimiste de service, mais c’est vrai que j’en ai MARRE. (vous l’avez deviné non?)

    MARRE, parce que j’ai milité, voyez-vous, depuis des années (‘à la relecture de mon premier post je m’aperçois que je n’ai pas été très clair, voire que j’ai même suggéré le contraire, je me suis emporté comme d’habitude…). Je suis syndiqué et syndicaliste (je sais, c’est pas très bien vu en ce moment et je le comprends, même moi je ne rends pas ma carte plus par nostalgie et par amitié avec quelques collègues que par réelle idéologie…), j’écris aussi (quelques piges sur des journaux, des revues syndicales parfois aussi, quelques contributions sur deux ou 3 blogs mais je suis trop occupé et/ou feignant et/ou désabusé pour maintenir mon propre blog, d’autres font ça mieux que moi…), j’ai même été membre du PS dans une autre vie(jusqu’en 2002 en fait)……….Il y a encore plus longtemps j’ai côtoyé ce qu’on appellerait aujourd’hui "l’extrême(et non pas ultra) gauche"…..

    J’ai collé des affiches, fait des réunions, signé des pétitions, je suis allé en manifs, j’ai payé-parfois- de ma personne (les skins heads ne sont pas très compréhensifs envers les militants d’extrême gauche ), il y a des trucs dont je suis fier, et d’autres moins, mais il y a UNE CHOSE que je ne regretterai jamais : avoir toujours pu me regarder dans la glace, le matin(sans forcément me raser…), et ne pas avoir honte de la personne que j’y vois, même si parfois ça a été plus que "tendu", si j’ai payé cher, je ne regretterai jamais rien.

    Mais j’en ai MARRE, parce que ça fait des années que je me bats, que j’ai beaucoup perdu (professionnellement je vous raconte même pas), parfois gagné (mais toujours peu, avec le recul…il y a tellement à faire) et je ne vois qu’une seule chose : la situation se dégrade toujours plus, chaque jour un peu plus, NOUS nous dégradons tous les jours un peu plus, nous Peuple Humain…

    Ne vous méprenez pas, je reconnais les qualités du web (heureusement qu’il y a ce partage, ces connaissances directement accessibles, ces communautés etc…), MAIS je maintiens ce que j’ai dit : chaque heure passée derrière un écran nous éloigne à mon sens du seul vrai terrain : celui de LA RUE, et /ou celui des URNES(je pense qu’il n’est pas encore trop tard, même si on se rapproche dangereusement du point de non-retour…)
    Car c’est bien par une de ces deux options que le "changement" devra passer, il n’y a pas d’autre alternative!

    Je voulais vous juste vous faire partager mon sentiment, ce sentiment de lassitude extrême, de découragement parfois qui s’insinue en moi depuis quelques temps. Et je n’essaie de grappiller aucune commisération, juste un peu de compréhension, et un constat : il faut se battre, toujours plus, mais on n’est vraiment pas certains de gagner, ça maintenant je le sais!
    Il s’agit, je pense, juste d’un constat LUCIDE sur ce qui ce passe : je rejoins d’ailleurs Agnès sur ce point si vous réfléchissez bien: elle est enragée, mais a très bien compris que nous nous dirigeons vers une issue quasi-inéluctable, et que nous y allons même, pour la grande majorité des Français(on pourrait dire du monde aussi hélas), sans s’en rendre compte! Et, le jour où nous y serons, il sera trop tard (cf "le gamin dans son bidonville qui salue de la main la limousine"……)

    Tout au plus le seul espoir que j’entrevois (car il y en a toujours un, si mince soit-il, c’est dans notre nature d’espérer), c’est de réfléchir aux moyens d’action pour parvenir à changer ce gros merdier : bien que ça soit de moins en moins gagné tous les jours, d’autres alternatives peuvent émerger, voir le jour "entre gens de bonne volonté"-encore faut-il que ces "alternatives" ne soient pas l’énième expression d’un égoïsme communautaire…ce que je constate hélas aussi, bien trop souvent!
    Qui pourrait rallier toutes ces bonnes volontés, aussi bien que l’a fait un certain petit Nicolas, autour d’un rêve commun, d’une vision? Car c’est bien là son seul succès, et le seul vrai échec de l’opposition(quelle qu’elle soit, de l’extrême gauche jusqu’au centre)

    Amitiés

    Réponse
  35. ET oui, mon Agnés ! Excellentes conclusions à mon sens.

    Sauf que pour virer des exploitateurs, faut des armes et ça pousse pas dans les jardins ça ! ( sauf pour les Afghans ) Donc faut du pognon, beaucoup de pognon, et comme je doute que ceusses qui savent s’en procurer de maniére efficace du style le joli carré béant au cul du fourgon blindé, aient les mêmes aspirations que nos braves citoyens ci-haut – bref, je doute qu’ils acceptent de financer des gens qui une fois le boulot réalisé n’hésiteront pas à les condamner ou à les juger infréquentables.

    D’autant que le pognon y finit toujours dans les banques d"une façon ou d’une autre. A ce propos, z’avez vu cette déclaration de l’ONU comme quoi, c’est le pognon du narcotrafic qui aurait sauvé les banques de la faillite.
    C’est con pour ceux qui croyaient que c’était Sarko et Obama…

    Réponse
  36. C’est clair qu’un discours, si l’action est bloquée (pour quelques raisons que ce soit) ensuite, ça ne sert à pas grand chose… bon, si ça mobilise d’autres personnes, ça va… mais il faut que ça débouche sur de l’action au final.

    Bon… il faudrait voir des exemples concrets dans d’autres temps, dans d’autres lieux.

    Mais je crois que certains on fait l’économie de la violence, J’ai l’impression que pire que la violence, il y a le mépris ! C’est ce que je voulais dire en prenant l’exemple des talibans. Certains ont trouvé leur façon de changer les choses selon leur vision : j’ai l’impression qu’ils méprisent ceux qui essayent de les soumettre, c’est régulièrement "tendu", mais il faut reconnaitre que ça résiste et que ça dure dans le temps…

    Et je trouve que c’est cette forme d’action (le "mépris") qu’on retrouve quand on dit "cultiver son jardin". C’est faire ce qu’on veut et ne pas se laisser dicter sa vie. Ne pas se laisser envahir son "jardin", sa "terre"…

    En fait, c’est peut-être ça, aussi, le problème : on a cru (ou, on croit) que la propriété "publique" n’appartenait à personne, ou appartenait à "l’état"… mais en fait, ça "nous" appartient, c’est "notre jardin". Oui… c’est peut aussi ça, un peu, le problème… avec, peut-être le problème de la "propriété collective" aussi : qui est (ou, qui doit être) responsable de ce qui est collectif ?

    Il y a une certaine légitimité à battre pour sa propriété, ou pour son droit à la propriété…

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  37. @ Clash

    L’Unique et sa Propriété, de Stirner…

    Réponse
  38. @ chris

    Intéressant comme livre…

    C’est sûr qu’aborder le thème de la propriété, c’est un sujet délicat…
    Et c’est un peu pour ça que je disais aussi le "droit à la propriété".
    Je disais ça en pensant qu’il est bien plus légitime, bien plus juste par exemple qu’un collectif comme Jeudi noir investisse des logements inoccupés plutôt que sa / son "propriétaire" laisse ces logements vides depuis plusieurs décennies. D’ailleurs, je crois que c’est au Royaume-Uni où il y a même une loi pour ça : après un certain temps d’abandon et/ou un certain temps d’occupation (physique), ça change légalement de propriétaire.

    Oui… en complément de la notion de propriété, il y a peut-être la notion d’abandon. L’abandon, dans le sens de chose abandonnée, dont le propriétaire / le responsable ne remplit plus ces devoirs / ses engagements / etc.

    Mais je crois que la propriété (ou le droit à la propriété) est un base forte, un appui solide…
    Mais c’est un autre problème, c’est une autre question : se réapproprier ce qui nous appartient (la "propriété publique", ce qui nous est commun, etc.)…

    Et pour en revenir à l’exemple des talibans, je veux dire que pour illustrer la "stratégie du mépris", j’aurais pu prendre (à une autre échelle) les entreprises. Quand on achète quelque chose à une entreprise, et que cette chose se révèle défectueuse, défaillant (etc.) et que quand on contacte cette entreprise, elle esquive ses responsabilités. Et qu’on pourrait presque entendre certaines entreprises dire "qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? nous poursuivre ?". Pour moi, c’est la même "stratégie du mépris". Et dans le cas de ces entreprises, le moyen utilisé c’est l’argent utilisé pour un procès (pour quelque chose ne vaut pas le coût). Je veux dire… ces entreprises n’ont pas utilisé la violence, et pourtant elle font la loi !

    Réponse
  39. Je remarque que je "squatte" un peu beaucoup les commentaires, là… 🙂
    Je ne revendique pas de droit à la propriété dans le fil des commentaires LOL

    Je veux dire :
    Faut surtout pas hésiter à me dire si j’en fait de trop, hein…
    Y’ a pas de problème…

    Réponse
  40. "Sommes-nous prêts à ça ?"

    Ressuscitons donc les sans culottes et les tricoteuses…….Mais ça a bien changé tout ça Mâme Michu :
    http://www.voltairenet.org/article1

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  41. """Je disais ça en pensant qu’il est bien plus légitime, bien plus juste par exemple qu’un collectif comme Jeudi noir investisse des logements inoccupés plutôt que sa / son "propriétaire" laisse ces logements vides depuis plusieurs décennies."""

    Un collectif qui pose ses bottes là où il le souhaite sur simple constat d’absence du propriétaire ? N’est ce pas un peu "dangereux ?
    Le fait que la propriétaire soit sous mandat judiciaire complique (ou à l’inverse simplifie totalement) la situation. A moins que Jeudi Noir n’utilise une stratégie (obliger un juge à se prononcer) et à la condition que le logement ne soit pas le logement principal de la personne, cette affaire est perdue d’avance.
    Reste la visibilité médiatique, jamais inutile mais bien aléatoire quant au contenu du message reçu.

    Réponse
  42. Les hommes se battront jusqu’au dernier pour accéder à la dernière goutte de pétrole…ou le dernier morceau de molybdène ou….le dernier grain de blé,…etc. Il ne se passera rien ni en 2010, ni en 2011 ni après…plus tard bien plus tard quand les conséquences de l’épuisement généralisé de toutes les ressources sera à peu près réalisé. Le pétrole et tous ces dérivés, plastiques mais surtout engrais, d’abord et avec un horizon rapide (2020, 2030) ce qui changera totalement le mode de fonctionnement de toutes les sociétés industrialisés et les objets qui y sont produits. Nous sommes trop nombreux sur cette planète pour les ressources encore exploitables et il n’y aura pas de quartier…mais les riches continueront à prospérer pendant un certain temps. Les études les plus pessimistes tablent sur un écroulement de la population mondiale pour un plancher à 1 milliard d’habitants (retour à la situation de 1945).
    Même un écroulement financier du système (faillite systémique), une possibilité réelle en 2010 ou 2011 ne peut arrêter cette course à l’abîme….Une rumeur, plus qu’insistante mentionne le fait que les banquiers de Golmann Sachs ont fait des demandes pour acquérir des armes…..
    Je me demande quel est le gachis énergétique de l’ensemble des participants dit alternatifs au sommet de Copenhague ? Avant c’était au Brésil mais c’est plus agréable il y a les plages…..

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  43. Je pense moi aussi que la Révolution comme tu la décris n’arrivera pas. Collectivement, on n’arrivera à rien tant nos exigences et nos besoins sont différents, et tant on y tient comme à la prunelle de nos yeux.

    Malgré tout, parce que je suis résolument optimiste, j’essaie de croire à un autre type de révolution, individuelle celle là. L’homme est individualiste ? Alors appuyons-nous là dessus pour bâtir quelque chose de solide. Je suis certain que c’est possible. Et ça passe par l’éducation.

    Il y a seulement 5 ans, je ne savais rien du pic pétrolier tout proche, j’ignorais l’impact de mes agissements quotidiens, sur la planète et sur mes contemporains. J’étais lobotomisé et finalement je m’en suis sorti tout seul comme un grand, grâce à internet.

    Je suis toujours salement individualiste, je ne mène aucune action collective, je n’ai même pas le courage de descendre dans la rue pour défendre les valeurs auxquelles je crois. Néanmoins, j’agis de deux manières :
    1. je change ma manière de consommer. 2. je prosélyte à tout va

    1. A force d’acheter local, d’acheter d’occase, d’acheter éthique et d’acheter bio (voire de ne pas acheter !), je fous en l’air petit à petit le modèle de croissance qui fait tenir la société de consommation debout. Travail de sape assez gratifiant au quotidien. Je vous assure qu’on y gagne financièrement ET on est plus heureux !

    2. En bloguant, en causant à mes collègues, en commentant ici et maintenant, je diffuse l’idée que peut-être, si on est plus nombreux à faire ça, dans notre propre intérêt individuel, la masse critique fera basculer le système dans son entier.

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  44. Sur le changement individuel : cache-sexe bien étroit d’une société qui prône encore et toujours le tous contre tous. Il n’y a que les effets de masse qui fonctionnent, ne serait-ce que pour de bêtes questions de psychologie sociale. C’est collectivement que nous sommes tondus et endoctrinés, c’est collectivement qu’on pourra organiser autre chose.
    En matière écologique, le geste citoyen m’apparaît de plus en plus comme une vaste fumisterie. Je fais gaffe à mes consommations parce que le gâchis est détestable, mais la vérité, c’est que ma maison peine à atteindre 18°C en hiver parce que je n’ai pas les moyens de chauffer plus, je suis décroissante surtout parce que je suis pauvre.

    Je peux éteindre la lumière en sortant d’une pièce depuis que je suis née, couper l’eau quand je me brosse les dents et prendre des douches de chat, ça ne pèse que dalle face aux gaspillages monstrueux et quotidien qui se réalisent chaque jour dans le supermarché du coin… un petit supermarché, pourtant. Ensuite, tu rajoutes toutes les structures industrielles, commerciales, administratives, etc, qui gaspillent dans des proportions dantesques et tu comprends vite que même si tous les petits individus se mettent à faire gaffe, sur le merdier général, ça représente des clous.

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  45. Je ne suis pas de cet avis. Avec internet, les individualités s’ajoutent, voire se multiplient. S’il faut un "collectif", il ne faut pas qu’il surpasse l’individualisme qui est dans notre nature. Il faut donc, d’abord et avant tout, que ça nous soit directement profitable.

    Pour avoir conscience de ce qui nous est profitable, il faut avoir conscience de l’impact de nos gestes (d’où l’importance de l’éducation). Si j’achète ce produit chinois à pas de sous, j’exploite un gosse à l’autre bout du monde, je prive mon voisin d’un emploi, etc etc. Cette réalité est gommée par la pub, le packaging,… au point qu’on oublie rapidement qu’on se tire une balle dans le pied quand on consomme "mal".
    Moins consommer ou consommer mieux nous est profitable, directement (on dépense moins) ou indirectement (on dépense autant ou plus, mais pour un produit de meilleure qualité, ou qui participe à l’emploi local / éthique …).

    Un exemple qui me semble illustrer la puissance de l’individu, c’est le logiciel libre. Les développeurs chevelus et barbus qui sont derrière le font avant tout pour leur plaisir individuel et égoïste. Et pourtant, au final, ça donne Firefox qui passe devant IE, avec des moyens dérisoires.

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  46. Agnès Maillard écrit : « Maintenant, je ne pense pas que nous allons pouvoir faire l’économie de la violence»

    Peut-être, mais j’ai bien peur que son résultat soit essentiellement négatif :

    – Cette violence aura pour principal résultat de provoquer une contre-violence plus forte, aussi bien de la part du pouvoir que de ses clients : allez lire les moulinets haineux des fachos sur les sites identitaires desouchiens et même sur causeur.fr, tout ça n’aspire qu’à la guerre civile.

    – Cette violence s’exercera d’abord sur le voisin d’à côté. Voyez les émeutes de banlieue : c’est le gymnase et la bibliothèque du quartier que les révoltés brûlent, pas le lycée Henri IV, les Clios d’occas’ des chômeurs du 9-3, pas les grosses allemandes du XVI°. Le pouvoir (et c’est pour ça qu’il est le pouvoir) sait parfaitement avec ses médias affidés genre TF1-Pernaut comment pousser les chiens à se battre. Je me souviendrai toujours de ce posteur de droite bloqué sur son SMIG qui m’agonisait parce que j’étais prof en fin de carrière mais n’avait pas un mot à dire sur les bonus himalayesques des golden boys.
    ……………..

    Toff d’aix post 37 (personne n’a rebondi sur son post : malaise ? envie de ne pas en rajouter ?) : je vais rebondir, au risque de choquer vous et les lecteurs. Votre engagement, sa durée et sa qualité m’impressionnent. Vous avez beaucoup donné… trop peut-être. Je veux dire : trop de vous, et vous vous êtes vidé. Puis-je vous rappeler ce sage conseil de Montaigne (souvent pris pour un égoïste : des égoïste qui ont tant nourri les autres, on en redemande) : se prêter aux autres, ne se donner qu’à soi-même.
    Alors… passez le relais. Et consacrez-vous à vos passions personnelles 🙂

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  47. Je comprends ton point vue et ne suis pas du tout choquée. Tu as bien raison. Je sais que j’ai déjà écrit ici l’essentiel et même un peu de superflu, mais je continue à évoluer, tout de même, à réfléchir et je ne peux m’empêcher de penser que toutes ces choses nourrissent la suite, ce dont nous avons besoin, la capacité à franchir l’horizon indépassable de notre impuissance et à commencer à voir la suite, à imaginer cette utopie qui est nécessaire pour décoller enfin.

    En fait, mon plus gros défaut c’est que je ne renonce jamais. Ou plutôt, je renonce tout le temps, j’encaisse, plus ou moins bien, je relativise, je rationalise, j’évacue tout ce qui plombe et paralyse, je me relève, j’oublie l’amertume de l’échec cent fois répété, cent fois encaissé et je remet le couvert. Encore et encore. Je suis le croisement improbable d’un lemming, d’un poisson rouge et d’un chien bâtard exubérant qui revient en remuant la queue après chaque coup de pied au cul. Je suis d’une loyauté indéfectible, presque inhumaine, envers mes idéaux, mes rêves, mes aspirations, moi-même et tous ceux que j’aime.

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  48. C’est clair qu’il faut bien le reconnaître, l’action individuelle ne suffit pas… Après avoir lu l’article "Toulouse-Bruxelles : l’axe du mal de Veolia" du Blog du Monde Diplomatique, c’est encore plus évident : on est les "maillons" d’un "chaîne". Et même si à notre niveau (à notre "maillon") on fait pour un mieux, si à l’autre bout (de la chaîne) ils anéantissent tous les efforts… ça n’aboutis à rien au final !

    S’il y avait une action individuelle qui aboutirait, ça serait de se détacher de la "chaîne"… mais ça demande tellement plus d’efforts que peu de personnes le font vraiment…

    C’est ça que j’ai du mal à comprendre (en fait, si, j’ai très bien compris mais j’ai du mal à l’accepter) si on est vraiment en "démocratie", ça devrait être "nous" qui devrions être responsables et qui devrions prendre les décisions… Mais il n’y a pas eu beaucoup de référendum, de votation ou de vote jusqu’à maintenant. Et en plus, quand le vote "ne convient pas", ils font revoter… avec le message implicite "vous n’avez pas voter comme on veut, revotez" ! Ça ne ressemble pas à une démocratie, ça !

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  49. S’il y a un truc que je n’appelle pas de mes vœux, c’est bien la violence. Mais quand elle nous déferlera sur la gueule – et elle le fera – ben tu es bien obligé d’aller au tas, content ou pas. Se coller la tête dans le sable en espérant se réveiller après ne marche pas. Une fois qu’on y est, il faut faire de son mieux, survivre et défendre ce qui en vaut la peine. Voilà tout. Manière faut pas se leurrer : les petits gars du bas de l’échelle, comme nous, on va y avoir le droit, en plein dans la face, à commencer par les surnuméraires du corps social et là, je peux te le dire, ça va charcler sec, parce que ce ne sera pas une putain d’envolée lyrique et romantique, mais une bonne grosse empoignade bien crade dont leu seul enjeu sera la survie.

    Sinon, je suis bien d’accord avec toi : Je pense que si Juppé n’avait pas sabrer dans les fonds qui alimentaient ma future allocation de recherche, j’aurais très probablement fait une belle petite carrière universitaire bien confortable. J’aurais adhéré à fond les ballons au mythe de la méritocratie qui élève les prolos dans la société, j’aurais disserté sur la pauvreté et l’exclusion, bien à l’abri de mon appartement du 5e arrondissement et j’aurais eu pleins de théories pour expliquer l’ordre des choses. Au lieu de ça, j’ai été jetée dans le grand bain sans bouée et j’ai appris la survie en milieu hostile. Forcément, ça m’a bien radicalisée.
    En fait, si on y réfléchit deux secondes, je suis probablement l’aboutissement de 30 ans de libéralisme, je suis la créature de l’UMP et sans Juppé, Le Monolecte n’existerait pas!

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  50. Je suis d’accord à 100 % avec les post 37 et 49 et si je vous reconnais de la persévérance, Agnès Maillard, je ne vois pas trop l’utilité de cette phrase sur la violence que vous semblez appeler de vos vœux ou tout du moins que vous considérez comme incontournable. Sortiriez-vous de votre douce campagne pour aller bouffer du flic ?

    Nous sommes beaucoup à ne pas renoncer mais ce non-renoncement est un mode de vie, un mode de vote et un mode de pensée qui ne se traduit pas forcément par des formules alambiquées comme ci-dessus: @50. Et ce n’est pas quelqu’un qui baisse les bras qui vous parlent. C’est quelqu’un qui lutte aussi au quotidien pour joindre les deux bouts, qui s’énerve devant le spectacle politico-économico-médiatique alentour, qui ressemble à beaucoup d’autres.

    Mon non-renoncement n’est pas aveuglé par des idéaux. Malheureusement, j’ai côtoyé tellement de gens de gauche pitoyables, que je ne peux même plus croire au manichéisme. C’était tellement mieux quand je le pouvais.
    Ce qui m’énerve le plus, ce n’est pas que des connards s’en mettent plein les poches, même si je condamne les mêmes choses que vous ici et que d’autres ailleurs sur d’autres blogs, non ce qui me gonfle le plus, c’est que ceux qui critiquent les gens de droite aujourd’hui le font parce qu’ils manquent d’argent. Riches demain, ils changeront d’avis. Ils feront comme les autres, voire pire. Et là, il n’y aura plus de formules, plus d’appel à la violence, mais uniquement l’envie d’en profiter. Egoïstement.

    Et je n’arrive pas à m’enlever cela de la tête quand je croise des syndiqués, quand j’écoute certains (rares) politiques, quand je lis certains sites. Ça gâche pas mal de choses dans l’écoute et la lecture mais je crois que ça s’appelle la clairvoyance.

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  51. Le lemming mâtiné de poison rouge 🙂 dit "Mais quand elle nous déferlera sur la gueule – et elle le fera – ben tu es bien obligé d’aller au tas, content ou pas"

    Pourquoi ne pas réactiver la méthode de Gandhi ? De Martin Luther King ? Certes ils ont été assassinés mais avant et après, leur action, un mélange de la tactique de l’édredon et de la tactique de la tortue, a été productive…

    Un Woody Guthrie, si je suis bien informé, ne pratiquait pas la violence, il disait que sa guitare était sa mitraillette. N’empêche qu’il représentait un réel danger pour les patrons des grandes cultures vivrières de Californie, qui le lui firent bien savoir.

    (Googler sa chanson Banks of marble. Entre autres, sur musicme.com.)

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  52. Don’t you know
    talkin’bout a revolution
    sounds like a whisper

    While they’re standing in the walfare lines
    Crying at the doorsteps of those armies of salvation Wasting time in the unemployment lines
    Sitting around waiting for a promotion(…)

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  53. Bon, j’arrive un peu après tout le monde, mais tant pis.
    Le principal problème du moment, finalement, c’est que tout le monde voit très bien contre quoi et qui se battre, mais sans voir précisément au nom de quoi ; or, une guerre – et c’en est bel et bien une qui est en cour en ce moment – ne se gagne pas seulement parce qu’on a identifié l’ennemi : il y faut également une direction stratégique avec des buts à atteindre, qui EN PLUS peut penser l’après victoire…rien qu’à considérer les choses de ce point de vue, on constate qu’on en est encore fort loin.

    Alors que faire, comme disait l’autre ? Je ne croit pour ma part pas une seule seconde à ces espaces de micro-communautés en retrait qui veulent réinventer des utopies immédiates ; je respecte les personnes qui y participent, mais de là a voir là-dedans autre chose qu’une forme de repli qui espère que la broyeuse va leur passer à côté…de plus, cette démarche ne peut être que le fait d’individus : l’infirmière qui trime en horaires coupés ne peut pas laisser tomber ses malades comme ça…et ça ne répond pas à la nécessité de l’action collective, qui est quoi qu’on en dise, la seule façon de se sortir de ce bourbier.

    Au fait, si vous voulez vous sortir du pessimisme ambiant, un truc : abandonnez d’emblée l’idée que ce sont les institutions en place qui vont aider à changer les choses. Celles-ci ont été faites par des gens comme Nicolas Sarkozy, pour eux et rien que pour eux, et tant qu’elles seront en l’état elles ne serviront donc que la même minorité – celle qui n’en a rien à foutre de nos gueules. Ça, c’est pour les derniers qui seraient encore tentés de voter socialiste par désespoir, et pour enfoncer le clou : gauche plurielle = privatisations. Débarrassez vous de l’idée que la social-démocratie sous toutes ses formes, y compris repeinte en vert, va pouvoir faire quoi que ce soit, et le voudra même, et vous verrez : ça ira beaucoup mieux.

    Et au passage, ne pas oublier que la désespérance de notre camp – parce qu’il faut bel et bien penser en termes de "camps" et on est soit dans un soit dans l’autre – est aussi un outil de domination entertenu avec soin par l’ennemi : d’un côté There Is No Alternative, de l’autre émiettement du camp progressiste. D’où pessimisme généralisé qui mobilise une énergie folle rien que pour être combattu.

    La révolution, oui, de toutes façons. Et si même le fou furieux que je me flatte d’être n’a aucune envie d’en passr par là, je rejoins Agnès à 100 % quand elle dit qu’il faut, d’emblée, là, maintenant tout de suite s’y préparer psychologiquement et j’irai même jusqu’à dire physiquement : quand ça va nous tomber sur la gueule – et l’affaire des grands patrons qui liquident tous leurs stock-options en 10 jours indique peut-être que l’assaut est imminent…- faudra être en forme.

    Pour conclure ce commentaire dont je n’ignore nullement qu’il est d’une exquise légèreté, je donne le coup de grâce : dans l’état actuel des chose, il n’y aura pas de changement notoire avant 10 ans.
    Sauf que.
    Ce changement ne va pas se produire tout seul, pouf, comme par miracle, mais il sera préparé en amont…par nous. Ceux qui veulent s’impliquer et se battre. Et en chier, aussi, parce que pas le choix. Parce que oui, au fait, un dernier truc : on a plus le choix.

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  54. (et puréeee, j’ai fait super long, moi…)

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  55. Ceci n’est pas un troll. Au contraire :
    http://www.agoravox.fr/actualites/i
    L’évènement le plus important depuis l’élection d’Obama, non ?!
    Et, plus encore, par le silence assourdissant qui accompagne ces faits !
    Je viens de terminer de lire le sociologue Jean-Claude Paye :
    « La fin de l’État de droit » (Éditions de La Dispute, 2004) – http://www.silviacattori.net/article379.html
    On y est : n’importe qui peut être déclaré terroriste (par de vrais terroristes pour le cas !) sans voir un juge !!!

    Au moment où on célèbre avec raison Camus, il me revient une déclaration de lui (que je ne retrouve pas. Quelqu’un saurait la retrouver) ?) :
    "Le Communisme réussira lorsqu’une majorité de gens le réclamera". On pourrait ajouter qu’autrement ce sera la violence extrême…
    (Où quelque chose d’approchant. L’idée est là en tout cas).
    N’en sommes-nous pas près ?!
    Je ne parle pas du Stalinisme ou Maoisme bien sûr : le libéralisme, lui, a réussi à s’imposer. Le Communisme, jamais. (Je précise que je n’ai jamais eu ma carte…).

    Réponse
  56. Le problème, si violence il y a, c’est que ça voudra dire que le changement n’a pas été possible… que le système ne l’a pas permis. Et ça, si le système est (bien) une démocratie, ce n’est pas acceptable… Non, en démocratie, ce n’est pas acceptable que le peuple ne puisse pas (réellement) changer les choses !

    S’il y a violence, ça voudra dire que les gens auront accepté l’idée qu’ils ne vivaient pas en démocratie. Sinon, ils n’utiliseraient pas la violence, s’ils croyaient vivre en démocratie…

    Accepter de reconnaître de ne pas / plus être en démocratie… c’est quelque chose de dur, de lourd, de grave symboliquement. J’ai l’impression que la majorité des gens veulent continuer à espérer, veulent croire à l’illusion d’une vie en démocratie… même quand c’est évident que ce n’est plus le cas ! On l’a vu en d’autres lieux, en d’autres époques…

    C’est un peu l’expérience de Milgram (on en revient toujours à lui, on dirait !) : même quand c’est évident, une majorité est dans le déni ! On dirait qu’ils veulent avoir une vision optimiste, être "positif"… alors que ce n’est pas la réalité, que ce n’est une attitude responsable, et qu’ils sont peut-être même en pleine barbarie (qui ne dit pas son nom) !

    En fait, c’est ça… l’appel à l’optimisme, à la "positive attitude", à la "fraternité", etc. quand ça va mal… c’est mauvais signe ! C’est un peu les "veuillez continuer s’il vous plaît", les "l’expérience exige que vous continuiez", les "il est absolument indispensable que vous continuiez", les "vous n’avez pas le choix, vous devez continuer", etc. de l’expérience de Milgram : une incitation à aller plus loin encore…

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  57. Bonjour,

    merci a toutes et tous pour ces commentaires lucides…

    Nous sommes toutes et tous produit de ce systeme
    devenu declassement generalisé acceleré.

    Cette acceleration nous pose probleme ,on nous a appris a deleguer,a tout attendre de la hierarchie, des experts, des institutions, de la famille etc…

    On s’en defait lentement chacun a son rythme mais beaucoup dans le meme sens,avec des moments fusionnels et d’autre de solitude.

    Maintenant on est au pied du mur,c’est a nous de creer le projet collectif d’emancipation, le creer non seulement en mots mais en dur et en mou,en tatonnant et en avançant ensemble ,la truelle a la main,comme ça se passe ici et ailleurs.

    La pratique du collectif est un miracle permanent…et fragile

    C’est une revolution culturelle souterraine qui est en cours,indecise car quasi invisible, obscurcie a dessein par le systeme ,qui a tout interet que nous doutions de nous meme.

    Des millions de gens sont en route, dans le brouillard, mais sachant qu’un coup de vent suffit pour faire apparaitre le soleil…

    Réponse
  58. Enfin doit-on sourire ou s’attrister lorsqu’on entend parler de problèmes avec la violence, comme si pour des tas d’autres gens : on ne trempait pas déjà dedans, dans les prisons, dans les Polemplois, et autres officines du controle social, de la répression sociale, et à ce jeux , il n’y a pas que le flic…, il y a l’éduc trouduc, l’assistante sociale bobo, le prof, le medeçin, l’écolo, le citoyen autoproclamé, et j’en oublie, de tous ces maitres à penser à la petite semaine.

    Mais c’est tellement plus facile de montrer du doigt , le riche, le patron, l’image d’Epinal idéologique par destination, comme si supprimer l’argent pouvait amener l’égalité et la fraternité.

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  59. du petit bout de révolution ou je me trouve, lire tout ca fait paradoxalement vraiment plaisir.

    pourquoi ?

    parce que la désespérance elle date pas d’hier. le pire je crois c’est chez les jeunes, les étudiants, (jen suis) qui peuvent décemment tenir dans une assemblée generale dans une fac de droit / science politique "ON EST A L’UNIVERSTÉ POUR ETUDIER, PAS POUR PENSER" et se faire applaudir par la moitié des présents (soit 400 personnes). si on en reste la, c’est que c’est foutu pour un siecle.

    mais par contre, quand on voit que les gens desespéré commence a reflechir sur leur desespoir, quand les militants type moines soldats depuis 20 ans, autocritiquent leur maniere de lutter, et quand des gens du peuple, des proletaires quoi (ou france d’en bas en novlangue) ben c’est positif, tres positif, et plutot nouveau de cette envergure (y a pas que les blogeurs qui se posent ces questions). et c’est a partir de la qu’on construira ce nouvel ideal.

    bon courage camarades, et vive la revolution

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  60. @ chris

    Quand on "trempe dedans", mais que c’est même son entourage, voire même dans certains cas sa famille… répondre par la violence, c’est plutôt hors de question. À moins de vouloir finir marginal…

    Le problème, c’est que cette violence subie, c’est "tout en douceur". Ça tient plus du harcèlement. Cette violence subie est faite au prétexte de lois, de raisons administratives, etc. Le travail est divisé pour que chaque "maillon de la chaîne" puisse dire "je ne fais que mon travail" et ainsi fuir ces responsabilités…

    Et puis, en plus de la répulsion pour la violence, utiliser la violence, ça classe immédiatement et automatiquement dans la catégorie des "méchants", des "mauvais", etc. … même si c’est faux, si c’est inventé de toute pièce (je pense à récemment Tarnac) ça revient à coller une étiquette "ennemi public".

    Mais subir la violence sans réagir, choisir d’être la "victime", le "martyr"… c’est pas non plus une solution.

    Oui, oui, oui… je crois qu’on peut encore en parler encore pendant longtemps 😉

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  61. @Clash

    En parler pendant longtemps, pas trop, enfin du moins pas sur le net, parce que sont là, les limites du net justement.

    Tarnac, oui, ils auraient mieux fait d’écrire des polars ! La fiction, c’est formidable, c’est confortable, puisqu’on s’appuie sur l’incrédulité des gens.

    Il y a des fois où je me dis que l’on vit un remake, en plus balèze, de la période pré-révolution russe, où les premiéres résistances organisées vinrent des mafias (vory V zakone), ceux qui se retrouvaient exclus de la société, et devaient s’assembler en clans violents et illégalistes.

    La différence notable venant du fait que la classe dirigeante de l’époque ne tenait point son pouvoir du pognon, mais d’une hiérarchie établie. Remarquez que si vous remplacez la noblesse par les grandes écoles, le schéma est reproduit. Malgré tout, de nos jours, le nerf de la guerre du pouvoir étant le pognon, les rebellions s’articulent forcément autour…

    Réponse
  62. @clash
    "voire même dans certains cas sa famille"
    une blague?
    La violence éducative ordinaire, la mise au pas dès, parfois la naissance, c’est là que tout commence et tout se reproduit.
    Après, pas étonnant qu’on se fasse rouler dans la farine des vies durant et qu’on passe le flambeau (de la soumission et tous ses avatars, la désespérance n’en étant qu’un des nombreux aspects, l’isolement malgré les formes de mobilisation-leurres un autre…) aux jeunes générations;
    Et ça continue, 90% (?) des enfants de dix huit mois reçoivent des tapes sur les mains, les jambes dont le message est: Tiens toi tranquille, ta vie ne vaut rien, ta vitalité dérange et attente au spectacle de bons élèves de la pub que tes parents s’efforcent de donner à leur pairs en soumission.

    Et ça empire en période de précarisation galopante, l’enfant est le maillon faible et le réceptacle de dernier recours- et de premier- de la violence sociale.

    Le "puçage" des cerveaux humains, la désocialisation des êtres humains, l’implantation de l’illusion individuelle dans nos "âmes" assassinées, ce sont nos familles qui s’en chargent.

    Déjà sortir de l’enclave.

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  63. Sans but à atteindre, une révolution n’est pas une révolution. C’est une rébellion. C’est un simple "non".
    Sans un chassé-croisé, d’âges, de classes sociales et professionnelles, toute tentative de révolution est et sera vaine.
    Passer à l’action pour se faire éventuellement récupéré par d’autres personnes ou groupes : non merci.
    Il y a de l’art en tout et ça vaut pour la "révolution".

    Réponse
  64. Que de beaux appels à une révolution …future.
    Tiens, je vais en causer à mes petits enfants au coin du feu lors du chocolat de 16 heures.

    Réponse
  65. Même si je suis d’accord avec le ton généralement pessimiste des messages: "ça ne changera pas avant 10ans; on a affaire à une droite super efficace et qui en plus reprend nos propres discours; le pékin moyen-français- est plus intéressé par l’achat de son prochain portable que par la révolution prolétarienne mondiale; ce n’est pas en passant notre temps sur internet qu’on va abolir le capitalisme…", il y a des choses qui me troublent.
    L’imprévisibilité des mouvements sociaux. Oui , on s’est fait avoir ensuite en ce qui concerne le CPE, mais qui pouvait prévoir l’importance de ce mouvement? Il y a des réformes beaucoup plus lourdes qui sont passées mais là il y a eu là une réaction qui a dépassé les jeunes, ceux qui étaient directement visés. Moi, je suis incapable de prévoir ce qui à un moment peut, peut-être, faire basculer le jeu. Je me pose des questions au sujet du vaccin de la grippe. Quelles sont les voix qui se sont exprimées clairement et qui ont dénoncé l’arnaque en cours? Comment ce qui est clairement un mouvement de résistance passive s’est -il développé? Et pourtant , la propagande était et est toujours présente sur tous les médias… Les gens ne croient plus aveuglément à tout ce qu’on leur dit. Un effet du TCE? Et pourtant en face , ils étaient surs de leur coup! 90 millions de vaccins! On allait tous être vaccinés au moins deux fois!
    Le mouvement contre le CPE, c’est un exemple, n’a pas gagné dans le sens où la précarisation des jeunes et des moins jeunes a avancé mais c’est dans ce mouvement que les militants futurs se sont formés. Un mouvement social n’est pas seulement une bagarre à mener par rapport à un enjeu à un moment donné, c’est un espace de formation, l’expression d’une fête de l’esprit et des sens. C’est peut-être un peu naïf , mais personne, il me semble, n’a rappelé le plaisir , la créativité qui se dégage dans les mouvements. A l’époque du CPE, ont eu lieu à Toulouse des trucs fous: l’invasion d’un super marché par des centaines de gens qui ne se seraient pas déplacés pour ce type d’action dans un autre cadre, l’invasion de la mairie par des centaines d’intermittents et de précaires. Tout d’un coup , les liens entre les attaques devenaient lisibles: le rapport entre la grande distribution, la marchandisation du monde et la précarisation de la population faisaient sens. Moi, c’est dans le mouvement que je me suis formée et je pense que cette "école" est irremplaçable. Il ne s’agit pas seulement de gagner mais de maintenir le combat, de diffuser des idées et d’inventer des moyens, des actes.

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  66. "Moi, c’est dans le mouvement que je me suis formée et je pense que cette "école" est irremplaçable."
    oui et pas suffisant.
    Il y a une espèce de dépendance. Quand le mouvement retombe, la plupart retombons avec, même si il y a un avant et un après dans l’histoire personnelle. ça peut être desespérant et pire qu’avant, parce qu’on a connu autre chose que la solitude et la résignation, un temps. On peut se sentir nul de ne pas arriver à recréer une situation rien que vivable, on ne supporte plus la situation qu’on supportait avant parce qu’on ne voyait pas trop ce qu’il pourrait y avoir d’autre. Le désespoir guette. C’est le moment de lire de réféléchir, de penser à des formes d’organisation pour au moins apprendre, se cultiver, comprendre, se faire aider, s’attaquer à sa propre histoire. ça peut durer longtemps mais c’est pas du temps perdu, parce que la prochaine fois, on sera plus conscient et autonome. Il y a des combats à mener seulE, qui attireront d’autres à nous, au bout du compte.
    L’investissement le plus rentable en matière d’engagement perso, c’est comment on se comporte avec ses enfants.(si on en a) S’arc bouter contre tous les emmerdeurs et les conseilleurs pour les en protéger, les respecter infiniment, les soutenir dans leurs combats. Pas facile quand on est précaire de dire à son employeur: mes gosses passent avant tes horaires à la con, connard.
    Leur faire confiance pour la suite: ils ne se feront pas avoir car leurs cerveaux seront en état, pas cassé comme nous qui avons eu des éducations autoritaires/manipulées.
    Chez les Hominidés, le programme révolutionnaire, c’est le même que le moteur de l’Evolution depuis trois millions d’années, c’est les enfants d’abord, tout le reste est contingent. Le capitalisme aux chiottes, il abime nos enfants, en plus du reste, ya pas photo. Pas besoin de programmes compliqué: c’est bon pour pour les humains ou pas? l’unique critère. Soyons des fauves pour protéger nos enfants et le reste suivra.
    Simple, efficace et absolument juste. Un enfant de six mois comprend ça.

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  67. "car leurs cerveaux seront en état, pas cassé comme nous qui avons eu des éducations autoritaires/manipulées."
    Avec un tel cerveau comment fait-on pour ne pas transmettre une vision autoritaire et manipulée à des "cerveaux pas cassés", malgré la télé, la culture idéologique de la consommation, de l’individualisme et de la mise en concurrence véhiculée par la société et le reste ?

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  68. Comme tout le monde=comme on peut! respecter leur vie sociale personnelle, les laisser aller dormir chez les copains dès quatre-cinq ans= reportages extraordinaires dans l’ordinaire des autres familles,(tous milieux sociaux, milliardaire, chomeur, paysan, RMIste, immigrés…) leur laisser le maximum possible d’initiatives, liberté d’expression, liberté de circuler, pas forcer à aller à l’école au moins jusqu’à l’obligation scolaire quand ils n’ont pas envie, les laisser développer leur créativité tous azimuths en leur mettant matériaux et outils à dispo;
    Les analyses des enfants sont parfois stupéfiantes.
    A 6 ans ma fille photocopiait des affiches collées dans tout le village pour avertir les animaux de l’ouverture de la chasse! sans rien demander à personne, juste à une copine de l’aider à les placer.
    Mes deux enfants, au même âge 8-9 ans m’ont décrit une société qui serait bien mieux foutue en fait une société communiste (jamais entendu parler politique par ailleurs ni grands lecteurs)
    Gavés de télé comme n’importe quels gosses…mon fils à 10 ans m’exposait que la pub était un truc pour forcer les parents à acheter des marques en manipulant les frustrations des enfants qui n’ont rien le droit de faire (donc pas comme eux).
    Nombre de parents interdisaient à leurs enfants de fréquenter les miens car leurs enfants revendiquaient les mêmes libertés.
    L’important est d’être en relation, à l’écoute. Etre capable de s’excuser quand on a réagi par un abus de pouvoir est utile. Les informer de leurs droits est un bon garde-fou. Accepter l’adoption de nombreux chats à une certaine époque…
    Le premier résultat est que mes enfants ne se sont jamais mis en danger, tout en pratiquant assidument ski, surf, cirque, même moto, chose qui a passé à l’âge du permis. Grande autonomie, capacité d’organisation et d’anticipation bien meilleure qua la mienne.
    Très très solidaires, empathiques, insupportant l’injustice, tous les deux, très partageux, appelant les choses par leur nom. Ils en ont bavé à l’école, comme tout un chacun, mais dans l’ensemble ont su trouver des issues jouissives et honorables.
    Pas élevés hors-sol pour autant.
    ça fait des humains potables donc pas forcément faciles à exploiter. Capables de se faire respecter, et de voir clair. Pas vraiment militants,(ça peut venir plus tard?) juste lucides. Extrêmement entourés par une nuée d’amis, potes et autres satellites, très à l’écoute des autres, très secourables aussi.
    je crois que le type de relation qu’on établit avec ses enfants est très loin au delà de toutes autres influences, déterminant. Bien sur on ne peut pas vivre dans une île, et c’est tant mieux. Et d’être chroniquement fauchés, avec une solidarité familiale efficace. Ma fille est allée seule à 13 ans en Argentine visiter son parrain et au collège de Cordoba (comparaisons passionnantes avec sa cinquième de ZEP) J’ai refusé par principe l’école privée (douleur car séparation d’avec leurs meilleurs potes) J’ai accepté une lubie de baptême de ma fille à 10 ans, occasion d’une fête mémorable et de rencontres improbables, non suivi d’une quelconque pratique religieuse par la suite, son frère est né a grandi et demeurera athée et bouée de secours de tous ses potes naufragés de familles catho qui font chier leurs gosses.
    Très conscients de la misère ambiante.

    Tout ça pour dire qu’avec un cerveau cassé, en se connectant avec des cerveaux en formation, on arrive partiellement à se réparer en nuisant le moins possible. Pour parler sommairement. Et puis justement, on n’est pas tous seuls. Les enfants sont fabuleux (moi qui n’aimais pas les gosses). Les laisser exister sans leur asséner nos conneries. (on leur assène quand même, finalement).

    PS: J’ai eu la chance de découvrir Alice Miller quand mes enfants avaient 12 ans et 8 ans. Mais je m’étais battue pour les allaiter longtemps (18 mois et une année)

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  69. J’aime bien ce que tu écris, Salmonelle. La reproduction des brimades est loin d’être aussi mécanique et totale que semble le croire Voisin (71). Nous sommes nombreux -et surtout nombreuses, car ça passe encore beaucoup par les femmes- à NE PAS transmettre à nos enfants tout ce qui nous a abimés. On entend beaucoup, quand on parle à de jeunes parents, cette résolution et cet espoir de NE PAS leur faire vivre ce qu’ils ont eux-même vécu. Et si parfois ça rate (pas d’angélisme, il est possible aussi de reproduire la maltraitance à son corps défendant), ça réussit souvent.

    En tant que psychologue (retraitée aujourd’hui), j’ai été sensible et attentive à la propagande musclée de nos dirigeants, accusant les parents de laxisme et essayant de rétablir une saine (???) autorité de ceux-ci sur leurs enfants. Cette propagande a fait quelques dégâts (j’ai rencontré de jeunes couples fragiles au bord de la maltraitance pour avoir été dupés par cette campagne) mais globalement elle a échoué, le succès de la pétition "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans" par exemple a été massif.

    Je conseille à tous ceux qui veulent creuser ce thème un petit bouquin pas cher (6,90 euros) édité par "La découverte" sous le titre "Faut-il avoir peur de nos enfants" et sous titré "Politiques sécuritaires et enfance".

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  70. Le syndrome du repli sur soi est malheureusement, dans nos sociétés, devenu presque systématique. Une sorte de "position fœtale" version sociale. A force de se voir prendre chaque jour un bout de meuble dans sa maison, on finit par réunir ce qui reste au milieu du salon et à se coucher dessus en essayant de retenir le peu qui reste. Alors que la logique voudrait qu’on aille voir les voisins, qu’on se réunisse dans les communs, et qu’on botte les fesses de ces bandits de grand chemin la prochaine fois qu’ils mettront les pieds dans l’immeuble…

    Ceux qui vampirisent les pauvres sont pernicieux : ils ne prennent jamais tout. Ils en laissent toujours juste assez, de manière à ce que les pauvres passent leur temps à essayer de défendre le peu qu’ils ont encore plutôt qu’aller taper sur ceux qui leur ont pris tout le reste.

    Notre société a réécrit le mythe de Sisyphe. Le pauvre part de presque rien, et bosse comme un fou pour gagner quelques miettes d’un gâteau qui ne sera jamais pour lui. Et dès qu’il a amassé assez de miettes pour surnager au dessus de la pauvreté, on vient lui prendre ce qui dépasse, ne lui laissant que le minimum. Et c’est reparti pour rouler à nouveau le rocher du labeur sur la colline de la misère…

    Malgré un rapport de force à 10 000 contre un qui assurerait une victoire, le combat n’aura jamais lieu car tout conflit a été désamorcé à la racine. Ils ont planté par-dessus le germe de la révolte quelques graines d’égoïsme pour l’étouffer. Ils ont arrosé ça avec une éducation formatée, et des médias chargés de laver du cerveau au temps de plus en plus disponible.

    On rassure les moutons avec un enclos et un chien de garde. On leur explique que c’est pour les protéger des loups, alors qu’il s’agit en fait de les contenir et de les surveiller. Et pendant que les moutons se croient en sécurité, le berger peut tranquillement les tondre, sans même qu’ils se débattent…

    Réponse
  71. @Totoffe
    on ne saurait mieux dire!
    Au commencement est l’éducation, qui fait qu’on désire ses miettes à soi plutôt que cuire et manger le gateau ensemble avec toute sa part.
    L’interdiction de la révolte, c’est ce que les parents inculquent aux enfants quand ils les battent pour leur apprendre et les obligent à se sentir coupables au lieu de victime en leur interdisant toute plainte. La révolte elle est physiologique chez un être vivant agressé, l’éducation détruit le mécanisme d’autodéfense (dont le le réflexe d’appel au secours des congénères est partie intégrante) la voie est libre pour les exploiteurs de tous poils, et l’isolement garanti à vie, enfin heureusement la mécanique déraille parfois, y a des loupés dans la casse des gosses, certains parents les protègent quand même et respectent l’humain, et on arrive plus ou moins à se dégager et trouver de l’aide, mais le rapport de force reste défavorable, parce que nos socialisations sont biaisées, orientées vers une individualisation-pour-le-marché. La pub fait le reste. La sélection joue sur du velours.

    Réponse
  72. À force de parler d’enfants, je me rends compte que c’est une sorte d’infantilisation qui est utilisée, en fait.
    Actuellement, on infantilise les gens à longueur de temps.

    Bon, c’est amusant parce que je suis allé voir sur Wikipédia, et beaucoup est dit :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Infant

    Mais, pour faire court : on infantilise les gens pour leur refuser leurs droits, pour leur refuser ce qui leur est dû…

    Et, c’est très difficile de se sortir de ce schéma, de ce système ! Et s’il y a révolte, c’est facile de dire que c’est une "crise d’adolescence"… ce qui est encore plus méprisant, et entretient ce schéma, ce système (d’infantilisation). Et puis, c’est pratique, ça permet d’éviter d’avoir à trouver des explications : c’est "naturel", c’est "génétique", c’est "comme ça"…

    Il n’y a qu’à voir des exemples : la facilité avec laquelle est employé le mot de "jeunes" (ou pire de "jeunes de banlieue"), même quand c’est ridiculement hors sujet, tout de suite ça donne une réputation de personne immature, violente, etc. … Ou Continental aussi, où on leurs demandent des "regrets", comme si c’étaient des enfants qui avaient fait une "bêtise" (et comme s’ils étaient des mineurs sous tutelle de leur patron, d’un ministre ou de je sais qui d’autre).

    Oui, c’est bien pratique l’infantilisation, pour celui qui l’utilise !
    Ça lui donne une sorte de légitimité "naturelle".
    Il est "l’autorité naturelle" sur des "individus immatures"…

    Réponse
  73. J’étais en train de me dire, aujourd’hui avec ce manque de démocratie, et aussi après la votation au sujet de "la privatisation de La Poste"…

    Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas plus de votations ?
    Des votations comme des référendums…
    C’est vrai, ça !

    Et puis, une votation, c’est pas comme une manifestation. Une votation, ça a quand même plus de valeur qu’un sondage. Une votation, c’est plus sérieux qu’une pétition. Etc.
    Tant pis si ça n’a pas de valeur légale, mais je crois que c’est nécessaire aujourd’hui…

    Ça vaudrait même presque la peine de créer une association exprès pour ça. Une association qui pourrait être ainsi neutre. Et ça permettrait à ceux qui n’ont pas les moyens, à ceux qui n’ont pas l’expérience, etc. d’organiser des votes.

    Une idée, comme ça…

    Réponse
  74. Sur presque le même sujet, cette vidéo :
    Convergence des pratiques artistiques et militantes, convergence des luttes : ce sont les enjeux des rencontres du "Bazar au Bazacle" à Toulouse. Avec la volonté d’être un évènement festif et populaire.
    Des fragment, des moments, d’une mémoire subjective, qui, assemblée, tente de répondre à cette question : "comment sortir de ce bazar et tous ensemble…"

    C’est là :
    http://kinoks.org/article.php3?id_a

    Réponse
  75. et oui, l’imaginaire… notre grande défaite, je viens juste de lire ton billet et je n’ai pas lu tous les commentaires, j’y reviendrai bien sûr comme d’hab. Mais bon on en est au même point, toujours hein !
    allez pour s’encourager une petite citation de Laborit "Eloge de la fuite" s’il n’y avait qu’un livre à lire…
    extrait de "http://www.article11.info/spip/spip…"
    "L’imaginaire s’apparente ainsi à une contrée d’exil où l’on trouve refuge lorsqu’il est impossible de trouver le bonheur parce que l’action gratifiante en réponse aux pulsions ne peut être satisfaite dans le conformisme socio-culturel. C’est lui qui crée le désir d’un monde qui n’est pas de ce monde. Y pénétrer, c’est ’choisir la meilleure part, celle qui ne sera point enlevée’. Celle où les compétitions hiérarchiques pour l’obtention de la dominance disparaissent, c’est le jardin intérieur que l’on modèle à sa convenance et dans lequel on peut inviter des amis sans leur demander, à l’entrée, de parchemin, de titres ou de passeport. C’est l’Eden, le paradis perdu, où les lys des champs ne filent, ni ne tissent. On peut alors rendre à César ce qui est à César et à l’imaginaire ce qui n’appartient qu’à lui. On regarde, de là, les autres vieillir prématurément, la bouche déformée par le rictus de l’effort compétitif, épuisés par la course au bonheur imposé qu’ils n’atteindront jamais."
    ouais,ouais… à part ça j’ai cru comprendre que quelqu’un se foutait de la gueule de ceux qui possèdent un iphone ou vont voir Avatar… et ça recommence ! On leur tond les cheveux ? j’aime bien l’idée du pal, moi.

    Réponse
  76. Agnès a écrit : « Maintenant, je ne pense pas que nous allons pouvoir faire l’économie de la violence»
    Entièrement d’accord, l’utopie c’est de croire que l’on peut continuer a avancer comme ça et que la lutte pourra se faire autrement que par la violence.
    Les buts, il y a longtemps qu’ils ont été définis et c’est très lâche de continuer, encore, a faire des constats…

    Réponse
  77. Ouai, ils ont oubliés, tous ces intellos aux nombrils rebondis, le ""Mort aux vaches" de nos aîeux…

    Réponse
  78. @revol
    "Agnès a écrit : « Maintenant, je ne pense pas que nous allons pouvoir faire l’économie de la violence»
    Entièrement d’accord, l’utopie c’est de croire que l’on peut continuer a avancer comme ça et que la lutte pourra se faire autrement que par la violence.
    Les buts, il y a longtemps qu’ils ont été définis et c’est très lâche de continuer, encore, a faire des constats…"

    Je trouve que l’expression " Je crois que nous ne pourrons pas faire l’économie de la violence" n’est pas juste.
    Comme si ça dépendait de nous! Mais depuis notre naissance, qu’avons nous fait d’autre que résister à la violence qui nous était faite? Si nous ne l’avions fait, serions nous là à parler ensemble? Car les mots sont piégés, puisque témoigner de la violence faite aux exploités, te désigne aux yeux des garde-chiourmes, comme étant toi "adepte de la violence" et la boucle est bouclée, on t’as fermé la bouche, on a invalidé ta parole, on a tué le messager de la mauvaise nouvelle, dormez braves gens…
    En vrai, nous ne pouvons pas, personne n’a jamais pu éviter en dénonçant la violence-faite-aux-humains d’être taxé par les tenants de l’ordre des choses, en tant que messager de mauvaise nouvelle, d’être taxé soi-même de dangereux, violent, suppôts du terrorisme et autres qualifications magiques destinées à exorciser la portée de notre dénonciation.
    ça marche un temps…sur certains…Je crois qu’il ne faut lâcher aucun morceau sur les droits humains, et dénoncer tout ce qui au nom d’une soi-disant sécurité, autoriserait la moindre régression sur les droits et les libertés, d’expression, de communication, d’association, identifier et dénoncer les usages politiques des mots, un véritable trafic crapuleux du sens (les lamentations sur les "charges" mais il y a mille exemples)
    Absolument personne n’échappe à la violence du système d’exploitation tous azimuts, les profiteurs comme les autres, mais autrement; la grande affaire c’est d’en( re?)devenir conscient en confrontant son expérience avec d’autres, et de déployer toutes les statégies possibles pour braquer les projecteurs sur les mécanismes intimes, en nous même, de l’acceptation, de la résignation, de la peur, dont le système se sustente.
    Détecter tous les discours des Monsieur Seguin (celui de la chèvre) qu’on nous sussure depuis notre naissance, se rappeler que le loup ne dévore la petite chèvre que parce qu’elle est toute seule, et que comme nous sommes effectivement à 10 000 contre un, comme le rappelle Totoffe, si on n’est pas des boeufs mais des vraies chèvres, le loup ne pensera même pas à nous égratigner…
    De plus le loup n’est qu’ est un leurre pour apprendre aux enfants à obéir.
    @ Revol, tes buts définis quels sont-ils? par qui? pour qui, il en a des millions qui sont pas au courant, et l’insulte moraliste," lâche de continuer à faire des constats" à peine voilée, elle s’adresse à qui?

    Moi , mon souci du jour tu vois, c’est comment mettre fin au saccage quotidien du hall de mon HLM par les ado de l’immeuble d’à coté, "obligés" de venir fumer leurs pétards ici par peur que leur papa ou maman ou tante sache qu’ils fument, le hall fait office de supermarché du shit, ils laissent derrière eux canettes, papiers de bonbons et gateaux, flaques de coca séchées, et surtout crachats, voire pire, ils n’en ont rien à cirer de ce qu’on peut leur dire parce qu’ils ont été éduqués à ne "respecter" (encore un mot à la con) que la force. On est huit familles, on en a marre, ils n’ont nulle part ou aller (quand ma fille était ado, ça se passait dans sa chambre, je poussais une gueulante de temps en temps, j’en virais une ou deux, bref rien de dramatique), la vérité c’est qu’ils viennent nous emmerder parce qu’ils en ont rien à foutre de nous et qu’on est gentils mais ça ne va pas durer, et qu’ils ont tellement subi que s’exploser la tête les soulage, nous on est juste des victimes collatérales… Donc ce soir on va tous squatter notre hall pour leur barrer la route, on en profitera pour faire connaissance entre nous, alors tu vois, on va faire pleins de constats, lâchement, mais on va juste commencer à signifier en donnant l’exemple, que 1) notre dignité et celle de notre habitat et environnement ne sont pas négociables, et qu’on est même prêts pour ça à sortir de chez soi et rencontrer ses voisins. On verra bien ce qu’il en sortira, mais de toute façon, il y aura un avant et un après. ça ne peut pas continuer comme ça, je sens que je vais encore me lâcher sur les violences éducatives ordinaires, dont les suites ordinaires les moins graves sont ce types d’emmerdements. "Incivilités" qu’ils disent. Baffer les gosses, ne jamais les écouter, leur manquer totalement de respect, ignorer leurs besoins, c’est civil peut-être? Fabriquer des clients à vie pour l’industrie tabagique et le narcotraffic, plus vieux ce sera pour acheter des antidiabétiques, marché mondial en explosion continue, industrie sucrière et pharmaceutique unies dans le combat pour un monde meilleur, c’est participer à un mode de gestion commode des "populations" par le capital. Et les braves gens font ça sur leurs gosses pour les "éduquer" et au "respect" en plus! Essayer de dire ça, et poser une bombe, devine ce qui est le plus explosif. Je suis tellement en colère que je ne prends même plus de gants. C’est mon "Mort aux vaches" à moi, et j’ai remarqué que, étonnamment, ça touche au but. Et accessoirement ça soulage de gueuler des vérités qui dérangent. Et ça soulage tout le monde, y compris ceux qui ne veulent pas les entendre. Pour le moment.

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